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 Les" affaires" restent collées aux talonettes...

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MessageSujet: Les" affaires" restent collées aux talonettes...   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeMer 23 Mai - 15:52

Au temps des amitiés entre la France et la Libye, Amesys, filiale de Bull, a vendu le logiciel Eagle à Kadhafi afin qu'il surveille ses opposants. La justice française va s’intéresser de près à cet outil, Amesys étant visée par une information judiciaire pour « complicité de torture ».


(STEVENS FREDERIC/CHESNOT/SIPA)
Il fut une époque où le Colonel Kadhafi était une personnalité très respectable. C’était même un bon client de sociétés françaises de haute technologie. En 2006, comme l'a révélé Mediapart, Ziad Takieddine a introduit auprès du régime Kadhafi un certain Philippe Vannier, patron de la société d’informatique i2e. Cette société sera par la suite rebaptisée Amesys et rachetée en 2009 par Bull. Un rachat qui permettra à Vannier de prendre la tête du groupe Bull.

Et si Takieddine met en contact Vannier et Kadhafi, ce n’est pas pour paramétrer la connexion Wifi du dirigeant libyen. En fait, Amesys va proposer de mettre en place un véritable système de surveillance du Web afin de traquer les opposants au régime. Le nom de ce logiciel : Eagle. Amesys enverra même ses propres personnels pour former les services libyens. Des militaires de la DRM (direction du renseignement militaires) participeront aussi à ces sessions de formation, selon le Figaro.

Le Big Brother libyen est un système très perfectionné de surveillance à l’échelle de tout un pays. Il utilise un système de filtrage par DPI chargé de surveiller le contenu même des connexions. Les mails, les conversations sur Skype ou par téléphone rien ne lui échappe.

LE GOUVERNEMENT A-T-IL CAUTIONNÉ ?
En septembre 2011, après la révélation de l’affaire par Owni et le Wall street journal, Bull se défend tant bien que mal : « Le contrat concernait la mise à disposition d’un matériel d’analyse portant sur une fraction des connexions internet existantes, soient quelques milliers. Il n’incluait ni les communications internet via satellite – utilisées dans les cybercafés -, ni les données chiffrées – tel Skype -, ni le filtrage de sites web. Le matériel utilisé ne permettait pas non plus de surveiller les lignes téléphoniques fixes ou mobile ».

Mais l’affaire ne va pas s’arrêter là, le parquet de Paris vient de donner le feu vert à l’ouverture d’une information judiciaire visant Amesys pour « complicité de torture ». Cette enquête fait suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée par la Ligue des droits de l’Homme et la Fédération internationale des droits de l’Homme. Pour les deux ONG, l’utilisation de ce logiciel a permis l’arrestation et la torture d’opposants à Kadhafi. Bull, empêtré dans ce début de scandale, a d'ores et déjà annoncé qu'il allait se séparer de ses activités liées au logiciel Eagle.

Reste une question : la livraison d’Eagle s’est-elle faite avec la caution du gouvernement français ? En effet, le système Eagle aurait pu être considéré comme du matériel de guerre technologique dont l’exportation est soumise à l’autorisation du Premier ministre. En mars dernier, Alain Juppé, encore ministre des Affaires étrangères, répondait que les systèmes de filtrage « sont développés sur la base de produits du marché grand public » Ainsi « ils n'entrent pas dans la catégorie des matériels de guerre ni dans celle des biens à double usage (et) ne font donc l'objet, selon les réglementations française et européenne, d'aucun contrôle préalable à l'exportation ».

DOUBLE DISCOURS

D’autre part, quand Takieddine est venu jouer les intermédiaires entre Kadhafi et plusieurs sociétés française de haute technologie dont Amesys-i2e entre 2005 et 2007, il était en liaison avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Nicolas Sarkozy.

Le dossier est donc éminemment politique et sujet à toutes les manipulations. Avant l’élection de François Hollande, la justice avait freiné des quatre fers avant l’ouverture d’une information judiciaire. En mars dernier, le parquet d’Aix-en-Provence a classé sans suite une plainte de l’ONG Sherpa contre Amesys pour « atteinte à la vie privée ».

La plainte avec constitution de partie civile de la FIDH et de LDH pour « complicité de torture » avait été déposée en octobre 2011 auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal de Paris. Pour qu’une enquête soit ouverte dans ce type de procédure, le parquet doit d’abord rendre ses réquisitions. Réquisitions qui mettront 7 mois à arriver.

La défaite de Sarkozy a-t-elle débloqué le dossier ? Si le parquet de Paris avait réagi plus promptement l’affaire aurait éclaté en pleine campagne présidentielle. Et la Sarkozie aurait eu droit à une nouvelle casserole. Au delà du rôle sulfureux de Takieddine, l’affaire Amesys met en lumière le double jeu de la France face à Kadhafi. Quand il sort le carnet de chèques, c’est un grand démocrate, quand son régime vacille, il redevient un effroyable dictateur et l’Otan le bombarde. Belle hypocrisie.
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MessageSujet: Bettencourt: comment Sarkozy peut-il échapper à une convocation ?   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeJeu 24 Mai - 10:01



Rédigé par Juan Sarkofrance le Jeudi 24 Mai 2012 à 10:20 | 22 commentaire(s)

Dans son édition datée du 24 mai 2012, le quotidien Le Monde a publié des extraits des procès verbaux de l'instruction du juge Gentil, à Bordeaux, relative aux délits d'abus de faiblesse et d'abus de confiance commis au préjudice de Liliane Bettencourt. Sont également détaillés les nombreux indices et témoignages des visites de l'ancien « candidat du peuple » au domicile de la milliardaire.

