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 Le petit théatre à duper les gogos

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MessageSujet: Le petit théatre à duper les gogos   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeVen 17 Fév - 9:15

Devant 3000 personnes réunies dans la salle de l'Arcadium à Annecy, Nicolas Sarkozy a tenté de se débarrasser de ses oripeaux de président des riches pour se muer en candidat du peuple. Résultat du relooking ? Peu crédible.


Le peuple, le peuple, le peuple. Nicolas Sarkozy n'a plus que ce mot à la bouche. Depuis des mois, nombreux sont ceux qui, dans son entourage, lui rabâchent que l'enjeu de cette élection présidentielle réside dans la reconquête des catégories populaires. Le « Monsieur sondages » de l'UMP, Guillaume Peltier, abreuve le parti d'enquêtes d'opinion sur les attentes de cet électorat qui a le mauvais goût de lorgner un peu trop vers la patronne frontiste.

A deux mois de l'échéance électorale, il était donc grand temps que Sarkozy remise une bonne fois pour toute au placard son costume de président bling-bling et déconnecté des réalités du pays. Même si Annecy, l'une des villes comportant le plus de contribuables acquittant l'ISF, n'est pas forcément la cité idéale pour symboliser ce retour au peuple.

Après un tour matinal en centre-ville, un déjeuner au bistrot du coin, et la visite de la fromagerie Chabert - « un exemple de capitalisme familial », selon l'un de ses conseillers-, le candidat a tenu son premier meeting de campagne, devant près de 3 000 personnes, entassées dans la salle de l'Arcadium d'Annecy.

Dès les premières phrases du discours écrit par Henri Guaino, le ton est donné : Sarkozy le candidat sent les Français, les écoute, les entend, les comprend. « Les Français attendent un dévouement absolu. Ils veulent pouvoir compter sur [le président] tout le temps. Ils veulent qu'il prenne en partage leurs difficultés, leurs peines, leurs souffrances. » Alors, pour prouver à ses concitoyens que le prestige de la fonction ne l'a en rien coupé des réalités des vraies gens, l'aspirant (et occupant) au trône élyséen redouble de confidences censées témoigner de sa sincérité. Lui aussi a souffert. Mais « les devoirs de sa charge » lui ont imposé de « garder pour [lui] ses propres peines, ses propres souffrances, ses propres joies ». Au fond, Sarkozy est un homme comme les autres, qui a « commis des erreurs » et s'est parfois « laissé emporter par l'émotion ». Par exemple ? On n'en saura pas plus. « Il n'est pas question de faire un mea culpa, tranche l'un de ses collaborateurs en marge du meeting. Ca c'est un délire de journalistes. »

En lieu et place de toute auto-critique donc, comme hier soir les téléesêctaeurs de TF1, les militants et sympathisants ont eu droit à l'habituelle promotion du bilan. « J'ai voulu que la France change », a clamé Sarkozy, voulant ainsi titiller son rival socialiste sur le terrain du changement. « Depuis combien de temps attendaient-elles, l'autonomie des universités, la réforme de la carte judiciaire, la réforme des retraites, la suppression de la taxe professionnelle, le crédit impôt recherche ? » Le message est limpide : Hollande promet le changement ? Sarkozy le fait, et depuis cinq ans s'il vous plaît !

Mais son véritable adversaire, celui contre lequel le chef de l'Etat a semblé vouloir lutter durant tout son discours, est tout autre. Il s'agit de la cheftaine frontiste, jamais nommée mais fortement critiquée. Sortie de l'euro, protectionnisme, Sarkozy s'est employé à contester les idées portées par Marine Le Pen. « Quand on croit à la France, on en peut pas l'imaginer repliée sur elle-même, comment son économie survivrait-elle en se retirant de l'économe mondiale dans laquelle elle est si profondément impliquée ? »

Et pour que l'électorat visé par son discours se reconnaisse, il n'a pas hésité à préciser : « Il y a de plus en plus de Français dans les classes populaires, dans les classes moyennes, et je veux m'adresser à eux, qui ont le sentiment de ne plus contrôler leur vie. » Pour les convaincre, le candidat compte sur l'arme référendaire qu'il a dégainée dans le Figaro Magazine. « Je veux rendre la parole à cette France du « non », je l'assume, j'ai pu mesurer à quel point les forces intermédiaires font écran entre le peuple et le gouvernement. » Ne renonçant jamais devant l'exagération et la mauvaise foi, le voilà qui poursuit, plus fort : « Ceux qui ont poussé des hurlements parce que j'avais osé prononcer le mot référendum, ah la faute ! Ah la grande faute ! ça a eu un échos très sensible aux oreilles de ceux qui se sont toujours méfiés du peuple. » Sarkozy en défenseur du peuple ? La ficelle est trop grosse dans la bouche de celui qui a décidé de ratifier le traité de Lisbonne par voie parlementaire en 2008 alors que ce peuple qu'il aime tant aujourd'hui l'avait rejeté trois ans plus tôt.

Mais rien n'arrête le bonimenteur Sarkozy. Lancé dans sa course folle vers l'Elysée, il accuse PS et Verts d'avoir « sacrifié le peuple et les ouvriers de Fessenheim sur le tapis vert de la négociation pour quelques places, pour quelques prébendes ». Fustigeant « les castes » (le terme n'était pas dans le discours), il s'emporte : « Entre gens du même monde, qui ont les mêmes intérêts, on se comprend mieux. » Encore un peu et Nicolas Sarkozy annonçait qu'il prenait sa carte à Lutte ouvrière.
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MessageSujet: Le grand cirque du Fouquet   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeLun 20 Fév - 8:17

Sarkozy: le grand cirque du candidat du peuple du Fouquet's
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La mise en scène d'une fausse entrée en campagne n'était pas terminée. Ce weekend, nous eûmes l'inauguration du faux siège de campagne, puis un meeting que l'on avait prédit énorme.

On retint que Nicolas Sarkozy devenu candidat était encore plus lassant. On connaissait déjà ses discours, ses attaques, ses répliques. C'était normal. cela faisait déjà bientôt deux ans qu'il faisait campagne dans son costume de président.

Les arguments n'avaient pas changé, sauf l'agressivité désormais explicite, si explicite.

Sarkoshow
Samedi, il serait venu « à pied » de son domicile, la maison de Carla Bruni-Sarkozy, à son nouveau siège de campagne. On l'a vu marcher sur le pont Mirabeau. L'argument de campagne était absurde. Carla Bruni habite Villa Montmorency, dans le XVIème arrondissement de Paris. C'est près de la porte d'Auteuil. Le quartier est fermé par une barrière avec vigiles. Les voisins de la dame sont tous des ultra-riches. Pour rejoindre le 18 rue de la Convention, Nicolas Sarkozy avait 2,6 kilomètres à parcourir. Il était évident qu'il était venu en voiture présidentielle qui l'avait déposé à l'écart des journalistes pour lui laisser la possibilité de se faire photographier marchant sur le pont Mirabeau.

Dimanche, on découvrait la musique de campagne de Nicolas Sarkozy, un truc dramatique, idéal pour un film de guerre de série B. Il avait pris un compositeur de musique de séries TV. La musique avait été enregistrée ... en Bulgarie. Qui parlait de produire Français ?

Son siège de campagne fut photographié dans tous les sens. Le Parisien avait obtenu une exclusivité. On y voyait des meubles « sobres » et design dignes du Conrad Shop, une boîte à cigares Bugatti, des livres d'art, des gros posters à la gloire du Monarque. Le lieu était plus petit que le QG de François Hollande.

Le vrai QG de campagne était à l'Elysée.

Le XVème arrondissement, nous expliqua Franck Louvrier, était un quartier de « classes moyennes ». On s'était pincé pour ne pas rire. Comme le rappelait mon confrère Erwan Lescop, « la fameuse classe moyenne de Nicolas Sarkozy gagne moins de 3 200€ par mois, mais réussit l'exploit de vivre dans le 15ème ».

Depuis jeudi, quatre comptes twitter parodiques et anti-sarkozystes furent éliminés, effacés, effacés. Une curieuse censure très gouvernementale.

Dimanche, Claude Allègre, l'ancien ministre socialiste rallié à Nicolas Sarkozy en 2007, annonça son énième ralliement à Nicolas Sarkozy. Quelle surprise !

Sarkothon
Dimanche en début d'après-midi, le candidat sortant était en meeting « provincial » à Marseille. Il y avait 10.000 participants dans le hall 1 du Parc Chanot. Il fallait une invitation officielle pour y entrer. Le meeting jouxtait le Salon de l'érotisme. Jean-Claude Gaudin, le maire du coin, introduisit l'intervention.
« Mes chers amis, aujourd'hui je suis venu vous parler de la France. On ne parle pas assez de la France. Comme si c'était démodé de parler de la France. »
Son début de discours ressemblait à celui de janvier 2007. «Je suis venu parler de la France. Jeune, j'ai aimé la France sans le savoir, beaucoup dans ma famille venaient de loin. J'ai aimé le ciel, le son des mots, des chansons, des musiques, des livres, des villes, une façon tellement française de planter les arbres au bord des routes». Cela sonnait faux. Depuis 2007, il y a eu 5 ans de traque aux sans-papiers jusque dans les écoles, un débat sur l'identité nationale, une France conspuée à l'ONU et au Conseil de l'Europe après la chasse aux Roms en août 2010, l'indignation de l'Eglise.

Il semblait déjà mauvais perdant. Dans une curieuse diatribe, il a mélangé ses échecs (la progression du chômage, de l'endettement, etc) avec ses propres décisions. « En France, c'est vrai, il y a plus de chômeurs; c'est vrai, on ne peut plus prendre sa retraite à 60 ans; c'est vrai, il va falloir travailler plus longtemps. Mais ces décisions, je les assume ! »

A Marseille, le candidat sortant continuait surtout dans l'agressivité pour une campagne qu'il avait pourtant promis « heureuse ». Il reprit l'invective, testée grandeur nature à Annecy.Il qualifia ainsi François Hollande de malhonnête («Où est la vérité quand on dit tout et son contraire, quand on fait semblant d'être Thatcher à Londres, et Mitterrand à Paris») et de menteur voire de lâche. En coulisses, Copé précisa à un journaliste: « Le courage, voilà un mot que vous n'entendrez jamais à propos de François Hollande ». Quelle hauteur !

De son propre bilan, Sarkozy a voulu retenir sa prétendue résistance dans la crise, oubliant qu'il n'y était pour pas grand chose. « La vérité, c’est que la France n’a pas été emportée. L’État n’a pas fait faillite. Les salaires et les pensions n’ont pas baissé.» La vérité ? Il lui manquait quelques statistiques.

Il crut bon d'expliquer son slogan de campagne, si ridiculisé depuis mercredi dernier. « Une France faible ne peut protéger les Français » Sans rire ? « Durant les périodes les plus noires, le malheur est venu de ce que la France n'avait pas été assez forte ». Sarkozy se voulait de Gaulle... Toujours sans rire. La crise financière puis économique était comme l'invasion nazie en 1940. «Sur la crise depuis 2008, la France a résisté, la France a tenu, les Français ont fait face. Nous avons échappé à une catastrophe».

Il n'y avait rien de nouveau, aucune surprise. Ses arguments avaient été sans cesse rabâchés depuis déjà deux ans, et pourtant, Nicolas Sarkozy lisait son texte. On s'ennuyait.

« Travailler davantage, c'est la seule façon de préserver notre niveau de vie ». C'était l'homme aux 5 millions de chômeurs qui disait cela.

