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 Une presse et des médias de plus en plus aux ordres

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MessageSujet: Une presse et des médias de plus en plus aux ordres   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeVen 16 Mai - 16:12

Les députés ont adopté en première lecture le projet de loi sur la protection des sources des journalistes dans un contexte tendu par les récentes critiques de Nicolas Sarkozy et de ses proches contre les médias. La gauche dénonce un texte "inapplicable et régressif".

Les députés ont adopté, jeudi 15 mai au soir, en première lecture le projet de loi sur la protection des sources des journalistes dans un contexte tendu par les récentes critiques de Nicolas Sarkozy et de ses proches contre les médias. La gauche, jugeant ce texte insuffisant, a voté contre.
Ce texte attendu depuis plusieurs années par les journalistes, promis depuis 2006 par le gouvernement, aurait pu faire consensus. Son objectif est de garantir une "véritable protection aux journalistes", alors que la législation française est très insuffisante dans ce domaine.

Condamnée par la CEDH

La France est régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour des poursuites contre des journalistes qui avaient refusé de révéler l'identité de leurs informateurs. Plusieurs perquisitions dans des entreprises de presse ont mis en avant la nécessité d'une définition précise de la protection des sources, pierre angulaire de la liberté de la presse.
En décembre dernier, le journaliste Guillaume Dasquié, spécialiste des services secrets, a été mis en examen pour avoir publié des informations classées secret défense sur l'affaire Borrel et sur le 11-Septembre.
Le texte présenté aux députés par le garde des Sceaux Rachida Dati complète la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de le presse en précisant que "le secret des sources des journalistes est protégé afin de permettre l'information du public sur des questions d'intérêt général". La justice ne pourra rechercher l'origine d'une information de presse que lorsqu'un "impératif prépondérant d'intérêt public" l'impose, à titre exceptionnel, en cas de crime ou délit grave et si cela est absolument nécessaire à l'enquête.
Le texte protège davantage les journalistes en cas de perquisition. Les perquisitions dans les agences de presse et au domicile des journalistes devront être effectuées par un magistrat. Le journaliste pourra s'opposer à la saisie d'un document.
Rachida Dati a défendu devant les députés un projet "équilibré", "protecteur pour les journalistes" tout en permettant "une intervention encadrée de l'autorité judiciaire".

"Inapplicable et régressif"

La gauche, relayant les critiques des syndicats de journalistes, a dénoncé "l'imprécision" de ce texte "inapplicable et régressif", selon Aurélie Filipetti (PS). Le projet "ne précise nullement ce qu'est une source ni qui sont les personnes protégées", a estimé l'oratrice socialiste, pour qui les dérogations laissent la porte ouverte à "l'arbitraire des juridictions".
Socialistes, communistes et Verts ont jugé insuffisants les amendements ajoutés au texte par le rapporteur UMP Etienne Blanc: substitution de la notion d'"impératif prépondérant d'intérêt public" à celle d'"intérêt impérieux", extension de la protection du secret des sources aux collaborateurs des journalistes.
Le texte a été examiné dans un climat tendu par les attaques de Nicolas Sarkozy contre certains médias la semaine dernière devant les parlementaires de la majorité, et par la polémique entre le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre et l'Agence France Presse (AFP), accusée de n'avoir pas repris un communiqué sur la condamnation de Ségolène Royal pour ne pas avoir payé deux anciennes attachées parlementaires. Absente lors du débat, la ministre de la Culture Christine Albanel est allée jusqu'à évoquer la création d'un nouveau service de l'agence dédiée à la diffusion de communiqués...
Frédéric Lefebvre, présent dans l'hémicycle, s'est autojustifié en se disant "victime comme source" de la non-utilisation de ses communiqués. Il s'est même prévalu du soutien du journaliste Daniel Schneidermann, qui a dit sur le site de Libération avoir "plutôt tendance" à lui donner raison.
La gauche s'est interrogée sur la coïncidence entre ce contexte et le projet de loi. "Il ne fait pas bon être journaliste en France. Les attaques auxquelles se sont livrées le président de la République et ses porteurs d'eau ne sont pas pour nous rassurer", s'est inquiété Noël Mamère. (AP

Arrow Ainsi peu à peu la dictature de l'opinion s'installe-t-elle faute de réaction musclée d'un peuple assoupi qui n'aura que ce qu'il mérite ! rendeer


Dernière édition par Admin le Mer 11 Juin - 8:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Mr de Villepin a raison   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeVen 6 Juin - 15:18

De la pâtée pour chat." Ce sont les termes choisis par Dominique de Villepin pour qualifier le contenu de la presse écrite française.

"En général, je lis la presse dans ma voiture. Heureusement que mes trajets se sont raccourcis parce qu'au bout de cinq minutes, il n'y a plus rien à lire, on manque de nourriture...", a-t-il lancé lors d'un débat à l'université Paris-Dauphine le 6 mai, rapporte le journal en ligne politique.net.

M. de Villepin va plus loin et dénonce "l'esprit de cour" qui règne en France. "On n'a pas à lire la "une" de certains journaux comme on lirait les bulletins officiels", s'insurge-t-il, avant d'ajouter que "l'époque impériale paraissait plus libre à bien des égards que la lecture des quotidiens nationaux".


"Les médias américains ont pris en otage la démocratie américaine lors de la crise irakienne. Mon sentiment, c'est qu'il s'est passé un peu la même chose pendant la campagne présidentielle française". "Toutes proportions gardées", prend-il soin de préciser...
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MessageSujet: PPDA débarqué   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMer 11 Juin - 8:35

C'est bien d'une « éviction politique » dont il s'agit. Patrick Poivre d'Arvor l'a confirmé hier pour ceux qui en doutaient, lors de sa conférence de rédaction de l'après-midi. Sa liberté, son expérience chenue, auraient déplu au Prince, l'ami de l'actionnaire principal, Francis Bouygues, lui-même confronté à une baisse d'audience de la chaîne numéro 1 et soucieux donc de rajeunir les cadres fussent-ils emblématiques. La montée de la juvénile concurrence obligerait à faire tomber les idoles trop adulées, même le talent ne vaut rien contre le cheminement assassin des rides dans la société du jeunisme sarkozyen. Et qu'importe les services rendus…
Une icône ménagère sous ce nouvel empire doit avoir tous ses cheveux à lui, blond comme le soleil ou le blé. Les implants, ça le fait pas, ça fait vieux. Sarkozy déteste ce qui vieillit, ce qui fait mourir. C'est pour cela déjà que le monarque républicain avait demandé du sang neuf lors de sa dernière interview. L'astre dominant ne veut plus s'encombrer de ceux qui ont accompagné son ascension et qui le tireraient, demain, en arrière. Tout doit bouger, évoluer !

