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 Rejet de l'homosexualité

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MessageSujet: Quand l'Eglise oublie le Message...pour défendre une conception bourgeoise de la famille héritée du 19ème siècle   Rejet de l'homosexualité - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Aoû - 13:34

Il y a un profond malaise dans l’Eglise sur la question de l'homosexualité»

17 août 2012 à 11:36


D'après un sondage Ifop réalisé à l'occasion de l'Assomption, 45% des catholiques pratiquants sont aujourd'hui favorables au mariage homosexuel. (Photo Laszlo Balogh. Reuters)
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INTERVIEW La polémique autour de la prière d’André Vingt-Trois, implicitement opposée au mariage homosexuel, risque d'écorner un peu plus l'image de l'Eglise dans l'opinion.

Recueilli par MARLÈNE QUINTARD
La prière transmise par le cardinal André Vingt-Trois aux diocèses et hostile à l’union homosexuelle a suscité de nombreuses réactions tant du côté des associations qu'au sein de la communauté chrétienne. Pour Anthony Favier, historien du catholicisme à l’université de Lyon II, la polémique souligne le malaise persistant de l'Eglise sur la question de l'homosexualité.

Certains prêtres ont refusé de lire la prière d’André Vingt-Trois, est-ce le signe d’une division au sein de l’Eglise ?

C’est difficile de savoir ce qu’il s’est précisément passé à la messe de l’Assomption. Seules la paroisse du Saint-Esprit à Toulouse et la paroisse Saint-Merry à Paris ont publiquement assumé cette position. D’autres ont certainement refusé mais sans le déclarer ouvertement. Certains prêtres ont également émis des réserves et changé les paroles de la prière.

Ce qui est sûr, c’est que le sondage Ifop réalisé à cette occasion montre qu’un renversement s’opère au sein de la population catholique. Selon ce sondage, 45% des catholiques pratiquants sont aujourd’hui favorables au mariage homosexuel [ils sont 61% parmi les catholiques non pratiquants qui restent très proches de la moyenne française, située à 65%]. D’une minorité, on est en train de passer à une majorité. Alors que les évêques se présentent comme unanimes sur cette question, concrètement, au sein des communautés, il y a débat, et certains sont prêts à adopter le mariage homosexuel.

Une telle divergence d’opinions entre la communauté chrétienne et ses instances dirigeantes peut-elle expliquer la diminution du nombre de pratiquants en France ?

Cela reste extrêmement difficile à déterminer. On peut prendre la question de la contraception comme point de comparaison. En 1968, en réponse à l’adoption par le Parlement de la loi Neuwirth autorisant la contraception orale [appliquée en 1972], le pape Paul VI promulgue l’encyclique humanae vitae qui condamne le recours à la contraception. A partir de ce moment là, on voit clairement que les femmes prennent leurs distances vis-à-vis de l’Eglise.

En ce qui concerne la question du mariage homosexuel, il est évident que certains homosexuels catholiques en souffrance vont être tentés de se détacher de l’Eglise. Ils sont dans la situation la plus terrible car ils se retrouvent entre la tradition anticléricale du mouvement LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) et les valeurs des instances dirigeantes de l’Eglise dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. Mais l’on reste sur des populations difficiles à quantifier. D’une manière générale, cela peut écorner l’image de l’Eglise dans l’opinion.

Peut-on parler de crise au sein de l’Eglise ?

Le catholicisme est en crise depuis longtemps. Autrefois, c'était la religion majoritaire. Depuis le 18e siècle et la fin de la monarchie catholique, l’Eglise a perdu le contrôle de beaucoup de secteurs de la vie de la société : les universités, les hôpitaux puis les écoles. Aujourd’hui, on est encore dans une crise, mais une crise qui remonte peut-être plus aux années soixante. Les Français voient de plus en plus le catholicisme comme une religion parmi d’autres. Il y a une crise de légitimité, l’Eglise a du mal à représenter la majorité des Français. L’Eglise est aussi en crise dans le sens où elle est rentrée dans une logique minoritaire. Elle n’est plus celle qui initie les débats. Elle est obligée de suivre et n’est plus en avance sur les questions de société.