Il en ressort que Nicolas Sarkozy est directement visé. Si directement visé qu'on a peine à croire qu'il ne pourrait être convoqué voire mis en examen d'ici l'été.




Des dénégations...
Rappelez-vous ce court échange, le 12 juillet 2010. Nicolas Sarkozy est encore président, interrogé par David Pujudas à l'Elysée. Il avait hésité à faire cet entretien. Mais l'emballement du scandale Woerth/Bettencourt, après les publications d'enregistrements pirates de conversation au domicile de la milliardaire à la mi-juin, l'avait contraint à sortir de sa réserve. Ce 12 juillet, donc, David Pujadas lui demande pourquoi il n'a pas demandé l'ouverture d'une instruction judiciaire indépendante, et/ou autorisé la création d'une commission d'enquête parlementaire; le journaliste rappela aussi les témoignages recueillis ces dernières semaines sur un financement politique illégal. Sarkozy fut glacial et outré:
Sarkozy : «Monsieur Pujadas, est-ce qu'ils parlent de moi, ces gens ?»
Pujadas : «Non, Ils n'ont pas parlé de vous.»
Sarkozy : «Bon»
Comme pour mieux enfoncer le clou, l'ancien Monarque compléta: «Derrière tout ça, il y a des officines.» Dans son esprit, tout ceci n'était qu'un complot. L'ennemi avait été désigné, Mediapart et la presse dite de gauche. Les services secrets allaient espionner deux journalistes du Monde, pour débusquer les fuites de PV: un conseiller de la ministre Alliot-Marie, David Sénat, fut muté sur une mission à Cayenne. Coïncidence, il vienne d'être nommé ce 23 mai 2012 auprès du procureur de Melun, presque une réhabilitation.

... au calendrier des versements
Les auteurs de l'article, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, précisent: « Selon les procès-verbaux dont Le Monde a pris connaissance, le magistrat semble tenir pour acquis que M. Sarkozy a bénéficié, lors de sa campagne présidentielle de 2007, d'argent en espèces du couple Bettencourt. » Et les deux de préciser avec minutie le troublant calendrier des versements d'espèces de ce début d'année 2007.

Le 17 janvier 2007, l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt retirait 50.000 euros en espèces sur instruction de Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune.

Le 18 janvier, Liliane Bettencourt les remettait à de Maistre.

Le 19 janvier, ce dernier rencontrait Eric Woerth à proximité du siège de campagne de Nicolas Sarkozy. Woerth était alors trésorier de la campagne du candidat Sarkozy.

Le 28 janvier 2007, Patrice de Maistre était à Genève.

Le 30 janvier 2007, il rencontrait l'avocat René Merkt, qui gère les comptes non déclarés du couple Bettencourt. Ce dernier a confirmé aux juges qu'il a fait envoyer 100.000 euros en espèce au domicile de Liliane Bettencourt, sur instruction du gestionnaire.

Le 5 février 2007, 100.000 euros en espèces étaient déposés chez Mme Bettencourt, en présence de M. de Maistre, entre 17 h 15 et 17 h 45. Selon le Monde, « les enquêteurs ont établi que les fonds étaient toujours livrés ainsi ».

Le 7 février 2007, nouveau rendez-vous entre Eric Woerth et Patrice de Maistre, toujours dans un café discret à proximité du QG de campagne. L'explication fournie par Woerth au juge est croustillante: « Il voulait évoquer l'importance du rôle des PME dans l'économie française ».

Le 8 février 2007, « l'étude Merkt à Genève reçoit un virement de 560 000 euros, sur un compte de Mme Bettencourt, la somme paraissant provenir d'un système de compensation ».

Le 24 février 2007, l'agenda de Mme Bettencourt mentionne une visite de « Monsieur Nicolas S ». Des visites de Nicolas Sarkozy ou d'un énigmatique Nicolas S au premier semestre 2007, il en est beaucoup question dans les déclarations de l'ancien personnel de la milliardaire auprès du juge: chauffeur, infirmière, comptable, femme de chambre, les témoignages directs ou indirects sont nombreux.

Le 26 avril 2007, Liliane Bettencourt se faisait remettre quelque 400.000 euros en espèces. Un besoin de liquide pressant, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2007. Le Monde cite le juge Gentil, après l'audition de Cnatla Trouvel, une ancienne secrétaire de Mme Bettencourt: « On pourrait en déduire qu'il y a bien eu un rendez-vous le 26 avril 2007 entre M. et Mme Bettencourt et Patrice de Maistre, un rendez-vous spécial, peut-être pour préparer une remise d'argent qui, dans ces conditions, aurait pu avoir lieu le dimanche 29 avril 2007, c'est-à-dire pendant la période des élections présidentielles.»

Tout au long de ses auditions, Eric Woerth a nié avoir reçu des espèces.

Au final, Nicolas Sarkozy est tellement visé qu'on se demande comment il pourrait échapper à une audition dans le cadre de cette instruction.

Celle-ci pourrait intervenir à compter du 15 juin prochain. Soit deux ans, jour pour jour, après le déclenchement de l'affaire.

Il était temps.

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MessageSujet: Pourquoi Sarkozy devrait être condamné immédiatement   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeJeu 7 Juin - 8:43

Pourquoi Sarkozy devrait être condamné immédiatement

Rédigé par Juan Sarkofrance le Mercredi 6 Juin 2012 à 21:46 | 45 commentaire(s)

L'affaire est grave et pourrait être rapidement jugée. Car la loi est en la matière bien limpide. Dans l'édition du 6 juin 2012 du Canard Enchaîné, on apprend que Nicolas Sarkozy aurait broyé tout le courrier de félicitations adressé entre le 7 mai et le 15 mai au président élu François Hollande.




