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 L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? » Carlo Maria Martini

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L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? » Carlo Maria Martini Empty
MessageSujet: L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? » Carlo Maria Martini   L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? » Carlo Maria Martini Icon_minitimeDim 2 Sep - 16:01

L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? »
Dans une ultime interview, publiée samedi 1er septembre à titre posthume par le Corriere della Serra, le cardinal Martini encourage l’Église à « entreprendre un chemin radical de changement ». En voici de larges extraits en français.

Pier Paolo Cito / ASSOCIATED PRESS
Le cardinal italien Carlo Maria Martini.
Avec cet article
Cardinal Carlo Martini: «Une Eglise dont le regard est orienté vers un horizon lointain»
La voix du cardinal Martini s’est éteinte
« L’Église est fatiguée. Notre culture a vieilli, nos églises sont vastes, nos maisons religieuses sont vides, et l’appareil bureaucratique de l’Église se développe. Nos rites et nos habits sont pompeux (…) Nous nous trouvons dans la situation du jeune homme riche qui s’éloigne, empli de tristesse, alors que Jésus l’appelle à devenir son disciple. Je sais bien qu’il est difficile de tout laisser… Mais au moins pourrions-nous chercher des hommes libres et attentifs au prochain, comme l’ont été Mgr Romero et les martyrs jésuites du Salvador. Où sont les héros qui pourraient nous inspirer ? En aucun cas, nous ne devrions nous en tenir aux limites de l’institution. (…) Dans l’Église aujourd’hui, je vois tant de cendres qui cachent les braises que je me sens souvent pris d’un sentiment d’impuissance. Comment peut-on libérer ces braises pour revigorer la flamme de l’amour ? (…) Je conseille au pape et aux évêques de chercher, pour les postes de direction, douze personnes « hors normes », proches des pauvres, entourées de jeunes, qui expérimentent des choses nouvelles. Nous avons besoin de ce contact avec des hommes qui brûlent, pour que l’Esprit puisse se diffuser partout.

Mon premier conseil est la conversion. L’Église doit reconnaître ses propres erreurs et entreprendre un chemin radical de changement, à commencer par le pape et les évêques. À commencer par les questions posées sur la sexualité et le corps. (…) Nous devons nous demander si les gens écoutent encore les conseils de l’Église en matière sexuelle. L’Église est-elle encore, dans ce domaine, une autorité de référence ou seulement une caricature pour les médias ?

Mon deuxième conseil est l’écoute de la Parole de Dieu. (…) Seul celui qui reçoit cette Parole dans son cœur peut aider au renouvellement de l’Église et saura répondre avec justesse aux demandes personnelles. (…) Ni le clergé ni le droit canonique ne peuvent se substituer à l’intériorité de l’homme. Tous les règlements, les lois, les dogmes ne nous sont donnés que pour clarifier la voix intérieure et aider au discernement de l’Esprit.

Enfin, les sacrements sont pour moi, non pas des instruments de discipline, mais un appui à la guérison des hommes pris dans les faiblesses de la vie. Portons-nous les sacrements à ceux qui ont besoin d’une force nouvelle ? Je pense à tous les divorcés et aux familles recomposées. Ils ont besoins d’une protection spéciale. L’Église soutient l’indissolubilité du mariage. C’est une grâce lorsqu’un mariage et une famille y parviennent. (…) L’attention que nous porterons aux familles recomposées sera déterminante pour la proximité de l’Église avec la génération de leurs enfants. Une femme abandonnée par son mari trouve un nouveau compagnon qui s’occupe d’elle et de ses enfants. Ce second amour réussit. Si cette famille est discriminée, la mère et ses enfants s’éloigneront. Si ces parents se sentent extérieurs à l’Église, ne se sentent pas soutenus par elle, l’Église perdra les générations futures. (...) La demande d’accès des divorcés à la communion doit être prise en compte. Comment l’Église peut-elle venir en aide avec la force des sacrements à ceux qui vivent des situations familiales complexes ? (…)

L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? Peur au lieu de courage ? La foi, la confiance, le courage sont les fondements de l’Église. (…) Seul l’amour peut vaincre la fatigue. Je le vois bien avec toutes les personnes qui m’entourent désormais.
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MessageSujet: Testament spirituel du Cardinal Martini   L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? » Carlo Maria Martini Icon_minitimeDim 2 Sep - 16:04

Présenté comme son "testament spirituel" par le quotidien italien La Repubblica du 19 mai - qui en publie de larges extraits -, le dernier ouvrage du cardinal Carlo-Maria Martini, 81 ans, risque de susciter des réactions au sommet de l'Eglise catholique. D'abord, en raison de la personnalité de son auteur, jésuite et exégète brillant, ancien archevêque de Milan qui, lors du conclave romain d'avril 2005 qui désigna Benoît XVI, avait recueilli les suffrages de la minorité progressiste des cardinaux.
Intitulé Conversations nocturnes à Jérusalem - la Ville sainte où le cardinal Martini s'était retiré, avant de rentrer en Italie pour raison de santé -, ce livre d'entretiens avec le Père Georg Sporschill, un ami jésuite, publié en Allemagne aux éditions Herder, appelle l'Eglise à avoir le "courage" de se réformer. Son ton est apaisé et lucide : "J'ai rêvé, confesse-t-il, d'une Eglise pauvre et humble qui ne dépende pas des puissances de ce monde. Une Eglise qui donne du courage à ceux qui se sentent petits ou pécheurs."

Aujourd'hui, je n'ai plus le temps de "rêver", ajoute-t-il. Il ne lui reste que celui de "prier" et d'émettre quelques souhaits. Ainsi lève-t-il un tabou en contestant l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité. Il rappelle "les développements négatifs et malheureux" de l'encyclique Humanae vitae sur la régulation des naissances, publiée en juillet 1968 par le pape Paul VI.

Cet interdit jeté sur la pilule et autres moyens de contraception dissociant l'acte sexuel de sa finalité procréatrice avait soulevé une tempête, éloignant de l'Eglise nombre de couples, de médecins, de scientifiques. Le cardinal Martini rappelle que Paul VI s'était emparé d'un sujet qui aurait dû être débattu par l'ensemble des évêques lors du concile Vatican II (1962-1965).

"AUTRE REGARD" SUR LA SEXUALITÉ



"La solitude dans la décision pour traiter des thèmes de la sexualité et de la famille" n'est jamais bonne, estime-t-il quarante ans après. Il souhaite "un autre regard" et presse le pape actuel de rédiger une nouvelle encyclique sur la sexualité, d'"indiquer une voie meilleure que celle d'Humanae vitae". Mgr Martini réclame aussi un plus grand respect de l'Eglise pour les couples homosexuels, précisant que ses relations comprenaient des couples gays et qu'il ne lui était "jamais venu à l'esprit de les condamner".

Autre tabou : l'obligation du célibat des prêtres qui, pour le chef de file progressiste, devrait être réservée à ceux qui en ont "la vraie vocation". Face aux vides créés par la crise du clergé, faire venir des prêtres de l'étranger, d'Afrique ou d'Asie, n'est pas une solution. Celle-ci se trouve plutôt dans l'admission au sacerdoce des "viri probati", ces hommes mariés qui ont l'expérience de l'animation de communautés. De même, souhaite-t-il l'ouverture du diaconat aux femmes.

Le premier défi reste pourtant " le conflit de civilisations". Chrétiens et musulmans ont le " devoir" de se comprendre, insiste-t-il. Cela passe par la suppression des stéréotypes faisant de l'autre un "ennemi", par une meilleure connaissance des différences et des actions communes au service de la justice.
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