Évincer les gêneurs pour mieux régner
Prenez du champ. Regardez. Ce n'est pas que PPDA qui est écarté de l'écran mais encore Jean-Pierre Elkabbach qui est mis de côté. Toute une génération de journalistes qui ont été marqués par le giscardisme, en particulier PPDA, qui avaient la passion de ce travail et sont devenus des stars, le sont restés, se sont affirmés sous la gauche puis sous le chiraquisme, avant d'escorter l'irrésistible marche du sarkozysme. Le présidentiable a illuminé sa légende conquérante avec eux. Mais que voilà des compagnons gênants maintenant.
Le petit Nicolas, ils l'ont connu en culotte courte, ils l'ont fait, ils l'ont regardé grandir. Ils le contemplaient avec admiration mais aussi condescendance. Des Présidents, ils en ont vu d'autres, et des plus impressionnants. La vraie puissance c'étaient eux, les médiacteurs. Et Poivre en particulier, l'homme qui s'introduisait dans les intimités tous les jours, quand le Président, lui, n'y était qu'exceptionnellement autorisé. Avec quel métier, en outre, ce présentateur assurait son autorité, veloutant les émotions, s'excusant quasiment des mauvaises nouvelles, apprivoisant l'insupportable. Ce jeu, cette intelligence des yeux, des mots, le massif de la carrure, la mécanique rassurante des enchaînements, l'appétit toujours aiguisé pour l'info, et, en politique, l'info c'était Sarkozy. Mais il n'en paraissait pas complètement dupe, de cet agencement frénétique. Il imposait une – légère – distance. Avec des effets d'acteur économe et sûr de son art. PPDA était le numéro 1 de l'info depuis tant de temps qu'on ne se voyait plus vieillir sans lui. Danger…
Les présidents passent, Poivre reste. Et se permet même de se montrer parfois piquant. Quand la tradition journalistique française est faite de révérences, même si les médias ont pris de la puissance et, de-ci, de là, s'essaient à la critique, voire à l'insolence. Pas aux dépens du monarque républicain ! Alors, sans doute a-t-il dépassé les bornes – son actionnaire l'a ainsi ressenti – le jour où il a comparé le nouveau président à « un petit garçon rentrant dans la cour des grands ». Son sort était réglé. Le journaliste était sorti de son rôle. C'était plus qu'une insolence, un crime de lèse-majesté.
PPDA montrait que c'était lui le pouvoir et que son interlocuteur n'était qu'un simulacre… Alors même que le Président, rappelons-le, est tombé dans la marmite médiatique quand il était tout petit. Et qu'il n'en est jamais sorti !

Vaincu par un Président, chef d'orchestre médiatique
Nicolas Sarkozy voulait devenir journaliste. Il a décidé de faire mieux : chef d'État. Ce n'est pas pour se laisser donner des leçons par « un saltimbanque ». Surtout qu'il connaît la musique médiatique sur le bout des doigts. Il a fait ses classes du plus petit au plus haut plateau. Il connaît tous les journalistes qui comptent et leurs chefs, et les chefs de leurs chefs, et leurs patrons qui sont ses amis.
Le président de la République a même ses idées. Des idées très « modernes » et très arrêtées sur la façon dont les groupes médiatiques doivent grandir, évoluer, se moderniser. Il y a placé ses hommes, comme Laurent Solly à TF1, croit savoir mieux que quiconque les changements qu'il faut effectuer, et n'hésite pas à le faire savoir à ses proches, propriétaires de médias, quitte même à les mettre en concurrence. Les désirs du monarque républicain, bien sûr, sont des ordres. Il ne voit pas le mal…
La gauche avait fait pire, croit-il. Lui, il ne nomme pas, il suggère. Que c'est reculer que d'être stationnaire, qu'il ne saurait y avoir de rente de situation, qu'il faut faire la place aux jeunes et être moins systématiquement critique … face au pouvoir, bien sûr. C'est vrai que le président enrage contre ces journalistes systématiquement démolisseurs et qui se refusent « à pédagogiser », selon ses termes, l'action du gouvernement. Eh bien, il faudra qu'ils s'y mettent, croit-il. En attendant, il versera même une larme pour PPDA. Sûr qu'il serait prêt à lui donner des conseils pour la suite. Peut-être lui déconseillerait-il le retour à la case « public », même s'il pourrait y connaître une nouvelle vie, sauf que la service public c'est encore lui le président tout puissant.
Mais le véritable défi de Poivre n'est-il pas ailleurs : devenir un écrivain, un vrai, pas seulement un romancier doué, à succès. Un écrivain maudit, évidemment. Un solitaire qui n'écrit plus sur les ondes ni sur le vent, mais avec le sang d'encre qu'il se fait. Maintenant qu'il est réprouvé, qu'il a l'honneur d'avoir été disgracié, il lui reste le plus beau, le plus dur des défis à relever : l'écriture. Une œuvre, pas seulement quelques livres qui passent comme des vols de nuit. Et à la télé, sur ce miroir aux alouettes qui finit toujours par plumer, demeurera toujours PPD qui parlera pour lui. Son double pour nous distraire. Celui-là non plus ne mourra jamais.


Mardi 10 Juin 2008 - 17:21
Nicolas Domenach
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MessageSujet: L'imposture   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeVen 13 Juin - 4:36

L'imposture majeure: c'est le Sarkozy social. Le plus gros mensonge, c’est le traité de Lisbonne. La plus grande complicité médiatique, ce sont les chiffres de la récidive». Olivier Bonnet, journaliste et blogueur sur Plume de presse, décrypte les trucages du président de la République, avant et après son élection. Il vient de publier «Sarkozy, la grande manipulation» aux éditions les Points sur les i.