L'hebdomadaire satirique rapporte cette confidence de François Hollande à propos de Nicolas Sarkozy: « C'est vrai, notre tête-à-tête a été très froid. Il n'a parlé, comme d'habitude, que de lui ». Et le journal de préciser : «cette froideur partagée a une explication : l'ancien président était sous le coup de la défaite et le nouveau en avait encore gros sur la patate après ce qu'il appelle la 'campagne de mensonges' de son prédécesseur ».

Voler et détruire le courrier d'autrui est un délit, punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Un an de prison.

Ce n'était pas tout. Les juges qui instruisent l'affaire Woerth/Bettencourt devraient entendre Nicolas Sarkozy juste après le résultat des élections législatives, d'après le Point. . L'immunité présidentielle tombe le samedi 16 juin. Le second tour législatif est le lendemain.
« De sources judiciaires concordantes, on estime dès lors que la première prestation du ci-devant président de la République pourrait toutefois intervenir à Paris dans un dossier ouvert sur... sa propre plainte : celle qu'il a déposée pour "faux et usage de faux" contre Mediapart après la publication par le site d'information d'un document censé établir l'existence d'un projet de financement de la même campagne de 2007 par le régime libyen du colonel Kadhafi. Le parquet de Paris a ouvert, le 30 avril, une enquête préliminaire à ce propos, retenant les qualifications de "faux et usage de faux".
La police devrait, dans un premier temps, interroger deux des personnalités citées dans cette note controversée : l'intermédiaire Ziad Takieddine (qui a qualifié le document de "crédible", mais en a démenti le contenu) et l'ancien ministre Brice Hortefeux. »
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MessageSujet: Karachi : deux familles de victimes portent plainte contre Sarkozy   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeLun 18 Juin - 15:30

Karachi : deux familles de victimes portent plainte contre Sarkozy

18 juin 2012 à 09:59 (Mis à jour: 10:24)



L'ex-chef de l'Etat fait l'objet d'une plainte pour violation du secret de l'instruction.

Deux familles de victimes de l’attentat de Karachi ont déposé plainte lundi pour «violation du secret de l’instruction et de l’enquête» contre Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux après un communiqué de l’Elysée diffusé le 22 septembre 2011.

Dans ce communiqué, la présidence de la République assurait notamment que «s’agissant de l’affaire dite de Karachi, le nom du chef de l’Etat n’apparaît dans aucun des éléments du dossier».

«Il n’a jamais été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier», poursuivait le communiqué de l’Elysée publié alors que se multipliaient les interrogations sur le financement de la campagne d’Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Nicolas Sarkozy peut être poursuivi depuis vendredi minuit, ayant cessé ses fonctions présidentielles depuis un mois.

Dans cette plainte avec constitution de partie civile, les deux familles estiment qu’en diffusant ce communiqué, «les faits sont extrêmement graves sur le plan des principes lorsque l’on rappelle avec force qu’en application de l’article 64 de la Constitution : le Président de la République est garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire».

«Un tel comportement est au surplus indiscutablement de nature à caractériser un manquement à ses devoirs de Président, bien loin de la République irréprochable qu’il n’a cessé de revendiquer depuis 2007», estime l’avocat des deux familles, Me Olivier Morice, dans la plainte.

La plainte, qui intègre également les chefs de «violation du secret professionnel, recel et complicité» ainsi qu'«entrave au déroulement des investigations», vise aussi l’ancien conseiller presse de l’ex-chef de l’Etat, Franck Louvrier.

Une première plainte, visant les conseillers de la présidence de la République, avait été déposée par les familles le 26 septembre 2011 et classée sans suite par le parquet le 21 décembre.

Me Olivier Morice, tient une conférence de presse à 11h30 à son cabinet avec l’une des plaignantes, Sandrine Leclerc, à propos de cette nouvelle plainte.
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MessageSujet: Vendredi à minuit s'envolait l'immunité pour Nicolas Sarkozy...   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeLun 18 Juin - 15:37

Vendredi à minuit s'envolait l'immunité pour Nicolas Sarkozy...


Almanar
sam., 16 juin 2012 15:25 CDT
5 ans durant, l'ancien chef de l'Etat a oublié qu'il n'était qu'un simple citoyen comme tout le monde... 5 ans durant il a multiplié les frasques, les scandales, les alliances assassinées ... A-t-il seulement une seule fois pensé que tout comme son mentor Jacques Chirac un jour sa toute-puissance prendrait fin ??

Depuis vendredi minuit, l'ex président français est redevenu un justiciable ordinaire et la justice risque bien de lui poser quelques petites questions sur nombre de sujets ambigus...

Privé de son immunité présidentielle, il est dorénavant exposé à d'éventuelles poursuites ou à une audition comme témoin dans plusieurs affaires, comme le dossier Bettencourt.

L'article 67 de la Constitution stipule que le président de la République ne peut durant son mandat «être requis de témoigner» ni «faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite». Cette interdiction est levée un mois après la cessation de ses fonctions, soit vendredi à minuit dans le cas de Nicolas Sarkozy.

L'affaire Bettencourt en premier

A partir de ce moment, l'ancien président de 57 ans peut répondre aux convocations des magistrats enquêtant sur des affaires où son nom est cité. Les premiers à vouloir l'entendre pourraient être les juges bordelais qui instruisent l'affaire Bettencourt, dont l'un des volets porte sur des soupçons de financement illégal de sa campagne électorale de 2007.