Comment expliquer un tel malaise autour de la question de l’homosexualité ?

Il existe un fort tabou au sein du catholicisme qui est celui de l’homosexualité du clergé. Un nombre non négligeable de prêtres catholiques - en charge ou non - sont homosexuels. C’est un paradoxe sociologique : cette communauté, plutôt conservatrice au niveau des mœurs, est gouvernée par des prêtres dont une partie non négligeable des effectifs est composée d’homosexuels. C’est ce qu’ont notamment montré les travaux du sociologue et prêtre français Julien Potel dans les années quatre-vingt-dix.

Par ailleurs, depuis 2005, un texte de Rome interdit aux homosexuels et à ceux soutenant ouvertement la culture gay, d'être ordonnés prêtres. Ce tabou explique, en partie, la réaction actuelle de l’Eglise face au mariage homosexuel. La question n’a jamais été ouvertement traitée. Dans toutes les déclarations, l’homosexualité est toujours présentée comme un problème de société, un problème psychologique, un problème externe à l’Eglise. Or, ce discours néglige totalement l’homosexualité comme partie structurante du catholicisme, comme c’est le cas dans toute société. Du coup, l’homosexualité n’est jamais traitée explicitement. Il n’y a aucun document de référence indiquant comment gérer ces questions en interne, ce qui prouve le profond malaise.

L’Eglise restera-t-elle sur cette position ?

Ça n’est pas dit. L’histoire nous montre qu’il y a bien des choses que l’Eglise a condamné et dans lesquelles elle a finalement trouvé une vertu. Au 19e siècle, l’Eglise refusait l’Etat libéral et ne se disait favorable qu’au système monarchique. Mais, voyant que peu à peu les populations se convertissaient à une nouvelle forme d’Etat, elle a mis un peu d’eau dans son vin. Elle a aussi fait machine arrière au sujet de la psychanalyse ou en ce qui concerne la critique historique de la Bible. Aujourd’hui, rien n’empêche les catholiques de suivre une psychothérapie, ce qu’interdisait l’Eglise auparavant. De la même manière, certains peuvent désormais pratiquer le commentaire historique de la Bible. L’histoire nous montre que, lorsqu’il y a un changement social important, les catholiques réaménagent ce qui était jadis interdit.

Est-elle dans son rôle en intervenant de la sorte dans un débat de société ?

Oui, en tant que corps institué, l’Eglise a tout à fait le droit d’intervenir dans un débat au sein de l’espace public. Il faut savoir qu’en France les évêques sont beaucoup moins intrusifs qu’en Espagne ou en Italie. Leur place dans l’espace public est d’ailleurs de plus en plus marginale. Avec cette question du mariage homosexuel, ils ont regagné en visibilité. Le cardinal Barbarin [cardinal français et archevêque de Lyon] est passé au JT de France 2. Un cardinal catholique français au journal télévisé, ça n'était pas arrivé depuis l'élection de Benoît XVI [en 2005] ! D’un autre côté, certains ont l’impression que l’on réduit uniquement la doctrine sociale de l’Eglise aux affaires de mœurs et cela crée une lassitude.

Quant à la vie politique à proprement parler, l’Eglise s’interdit de donner des consignes de vote. Elle donne toutefois des critères de discernement et, depuis le dernier scrutin présidentiel, les consignes de certains évêques étaient clairement un appel à ne pas voter Hollande, justement à cause des questions comme l’euthanasie ou le mariage homosexuel. A la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy n’avait pas non plus bonne presse chez les catholiques pratiquants. Il avait perdu le vote de nombreux catholiques, notamment à cause de sa politique contre les Roms.
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MessageSujet: Chrétien et homosexuel, j’en rends grâce chaque jour !    Rejet de l'homosexualité - Page 3 Icon_minitimeMer 12 Sep - 4:42

TRIBUNE - Les voix chrétiennes qui se font entendre sur le projet de mariage entre personnes de même sexe semblent résolument hostiles à cette évolution du droit de la famille. Mais la diversité des opinions existe aussi parmi les chrétiens. Sans compter ceux qui se taisent. Par gêne, par peur ou par habitude. A ceux-là, Nicolas Johan LePort Letexier, militant de la lutte contre le sida, lance un appel.
Chrétien et homosexuel, j’en rends grâce chaque jour ! Disciple de Jésus, activiste social, politique et artistique, j’ai le bonheur de pouvoir suivre mon cœur et mon corps en aimant un autre homme sous le regard de Dieu.

