Agora de l'Ermitage
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Agora de l'Ermitage

Libres propos d'un ermite sur les faits de société
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 La stupidité de l'incarcération des mineurs

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

La stupidité de l'incarcération des mineurs Empty
MessageSujet: La stupidité de l'incarcération des mineurs   La stupidité de l'incarcération des mineurs Icon_minitimeMer 13 Juil - 14:39

Haro sur les prisons pour mineurs ?
le 13 juillet 2011 à 09h45 , mis à jour le 13 juillet 2011 à 09h48
Mal répartis en France, mal conçus, les Etablissements pénitentiaires pour mineurs font l'objet d'un rapport sénatorial particulièrement critique.

7 Commentaires
Article suivant dans France : Une sieste sur la route des vacances ? Offrez-vous l'hôtel éphémère !
Au 1er janvier 2011, le nombre de mineurs incarcérés en France, toutes structures confondues, était de 688. Soit une baisse nette depuis le début des années 2000, puisque ce nombre était de 826 au 1er janvier 2002. Mais la hausse a repris récemment, et de manière très nette : 791 mineurs étaient détenus au 1er mai 2011. C'est dans ce contexte d'augmentation sensible du nombre de mineurs détenus qu'un rapport sénatorial, publié mercredi, se montre très critique sur les Etablissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), pour lesquels il préconise des "réajustements indispensables". Ce même rapport met en garde contre une augmentation de la capacité des Centres éducatifs fermés (CEF) au détriment des foyers classiques.

Les CEF, relevant de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), sont perçus pour des mineurs délinquants multirécidivistes comme une "dernière chance" avant la prison, rappelle ce rapport sur "l'enfermement des mineurs délinquants", confié par la commission des lois du Sénat à Jean-Claude Peyronnet (PS) et François Pillet (UMP). Les EPM, pour leur part, gérés conjointement par la PJJ et l'administration pénitentiaire, sont conçus pour que le temps de détention de mineurs condamnés "soit entièrement dédié au réapprentissage des principes fondamentaux de la vie en société et à leur réinsertion".

"Inquiétude" et "controverse"

Six EPM sont opérationnels depuis 2007-2008, pour une capacité totale de 350 places. Dès le début, ils ont suscité "inquiétude" et "controverse", rappelle le rapport. Les EPM sont mal répartis sur le territoire et les bâtiments mal conçus, estiment les sénateurs. "Il semble que le nombre de violences soit encore plus fort en EPM qu'en quartiers mineurs", tandis que le fonctionnement du "binôme" éducateur/surveillant souffre de "malentendus (...) nourris par l'indétermination relative du rôle de chacun des deux partenaires", ajoutent-ils.

Les rapporteurs disent s'être "longuement interrogés sur l'intérêt de poursuivre l'expérience des EPM". Mais ils ne prononcent cependant pas "un constat d'échec" et font des propositions pour "redonner ses chances à une expérience encore inaboutie". Ils demandent dans un premier temps que le coût d'une journée de détention en EPM soit évalué de manière globale et précise, ce qui n'a pas été fait jusqu'à présent. Une journée en CEF, rappellent-ils, coûte 640 euros par mineur. Il faudra aussi "améliorer les connaissances statistiques sur le devenir des jeunes à l'issue de leur incarcération", "clarifier le cadre disciplinaire", créer des quartiers de semi-liberté... Les sénateurs jugent aussi "impératif" de reprendre les formations communes éducateurs-surveillants interrompues en 2009.

Relatif satisfecit pour les CEF

Ils donnent en revanche un relatif satisfecit aux CEF (au nombre de 44), dispositif qui mérite selon eux d'être "conservé et étendu", tout en déplorant le "peu de données tangibles" permettant d'en évaluer l'efficacité, et en suggérant "un certain nombre d'aménagements". Le gouvernement envisage de modifier le cahier des charges des CEF pour y accueillir des mineurs "primodélinquants", rappelle le rapport. Les sénateurs, sans "écarter totalement" cette possibilité, estiment qu'ils doivent "continuer à prendre en charge prioritairement" des multirécidivistes.

