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 Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident

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MessageSujet: Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeLun 9 Jan - 17:45

Tunisie : le scandale de l'émirat salafiste de Sejnene
Un groupe de salafistes protégés par les autorités avait pris le contrôle d’une petite ville du gouvernorat de Bizerte et y semait la terreur. Depuis la révélation du scandale par le quotidien « Le Maghreb », l’opinion est sous le choc.



(Une du « Maghreb » du 4 janvier, qui titre : « Sejnene, le premier émirat salafiste en Tunisie »)
C’est le quotidien arabophone le plus audacieux de la Tunisie post-Ben Ali, Le Maghreb, qui a révélé le scandale : la petite ville de Sejnene, à une centaine de kilomètres de Tunis, dans le gouvernorat de Bizerte, est en train de se transformer en émirat salafiste.

Un groupe d’émules des talibans a institué la terreur. Ils saccagent la maison de ceux qui osent boire de l’alcool et ne font pas ostensiblement les cinq prières quotidiennes, installent un tribunal islamique où les « coupables » sont jugés selon la charia. Ils ont ouvert une prison où se sont pratiqués des interrogatoires.

Selon tous les témoignages recueillis par les journalistes du Maghreb — un journal particulièrement détesté par le gouvernement islamiste pour sa liberté de ton — Sejnene vit dans la panique. Jusqu’ici réputée pour ses poteries, cette ville de 10 000 habitants devient le miroir noir d’une forme d’obscurantisme et de violence parfaitement tolérée par le pouvoir Ennahda jusqu’aux révélations du quotidien dans son édition du 4 janvier. Arrêté devant sa femme et ses enfants, un homme s’est vu menacé de voir sa maison brûler s’il n’adoptait pas une conduite « islamique ». Un épicier qui avait toujours vendu de l’alcool s’est enfui de Sejnene après que sa motocyclette, puis sa maison aient été effectivement brûlés.

« Nous avons reçu des menaces de mort dès la parution de notre enquête », me raconte Zyed Krichen, directeur de la rédaction du quotidien. « Dans les locaux blancs, ouverts sur le bleu, les palmes et le vent de Tunis où chacun continue à écrire sereinement, on nous hurlait qu’on allait nous tuer, nous brûler, nous pendre comme des mécréants…mais dès l’édition du lendemain, nous avons publié une pétition des habitants de Sejnene qui dénonçaient les exactions et s’adressaient à la Ligue des droits de l’homme. Il y avait également les fac-similés des demandes d’intervention au premier ministre Hamadi Jebali, au ministre de l’Intérieur Ali Larayedh et à son porte-parole… »

La place grandissante de l'islamisme
Zyed Krichen n’est pas seulement un patron de journal qui débusque des scandales : c’est aussi un érudit qui connaît l’histoire de l’islamisme, en Tunisie et ailleurs, sur le bout des doigts. Le salafisme et son influence impressionnante sur le pouvoir tunisien actuel n’ont pas de secrets pour lui. Arrivé aux commandes du Maghreb depuis fin août, il a suivi chaque discours d’Ennahda, avant et après sa victoire aux premières élections de l’ère post-révolutionnaire.

Après les déclarations de Hamadi Jebali sur l’entrée de la Tunisie « dans le sixième califat » (in Le futur premier ministre appelle au sixième califat, inch Allah !, post du 16 novembre 2011), Zyed Krichen et son équipe n’hésitaient pas à mettre en Une Jebali en turban et caftan bleu de calife. Et comment un homme d’Etat, qui rêve de califat, pourrait-il punir des extrémistes sur lesquels son parti s’est appuyé tout en proclamant, à l’intention du monde européen et occidental, qu’il s’en distanciait ?

La preuve est là : jusqu’au choc provoqué par le reportage du Maghreb, le laxisme le plus total a prévalu à Sejnene. Le 5 janvier, soit vingt-quatre heures plus tard, le délégué de la région — l’équivalent du sous-préfet — interviewé sur une radio, plastronnait encore sans états d’âme : « Il est exact que les salafistes existent, qu’ils sont nombreux à Sejnene… mais ils aident les autorités à faire respecter la loi, ils aident les habitants à résoudre leurs problèmes, et avec eux, il y a beaucoup moins de débauche morale … »

Autrement dit, le représentant de l’Etat donne carte blanche aux salafistes pour que l’ordre règne en Tunisie ! De quoi faire réfléchir les doux experts qui nous expliquent que la modération constitue le trait dominant de l’islamisme victorieux…Depuis mon arrivée à Tunis, chaque heure, chaque fait, chaque tragédie me confirme l’inanité de cette thèse bien-pensante. Et si l’islamisme feint de reculer, comme à la faculté des lettres de la Manouba, c’est qu’il a trouvé devant lui une résistance inébranlable (voir Tunisie, Egypte, Israël, Iran, Irak, Syrie, ...quelques vœux aux femmes du soleil pour 2012, posté le 7 janvier 2012).

La presse fait de la résistance
Dans le scandale de Sejnene, c’est la presse qui a résisté. L’ opposition politique est en lambeaux : les deux partis arrivés derrière Ennahda aux élections, d’Ettakatol et le CPR, se sont alliés à l’islamisme en lui fournissant un président de la république, Moncef Marzouki et un président du Parlement, Mustapha Ben Jaafar.

En face, du côté qui a choisi clairement son camp, le Parti Démocrate progressiste ressasse toujours sa défaite en rêvant de créer un rassemblement centriste. « Mais surtout, sans jamais prononcer le mot laïc, en n’effarouchant pas sur les mœurs, et pour ratisser aussi large que possible », m’avoue l’un des fondateurs du PDP, par ailleurs laïc convaincu et intellectuel brillant. Courage, fuyons ! Heureusement, il reste la société civile, les enseignants, les syndicalistes et les journalistes.