Depuis l'incarcération, le 23 mars, de Patrice de Maistre, l'ex-conseiller financier de Liliane Bettencourt, ce volet politique semble concentrer l'attention des juges qui ont organisé, avant le 15 juin, une série de confrontations clé. A l'annonce du troisième refus de mise en liberté de leur client début juin, les avocats de l'ex-conseiller financier avaient d'ailleurs pointé, à mots couverts, le «timing» de ces confrontations, juste avant la fin de l'immunité présidentielle.

Mais Bettencourt ne serait pas la seule source de financement de sa campagne de 2007, laquelle proviendrait aussi de côté libyen.

La controverse née entre les deux tours de la publication d'un document attribué à un ex-homme de confiance du colonel Kadhafi, faisant état d'un «accord de principe» conclu en 2006 avec Tripoli pour apporter à la campagne du candidat Sarkozy 50 millions d'euros.

Nicolas Sarkozy a parlé d'«infamie» et porté plainte pour «faux» et «publication de fausses nouvelles» contre Mediapart. Lequel a riposté en déposant une plainte en dénonciation calomnieuse contre le président sortant. Aucune enquête judiciaire n'est cependant en cours sur le fond de ce dossier.

Affaire Karachi

Les juges enquêtent sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, par le biais de rétrocommissions présumées versées dans le cadre de contrats d'armement, mises en lumière dans l'enquête sur l'attentat de Karachi (Pakistan) du 8 mai 2002.

Nicolas Sarkozy était en 1995 ministre du Budget et porte-parole de campagne d'Edouard Balladur mais «il y a beaucoup d'investigations à réaliser avant son éventuelle audition» par les enquêteurs, estime un avocat interrogé par l'AFP sous couvert d'anonymat.

«Le cœur de l'enquête, c'est François Léotard - alors ministre de la Défense - Balladur et le financement du Parti républicain», selon cet avocat qui ne juge pas «urgente» l'audition de l'ex-président. Dans ce dossier, comme dans l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy a démenti toute irrégularité.

Chirac, le premier à être rattrapé par les affaires

Enfin, il est possible que l'affaire dite des sondages de l'Elysée, visant une convention signée entre l'Elysée et le cabinet d'études Publifact, dirigé par Patrick Buisson, un proche de Nicolas Sarkozy, rebondisse après la levée de l'immunité présidentielle qui, en novembre 2011, avait fait barrage à l'enquête.
Jacques Chirac avait été le premier chef d'Etat français rattrapé par ses démêlés judiciaires après son mandat. Cité dans une demi-douzaine d'affaires, il avait été entendu comme témoin dans quelques-unes, la première fois deux mois après son départ de l'Elysée, le 19 juillet 2007. Dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis, le 15 décembre 2011 et n'a pas fait appel.

Et l'affaire Merah ???

Celle-ci risque, si les faits sont avérés de faire très mal... Car beaucoup d'analystes ont mis en avant la théorie du complot sordide aux vues purement électoralistes.
Le scandale n'en n'est qu'à ses débuts et ses répercussions ont toutes les chances d'avoir l'effet tsunami dans les mois qui suivent...

Source : A partir de 20 minutes
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MessageSujet: L'enquête sur Karachi mène la justice en Colombie   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeMar 10 Juil - 14:37

L'enquête sur Karachi mène la justice en Colombie

10 juillet 2012 à 07:48


La justice française a fait appel à Bogota pour se pencher sur les biens de Jean-Philippe Couzi, un ami de deux proches de Nicolas Sarkozy.

La Colombie va vérifier à la demande de la justice française, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Karachi, les comptes d’un proche de l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy Thierry Gaubert, a-t-on appris lundi auprès du parquet colombien.

Cette demande concerne les avoirs et les biens en Colombie de Jean-Philippe Couzi, un ami personnel de M. Gaubert et de Nicolas Bazire, deux proches de l’ancien chef de l’Etat qui ont été mis en examen dans le cadre de cette enquête.

Le parquet colombien a reçu il y a quelques jours, à travers le ministère des Affaires étrangères, une commission rogatoire des autorités judiciaires françaises, «qui sollicite la vérification de certains aspects de la situation financière de Jean-Philippe Couzi», a indiqué une source du parquet.

Toutefois, «on ne peut pas encore dire qu’il y a une enquête officielle, ni même préliminaire. L’objectif est de fournir des précisions aux autorités» françaises, a ajouté cette source sous couvert de l’anonymat.

Epoux d’Astrid Betancourt, la soeur de l’ancien otage Ingrid Betancourt, Jean-Philippe Couzi possède notamment une luxueuse résidence dans la cordillère des Andes, dans la localité huppée de Nilo, à une centaine de kilomètres de Bogota.

Selon le quotidien colombien El Tiempo, la justice française aurait en outre demandé des éclaircissements sur les comptes de Thierry Gaubert, également propriétaire d’une villa dans cette même localité. Une information qui n’a pas été confirmée par le parquet colombien.