Seule proposition de la journée, l'introduction à la marge d'une dose de proportionnelle...
« Je suis attaché, cher Jean-François, au scrutin uninominal à deux tours (...). Mais il me semble qu'on pourrait corriger à la marge ce mode de scrutin, pour que tous les grands courants puissent être représentés». Une promesse qu'il avait déjà faite ... en 2007: « Je m’engage, si je suis élu, à réunir toutes les forces politiques et à discuter avec elles de la possibilité d’introduire un peu de proportionnelle au Sénat ou à l’Assemblée Nationale sans créer le risque d’une instabilité qui serait désastreuse.» avait-il déclaré... le 29 avril 2007. François Bayrou, à qui s'adressait le clin d'oeil proportionnel, ne fut pas dupe.

« La France a besoin de vous » a-t-il lancé. C'était lui, surtout lui, qui avait besoin de la France. Le président sortant appelait à l'aide. «Je voudrais vous dire simplement mes chers amis que la France a besoin de vous. Ce pays c'est le nôtre, ce pays nous l'aimons, ce pays c'est nous tous. Je vous demande une chose, ici à Marseille: aidez-moi! Aidez-moi à réussir pour la France! Aidez-moi à rassembler le peuple de France!». Sarkozy, sur ce coup, s'inspirait de de Gaulle, encore une fois, comme le remarqua Guy Birenbaum. Le 22 avril 1961, le général sortait déjà le même argument, mais contre les putchistes d'Alger: « Françaises, Français, voyez où risque d’aller la France, par rapport à ce qu’elle était en train de redevenir. Françaises, Français ! Aidez-moi ! » Il s'adressait à la télévision, après une tentative de coup d'Etat.

Nicolas Sarkozy se croyait-il menacé d'un putsch ? Avait-il confondu l'élection présidentielle avec un coup d'Etat ?

Au bout de 45 minutes, c'était fini. C'était tout. Nicolas Sarkozy semblait fatigué.

« C'était très émouvant, c'était merveilleux » a conclu Carla Bruni-Sarkozy.

Merveilleux.


En fin de journée, dimanche soir, on apprenait l'existence d'un accord entre Henri Proglio, le patron d'EDF et ancien président de Véolia, et Nicolas Sarkozy. Antoine Frérot, le PDG de Veolia, allait être débarqué de Véolia, et remplacé par Jean-Louis Borloo. En contrepartie, Nicolas Sarkozy s'attendait à un soutien public de son ancien ministre.

Rien que ça.

La République irréprochable en action....
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MessageSujet: Sarkozy: la surdose d'images et de mise en scène.   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeMer 22 Fév - 9:28

MERCREDI 22 FÉVRIER 2012

Sarkozy: la surdose d'images et de mise en scène.
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Il paraît qu'il a une machine de guerre. Elle est grippée. Nicolas Sarkozy s'est pourtant largement déployé mardi 21 février: visite surprise à Rungis pour tacler Le Pen, petit-déjeuner à l'Elysée pour rassurer, un déplacement dans un usine puis dans un village dévastée par la tempête.

Bref, ce mardi, le Monarque voulait occuper le terrain.

Il nous avait promis une « Blitzkrieg », une curieuse expression propagée par ses communicants.

Depuis jeudi dernier, la mayonnaise sarkozyenne ne prenait pas.

Cela sonnait faux, parfois stupide, souvent improbable.

Derrière Le Pen
La polémique a bien pris, et le projet est enterré. Jean-Louis Borloo ne pourra pas prendre la place d'Antoine Frérot à la tête de Véolia. Mais Nicolas Sarkozy était passé à autre chose. Il s'est presque moqué de l'affaire, agacé: « j'apprends que Borloo est au cœur de la Sarkozie, qu'il est mon ami intime. C'est la bonne nouvelle du jour! » (dixit Nathalie Schuck du Parisien)

Ce fut une surprise. Il s'est pointé vers 4 heures du matin à Rungis. Le déplacement n'avait pas été annoncé au programme officiel, mais le Président des Riches avait embarqué une flopée de journalistes avec lui. Il tenait à développer son image de candidat du peuple: « j'adore cet endroit. Ici, on fait un carton! ». Les récents sondages sont toujours mauvais, malgré sa « Blitzkrieg » depuis mercredi dernier. L'électorat était volatile, surtout chez Sarkozy.

Il y avait surtout urgence. Marine Le Pen avait lancé un improbable polémique sur la viande halal en Ile-de-France. Et le candidat des Riches est très attentif à chiper ce qu'il peut de l'électorat frontiste.


En mai 2008 déjà, il s'était livré à l'exercice, à Rungis. A l'époque, Carla Bruni-Sarkozy l'avait accompagné. Cette fois-ci, elle est restée dormir. «Carla voulait venir mais avec la petite, ce n'était pas possible» a confié son « mari ». A Rungis, le plus grand marché de produits frais d'Europe, le président-candidat a serré beaucoup de mains, bu un café noir, rencontre
é quelques bouchers pour mieux fustiger la récente outrance de Marine Le Pen: «La polémique n'a pas lieu d'être. On consomme chaque année en Ile-de-France 200 000 tonnes de viande et il y a 2,5% de viande casher et halal ». Un employé, interrogé par BFM-TV, commenta sobrement: « Faudra qu'il nous propose du nouveau vraiment nouveau ».

Le « QG de démonstration »
Quelques heures plus tard, il n'était déjà plus à son « QG de démonstration » de la rue de la Convention, mais à l'Elysée, pour son traditionnel petit-déjeuner des responsables de la « majorité ».

Il voulait rassurer sur ses déclarations du weekend. A Marseille, il avait pourtant confié qu'il envisageait une part de proportionnelle dans le scrutin législatif « de l'ordre de 10%»... Quel revirement !

A l'UMP, les députés n'aiment pas trop la perspective d'une introduction d'une dose de proportionnelle dans les les prochaines élections. On est aussi un peu tendu, l'entrée en campagne n'a eut quasiment aucun effet sur les sondages de premier et de second tour : « Quand j'ai parlé de cela, ce n'était pas pour les élections à venir. Ceux qui évoquent l'hypothèse d'un changement pour les prochaines élections ne sont pas autorisés à le faire, c'est une stupidité ».

Sarkothon en Charente
Ensuite, il a pris le TGV pour la Charente-maritime. Il redécouvre le train. Cela fait plus « peuple » que le jet privé, comme la semaine dernière à Annecy. En Charente, il voulait faire d'une pierre deux coups. Rencontrer la « France des usines » et les malheureux de Xynthia.

Sur place, il eut donc un mot, à distance, l'air grave et sérieux, pour les employés d'Arcelor-Mittal à Florange: «Je ne veux pas que Florange meure. Bien sûr il y a la crise, moins de demande d'acier, mais on fera tout pour que Florange rouvre ». A 60 jours du scrutin, Nicolas Sarkozy fera tout pour être réélu. On aurait adoré l'entendre faire la même déclaration devant ce délégué CGT de Florange qui, les larmes aux yeux, criait aux caméras: « on a la rage ! »

A Florange, une grosse centaine de salariés d'une intersyndicale CFDT, CGT, FO et CFE-CGC avaient décidé de devenir le «cauchemar» du candidat Sarkozy. Depuis lundi, ils occupaient les bureaux de la direction de l'usine d'Arcelormittal. Le groupe indien avait fermé « temporairement » l'établissement.

La déclaration du Monarque n'avait séduit personne. Les réactions ont fusé: « Mais qu'est-ce qu'il croit Sarko? Que Florange se rallume comme un four de pizza? » ou encore: « Nous, ce qu'on lui demande, ce n'est pas qu'il parle avec les dirigeants d'ArcelorMittal, mais qu'il téléphone directement à Lakshmi Mittal pour qu'il arrête de détruire notre outil de travail ».

Depuis 2007, la France a perdu 900 usines et à nouveau 100.000 emplois industriels.

Sarkozy a bien rencontré des ouvriers, mais pas ceux de Florange. Il avait préféré Alstom à Aytré. Une trouille de dernière minute, sans doute. Il a quand même déjeuné à la cantine de l'entreprise avec les salariés de l'entreprise. Il eut quelques phrases bizarres, debout sur une estrade, à propos de la prise de participation de l'Etat dans Alstom: « Preuve que ça va mieux, l’Etat a pu revendre les actions en faisant des bénéfices ».


Mais il n'eut pas un mot pour commenter les 4 millions d'euros de stock-options du PDG de l'entreprise.

Candidat fictif ?
Depuis jeudi dernier, le Monarque joue au candidat du peuple. Ses communicants avaient rodé la scénographie. Sarkozy accepte des caméras plus proches, il marche même dans la rue (dans le XVème arrondissement, n'exagérons rien), il sourit aux passants, il donne de l'accolade. Ses photographes officiels nous donnent des clichés de sa vie quasi-quotidienne: « Sarkozy au travail », « Sarkozy à la cantine », « Sarkozy dans la rue », etc. De temps à autre, à la télévision, on apercevait l'habituelle cohorte des inévitables gardes du corps planqués aux alentours.

Cette mise en scène était ridicule. On savait bien que les exigences de protection d'un président l'empêchaient à cette proximité. Pourquoi se forcer à une telle mascarade ? Faut-il prendre l'électrice et l'électeur pour des abrutis ?

Mercredi soir, Nicolas Sarkozy sera sur France 2. David Pujadas s'est personnellement rendu au QG de démonstration. Allait-il chercher les questions ou les réponses ? On espère que le candidat sortant exposera son programme.

Il serait temps.

Il ne reste que 60 jours.
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MessageSujet: Immigration: ce que Sarkozy ne vous a pas dit   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeVen 24 Fév - 9:18

Immigration: ce que Sarkozy ne vous a pas dit
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François Mitterrand, en 1959, avait dénoncé le Coup d'Etat Permanent du général du Gaulle, à l'aube d'une Vème République dont il s'accommoda ensuite fort bien. Cinquante-trois ans plus tard, Nicolas Sarkozy nous propose un véritable coup d'Etat napoléonien pour assurer sa propre survie politique et caché la misère de son bilan. Il l'a dit sur TF1, le 15 février: « les corps intermédiaires font écran entre le peuple et le gouvernement ».

Il a soigneusement choisi les thèmes où le recours au référendum illustre à merveille sa démarche ... et cette nouvelle outrance.

Prenez l'immigration. C'est un sujet polémique, il a un bilan à cacher, et l'appel au peuple Avec ses idées de référendums sur l'immigration, le candidat prolonge le débat sur l'identité nationale organisé en 2009.

L'immigration est un objet de diversion électoraliste. C'est aussi l'une des obsessions intangibles des délires frontistes. L'immigré est le bouc-émissaire facile de nos malheurs.

Sur l'immigration, Nicolas Sarkozy a justement plein d'idées de référendum. Ce n'est pas innocent. En campagne, rien n'est gratuit.

Dans la fameuse interview du Figaro magazine qui lança son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy avait proposé un référendum sur le droit des immigrés...
« Je pose la question de la juridiction compétente s'agissant du droit des étrangers. En ce domaine, la concurrence, et souvent la divergence, entre tribunaux administratifs et tribunaux judiciaires est source d'une grande confusion. Je pense que la juridiction administrative devrait être seule compétente en matière d'immigration. »
Quelques jours plus tard, à Annecy, il a récidivé: « Je voudrais que tout le monde soit bien conscient de l'enjeu que constitue la maîtrise des flux migratoires ». Pour qui se prenait-il ? Cela fait deux générations que le sujet est une diversion électoraliste facile et un sujet politique insoluble. Cela fait quasiment 10 ans qu'il est en charge du problème, du ministère de l'intérieur à l'Elysée. A Annecy, il a réitéré l'argument. Il voudrait simplifier la procédure d'expulsion: « Pour faire respecter le droit, un juge suffit. Or, il y en a deux actuellement qui se partagent les contentieux, le juge administratif qui est le juge de l'expulsion et le juge judiciaire qui est le juge de la rétention (...). Ce qui rend les choses très compliquées avec ces deux juges, c'est quand leurs décisions sont contradictoires. Je propose qu'à l'avenir il n'y ait plus qu'un seul juge et que ce soit le juge administratif».

Mais il considère que la voie parlementaire, pour modifier la Constitution, sera trop compliquée. Il a raison, le Sénat est passé à gauche en septembre dernier: « la seule voie possible sera celle d'un référendum » a-t-il donc logiquement conclu.

Le peuple contre les élus ? Quelle démarche ! L'homme n'a jamais aussi bien porté son surnom de petit Napoléon.

Masquer le bilan
Claude Guéant avait triché. Mais l'information, révélée par le Monde le 9 février, fut ignorée. En présentant son bilan de la politique migratoire en 2011, le sinistre ministre s'était félicité de sa maîtrise des flux migratoires en assénant toutes sortes de résultats qui semblaient si vrais.

Mais ils n'étaient pas complets. Le Monde avait débusqué l'imposture en lisant le rapport annuel du ministère de l'intérieur au Parlement sur les orientations de la politique d'immigration.

Claude Guéant a commenté l'année 2011 mais il n'a livré ses chiffres que pour 2010 à la représentation nationale. Le ministre avait besoin de publier ses statistiques avant l'échéance normale, pour de simples raisons électorales. Son mentor allait être candidat.Il fallait présenter les chiffres les plus favorables.

De 2007 à 2010, le bilan de Nicolas Sarkozy en matière de maîtrise des flux migratoires avait été mauvais, très mauvais. Et bizarrement, à quelques mois de l'élection présidentielle, le gouvernement s'est « réveillé ». La traque à l'immigré avait repris, grâce à une énième loi suite au discours de Grenoble.

1. En matière d'immigration de travail, Guéant annonçait une baisse de 26 % des entrées entre 2010 et 2011. Il ajoutait que le nombre total de premiers titres de séjour délivrés entre 2010 et 2011 avait aussi baissé de 3,6%. Le Monde précisait: « Or, à l'inverse, entre l'année 2009 et 2010, selon le rapport, ce nombre avait augmenté de 0,8 %, en passant de 198 070 à 199 715. Une tendance qui se vérifie sur le long terme : +7,4 % depuis 2007. »

2. Concernant l'immigration pour « liens personnels et familiaux » des extra-Européens, Guéant annonçait une baisse de 14 % entre 2010 et 2011, soit 12.600 titres accordés l'an dernier. En fait, depuis 2007, la baisse fut plus modeste, -6% en passant de 87.537 à 82.235.

3. Guéant croyait pouvoir se féliciter d'une réduction du nombre de naturalisations, à moins de 82.000 en 2011. Mais sur les 4 premières années du mandat, elles étaient passées de 101.084 en 2007 à 116.496 en 2010.

4. Les expulsions de clandestins ont progressé à 32.000 reconduites à la frontière l'an dernier. Mais, comble de l'hypocrisie, les services de Claude Guéant avaient omis de renseigner le nombre de régularisations pour 2010 ... Depuis 2007, elles ont oscillé entre 27.827 (2008) et 31.755 (2009).


Ami sarkozyste, te laisseras-tu encore berner ?
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MessageSujet: Politiques et sondages main dans la main   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeDim 26 Fév - 12:13

La campagne électorale en cours a certaines des apparences de la démocratie. Pour Jean-Pierre Alliot, elle a une réalité : l’hyperpression de l’industie, de la finance, des grands médias qu’elles ont acheté. Et des entreprises qui veulent fabriquer l’opinion publique en prétendant l’étudier.


(Clément Selfert - Flickr - cc)
Les puissances d’argent, qui possèdent et les entreprises de sondage, et les médias qui vont avec, se disposent à tenter une nouvelle fois de fabriquer le résultat des élections de la présidentielle et des législatives de ces prochains mois. Nul besoin pour s’en convaincre d’imaginer quelque réunion secrète où un cercle de décideurs se répartirait les rôles. Les déjeuners de la mystérieuse association Le Siècle, par exemple, n’ont pas la puissance d’un cénacle synarchique. Fort bien décrits dans l’utile et réjouissant film Les Nouveaux Chiens De Garde, ils sont pourtant loin d’être le lieu du pouvoir réel qu’imaginent complaisamment les cinéastes et leur producteur.

D’ailleurs, les limites de ces pouvoirs sont connues, au moins depuis le référendum de 2005 où, dans un bel élan quasi unanime, presse dominante et fabricants de sondages ont pris les paris et les engagements qu’on sait pour le oui. Spectaculairement, le suffrage du peuple remit les idéologues à leur place.

Ce qui n’a pas empêché les élus d’imposer leur volonté au récalcitrant, en adoptant le traité de Lisbonne, frère jumeau du traité maltraité par les électeurs.

LE POUVOIR CONTRE LE PEUPLE
Élus… Qui sont-ils donc ces élus, qui sont là contre la volonté du peuple ? Quel mouvement populaire faudra-t-il pour qu’enfin ils accomplissent la volonté souveraine de leurs électeurs ? En 1936, la grève généralisée a pris la suite de l’élection de l’Assemblée du Front Populaire. C’était une manière directe, pour le peuple, de préciser le sens de son vote, au delà des programmes politiques des partis.

Aujourd’hui, les grèves se répandent dans les pays frappés par les plans d’austérité dictés par les financiers et leurs relais politiques : Grèce, Belgique, Espagne, Portugal. En France, le Chef de l’État s’est vanté, le 16 février à Annecy « de n'avoir jamais cédé à la pression de la rue ». Faut-il rappeler qu’il ne cède pas non plus à la décision des urnes, comme il l’a montré en son temps avec le référendum de 2005 ? Faut-il rappeler qu’il n’a pas été seul et que les deux familles politiques qui se partagent le pouvoir depuis le tournant de la rigueur de 1983 ont montré une belle unanimité pour affirmer leur pouvoir contre le peuple ?

QUAND LE POUVOIR S'ÉLOIGNE, LES POLITIQUES SE RAPPROCHENT DES MÉDIAS

Faut-il s’étonner que ces partis redoutent les élections comme la peste ? D’ailleurs, chaque élection générale se traduit par la défaite du parti au pouvoir. C’est pourquoi il est urgent de contourner ces élections imprévisibles, sources d’« instabilité juridique », selon la merveilleuse expression qui a cours dans les milieux des affaires et de la finance.

Alors, dans tout l’arsenal des moyens utilisables pour conjurer les dangers du vote populaire, les sondages se taillent la place la plus en vue.

Les primaires du PS offrent une démonstration de leur utilité pour pervertir la mécanique électorale. Les forces économiques et politiques qui, dans leur diversité, exercent le pouvoir disposent de la plus grande partie du complexe médiatico-sondagier. Il leur était assez facile de comprendre que DSK était alors leur meilleur candidat possible pour l’élection présidentielle à venir. Les électeurs de la primaire socialiste se sont alors trouvés devant le paradoxe du vote utile : les sondages disent que DSK peut gagner contre Sarkozy, donc je vote DSK, même si son programme ne correspond pas à mon choix. DSK parti, le même scénario s’est mis en place, avec plus de difficulté, mais avec le même résultat pour Hollande.

Voilà comment, dans les esprits de ceux qui gouvernent le pays, le sondage permet de revenir au temps béni où s’achetaient les suffrages. Les médias dominants ne parlent vraiment que des candidats crédibles selon les industriels du sondage. Ces derniers, eux, ne sondent vraiment que sur les personnalités jugées dignes d’intérêt par les quelques télés, radios et journaux de grande audience. Le système leur semble à tous bien rôdé, bien que, régulièrement, la preuve soit apportée que le sondage électoral n’est qu’une cuisine où, de secrets de fabrication en « coup de pouce » pifométrique du sondeur, le résultat montre plus ce que cherche le commanditaire que l’opinion des sondés.

RETROUVER SA SOUVERAINETÉ AU PEUPLE
Face à ces pratiques charlatanesques et manipulatrices, la démocratie de représentation marque régulièrement sa puissance et le système en place met donc tout en œuvre pour la déposséder de ses prérogatives. Le résultat, l’atteinte à la démocratie politique, se double de catastrophes économiques et sociales dont la Grèce montre où elles peuvent mener. Ces perspectives donnent un écho particulier aux voix qui s’élèvent pour mettre fin à la confiscation actuelle du système démocratique de l’élection. Ceux qui réclament la convocation d’une Assemblée constituante souveraine sont aujourd’hui rejoints par des forces politiques qui chacune à sa manière se prononcent pour un changement de République. Il y a l’Association pour une constituante, le Parti de Gauche, le Parti Ouvrier Indépendant, le mouvement animé par Arnaud Montebourg.

Ces prises de position s’alimentent des faiblesses des partis institutionnels, telles qu’elles sont mises en lumière par les affirmations antisystème d’un François Bayrou ou d’un Nicolas Dupont-Aignan.

Dans les élections qui viennent, l’enjeu pour les classes dominantes est à la mesure de ce que nous montre la Grèce où, signe des temps, en application du plan d’austérité voté par le parlement le 12 février, les dépenses du gouvernement central liées aux élections seront réduites d'au moins 270 millions d'euros. C’est que, pour le pouvoir réel la question est simple : qui sera en mesure d’imposer au peuple la volonté de la finance ?

Jusqu’à un certain point, l’union entre le parti conservateur et le parti socialiste qui gouverne à Athènes sert de modèle. Pour l’UMP et le PS, l’enjeu est de conserver le pouvoir alternativement. Pour cela il faut échapper aux conséquences du suffrage universel, par toutes les stratégies de contournement possibles. Il s’agit de confisquer ces « élections, pièges à cons » qui risquent de se retourner contre le système, comme le référendum de 2005. Le choix des moyens est large : deux candidats décrétés principaux disposent d’un financement de l’État pour organiser leur course. Mais ces équipes de rhéteurs judicieusement nommées « écuries présidentielles » rappellent qu’un des travaux d’Hercule, qu’il revient au peuple d’accomplir, est de nettoyer les écuries d’Augias.


(Cet article a été publié dans le n° 56 de République !)
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MessageSujet: Petroplus: Sarkozy "n'a pas joué de rôle particulier"   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeLun 27 Fév - 9:56

Petroplus: Sarkozy "n'a pas joué de rôle particulier"
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Vendredi, Nicolas Sarkozy a fait le fier en se déplaçant à la raffinerie de Petroplus, à Petit-Couronne. Il déclara devant les salariés inquiets que grâce à lui, un accord avait été signé avec SHELL pour une reprise d'activité de 6 mois: « je suis quelqu'un de parole, c'est signé ».

C'était faux: il n'y était pour rien.

Le jour même, le patron de SHELL France, Patrick Roméo était interrogé sur le rôle de Nicolas Sarkozy. C'était édifiant.
Une journaliste: Il vous appelé, Nicolas Sarkozy ?
Patrick Roméo: Non, il ne m'a pas appelé.
Une journaliste: Alors quel rôle il a joué ?
Patrick Roméo: Il n'a pas joué de rôle particulier. J'ai été contacté par l'intersyndicale de Petit-Couronne, qui m'a demandé dans quelle mesure nous pourrions aider. Et l'arrêt de cette usine ayant été préjudiciable pour nos activités, nous avons construit ce projet.
Relisons: Nicolas Sarkozy « n'a pas joué de rôle particulier » dans le sauvetage provisoire de Petroplus à Petit-Couronne.
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MessageSujet: Tout ceci n'est qu'un show, parfois fatiguant.    Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeMar 28 Fév - 16:24

LUNDI 27 FÉVRIER 2012

Devant les agriculteurs, Sarkozy continue son show
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Tout ceci n'est qu'un show, parfois fatiguant.

Samedi 25 février dernier, Nicolas Sarkozy a inauguré le Salon de l'agriculture une bonne heure avant l'ouverture officielle, dès 7h30. Son agenda l'annonçait à 8h30. Il voulait éviter de croiser des vrais gens ou de rencontrer des opposants.

Pourtant, il était en terrain conquis. Cela fait deux ans qu'il a tourné casaque. En nov-langue sarkozyenne, on appelle cela du pragmatisme. Avant, il adorait l'écologie. Puis il a décidé qu'il préférait opposer les agriculteurs à la réglementation écologique. La démarche était facile. Il s'était trouvé un bouc-émissaire un peu visible pour divertir l'attention, y compris agricole, de la grave crise qui frappe le secteur.

Où est passé Sarko l'écolo ?
On ne savait plus si c'était le candidat ou le président qui se déplaçait. Il est parti vers 10h30, juste avant que le gros des visiteurs n'envahisse la place. De toutes façons, il n'avait aucune aucune annonce à faire.

Sur place, il réitéra son nouveau crédo, lancé en 2010 après l'échec du sommet de Copenhague, le succès électoral d'Europe Ecologie et sa propre débâcle aux élections régionales et européennes: il ne faut pas trop de normes contraignantes pour l'agro-industrie française. Le Grenelle de l'environnement et les belles déclarations éco-responsables de la campagne 2007 puis des premiers mois du quinquennat étaient bien loin: « je crois qu'il faut continuer dans le sens de la compétitivité, du respect des producteurs. Ils sont prêts à respecter eux aussi des normes mais ils demandent simplement que les contrôles ne soient pas aussi tâtillons, qu'on leur fasse confiance et qu'on les associe à la défense de l'environnement ». L'argument lui permet d'évacuer la crise de la filière: surendettement, hausse des matières premières, surproduction, abus de la grande distribution, les sujets ne manquent pas. Mais il est plus facile de cibler Eva Joly alliée à François Hollande.

Devant une assistance choisie, micro en main, il s'est aussi permis son désormais traditionnel appel à l'aide et aux valeurs: «Je me sens au coté des valeurs que vous portez : celles de gens qui aiment leur travail et qui veulent vivre de leur travail. (...) Pour l'agriculture, le mot-clé, c'est le mot compétitivité. (...) Si on partage les mêmes valeurs, j'ai besoin que vous m'aidiez à faire triompher ces valeurs.»

Une campagne sur les valeurs mais sans programme ?

Le Figaro voulait se rassurer que l'opération de reconquête du coeur électoral agricole avait réussi: « Selon un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI, 40 % des agriculteurs voteraient pour le chef de l'État si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu ce dimanche. Un score qui le place largement en tête du vote paysan ». Mais Sarkozy avait besoin d'aller « à la pêche au voix ». Après les élections régionales de 2010, l'Elysée avait réalisé que le socle s'effritait. Il fallait réagir. Le Monarque multiplia les discours sur l'identité agricole, une variante paysanne du « Travailler Plus » compatible avec les écarts identitaires du moment. Dans les sondages, le Président sortant reste préféré des agriculteurs.

Au Salon, les réactions furent timides. «Venir sur le Salon, ça ne suffit pas pour récupérer des voix» a expliqué un éleveur de vaches du Cantal. Son plaidoyer pour la hausse de la TVA, qui affecte directement les agriculteurs comme les autres, n'a pas séduit. Il « n'emballe pas les paysans » commente l'AFP. Malgré l'heure matinale, le candidat sortant a quand même goûté « la charcuterie, les fromages, le reblochon ».

Incroyable !

C'est un spectacle
Au Salon, une caméra de BFM-TV surprit le Monarque répondre à une question de journaliste à propos de François Hollande qui « se gargarise » de participer également au Salon. Se gargarise ? Oui, l'expression fut utilisée par la journaliste, Valérie Astruc, accrédité à l'Elysée par France 2.

Sarkozy: Il doit avoir bien des choses à se faire pardonner ! Ben j'sais pas, c'est une drôle d'idée... On vient au Salon de l'Agriculture...Moi j'y vais pour rencontrer des gens et entendre ce qu'on a à me dire... Si c'est uniquement pour faire 10 heures... Bon... Il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Madame Joly...
La journaliste: Avec les écologistes, c'est ça ?
Sarkozy: ... Et à mon avis, il faudra plus que 10 heures... Il faudra plus que 10 heures...

Les caméras le suivaient de stand en stand. Il fallait donner l'impression d'une foule. En fait de foule compacte, Nicolas Sarkozy était encombré de journalistes, de micros, de caméras et de gardes du corps. De temps à autre, ce troupeau volumineux butait sur de vrais gens, comme en témoigna la journaliste de l'AFP: « À côté du grand ring, la famille Gourmaud, venue du Morbihan, s'est retrouvée par hasard sur le passage du cortège. Un peu effarée par la masse de journalistes qui suit le président, la grand-mère emmène sa troupe dans les allées de traverse. »

Vers 10h30, il quitta les lieux. Il y avait assez d'images et de clichés.

Un peu plus tard, dimanche, il avait réuni sa proche équipe de campagne au Château de la Lanterne. Il paraît qu'il peaufine les dernières pages de son livre-confessions. Le précieux manuscrit est passé entre les mains d'Emmanuelle Mignon et de Jean Castex. Mais le candidat sortant « hésite » toujours.

A défaut de livre, on attend toujours son programme.

Ami sarkozyste, es-tu impatient ?
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MessageSujet: La récup !   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeMer 21 Mar - 7:04

MERCREDI 21 MARS 2012

Comment Sarkozy a récupéré le massacre de Toulouse
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Mardi devait être une journée de recueillement, de douleur partagée. Elle le fut. Mais la suspension de la campagne électorale prétendument demandée par le candidat sortant fut de courte durée.
« Face à la tragédie nationale que nous vivons, je suspends ma participation à la campagne présidentielle au moins jusqu'à mercredi.»
Cette déclaration était un tweet de Nicolas Sarkozy. L'équipe de campagne nous avait prévenu. Quand il était signé NS, cela signifiait qu'il était de Nicolas Sarkozy lui-même.

Celui-là était signé NS.

Sarkozy se suspend, ou bien ?
Jean-Luc Mélenchon a exigé le droit à continuer à faire campagne. Il avait bien raison. Ne pouvait-on pas parler de retraites, salaires, précarité ou finances ? François Bayrou, dès lundi soir, s'est exprimé sur la violence du pays. Il avait bien raison. Ne pouvait-on pas parler de l'augmentation de l'insécurité ? François Hollande avait annulé un gros meeting et sa participation au « fun-washing » du Grand Journal de Canal+. C'était indispensable. Ne pouvait-on pas montrer de la simple émotion, une légitime solidarité avec toutes les communautés ?

Nicolas Sarkozy, lui, avait choisi de suspendre sa campagne. C'était son droit. Mardi, ses proches ont même laissé entendre qu'il prolongerait son interruption de campagne tant que le tueur ne serait pas arrêté. On croyait rêver. Certains ont cru, à tort, qu'il s'imposait deux ou trois jours de recueillement solidaire et presque solitaire. Il n'en fut rien. Bien au contraire.

Nicolas Sarkozy voulait simplement que l'on s'abstienne de parler de son bilan et de son projet. Et il pu se montrer matin, midi et soir sur toutes les antennes, toutes les radios, devant tous les photographes. L'homme qui clamait l'indispensable retenue ne se l'appliquait pas, bien au contraire.

Il y eut d'abord cette annonce, à Toulouse, lundi après-midi depuis les lieux du drame, qu'une minute de silence serait imposée à 11 heures du matin dans tous les établissements scolaires de France en hommage aux victimes. Pourquoi pas ? Mais ce n'était pas tout. Nous ne savions pas que le Monarque avait décidé d'emmener des caméras jusque dans la classe qu'il visiterait, le lendemain, à l'heure dite.

La video, bien sûr, fut postée sur Elysee.fr. C'était la première du jour. Sarkozy, sur le perron d'une école traumatisée, c'était normal. Dont acte.

Il y eut ensuite cette intervention depuis l'Elysée. Sarkozy était ému, il avait rencontré des proches des victimes du matin. Sarkozy sait être émouvant quand il est ému. Mais il perd alors systématiquement le contrôle de ses actes.

La video, bien sûr, fut postée sur Elysee.fr. C'était la seconde du jour. En avions-nous besoin ? Arno Klarsfeld, l'un des protégés de Nicolas Sarkozy depuis 2007, confia à la journaliste Nadège Puljak (AFP) « c'est la 1e fois depuis le Moyen Age qu'on tue des enfants juifs sur le sol français ». Il avait oublié que des soldats avaient aussi tué ces derniers jours.

Il y eut enfin la cérémonie religieuse de lundi soir dans une synagogue à Paris. Le candidat sortant était arrivé le dernier, et mais partit le premier. Là, c'était honteux. Les videos furent nombreuses, partout dans les médias.

Mardi matin, Sarkozy envoya Alain Juppé accompagner les cercueils des 4 tués de Toulouse jusqu'en Israël où ils seront inhumés.

Il fallait qu'il parle.
Nicolas Sarkozy se rendit dans un collège parisien du 4ème arrondissement. Il se faisait donc filmé pendant la minute de silence exigée. Dans la cour, les images étaient encore dgne. Dans une classe, Sarkozy dérapa devant des élèves. Les caméras étaient encore évidemment là: « ça s’est passé à Toulouse, dans une école confessionnelle, avec des enfants de famille juive, mais ça aurait pu se passer ici. Il y aurait pu avoir le même assassin. Ces enfants sont exactement comme vous. La victime n’y est pour rien (…). Ces enfants avaient trois ans, six ans et huit ans, et l'assassin s'est acharné sur une petite fille, il faut réfléchir à ça.» Nicolas Sarkozy savait-il qu'on ne parle pas comme cela, sans prévenir et sans filet, à des enfants ?

La video, bien sûr, fut postée sur Elysee.fr. C'était la troisième depuis 24 heures.

Puis, dans une classe de troisième, il y avait encore des caméras pour l'entendre dialoguer « à l'improviste » avec les élèves. La conversation fut tout aussi improbable. Un échange devant des journalistes et des caméras, encore une fois. Une convivialité indécente que Nicolas Sarkozy utilisait pour son seul profit électoral. Il donnait des leçons de police et de morale. Aux enfants présents, il livra ses maximes de vie, évidemment télévisées. Il ne pouvait se contenter d'un hommage simple et discret. Il fallait qu'il parle.
« Il faut qu'on soit très prudent tant qu'on ne l'a pas arrêté, il y a beaucoup de personnes qui sont à ses basques, on ne lui laissera pas une chance. Mais la République, ce n'est pas la vengeance, il faut qu'on l'arrête. Les grands criminels sont seuls, c'est un travail très difficile.

Ce qui me frappe beaucoup, c'est la froideur avec laquelle il exécute, il n'y a pas de colère, il y a de la violence froide.

En rentrant, je me suis dis : 'Qu'est-ce-que je vais leur dire à ces pauvres gens'. Parfois, il n'y a rien à dire, il y a à partager. La civilisation ne garantit pas de la barbarie de certains hommes. Y a-t-il forcément une réponse rationnelle à un déchaînement de cette nature barbare ? Malheureusement, tout ne s'explique pas. »
Dans l'après-midi de mardi, Nicolas Sarkozy s'est également rendu à l'aéroport de Roissy. Il était suivi par sa troupe médiatique. Il s'est recueilli devant les 4 cercueils, 3 enfants et un adulte tués la veille à Toulouse. C'était la France forte en action. A nouveau, il ne put s'empêcher de partager son émotion. Il se savait en campagne. En sortant de la salle de recueillement, il y avait un double micro et des spots opportunément installés pour qu'il puisse partager son émotion.

« Nous avons été impressionnés par le courage de cette mère de famille, qui reste avec sa fille et qui a vu, sous ses yeux (...), son mari et ses deux enfants, dans une flaque de sang. Que voulez-vous dire ? Ce grand-père qui a perdu dans la même minute son fils et ses deux petits-fils... Le directeur de l'école qui a vu à bout portant sa fille de 8 ans prendre une balle dans la tête... Qui peut accepter cela ? Personne.»

La video, bien sûr, fut postée sur Elysee.fr. C'était la quatrième du jour.

Mercredi, Nicolas Sarkozy ne pourra pas récupérer les funérailles des militaires tués par l'assassin dit de Toulouse. La quasi-totalité des candidats à la présidentielle ont annoncé leur présence.

Si cet homme-là, qui se prétend enfin président à quelque 32 jours d'un scrutin de renouvellement, avait eu quelque décence après l'ignoble, il serait fendu d'un bel hommage solennel puis d'un grand silence.

Un immense silence. Ou il aurait pu inviter tous les autres candidats à un hommage commun à la mémoire des victimes, enfants et adultes, civils et militaires.

Mais Nicolas Sarkozy faisait campagne. Nous pouvions donc tout lâcher. Un journaliste, Christophe Barbier, s'interrogea donc sur Europe 1 dans l'émission Des Clics et Des Claques. Il énuméra toutes les hypothèses qui pourraient bousculer cette campagne.

Autant de questions que nous pouvions poser au président sortant: qu'avait-il fait pour lutter contre l'insécurité depuis 2002 ? Le débat sur l'identité national de novembre 2009 avait-il servi à quelque chose ? Voulait-il relancer la polémique sur la viande halal ou casher ? Pourquoi avait-il décidé de renforcer le contingent français en Afghanistan alors qu'il avait promit le contraire ?
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MessageSujet: Très cher Shoppenhauer   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeVen 23 Mar - 16:06

Professeur à la Sorbonne nouvelle et directeur du Centre d'études sur les images et les sons médiatiques (Ceisme), François Jost dirige la revue Télévision (CNRS éditions). Spécialiste de l'espace médiatique, il regrette le traitement que les chaines d'information en continu ont fait des tueries de Toulouse et affirme que le «sarkozysme oratoire» emprunte beaucoup à un livre de Schopenhauer publié en 1864. Entretien.

Depuis plusieurs jours, le feuilleton des tueries de Toulouse et de Montauban sature l'espace médiatique et particulièrement cathodique. Comment analysez-vous le traitement qu'en font les chaines d'information en continu?

C'est une négation de l'information. Quand on donne la parole en direct à des journalistes sur le terrain pour qu'ils disent: «Il ne se passe rien, je vous tiens au courant dès qu'il se passe quelque chose», cela en dit beaucoup sur cette dérive. Ces derniers jours, les chaîne d'info en continu en ont fait un maximum, car elles ont bien compris que l'information ne suffit pas pour garder les gens devant leur postes et qu'elle ont donc besoin d'événements.

A qui cette événementialisation de l'information profite-t-elle le plus?

Dans l'affaire de Toulouse, très largement à Nicolas Sarkozy car il a été appelé à s'exprimer régulièrement et officiellement comme président de la République. Ces derniers jours, les chaines d'info ont été le théâtre d'une sorte de feuilleton à suspense avec le plus souvent des écrans où il ne se passait rien, chacun attendant devant sa télévision un dénouement qui s'est fait loin des caméras. Il y a une édition tous les quarts d'heure, mais il n'y a pas des infos tous les quarts d'heure, il leur a donc fallu meubler et meubler encore en attendant une éventuelle nouveauté sur laquelle embrayer. Nicolas Sarkozy est le candidat qui répond le mieux aux demandes de ce système.

On connaît aussi ses qualités de débatteur. Dans ce domaine, comme vous avez écrit récemment que L'art d'avoir toujours raison publié en 1864 par Arthur Schopenhauer se révèle un inattendu bréviaire de la joute oratoire sarkozyenne...

Les journalistes disent beaucoup que les débats électoraux doivent être des affrontements sur le fond, censés aider à la manifestation de la vérité. Ce que dit Schopenhauer, c'est que le débat est d'abord l'art d'avoir raison, la «dialectique éristique», l'art de l'emporter sur son adversaire. Il montre la dimension cynique du débat et liste 38 «stratagèmes» qui permettent de remporter la bataille aux yeux de ceux qui l'observent et qui ont du coup une responsabilité. Nous sommes aussi coupables que les politiques de faire du débat une bataille qui n'a rien de constructif. Dans l'émission de Laurent Ruquier, quand les snipers font face à des politiques, on est en plein dans cette problématique de la joute.

Les émissions plus didactiques ont d'ailleurs des audiences plus faibles...

La participation des différents candidats à l'émission Capital sur M6, dans laquelle ils ont eu l'occasion d'exposer plus posément et plus en détails leurs mesures en matière économique, n'a effectivement pas donné de bonnes audiences. C'est aussi à nous, téléspectateurs, de nous interroger.

Quels sont ces «stratagèmes» identifiés par Schopenhauer pour prendre le dessus sur son adversaire?

Il y en a d'assez complexes. Mais, parmi les plus simples, on a celui qui consiste à marteler avec mauvaise foi qu'on ne comprend pas ce que dit son interlocuteur. Nicolas Sarkozy le fait souvent et Jean-François Copé a utilisé systématiquement cette stratégie lors de son débat face à François Hollande dans Des paroles et des actes sur France 2.


Hollande-Copé Des paroles et des actes par warrant

Mettre son adversaire en colère, comme Nicolas Sarkozy a réussi à le faire avec Ségolène Royal lors du débat d'entre-deux tours en 2007, fait-il partie des stratagèmes de Schopenhauer ?



Débat Royal-sarkozy : la colère de Royal Vidéo LCIWAT sélectionnée dans Actualité


Oui, le stratagème numéro 8 consiste à «mettre l'adversaire en colère, car dans sa fureur il est hors d'état de porter un jugement correct et de percevoir son intérêt. On le met en colère étant ouvertement injuste envers lui, en le provoquant et, d'une façon générale, en faisant preuve d'impudence». Et le numéro 27 est dans la même veine: «Si un argument met inopinément l'adversaire en colère, il faut s'efforcer de pousser cet argument encore plus loin: non seulement parce qu'il est bon de le mettre en colère, mais parce qu'on peut supposer que l'on a touché le point faible de son raisonnement.» C'est ce que Jean-François Copé a tenté de faire, sans y parvenir, avec François Hollande sur la question du nucléaire.

Y'a-t-il un stratagème ultime?

Oui, c'est l'insulte, une stratégie adoptée encore récemment par Nicolas Sarkozy quand il a affirmé que François Hollande mentait «matin, midi et soir». L'objectif est une fois de plus de gagner la bataille aux yeux de l'opinion, quitte à faire preuve de la plus grande mauvaise foi. Et si cela permet en plus de pousser son adversaire à la faute, c'est encore plus efficace. Selon Schopenhauer, «si l'on s'aperçoit que l'adversaire est supérieur et que l'on ne va pas gagner, il faut tenir des propos blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l'objet de la querelle (puisqu'on a perdu la partie) pour passer à l'adversaire, et à l'attaquer d'une manière ou d'une autre dans ce qu'il est.»

Quand le patron de l'UMP Jean-François Copé attaque François Hollande en affirmant que ce n'est pas avec la police de proximité que Mohamed Merah aurait été stoppé, cette accusation de laxisme et d'angélisme répond-elle à cette même stratégie ?

Cela correspond plutôt à tirer de fausses conséquences d'un fait pour piéger l'adversaire (le stratagème 24). Mais cette stratégie est dangereuse car, ce faisant, Copé repolitise immédiatement cette affaire et prend le risque de se voir rétorquer que la sécurité dans ce pays est depuis dix ans l'affaire de Nicolas Sarkozy et de l'UMP. D'autant, qu'au fond, on peut se dire que c'est d'abord la police qui a bien fait son travail. Je ne vois pas bien en quoi celui-ci aurait été différent avec quelqu'un d'autre à la tête de l'Etat. Dire l'inverse, c'est comme affirmer que lorsqu'un professeur a un prix Nobel, c'est grâce à l'action du ministre de l'Education nationale.

Ces stratégies sont-elle l'exclusive du sarkozysme ou en retrouve-t-on l'usage chez d'autres responsables politiques?

Celle consistant à couper la parole à l'adversaire pour l'empêcher de parler est malheureusement très largement partagée par la classe politique. Mais le sarkozysme oratoire, version Sarkozy ou Copé, est l'expression la plus aboutie de ces stratagèmes.

===> Ce n'est pas la première fois qu'un lien est fait entre Nicolas Sarkozy et Arthur Schoppenhauer. En février 2008, le philosophe Michel Onfray évoquait «La tyrannie du vouloir» chère au penseur allemand pour analyser l'exercice du pouvoir version Sarkozy.



841 LA TYRANNIE DU VOULOIR OU SARKOZY-SCHOPENHAUER par latelelibre
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MessageSujet: Toulouse: le grand échec de Sarkozy   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeVen 23 Mar - 16:12

VENDREDI 23 MARS 2012

Toulouse: le grand échec de Sarkozy
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Il est arrivé face caméra, franchissant deux portes avant de parvenir à son estrade. Il marchait comme un cow-boy, mais sans le colt à la ceinture. Le teint était toujours un peu gris. A 13h à l'Elysée, Nicolas Sarkozy terminait sa séquence présidentielle, entamée lundi pour cause d'attentat, par la promesse d'une énième loi, cette fois-ci contre les sites ou stages d'endoctrinement. Voulait-il que l'on croit que trois enfants et quatre adultes avaient été exécutés ces dix derniers jours parce que le Net est mal surveillé ?

Le même jour, le conseil constitutionnel censurait son fichier des gens honnêtes. Ficher plus pour surveiller moins et rater tout ? Telle semblait être la doxa implicite du Monarque. Car qui pouvait être satisfait de l'épilogue du drame de Toulouse ?

Le drame questionne la compétence de Nicolas Sarkozy
Nous l'écrivions hier. Chaque jour qui passe ajoute au questionnement. Comment la DCRI a-t-elle raté Mohamed Merah ? Il était surveillé par la DCRI depuis ses « stages » islamistes en Afghanistan et au Pakistan. Une plainte avait été déposée contre lui il y a 18 mois, après qu'il ait violemment tenté d'embrigader un adolescent. Il aurait même été identifié avant la tuerie de lundi matin. Les Etats-Unis l'avaient interdit de vol, car soupçonné de terrorisme. Mais pas en France. Interrogé mercredi, Claude Guéant bafouilla qu'il n'avait eu aucun indice d'un passage à l'acte.
L'opération elle-même est un échec.
L'intervention, mercredi vers 3h du matin, a été mal conçue, expliqua Jean-Dominique Merchet sur son blog: curieuse « manière de pénétrer dans l'appartement, mercredi à 3 heures du matin » , absence de renseignement fiable, intervention trop longue, interpellation à domicile plutôt qu'à l'extérieur, la charge était rude. Le RAID avait pour consigne « de tout faire pour l'interpeller vivant », rappela le procureur de Paris. « Tout a été fait pour livrer le tueur à la justice » compléta Nicolas Sarkozy vers 13h. En vain. Merah a été tué. Deviendra-t-il martyr ?


Nicolas Sarkozy a raté un moment d'union sacrée.
La cérémonie d'hommage aux militaires tués, dans la caserne de Montauban a failli être ce moment d'union nationale et de recueillement collectif. Mais depuis lundi, toute la séquence a été ratée. Sarkozy en est le premier responsable. Lundi après-midi, il avait promis de suspendre sa campagne, mais il s'est trop montré, il fallait qu'il parle. Il en avait oublié d'appeler les proches des soldats tués. Pire, ses sbires ont refusé aux autres candidats tout droit à l'hommage ou à la déclaration. D'abord sur Internet (Twitter, facebook, etc) puis par le biais de communiqués de presse ou d'interview, des proches du Monarque ont violemment ciblé François Hollande et les autres candidats. Même à l'UMP certains furent choqués. Le pire fut encore atteint jeudi quand quelques militants de la Web-campagne de Sarkozy propagèrent sur le Web une photo de François Hollande entouré de maghrébins et affirmer que ces derniers étaient des terroristes. La démarche était immonde.

