LES PAYS D’ASIE ET DU PACIFIQUE SOUFFRIRONT PLUS QUE LES AUTRES
Postée le 20/09/2011 à 22h27
Titre original : Les pays d’Asie et du Pacifique souffriront plus que les autres du réchauffement climatique
Les catastrophes naturelles auraient fait 30 millions de réfugiés climatiques en Asie et dans le Pacifique l’an dernier, rapporte la Banque asiatique de développement (BASD), pour qui le pire serait encore à venir. Avec la hausse du thermomètre mondial, les évènements météorologiques extrêmes devraient en effet continuer d’augmenter en fréquence et en intensité, en particulier dans cette zone du globe.
Selon la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique (UNESCAP), ladite zone abrite la moitié des soixante pays du monde les plus susceptibles de subir au moins deux catastrophes naturelles par an et huit d’entre eux feraient partie du « top 15 ».
Evoqué à maintes reprises dans ces colonnes, le réchauffement climatique est d’ores et déjà une réalité meurtrière dans de nombreux Etats, par exemple le Pakistan, déjà théâtre d’inondations gravissimes l’an passé et de nouveau en proie au déluge en ce moment-même.
« Certaines communautés en Asie et dans le Pacifique font déjà l’expérience des conséquences qu’impliquent des conditions environnementales changeantes, par exemples l’érosion des littoraux, la désertification et des tempêtes et inondations plus fréquentes et plus sévères », résume la BASD.
Les zones les plus exposées de par leur position géographique sont les villes côtières et les petits Etats insulaires, comme les Maldives. Leur président Mohamed Nasheed a déjà tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme. En vain, bien que l’existence même de tels archipels soit aujourd’hui sérieusement menacée par la montée du niveau des eaux.
Des dizaines de millions de nouveaux réfugiés climatiques d’Asie et du Pacifique voire plus – la BASD n’a pu établir d’estimation précise – devraient à leur tour plier bagage dans les années qui viennent.
Outre les dégâts matériaux engendrés par les catastrophes naturelles, des phénomènes tels que la sécheresse et les inondations ne feront en effet que compliquer l’exploitation des ressources naturelles clés, notamment alimentaires, déjà mises à mal par l’urbanisation et l’industrialisation, avec en toile de fond un accroissement démographique pour le moins inquiétant (NDLR : selon l’UNESCAP, la zone comptait par ailleurs déjà 4,1 milliards d’individus en 2008).
« La migration deviendra une solution majeure d’adaptation au changement climatique et s’ajoutera à une complexité déjà existante quant à la mobilité des populations dans la région », redoute Bart W. Edes, membre du Département du développement régional et durable de la BASD.
Au vu de ce tableau dramatique, celle-ci encourage les gouvernements à s’y préparer dès aujourd’hui. D’autant que les déplacements massifs de population seraient susceptibles de toucher toute la région, d’où des risques élevés d’éclatement de conflits dits « climatiques »