Les juges d’instruction parisiens Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire tentent de vérifier si des commissions versées en marge de contrats d’armement conclus en 1994 pourraient avoir, via des rétrocommissions, contribué au financement illégal de la campagne présidentielle de l’ex-Premier ministre Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy fut le porte-parole.
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MessageSujet: La liquidation de Khadafi ...pour cause d'humiliation... et parcequ'il en savait trop !   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeMar 2 Oct - 10:00

Kadhafi « exécuté » : les révélations d’un agent libyen
02 OCTOBRE 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
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Les images montraient un lynchage, mais il pourrait s’agir d’un meurtre d’État. Selon un ancien responsable du renseignement libyen, Mouammar Kadhafi a été exécuté par des agents des services spéciaux français après avoir été lapidé par la foule, le 20 octobre 2011. L’attaque préalable de son convoi aurait été coordonnée par la DGSE, les services secrets français, sur ordre de l’Élysée.

Répondant aux questions de Mediapart, Rami El Obeidi, ex-coordinateur du renseignement extérieur auprès du Conseil national de transition (CNT) libyen, assure que « des agents français ont directement exécuté Kadhafi ». Selon lui, l’exécution du chef d’État libyen est consécutive à ses menaces de révéler, peu avant le déclenchement de la guerre, les financements occultes de Nicolas Sarkozy en 2007.



Obeidi, à gauche© dr
« La menace d’une révélation d’un financement de Sarkozy en 2006-2007 a été suffisamment prise au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement », souligne-t-il, évoquant de manière sibylline les « voyages de Cécilia Sarkozy » en Libye. Contactée, celle-ci a réagi : « Ce monsieur dit ce qu'il veut. Je ne suis absolument pas au courant de ce genre de choses. »
El Obeidi, proche du général Younès, chef de l'insurrection libyenne assassiné en juillet 2011, a été l’un des interlocuteurs privilégiés des services secrets occidentaux en Libye. Samedi, il avait expliqué à nos confères du Corriere della Sera et du Daily Telegraph comment les forces de l'OTAN avaient récupéré les données de localisation de Kadhafi en surveillant ses correspondants libyens à Damas.

« Le président syrien lui-même a transmis le numéro de téléphone satellitaire de Kadhafi aux agents français », a-t-il assuré au Corriere della Sera. Au Daily Telegraph, El Obeidi a déclaré que la capture et la mort de Kadhafi étaient « une opération exclusivement française » : « Quand il a été pris vivant, les Français n’ont pas fait grand cas du fait qu’il ait été battu ou blessé », a-t-il dit.

L’ancien responsable de l’espionnage libyen assure qu’un rapport a été rédigé mais « censuré » au sujet des circonstances de cette mort. Ces questions sur la responsabilité éventuelle de la France dans la mort de Kadhafi n’ont pour l’instant provoqué aucune réaction politique en France.

Deux dignitaires libyens ont successivement évoqué ce dossier explosif la semaine passée après l’enlèvement et la mort (à Paris) de l’un des principaux acteurs de la capture de l’ancien chef de l’État libyen, Omran Ben Chaaban. Dans une interview au Point, l’actuel chef de l’État, Mohammed Youssef El Megarief, a confié qu’il n’était « pas impossible » que Kadhafi ait financé Nicolas Sarkozy, connaissant « son mode de fonctionnement ». L’ancien président du CNT, Mahmoud Jibril, a indiqué quant à lui à une télévision égyptienne que « beaucoup de services arabes comme occidentaux avaient un intérêt à ce que (Kadhafi) se taise à jamais ».

Sollicité hier par Mediapart, le porte-parole de la DGSE s’est refusé à tout commentaire.

MEDIAPART : Savez-vous si des agents des forces spéciales françaises étaient présents à Syrte quand Mouammar Kadhafi a été capturé ?

RAMI EL OBEIDI : Oui, des forces spéciales françaises et des agents opérationnels de la DGSE étaient sur le terrain, à Syrte, comme d’autres opérationnels d’autres pays.

« Kadhafi a humilié Sarkozy »
Est-ce que Mouammar Kadhafi a été tué où il a été capturé ou dans un autre endroit ?

Peut-être sur la route de Misrata, mais absolument pas à l’endroit précis où il a été découvert après l’attaque de son convoi.

Savez-vous si, oui ou non, un agent français a directement tué Mouammar Kadhafi ?

Oui, des agents français ont directement exécuté Kadhafi.



Kadhafi capturé© dr
Avez-vous des détails concernant le ou les agents français impliqué(s) ?
Aucun détail. C’est à peu près impossible d’en avoir.

Est-ce que les services de renseignements extérieurs libyens que vous dirigiez ont rédigé un rapport sur l’implication de la France dans la mort de Mouammar Kadhafi ?

Oui mais il a été censuré parce que M. Sarkozy contrôlait la politique du CNT aux côtés de l’émir du Qatar. Je ne sais pas si ce rapport existe encore.

Vous souvenez-vous à quelle date le régime de Bachar el-Assad a donné le numéro de téléphone de Kadhafi pour le localiser ?

C’était la première semaine d’octobre 2011. Kadhafi a été tué le 20 octobre.

Pouvez-vous confirmer l’intervention de deux engins aériens français pour arrêter le convoi de Kadhafi ?

Je ne peux pas confirmer cela. L’attaque aérienne a pu être conduite par n’importe quel pays membre de l’OTAN, mais l’opération était commandée et dirigée par la DGSE et des responsables à l’Élysée.

Quel service français était impliqué ?

La Direction générale de la sécurité extérieure.

Pensez-vous que le meurtre de Kadhafi soit lié à ses menaces de révéler la corruption de M. Sarkozy ?

Absolument. C’était l’une des nombreuses raisons. La menace d'une révélation d'un financement de la campagne de Sarkozy en 2006-2007 a dû être la paille qui a cassé le dos du chameau [équivalent arabe de la « goutte d'eau qui fait déborder le vase », ndlr] et a été prise suffisamment au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement. N’oubliez pas que Kadhafi a humilié Sarkozy en n’honorant pas la plupart des contrats d’armement et d’énergie signés dans le fameux protocole d’accord de 10 milliards d’euros pendant sa fameuse visite à Paris (en décembre 2007 - ndlr).