Vous venez de faire paraitre Sarkozy, la grande manipulation, une recension très impressionnante des mensonges et des impostures du président de la République. C'est quoi pour vous le plus gros mensonge de Nicolas Sarkozy?
Olivier Bonnet. Pour moi, le plus gros mensonge est au sujet du traité de Lisbonne puisque le Président l'a constamment présenté comme un mini-traité et un traité simplifié. Or ce traité n'a rien de mini puisqu'il fait à lui seul 267 pages et environ trois mille avec les annexes. A titre de comparaison, la Constitution française fait trente pages. Il n'a donc rien de mini. Et au lieu d'avoir été simplifié, il a été au contraire complexifié à l'extrême puisqu'il est parfaitement illisible pour le citoyen lambda, puis il opère sans cesse des rappels à d'autres textes. Autre mensonge: pour justifier la ratification parlementaire, le président a prétendu qu'il n'avait gardé dans le soit disant mini traité que les dispositions qui faisaient consensus. C'était un consensus imaginaire, puisqu'il est impossible de savoir les motifs pour lesquels les gens avaient rejeté le traité constitutionnel européen en 2005 par référendum. Le traité de Lisbonne reprend 95% des dispositions du TCE qui a été rejeté. Les plus grands responsables européens l'ont tous reconnu. Donc, c'est un tour de passe-passe qu'il a réussi là pour passer en force et imposer finalement le traité de Lisbonne au peuple qui manifestement le rejetait.

Sa plus grosse imposture?
Sa plus grosse imposture, c'est pendant la campagne électorale, quand il a fait référence à Jean Jaurès. Je parle du discours qui s'est déroulé le 13 avril 2007, lors du meeting de Toulouse. Il avait cité Jean Jaurès une dizaine de fois au moins et il avait prétendu revendiquer l'héritage du droit du travail, de la sécurité sociale, de l'assurance chômage et des congés payés. En passant en revue ces différents points, on se rend compte que toute sa politique consiste au contraire à mettre à bas et asséner des grands coups de pioche à tous ces éléments-là. L'héritage du droit du travail: on sait qu'il n'a de cesse d'accorder au Medef toutes les souplesses qu'il désire pour que les salariés aient moins de protection. Les congés payés: sa doctrine, c'est travailler plus pour gagner plus. Il veut à toute force que les gens augmentent leur durée de temps de travail. La sécurité sociale, il introduit les franchises médicales qui sont le doigt de l'engrenage de la fin de l'assurance maladie solidaire. L'assurance chômage: alors qu'aujourd'hui il n'y a que 47,5% des chômeurs qui sont indemnisés, c'est encore trop. On va radier les chômeurs qui refusent des offres valables d'emplois. On va supprimer la dispense de recherche d'activité pour les seniors. L'imposture majeure: c'est le Sarkozy social. Qu'il ait osé se présenter comme quelqu'un de social, alors que sa politique a consisté à faire œuvre antisociale, c'est quand même la plus formidable des impostures.

Vous attaquez beaucoup la presse et les médias pour leur complicité, leur impuissance ou leur silence. C'est quoi à votre avis la plus grande complicité de la presse?
En réalité, Nicolas Sarkozy s'est construit, à la suite de son passage au ministère de l'Intérieur, un personnage de « cow-boy » qui se fait fort de restaurer l'ordre et la sécurité. On sait que ses deux grand thèmes, ses deux points forts, sont la sécurité et l'immigration. Or il a un bilan absolument calamiteux en tant que ministre de l'Intérieur. Je fais allusion à l'augmentation de la criminalité qui a été constatée notamment par son préfet de la Seine Saint Denis. Il l'a toujours nié mais les chiffres ne sont pas bons du tout. Et puis bien sûr il y a eu les émeutes de 2005, avec l'état d'urgence, le couvre feu et 45.000 voitures brulées. C'est donc une imposture de se présenter comme l'homme qui se fait fort de rétablir l'ordre. Mais il y a un aspect précis, qu'il a invoqué lors de plusieurs émissions télévisées pour justifier de sa politique judiciaire répressive. Il a dit plusieurs fois « je souhaite qu'on crée des peines planchers pour les multirécidivistes parce que 50% des délits, c'est 5% des délinquants ». Quand on prend cette affirmation telle quelle, on se dit qu'effectivement il faut lutter contre les multirécidivistes, on va faire baisser la criminalité de moitié, si ce sont toujours les mêmes qui commettent ces délits... Or ce chiffre est grossièrement faux. Il faut faire appel aux statistiques de résolution des affaires. Et dans 68% des cas on ne sait pas qui a commis le crime. Presque sept fois sur dix, on ignore l'identité de l'auteur du crime. Dire que la moitié des crimes sont commis par les mêmes, c'est impossible à dire, puisqu'on ne le sait pas. Ce qui est grave c'est que ça, il l'a dit devant Arlette Chabot, dans l'émission A vous de Juger, à deux reprises. Il a également affirmé ça au journal de 20 heures devant le duo François Bachi, Patrick Poivre d'Arvor...

Qu'est-ce qui se passe du coté des journalistes, ils ne font pas leur boulot ou ils sont connivents?
Je ne sais pourquoi ils s'abstiennent de le contredire. Soit ils ne font pas leur travail, parce qu'ils auraient pu se renseigner. Cette question des vrais chiffres de la récidive a été expliquée par le magistrat Serge Portelli. Les journalistes doivent le savoir. Soit ils sont tétanisés et ils n'osent pas contredire le président de la République qui passe pour être rancunier, et avoir beaucoup de poids dans les médias. Soit c'est de la connivence, ce qui est également condamnable. Il a pu se permettre régulièrement de répandre des contrevérités. Le travail des journalistes c'est d'arbitrer pour faire un rappel des faits. D'après moi, il est élu sur un malentendu. Si l'on avait démonté toutes les erreurs, les incohérences, et les mensonges de son discours, on n’en serait pas là.

Vous reprochez à juste titre à la presse de ne pas avoir exercé de droit de suite sur les conditions d’achat par Sarkozy de son appartement de l’île de la Jatte et en particulier sur le soupçon de favoritisme ?