Jeudi, le Monarque à nouveau candidat annonçait une nouvelle loi, et contre internet. Sa boulimie règlementaire l'avait repris. On retrouvait le candidat sécuritaire prêt à surfer sur chaque fait divers. Dimanche, il avait promis de supprimer deux règlements s'il en créait un nouveau. Quelle loi sécuritaire allait-il supprimer ? Pour l'heure, il annonça deux mesures encore très imprécises et sans doute ridicules, des sanctions pénales contre les consultations régulières de sites dangereux (« Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites qui font l’apologie du terrorisme ou qui appelle à la haine et à la violence sera punie pénalement »), et contre les stages d'endoctrinement à l'étranger (« Toute personne qui se rendra à l’étranger pour suivre des travaux d’endoctrinement à des idéologies sera punie pénalement »). Il réclama à son Garde des Sceaux « une réflexion approfondie sur la propagation de ces idéologies en milieu carcéral ». Et il garantit que « la propagation d’idéologies extrémistes sera réprimée avec des moyens déjà présents dans le code pénal ». Sans rire, il voulait encore garantir.

L'intervention présidentielle fut courte et ridicule. Interdire la fréquentation de sites Web soulevait bien des questions pratiques. A ce rythme là, Sarkozy allait nous pondre une loi contre les jeux video.

Jeudi, le candidat sortant put enfin amalgamer tout ce qu'il prétendait éviter.
Quatre heures après son intervention télévisée à l'Elysée, il était en meeting à Strasbourg. Il pouvait se lâcher, sans crainte ni calme. Finalement, cette triste séquence toulousaine n'était qu'une parenthèse.« Ces crimes ne sont pas les crimes d'un fou parce qu'un fou est irresponsable. Ces crimes sont ceux d'un monstre et d'un fanatique. » Quelle idée ! La France forte proclamée à longueur de discours était finalement bien faible. Quelques experts tentaient d'expliquer sur les chaînes d'info pourquoi le RAID n'avait pas su arrêter cet homme seul et sans otage. Personne n'osait aborder la question du bilan.

Encore une fois, Nicolas Sarkozy a cherché à masquer son incompétence.
1. Sarkozy a supprimé environ 10.000 postes dans la police et la gendarmerie depuis 2007.
2. Pire, la DCRI elle-même a été frappée par les réductions, en application de la révision générale des politiques publiques (RGPP). En 2010, le député Diefenbacher notait dans son rapport à l'Assemblée nationale sur le sujet: « En effet, le 15 janvier 2009, la DCRI se voyait notifier une déflation quadriennale de 400 personnels, soit 12 % de ses effectifs, de manière à atteindre 2 922 équivalents temps plein travaillé au 31 décembre 2011».
3. Sarkozy s'indigna de l'endoctrinement dans les prisons. Qui n'a rien fait contre la surpopulation carcérale depuis 2007 ? Qui a préféré la multiplication des fichiers mais la réduction des moyens ? La multiplication des lois mais la diminution des effectifs ?
4. Nicolas Sarkozy voulait ficher tout le monde, même les gens honnêtes, mais avec moins d'agents. Une double erreur: ça ne sert à rien, mais ça permet tout. Pire, même sur le fichage, il se révèle incompétent: le conseil constitutionnel a censuré ce jeudi son fichier des honnêtes gens, justement au motif que son objet est trop large et sans contrôle.
5. Pourrait-on enfin se demander ce que faisions en Afghanistan ? Et dresser le bilan des coups de menton atlantistes de notre Monarque ? La France de Chirac, quoiqu'immobile, avait le sens de la diplomatie. La Sarkofrance a tout ruiné.

« La France vient de traverser une épreuve » résuma Nicolas le président. Non, Nicolas le candidat commençait son épreuve.

Ami sarkozyste, reste avec nous.


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MessageSujet: le show fut énorme, grossier et dangereux.    Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeVen 23 Mar - 16:13

EUDI 22 MARS 2012

Toulouse: Sarkozy, de la com' à l'enquête
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Marine Le Pen était la première, mercredi matin, pour commenter. L'auteur présumé des assassinats de Montauban et Toulouse avait été identifié. Quelque 200 policiers et agents du RAID l'avaient cerné à 3h10 du matin, dans son appartement, dans un quartier résidentiel de Toulouse.

La France était soulagée, mais le Sarko-show pouvait reprendre. Nicolas Sarkozy avait pourtant prouvé, et depuis longtemps, son inefficacité contre l'insécurité.

Mais le show fut énorme, grossier et dangereux.

Sarkoshow
C'était un spectacle. Un show présidentiel inédit qui se déroulait sous nos yeux. Après le Président-protecteur, multi-ému et multi-filmé toute la journée de mardi, voici le Président-dans-l'action ce mercredi. A près de 20 ans d'intervalle, Nicolas Sarkozy nous refaisait le coup de Human Bomb. Le grand cirque médiatique en plein drame.

Au fil d'une matinée éprouvante mais immobile, le spectacle se partageait entre l'Elysée et les abords de la rue toulousaine où le forcené était retranché, entre un Nicolas Sarkozy qui jouait au président calme et rassembleur, et un Claude Guéant qui jouait au Jack Bauer sextagénaire. Le premier « avait été réveillé » par le second dès le déclenchement des opérations. Lundi, Sarkozy avait promis: « Tous les moyens seront mis en œuvre pour arrêter ce criminel » . Mercredi, Guéant l'avait fait. « Guéant a bien travaillé » a commentév Sarkozy lors du Conseil des Ministres. C'était leur moment à tous les deux.

Dans l'après-midi, le journaliste Arnaud Leparmentier du Monde confirmait que la récupération était l'oeuvre depuis lundi: à l'Elysée, « certains conseillers ont gambergé dès lundi sur l'avantage qu'il y aurait à ce que le tueur soit de la mouvance islamiste .» Et Renaud Revel, pour l'Express, ajoutait: « cette journée du 21 mars restera, sur le plan de la communication de Nicolas Sarkozy, une date clé, tant l’Elysée et l’entourage du candidat ont orchestré, avec minutie, chacune de ses apparitions médiatiques, ne laissant à ses opposants, devenus inaudibles, qu’un très faible espace ».

Journalistes abreuvés
Toute la matinée, Claude Guéant abreuva les journalistes d'informations. Ils étaient nombreux et impatients. Quand ce n'était pas lui, les conseillers de la présidence prenaient le relais. Ils avaient de la chance, le forcené se confiait facilement. Mais au lieu de garder ces informations pour la suite de l'enquête, Guéant et l'entourage de Nicolas Sarkozy ne cessèrent, toute la journée durant, de les communiquer à la presse. D'abord il s'agissait de transformer quelques journalistes politiques reconvertis en chroniqueurs judiciaires. Ensuite, il fallait inonder les rédactions de nouvelles sur le sujet du jour. Et le résultat fut à la hauteur, immonde et sans recul. Jugez plutôt.

« Nous pouvons l'appeler coupable présumé, monsieur le procureur ?» demanda Guéant en direct devant de nombreux journalistes, mercredi vers 9h. Le procureur acquiesçait. Le « coupable présumé », donc, avait 24 puis 23 ans, était Français, d'origine algérienne. Il se réclamait salafiste et affilié à Al Qaïda. Pire, il était coupable de plusieurs délits et même emprisonné en France à plusieurs reprises. Il avait même posté des videos de ses crimes sur Internet. Pour le story-telling sarkozyen, le coupable était presque trop parfait: un Français d'origine étrangère, ancien délinquant de droit commun devenu islamiste radical.

Sur les chaînes d'information, on l'appela donc « tueur présumé», « coupable présumé », « forcené » ou « suspect » pour le reste de la journée. Il s'appelait Mohamed. Même son nom de famille fut lâché aux médias un peu avant 10h.

Claude Guéant était partout, et même présent, apprit-on, lors du visionnage des bandes de video-surveillance de l'école juive. On nous confia tous les détails. Le suspect avait été débusqué grâce à l'adresse IP de l'ordinateur de son frère, également interpellé ce matin. Pour son premier meurtre, il avait donné rendez-vous à sa future victime en prétextant vouloir vendre un scooter.

Vers 10h45, Claude Guéant livra une conférence de presse depuis Toulouse. Il confirma les propos du suspect aux membres du RAID, sur son parcours, ses motivations, et ses intentions. Il ajouta que Mohamed avait « d'autres objectifs pour aujourd'hui ».

La manipulation
Vers 11h, ce fut au tour de Nicolas Sarkozy de parler, pour la cinquième fois en 24 heures aux Français qu'il avait rencontré en urgence les représentants des communautés juives et musulmanes. Il voulait éviter tout amalgame. Il avait raison. « Nous ne devons céder ni à l'amalgame, ni à la vengeance.»

A quel amalgame pensait-il ? Que ne l'a-t-il fait depuis 5 ans ! Depuis 2009 et son sinistre débat sur l'identité nationale, tous les amalgames avaient été permis, encouragés, propagés par les ténors de Sarkofrance: rappelez-vous Claude Guéant et ses amalgames en tous genres. Du halal aux Français qui ne se sentent plus chez eux, des civilisations différentes à la déchéance de nationalité. Tout est passé, tout est venu dans la bouche du ministre de l'intérieur.

Vers 14h30, une rumeur, rapidement démentie, affole les médias et la Toile. Mohammed aurait été arrêté. A 14h34, Nicolas Sarkozy arrivait sur les lieux où était retranché le suspect, expliqua l'AFP. Quel président serait suffisamment irresponsable pour se faire filmer à portée de tir de fusil d'un terroriste ? Mais Guéant dément l'arrestation auprès d'Arnaud Leparmentier. Le procureur prévient que Mohamed s'était encore confié. Il aurait projeté trois autres meurtres à Toulouse, un soldat et deux policiers. Nous l'avions échappé bel.

Le feuilleton continue.

Copé saborde Sarko
Plus tard, à Montauban, Nicolas Sarkozy prononça l'homélie funèbre des 3 soldats français tués, tandis qu'Alain Juppé s'exprimait aux funérailles des 3 enfants et de l'enseignant franco-israélien rapatriés dans la nuit. A Montauban, dans la caserne du 17ème régiment de Parachutistes, le Monarque a serré la main des 5 autres candidats présents sur les lieux. C'était curieux. Il eu le ton nécessairement grave: « Ces soldats étaient nos soldats. Ces enfants étaient nos enfants. Cet homme voulait mettre la République à genoux. La République n’a pas faibli. La France rassemblée a donné ces derniers jours une magnifique image d’unité. Cet homme n’est pas parvenu à fracturer notre unité. »


Sarkozy, malheureusement, ne maîtrisait pas ses troupes. On pouvait se demander si Jean-François Copé, à l'oeuvre contre François Hollande dès mercredi, n'oeuvrait pas contre son prétendu candidat. Quand d'autres candidats témoignèrent de leur solidarité avec les proches des victimes, la réaction de quelques UMPistes, sur Twitter puis sur les grands médias, dérapa à nouveau rapidement dans l'outrance.

Il y eut Valérie Rosso-Debord, la jeune députée et déléguée de l'UMP. Elle ne supporta pas entendre François Hollande s'exprimer sur la tragédie. Son communiqué de presse, mercredi, en pleine cérémonie en hommage aux 3 soldats tués à Montauban, fut indigne et indigna: « Alors que la communauté nationale est endeuillée et que chacun mesure la nécessité de l'union nationale face à ces événements, deux candidats, François Hollande et Marine Le Pen, tentent d'instrumentaliser à leur petit profit politicien ce drame ».