Le reportage dans « l’émirat de Sejnene » a déclenché, le 7 janvier, la venue dans la villed’une délégation de la Ligue des droits de l’homme. Elle a confirmé, dans un climat de violence, tous les faits rapportés par le quotidien. De nouveaux journalistes ont été agressés tandis qu’une autre presse, aux ordres des salafistes (par exemple le quotidien Al-Chourouk) écrivait que tout n’était que mensonges, affabulations, et que chacun s’accordait à trouver sérieux et sympas les petits frères salafistes ! Il est vrai qu’on fait circuler aussi depuis plusieurs mois une vidéo sur Bizerte la musulmane, histoire de bien faire rentrer dans les têtes que la salafisation de cette région-clé est en marche.

L’ambiance, depuis 48 heures, était donc de plus en plus chaude. Aussi, samedi 7 janvier en fin de journée, le ministère de l’Intérieur s’est enfin décidé à envoyer des renforts de gendarmerie à Sejnene. Pour calmer l’opinion tunisienne, décidément rétive. Trop rétive pour les nouveaux maîtres qui la gouvernent.
Vont-ils l’apprendre à leurs dépens en ces jours explosifs de commémoration d’un 14 janvier 2011 si rapidement détourné et trahi ?
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MessageSujet: Libye   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeMar 10 Jan - 5:07

Après la mort de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, la Libye peine toujours à retrouver ses marques. L’insécurité, principale bête noire du pays, gagne du terrain. Et les tensions entre le Conseil national de transition (CNT), l’ancienne armée régulière et les milices reprennent le dessus. Plusieurs factions d’ex-rebelles ont rejeté la nomination du nouveau chef d’Etat major nommé par le CNT, le général Youssef al-Manqush, qui succède à Abdel Fatah Younès, assassiné en juillet dernier.
Les autorités libyennes tentent de rassembler toutes les milices du pays dans une armée nationale commune pour mettre un terme aux dissensions. Une ambition bien difficile à réaliser pour le moment car beaucoup d’anciens combattants refusent de déposer les armes. Saïd Haddad, chercheur au CNRS, spécialiste de la Libye, fait le point pour Afrik.com.

Afrik.com : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi la nomination du nouveau chef d’Etat major a été contestée par plusieurs anciens rebelles ?
Saïd Haddad : La nomination du général Youssef al-Manqush a été rejeté par les milices car elles estiment que le Conseil national de transition (CNT) n’a pas pris en compte leurs propositions. Le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil, leur avait demandé de lui présenter une liste avec les noms des chefs d’Etats major qu’ils souhaitaient avoir à la tête de l’armée. Ils sont en colère car Youssef al-Manqush ne figurait pas dans cette liste. Mais le Conseil militaire de la région de Cyrénaique, à l’est de la Libye, a défié le pouvoir en nommant à son tour son propre chef d’état major, Salah Salem al Obeidi. Cette situation traduit bien les incertitudes et tensions en cette période de transition. Le CNT doit prendre en compte les avis des milices et aussi celles de l’ancienne armée régulière qui a combattu en partie avec les ex-insurgés contre le régime de Kadhafi. Cette armée régulière (ndlr : les anciennes forces de Kadhafi) existe toujours. Chaque partie veut être représentée dans la nouvelle Libye.

Afrik.com : Pouvez-vous nous en dire plus sur les combats qui ont eu lieu mardi entre les anciens combattants pro-Kadhafi ?
Saïd Haddad : La situation actuelle en Libye est confuse. Les affrontements entre les milices pro-Kadhafi à Tripoli, qui ont fait quatre morts mardi, ont créé un malaise. Le CNT apparait démuni face aux milices qui semblent bien armées. Mustapha Abdeljalil a parlé d’un risque de guerre civile s’ils ne désarment pas. Le gouvernement tente de rétablir la sécurité depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Et le retour à l’ordre est primordial pour la Libye qui essaye de se reconstruire. Le général Youssef al-Manqush, le nouveau chef d’Etat major, qui était vice ministre de la Défense, a été nommé pour mettre sur pied une armée qui devra intégrer tous les groupes armés du pays. Pour cela, il faut que tous les milices acceptent de désarmer. Il en a fait sa priorité. Mais cela ne sera pas une mince affaire. Le CNT a d’ailleurs prévu un plan de réinsertion de 50 000 miliciens dans les forces de sécurité et dans l’armée et la réhabilitation de tous les ex-combattants qui souhaiteraient bénéficier d’une formation pour pour repartir dans la vie professionnelle.

Afrik.com : Que réclament au gouvernement de transition les milices qui refusent de désarmer ?
Saïd Haddad : Le CNT n’est pas la seule force politique de la Libye. Ces milices sont en réalités assez défiantes à l’égard du régime transitoire. Elles estiment ne pas être suffisamment représentées dans le gouvernement. Même durant le conflit contre le régime de Mouammar Kadhafi, elles n’étaient pas unies. Vous aviez les rebelles de l’est, de l’ouest etc, qui œuvraient chacun de leur côté. Toutes ces forces souhaitent aussi avoir du pouvoir au sein du CNT. Chaque région du pays veut peser dans la nouvelle Libye. Sans compter les islamistes qui ont aussi du poids dans le pays. Le véritable problème c’est le fait que les différents groupes du pays ne se sentent pas représentés dans la Libye post-Kadhafi.

Afrik.com : Depuis la mort de Mouammar Kadhafi, le CNT donne l’impression d’être une institution très instable, ne sachant pas par où commencer pour reconstruire la Libye. Quels sont ses principales difficultés ?
Saïd Haddad : Reconnu internationalement, le régime de transition est dans le tâtonnement progressif. Il prend régulièrement des mesures altérées par une série de maladresses. Le CNT pourrait aussi subir des pressions du Qatar qui a eu un rôle important durant le conflit en fournissant des armes et en formant une partie des rebelles. Le Qatar va sans doute jouer un rôle dans la formation de l’armée libyenne nouvelle. Pour lui c’est une façon de s’affirmer internationalement. D’ailleurs, le CNT était divisée sur la question, puisque l’ex-Premier ministre Mahmoud Jibril a souvent dénoncé la mainmise de l’étranger dans les affaires de la Libye. En tout les cas, il est difficile d’imaginer l’absence du Qatar dans la nouvelle Libye.

Afrik.com : La contestation est très vive à Benghazi, berceau de la révolution, contre le CNT. Que revendiquent les populations ?
Saïd Haddad : Il ya plusieurs choses à prendre en compte. Les populations en ont assez de l’insécurité qui règne dans le pays. N’oublions pas que Benghazi a été l’épicentre de la révolution contre le régime de Kadhafi. Et les populations estiment avoir été délaissées par le CNT. L’Est ne se sent pas assez représentée dans le nouveau gouvernement. Il est aussi reproché au CNT de manquer de transparence. Durant le conflit, pour des raisons de sécurité, la dissimulation de cette liste était justifiée. Mais aujourd’hui cela ne n’est plus pour les libyens. Le discours du CNT, qui prône le pardon à l’égard des ex-combattants pro-Kadhafi, est le troisième élément qui explique les protestations du peuple à son encontre. Pour les populations, ces combattants sont les principaux responsables des maux de la Libye et elles n’acceptent pas cette clémence programmée par le CNT à leur égard.

« Les Libyens naviguent dans l’impatience »

Afrik.com : Plusieurs mois après le conflit, peut-on considérer que la vie a repris son cours en Libye ?
Saïd Haddad : Oui, d’une certaine façon la vie a redémarré. Même s’il y a encore beaucoup d’interrogations. Pour le moment on ne voit pas encore le jeu des uns et des autres. Bien évidemment, le CNT a aussi ses soutiens, il n’est pas contesté par tous. Mais cette période transitoire est un entre-deux décisif. Tout se joue en ce moment et les Libyens naviguent dans l’impatience. Ils revendiquent la mise en place de la sécurité et l’arrêt de la circulation des armes. Ils réclament notamment que les anciens combattants blessés soient pris en charge, une revendication surtout vraie pour Benghazi. Ils souhaitent aussi que le gouvernement leur révèle ce qu’il va faire de l’argent du pays, des réserves et des fonds de pensions.

Afrik.com : A quand se tiendront les premières élections libyennes ?
Saïd Haddad : Le CNT a promis la tenue des premières élections huit mois après la proclamation d’un nouveau gouvernement. Il a précisé les modalités d’une future assemblée. Il devrait y avoir à peu près 200 membres élus sur les suffrages directs et indirects. Les femmes, qui ont aussi contribué à la chute du régime de Kadhafi, devraient se voir réserver seulement 10% des sièges à l’Assemblée constituante. Le CNT a également indiqué qu’il n’avait pas vocation à diriger et que ses membres ne seront pas représentés dans l’Assemblée. C’est ce qu’il a promis jusqu’ici. Maintenant il faut attendre de voir si toutes ces promesses seront tenues. En tout cas, la situation restera tendue tant qu’il n’émergera pas d’élections qui représenteront les dirigeants de chaque partie et que la machine économique ne sera pas remise en route.

Afrik.com : A bout de souffle depuis le début du conflit, l’économie libyenne est-elle entrain de se redresser ?
Saïd Haddad : L’économie semble repartir sur le plan pétrolier. Les autorités ont promis que la production du pétrole retrouvera d’ici quelques mois ses niveaux d’avant la crise. D’après le CNT, toutes les installations des infrastructures n’ont pas été atteintes durant le conflit. Actuellement les autorités libyennes tentent de récupérer les avoirs libyens à l’étranger qui s’élèvent à plus de 140 milliards de dollars. D’autant plus que la plupart des pays sont entrain de lever le gel appliqué sur ces fonds maintenant que le régime de Kadhafi est tombé. Ce qui permettra à l’économie libyenne de repartir sur de nouvelles bases.
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MessageSujet: Tunisie : le « cyclone salafiste » appelle à l'excision   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeVen 17 Fév - 18:00

Tunisie : le « cyclone salafiste » appelle à l'excision
C’est le nouveau scandale qui remue la Tunisie : la tournée triomphale d’un prêcheur égyptien adepte de l’excision. Un collectif d’avocats et de défenseurs des droits humains porte plainte contre le laxisme du gouvernement Ennahda. Manifestation prévue contre l'obscurantisme à Tunis le samedi 18 février à partir de midi au Bardo, face au Parlement tunisien.



(Dessin de Louison)
Il a osé le dire. Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahda, le gourou du nouvel islamisme d’Etat, s’est offert une déclaration attendrie et compréhensive sur ceux qu’il appelle « les frères salafistes » dans une interview au quotidien saoudien Okaz. Voici des extraits de ses propos, relevés par plusieurs sites d’information tunisiens :

« Nous ne pensons pas que l’approche de l’intimidation et les distorsions pratiquées par certaines forces dites modernistes réussiront à faire plier le phénomène du salafisme en Tunisie. Par contre, nous sommes appelés en tant que Tunisiens à nous adapter aux différents courants et à vivre ensemble dans le cadre du respect mutuel de l’Islam et des vraies valeurs de la modernité »

Le problème est que ce discours, plein d'une pieuse empathie, tombe au plus mal : un prêcheur venu d’Egypte, un certain cheikh Wajdi Ghanim, invité par plusieurs associations religieuses ( Pour l’apprentissage du Coran, Pour la prédication et autres douceurs bigotes) déclenche un nouveau scandale. L’homme est une star et une télé-star salafiste. Ghanim défend l’excision, l’ablation du clitoris, qu’il qualifie avec ravissement « d’opération esthétique ».

Il appelle à l’application de la charia, ce qui est du reste parfaitement contradictoire avec son goût pour la mutilation des petites filles au rasoir : la charia est affreusement prolixe sur les châtiments corporels. D'autant plus que l’excision n’est mentionnée dans aucune tradition islamique ni dans le Coran. Les textes qui la recommandent sont totalement trafiqués, comme le soulignait le grand imam de la Mosquée Al Azhar au Caire en 1997 pour justifier son interdiction.

L'excision, une pratique ancestrale
De toute façon, l’excision est pratiquée autant chez les Coptes, les chrétiennes d’Egypte, que chez les musulmanes. Cette horreur remonte à la nuit des temps, celle des Pharaons. Jusqu'à aujourd'hui, puisque malgré les lois les filles du Nil n’en sont toujours pas préservées : en 2008, on estimait à 70% le nombre d’Egyptiennes excisées !
Ce combat prioritaire des féministes — là-dessus fermement soutenues par Suzanne Moubarak, l’épouse du Raïs déchu — est aujourd’hui dénoncé par les salafistes, plébiscités à plus de 20% de voix aux législatives en Egypte.

Les Frères musulmans, crédités de 50% des voix à ces mêmes élections, ne sont pas très clairs non plus sur le sujet.
« L’excision, c’est un débat en Islam » m’avait déclaré au Caire en décembre 2011 une candidate du parti Liberté et Justice, la branche politique des Frères Musulmans. Cette « sœur », Omaima Kamel, médecin et m'affirmant être très engagée sur le terrain de la misère féminine. Visage angélique, drapée dans un beau voile bleu, le Dr Kamel bredouillait ainsi avec un embarras manifeste :
« Bon… Je ne vais pas pousser les gens à l’excision… mais je ne peux pas l’interdire… je ne peux pas dire que c’est un crime… parfois il y a des indications… » Avec de pareilles alliées, les malheureuses Egyptiennes risquent de suivre encore longtemps le chemin du sang et de la honte.

Bonjour extrémisme, antisémitisme et intégrisme
Revenons en Tunisie. Wajdi Ghanim a donc fait sa tournée à Tunis, et dans de nombreuses villes. Les salafistes avaient vu grand pour lui offrir un succès extraordinaire, et tant les voilées intégrales que les longues barbes étaient au rendez-vous. On se demande si les dames en noir, invisibles mais bien présentes, avaient vraiment envie d’être excisées. Etaient-elles seulement au courant de qui les avait manipulé, instrumentalisé, chosifié ?
En tous cas, à l’un des rendez-vous, sous le chapiteau d' El Kobba, dans la toute proche banlieue de Tunis,
« il y avait au moins 5 000 personnes » constatait la jounaliste Zohra Abid, du site Kapitalis.
Tous les observateurs ont également été témoins d’une déferlante de slogans antisémites, dans le style de ceux qui avaient accueilli Ismaïl Haniye, Premier ministre Hamas de Gaza, le 5 janvier dernier, à l’aéroport de Tunis :
« Dehors les Juifs, dehors ! Nous sommes prêts ! »

Saigner les femmes, saigner les juifs : l’horrible bal pornographique des fantasmes intégristes battait son plein.
Mais le lendemain, quel choc ! C’est le sursaut. Les avocats et de nombreuses associations montent un collectif, animé notamment par Bouchra Bel Haj Hmida, une opposante de toujours à la dictature d’hier et qui n’entend pas céder à la suivante. Ils portent immédiatement plainte pour atteinte aux droits élémentaires de la personne humaine, enjoignant le gouvernement de mettre un terme à de tels débordements.

Ils sont appuyés par Emna Menif, fondatrice du mouvement Kolna Tounes, qui organise un meeting de mobilisation. Tous ceux qui ont fait la révolution sont dans la salle. Ceux qui en ont récolté les fruits sans prendre une balle ni une grenade lacrymogène, eux, sont au pouvoir. Une rumeur terrible court : il y aurait eu des petites filles excisées après le passage de Wajdi Ghanim. Ce n’est pas encore vérifié.

La révolte paie : le ministre de la Santé, tout islamiste qu’il soit, est forcé de monter au créneau. Il rappelle dans un communiqué les conséquences catastrophiques de l’excision, l’adhésion de la Tunisie aux conventions internationales qui interdisent les mutilations génitales et appelle les médecins tunisien à rejeter formellement cette pratique.
Personne, cependant, que je sache, n’a osé virer manu militari du sol tunisien Wajdi Ghanim, qui devait s’en retourner, repu d’anathèmes et de vivats, ce vendredi dans son Egypte natale.

En revanche, pendant que se déroulait tranquillement sa tournée, on a arrêté pour de bon des « perturbateurs ». Des journalistes, figurez-vous. Ceux du quotidien arabophone Attounissia qui s’était amusé à mettre en une un footballeur d’origine tunisienne, Sami Khedine, de nationalité allemande, et qui enlaçait sa fiancée à la poitrine sans autre voile que les paumes du bien-aimé. Enfer et damnation ! Directeur, directeur de la rédaction et rédacteur ont été immédiatement déférés au parquet pour « trouble à l’ordre public ». Ils risquent entre 6 mois et 5 ans de prison. Montrer la beauté d’un corps de femme amoureuse, c’est un crime dans la Tunisie islamiste. Défendre la mutilation au rasoir du sexe des petites filles, c’est une opinion.

Pour protester contre ce qu’on appelle désormais à Tunis « le cyclone salafiste » et les horreurs qui se succèdent, une manifestation est prévue samedi 18 février, à midi au Bardo. Devant ce même Parlement, dont les révolutionnaires du 14 janvier refusent qu’il devienne la chambre d’enregistrement de la grande régression.
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MessageSujet: Quid après la défaite en Afghanistan ?   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeJeu 8 Mar - 17:51

A quand la fin de « l'insurrection permanente » en Afghanistan ? Bernard Prudhon, avocat et ancien professeur à la faculté de droit de Kaboul, revient sur ce conflit qui s'enlise, et dont la sortie pacifique semble difficile tant par l'occupation occidentale que par celle des Talibans.


(Conférence de Bonn, décembre 2011 - SCHUERMANN/DDP IMAGES EDITORIAL/SIPA)
La Conférence internationale de Bonn s’est tenue en Décembre 2011 à l’initiative du gouvernement allemand, le tout dans une relative discrétion médiatique. Soixante-dix délégations y participèrent, dont une cinquantaine d’Etats. Il s’agissait de traiter de l’avenir du « nouvel Etat afghan », institué le 5 décembre 2001 sous l’égide de l’ONU, en accord avec quatre délégations afghanes.