Je me suis fait la réflexion que dans n’importe quelle démocratie normale – on peut penser aux Etats-Unis ou aux pays scandinaves – un candidat à la présidentielle qui serait l’objet d’aussi lourds soupçons puisqu’on parle quand même de corruption passive n’aurait pas pu maintenir sa candidature. En réalité il n’a jamais nié avoir acheté son appartement au promoteur avec lequel il était en affaire en tant que maire de Neuilly. D’une façon assez peu convaincante puisqu’il n’a jamais fourni les preuves de ce qu’il avançait, il a essayé de nier tout un tas d’autre chose, qu’il n’y avait pas eu de rabais, qu’on ne lui avait pas fait payer une partie des travaux. Mais il n’a jamais nié que M. Sarkozy, en tant que particulier, avait acheté un appartement au promoteur à qui M. Sarkozy, en tant que maire de Neuilly, a vendu un terrain sur l’ile de la Jatte. Rien que ça c’est interdit par la loi.

C’est vrai que le droit de suite ne s’exerce pas seulement pendant la campagne électorale mais aussi après, or ces questions sur le patrimoine n’ont plus été posées.
Quand Laurent Le Mesle (ndlr, procureur général) a définitivement clos cette enquête, en disant qu’il n’y a pas de faits répréhensibles, on n’a pas beaucoup questionné cette décision. On n’en a pas beaucoup entendu parler. Ca a été étouffé, en tous cas enterré. Puisque l’enquête est close. C’est parfaitement incroyable.

Le web reste un lieu d’expression, de liberté, qui agace beaucoup la présidence. On a vu récemment un texte de Frank Louvrier conseiller en communication de Nicolas Sarkozy. Vous êtes inquiet pour la liberté d’expression sur le web ?
Il faut rester vigilant. Il y a une tentation d’essayer de museler l’expression citoyenne, puisque sur internet aujourd’hui n’importe qui peut ouvrir un blog, compulser différentes sources, citer des faits donner son opinion, sans qu’il n’ait besoin pour ça d’un organe ou de posséder une carte de presse. Une forme de censure serait d’imposer le statut de journaliste pour avoir le droit de donner de l’information en ligne. Ca ne concernerait pas en l’occurrence puisque je suis journaliste. Mais c’est extrêmement inquiétant puisque le web, c’est la prise de parole citoyenne de tout un chacun et c’est extrêmement précieux ça. Mais ça ne se fera pas sans mal. Il y aura une très, très lourde résistance. Je pense qu’il ne faut sous-estimer les capacités de résistance d’internet et toutes les possibilités que ça offre pour contourner les tentatives de censures. »

Réalisé par KARL LASKE in Libé
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MessageSujet: de toutes façons ilzs le sont déjà   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeJeu 26 Juin - 9:16

Ils osnt déjà aux ordres... lors du voyage présidentiel en Israël ,3 chaines ont retransmis en direct ( vers 13 heures) le dicours à la Knesset...
pourquoi des doublons?
pourquoi Israël ?
cyclops cherchez pour voir ?

Allez, tous en chœur : «La nomination du président de France Télévisions par l'Élysée est une garantie supplémentaire d'indépendance». Ce matin, Christine Albanel sur France Info, Christian Estrosi sur France 2, Henri Guaino sur RTL et Hervé Morin sur RMC se voulaient unanimement rassurants : contrairement à ce que croient bêtement les Français, la modification de la procédure de désignation des responsables des chaînes de télé publiques - et probablement, aussi, des radios, comme l'a précisé Albanel - n'est en rien une «prise de contrôle de l'audiovisuel en France», comme l'a dénoncé hier François Bayrou. La ministre de la Culture l'a martelé, Hervé Morin et Estrosi aussi : l'Élysée ne nommera pas seul les dirigeants de France télévisions, il le fera après avis conforme du CSA et sous contrôle du Parlement à la majorité qualifiée. Certes, le vote d'un parlement UMP sur les décisions d'un Élysée UMP risque d'être aussi conforme aux attentes que l'avis d'un CSA plutôt à droite. Mais c'est oublier la majorité qualifiée ! nous dit Hervé Morin. Cette majorité, encore plus majoritaire que la majorité normale (par exemple, au conseil de l'union européenne, elle est de 73,9%) est, pour le ministre de la Défense, la preuve même que l'Élysée ne souhaite pas faire fi de l'avis du peuple. Sauf que le seuil de cette fameuse majorité qualifiée n'est pas fixé. Bref, c'est de la poudre aux yeux, mais on s'en doutait un peu.
En fait, l'essentiel est ailleurs. Dans le discours de Christine Albanel, qui assure que tout cela obéit à une «très forte logique». «Il est normal que l'actionnaire nomme le dirigeant d'une entreprise», a-t-elle expliqué, façon prof d'éco de classe de seconde. En d'autres termes, France Télévisions est une entreprise comme une autre. Certes, elle est publique, mais elle a autant d'influence sur l'opinion des citoyens français que la Poste, la Française des jeux ou la Sncf. D'ailleurs, choisir les animateurs de France 2 est, pour Nicolas Sarkozy, aussi anodin qu'obtenir une réduc' sur son billet de première classe dans le TGV Paris Metz…
Si anodin que Sarkozy a fait l'unanimité contre lui en décidant que les responsables de France Télévisions seraient nommés par l'Élysée. Car ce petit côté retour à l'ORTF n'est pas le bienvenu, au moment où, en plus, les opérateurs de télécoms annoncent qu'ils répercuteront sur leurs tarifs la taxe de financement de l'audiovisuel public que veut leur imposer l'État.
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MessageSujet: Ni pute ni soumise   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMer 2 Juil - 15:26

Mettre dans le même sac les programmes de la télé publique et des chaînes privées est "faux, stupide et injuste", estime sur RTL Patrick de Carolis, à l’adresse de Nicolas Sarkozy. Entre France Télévisions et l’Elysée, le temps est plus qu’à l’orage…

"Le compte n’y est pas".
La première charge du PDG de France Télévisions concerne le financement de la télé sans pub. Après avoir fait et refait les comptes, Patrick de Carolis estime qu’au regard "des déclarations des uns et des autres", son entreprise n’a aujourd’hui "pas les moyens de (ses) ambitions futures".

Et le patron de la télévision publique donne rendez-vous à la rentrée : "à la fin de l’été, courant septembre, nous verrons si le compte y est. S’il n’y est pas, je prendrai mes responsabilités", avertit Patrick de Carolis, brandissant la menace de sa démission.