Pour de nombreux amis gays, je concilie ce que trop de haines et de méconnaissances ont rendu irréconciliables. Pour de nombreux amis chrétiens, c’est tout simplement un sujet qu’ils ne souhaitent pas aborder. Le mariage et l’adoption pour les coup­les de même sexe sont à présent inscrits dans le calendrier des réformes po­litiques en Fran­ce et aux outrances de certaines hiérarchies ecclésiales vont faire écho la haine et l’intolérance acti­ves de certains chrétiens.

Ce texte s’adresse à mes frères et sœurs en Christ, à ceux qui comptaient faire semblant de rien en attendant que ça passe, aux pratiquants du double discours (silence en public/ tolérance en privé), à ceux qui condamnent la violence des « autres » mais partagent tout de même leur avis sur la question, à ceux, enfin, qui formeront cette majorité silencieuse coincée entre la voix de ses pasteurs et leur ignorance sur ce sujet ou bien leur peur de faire entendre une opposition sincère.

« AVEZ-VOUS VRAIMENT PARTAGÉ UN REGARD D’AMOUR SUR CEUX À QUI ON ASSIGNE LEUR SEXUALITÉ COMME UNE IDENTITÉ SUJETTE À DÉBAT ? »

Depuis de nombreuses années, je me suis rangé aux côtés des militants sans Dieu ni maître mais passionnés de justice, des défenseurs de la terre qui nous a été donnée en partage, des femmes et des hommes qui, sans le don de la foi, se débattent et se battent avec et pour eux-mêmes, avec et pour ce monde.

Les Églises outrepassent leur vocation et trahissent leur mission, d’abord en condamnant, puis en militant activement dans les réseaux politiques ou sociaux pour priver des individus du droit fondamental à vivre selon leur cœur et leur conscience. Cette tentation théocratique est une ligne rouge pour ma foi. Si nous n’offrons pas une visibilité à notre refus de cette prise de pouvoir du religieux dans l’espace politique nous laissons le champ libre aux intégristes, à tous les intégrismes.

La Gay Pride n’est pas plus l’homosexualité que les férias de Bayonne ou le carnaval de Dunker­que ne sont l’hétérosexualité.
Homosexuels, Homosexualité. Que ce soit votre fils, votre fille, l’un de vos neveux, l’une de vos amies ou collègues, avez-vous vraiment partagé, ne serait-ce qu’une seule fois, un regard d’amour, de respect et de confiance sur la vie, les aspirations, la réalité de l’un ou l’une de ceux à qui on assigne leur sexualité comme une identité sujette à débat ?

La Gay Pride n’est pas plus l’homosexualité que les férias de Bayonne ou le carnaval de Dunker­que ne sont l’hétérosexualité. Être pour ou contre l’homo­sexualité, être pour ou contre les droits des ho­mo­sexuels. Les discours en­tendus sur la question rap­pellent pé­niblement les argu­ments contre l’émancipation des femmes, con­tre les droits civiques des Noirs. Certaines Églises chrétiennes y jouent le même jeu honteux. Comme si on pouvait être pour ou contre une pigmentation de peau, pour ou contre le fait d’être une femme.

Il y a toujours eu des homos, ils ont toujours été parents que ce soit par obligation sociale et religieuse ou par désir sincère de paternité ou de maternité. Des rapports sexuels et/ou affectifs entre individus de même sexe consentants ne troublent en rien la société, l’organisation civile de ces unions ne privent personne de droits, la possibilité pour ces couples d’assurer la responsabilité et l’éducation d’enfants orphelins ou d’offrir à leurs propres enfants la protection d’une pleine autorité parentale conjointe n’est que justice vis-à-vis des droits d’un enfant à être protégé, soutenu et éduqué par des adultes dans un cadre stable et pérenne. C’est même un bien pour toute société ayant pour but sa prolongation par les générations.