© Reuters
Sarkozy a offert à Kadhafi un accueil protocolaire unique, digne d’un roi. Il y avait aussi plusieurs dossiers qui dataient de la guerre au Tchad (sous l’ère Mitterrand) et qui étaient très embarrassants pour la France. Mais aussi des opérations conjointes de renseignements en Afrique, au Darfour, etc.

Avez-vous des informations concernant les sommes d’argent versées par le régime libyen à Nicolas Sarkozy ?

Vous devez regarder un peu plus en détail les fréquentes visites de Cécilia Sarkozy en Libye. Selon mes informations, les paiements n’ont pas eu lieu d’un coup, mais de manière partielle, notamment au travers de Nouri Mesmari, l’ancien chef du protocole du régime Kadhafi.

Mediapart a publié des informations concernant le versement de 50 millions d’euros en 2006-2007 à l’occasion de la campagne présidentielle de M. Sarkozy. Avez-vous des informations à ce sujet ?

J’ai entendu la même chose. Moussa Koussa (l’ancien chef des services secrets sous Kadhafi - ndlr), Bachir Saleh (l’ancien directeur de cabinet du dictateur - ndlr) et Nouri Mesmari sont les mieux placés pour savoir.
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MessageSujet: Sarkozy-Kadhafi: des députés réclament une enquête   Les" affaires" restent collées aux talonettes... Icon_minitimeSam 27 Oct - 14:56

Sarkozy-Kadhafi: des députés réclament une enquête
26 OCTOBRE 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
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Soupçons de corruption, diplomatie parallèle, guerre, ventes d’armes, témoins en fuite ou réduits au silence : le dossier est explosif. Un an après la mort de Mouammar Kadhafi, plusieurs députés de la majorité demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les relations franco-libyennes, de la « lune de miel » entamée en 2005 avec la dictature, jusqu’à la chute du régime en 2011.

Ils sont socialistes ou écologistes, occupent des postes clés au sein des commissions des affaires étrangères ou de la défense nationale et ont saisi leur président de groupe de l’urgence d’investigations à mener par l’Assemblée nationale sur ce dossier, à l’évidence le plus lourd de l’ancienne présidence.


De gauche à droite et de haut en bas : MM. Mamère, Goldberg, De Rugy, Bays, Amirshahi, Lambert, Denaja, Hammadi, Coronado, Leroy© dr
François de Rugy, président du groupe écologiste et membre de la commission de la défense nationale, a d’ores et déjà fait savoir qu’il approuvait sans réserve la démarche : « Sans que le parlement ait à se substituer à la justice sur ce qui a pu se passer avec la Libye, c’est un sujet politique. Le parlement n’a pas à s’interdire ce type d’enquête que l’on croit être des domaines réservés auxquels on ne touche pas », confie-t-il à Mediapart.

« Sur Kadhafi, il y a eu un retournement complet de la France qui a la particularité d’avoir eu lieu sous la même présidence et sous le même gouvernement. La venue de Kadhafi en France, le tapis rouge qu’on lui a déroulé en décembre 2007, notamment à l’Assemblée nationale, fut une pantalonnade complète. Et quelque temps après, Sarkozy change de pied ? On est en droit de s’interroger sur un tel revirement », poursuit le député de Loire-Atlantique.

Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger (qui a la Libye dans sa circonscription) et secrétaire de la commission des affaires étrangères, est au Parti socialiste le plus ardent défenseur d’une enquête parlementaire sur les dessous des relations franco-libyennes sous Kadhafi : « On est passé du baiser honteux, qui ressemblait à de la prostitution, à la poudre, à la guerre. La question d’une éventuelle corruption est évidemment très présente », dit-il.


© Reuters
Il ajoute : « Mais au-delà de l’argent sale, l’irresponsabilité de Sarkozy pèsera lourd sur la région. On l’a accueilli en grande pompe, on lui a fait la guerre et maintenant on laisse la région dans le chaos. » Bruno Le Roux, le président du groupe PS, qui a été sensibilisé personnellement par le député Amirshahi sur la question franco-libyenne, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Nicolas Bays, député socialiste du Pas-de-Calais et vice-président de la commission de la défense nationale, pense de son côté qu’« il y a aujourd’hui des questions qui se posent et qui engagent l’image de la France. La France a fait plus qu’outrepasser le mandat de l’Onu pendant la guerre », souligne-t-il.

Noël Mamère, député de Gironde et membre de la commission des affaires étrangères, estime pour sa part qu’« une commission d’enquête est non seulement souhaitable mais possible. Je m’engage à y travailler ». « Nous sommes face à un immense dossier qui peut se résumer en trois mots : “corruption”, “complicité” et “culpabilité” », déclare-t-il.

D’autres députés de la majorité (Razzy Hammadi, Arnaud Leroy, Sébastien Denaja, François-Michel Lambert, Sergio Coronado, Daniel Goldberg…) ont également fait savoir à Mediapart qu’ils étaient favorables à la création d’une commission d’enquête sur les secrets libyens de la présidence Sarkozy, qui sont aujourd’hui autant de bombes qui dorment au cœur de la République

Diplomatie parallèle et complicité française

Tout a commencé en 2005. Un homme est à la manœuvre : l’intermédiaire Ziad Takieddine. Mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux » et « blanchiment aggravé » dans l’affaire des ventes d’armes du gouvernement Balladur (1993-95), Ziad Takieddine a été, à partir de 2003, le missus dominicus de la diplomatie parallèle du cabinet du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy. En Arabie saoudite d’abord, puis en Libye.