Les nations participantes, invitées à un partenariat de long terme avec cet état, se sont engagées à une aide financière de 2015 à 2024. Les besoins de l’Afghanistan pour se construire ont été estimés à 10 milliards de dollars par an, soit 7,5 milliards d’euros. Le problème posé a été celui de la répartition de ces charges entre les nations participantes, dont la France. Il en sera plus précisément question au prochain sommet de l’OTAN prévu pour mai 2012 à Chicago.

Ces contributions n’auront à être prises en charge par les Etats de la coalition, Etats-Unis, OTAN et FIAS (Forces internationales d’assistance et de sécurité) qu’après le retrait des forces combattantes du territoire de l’Afghanistan, prévu selon l’OTAN pour la fin de l’année 2014. Calendrier incertain — nonobstant sa très officielle source —, qui permet à ses auteurs de ne pas perdre la face en pariant sur la pacification du territoire dans deux ans.
En effet, de quoi auraient-ils l’air après tant de vies sacrifiées, de richesses détruites et d’affirmations politiques péremptoires, s’ils venaient sous la contrainte des faits, à se retirer de territoires non sécurisés ?

Pourtant, chacun sait qu’à ce jour, l’aventure militaire en cours n’est pas concluante. Les zones de territoire retombent dans l’insécurité dès lors que les forces combattantes s'en sont retirées. L’armée nationale afghane (ANA), prévue pour en assurer le relai, s’avère en outre infiltrée de forces militantes d’opposition.
Et nul n’ignore non plus que pour la construction d’un Etat moderne, il ne peut procèder — comme c’est actuellement le cas — d’un système d’allégeances personnelles adossé principalement aux ressources de l’aide extérieure.

Voilà pourquoi les échéances à prévoir s’avèrent plus incertaines que l’annonce qui en est faite, et les factures annoncées plus lourdes que ce qu’en disent les experts. Reste à préciser les raisons de l’impossible anticipation qui peut en être faite, et du discrédit encouru pour les état supplétifs d’avoir à s’ancrer plus avant sur une terre où, de droit, ils n’ont pas leur place.

SUR L’IMPOSSIBLE ANTICIPATION DES CHARGES D’ASSISTANCE DU NOUVEL ETAT
L’impossible anticipation de la durée des aides extérieures se fonde sur la nature spécifique du conflit afghan lui-même. Dès son origine, il n’a pas été une guerre d’Etat à Etat, mais un affrontement grandissant à tournure de guerre civile. N’y sont en effet combattus ni l’Afghanistan, ni le Pakistan, mais des mouvements protéiformes à philosophies plus ou moins superposables ont été poursuivis et traqués. Ils prennent nom d’Al Qaida, de Djihad, de Talibans, et d’OMF (Forces Militantes d’Opposition) selon le vocabulaire en cours dans les milieux de l’OTAN.

Forces militantes d’opposition donc. Non pas militaires mais civiles par nature, les forces armées exportées en charge de les contenir n’ayant pas pour objet la conquête du territoire, mais le maintien sur celui-ci d’un ordre public que le gouvernement (fantoche) n’est pas en mesure d’assurer lui-même.
C'est pourquoi les populations autochtones ne peuvent voir dans les troupes armées qui protègent ce dernier que la manifestation d’envahisseurs étrangers qui ne méritent d’autre réponse que celle de la rébellion. On conçoit dans ces conditions qu’il s’agisse là, moins d’une guerre interétatique au sens du droit international public, que de l’affrontement d’un dispositif militaire étranger à des populations locales en état d’insurrection permanente. Ce pourquoi le recours aux instruments juridiques classiques d’une fin de guerre ne peut suffire à instaurer la paix faute de pouvoir identifier ceux avec qui il y a lieu de la négocier.

Ce pourquoi aussi le substitut à cet effet d’une conférence — aux premiers rangs de laquelle figurent les nations en charge des troupes combattantes qu’elles ont dépêchées sur le territoire à pacifier — multilatéralise les solutions à trouver et en diffère le règlement. Ainsi, tandis qu’à Bonn les Etats-Unis assuraient une présence en retrait, ils s’efforçaient au Quatar à Doha de négocier un deal avec une délégation talibane venue du Pakistan. Le but poursuivi n’étant pas secondaire, puisqu'il s’agissait pour eux d’obtenir l’attribution plus ou moins pérenne de cinq bases militaires en contrepartie de leur départ du reste du territoire afghan et de l’installation à Kaboul d’un Gouvernement d’union nationale (Talibans inclus).

De tels projets ont suscité quasi automatiquement l’opposition du Pakistan, de l’Iran et de la Russie, cette dernière pouvant faire valoir son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Voilà qui ne manque pas d’obscurcir l’appréciation des échéances de financement du « nouvel Etat » et des concours à fournir par ses contributeurs. Toute suggestion dont en revanche les insurgés n’ont pas le souci, force étant de constater qu’ils ne demandent rien à personne. Et pour cause : les fonds dont ils ont besoin procèdent des recettes de la culture du pavot d’où proviennent l’opium et l’héroïne, qui couvrent désormais plus de 80 % des besoins mondiaux.

L’ONU et son échelon régional la FIAS (Force Internationale d’Assistance et de Sécurité) ont en charge d’en éradiquer les plantations, ce à quoi l’une et l’autre s’emploient avec opiniâtreté à défaut de résultats. Mais seraient-elles en mesure de les obtenir par voie d’interdit réglementaire, qu’elles n’en prendraient ni n’en feraient prendre le décret. Les populations rurales y trouveraient, dit on, motif à rejoindre les rangs de l’opposition militante. Ce qui est tout à fait concevable, à en juger par le refus radical des gens des fermes de s’adonner aux cultures de substitution (blés et cotons) qui leur sont proposées, au motif pris de leur rentabilité trop faible, de cinq à dix fois inférieure à ce que leur rapporte le pavot.

L’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNIOC) par ses très officiels communiqués de presse affirme que de toute son histoire, jamais l’Afghanistan n’y avait consacré autant de surfaces cultivées, et qu’en 2006 par exemple la progression de sa mise en culture avait fait plus que compenser l’élimination d’autres sources géographiques d’approvisionnement. C'est la raison pour laquelle les experts reconnaissent la corrélation des progrès de la production à l’extension de l’insurrection, les uns servant au financement de l’autre.