« LE NOM DU CHRIST NE DEVRAIT SERVIR QU’À BÉNIR ET CÉLÉBRER L’AMOUR DONT LA DIVERSITÉ REND HOMMAGE AU CRÉATEUR »

Ces arguments sont de raison mais combien d’entre vous peuvent en expérimenter la pertinence par le cœur ? Je vous souhaite de partager un peu du quotidien de ces familles qui ne sont nouvelles que parce que récemment sorties de l’hypocrisie. L’adoption par des célibataires est légale dans ce pays et elle n’a jamais été remise en cause par les Églises. Un célibataire vaut donc mieux que deux hommes ou deux femmes ?

Pourquoi donc subitement cette « obligation anthropologique » d’un père et d’une mère pour l’adoption si ce n’est pour masquer notre peur de la fin d’une injustice et d’une discrimination sociale qui se fait sans nous, qui se fait malgré nous. Le nom du Christ ne devrait servir qu’à bénir et célébrer l’Amour dont la diversité rend hommage au Créateur.

Notre unité ne peut se faire sur une tolérance gênée et silencieuse vis-à-vis de l’intransigeance bruyante et envahissante des plus radicaux d’entre nous. Lorsqu’à l’erreur spirituelle de nombreux croyants s’est jointe la lâcheté politique de tous, nos Églises ont commis des crimes qui nous font encore honte aujourd’hui.

J’ai appelé il y a quelques mois les homosexuels de différentes spiritualités à sortir du silence, en rappelant à la communauté gay qu’elle a une longue et riche histoire spirituelle et que cette histoire a aussi nourri ses combats pour sortir du rejet et de la honte. La foi a toujours nourri mon combat pour la justice sociale et le respect des personnes et je sais qu’elle inspire aussi de nombreux gays et lesbiennes dans leurs engagements.

La connaissance du patrimoine d’expérimentations spirituelles ou de spiritualités inclusives, festives et militantes accu­mulés par les queers (1) en général depuis le début du XXe siècle est certainement l’une des voies qui permettraient de sortir des impasses où nous nous enfonçons concernant entre autre la prévention du Sida, les phénomènes d’addictions ou les solidarités intergénérationnelles. Mais si nous brisons les lois du silence et de la méfiance, avec qui pourrons-nous entamer un dialogue en vérité ?

« SOUHAITEZ-VOUS UNE THÉOCRATIE ? »

Aujourd’hui que des chrétiens militent ouvertement pour l’instauration de la « royauté terrestre » du Christ et se font le bras armé d’Églises qui demandent publiquement que LEUR loi de Dieu soit la loi des hommes, je vous interroge sincèrement : souhaitez-vous une théocratie ? Car, reconnaissons-le, la limite, la ligne de partage est là.

Demander à la société de s’organiser selon des modèles exclusifs basés sur les interprétations actuelles (quand l’histoire nous apprendra-t-elle l’humilité dans la foi ?) des Écritures et de la tradition, c’est militer pour l’instauration d’une théocratie. C’est d’autant plus facile que cela concerne aujourd’hui un groupe rendu quasi invisible dans nos communautés chrétiennes. Mais s’il fallait réclamer l’interdiction du divorce ou de la contraception nous ne serions sans doute pas si prompts à la retenue.

La dissociation du civil et du religieux nous semble une évidente nécessité, mais où se situe alors la frontière ? Bien au-delà du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe, l’enjeu pour les chrétiens est de faire enfin le deuil d’un christianisme tout puissant (combien d’occasions nous faudra-t-il ?), pour nos pasteurs de faire le deuil du pouvoir politique comme une extension de leur autorité spirituelle.

AUJOURD’HUI, GARDE­REZ-VOUS LE SILENCE ?

Après ces lignes, comme un frère dans le baptême et au nom de tant et tant de gays et de lesbiennes qui sont aussi pour certains vos frères et sœurs dans la foi autant qu’en humanité, je pose à chacun de vous ces questions qui me brûlent.

Vous ne vous êtes pas levés quand nos pasteurs nous ont demandé de renoncer à l’amour et obligé par la foi à la continence, vous avez gardé le silence quand ils nous ont privés des sacrements parce que nous refusions de cacher ou de confesser l’homme ou la femme avec qui quotidiennement nous portons du fruit pour nous-mêmes et le monde dans un amour partagé.

Vous ne vous êtes pas levés quand nos Églises se sont opposées et s’opposent encore actuellement à la dépénalisation nous condamnant à être des criminel(le)s dans plus de soixante-dix pays à travers le monde, quand elles ont soutenu les théories les plus ignobles mêlant homosexualité et maladie mentale ou pédophilie, justice divine et sida.

Aujourd’hui, garde­rez-vous le silence alors qu’au nom de la foi, au nom du Christ, d’autres chrétiens et nombre de nos pasteurs se lèvent contre la reconnaissance de notre droit civique à protéger nos conjoints, à protéger nos enfants par le mariage et l’adoption ? Chrétiens, quel est le monde que vous bâtissez par votre silence, quel témoignage rendez-vous de notre Foi ?

(1) Le terme queer (« bizarre », « mal fichu » en anglais) est utilisé pour qualifier les personnes non-exclusivement hétérosexuelles, transgenres ou qui contestent l’hétérosexisme, ndlr.



Nicolas Johan LePort Letexier est militant de la lutte contre le sida. Il collabore au site www.minorites.org
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MessageSujet: Mariage gay : pourquoi l'Eglise devrait défendre l'union de couples du même sexe   Rejet de l'homosexualité - Page 3 Icon_minitimeSam 22 Sep - 15:05

Mariage gay : pourquoi l'Eglise devrait défendre l'union de couples du même sexe
Modifié le 22-09-2012 à 15h37
6 réactions | 1134 lu
Temps de lecture : 3 minutes

Par Maurice Suzanne
écrivain
LE PLUS. Les propos de Mgr Barbarin, décrivant le mariage homosexuel comme la porte ouverte à "la polygamie" et à "l’inceste", ont choqué et ont déclenché la polémique. L'Eglise doit-elle accepter le mariage gay ? Pour notre contributrice Suzanne Maurice, chrétienne, c'est une évidence : l'Eglise ne doit pas s'opposer à l'union de deux êtres humains.
Édité par Louise Pothier

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Deux activistes pour l'ouverture du mariage aux homosexuels, aux États-Unis (P.SKINNER/SIPA)

J’ai honte : en polémiquant contre le mariage homosexuel, mon église s’abaisse à faire de la sexualité l’alpha et l’oméga des relations humaines.

La notion de personne, si importante dans la réflexion philosophique du siècle dernier, n’a en rien perdu de sa pertinence pour éclairer les débats contemporains. L’être humain est tel que s’y imbriquent en un système complexe vie physique et vie psychique. La phénoménologie dont Jean Paul II a été un éminent représentant, retravaille toute idée de séparation en l’homme d’une instance noble, la pensée et de déterminismes plus bas d’ordre corporels et sexuels.

Discriminer des êtres humains à cause leur vie sexuelle?

C’est ce que l’on vérifie dans le champ de la psychothérapie ou plus simplement avec l’effet placebo : dans certains traitements médicamenteux, la disposition psychologique de la personne a une efficace dans le processus de guérison. Dire ainsi de l’être humain qu’il est avant tout une personne, c’est refuser de le réduire à un mécanisme que l’on pourrait dominer, objectiver dans des concepts le définissant entièrement.

L’homme échappe à toute mainmise, c’est là une thèse fondamentale du christianisme. Dire que l’être humain est une personne, c’est reconnaitre le mystère qui le constitue en propre comme être totalement singulier au-delà de toute classification et identification. Chaque homme disent les chrétiens est une histoire sacrée, relevant non seulement d’un ordre naturel, mais construction en mouvement où limites et choix interfèrent.

Il est alors sacré non pas d’une toute puissance sans limite mais dans sa capacité à choisir aussi le renoncement. C’est du moins ainsi que s’explicite pour beaucoup un dieu qui s’incarne dans la chair humaine en Christ.

