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 Toujours le goût de l'ostentation au mépris du Message

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MessageSujet: Toujours le goût de l'ostentation au mépris du Message   Toujours le goût de l'ostentation au mépris du Message Icon_minitimeLun 15 Aoû - 11:56

Madrid : « Indignés » évacués, place aux « pape-boys ». Luca Kocci
Journée Mondiale de la Jeunesse : du 16 au 21 août Ratzinger et ses armées juvéniles envahiront Madrid
Evacués les manifestants de Puerta del Sol pour faire place aux fans du Pape Ratzinger (il pastore tedesco), Madrid se prépare à héberger des milliers de jeunes, et très jeunes, qui vont envahir la capitale espagnole à l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse, kermesse catholique inventée par le pape Wojtyla il y a 25 ans, pour un programme du 16 au 21 août. Les inscrits sont 430 mille, mais l’opusdéiste Yago de la Cierva, directeur exécutif de la JMJ prévoir qu’il en arrivera 1 million -accompagnés par 50 cardinaux, mille évêques et 15 mille prêtres- surtout du 18 au 21, quand le pape débarquera aussi à Madrid.

[Une analyse des "sponsors" de la rencontre avec le Dalaï Lama à Toulouse serait bienvenue aussi, NdT]

Le groupe le plus nombreux est celui des Italiens, avec 90 mille inscrits. Parmi les mouvements, hérauts de la « nouvelle évangélisation » prêchée par Wojtyla et poursuivie par Ratzinger, la part du lion reviendra aux néocathéchumènaux : 80 mille déjà enregistrés, mais avec les Espagnols qui vont s’y ajouter -le mouvement est justement né en Espagne au milieu des années 60- leur nombre pourrait doubler. Suivent les jeunes de Rinnovamento dello spirito (Rénovation de l’esprit)(1), les focolarini et l’immanquable Comunione e liberazione (Communion et libération) (section française fondée par Serge July, NdT)(2) . Il y aura aussi une patrouille de soldats italiens accompagnés par leurs aumôniers militaires en soutane et avec leurs grades. « Ce n’est pas un concert rock, ce ne sera pas une expérience de masse mais spirituelle » s’évertue à répéter le cardinal secrétaire d’Etat (vatican) Tarcisio Bertone, même si tout le monde sait qu’il n’en sera rien. On le sait chez les papaboys qui acclament le pape comme une star -il y a même un concours sur Facebook grâce à quoi les 5 premiers pourront marcher à côté de Ratzinger en mondovision, quand, le soir du 18 août, il entrera à Madrid par la Puerta de Alcalà- et ils participent à la JMJ parce que « c’est un grand événement ». On le sait au Vatican, que ces Journées de la jeunesse sont des moments pour remplir les places de jeunes qui applaudissent le pape mais ne suivent pas les prescriptions doctrinales de l’Eglise -en commençant par celles sur la morale sexuelle- et pour montrer au monde la puissance médiatique et organisatrice de l’Eglise. Et le cardinal de Madrid, Rouco Varela, le sait : grand organisateur des family day contre les politiques laïques de Zapatero, il pourra donner ainsi une énième preuve de sa force, cette fois en vue des élections de novembre prochain, avec des socialistes déjà à l’agonie.

Une ostentation contre laquelle se sont élevés les Redes cristianas (un réseau de 150 groupes catholiques de base dans toute l’Espagne) et Iglesia de base de Madrid par le document « Así no queremos que vengas » (« nous ne voulons pas que tu viennes comme ça »), diffusé en Italie par l’agence d’informations Adista : « Nous nous opposons à la visite du pape parce qu’elle est en totale contradiction avec le mode d’action de Jésus et son refus de la tentation diabolique du pouvoir », disent les catholiques de base espagnols, selon qui la JMJ n’est qu’ « un événement de masse triomphaliste » qui « ne mettra pas en discussion la situation de privilège de l’église catholique dans notre pays » voire « renforcera le pouvoir du Vatican ».

Ce sera un événement au coût exorbitant et aux grandes retombées économiques. L’initiative coûtera 65 millions d’euros, peut-être plus. Le gouvernement espagnol -en plus des dépenses conséquentes pour le nettoyage et l’ordre public pour quoi vont être mobilisés plus de 10 mille agents- ne déboursera directement pas un centime mais a accordé une remise d’impôt de 80% à tous les sponsors de la JMJ, parmi lesquels on trouve Coca-Cola et Banco di Santander d’où provient le président du Ior (Institut pour les Œuvres de Religion) Ettore Gotti Tedeschi (3) , renonçant ainsi à une jolie somme d’entrées fiscales, malgré la crise. « L’alliance entre l’Eglise et les sociétés qui sponsorisent l’événement est très grave parce que ce sont les mêmes qui ont causé la crise », disent les leaders du Foro curas de Madrid, organisme qui réunit 120 prêtres de paroisses des zones pauvres de la ville. Ce sont donc les sponsors qui paieront, et les participants : 210 euros pour 6 jours nourriture et hébergement compris dans une paroisse ou dans une des 800 écoles ou gymnases mis gratuitement à leur disposition par l’Etat, 30 euros pour ceux qui ne restent que les 2 derniers jours, sans repas ni hébergement pour la nuit. Il y aura ensuite les recettes des ventes des gadgets, tous rigoureusement signés JMJ : 2 euros pour un rosaire, 20 pour un parfum, 25 pour une peluche. Et on trouve aussi en Italie un groupe bancaire, Ubi, qui avec l’accord du comité organisateur et la bénédiction papale, a inventé une carte de crédit du pape-boy, très publicisée sur les pages d’Avenire : marque MasterCard accompagnée du logo de la Journée de la jeunesse.