Le gouvernement a également annoncé "la création de 20 nouveaux CEF par transformation de 20 foyers classiques" projet qui, du fait de l'encadrement "largement supérieur" en CEF, se traduirait, selon les sénateurs, par la fermeture d'une trentaine de foyers. Les co-rapporteurs "jugent cette orientation préoccupante". L'accroissement du nombre de places en CEF "ne doit pas se faire au détriment des foyers classiques", estiment-ils.

le 13 juillet 2011 à 09:45
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

La stupidité de l'incarcération des mineurs Empty
MessageSujet: 65 000 enfants en prison aux Etats-Unis: ce "modèle" dont certains veulent s'inspirer en France   La stupidité de l'incarcération des mineurs Icon_minitimeVen 13 Avr - 16:26

65 000 enfants en prison aux Etats-Unis: ce "modèle" dont certains veulent s'inspirer en France

Rédigé par Stephane Trano le Vendredi 13 Avril 2012 à 15:55 | 0 commentaire(s)

Une exposition sur l'enfermement des mineurs commence à faire grand bruit aux Etats-Unis et sera visible pour le public français cet été à l’Université de Nanterre. Choquante, dérangeante, elle offre une vision violente et désespérante de la justice américaine. Un message que devraient méditer ceux qui, en France, n'ont de cesse d'abaisser l’âge de la détention.


Extrait du rapport de la Fondation Casey
Ce sont des photographies de fin de vie. Certaines les montrent en groupe, d'autres en extérieur, mais toutes provoquent un malaise instantané devant la solitude définitive qui s'en dégage. Il n'y a aucun après ni au-delà pour ceux et celles qui y figurent. Et ce, quelle que soit la durée de leur peine, le lieu de leur détention ou le programme qui leur est appliqué. Pendant cinq ans, le photographe américain Richard Ross a sillonné les Etats-Unis et saisi les éléments humains ou matériels d'une réalité qui siphonne, au fur et à mesure qu'on s'en imprègne, toute justification que l'on serait tenté d'y apporter. S'y mêlent un travail remarquable sur l'architecture de ces bâtiments, car elle a été souvent pensée, ce qui est pour beaucoup dans le malaise immédiat qui s'en dégage, sur les murs et sur la manière dont les murs traversent le temps, sur les plafonds, dont on détache difficilement son œil une fois qu'il s'y est collé, sur des salles de classe ou sur les êtres qui sont disposés dans ces ensembles. Juvenile In Justice, difficilement traduisible en raison de son contenu, mais qui signifie littéralement Mineurs dans le Système Judiciaire, est le nom donné à ce travail extraordinaire qui a abouti à cette exposition ainsi qu'à un livre, et dont on peut se donner une idée sur le site qui lui est dédié.

Les Etats-Unis emprisonnent six fois plus de mineurs que n'importe quel autre pays développé dans le monde, 60 500 au moment où l'on écrit ces lignes. Mais 500 000 mineurs par an passent par les centres de détention. La détention des personnes de moins de 18 ans, telle qu'elle désigne le système applicable aux mineurs, est ancienne de plus d'un siècle. Le premier tribunal pour mineurs a été créé en 1899 à Chicago. Avant cette date, les mineurs étaient incarcérés avec les adultes.

Le rapport que vient de publier la Fondation Annie E. Casey sur la question de la réduction de l'incarcération des mineurs constitue l'un des documents les plus élaborés jamais rendu public à ce jour en Amérique. Il décrit ce système comme dangereux, inefficace, inutile, obsolète, couteux et inadéquate. Mais il faut également souligner qu'il est extrêmement opaque et que son exploration se heurte a deux éléments majeurs: l'hypermédiatisation de la délinquance juvénile qui est un exercice quotidien de la presse américaine et la consultation de données qui paraissent peu en accord avec la réalité, dans un contexte ou le législateur s'appuie sur la popularité du discours punitif nourrit par la peur de l'opinion publique. Pourtant les chiffres sont là: la délinquance juvénile aux Etats-Unis n'est guère supérieure à ce qu'elle est dans les autres pays développés: 336 délits pour 100 000 habitants. Le pays suivant sur la liste, l'Afrique du Sud, s'affiche à 69 pour 100 000, puis la Nouvelle Zélande, 68 pour 100 000 et la France se situe à 18,6 pour 100 000. (Source: Hazel, Neal, Cross-National Comparison of Youth Justice, London: Youth Justice Board, 2008)


De son long voyage à travers trente états américains et 35 centres de détention pour mineurs, le photographe Richard Ross revient avec une réflexion glaçante: « J'ai grandi dans un monde où l'on résolvait les problèmes, pas dans un monde où l'on détruit une population. Pour moi, c'est une honte lorsque je vois ce que ces enfants doivent affronter ». Pas une statistique, pas un argument, pas une théorie ni même un exemple de "réussite" ne peut en effet contrer l'effet dévastateur de ces images. Elles sont celles d'un enfer dont aucun ne réchappe et qu'il emporte avec soi ou qu'il aille par la suite.
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
 
La stupidité de l'incarcération des mineurs
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La production de biocarburants aggrave la crise alimentaire mondiale

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Agora de l'Ermitage :: Les tabous de nos sociétés dites "avancées" :: Non ! les prisons ne sont pas une fatalité nécessaire !-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser