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 Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent !

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MessageSujet: Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent !   Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent ! Icon_minitimeMer 12 Oct - 15:04

Il a fallu attendre quelques heures, mais la réaction est venue. Agacée, énervée, évidemment jalouse.

Nicolas Sarkozy a sans surprise critiqué le principe, l'organisation et le résultat des primaires citoyennes. Il a attendu que ces dernières attirent plus de 2,5 millions d'électrices et d'électeurs pour se prononcer. Il est comme ça. Jamais content, jamais serein.

« Cela vous passionne, mais moi j’ai d’autres choses à faire ». Par ce commentaire lapidaire lâché dimanche tandis que les médias ignoraient son inutile déplacement à Berlin, Nicolas Sarkozy avait déjà montré son agacement dès dimanche.

Le soir même, le Monde publiait un argumentaire préparé et distribué par l'UMP à ses militants et responsables contre la primaire socialiste. Un argumentaire où le retrouve quasiment mot pour mot les propos de Nicolas Sarkozy.

Mardi, le Monarque voulait en finir prématurément avec ces primaires. A droite, ça grince depuis quelques jours. Ces primaires ont ringardisé l'UMP sarkozyenne a une vitesse inédite. La réaction fut ratée et désordonnée.

Sarkozy a commencé sa journée par son traditionnel petit-déjeuner avec les responsables de son camp. On oublie souvent que l'Elysée est le QG de l'UMP et non pas le palais d'ue Présidence irréprochable. D'après l'un des participants à cette réunion UMPiste, un anonyme cité par quelques médias, Sarkozy aurait déclaré que « La Vème République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat pris en otage par son parti, le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours ». Mauvais joueur jusqu'au bout, il a aussi relativisé la participation: « Malgré un pilonnage médiatique sans pareil, la participation a été inférieure à celle de l'Italie! (...) Les socialistes s'occupent des socialistes, nous devons nous occuper de l'ensemble des Français. »

Ensuite, il était dans la Creuse, comme Martine Aubry. Il a décollé avec son gros hélicoptère et une quarantaine de journalistes de l'aéroport militaire de Villacoublay pour d'abord visiter ... un commerce familial, multi-service (bar, tabac, presse et station-service) à La Villetelle (164 habitants ). Henri Guaino et Bruno Le Maire étaient là, tout comme François Baroin et Valérie Pécresse. Malgré le contexte de crise internationale gravissime, le ministre de l'économie et sa collègue du Budget n'avaient donc rien trouvé de mieux à faire que de perdre une grosse matinée dans ce déplacement électoral. Dans la buvette, le Monarque eut des mots incroyables : « C'est un très bel endroit ! On a envie de s'y installer ! » Ou encore: « plutôt qu'un bureau de poste ou personne ne va, il vaut mieux un endroit comme celui-ci !» Il a fait applaudir sa baisse de la TVA dans la restauration par le patron du bar.

Sarkozy s'est ensuite rendu dans le village de Néoux dont quelques-uns des 300 habitants avaient été parqués dans le jardin de la mairie pour un « moment de convivialité ». « Grotesque » a commenté Arnaud LeParmentier sur son compte Twitter. Mais le Monarque était en retard. A quelques kilomètres de là, environ 1.500 personnes attendaient, sagement assises dans la salle polyvalente d'Aubusson, que Sarkozy daigne débuter son inévitable allocution « sur le thème de la ruralité ».

Habituels clichés d'un candidat en campagne dans un village français bien de chez nous. Les « vrais » sujets d'une France qui souffre, les vrais problèmes d'un mauvais bilan ne sont évidemment pas évoqués.

Cette visite était gâchée, Martine Aubry était à quelques kilomètres de là, à Guéret, où la réforme hospitalière menace l'établissement du coin. Sarkozy tenta l'humour, en arrivant à Aubusson: « Il semble que je vous amène du monde. C'est si agréable d'être suivi. Je souhaite bon courage à ceux qui me suivent ». Henri Guaino rigola beaucoup. Son double salaire dépend du Monarque qui parlait. A Aubusson, il n'y avait pas de table ronde. Sarkozy parla sur sa tribune pendant 54 minutes. On avait dressé la traditionnelle toile de fond aux couleurs de l'Europe et de la République. Les services de l'Elysée l'avait amenée de Paris.

« Hier encore, la France rurale était évoquée comme une nostalgie des mondes que nous avions perdu. Aujourd'hui, la ruralité est un enjeu d'avenir. Pourquoi ? Tout simplement parce que le désert français n'existe plus.»

Fichtre ! Mais de quoi parlait-il ? Qu'a-t-il donc fait, à part parler, pour la ruralité ? Ce petit Monarque se moquait de son assistance, sans bilan chiffré ni résultat concret à développer dans la suite de son discours. Le « désert français » ? « Il s'est repeuplé en attirant une population de plus en plus nombreuse et de plus en plus jeune ». Vraiment ? « La ruralité, c'est c'avenir de la France... A une condition... c'est que cet avenir conjugue vos traditions et la modernité...»

Il avait la main levée, quand il prononçait ses mots, les doigts en cercle dans le vide... On lui pardonnera les fautes de vocabulaire. Il n'est que Président de la République. Visiblement, il s'échappait déjà, et trop tôt, du discours du littéraire Guaino. Et tout d'un coup, il compléta de cette phrase, les portes ouvertes étaient toutes défoncées d'un seul et gigantesque coup d'épaule: « refuser le monde est un mensonge, on peut se mettre assis dans notre fauteuil en refusant le monde, ça va beaucoup impressionner les Chinois, les Indiens, les Brésiliens, qui vont immédiatement arrête de travailler ». Après cette incroyable et ridicule leçon, le Monarque resta quelques minutes silencieux, fixant l'assistance silencieuse (et interloquée), une main en l'air, deux doigts serrés... On a compris que Nicolas Sarkozy s'adressait au troisième candidat de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg et sa démondialisation.

Pour quelqu'un qui méprise l'importance des primaires... cet assaut a surpris. « La France refuse le monde ?... alors à qui allons nous vendre la viande de nos éleveurs ? »

Sarkozy était grinçant et agacé ce mardi à Aubusson. « C'est un peu comme si vous disiez, dans la Creuse, à vos enfants, arrêtez de travailler... est-ce que vous croyez que dans les autres départements, les autres enfants vont arrêter de travailler ». Sarkozy en faisait trop, il prenait son assistance pour une assemblée de demeurés, à force de caricaturer.

« Si on veut peser dans le monde d'aujourd'hui, il faut le comprendre, il faut y participer pleinement, il faut y jouer un rôle de leader ». En Chine, au Brésil ou en Inde, on pouvait sourire. Sarkozy ne lisait donc plus son discours rédigé par Henri Guaino. Et c'était bien le problème. Il dérapait, tout seul, comme un grand, et en grand. Quelques minutes plus tard, il complétait son tacle primaire: « c'est tellement facile de dépenser plus, avec l'argent des Français ».

« Mais à l'arrivée, on est bien content de vivre dans un pays qui tient sa place, qui garde sa notation, et aucun d'entre vous n'a eu à aller à la banque pour retirer ses économies parce que les banques s'effondraient... c'est ça la réalité ». Le même jour, le démantèlement de la banque Dexia était confirmé. Sarkozy transpirait. On sentait l'énervement.

Finalement, le succès de ces primaires l'avait franchement agacé. C'était là la seule conclusion de ce déplacement dans la Creuse.

Mais Nicolas Sarkozy voulait aussi soigner sa clientèle. On ne compte plus ses déplacements « ruraux ». En coulisses, il prépare un relèvement des taxes sur le fioul pour les agriculteurs et le BTP. Inutile de s'en vanter. Ce mardi, il préférait parler de la taxe Soda. Elle devait contribuer à redresser l'incroyable déficit des comptes publics et sociaux. Le projet de loi de finances pour 2012 en expliquait le mécanisme.

Mais ce mardi, le candidat Sarkozy avait des cadeaux à faire: « Nous allons diminuer les charges qui affectent le salaire horaire des salariés permanents agricoles après avoir diminué les charges qui pèsent sur le salaire horaire des employés à temps partiel ». Il promit donc une baisse de 210 millions d'euros des charges sur les salariés des exploitations agricoles, baisse des cotisations patronales qui serait réservée aux entreprises de moins de 20 salariés permanents. Elle « sera appliquée dès l'an prochain et fera l'objet d'amendements à la présente loi de finances ». « Ce n'est donc pas une promesse, c'est une décision ». Et il précisa comment il comptait financer son nouveau cadeau: «Les 210 millions d'euros d'exonération de charges sur les entreprises agricoles seront financés grâce au produit de la taxe sur les boissons sucrées.»

Or pour l'instant, cette taxe, un relèvement de contribution sur les boissons contenant des sucres ajoutées (article 46 du projet de loi de finances), ne devait rapporter que 120 millions d'euros... Il faudra donc la doubler, une hypothèse évoquée la semaine dernière. Comme souvent, Sarkozy décide plus vite des dépenses que des recettes...

Le Monarque défendit aussi sa réforme territoriale - « sept niveaux d'administration ! C'est vous qui payez ! » - son grand dada.

A l'UMP, deux faux centristes ont attendu lundi pour annoncer la création d'un courant « humaniste ». On en rigolerait presque, ça sent la débandade. Même Rama Yade, passée chez le déserteur Borloo, n'y a pas cru.


Ami sarkozyste, où es-tu passé ?
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MessageSujet: Complètement dépassé le nabot   Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent ! Icon_minitimeJeu 13 Oct - 8:10

Curieuse journée, un mercredi avec un conseil des ministres comme souvent. Des remises de médailles plus tard dans la journée, avec des ministres interloqués de perdre leurs précieuses minutes.

Ailleurs, l'euro risquait encore de sombrer. La Slovaquie avait refusé le plan européen et la Commission de Bruxelles demandait une recapitalisation des banques de l'Union avant que la Grèce ne fasse défaut.

Nicolas Sarkozy, lui, faisait semblant d'ignorer. Il paniquait. Il espère, avec ses courtisans, que la primaire socialiste délivrera un candidat faible d'un camp divisé.

Quelle ambition pour la France !

Crise de l'euro
C'est à n'y rien comprendre. La minuscule Slovaquie désapprouve finalement le renforcement du fond européen de stabilisation financière et le plan de sauvetage de la Grèce adopté par les chefs d'Etat de l'euro-group en juillet dernier. Mais les marchés financiers ont ... bien réagi. Point de secousses, ni de krach, alors que ce refus retardait d'autant l'adoption dudit plan. En fait, les autres dirigeants européens, français en tête, se sont précipités sur les ondes pour expliquer qu'un second vote corrigerait cette « erreur » démocratique. Les Bourses, un peu chancelantes à l'ouverture, pouvaient être rassurées.

Ainsi Alain Juppé, ministre des affaires étrangères interrogés mercredi matin sur France info, s'est-il exclamé: « Ce n'est pas une bonne nouvelle (…) mais je fais confiance aux autorités de Slovaquie ». Dans un communiqué conjoint, les présidents de l'Union européenne et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, développaient le même argument: « Nous restons confiants sur le fait que les autorités slovaques et le Parlement sont tout à fait conscients du caractère crucial d'avoir un Fonds de soutien européen renforcé pour préserver la stabilité financière de la zone euro »
Les 55 députés slovaques, sur 155, qui ont refusé le plan européen, en seront pour leur frais. Les 60 qui se sont abstenus devront se motiver. Il va falloir revoter, rapidement et positivement !

Dès mercredi, l'approbation du plan européen était quasiment acquise. Par une tractation interne que seule la raison d'Etat ou la raison européenne peuvent expliquer, un accord avec l'opposition avait été « scellé » dès mercredi. Formidable !

Le problème était ailleurs: même la Commission de Bruxelles réclame désormais la recapitalisation des banques européennes: « Pour restaurer la confiance dans le secteur bancaire européen, un effort de recapitalisation, coordonné et ciblé est nécessaire ». Le président Baroso de la Commission ne visait pas seulement les banques fragiles telles Dexia, mais les 90 banques européennes dont françaises soumises aux stress-tests la semaine dernière.

En France, on a joué les « autistes électoraux ». A Berlin, l'entourage de Mme Merkel avait peur que la France, comme d'autres, récupère une part des sommes du Fond européen de Stabilité financière. Donc, en France, on a rassuré le cousin allemand: «Le FESF pourra prêter à certains États qui auraient besoin de ces prêts pour recapitaliser leur système bancaire, la France n'y fera pas appel» a expliqué la ministre Pécresse.

Est-ce la fin de règne ?
Le stress, à l'Elysée, est visiblement palpable. On s'agace du temps de parole, incroyable, attribué au Parti Socialiste. Après 4 ans de déplacements bi-hebdomadaires du Monarque en province, voici que l'opposition avait donc droit à la parole. Rappelons que la parole présidentielle n'est décomptée de l'UMP que depuis... 2009. Incroyable. Pour rattraper son « retard », Sarkozy prépare d'autres artifices, comme ce déplacement.. aux Etats-Unis et en Chine... Il faut amortir le coût de l'Airbus présidentiel...

Jean-François Copé, dirigeant désigné dans un bureau de l'Elysée il y a un an, a accusé Arnaud Montebourg de défendre des positions... bolcheviks...
« une tutelle des banques sans que ça coûte aux contribuables. C'est ce qu'ont fait les bolcheviks en 1917. Je ne sais pas si vous voyez l'état psychologique d'une partie de la gauche française ! »
Fichtre ! Depuis Pétain ou Tixier-Vingnancour, qui avait donc traité un responsable social-démocrate de bolchevik ? Jean-François Copé est affaibli. Ses relations avec l'homme d'affaires Ziad Takieddine, mis en examen dans l'affaire du Karachigate, sont en passe de plomber sa prochaine candidature pour l'élection présidentielle de 2017. Le site Mediapart rappelait, ce mercredi 12 octobre, que « Ziad Takieddine a assuré en octobre 2003 l'organisation et le financement d'un voyage de trois jours au Liban de M. Copé, à l'époque secrétaire d'Etat en charge des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement français, et de sa femme, qui comportait de nombreux rendez-vous officiels ». «Je n'ai jamais eu de relations à caractère professionnel avec Ziad Takieddine» expliquait l'ancien ministre du Budget, à propos de l'ancien exilé fiscal.

Le stress est donc évident. D'ailleurs, on se presse, en Sarkofrance, pour certaines décisions.

Prenez Sarkozy. Il accélère sa campagne, même si, bien sûr, il n'est pas candidat. Cela fait sourire. Il donne des leçons de gaullisme, expliquant que les primaires, qu'il a institué dans les statuts de l'UMP quand il s'agissait de préparer son propre plébiscite, étaient contraires à l'esprit de la Vème République. Quelle jolie erreur ! La position sarkozyenne fut incomprise à droite. François Fillon, son propre premier ministre, venait d'expliquer combien la démarche était ... moderne.

Prenez ses Légions d'Honneur, Sarkozy les distribue par dizaines d'un coup, chaque mercredi après-midi. Rappelez-vous ses précédentes légions d'honneur délivrées par dizaines. Tout ce que l'actuel monde des soupçonnés dans les affaires du moment a été décoré par Nicolas Sarkozy, avec entrain et enthousiasme, depuis mai 2007.

Ce 12 octobre, il s'était encore réservé 45 minutes pour décorer l'épouse d'un grand patron, un antiquaire renommé, un cinéaste et sept autres médaillées en conseil des ministres. Une brochette de ministres, conseillers et sous-secrétaires d'Etat étaient là, au lieu de bosser. On avait même croisé Jean-Louis Borloo qui traînait là pour attraper Nicolas Sarkozy au passage.

Le stress sarkozyen se voit aussi à quelques mesures, discrètes. Ainsi, en coulisses, le gouvernement signe et publie quelques décrets qui feront tâche.

L'an prochain, les futurs naturalisés devront prouver leur maîtrise de la langue: « Tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt ».

Autre décret discret, malheureusement dévoilé par des associations écologistes dès sa publication. Un décret signé François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet qui prévoit, pour « lutter » contre la pollution des eaux par les nitrates, un nouveau mode de calcul des « plafonds d'épandage ». Ainsi, le seuil par hectare sera calculé sur totalité de la surface agricole utile des exploitations agricoles, et non plus la surface potentiellement « épandable », c'est-à-dire déduction faite des surfaces à proximité des cours d'eau, du littoral ou des tiers. Au final, les associations écologistes locales estiment que les agriculteurs du coin pourront augmenter leur déversement d'azote de 20%, ce même azote qui favorise le développement des endémiques algues vertes de Bretagne. « Les algues vertes ont encore frappé » s'indigne notre confrère SuperNo. Il a raison. La décision est simplement indigne.

Finalement, on retiendra que Nicolas Sarkozy s'était fait tirer les joues au laser, une modeste opération de chirurgie esthétique confiée par le président de la République lui-même en marge de son déplacement dans le Caucase. « Je ne considère pas comme de la chirurgie esthétique le fait de se faire stimuler le collagène naturel par un laser. Ça lisse la peau et ça donne bonne mine » avait-il expliqué dans son avion présidentiel vendredi dernier. Il aura du mal à vieillir, à quelques jours de la naissance de son dernier fiston.

Il faudra vérifier. On s'en chargera.

Et les affaires ?
L'Elysée s'agace de l'importance des primaires. Mais l'Elysée devrait se féliciter de la diversion médiatique que ces dernières ont fournies vis-à-vis des affaires. Ces denrières sont encore nombreuses, très nombreuses. Patrick Buisson, conseiller ès sondages et opinion de Nicolas Sarkozy, dont le rôle fut révélé par un enquête de la Cour des Comptes en 2009, fait l'objet d'une plainte pour favoritisme déposée en février 2010 par l’association Anticor. Buisson recevait déjà 10.000 euros par mois, mais aussi 1,5 million d’honoraires via sa société Publifac, le tout sans appel d'offre comme le prévit pourtant la réglementation en matière de marchés publics.

Buisson avait été décoré parmi les premiers, en septembre 2007, de la Légion d'honneur. Près de quatre ans après les faits, le parquet général, aux ordres du ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, soutient que l’immunité prévue par l’article 67 du code pénal devait « prendre en compte l’intervention possible de collaborateurs du cabinet pour l’accomplissement des tâches de la fonction présidentielle. » En d'autres termes, le parquet demande au juge d'instruction de considérer que les collaborateurs du Président de la République bénéficient de la même et scandaleuse immunité pendant la durée du mandat.

République irréprochable ?
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MessageSujet: Sarkozy fatigue. Nous aussi.   Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent ! Icon_minitimeMer 26 Oct - 17:23

Sarkozy fatigue. Nous aussi.
Nicolas Sarkozy est fatigué. Le Monarque n'a plus le courage de partir dans les Deux-Sèvres, ce vendredi, nous apprend une journaliste. Comme Chirac en son temps, à quelques mois d'une élection présidentielle qu'il termina pourtant victorieux, Sarkozy serait-il déjà « fatigué, vieilli, victime de l'usure » ?

Quoique fatigué, Sarkozy parlera à la télévision, c'est confirmé, ce jeudi. Il « sera l'invité exceptionnel d'une émission consacrée à la crise jeudi dès 20 h 15 » et « répondra en direct de l'Elysée aux questions d'Yves Calvi pour France Télévisions et de Jean-Pierre Pernaut (TF1). Il fallait deux chaînes pour impressionner l'électeur.




Stress européen
L'information nous vient de Nathalie Schuck, la jeune journaliste du Parisien, accréditée à l'Elysée. « Selon nos informations, Nicolas Sarkozy devrait se rendre courant novembre dans le département des Deux-Sèvres, fief de son ex-rivale de 2007, Ségolène Royal. Initialement, le déplacement était prévu vendredi au lendemain de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy consacrée à la crise sur TF1 et France 2, en direct depuis la bibliothèque du Palais de l'Elysée. Mais crise européenne oblige, le président est trop fatigué... » Vous avez bien lu: « crise européenne oblige.... » Le story-telling continue.

Il faut avouer qu'il se dépense beaucoup, notre Monarque. Mais ce n'est pas l'Europe et sa crise de gouvernance qui l'ont autant fatigué. Il a certes fait quelques allers-et-retour le weekend dernier entre Paris et Bruxelles, pour être près du berceau de la dernière-née du clan Sarkozy. Mais la fatigue vient d'ailleurs. Le stress de la situation épuise. Les nerfs sont à bout. A Paris, mardi encore, une certaine confusion des esprits régnait encore, à quelques heures de ce sommet européen de mercredi.

Jean-Pierre Jouyet, président de l'AMF, a prévenu que les banques françaises devraient accepter « des sacrifices ». François Fillon reconnaissait, mardi devant les députés, que la restructuration de la dette grecque coûterait « une dizaine de milliards d'euros ».

Juste avant le double sommet des chefs d'Etat, ceux de la zone euro puis ceux de l'Union européenne dans son ensemble, une réunion des ministres des finances initialement prévue a été annulée. L'affaire cache un conflit entre les membres de la zone euro et les autres. Cette réunion avait été demandée par ces derniers. David Cameron en tête, ils sont énervés de subir les contre-coups de la crise de l'euro. Cette annulation en a irrité plus d'un.

Visites électorales
Mais depuis dimanche soir, pour Sarkozy, l'Europe est passée au second plan dans son agenda. Lundi, il a rencontré quelques professionnels du cinéma pour leur promettre de faire réviser le plafonnement budgétaire de leur CNC.

Sarkozy fait aussi campagne, à raison de 150 visites en province par an. Ce mardi, la visite était encore éclair, moins de deux heures sur place, dont une inauguration d'hôpital et une table ronde. Bien sûr que tout cela fatigue !

Le candidat était à Carcassonne, pour monologuer sur la santé. Sans surprise, il a plaidé pour la maîtrise des dépenses, et omis de débattre des défiscalisations diverses qui plombent les comptes de la Sécu. Voyez l'exonération de charges sociales sur les heures supplémentaires depuis octobre 2007, inefficaces et coûteuses. Ou l'extension de la taxe Sodas aux boissons avec édulcorants pour financer une autre exonération de charges sociales, cette fois-ci en faveur des agriculteurs, votée la semaine dernière.

« Je comprends parfaitement le côté inépuisable des besoins mais je voudrais qu'on ait tous ensemble l'honnêteté de reconnaître que la France consacre à la santé des dépenses justifiées qu'aucun autre pays au monde ne fait ». Et il a parlé de son inévitable et épuisant devoir: «Mon devoir de chef de l'Etat, c'est de faire droit aux demandes (...) et de les mettre dans un contexte qui ne conduira pas la France dans les affres, (...) je suis bien obligé de tenir compte des réalités, je ne peux pas être la machine à dire oui à tout le monde ».

Vous avez bien lu, encore une fois: « je suis bien obligé de tenir compte des réalités ». Il faudra ressortir cet aveu. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy-qui-ne-veut-pas-augmenter-les-impôts a créé ... 24 taxes. Rien que cela.

Déchirement à droite
Nicolas Sarkozy a un autre motif de fatigue. Son camp se déchire, gravement. Rachid Dati a fait fort. L'ancienne protégée du Monarque a accusé François Fillon d'avoir acheté des voix à l'UMP pour s'implanter à Paris dans « sa » circonscription. On oublierait presque que l'ancienne Garde des Sceaux ... n'est pas députée. L'UMP est ainsi. La perspective de la défaite législative de juin 2012 précipite les ambitions. La guerre des places à la députation fait rage. Sur France Inter, l'attaque de Dati a été particulièrement violente.

Primo, elle critiqua le désintérêt du premier ministre pour les affaires du pays: «Moi, je suis choquée qu’au lieu de s’occuper des Français et de leurs difficultés, il soit en Corée, au Japon, (...) choquée qu’il soit plus préoccupé par son avenir personnel ». Secundo, elle l'a accusé de venir se présenter à Paris par crainte de perdre dans sa Sarthe natale: « Il l'a dit à plusieurs ténors de l'UMP ». Tertio, elle a expliqué que Fillon avait imposé Dominique Tibéri, fils de l'ancien maire Jean, au ministère des Finances «contre l’avis du ministère des Finances», « une nomination en guise de remerciement au ralliement de la famille Tibéri à François Fillon » justifiait le Figaro. Le quotidien de Sarkofrance est venu en défense du premier collaborateur de Sarkozy: « Rien ne prouve (...) que François Fillon est intervenu personnellement pour obtenir la nomination du fils de Jean Tibéri en échange de son soutien ». Mais alors, pourquoi donc cette nomination qui, à l'époque, avait fait grand bruit ?

Ces bisbilles ne sont pas que parisiennes. Elles permettent d'oublier quelques instants le stress généralisé qui a envahi la « majorité » minoritaire. A ceux qui se rassuraient d'un éventuel affaissement de la candidature de Hollande, d'autres ont montré d'autres sondages prévoyant une défaite législative même en cas de victoire présidentielle. Philippe Goujon, maire du XVème arrondissement, président de cette fédération UMP déchirée de Paris, s'est énervé : « On ne peut pas quand on est membre de l'UMP, députée de surcroît, attaquer le Premier ministre ! » Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement UMP, a regretté les « propos irrespectueux » de Dati à l'encontre de Fillon.

Lundi soir, la réunion de conciliation organisée en urgence par Jean-François Copé n'a rien donné. Les sbires de Fillon attendaient une exclusion pure et simple de l'ancienne chouchoute de l'Elysée.

Radicalisation à droite
L'UMP serait un espace de débat. La Droite Populaire emprisonne les sarkozystes dans une surenchère avec l'extrême droite. Après le référendum contre le droit de vote des étrangers, les « Popu » veulent retirer le bénéfice du minimum vieillesse (ASPA, 742 euros par mois) aux étrangers présents en France. C'est l'une des surprises du débat en cours sur le budget de la Sécurité sociale pour 2012: « l'objectif (...) est de rétablir l'équité et de mettre fin à cette injustice qui permet, aujourd'hui, à un étranger hors Union européenne de bénéficier du minimum vieillesse sans jamais avoir travaillé et cotisé sur le territoire national » a justifié l'un de leurs représentants, Philippe Meunier, co-fondateur du collectif UMPiste. On dénombre environ 22.000 étrangers, sur les 70.000 bénéficiaires de l'ASPA. Pourtant, l'ASPA est déjà réservé aux immigrés titulaires d'un permis de séjour (et résidant plus de 6 mois dans l'année en France). Combien d'étrangers de plus de 65 ans sont légalement installés en France sans avoir travaillé (et donc cotisé) au préalable en France ?

Contre la Droite Populaire, une fraction centriste de l'UMP avait créé le collectif des Humanistes, animé par Jean Léonetti. Ce dernier a peine à se faire entendre.

Un parti divisé, une Europe en flamme, un budget improbable, Nicolas Sarkozy a quelque raison d'être « fatigué, vieilli, victime de l'usure ».
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MessageSujet: Le pipo continue à Bruxelles   Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent ! Icon_minitimeJeu 27 Oct - 9:52

Sarkozy à Bruxelles: Au théâtre ce soir
Mercredi, Nicolas Sarkozy devait sauver le monde, l'euro, la France et l'Europe, pour la dizième fois sans doute en trois ans. Le sommet européen salvateur devait livrer toutes ses promesses. Grâce à l'abnégation du fameux couple Angela/Nicolas, nous devions à nouveau dormir tranquille. Et ce jeudi, notre Monarque avait déjà caléMercredi, Nicolas Sarkozy allait sauver le monde, l'euro, la France et l'Europe, pour la dizième fois sans doute en trois ans. Le sommet européen salvateur livra toutes ses promesses.

Grâce à l'abnégation du fameux couple Angela/Nicolas, nous devions à nouveau dormir tranquille. Et ce jeudi, notre Monarque avait déjà calé son intervention télévisée, produite, pour la première fois, par une société privée. Le show sera rodé et écoeurant.




Toute la journée, Nicolas Sarkozy avait autre chose à faire. Il se préparait tel un boxeur, si ravi que presse, radios et télévisions alimentent la journée durant un insupportable compte-à-rebours politico-boursier. Notre Monarque tint son habituel Conseil des Ministres, puis, reçut les joueurs du XV de France, au Palais de l'Elysée.

Avant de partir, la chancelière Merkel avait tenté de motiver ses troupes, en leur promettant du sang et des larmes. Fantastique ! «Nous avons besoin que s'instaure une culture de la stabilité en Europe » a-t-elle expliqué au Bundestag. Elle a aussi promis de ne pas s'engager au-delà des 220 milliards d'euros de garanties allemandes au FESF, soit la moitié du fond voté en juillet. Mme Merkel avait besoin de rassurer sa majorité avant de filer à Bruxelles.

En France, rien de tout cela. Nous sommes en Monarchie républicaine. Sarkozy communique peu, théâtralise beaucoup, s'engage très peu. Arrivé avec un peu d'avance à Bruxelles, le candidat passa une heure avec Angela Merkel. Il fallait accorder les messages, c'est-à-dire, pour Sarkozy, prendre les consignes. Des conseillers élyséens expliquèrent ensuite que le président français était prêt à rencontrer des banquiers pour les convaincre de contribuer à l'effort de crise. Il obéissait. Angela Merkel était prête à forcer la main aux établissements bancaires.

Quand le sommet démarra, sa première partie fut vite réglée. L'heure et demi de discussions cloitrées et conclues par l'inévitable communiqué de presse de l'Europe des 27 était une étape indispensable. Les 10 Etats européens non membres de l'euro, Royaume Uni en tête, en avaient assez de passer pour chose négligeable tout en étant régulièrement appelés à la rescousse le moment de crise venu.

Ensuite, mercredi dans la soirée, et des heures durant, nos chefs de gouvernement de l'eurozone se sont ensuite enfermés pour négocier la survie de leur système. Ils ont parlé, bataillé, négocié. On aurait dit une « auto-prise » d'otages.

On négocia d'abord l'ampleur de l'abandon de créances sur la Grèce, 210 milliards d'euros au compteur: vers minuit, ils en étaient à « un peu plus de 50% ». Quelques heures avant, la veille même, on évoquait déjà 60% voire 70% d'abandon de dette grecques. On apprit ensuite qu'il faudrait relever à 9% des placements le niveau des fonds propres exigés, ce qui coûtera environ 10 milliards d'euros aux banques françaises. Si le taux de fonds propres avait été relevé à 10%, l'effort aurait été de 23 milliards d'euros... Mais les banques ne voulaient pas abandonner quelque 100 milliards d'euros de créances sur la Grèce sans garantie.

Pendant quelques heures, l'intervention de la Grande Chine pour financer l'augmentation des moyens du Fond Européen de Stabilité Financière avait alimenté toute les conversations de faux et vrais experts. La Chine avait demandé que l'on reconnaisse son statut d'économie de marché (sic !), voire qu'on réévalue les droits de vote des pays émergents au sein du FMI.

Vers minuit, le FESF était renforcé de 1.000 milliards d'euros. Rien que cela. En juillet dernier, le FESF avait été doté de 440 milliards d'euros de garanties ou prêts, dont une centaine était déjà. Autre mesure, la BCE, dirigée dès mardi par Mario Draghi, un ancien de la sulfureuse Goldman Sachs, a confirmé s'engager à racheter de la dette souveraine des Etats européennes. Les députés allemands avaient pourtant refusé de donner leur accord à Mme Merkel sur ce point en début d'après midi.

Vers minuit trente, les négociations avec les banquiers semblaient échouer. Les Etats voulaient faire contraindre les banques à « effacer volontairement » près de 50 % de la dette grecque versus les 21 % prévus en juillet dernier. Mais les banques européennes ne voulaient pas participer à un effort aussi important. Ces dernières annonçaient dans un communiqué qu'il n'y avait aucun d'accord sur la décote grecque. Cela faisait pourtant depuis mardi déjà que les tractations étaient rudes.

Vers 5 heures du matin, Nicolas Sarkozy, blafard, arrivait enfin devant les journalistes. Il leur demanda de « ne pas être trop long » car «l'heure du premier biberon » , rapportait Nathalie Schuck, journaliste au Parisien. Le plan était là: 1.000 à 1.400 milliards d'euros de garanties, 50% de de la dette grecque annulée, une recapitalisation de 106 milliards des banques européennes, et même un engagement d'adopter « d'ici fin 2012 une règle d'or, de préférence au niveau constitutionnel ». Sacré Sarkozy, même à Bruxelles, il est toujours candidat.
« Nous avons adopté les éléments d'une réponse globale, d'une réponse ambitieuse, d'une réponse crédible à la crise que traverse la zone euro. Je crois que le résultat sera accueilli avec soulagement par le monde entier qui attendait des réponses fortes de la zone euro.»

Triste suspense.

Mercredi après-midi, on apprenait du Monde que le gouvernement envisageait d'augmenter la TVA pour redresser ses propres finances. On attendait de Sarkozy qu'il accepte de revoir à la baisse ses perspectives de croissance pour 2012, et donc son budget de l'an prochain. Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, expliquait maladroitement: « Aujourd'hui, pour nous, le sujet n'est pas d'actualité. Les prévisions de croissance sont liées aux résultats du sommet européen. » Finalement, le budget de la France aussi dépendait, ce mercredi, du sommet européen.