Les insurgés ont-ils pour autant résolu le problème de la couverture permanente de leurs frais d’armement ? Peut-être, sûrement même à en croire certains milieux informés. Le narco-trafic étant par nature illicite et de traçabilité confuse, il est difficile d'imaginer son éradication par les pouvoirs publics, même à un niveau local.

Dans de telles conditions, que viennent faire les nations supplétives — dont la France, poussée par son Président de la République — dans cette galère ?

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Tchad : un avion bien gênant... pour la France ?
Sur la question de l'engagement en Afghanistan, le Président de la République Française a répondu à Bucarest, au printemps de 2008, que la présence armée et combattante de la France n’avait d’autre but que de porter la démocratie et de défendre la liberté dans le pays.
Et à Hervé Mrin, son ministre de la Défense de l’époque, de renchérir en commentant le 11 septembre 2008 ce qu’il a appelé « la mission civilisatrice de la France » en Afghanistan. Elle avait pour objet, en préalable au retour à la paix, a t-il précisé, de « procéder à la reconstruction de ses ponts, de ses routes, de ses pistes, de ses écoles, et de ses hôpitaux ».

« Mission civilisatrice de la France », à la mesure donc des chiffres d’affaires à réaliser sur les marchés d’Asie Centrale. En d’autres termes, après la guerre vient le temps du business. Nul besoin d’avoir lu Rosa Luxembourg pour le comprendre, chacun sachant bien que la guerre fait marcher les affaires. Elles créent la croissance économique au sens du PIB des comptables nationaux, perspective non négligeable sur fond de crise financière en Europe.

Reste aux contribuables des nations supplétives de l’OTAN ou de la FIAS à dire tout le bonheur qu’ils trouveront ou non à se voir désignés par la conférence de Bonn comme débiteurs finaux des factures à régler de 2015 à 2024, sans préjudice des dépenses en cours proprement militaires(1) à leur charge – dont celles conséquentes de récupération et de retour des matériels déplacés (2) -- avant la fin de l’année 2014.

N’estimeront-ils pas aussi que pour un partage des charges à répartir en toute équité entre les nations supplétives, il est de meilleur endroit que le sommet de l’OTAN à Chicago ? Question à poser en forme d’alerte à leur intention, leur étant ici précisé qu’ils n’ont de gloire à en retirer.

La déconsidération morale et internationale, dont la France fait l’objet dans cette affaire, est à la mesure des violations qu’elle affiche des grands principes du Droit international public. Le Professeur Robert Charvin, aux termes de son article intitulé L’Affrontement des Etats-Unis-Afghanistan et le déclin du Droit international note les arguments suivants :

« Le bénéfice de l’agression à l’encontre d’eux-même qu’invoquent les Etat Unis ne saurait leur être acquis dès lors qu’au sens de la résolution 2314 de l’Assemblée Générale des Nations Unies, une agression ne peut être que le fait d’un Etat, et selon la jurisprudence de la Cour de Justice, d’un Etat ou d’une bande armée commandée par un Etat, grief dont il ne peut être fait reproche à l’Afghanistan, celui-ci ne pouvant avoirt à répondre que de l’hébergement et de la non livraison de terroriste présumé,

« Pour s’en tenir à l’excuse de légitime défense qu’ invoquent aussi les Etats-Unis, ils ne seraient pas mieux placés pour en obtenir le bénéfice s’il leur était accessible, l’Etat agressé n’étant pas libre du choix et du volume de la réplique, nulle juste proportion ne peut être relevé entre l’acte illicite du 11 septembre 2001 à l’encontre des Twin Towers et les bombardements systématiques et prolongés des années durant par l’aviation américaine du territoire d’afghanistan. »

« Pour le cas où les forces supplétives implantées sur le sol afghan viendraient à vouloir reprendre à leur compte l’argument de la légitime défense, ils n’y seraient pas non plus recevables, la notion de légitime défense ne pouvant par nature être multilatéralisée. »

S’en déduit que les Etats-Unis ne sont pas une puissance agressée au sens juridique du terme, qu’ils ne peuvent donc en toute logique bénéficier d’une quelconque excuse de provocation, inaccessible par ailleurs aux nations supplétives de l’Union européennes non recevables à s’en prévaloir. L’illégalité de la présence de celles-ci sur le sol afghan est tout aussi flagrante que celle des troupes américaines elles mêmes, le coma de l’ONU n’y pouvant rien changer.

Mais alors faudrait-il abandonner l’Afghanistan à son injuste sort ? Certes non. Et la France moins que toute autre nation ne pourrait l’envisager. Rien là qui soit mission impossible en tout cas, car le problème afghan a ceci de particulier qu’aider l’Afghanistan consiste d’abord — préalable impératif — à dégager son territoire de toute légion armée venue d’ailleurs.

Du temps où il lui fallait tenir ses promesses électorales, après que G.W. Bush ait lancé ses soldats à la recherche du bad boy Ben Laden, le Président Obama déclarait à Berlin : « Le peuple afghan a besoin de vos troupes et de nos troupes ». Lourde erreur qu’il énonçait alors : le peuple afghan n’avait et n’a pas besoin pour vivre en paix des troupes américaines, ni de celles supplétives de ses satellites européens placés sous le commandement de l’OTAN. Et le fait qu’il ait fallu constamment en augmenter les effectifs, — y inclus par le biais de l’adduction compensatoire d’une armée nationale afghane plus ou moins infiltrée, — suffit à le prouver.

Les populations de la région de l’Hindu-Kush n’ont pas non plus besoin des libertés exportées que leur vantent les chefs des Etat supplétifs. Les lois monoformes et égalitaires qu’elles impliquent, et qu’ils disent vouloir exporter, n’ont pas vocation à régir un Etat de religion officielle islamique de peuplement pluriethnique, constitué de tribus dont chacune est régie par des us et coutumes distincts les uns des autres.