Si telle est bien la compréhension aujourd’hui par les chrétiens d’une partie du message évangélique, on voit mal ce qui permettrait à certains d’entre eux d’opérer une discrimination entre les être humains selon leur vie sexuelle et aussi parmi les croyants dont l’existence ne se réduit en rien à telle ou telle attirance sexuelle.

Pourquoi ramener l'homme à sa seule identité sexuelle ?

De fait, il y a, dans l’église, vivants et fraternels, des groupes d’homosexuel(le)s fréquentés aussi par des prêtres courageux. Et pourquoi Dieu ferait-il un tel tri dans son appel ? "Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre." Celui qui a dit cela affirmait, à la face de tous les bien pensants de son temps, pharisiens et sadducéens, que l’amour est plus fort que la loi et doit prendre la pas sur elle, ce qu’affirmaient déjà certains prophètes de l’Ancien Testament.

Alors que, nous le savons, l’Eglise est la première à défendre la capacité de l’homme à vivre une vie de dépouillement et de renoncement à la sexualité, comment peut-elle brutalement ramener certains seulement à leur identité sexuelle ?

L’aspiration à la chasteté conduit à bien des échecs et les scandales pédophiles de l’église de Benoit XVI sont éloquents. Faut-il pour autant ne pas faire plus de crédit à la minorité qui vit sa sexualité avec d’autres adultes autrement. Pourquoi figer la vie érotique dans des frontières définies a priori. Dans chaque attirance vécue intensément, chaque homme met en jeu toute sa personne dans ses multiples facettes.

Le désir de pérenniser ce lien loin de faire scandale, l’exprime pleinement : la fidélité à Dieu se concrétise dans la fidélité aux autres. Je trouve qu’un certain clergé cède à une vision plutôt pornographique des relations amoureuses qui animent hommes et femmes. A force d’en parler comme une invocation auraient-ils eux-mêmes oublié la chaleur toute de patience du désir amoureux ?

Certains parlent de la Rencontre, d’autres des rencontres de leur vie, à chaque fois c’est un engagement de l’être entier et il ne s’agit pas, je le crois, par la foi qui m’anime, seulement d’une question sexuelle. Le sexe des anges a beaucoup fait couler d’encre et Dieu est-il homme ou femme ou les deux comme Rembrandt nous le suggère?

Arrêtons avec les étiquettes, laissons cela à une sous littérature stupide. L’église ne peut plus s‘ériger en censeur des mœurs, d’abord parce que ce n’est pas sa vocation. Tout homme est souffrance jusqu’à l’humiliation. L’église dans son infinie compassion ne peut que s’ouvrir et accueillir toutes les souffrances. Ceux pour qui l’autre est du même sexe aujourd’hui, nous interpellent pour qu’enfin debout après tant d’ignorance douloureuse, ils puissent vivre comme tout autre personne dans la vérité et la lumière. Allons-nous à nouveau les rejeter dans l’ombre de la méconnaissance ?
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MessageSujet: Les crispations du "23"   Rejet de l'homosexualité - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Nov - 12:41

« Mariage pour tous »: à Lourdes, Mgr Vingt-Trois dénonce « une supercherie » et les « lobbies »
Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France a profité de l’ouverture de l’assemblée générale de cette institution, samedi 3 novembre, à Lourdes, pour rappeler l’opposition de l’Eglise au projet de loi instaurant « le mariage pour tous », qui sera présenté en conseil des ministres, le 7. Il a appelé « les chrétiens et tous ceux qui partagent notre analyse » à « saisir leurs élus en leur écrivant des lettres personnelles, en les rencontrant et en leur exprimant leurs convictions». De manière plus large et inédite, il les a incités à « utiliser les moyens d’expression d’une société démocratique, d’une « démocratie participative », pour faire connaitre leur point de vue ».

Cet encouragement à manifester, de quelle que manière que ce soit, contre « des mesures qui menacent notre société » et en « touchent très profondément les équilibres » était attendu par un certain nombre d’évêques et de fidèles. Des manifestations de rue sont organisées les 17 et 18 novembre par des organisations proches de l’Eglise catholique et par le mouvement intégriste Civitas, dont l’institution veut clairement se distinguer. Comme il l’avait fait mardi 30 octobre lors de la traditionnelle messe parlementaire, à Paris, le cardinal a aussi invité les responsables politiques à user de « leur liberté de conscience ».