En fin de journée, Valéry Giscard d'Estaing confiait son scepticisme sur l'ampleur de la crise européenne. VGE aime livrer quelques coups de poignards dans le dos de la communication sarkozyenne. Ecoutez l'ancien meilleur soutien centriste du Monarque: « Nous avons une monnaie unique. Aujourd'hui qu'est-ce-qu'elle fait ? Elle monte. Elle n'est pas en crise. Donc, dans toute cette affaire, je suis frappé par le fait qu'elle est traitée dans l'agitation et avec un niveau de compétence relativement faible », Et sur les politiques, il lâche: "ils disent toujours que l'heure est grave parce que si cela va mal, ils l'auront annoncé et si cela tourne bien ils auront le mérite d'avoir résolu les problèmes »

Notre Monarque si occupé n'avait pas une seconde pour commenter les mauvais chiffres du chômage. La récession s'annonce en France, ce-pays-qui-a-si-bien-résisté-à-la-crise ne parvient pas à réduire son chômage. Sur 12 mois glissants, le nombre de chômeurs a progressé de 4%. La catégorie A des inscrits à Pôle Emploi, c'est-à-dire les sans-emploi en recherche d'emploi, a augmenté de 26.000 personnes sur le seul mois de septembre !

Pour la première fois depuis longtemps, Nicolas Sarkozy a réussi quelque chose. C'est un évènement. Depuis bientôt un an, notre Monarque souhaitait intéresser les Français à l'actualité internationale. Le clou du spectacle devait être le prochain G20 à Cannes les 3 et 4 novembre prochain. Las, Nicolas Sarkozy constata que cette actualité lui échappa, du printemps arabe aux soubresauts boursiers contre les dettes souveraines. Depuis quelques jours, il espérait au moins, que la conclusion des négociations de sauvetage de la Grèce et l'Italie, repoussée de dimanche à mercredi, allait au moins attirer l'attention médiatique et populaire.

Il a au moins réussi ce coup-là.
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Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent ! Empty
MessageSujet: Du vent ...toujours du vent... ALLEZ ! CA SUFFIT: DU VENT !!!!   Les rats quittent le navire ...tandis que le grand timonier brasse du vent ! Icon_minitimeVen 28 Oct - 12:05

Sarkozy face à sa crise de crédibilité.
Jeudi 27 octobre au soir, en diffusion simultanée sur TF1 et France , Nicolas Sarkozy s'est donc imposé dans quelques millions de foyers français pour vanter son action européenne de la veille. L'exercice n'avait qu'un objectif, montrer combien il était crédible.

Car Nicolas Sarkozy, cruelle ironie, n'avait plus que son comportement comme argument électoral.

La nuit précédente avait été courte. Il avait fallu attendre 10 heures de discussions et négociations pour un accord minimaliste sur le sauvetage de la Grèce, la recapitalisation des banques européennes et le renforcement du Fond Européen de Stabilité Financière. Dans la journée, les Bourses du monde avaient célébré cet accord européen comme autant de perspectives spéculatives retrouvées. Les Etats avaient une fois de plus décidé de sauver le système, quitte à rallonger leurs garanties bancaires jusqu'à l'astronomique montant de 1.400 milliards de dollars.




Personne, répétons le mot, personne ne s'était demandé si l'occasion n'était pas trop belle d'imposer une quelconque régulation.

ce jeudi soir, Nicolas Sarkozy avait choisi deux intervieweurs très « pédagogues », selon les termes d'un communicant. On a souri. Sarkozy prenait donc les Français pour des abrutis au point de leur laisser le présentateur de Combien ça Coûte dans les pattes. Jean-Pierre Pernault de TF1 avait dû réviser le sujet de la crise mondiale pendant des heures durant pour comprendre l'énoncé des questions posées par et pour l'Elysée. Dur métier.

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy était évidemment candidat.
Il avait préparé ses piques contre l'opposition: « Je trouve un peu triste que nous ne soyons pas capables d'adopter cette règle d'or au prétexte qu'il y a des élections présidentielles » Les allusions politiciennes ne manquaient pas. Mais elles restaient suffisamment vagues pour que ces deux heures de monologue élyséen restent hors quota du temps de parole politique de l'UMP dans les décomptes du CSA. Mais il attaqua la démondialisation, le « candidat du système », les 35 heures (4 fois), et même la retraite à 60 ans (3 fois). Le Monarque remonta le temps jusqu'en 1983 (sur la retraite) ou 2001 (pour les 35 ans). On en oublierait presque que la droite gouverne depuis 2002 et lui depuis 2007.

« Quand en 1983 on a expliqué aux Français qu'on pouvait passer à la retraite à 60 ans les Allemands eux faisaient l'inverse (...) et quand en France on a fait les 35 heures, M. Schroeder, pourtant socialiste, faisait l'inverse...»

« Quand j'entend dire qu'il faut embaucher 60.000 enseignants de plus. Mais où est-ce qu'on va trouver l'argent ? » L'arnaque est facile. S'il avait prononcé le nom de François Hollande, dans cette attaque de candidat, sa parole serait tombée sous les fourches caudines du CSA.

Candidat hypocrite ?

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy mentit beaucoup.
Ainsi, il justifia qu'on « ne pouvait pas être président de la République et candidat ». Mais « le débat sur ma candidature sera tranché quelque part fin janvier, début février ». Comment alors expliquer ses multiples conseils politiques à l'Elysée, les confidences répétées de ses propres conseillers, ses propos « off » toutes les semaines contre l'opposition, ses instructions contre François Hollande ? Sarkozy est est en campagne depuis deux ans déjà.