MM. Hortefeux et Takieddine, en 2005© dr
De septembre à décembre 2005, Ziad Takieddine aura été l'organisateur des visites à Tripoli du ministre Sarkozy, de Claude Guéant, son directeur de cabinet, et même de Brice Hortefeux, ministre délégué... aux collectivités territoriales. Officiellement, il s’agit de parler d’immigration et de lutte contre le terrorisme. En coulisses, le cabinet Sarkozy et Ziad Takieddine négocient en secret des contrats commerciaux, plus ou moins avouables.

Main dans la main avec le cabinet Sarkozy, Ziad Takieddine sera ainsi le principal négociateur pour la société française Amesys de la vente de matériel d’espionnage du net libyen. L’homme d’affaires touchera via des sociétés offshore plus de 4 millions d’euros de commissions occultes sur ce marché conclu en avril 2007 (voir les preuves ici).

Selon Le Figaro et Le Canard enchaîné, des agents des services secrets français ont été envoyés à Tripoli pour accompagner la mise en place du système d’espionnage conçu par Amesys. Une enquête judiciaire a depuis été ouverte à Paris pour « complicité d’actes de torture » à la suite d’une plainte déposée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).


© Reuters
À peine élu à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy est allé jusqu’à offrir une collaboration quasi inconditionnelle au régime libyen dans les domaines du nucléaire et de l’armement, contrairement à ce qu’il n’a cessé d’affirmer après. C’est ce qui ressort notamment de la retranscription d’un échange téléphonique du 28 mai 2007 entre le tout nouveau chef de l’État français et le colonel Kadhafi.

Quelques semaines plus tard intervient à Tripoli, dans des conditions qui demeurent toujours mystérieuses, la libération des infirmières bulgares. L’ancienne épouse du président, Cécilia Sarkozy, avait été envoyée en première ligne, sur fond de tractations financières avec le Qatar. « Il fallait piger qui était Kadhafi. Il n’y a qu’une femme qui peut faire cela ! » confiera, énigmatique, quelques semaines plus tard Cécilia Sarkozy à la journaliste Anna Bitton pour son livre Cécilia (Flammarion).

En décembre 2007, la France offrira finalement au dictateur libyen ce qu’aucune autre démocratie n’avait fait jusqu’ici : un accueil royal. À la clé, une virginité internationale qui était convoitée de longue date par Kadhafi. Dans un câble diplomatique rendu public par Wikileaks, l’ambassadeur des États-Unis à Paris, Craig R. Stapleton, s’étonnait dès le mois de juillet 2007 de la « lune de miel » Sarkozy/Kadhafi, trop chargée d'arrière-pensées financières

Objectif corruption

Ziad Takieddine vend la mèche dans une note du 6 septembre 2005. D’après les déclarations qu’il a faites au juge Van Ruymbeke, l’intermédiaire a remis en mains propres le document à Claude Guéant, qui s’apprêtait alors à décoller pour Tripoli afin de préparer la venue en Libye de Nicolas Sarkozy un mois plus tard. « La visite préparatoire est inhabituelle, écrit Takieddine. Elle doit revêtir un caractère secret. Il sera préférable que CG se déplace seul et que le déplacement s’effectue sans fanfare. L’autre avantage : plus à l’aise pour évoquer l’autre sujet important, de la manière la plus directe… »

En mars puis en avril 2012, Mediapart révélera plusieurs documents et témoignages évoquant un feu vert de Tripoli, donné en décembre 2006, pour le versement de 50 millions d’euros à l’occasion de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L’ancien président français, qui n’a pas poursuivi Mediapart en diffamation, a déposé une plainte pour « faux » et « usage de faux » – l’enquête est toujours en cours. D’après plusieurs témoignages recueillis ces dernières semaines, une partie de l’argent noir aurait transité par des banques libanaise et allemande.


M. Baghdadi© Reuters
Plusieurs officiels du régime Kadhafi ont confirmé la corruption. À commencer par l’ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi. « Oui, en tant que premier ministre, j’ai moi-même supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli, des fonds ont été transférés en Suisse et Nicolas Sarkozy était reconnaissant pour cette aide libyenne et n’a cessé de le répéter à certains intermédiaires », avait-il déclaré le 25 octobre 2011, devant la cour d’appel de Tunis, selon plusieurs avocats tunisiens présents.

Mais trois jours après avoir contacté le juge Van Ruymbeke, par l’intermédiaire de l’un de ses avocats français, Me Marcel Ceccaldi, pour lui faire part de révélations sur « des financements de campagnes électorales et des questions d’enrichissement personnel », l’ancien premier ministre a été extradé, en juin dernier, en pleine nuit, de Tunisie vers la Libye. Une extradition qui a suscité la polémique, celle-ci s’étant déroulée sans l’autorisation obligatoire du président tunisien, Moncef Marzouki.