"Faux" et "stupide"
Lundi soir sur France 3, Nicolas Sarkozy a justifié son projet de suppression de la publicité sur la télévision publique par la nécessité de la libérer de la "tyrannie de la publicité" afin d’améliorer la qualité des programmes, selon lui trop proches de ceux des chaînes privées. Comme, en son temps, la privatisation de TF1 s’était faite au nom du "mieux disant culturel".

Invité à dire ce qu’il pensait du jugement du chef de l’Etat, Patrick de Carolis a répondu : "Pas du bien. Je ne suis pas d’accord avec lui. Je lui ai dit d’ailleurs, on s’est expliqué très franchement". Avant d’ajouter, pour préciser sa pensée : "Lorsqu’on dit qu’il n’y a pas de différence entre la télévision de service public et les télévisions privées, je trouve cela faux, je trouve cela stupide, et je trouve cela profondément injuste".

Concernant enfin la nomination du PDG de France Télévisions par l’exécutif, Patrick de Carolis s’est dit "très fier d’avoir été élu" par le CSA, affirmant avoir été désigné alors que l’Elysée, Matignon et le ministère de la Culture de l’époque "ne le soutenaient pas". Nicolas Sarkozy a qualifié ce système d’élection d’"hypocrisie totale", et promis d’y mettre fin.


Interrogé sur son propre avenir à France Télévisions, Patrick de Carolis pense en être encore le patron au moins jusqu’à la fin de l’été.
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MessageSujet: Le petit doigt sur la couture du pantalon   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeLun 7 Juil - 15:36

C'en est fini de la langue de bois ! Désormais quand les politiques refusent de répondre aux questions, ils demandent aux journalistes de passer à une autre question. Et les journalistes obtempèrent...En tout cas au Grand-Jury RTL-Le Figaro-LCI.

On connaissait le célèbre «Taisez-vous Elkabbach !», formule fictive née de l'imagination de l'imitateur Pierre Douglas, censée être adressée par Georges Marchais au journaliste récemment mis à la retraite.
Pour marquer son temps, il manquait encore à Jean-Michel Aphatie sa mise au pas ministérielle en direct. Ce vide est comblé depuis dimanche. C'est lors du Grand-Jury-Le Figaro-LCI que le journaliste de RTL a connu son admonestation en live, subissant les foudres du ministre de la défense Hervé Morin. Certes, Morin n'est pas Marchais et d'aucuns diront qu'Aphatie n'a rien à voir avec le Elkabbach des années 80, mais l'épisode n'en reste pas moins savoureux…

« Changez de sujet !»
Suite à une question intéressante et impertinente sur la vente d'avions Rafale à la Lybie de Kadhafi, le ministre de la Défense, visiblement contrarié, a ordonné aux journalistes qui lui faisaient face de « changer de sujet ! ». Aux ordres, à défaut d'être au garde à vous, saisis par le ton martial du représentant de la Grande Muette, les journalistes du Grand-Jury n'ont pas moufté. Pierre-Luc Séguillon a immédiatement enchaîné sur une question sur la nomination du président de France Télévisions.
Une question qui a presque autant déstabilisé le ministre de la Défense, qui ne s'attendait pas à un aussi grand écart. Paul-Henri du Limbert, éditorialiste au Figaro, propriété du groupe Dassault, qui fabrique les fameux Rafale a préféré garder le silence.

Conflits d'intérêts et mélange des genres
Symbolique de la mollesse des journalistes face aux politiques –et pourtant Jean-Michel Aphatie n'est pas le dernier à dénoncer les trop sympathiques interviews de Sarkozy par Arlette Chabot et PPDA…- ce micro-événement, conclu en un éclat de rire, dit surtout la banalisation des conflits d'intérêts et autres mélanges des genres considérés par les éditorialistes les plus en vue comme faisant partie du paysage médiatique français. Au point que ces épisodes passent désormais comme autant de lettres à la poste. A la prochaine, donc...
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MessageSujet: Et oui même Charlie Hebdo est aux ordres !   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeJeu 17 Juil - 4:37

Un violent débat secoue Charlie-Hebdo et la presse en général à propos d’une chronique de Siné parue le 2 juillet dernier et dans laquelle il écrit : « … Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l’UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n’est pas tout : il (JS) vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »

Siné se défend en déclarant ;

« Si Jean Sarkozy se convertissait à l’islam pour épouser la fille d’un émir ou à l’hindouisme pour épouser une fille de maharadja, je l’aurais écrit aussi… » On aura connu des défenses un peu plus crédibles.

Qui l'eût cru ? même Charlie-Hebdo est aux ordres !!! lol!

touchez au " caudillette" ou à sa famille et vous en subirez les foudres…

oui la liberté est morte.
Aujourd’hui, avec scarpia, c’est vive Kadhafi, vive le dictateur de syrie et vive tous les pires dictateurs que la terre compte…

Honte d’être français sous scarpia (et comme d’habitude,sans majuscule pour le petit homme
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MessageSujet: Re: Une presse et des médias de plus en plus aux ordres   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeLun 21 Juil - 8:38

Cet intéressant article trouvé dans libé montre a quel point les médias manipulent les esprits dans un pays de gens assoupis

Attention à la nouvelle, vous ne l’avez pas entendue à la télé : 600 voitures ont brûlé en France, au cours des deux nuits de festivités du 14 juillet. Le chiffre est en augmentation par rapport à l’an dernier. Parmi les villes touchées, la cité d’Asnières (Hauts-de-Seine). Au cours de violents affrontements, un commissaire de police a été grièvement blessé à l’œil par un «engin pyrotechnique».

Quatre jeunes ont été jugés après ces affrontements, en comparution immédiate (aucun des quatre n’étant directement impliqué dans la blessure du commissaire). Tous ont été condamnés à de la prison ferme, y compris deux d’entre eux qui niaient avoir participé à tout affrontement. D’après l’avocate d’un des jeunes condamnés, le procureur de Nanterre en personne était venu assister à l’audience, et s’était placé dans le fond de la salle. Sans doute par désœuvrement. Simultanément, on apprenait que deux policiers s’étaient suicidés dans la région parisienne.

Quoi de commun entre toutes ces nouvelles ? Aucun rapport direct. Mais cette caractéristique commune : en été, elles n’intéressent pas les journaux télévisés, chaînes privées et chaînes publiques mêlées. De tout ce qui précède, les 20 heures n’ont pas soufflé mot. La France explose doucement, en silence, paisiblement. Tout va bien. Parlons plutôt du terrible scandale du dopage sur le Tour.