« J'essaye de me faire comprendre d'une situation complexe sans être caricatural ».

On a sourit.

Nicolas Sarkozy ne voulait pas non plus avouer être à la remorque d'Angela Merkel. Il insista sur le faible écart de taux d'intérêt (2,31% pour l'Allemagne contre 3% pour la France). Ce qui était faux, la France emprunte vers 4% (dixit France Trésor). Mais qu'importe, la convergence franco-allemande, ça compte et ça veut dire « L'impôt sur le bénéfice des sociétés, la TVA, des échanges d'informations, une fiscalité du patrimoine qui soit la même ».

Les deux journalistes, incompétents en la matière, ne contredisaient pas.

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy jouait un rôle
Comme depuis des mois, il voulait être l'homme de la situation, quitte à dramatiser les enjeux ou sur-célébrer les résultats : « s'il n'y avait pas eu d'accord hier soir, ce n'est pas simplement l'Europe qui tombait dans la catastrophe, c'est le monde entier qui sombrait. » On savait pourtant ce qu'il en était. Il fallait un accord, même minimaliste, histoire de se procurer quelque répit en Bourse. Ce fut fait mercredi soir, sans gloire ni résultat définitif.

Mais Sarkozy, ce jeudi, voulait être Zorro.

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy racontait n'importe quoi

Contre les banques, mais pas les nôtres - ces « banques françaises qui sont solides et vertueuses » - Sarkozy avait plein d'idées à quelques mois de la présidentielle. Ainsi, « il faut réguler le marché financier. Les banques ont choqué les Français par une pratique des bonus et des rémunérations incompréhensibles.»

Et Sarkozy promit que la banque de France allait enfin s'occuper de ces abus de bonus et rémunérations. Ah bon ? Mais pourquoi n'a-t-elle alors rien fait depuis la Grande Crise de 2008 ? Et pourquoi donc expliquer, dans la même interview, que les banques françaises ne posent aucun problème ?

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy défendait les agences de notation

Serions-nous otages des agences de notation. Ben non ! ... On ne comprenait plus. Sarkozy avait perdu l'auditeur. « Le problème, ce ne sont pas les agences de notation, le problème c'est que nous dépensons trop, il faut travailler plus. » Le raccourci était terrible. Fitch, Moody's et Standard's and Poor's n'avaient rien à se reprocher.

Ce jeudi soir, Sarkozy était leur attaché de presse.

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy n'avait qu'une annonce à faire.
Elle ne concernait ni les scandales en cours - espionnages de journalistes, corruption du Karachigate - ni même les injustices du moment (augmentation de la TVA, réduction des indemnités maladies). Nicolas Sarkozy ne voulait même pas commenter la réalité, comme la régulière hausse du chômage - le mot ne fut pas prononcé ! Le Monarque n'avait donc qu'une annonce à faire, la révision à la baisse de la prévision de croissance économique l'an prochain sur laquelle est bâtie l'hypothèse de recettes fiscales du projet de loi de finances: « Nous avons décidé de revoir notre prévision de croissance et de la ramener à 1% pour l'année prochaine, comme nos amis allemands » Cela fait des mois qu'on le poussait, des semaines qu'on le savait, des jours qu'il hésitait. Il s'était gardé lui-même l'annonce de cette « preuve de réalisme ».

Mais, évidemment, notre candidat n'osa pas énoncer comment il comptait trouver les 8 à 10 milliards d'euros d'économies pour compenser cette baisse de recettes, à l'exception d'une hausse ciblée mais « pas généralisée » de la TVA. Tout juste facilita-t-il la tâche de son premier collaborateur, rebaptisé « Monsieur Fillon », en réduisant l'effort supplémentaire de rigueur à 6-8 milliards d'euros: « Nous allons adapter le budget à cette nouvelle réalité. Le premier ministre y travaille ».

Notre Monarque était trop trouillard ou trop en campagne pour annoncer lui-même les mauvaises nouvelles.

Ce soir-là, Nicolas Sarkozy se défendait.
Il avait fini par répondre à une question d'Yves Calvi, sur le financement de la campagne politique d'Edouard Balladur en 1995. « Cela fait bientôt 17 ans, est-ce-que vous imaginez que s'il y avait quoi que ce soit à reprocher à M. Balladur, on ne l'aurait pas trouvé en 17 ans ? » Le Karachigate menace. Sarkozy répéta sa défense depuis juin 2009, combien il était « odieux qu’on utilise la douleur de familles qui ont perdu leurs proches ». Nicolas Bazire, mis en examen dans l'affaire, reste son « ami ». Et contre les journalistes, il prévint: « Laissez la justice faire son travail; (...) n'inventez pas la présomption de culpabilité ».

Il voulait aussi apparaître, comme depuis un an, comme un président protecteur. Les Français, « Je dois les protéger ». Il voulait s'abriter derrière un modèle allemand prétendument incarné par Angela Merkel. Il ne cessa de se présenter comme le réparateur des erreurs des autres, jamais des siennes. Tous coupables, sauf lui ! Pour un Monarque au bilan si détestable et contesté, à gauche comme à droite, la manoeuvre était facile.

Car le plus fascinant de ce nouveau monologue déguisé en interview fut l'incapacité de Nicolas Sarkozy à affronter son propre bilan. L'homme a peur qu'on lui oppose ses échecs, ses renoncements. Il choisit d'infantiliser son auditoire (« la dette c'est mal », « les méchants, c'est les autres »).

Ami sarkozyste, où es-tu ?

Ton mentor a toujours la trouille.
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