Il y eut aussi Sébastien Huygues, un autre proche de Jean-François Copé, qui compléta la salve, en accusant Hollande de profiter «de ces occasions pour retomber dans la politique politicienne et l'instrumentalisation des événements en cours, en fustigeant le traitement de la délinquance, la non-exécution des peines ou la récidive».

Il y eut aussi Ivan Rioufol, l'éditorialiste du Figaro, porte-parole autoproclamé de la majorité silencieuse. Lui n'hésita pas. Il accusa Bayrou, SOS Racisme, Corine Lepage et on-sait-qui d'être « les premiers responsables de cette tragédie qui était à redouter face à l'ampleur prise dans certaines cités par le repliement salafiste ». Le lendemain, le Figaro qui l'héberge ne disait pas autre chose dans son éditorial.

Il y eut enfin Jean-François Copé lui-même, en fin de journée au Figaro.fr pour un entretien publié le lendemain. Il accusa d'abord la gauche d'indulgence coupable (« Ce drame renforce notre totale détermination à continuer à lutter par tous les moyens contre la menace terroriste, mais aussi contre toutes les formes de fondamentalisme et d'intégrisme dont, malheureusement, certains au PS et chez les Verts ont si souvent nié la dangerosité » ). On croyait rêver. Qui gouvernait depuis 10 ans ?

Les doutes sur l'enquête
Nombreux furent les commentateurs à prédire que cette séquence serait formidable pour la campagne de Sarkozy. Et pourtant... faillait-il rappeler son bilan en matière de lutte contre l'insécurité ? Sans doute.

1. L'efficacité des services de renseignement sera inévitablement questionnée. Ils suivaient le suspect depuis qu'il s'était rendu en Afghanistan et au Pakistan. Pourtant, il fut capable de s'équiper en armes de guerre. Quand le RAID voulut intervenir à son domicile, deux policiers furent blessés. Et un véhicule chargé d'armement fut trouvé dans la rue.

Comment un ex-djihadiste espionné par les services secrets « de la 5ème économie du monde » peut-il s'équiper en armes lourdes ?

2. Nicolas Sarkozy a tardé à « suspendre » sa campagne. Quand trois soldats furent tués, les 11 et 15 mars dernier, Nicolas Sarkozy ne s'est autorisé aucun break, tout juste un communiqué.

Pourquoi ?

3. Pourquoi donc le dispositif policier fut-il aussi important ce mercredi ? La question était posée par un ancien du RAID. « Quand on pénètre à l'intérieur d'un appartement, il y a toujours un risque que ça merde. Il faut que ça aille très, très vite, et on part avec un handicap de départ: le suspect connaît les lieux, pas nous. (...) La meilleure solution, c’est plutôt la souricière. On attend qu'il sorte, et on le tope dans la rue, à l'extérieur.»


Qui a demandé cette intervention en nombre et si publique ?

4. Mercredi soir, peut-être le coup de grâce. Un journaliste du Canard Enchainé confie que Mohamed Merah avait été identifié dès le premier meurtre, le 11mars dernier.
« Ce matin, une source de la police judiciaire (PJ) m'a assuré que la PJ avait saisi les adresses IP des quelque 600 personnes s'étant connectées sur leboncoin.fr sur l'annonce du premier militaire abattu le 11 mars. Le nom du suspect (Mohamed Merah) y figurait. Or, il était inscrit sur le ficher du Stic (système de traitement des infractions constatées) entre 16 et 18 fois pour des faits mineurs. Ce qui est énorme. A cela s'ajoute le fait qu'il était également inscrit sur Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et des intérêts nationaux), le fichier de la DCRI.»
Lundi après-midi, Nicolas Sarkozy savait-il que Mohamed Merah était identifié ?


Ami sarkozyste, je résume: le terroriste s'appelle Mohamed, Copé a peur que Sarko gagne. Sarko est agacé que Hollande reste zen. Le DCRI savait tout.

Ami sarkozyste, reste avec nous.

Le spectacle ne fait que commencer.
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MessageSujet: Réécrire l'histoire une spécialité du régime !   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeDim 25 Mar - 9:58

DIMANCHE 25 MARS 2012

Merah est mort, Sarkozy parle à Strasbourg.
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C'était le premier discours officiel du candidat sortant après la tragédie de Toulouse, jeudi soir, à Strasbourg. Le cadavre de Mohamed Merah avait été transféré pour autopsie à Paris. Sarkozy avait lâché son costume de président pour reprendre celui de candidat.

A Strasbourg, Nicolas Sarkozy faisait son show.

L'introduction fut sans détour: « Un assassin a voulu selon ses propres mots « mettre la France à genoux » en semant la haine et la terreur, il a été mis hors d’état de nuire. »

Instrumentalisation maximale
En résumé, Sarkozy développe un argument en trois temps: Mohamed Merah a attaqué la France (« La France aujourd’hui est meurtrie, elle est meurtrie au plus profond d’elle-même par ces crimes odieux perpétrés contre des enfants et contre des soldats désarmés.») , il a menacé nos valeurs (« Ce sont les valeurs de la France qui ont été niées, ce sont les principes de la République qui ont été bafoués »), nous devions être forts car la France est un phare pour l'humanité.
« Ces événements tragiques ont endeuillé la France mais ils nous rappellent ces événements que nous sommes forts lorsque nous sommes unis autour de nos valeurs, que nous sommes faibles quand nous oublions nos valeurs.»
L'instrumentalisation fut maximale quand il se plut à décrire Mohamed Merah: « chercher une explication au geste de ce fanatique, de ce monstre, laisser entrevoir la moindre compréhension à son égard ou, pire, lui chercher la plus petite excuse serait une faute morale impardonnable.»

L'instrumentalisation se poursuivit quand il tacle celles et ceux qui s'interrogèrent sur le contexte de ces attentats. « Non, la France n’est pas coupable, non, il n’y a pas en France un climat qui puisse expliquer ces crimes parce que ces crimes sont inexplicables et inexcusables ! » L'affirmation était un peu courte. Elle contredisait même l'argument sarkozyen largement relayé depuis mercredi sur le danger communautaire. Alors, que fallait-il comprendre ? La France est-elle un pays paisible soudainement attaqué par un malade mental isolé ? Ou souffre-t-elle de tensions communautaires ?

Evidemment, ce jeudi soir à Strasbourg, il n'était pas question pour Sarkozy de s'interroger sur la diplomatie française. L'échec de l'opération afghane depuis qu'il l'a renforcée en 2008 interroge. L'attitude pro-atlantiste du gouvernement français depuis 2007 également. Un moment, Sarkozy eut raison: « ce crime ne sert aucune cause, aucune cause politique, aucune cause religieuse, aucune cause humaine, ce crime abîme toutes les causes. Ce crime doit être regardé pour ce qu’il est, un acte inacceptable pour la conscience, pour la civilisation et pour la société.»

Ah... les valeurs !

A Strasbourg, Sarkozy a promis de ne jamais transiger sur les valeurs. Tout y passa, c'était chic et grandiose, mais quand il était faux et amnésique. Oubliés la chasse aux Roms qui provoqua une indignation planétaire, le soutien affiché aux dictateurs jugées utiles (Bachar el-Assad en 2008-2010, le colonel Kadhafi et ses contrats troubles en 2005-2009; etc), la multiplication des lois de surveillance (visiblement inefficaces) qui inquiètent jusqu'à l'ONU. Oublié le débat sur l'identité nationale de l'hiver 2009/2010, la traque des sans-papiers jusque dans les écoles. La liste est longue et mériterait un billet.

Parfois, sa profession de foi sonnait comme un aveu d'échec sur son propre quinquennat, comme lorsqu'il évoquait les « pompiers auxquels dans certains quartiers on ose jeter des pierres, nous ferons respecter les institutions de la République ».

L'instrumentalisation continuait quand il rappela ses mesures du jour contre le terrorisme, deux machins inapplicables et décidés à chaud et sans analyse. Surtout, il mentit: « Désormais, toute personne se rendant à l’étranger pour y suivre des travaux d’endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme sera punie pénalement d’une peine de prison ! » Il abusa d'un « désormais », comme si ses annonces précipitées de la veille étaient déjà réalité.

C'était faux. Ces annonces n'étaient que des promesses, puisque le Parlement est vacant jusqu'à son renouvellement en juin prochain. Une journaliste du Parisien confia, le lendemain sur TWitter, que le Monarque avait un temps pensé à convoquer le Parlement avant le 6 mai pour mieux « coincer » la gauche. Quel manque de respect pour la démocratie ! Nous sommes en pleine campagne, c'était justement le moment des promesses et des programmes. Pourquoi jouer avec les institutions - et notamment les privilèges de la fonctions présidentielles - pour fausser la compétition électorale ?

Vive de Gaulle !
Chaque année, il se rend au plateau des Glières, dans le Vercors. Il fallait bien que cela serve. A Strasbourg ce jeudi, Nicolas Sarkozy avait besoin d'invoquer de Gaulle. « Mes Chers Amis, en 1947, ici à Strasbourg, Cher Philippe Richert, Chers Amis, le général de Gaulle disait aux Français : "nous nous trouvons désormais dans un univers entièrement différent de celui où notre pays avait vécu pendant des siècles" » Il fallait récupérer ce qui pouvait être récupérer.

Sarkozy voulait ressembler à de Gaulle. Ses exemples étaient spéciaux et spécieux. « La France a des responsabilités particulières en Europe et dans le monde, elle a assumé ses responsabilités la France lors de la conférence de Copenhague sur le climat.» Copenhague ? Le sommet fut un fiasco. Un vrai fiasco. Des mois de préparations et de mise en scène médiatique, avec Jean-Louis Borloo en tête, pour .... rien. Un peu plus tard, il ré-invoqua de Gaulle. « Souvenez-vous, le général de Gaulle ! » cria-t-il, avant de citer le sauveur de la France libre: « si nous n’étions pas le peuple français, nous pourrions reculer devant la tâche » . Il devait récupérer: « mais, mes Chers Amis, nous sommes le peuple de France, nous ne reculerons pas devant cette tâche ! »

Ses responsabilités, la France « les assumées la France lorsqu’elle s’est interposé au nom de l’Europe dans le conflit où la Géorgie était menacée de disparaitre. » Fallait-il rire ou pleurer ? La Géorgie a été démantelée.

Responsable... ou irresponsable ?
La France aurait aussi assumé ses responsabilités «quand elle a répondu en Côte d’Ivoire à la demande des Nations Unies pour mettre un terme à un déni honteux de démocratie. » Dont acte. Sarkozy avait raison. Il avait tort sur l'ensemble de sa politique françafricaine.
Evidemment, Sarkozy avait besoin de revendiquer sa guerre en Libye, sa seule victoire, une rédemption. Elle devait faire oublier tout le reste. Y compris les sales contrats de livraison de système d'espionnage conclus par Sarkozy avec Kadhafi quand il était ministre de l'intérieur.

Sarkozy, ce jeudi, avait même pu dénoncer « un régime syrien qui assassine honteusement son peuple innocent victime d’un dictateur sans scrupule ». En décembre 2010, le ministre Mitterrand guidait le couple El-Assad dans de riches musées parisiens. C'était il y a 14 mois.

Après de Gaulle, Sarkozy se confondait avec la France. Il débloquait sans doute. Nul ne savait. Ainsi, « C’est la France qui a exigé des Etats-Unis d’Amérique la création du G20, instrument indispensable au rétablissement de la confiance ! ». Barack Obama en est tout retourné.

Sarko, Super-Dupont
« C’est la France qui a réclamé la réforme de la finance mondiale qui nous a amenés au bord du gouffre, la lutte contre les paradis fiscaux, la taxe sur les transactions financières, la lutte contre la spéculation sur les marchés des matières premières et l’avenir de notre agriculture. » La Sarkofrance a réclamé. Sarkozy est toujours très bon pour ce genre de réclamations. Rien ne fut fait.