Une autre nouvelle. Après que Sarkozy, fraîchement élu, a tordu la main à l’organisme chargé de gérer les dettes du Crédit lyonnais, le CDR, celui-ci a remballé les dossiers qu’il s’apprêtait à nourrir contre Bernard Tapie, et l’affaire a été confiée à une sorte de justice privée, appelée «tribunal arbitral». Lequel tribunal a accordé quelque 285 millions d’euros à Tapie (le même Tapie, d’ailleurs, qui avait appelé à voter Sarkozy en 2007). Ces centaines de millions seront payées par les contribuables. La manigance a été dénoncée haut et fort par le Canard enchaîné et le Nouvel Obs, plus discrètement par le Monde. François Bayrou s’est enflammé au micro de RTL. C’est tout. Ces nouvelles-là, non plus, n’intéressent pas le journal télévisé.

Parlons plutôt du terrible suspense : Jack Lang va-t-il voter la révision constitutionnelle ? Les journalistes ont la tête ailleurs. Les journalistes, leurs organisations, leurs penseurs, leur ministre Madame Albanel, sont mobilisés sur un sujet : la mise en examen d’un collègue exerçant au magazine Auto Plus (groupe Mondadori, propriété de Berlusconi). Auto Plus a publié des photos d’un prototype de Renault, prises illégalement par un salarié du constructeur.

D’après une source judiciaire, ces photos auraient été payées par le journal à ce salarié indélicat, entre 1 200 et 1 500 euros pièce. Renault a porté plainte contre X, en expliquant à Libération que si ses «coups de génie», comme la Scénic ou la Twingo, étaient éventés trois ans à l’avance, il n’y aurait plus de coups de génie.

Dans le cadre de cette enquête, donc, Bruno Thomas, d’Auto Plus, a été placé quarante-huit heures en garde à vue, et mis en examen de cinq chefs différents : «recel d’abus de confiance», «contrefaçon par édition ou reproduction d’écrit de dessin ou toute autre production au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété de son auteur et recel», «contrefaçon par diffusion d’œuvre de l’esprit au mépris des droits d’auteurs et recel», «acquiescement aux sollicitations de corruption et complicité de ce chef», «révélation du secret de fabrique et recel». Vives protestations dans la profession. Jusqu’à Reporters sans frontières, pourtant avare de ses interventions concernant les irréprochables médias français, qui exige la «libération immédiate» du journaliste.

Sans doute, dans toutes les rédactions, y a-t-il de jeunes journalistes, qui croient encore à leur mission d’informer, et ne comprennent pas que personne ne leur demande de couvrir les affrontements d’Asnières, le procès en comparution immédiate, ou bien l’affaire Tapie. Peut-être même l’ont-ils proposé à leurs supérieurs. Sans doute se sont-ils entendus répondre : «Mais enfin, les gens sont en vacances. Après l’année qu’ils viennent de passer, tu crois vraiment qu’ils ont envie d’entendre parler de toutes ces histoires ? Et puis, on n’a pas de place, aujourd’hui c’est dossier dopage.»

De quoi les citoyens ont-ils davantage besoin ? D’être informés sur l’explosion de basse intensité des banlieues, sur l’affaire Tapie, ou bien de voir en avant-première mondiale le futur éventuel modèle de chez Renault ?

Qu’est ce que l’information ? Voilà de beaux sujets de méditation pour l’été.

( in libé sur le net)

http://www.liberation.fr/
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MessageSujet: affaire Siné   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMar 29 Juil - 6:39

siné et Charlie, c’est fini. Son patron, Philippe Val, vient de le virer en lui accrochant au cou le panneau d’infamie : «antisémite».


Siné n’est pas un saint. La cause n’est pas idéale. Restent quelques principes à défendre: liberté d’expression, droit à la satire. Mais commençons d’abord par le texte, l’objet du «délit».

J’ai lu et tout cela me semble moins relever de l’antisémitisme que de la caricature, qui souvent vire à la diffamation. Mais c’est la loi du genre et à Charlie Hebdo, ils sont payés pour le savoir. Siné présente le «fils de» comme un ambitieux prêt à tout, même à une conversion. Il se trouve que la promise est de religion juive et héritière électroménagère. Mouais, bon… Ça frise la limite, à tout le moins le goût douteux. Mais, l’antisémitisme ne semble en rien franc et massif. Cette fois, le doute aurait dû profiter à l’accusé qui en a déjà balancé de bien pires.

Sauf que les entreprises de presse ne sont pas plus que d’autres des démocraties bonasses. Et que la précarisation des statuts permet de se passer de la collaboration de qui on veut, quand le zigomar outrancier a l’heur de déplaire à des patrons avides de donner des gages à l’autoritarisme résurgent.

Plus grave que la dernière balourdise de Siné, me semble être l’instrumentalisation de l’antisémitisme au sein des débats qui opposent les deux gauches. Il est catastrophique de suspecter immédiatement d’antisémitisme qui critique l’expansionnisme sioniste au temps des colonies de peuplement ou qui interroge la nature religieuse de l’Etat d’Israël. Il est plus que pénible d’être regardé comme possible antisémite quand on attaque les dérapages de l’empire américain, «meilleur ami d’Israël», quand on s’oppose à l’Europe libérale que Bruxelles fourgue à coups de oui ou quand on voudrait faire plus que «réguler» le capitalisme. Ne reste aux stigmatisés qu’à opposer un inaudible : «Je ne suis pas antisémite parce que je ne suis pas antisémite».

En jouant à ça, les autoproclamés antiantisémites ne font que renforcer ces caricatures du juif = argent = riche, dans le panneau desquelles ils soupçonnent ceux qu’ils dénoncent de tomber.

Vous me suivez toujours ? Parce que tout cela devient franchement ridicule. Il faut revenir à de stricts arguments idéologiques sans criminaliser illico qui vous porte la contradiction et sans tout le temps se demander d’où les uns et les autres parlent. Arrêtons de renvoyer chacun à son origine. Mot qui convient mieux que celui de «race». Il n’y a pas de race juive, comme il n’y a pas de race blanche ou de race noire. Grand bien nous fasse !