Sur le fond, le cardinal a renvoyé aux textes publiés par la CEF, tout en martelant : « Ce projet n’est pas seulement une ouverture généreuse du mariage à de nouvelles catégories de concitoyens, c’est une transformation du mariage. Ce serait le mariage de quelques uns imposé à tous ». Pour l’Eglise, « la question fondamentale est celle du respect de la réalité sexuée de l’existence humaine. Imposer dans le mariage et la famille une vision de l’être humain sans reconnaitre la différence sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination entre les enfants». Il a une nouvelle fois regretté l’absence de débat national, qui aurait permis d’aller au-delà « de sondages aléatoires ou de la pression ostentatoire de quelques lobbies ».

Un appel à Vincent Peillon

Le cardinal a d’ailleurs insisté sur le respect des droits fondamentaux des enfants et rappelé le combat de l’Eglise pour la défense de la vie, de la naissance à sa fin naturelle, le refus de procéder à la procréation médicalement assistée ou à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Au-delà « du droit à connaitre et à être élevé par ceux qui l’ont engendré », les enfants doivent aussi pouvoir bénéficier selon le cardinal, du droit à l’éducation et à une formation chrétienne. Il s’est donc étonné que l’Eglise, "qui catéchise plus du quart des enfants français" n’ait pas été consultée dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, annoncée par le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon. "Les enfants catholiques comme ceux des autres religions ont le droit de disposer de temps convenable pour cette fomation [religieuse]", a fait valoir le cardinal.

Dans son discours d’ouverture, Mgr Vingt-Trois a aussi souligné « l’actualité » du concile Vatican II dont l’Eglise célèbre les cinquante ans. « Le concile n’est pas derrière nous. Il est devant nous pour le développement des dynamismes qu’il a suscités dans l’Eglise », a-t-il rappelé, évoquant notamment « la collégialité, l’actualisation du patrimoine de l’Eglise, le basculement des mentalités, le renouvellement de notre regard sur nos frères orthodoxes et protestants, le virage spectaculaire que Nostra Aetate a fait prendre à nos relations avec le judaïsme et l’islam ».

Il a également évoqué la notion de « nouvelle évangélisation » dans le contexte français marqué par « l’indifférence » religieuse, plus que par « l’hostilité » alors que vient de s’achever un synode sur ce sujet au Vatican. Reprenant des débats abordés au cours de ce synode, le cardinal a listé les difficultés rencontrées par les chrétiens à travers le monde : « entraves à la liberté de conscience, retour aux pratiques païennes, séduction de nouveaux mouvements à tendance sectaire, athéisme… ».

Jusqu’à jeudi 8, les 120 évêques aborderont différents thèmes : Internet et Eglise, les chrétiens dans l’opinion publique, la préparation au mariage, le rôle des diacres, l’accompagnement des prêtres âgés, et le sujet le plus délicat du moment, la relation avec l’islam.

Stéphanie Le Bars (à Lourdes)

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MessageSujet: Les combats d'arrière garde de Mgr 23   Rejet de l'homosexualité - Page 3 Icon_minitimeLun 5 Nov - 18:40

Dans le contexte d’une morosité croissante qui est celle de la crise
économique qui continue à se prolonger, avec son cortège de conséquences
en particulier pour les plus vulnérables, le projet de la gauche
d’un « mariage pour tous » risque de moins mobiliser ses partisans. En
revanche, ses adversaires se montrent de plus en plus virulents et
agressifs.

Ce samedi 3 octobre, les évêques de France ouvrent leur assemblée plénière à Lourdes comme il se doit. Le cardinal André Vingt-Trois, leur président pour un an encore, s’est livré à une charge virulente contre le mariage homosexuel taxé de « supercherie » : le mot est fort, et la sentence définitive. Et ce singulièrement à quatre jours de l’examen prévu d’un projet de loi, autorisant l’union homosexuelle, en conseil des ministres. Faut-il encore mettre les points sur les « i » et y dénoncer une action sournoise de lobbying ?