Ce n'était pas tout. La fin du discours approchait et Sarkozy s'envolait vers d'improbables cieux narcissiques. « C’est la France, mes Chers Compatriotes, mes Chers Amis, qui a entraîné toute l’Europe dans le soutien à la Grèce menacée de faillite ». On se pinçait. Le gars nous prenait pour des cons. Pardonnez l'expression.

Un moment, nous avons cru à un éclair de lucidité: « Au nom de la stabilité, nous avons toléré des régimes qui n’avaient rien à voir avec les valeurs qui étaient les nôtres ! » Que nenni ! Sarkozy pensait à l'Union soviétique, disparu voici 20 ans ! Le gars était Hibernatus.
« Au nom de la stabilité, nous avons accepté pendant des décennies que presque 100 millions d’Européens ne bénéficient pas de la liberté, la liberté pour nous, la dictature pour eux au nom de la stabilité. »

Réécrire l'histoire
Il y eut cette phrase, un truc incroyable: « Avec les printemps arabes, la France a senti que sa place ne pouvait être qu’aux côtés des peuples, des peuples qui voulaient se libérer ». On se souvenait pourtant de la ministre Alliot-Marie en voyage touristique en pleine révolution tunisienne. Ou des vacances d'Etat de François Fillon en Egypte pendant cet autre printemps. On se souvient de la livraison de grenades lacrymogènes au régime de Ben Ali, quelques 4 jours avant la chute du régime.

Mais attention, pour ces nouvelles démocraties, Sarkozy sera vigilant, et davantage qu'avec les autocraties d'il y a un an: « Mais avec la même franchise je veux dire à ces nouveaux régimes que nous avons soutenus et que nous aiderons que pour nous le respect des minorités ça ne se discute pas, le respect des libertés religieuses y compris pour les chrétiens d’Orient ça ne se discute pas ! Les droits de l’homme et les droits de la femme ça ne se discute pas ! » Tolérant avec Ben Ali, inflexible avec la jeune démocratie tunisienne, il est comme ça Sarkozy. Il a changé.

Pour ce monde nouveau, Sarkozy avait plein d'espoir. Comment le croire ? La rhétorique est souvent ridicule: « ce monde nouveau nous devons l’aider à naître car le monde ancien n’en finit plus de mourir et le nouveau a du mal à naître, c’est à la France de l’aider à naître ». sarkozy se prenait pour une sage-femme. « Le message de la France est simple, nous n’avons pas le droit d’échouer. » Il avait échoué pendant 5 ans.

Il clama quelques preuves, mal choisies et peu crédibles: « Si la France ne croit pas à la taxation des transactions financières, personne ne le fera ! » La fameuse taxe décidée par Sarkozy n'était que le rétablissement de l'impôt de bourse qu'il avait supprimé. « Si la France ne lutte pas pour un new deal économique et écologique planétaire, qui le fera à notre place ? » Vraiment ? L'organisation des G20 et G8 par la France l'an passé fut un fiasco retentissant.

A Strasbourg, Nicolas Sarkozy voulait encore défendre la réintroduction de la France au sein du commandement intégré de l'OTAN. « Mais la France, je veux le dire, est plus forte avec ses alliés que toute seule. S’il en est qui veulent rompre l’amitié avec les Etats-Unis d’Amérique, qu’ils le disent aux Français ! » C'était curieux. Qui réclamait de rompre nos relations diplomatiques avec les Etats-Unis ? Personne. Mais Sarkozy avait besoin de nous raconter une histoire. Il était Don Quichotte, il s'inventait des obstacles, des ennemis: « On ne peut pas avoir d’alliés, on ne peut pas avoir de partenaires, si l’on ne respecte pas la parole donnée. »

Décisions improbables
Il pensait qu'il avait pris des décisions difficiles. Lesquelles ? Le bouclier fiscal ? « Quand on est chef de l’Etat, on n’a pas que des décisions faciles à prendre, on a même que des décisions difficiles ».

Il eut parfois des paroles improbables. « La France au Moyen-Orient, son honneur, c’est de ne pas choisir entre ses amis ».

« Si les Français me font à nouveau confiance, je me rendrai d’abord en Allemagne pour redire au peuple allemand l’amitié indéfectible du peuple français et sa volonté de construire avec lui un destin commun.» Il avait raison de prévoir d'aller rencontrer Angela Merkel dès sa réélection plutôt que de retourner au Fouquet's. La chancelière allemande, qui avait rapidement soutenu le candidat sortant, s'en est détachée dès le lendemain.

Promesses futiles
Evidemment, s'il était réélu, tout serait à nouveau possible. Ces nouvelles promesses, après 5 ans de gouvernance, en étaient drôles. Ainsi, il irait nous résoudre le conflit Israël/Palestine... « Mais sitôt après, je me rendrai auprès du peuple israélien et du peuple palestinien et la France leur proposera une initiative pour faire avancer la paix.» Bien sûr....

Ce jeudi en fin d'après-midi, Nicolas Sarkozy dut s'attarder un peu sur l'Alsace. Il fallait bien satisfaire l'assemblée de militants locaux.

Mais le plus incroyable fut cet aveu final, incroyable aveu d'une confusion des genres, président et candidat.
« Alors, mes chers amis, ce soir, dans cette réunion si particulière, à un moment si particulier, au moment où, dans la même journée, je me dois d’être président de la République face à la douleur des victimes, président de la République face à des décisions graves, président de la République garant de l’unité de la nation, et en même temps candidat, candidat parce qu’il y a un rythme démocratique, ici, dans cette journée si particulière, je vous ai fait mon discours en pensant à l’étrangeté de cette journée. Je veux vous dire une chose : Aidez-moi, aidez- moi, aidez-moi, aidez-moi à construire cette France qui entraînera le monde sur la voie d’un nouvel ordre mondial. Aidez-moi à construire l’Europe forte. Françaises, Français, j’ai besoin de vous ! Vive l’Alsace ! Vive la France ! Vive la République !»

Fallait-il l'aider ?

Non

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MessageSujet: Ce que Sarkozy ne fait plus pour les seniors   Le petit théatre à duper les gogos Icon_minitimeLun 26 Mar - 8:46

LUNDI 26 MARS 2012

Ce que Sarkozy ne fait plus pour les seniors
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C'est une belle arnaque, perchée là-haut dans son programme. Nicolas Sarkozy oeuvrait pour les plus âgés d'entre nous. Les seniors, c'était l'un de ses électorats fétiches. En 2007, le candidat Sarkozy avait fait carton plein chez les plus âgé(e)s des électrices et électeurs. Cinq ans plus tard, seront-ils encore dupes ?

Soigner les seniors...
Récemment, pour mieux souder les retraités avec lui, Sarkozy n'a pas hésité à déraper dans l'outrance. C'était le 8 mars dernier.

«Je n’accepte pas que l’épouse d’un agriculteur qui a travaillé toute sa vie ait une retraite moins élevée qu’une personne qui viendrait à 60 ans en France pour profiter, sans jamais y avoir travaillé, du minimum vieillesse. Celui qui a travaillé ne peut pas avoir moins que celui qui n’a jamais travaillé.»

Comme l'avait relevé la cellule Desintox de Libération, ces propos dépassaient le n'importe quoi. Cette affirmation était d'abord un copié-collé d'une précédente déclaration de Marine Le Pen. Patrick Buisson, l'extrême droitiste mais conseiller de Nicolas Sarkozy avait encore parlé dans l'oreillette du candidat sortant. Cédric Mathiot, pour Libération, précisa rapidement: « Quasiment rien n’est vrai dans la déclaration de Nicolas Sarkozy ». Il faut 10 ans d’antériorité de résidence pour bénéficier de l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa).

Pour soigner les seniors, Nicolas Sarkozy s'est abrité derrière l'une des rares promesses qu'il a tenues, la revalorisation de +25% en 5 ans du minimum vieillesse (777 euros par mois le 1er avril prochain). Moins de 600.000 personnes sont concernées.

600.000 sur ... 13 millions de retraités. Les autres retraité(e)s ont supporté sans broncher l'augmentation des déremboursements en tous genres, la progression de l'insécurité, l'aggravation du chômage des seniors, et... une mauvaise réforme des retraites.

...ou pas
Sur quatre sujets majeurs, au moins, le candidat sortant a prouvé son inefficacité et/son incompétence.

1. Les seniors ont été l'une des grandes victimes de l'aggravation du chômage.
En 2012, le candidat sortant découvre que seuls 10% des chômeurs sont en formation. Il feint de croire que cela serait la conséquence d'un « blocage » tel qu'il faudrait un référendum populaire pour en sortir. En janvier 2009, il avait dû suspendre la suppression progressive de Dispense de Recherche d'Emploi à compter de 58 ans, dont les bénéficiaires ont chuté de moitié entre 2008 et 2010 malgré la crise. Le chômage s'est envolé. Les dispositifs de pré-retraite sont découragés. Les entreprises se saisissent de la « rupture conventionnelle du contrat de travail », une nouvelle modalité mise en oeuvre au printemps pour dégager des seniors de leurs effectifs. Les résultats sont là, et catastrophiques: le nombre de sans-emplois inscrits à Pôle emploi et âgés de plus de 50 ans a cru 5 fois plus que la moyenne l'an dernier: +14% pour les hommes, +17% pour les femmes.

2. La retraite fut le second gros objet de mensonges du candidat sortant.
Pendant 18 mois durant, il répéta sur toutes les estrades qu'il avait sauvé la retraite de quelque 1,5 million de Français. On imaginait ces retraités tous transis d'admiration, emplis de soulagement. C'était faux, lamentablement faux, honteusement faux:
- La réforme des retraites n'a pas sauvé le régime général. En 2013, c'est-à-dire l'an prochain, il faudra s'y remettre. Les recettes n'équilibrent pas les dépenses, ni même en 2018.
- Pour celles et ceux qui ont débuté leur carrière professionnelle entre 16 et 18 ans, la réforme ne change rien, la durée de cotisation reste ... plus longue que le régime normal (respectivement de 44 et 43 ans). Pour celles et ceux qui ont commencé à travailler à 19 ans, ils devront cotiser 43 ans. En d'autres termes, les seniors ayant travaillé très jeunes devront travailler plus longtemps que les autres.
- Les chômeurs seniors sont aussi les premières victimes de la réforme Sarkozy. Puisqu'à cause d'elle, ils ont dû prolonger leur inscription à Pôle emploi. En août dernier, à l'entrée en vigueur de la réforme, plus de 8700 chômeurs de plus de 50 ans étaient déjà concernés. Près d'un Français sur deux âgés de plus de 58 ans est sans emploi.


3. L'insécurité a progressé. Bizarrement, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales est resté avare en analyse sur l'âge des victimes. Mais les atteintes aux personnes ont violemment augmenté depuis bientôt 10 ans: 381.000 atteintes aux personnes en 2002, 411.000 en 2005, 434.000 en 2006, 433.000 en 2007, 443.000 en 2008, 456.000 en 2009, 467.000 en 2010, puis 468.000 en 2011. Nicolas Sarkozy a multiplié les lois et règlements, tout en réduisant les moyens des forces de l'ordre. La récente et dramatique séquence toulousaine ne saurait faire oublier ce mauvais bilan.


4. La santé est moins bien couverte, les plus âgés d'entre nous sont les premiers touchés, car les plus médicalisés: nouvelles franchises médicales (dès janvier 2008), déremboursements en cascade, hausse des tarifs de mutuelles (jusqu'à cette récente annonce), sous-financement des hôpitaux (voire la récente pénurie de ... draps à l'APHP!), ... Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à réduire la couverture publique des soins. Sa réforme hospitalière a provoqué la suppression d'hôpitaux de proximité.


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