De plus, il n’y a pas de domaine réservé. Le droit à la critique est universel. Je suis breton et pas encore débaptisé, et je devrai me contenter de cracher dans le bénitier et d’évaluer la qualité du beurre salé, sans avoir le droit de mettre mon grain de sel en d’autres matières ? Eh bien, non ! Les trois monothéismes qui continuent à vouloir régenter les vies et les mœurs de chacun, méritent attention narquoise et vigilance fulminante. Quant au gentil bouddhisme qui prospère, il ne perd rien pour attendre.

Cela dit ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Depuis la deuxième Intifada, un nouveau type d’antisémitisme grandit au sein des populations d’origine maghrébine. Minoritaires, quelques dérives rouges-brunes existent. Et Dieudonné en est le symptôme le plus affligeant.

Mais, arrêtons les anachronismes. On n’est plus au temps de l’affaire Dreyfus, ni de Marcel Déat. En France, la sphère intellectuelle et la galaxie post-gauchiste ne versent plus dans les ornières du début du siècle ou des années 30. Le nazisme et l’extermination des juifs ont accompli leur terrible pédagogie.

Comme on en est à parler des choses qui fâchent, si on pouvait aussi arrêter de faire de la Shoah un absolu religieux, un insurpassable objet métaphysique, on aurait enfin progressé dans le débat démocratique. Dieu n’existe pas, le diable non plus. L’extermination d’un peuple, elle, a bel et bien existé. L’Holocauste n’est pas un indicible mystère, mais un événement historique qu’il faut étudier et dont il faut parler, encore et toujours, afin de pouvoir repérer les signes annonciateurs de sa reproduction.

Pour revenir au débat de départ, à sacraliser les choses, à instaurer des tabous, à interdire critique et caricature, on prend le risque de décerveler ces mauvais esprits que doivent rester les chroniqueurs et les humoristes.

( in libé)
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MessageSujet: Nous avons besoin des outrances de Siné   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeSam 2 Aoû - 16:55

Point de vue
Nous avons besoin des outrances de Siné, par Jean-Marie Laclavetine
LE MONDE | 31.07.08 | 14h00 • Mis à jour le 01.08.08 | 14h40 Réagir (134) Classer E-mail Imprimer Partager

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Bernard-Henri Lévy a raison : ce qui compte, ce sont les mots. La moindre des choses, quand on se livre à un réquisitoire aussi violent que le sien, serait donc de citer les phrases de Siné, afin de montrer l'évidence "odieuse, inexcusable, mortelle" de son fanatisme antisémite. Il s'en garde bien, et pour cause. S'il citait les phrases, le lecteur pourrait se rendre compte d'une autre évidence, pointée avec colère par Gisèle Halimi : dans un procès en justice, il n'y aurait strictement aucune chance pour que Siné, sur la base de ces lignes, soit condamné pour antisémitisme. La philosophie médiatique n'en est pas à une simplification ou un amalgame près pour frapper l'opinion. Inutile de discuter : on sait "ce que pensent les amis de Siné", ces "âmes glauques qui tripatouillent dans les histoires de sang, d'ADN, de génie des peuples, de race". De telles phrases n'appellent pas de réponse. Mais quelques commentaires, tout de même.



Il était prévisible que cette affaire suscite les récurrents effets de manche et sonneries de tocsin. Il n'y a là qu'un symptôme supplémentaire d'un triste état de fait : on ne respire plus, dans ce pays. La France pète de trouille, et ça ne sent pas bon. La poltronnerie de la plupart favorise l'autoritarisme de quelques-uns. Toute pensée, toute parole libres sont immédiatement soumises à un feu roulant d'intimidations, de condamnations ronflantes et sans appel. Comme le dit un proverbe japonais : "Le clou qui dépasse appelle le marteau." Malheur à celui qui critique les replis communautaristes, l'invasion massive du religieux dans l'espace public, la défaite annoncée de la laïcité dont le discours de Latran était un avant-goût, les clés des banlieues remises aux barbus par une république capitularde, l'arrogance grandissante des imams et des rabbins, la montée des intégrismes sous couvert de quête légitime d'identité, la politique israélienne ou palestinienne. Antisémite ! Islamophobe !

La rhétorique victimaire, chère à nos dirigeants, est omniprésente. Philippe Val n'est plus un patron de journal qui a licencié arbitrairement un collaborateur : il devient la victime d'une horde déchaînée dont l'oeil perçant du philosophe a saisi les motivations racistes. Ainsi Jean Sarkozy, bien fils de son père en matière d'arrogance, d'opportunisme et de grossièreté, est transformé en victime d'attaques honteuses dignes du Pilori (un journal antisémite sous l'Occupation) ou de la Milice.

Pourquoi le texte de soutien à Siné a-t-il recueilli plus de 2 000 signatures ? Bernard-Henri Lévy feint d'y voir un signe supplémentaire de la montée de l'antisémitisme en France. Les signataires se sentiront légitimement insultés par une telle accusation, qui n'est pas seulement injuste mais aveugle. Il semble que nos penseurs n'aient pas pris la mesure du sentiment d'asphyxie qui gagne de nombreux concitoyens, dans une société de surveillance mutuelle et de soumission générale. A l'heure où les humoristes graveleux et serviles imposent partout leur présence - et jusque dans l'entourage présidentiel -, nous avons besoin, un besoin vital, des outrances et des gueulantes d'un Siné. Souvenez-vous des couvertures qu'osaient publier il y a vingt ans Charlie Hebdo ou Hara-Kiri, et comparez avec ce qui se publie aujourd'hui : le chemin parcouru est atterrant.


OÙ EST L'OPPOSITION ?


Comme le monde est devenu simple ! La vérité nous est assenée jour après jour par une armée de journalistes conformes et de penseurs autorisés, qui nous débitent à toute heure leurs discours identiques. Où est la presse libre ? Où est l'opposition ? Le seul quotidien estampillé de gauche consacre cinq pages à Carla Sarkozy pour la sortie de son disque, dont les chaînes publiques assurent la promotion. La presse satirique a trempé son esprit d'insolence dans les bénitiers communautaires. Pas un organe de presse, pas une chaîne de télévision qui soit désormais en état de faire entendre une voix discordante. Le Parti communiste a disparu entre deux lames du parquet, l'extrême gauche tapine chez Drucker, le Parti socialiste mijote au tout petit feu des ambitions triviales, les syndicats se laissent tondre la laine sur le dos.