Toujours est-il que le cardinal Vingt-Trois entend à présent lancer sa grande offensive. Il souhaite bel et bien « alerter » les Français, un verbe qui en dit très long. Les termes qu’il emploie sont à cet égard très forts autant que savamment pesés : « Imposer, dans le mariage et la famille où la parité est nécessaire et constitutive, une vision de l’être humain sans reconnaître la différence sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination entre les enfants ». On doit à nouveau déplorer que le cardinal prenne ainsi ces derniers en otages. Et tente de jouer sur la corde sensible des Français majoritairement favorables sans doute au mariage gay mais plus inquiets quant aux conséquences pour les enfants. La stratégie est habile mais pas très loyale. Elle joue au demeurant sur les passions tristes et en particulier la peur en agitant un épouvantail. Le cardinal appelle clairement les chrétiens à saisir les élus et à faire pression sur les élus : « je demande que tout le monde réfléchisse et prenne conscience de la gravité de ce qui est en train de se mettre en route ».

Chose rare lorsqu’on connaît la prudence habituelle de nos évêques, il envisage également que les chrétiens puissent descendre dans la rue !
Donnant ainsi son aval discret - sans trop se mouiller toutefois - au projet de manifestation des catholiques intransigeants le dimanche 18 novembre à l’appel des Associations familiales catholiques. Toujours matois André Vingt-Trois : « Ça fait partie des moyens d’expression démocratique. S’ils pensent que c’est un bon moyen efficace de se faire entendre, pourquoi pas ? »

En revanche, le cardinal de Paris se montre plus prudent que son homologue de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, se refusant ainsi à des rapprochements hasardeux et choquants entre le mariage gay et la polygamie ou l’inceste. Sa stratégie est autre : à l’évidence plus réfléchie. Mais, au bout du compte, on peut se demander si les deux hommes ne se répartissent pas le travail. A Barbarin reviendrait la palme de l’audace et de la provocation. A Vingt-Trois, en revanche, le privilège de conduire plus adroitement une action concertée.

Inutile de dire que cette prose épiscopale suscite des réactions agacées ou franchement indignées dans le monde politique. Ainsi le député Denis Baupin, écologiste et vice-président de l’Assemblée nationale a-t-il accusé l’archevêque de tenter « une fois encore de faire pression sur les élus de la République pour les empêcher de donner les mêmes droits à tous les citoyens ». Il faut savoir par ailleurs que le cardinal a reçu une invitation pour venir présenter son point de vue devant la chambre fin novembre.

Pour situer cette polémique à sa juste mesure, il faut savoir que le mariage gay est déjà en vigueur dans une douzaine de pays européens sans pour autant que cela soit l’apocalypse now. Il est vrai par contre que ces dernières semaines la cause du mariage gay a reculé passant de 63% d’avis favorables à 58%. Quant à ceux qui y sont hostiles, ils regroupent maintenant 41% de la population. Une minorité toujours, mais moins nette.

On n’en demeure pas moins attristé de voir ainsi nos évêques s’emparer d’un débat de société sans doute délicat mais qu’on l’on peut estimer ouvert et significatif d’une avancée du respect de tous pour reconquérir le terrain perdu d’une autorité qui s’est effritée. Pauvre France ? Ou société en chemin ?

En tout cas, il convient de ne pas leur laisser le monopole. A nous de faire entendre une autre voix !
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MessageSujet: La malhonnêteté ou l'immaturité du citoyen 23   Rejet de l'homosexualité - Page 3 Icon_minitimeLun 5 Nov - 18:56

Faire naître un individu n'est pas simplement un acte biologique
c'est avant tout l'éveiller et l'éduquer ...alors peu importe le sexe des encadrants et leur nombre

Nous accusons Mgr 23 de semer la confusion et de maintenir un système dont il vit certes grassement mais qui s'enracine dans la bourgeoisie aisée et rétrograde du 19ème siècle! Rolling Eyes Laughing Laughing Laughing
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