LE MASSACRE DES OURS A COLLIER EN CHINE
Postée le 20/02/2011 à 17h29
Êtes-vous déjà allé au zoo en Chine? Le zoo de Pékin ? Avez-vous déjà vu un panda géant ? Moi oui, et ce qu'il y a de plus stupéfiant et de sauvage là-dedans, ce ne sont ni les éléphants, ni les pandas, mais les gens. Tout en regardant les animaux, ils se poussent, se marchent sur les pieds jusqu'à trouver l'angle parfait pour leur fichue photo, ils donnent de la bouffe de supermarché à un ours, ce qui pourrait le tuer avec un peu de chance, et j'ai même aperçu des jeunes gars tout fiers d'avoir effrayé un vieux tigre malade et devenu fou, à force.
On sait que les Chinois ne se sentent pas vraiment concernés par les droits des animaux, sans parler des autorités qui ne se soucient guère des droits de l'homme. Étonnamment pourtant, des milliers de Chinois ont laissé libre cours à leur colère sur leurs blogs lorsque Gui Zhen Tang, une compagnie pharmaceutique dont les produits sont destinés à la médecine chinoise traditionnelle, ont annoncé leur introduction en bourse dans la province de Fujian au sud de la Chine.
Gui Zhen Tang commercialise la bile des ours à collier aux prétendues vertus thérapeutiques (jamais scientifiquement prouvées). Le processus d'extraction de la bile est particulièrement cruel : les ours passent leur triste vie dans une cage, parfois incapable de bouger, à gémir et à souffrir. Il arrive souvent qu'ils se mordent les pattes, s'automutilent et perdent leurs poils. Leurs muscles s'atrophient et nombre d'entre eux meurent à cause de ce mauvais traitement.
Si la société venait à être cotée en bourse, les conséquences seraient désastreuses pour les ours à collier, déjà devenus une espèce menacée depuis la création de fermes à ours qui détiennent actuellement plus de 7000 ours. On leur extrait la bile deux fois par jour par un processus extrêmement douloureux. Il ne s'agit même pas de propriétés rares : on trouve le composant supposé thérapeutique contenu dans la bile d'ours (l'acide ursodéoxycholique) dans certaines variétés de plantes ; il peut également être récoltés dans les abattoirs à partir des glandes biliaires d'autres animaux.
Cruauté envers les animaux, investisseurs sans vergogne, pollution endémique, pauvreté galopante et inégalités croissantes… Que cache encore la croissance rapide de la Chine ?