Ainsi donc, faute d’apport qui ne soit sans objet, se dessine l’inéluctable et évidente issue du conflit : le retrait intégral des troupes combattantes. Retrait qui n’est plus discuté dans son principe, mais qui reste à organiser dans sa globalité.

Ce n’est pas à l’approche de la curée qu’annoncent les instances de la Conférence de Bonn ou de Doha et celles du sommet de l’OTAN à Chicago, que certaines des forces de sécurité sur place s’en vont aller, alors même que d’autres — supplétives ou non — persisteraient à s’accrocher à un territoire dont la restitution n’est pas discutée. Difficultés d’où transparaît ce que pourrait ou devrait être le statut à venir de l’Afghanistan : celui de la neutralité pour laquelle, la Russie n’a pas différé à Bonn de marquer sa préférence.

Il se devait à la nation française de s’en faire l’écho et d’en plaider la nécessité à sa façon, dans la ligne et à l’appui des antécédents qu’elle a laissés dans cette région d’Asie centrale (3). Mais la France ne dit mot à cet égard. Dommage que parole ne lui ait pas été prêtée pour qu’à l’instar de Sergueï Lavrov, elle prit aussi fait et cause pour la neutralité de l’Afghanistan.
C’eût été un premier aveu : celui de l’honneur perdu. Et un premier essai : celui de l’appel à la réhabilitation des hommes de bonne volonté.


(1) Le Monde du 28 janvier 2012 : L’Afghanistan a coûté à la France près de 2 milliards d’euros depuis 2008.

(2) Le Monde du 27 janvier 2012 : 200 millions d’euros sont nécessaires pour rapatrier le seul matériel militaire, qui comprenait : 1 200 véhicules dont 500 blindés lourds, 7 canons caesar, 75 camions, 1 500 containers -12 tonnes, et 14 hélicoptères, notamment, le tout à acheminer par des voies d’accès géographiquement difficiles et politiquement peu sûres.

(3) Réalisations de la France en Afghanistan :
– l’enseignement primaire et secondaire en français diffusé au fil des générations dans les lycées de Kaboul depuis 1920
– les chantiers archéologiques de la DAFA (Délégation Archéologique Française pour l’Afghanistan). Entre autres chantiers de notoriété mondiale : le trésor de Bagram, les sondages de Bactres la cité d’Alexandre, et le site hellenistique d’Ali kammoun par exemple. Ils valurent à deux savants français les honneurs de la Coupole : Alfred Foucher et Daniel Schlumberger, le premier reçu en 1928 et le second en 1958
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MessageSujet: Les réussites du nabot   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeVen 24 Aoû - 8:31

Des combats opposent sunnites et alaouites dans la deuxième ville du pays.

«Une solution à Tripoli? Je n'en vois aucune pour l'instant. Il y a bien eu un cessez-le-feu, mais les tirs ont continué: déjà un mort», déplorait jeudi matin Khaled Daher, un des parlementaires tripolitains ayant participé à la négociation. Pour ce sunnite notoirement antisyrien, tout est clair: «Damas pilote en sous-main la violence et notre gouvernement refuse de prendre ses responsabilités pour y mettre fin. C'est un feuilleton dont les épisodes se suivent et se ressemblent: dans deux jours la situation se calmera, les tirs cesseront et la vie reprendra son cours… jusqu'aux prochaines échauffourées. Mais tant que Bachar sera là, rien ne changera. Il a trop intérêt à déstabiliser le Liban. Notre seule chance: sa chute et la démission de notre gouvernement.»

C'est la troisième fois en quelques mois que Tripoli, la capitale septentrionale du Liban, est ébranlée par les combats. Depuis lundi dernier, alors que l'on fêtait la fin du ramadan, les quartiers rivaux de Bab el-Tebanneh (sunnite et anti-Bachar) et Jabal Mohsen (alaouite et pro-régime) s'affrontent à coups de lance-roquettes. La rue de Syrie, désertée de ses habitants, y fait office de ligne de front, l'armée tente sans grand succès de s'y déployer tandis que se joue de part et d'autre une sale guerre de snipers dont les civils paient le prix.

Vendredi matin encore, un jeune cheikh sunnite de 28 ans a été tué dans des affrontements qui ont éclaté à l'aube après un fragile cessez-le-feu, entre le quartier de Jabal Mohsen et celui sunnite de Qobbé.

Éviter les snipers
À Bab el-Tebanneh, les habitants ont astucieusement protégé les intersections dangereuses de grandes bâches de plastique bleu que l'on tire à la demande. En cette matinée supposée de «trêve», les rues n'en sont pas moins désertes et les rideaux des échoppes baissés. Seuls quelques hommes se sont retrouvés autour de deux tables en plastique, «Chez Abou Aymar», pour un café sur fond de tirs sporadiques.

«Le cessez-le-feu? Jusqu'à l'aube, ça a tiré et voilà que ça recommence, déplore Rami Yahya, casquette de base-ball vissée sur la tête, qui dit avoir monté la garde toute la nuit. Nous ne faisons plus confiance à personne pour nous défendre, et surtout pas aux politiques, au gouvernement ou à l'armée, juste à nos voisins et à Dieu. C'est pour cela que nous sommes obligés de nous organiser. Nous avons dû acheter des armes ; en face c'est Assad qui les fournit.» Damas est une nouvelle fois montré du doigt.

Pour Abou Jaffar, T-shirt noir, pantalon de treillis militaire et téléphone Motorola coincé dans la ceinture, l'affaire est simple. «Les Syriens ont intérêt à fixer les combats à Tripoli. Pendant trente ans, ils nous ont occupés et il n'y a pas une famille dans ce quartier qui n'en ait souffert. Aujourd'hui, nous sommes avec l'Armée libre [syrienne]. À Damas, ils savent que toutes les armes que nous utilisons ici ne finiront pas chez eux. Comme l'argent que nous investissons pour les acheter. Ils ont donc intérêt à créer le chaos à Tripoli.»