Interrogé le 18 juillet lors d’une conférence de presse à l’Élysée, François Hollande a déclaré qu’il « regrettait » cette extradition, ajoutant : « Il y avait sûrement des informations à obtenir qui seraient utiles pour connaître un certain nombre de flux. »

Depuis la défaite électorale de Nicolas Sarkozy en mai dernier, les langues semblent se délier jusqu’au sommet du nouvel État libyen. En septembre, à la question d’une journaliste du Point sur un éventuel financement de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi, le président libyen, Mohamed Youssef el-Megarief, a répondu : « Cela ne me paraît pas impossible. »

La guerre, du jour au lendemain

La chronologie intrigue. Le 10 mars 2011, en pleine révolution libyenne, Mouammar Kadhafi affirme, menaçant, via l'agence officielle Jana, « qu’un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale ». Le 16 mars 2011, Saif al-Islam Kadhafi, son fils, évoque l’existence de documents : « Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. »

Le 17 mars, Nicolas Sarkozy obtient une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant une intervention militaire en Libye.

Comment est mort le dictateur ?

Depuis la chute du régime Kadhafi, deux questions majeures n’ont toujours pas trouvé de réponses précises : 1) La France a-t-elle outrepassé le mandat de l’ONU, qui prévoyait exclusivement une protection des civils ? 2) Comment est mort l’ancien dictateur libyen ?


Obeidi, à gauche© dr
Un ancien responsable des services secrets extérieurs du Conseil national de transition (CNT) libyen, Rami el-Obeidi, a affirmé au Daily Telegraph et à Mediapart qu'un agent français aurait tué Kadhafi, dans les heures qui ont suivi son lynchage par la foule, le 20 octobre 2011, à Syrte. Une accusation encore difficile à étayer, mais qui interroge. « La menace d'une révélation d'un financement de la campagne de Sarkozy en 2006-2007 a été prise suffisamment au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement », confiait-il début octobre à Mediapart.

D’après lui, il faudrait « regarder un peu plus en détail les fréquentes visites de Cécilia Sarkozy en Libye. Selon mes informations, les paiements n’ont pas eu lieu d’un coup, mais de manière partielle, notamment au travers de Nouri Mesmari, l’ancien chef du protocole du régime Kadhafi ».

De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié, le 17 octobre, un rapport détaillé contredisant la version officielle sur la mort de Kadhafi, selon laquelle il serait décédé après des échanges de tirs entre rebelles et le convoi qui le transportait. HRW affirme aujourd’hui avoir recueilli « les preuves, avec certitude, que Kadhafi a bien été capturé vivant par les miliciens de Misrata ». Et qu’il a par conséquent été exécuté après.

« Qu'il y ait des hommes du renseignement sur le terrain c'est probable, mais des hommes dont la mission était d'exécuter Kadhafi, absolument rien ne le prouve », a nuancé Jean-Marie Fardeau, le directeur français de HRW au site de la chaîne TV5 Monde.


Kadhafi capturé© dr
Pour Le Monde, qui a enquêté sur les derniers jours de Kadhafi, « toutes les pistes sont envisageables ». Le Canard enchaîné, lui, avait publié quelques jours après la mort du “leader” libyen un article au titre sans équivoque : « Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris ». « Obama et Sarko ne voulaient pas qu’il en sorte vivant. De crainte qu’il ne parle trop lors de son procès devant la Cour pénale internationale », écrivait alors Claude Angeli, l’ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire, qui évoquait la présence à Syrte d’une cinquantaine d’agents des forces spéciales françaises.

La fuite de Bachir Saleh, l'homme qui en sait trop

Tous les témoins de premier plan des relations incestueuses entre Sarkozy et Kadhafi sont aujourd'hui réduits au silence ; morts, en fuite ou emprisonnés. Kadhafi a été exécuté. Son ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi est en prison, sans avocat, à Tripoli, après avoir été extradé dans d’étranges conditions.

L’ancien chef des services secrets intérieurs, Abdallah Senoussi, point de contact entre les sarkozystes et Ziad Takieddine, a lui aussi été récemment extradé de Mauritanie vers la Libye. Citant une source « haut placée dans le renseignement arabe », l’agence Reuters présentait en mars dernier Senoussi comme « le principal témoin de la corruption financière et des accords qui ont impliqué de nombreux dirigeants et pays, dont la France ».

Saïf al-Islam est toujours détenu par les miliciens de la ville de Zentane, au nord-ouest de la Libye, où son procès a été repoussé sine die. Chokri Ghanem, l’ancien ministre du pétrole et bonne connaissance de Ziad Takieddine, a pour sa part été retrouvé noyé dans le Danube, à Vienne, le 29 avril.


Capture d'écran de la notice Interpol
Mais l’un des principaux acteurs de la « lune de miel » franco-libyenne fut le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bachir Saleh, par ailleurs dirigeant du Libya Africa Investment Portfolio (LAP), la boîte noire de l’ancien régime pour la corruption internationale.

Pourtant visé par une “notice rouge” d’Interpol (qui équivaut à un mandat d’arrêt international), Bachir Saleh a été protégé pendant de longs mois après la chute de Tripoli par le précédent gouvernement français, qui lui a offert en moins de 48 heures un permis de séjour...

Au lendemain des révélations de Mediapart sur un financement occulte, Bachir Saleh, toujours recherché par Interpol, courait ostensiblement les brasseries parisiennes, où il s’est fait photographier par Paris Match. Mais en pleine polémique, Nicolas Sarkozy a affirmé le 2 mai au micro de RMC que « si (Bachir Saleh) est recherché par Interpol, (il) sera livré à Interpol ».

Le message fut entendu. Le lendemain, Bachir Saleh était vu, au pied du pilier Est de la tour Eiffel, en présence de l’intermédiaire Alexandre Djouhri et de… l’ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, selon une enquête fouillée des Inrockuptibles. Quelques heures plus tard, Bachir Saleh quittait la France à bord d'un avion privé. Avec tous ses secrets et sans être arrêté
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