Les cyclones tropicaux pourraient aider à séquestrer le CO2 dans les océans
21/10/2008 14:35 (Par Sandra BESSON)
Les cyclones tropicaux pourraient aider à séquestrer le principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique, le dioxyde de carbone ou CO2, dans les océans, en balayant de grandes quantités de végétation et de sol contenant ce CO2 dans la mer.
Les cyclones tropicaux pourraient ralentir le réchauffement climatique en balayant de grandes quantités de végétation et de sol contenant des gaz à effet de serre dans la mer, d’après ce que des scientifiques ont déclaré dimanche.
Une étude à Taiwan du fleuve LiWu a montré que les inondations provoquées par le cyclone Mindulle en 2004 avaient balayé dans l’Océan Pacifique environ 0,05% du dioxyde de carbone (CO2) contenus dans les feuilles, les branches, les racines et le sol des collines étudiées.
Le CO2 a échoué dans les fonds océaniques.
« Les cyclones tropicaux pourraient avoir un rôle significatif à jouer dans le transfert du dioxyde de carbone atmosphérique dans les dépôts de long terme dans l’océan profond » d’après les découvertes de l’étude publiée dans le journal Nature Geoscience.
50 à 90 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an entrent théoriquement dans les océans depuis les îles de l’Ouest Pacifique seulement
Les plantes absorbent le CO2, un gaz à effet de serre naturel également émis lors de la combustion de carburants fossiles. Les plantes stockent ce CO2 sous la forme de carbone pendant leur croissance. Le carbone est souvent rejeté dans l’atmosphère lorsque la végétation pourrit ou est brûlée.
« 50 à 90 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an entrent théoriquement dans les océans depuis les îles de l’Ouest Pacifique seulement » principalement pendant les cyclones, selon les scientifiques britanniques et taiwanais qui ont réalisé l’étude.
Mais les scientifiques ont déclaré que le mécanisme ne pourrait pas faire grand chose pour ralentir le réchauffement climatique provoqué par le genre humain, notamment avec la combustion de carburants fossiles.
« La quantité actuelle de dioxyde de carbone provenant de sources humaines est environ 100 à 1000 fois plus rapide que cette séquestration du carbone liée à l’interaction entre les cyclones, l’érosion et les forêts » a déclaré Robert Hilton de l’Université de Cambrige, qui est un des auteurs de l’étude.
« En terme de cycle carbone humain, cela ne va pas nous sauver. Mais ça illustre bien que la Terre a des manières naturelles de gérer le CO2» a-t-il déclaré.
Robert Hilton a déclaré que les découvertes faites à Taiwan étaient susceptibles de s’appliquer à l’impact des cyclones Atlantique dans les Caraïbes.
Parmi les experts responsables de l'étude, on trouvait notamment Meng-Chiang Chen du Quartier Général du Parc National Taroko, qui exerce un métier risqué puisqu’il doit aller dehors pendant les cyclones, accroché à un harnais, pour collecter de l’eau provenant du fleuve LiWu dans des containers.
Le Groupe Intergouvernemental d’Experts des Nations Unies sur l’Evolution du Climat (GIEC) a prévu l’an dernier que les cyclones tropicaux seraient sans doute plus puissants dans les années à venir du fait du réchauffement climatique qui sera également à l’origine de plus de canicules, de sécheresses, d’inondations et d’une augmentation du niveau des mers.
Le mécanisme de séquestration du CO2 pourrait compenser en partie la tendance à plus de tempêtes puissantes. Mais ces dernières auront également pour effet de balayer dans la mer davantage de terres arables, menaçant ainsi les fermes.
http://www.actualites-news-environnement.com/18449-cyclones-tropicaux-CO2.html
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