Entre le Liban et la Syrie, et tout particulièrement dans cette région, les échanges ont toujours été intenses. Depuis le début de la guerre, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies, plus de 20.000 réfugiés ont été accueillis autour de Tripoli. De peur d'indisposer son voisin, le Liban peine à les reconnaître: il aura fallu dix-huit mois pour que l'agence internationale soit autorisée à y établir un centre d'enregistrement afin de faciliter l'assistance humanitaire. «Nous espérons que la violence ne nous obligera pas à interrompre nos opérations», déplore la porte-parole Ariane Rummery. Cette population déracinée compte aussi bon nombre de combattants venus panser leurs plaies pour mieux repartir, un problème que Damas n'a pas manqué de soulever à plusieurs reprises.

De quoi inquiéter les Libanais, même si, côté politique, on veut rester serein. «Quelle que soit la situation à Tripoli, il n'y aura pas de dérapage, affirme Roger Eddé, observateur averti et fondateur du parti Assalam, le Parti de la paix établi autour de la capitale septentrionale. Les dirigeants, l'opinion publique, les islamistes et même les extrémistes n'ont plus le goût de l'aventure quand il s'agit de la guerre au Liban. Si les Syriens pensent utiliser Tripoli comme tête de pont pour déstabiliser le pays, ils se font des illusions. Nous ne les laisserons pas nous entraîner.» Les derniers combats n'en ont pas moins ravivé les peurs. Tandis qu'Assad cherche à étendre le conflit chez son voisin, les Libanais voient avec inquiétude la guerre se rapprocher de leur pays.
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MessageSujet: L'hypocrisie américaine dans toute sa splendeur...combien de morts au Vietnam ? en Afghanistan ? en Irak? ...et 800 bases Us dans le monde !!!!!!!!!   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeMer 12 Sep - 14:23

Le président américain, Barack Obama, a fermement condamné mercredi l'attaque survenue la veille contre le consulat des États-Unis à Benghazi, dans l'est de la Libye, dans laquelle quatre Américains sont morts, dont l'ambassadeur Chris Stevens. Le président a rendu hommage à l'ambassadeur et ses collègues tués dans cette attaque menée par des manifestants protestant contre un film réalisé par un homme ayant la double nationalité israélienne et américaine et décrivant l'islam comme un "cancer".

"Je condamne fermement cette attaque scandaleuse contre notre mission diplomatique à Benghazi qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens", a déclaré M. Obama, en offrant les prières et pensées du peuple américain aux familles des disparus. Cet événement renforce encore davantage "l'engagement des États-Unis pour la liberté, la justice et le partenariat avec les pays et populations à travers le globe", a-t-il ajouté dans un communiqué. "J'ai demandé à mon administration de fournir toutes les ressources nécessaires pour contribuer à la sécurité de notre personnel en Libye et renforcer la sécurité dans toutes nos représentations diplomatiques à travers le monde", a également précisé Barack Obama.

*** Qui règne par la force et la violence récolte la tempête.... rendeer
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MessageSujet: Sagesses chinoises   Les "réussites" de la politique canonnière ou sournoise de l'occident Icon_minitimeSam 15 Sep - 2:13

La presse officielle chinoise regorge d'articles commentant avec une évidente délectation les nouveaux déboires de l'Amérique dans le monde arabe.

Sur le thème de «on vous l'avait bien dit», la presse officielle chinoise regorge d'articles commentant avec une évidente délectation les nouveaux déboires de l'Amérique dans le monde arabe. La tonalité est partout la même: les Américains ont joué avec le feu lors des printemps arabes, le retour de flamme est pour eux.

Un éditorial du quotidien officiel Global Times est titré «Le fiasco en Libye illustre la triste réalité de la politique américaine». Pour le journal, l'attaque contre l'ambassadeur a une «signification politique grave». Le «mécontentement du public envers l'occident est en train de monter, sans contrôle», poursuit-il. L'agence Chine nouvelle affirme aussi que la fronde anti-américaine en cours «illustre la mauvaise stratégie» des États-Unis et «montre la nécessité pour Washington de repenser ses politiques dans la région».

La Chine n'a jamais digéré les frappes aériennes déclenchées sur la Libye, estimant avoir été flouée par des Occidentaux qui ont interprété abusivement une résolution de l'ONU. Lors de la fièvre des printemps arabes, les Chinois sont restés fidèles à leur doctrine officielle de non-intervention dans les affaires intérieures d'un autre pays. Une politique qui a conduit à soutenir les régimes en place et à ignorer les mouvements d'opposition. Mais devant l'effondrement du pouvoir en Tunisie, en Égypte et en Libye, les Chinois ont vite craint de se trouver «déconnectés» de ce nouveau monde arabe, de payer le prix pour avoir boudé les révolutionnaires. Leurs intérêts économiques dans la région pouvaient pâtir de ce décalage.

Quitte à ébrécher ses principes, Pékin a fini par prendre langue avec les rebelles libyens, avant même la chute de Kadhafi. Comme elle le fait aujourd'hui avec l'opposition syrienne, dont la délégation d'une de ses composantes doit arriver à Pékin la semaine prochaine, alors que la Chine continue de soutenir Damas. «Afin de parvenir à une résolution politique de la question syrienne, la Chine œuvre de façon active et impartiale avec toutes les parties en Syrie», s'est justifié le ministère des Affaires étrangères. Aujourd'hui, la mauvaise passe de Washington peut permettre à Pékin de regagner du terrain dans la région.

Un autre commentaire du Global Times tire même de la colère déclenchée par le film anti-Islam une leçon allant au-delà de la diplomatie moyen-orientale. Les États-Unis doivent se montrer moins arrogants et apprendre à «respecter les autres cultures», martèle-t-il. Sous-entendu, admettre les fameuses «spécificités chinoises» en matière de système politique et de droits de l'homme. Et puis, il fait remarquer qu'il est difficile d'expliquer aux populations musulmanes que l'on ne peut rien faire contre la diffusion de tels films, en se réfugiant derrière la liberté d'expression. Comme quoi, la censure et les restrictions des libertés individuelles ont du bon…
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