Quelques bâtons dans les roues vont être introduits par les travailleurs des transports publics espagnols qui défendent leurs salaires : le syndicat Ugt a annoncé des grèves de métro entre le 18 et le 21 août, et le personnel des aéroports pourrait faire pareil. Les indignados et mouvements gay annoncent des initiatives de protestation surprise et une centaine d’associations athées, laïques et de catholiques critiques et opposants, a convoqué une manifestation le 17, pour dénoncer « la visite du pape payée avec les sous de tous » à l’enseigne du slogan : « Pas un centime de mes impôts pour le pape ».

(1) Pour les mouvements en question voir : http://www.camminoneocatecumenale.it/

et

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/En-France-le-neocatechumenat-cherche-a-ameliorer-son-image-_NG_-2011-03-01-564269 ,

(2) ah non.. ?

(3) voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ettore_Gotti_Tedeschi

et

http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php ?page=2409101_magister

)Edition du dimanche 14 août 2011 de il manifesto, http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110814/manip2pg/08/manip2pz/308362/ Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
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MessageSujet: Indécent et indécences   Toujours le goût de l'ostentation au mépris du Message Icon_minitimeMer 17 Aoû - 3:46

Polémique en Espagne sur le coût des JMJ
Par Romano Libero
Les secousses de la crise boursière et le constat d’un arrêt de la croissance, ajoutés à une situation espagnole désastreuse, relancent aujourd’hui les polémiques sur le coût des JMJ et sur leur financement. En effet cet évènement spectaculaire est accusé d’engloutir des sommes énormes.

Plus de 150 associations ont appelé à une journée de protestation le 17 août, à laquelle se joindront une partie des célèbres "indignés" chassés récemment de la place Puerta del Sol de Madrid, et qui avaient aussi défilé à Paris. Le jour même de l’arrivée de Benoît XVI dans la capitale, les protestataires devraient notamment brandir le slogan « la visite du Pape, pas avec mes impôts ».Certains appellent également au boycott d’entreprises participantes dont les multinationales McDonald’s ou Coca Cola. Sans oublier de grands groupes espagnols à l’instar de Telefonica ou de la Banque Santander.

On estime à 60 millions les frais de l’opération dont 42 environ seront couverts par les participants. 18 devraient être pris en charge par les entreprises et quelques particuliers. Mais cela ne revient cependant pas à un coût zéro pour l’état espagnol car ces 18 millions étant défiscalisés il y a aura bien une perte pour les finances publiques espagnoles. Enfin se pose comme toujours le problème de la sécurité. On ne peut non négliger le coût important de la mise à disposition de l’aérodrome de Cuatra Vientos. Enfin, il faut ensuite faire le ménage, après le départ des pèlerins. Et ce n’est pas une mince affaire. A titre indicatif, les JMJ du jubilé qui s’était tenu à Rome, et qui avait accueilli autour de deux millions de jeunes, avaient produit plus de 900 tonnes de déchets par jour ! Tandis que ceux de Sydney avaient coûté près de 100 millions de dollars à l’Etat des Nouvelles-Galles du Sud en 2008, selon le journal Le Monde. En codicille, on peut signaler la réduction inopportune de 80% du prix des tickets dans les transports publics accordée aux participants des JMJ. Là encore, au détriment de l’Espagne...

On peut faire par ailleurs crédit aux organisateurs des JMJ d’un budget relativement « austère et transparent », de 20% inférieur à celui de l’édition de Sydney. L’argument facile mais qui n’est pas faux d’un apport à l’économie locale compensant très largement ce que l’Etat pourrait perdre à l’occasion des JMJ est cependant relativisé par certains observateurs. L’Eglise mentionne environ 25 millions d’euros de recettes nouvelles issues de la TVA qui pourraient compenser très largement les facilités fiscales consenties par le gouvernement ibérique aux entreprises sponsorisant l’événement.Il faut préciser que cette fois les JMJ ne feront plus appel à l’entreprise de restauration collective low cost Sodexo mais associent 1600 restaurants de la communauté de Madrid. Ce qui est en soi une bonne idée

A cette contestation pour des raisons économiques et financières s’ajoutent par ailleurs des polémiques sur le fond ! Certes trois-quarts des Espagnols continuent encore à se dire catholiques. Mais l’arrogance d’un épiscopat intransigeant, vivement hostile à toute évolution sociétale, ne peut que durcir considérablement les choses. A l’évidence, il y a une sorte de bras-de-fer entre deux Espagne. Et le cardinal Antonio Maria Rouco Varela, archevêque de Madrid entend sans doute saisir l’affaiblissement de la gauche au pouvoir afin de reprendre l’avantage. Et dans cette perspective de fond, une manifestation aussi triomphale que celle des JMJ ne peut qu’être bienvenue pour le Vatican. Qui lui aussi espère beaucoup, dans une perspective de reconquête, d’une telle manifestation triomphale. Et qui risque d’être déçu. Car même parmi les catholiques, nombreux sont ceux que n’emballe guère le Pontificat de Benoît XVI. Seulement 14% des Espagnols disent aller à la messe et 24% se disent athées ! Les unions civiles (54,3%) ont dépassé les mariages religieux depuis 2009, et un enfant sur trois naît hors mariage. En 2010, les unions homosexuelles, autorisées depuis 2005, ont atteint 2,1%. Malgré le zèle déployé par l’Opus Dei, au coeur de la logistique de ces JMJ, le résultat final pourrait ne pas être à la hauteur de ce que le pape attend.
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