Dans une Europe barricadée, la maison France a fermé portes et fenêtres. La police du langage surveille chacune de nos phrases. Nous vivons dans l'obscurité des vérités communes, des hypocrisies admises, des bienséances cathodiques, des peurs silencieuses, des grandiloquences convenables. Comme il est doux de pleurer ensemble à la libération d'Ingrid Betancourt, tandis qu'on laisse crever en silence Marina Petrella dans sa cellule en attendant de refiler son presque-cadavre à notre ami Berlusconi... Ouvrez ! On étouffe, ici !


( in Le Monde)
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MessageSujet: Bravo Siné !   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMar 2 Sep - 15:27

Presse. Suite à la polémique autour de son licenciement de «Charlie Hebdo», le dessinateur lance son propre magazine satirique.
Frédérique Roussel
Libé QUOTIDIEN : mardi 2 septembre 2008
La maison de Siné, à Noisy-le-Sec, vibrionne. Ça bosse sec dans la salle à manger, à dix jours du lancement de Siné Hebdo, le 10 septembre. Le numéro zéro vient d’arriver tout chaud de l’imprimerie. Seize pages en quadrichromie, dont la maquette est signée Siné, naturellement. «Bob» est momentanément indisponible, parti acheter du Tipex. Internet marche enfin. Guy Bedos doit passer vers 17 heures. L’ambiance sent à la fois l’artisanat et la marmite des grands jours, ceux qui voient naître de nouveaux canards.

Mercredi, Siné annonçait le lancement de Siné Hebdo, en écho à Siné Massacre cuvée 1962. L’été fut chaud. Viré avec fracas de Charlie Hebdo, sur une accusation d’antisémitisme (qu’il conteste), après une chronique le 2 juillet sur une supposée conversion au judaïsme de Jean Sarkozy, le caricaturiste a vu du monde rappliquer à sa rescousse. Une pétition (1) a recueilli à ce jour plus de 15 000 signatures. Alors, Siné, à près de 80 ans, a décidé de relever le gant. De propulser son propre hebdo, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Siné Hebdo sera «un canard qui ne respectera rien, n’aura aucun tabou, chiera tranquillement dans la colle et les bégonias sans se soucier des foudres et des inimitiés de tous les emmerdeurs». Le tirage du premier numéro - 2 euros sans pub - sera de 130 000 exemplaires. «L’objectif est d’en vendre autour de 50 000, sachant que le point d’équilibre se situe entre 30 et 40 000, ce qui est un objectif tout à fait réaliste», détaille Siné dans une interview à Presse News.

Coude à coude. La liste de l’équipe a été publiée hier. Le casting rassemble 57 collaborateurs, tous bénévoles. Une vingtaine de dessinateurs (Diego Aranega, Philippe Geluck, Rémi Malingrëy, Tardi ou Vuillemin), des philosophes (Michel Onfray, Raoul Vaneigem), des humoristes (Christophe Alévêque, Guy Bedos, Jackie Berroyer, Benoît Delépine), des journalistes (Frédéric Bonnaud, Denis Robert, Didier Porte). «Elle a de la gueule, cette équipe», dixit Delfeil de Ton, collaborateur du Nouvel Observateur. «Je suis sorti de mon trou parce que l’on m’y a obligé.» Il soutient l’aventure «pas tant pour Siné que contre la saloperie qu’on lui a faite», explique celui qui va publier chaque semaine ses souvenirs d’Hara Kiri, accompagnés des dessins de Rémi Malingrëy.

L’écrivain de polar Serge Quadruppani se lance lui dans les Furieuses, un feuilleton façon XIXe siècle qui a les pieds dans le bitume du XXIe. «Ça commence par une Chinoise qui tombe par la fenêtre d’un commissariat à Belleville», raconte l’auteur qui s’est rallié à la cause avec «l’idée de retrouver l’esprit du Charlie Hebdo de la grande époque». Chut. Ne plus parler de Charlie Hebdo. C’est la consigne donnée à tous pour couper court aux polémiques. Les deux hebdos caricaturistes vont pourtant se retrouver au coude à coude dans les kiosques le mercredi, en compagnie du Canard enchaîné.

«Donateurs». «Je connais Siné depuis que j’ai 20 ans et j’ai été fortement influencé par les humoristes graphistes, raconte Guy Bedos , qui tiendra une chronique intitulée Humour libre. Je suis heureux de participer à cette aventure.» Il fait partie des cinq actionnaires de la société avec Siné, sa femme, Bruno Langlois et Michel Onfray. «On a cassé la tirelire, confie Catherine Sinet. Mais les dons commencent à affluer et nous allons créer une association de donateurs.» La rédactrice en chef feuillette le numéro zéro d’un œil satisfait. A peine quelques ajustements à faire d’ici la semaine prochaine, en fonction de l’actualité. Premier vrai comité de rédaction aujourd’hui autour du petit nouveau. Après, Siné Hebdo déboulera en vrai dans les bégonias.

(1) www.soutenir-sine.org/petition/
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MessageSujet: Pas vu à la télé : Sarkozy hué à Bercy   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeLun 6 Oct - 16:04

Pas vu à la télé : Sarkozy hué à Bercy
Les médias en ont fait des tonnes pour moquer le Ségo-show du Zénith. Mais rien, ou presque, sur l'inexplicable lapin posé par Nicolas Sarkozy aux 12000 apprentis européens qui l'attendaient à Bercy vendredi dernier.






Les télévisions ont passé en boucle pendant plusieurs jours les images du spectacle de Ségolène Royal au Zénith de Paris le samedi 27 septembre 2008. Mais elles n'ont quasiment pas parlé du show organisé par Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services, le vendredi 3 octobre 2008 à Bercy pour 12000 apprentis venus de toute l'Europe qui ont sifflé le nom de Nicolas Sarkozy et ont, du coup, attendu en vain le discours que le Président devait venir leur faire.


A TF1, France 2 et France 3 : on n'a rien entendu !
Le fait que le président de la République ait vu son nom hué à la tribune avant de se décommander purement et simplement ne semble pas avoir passionné les médias - à l'exception des médias d'info en temps réel. Le Figaro pas plus que Libération n'en ont parlé dans leurs éditions du lendemain. Quant aux JT des grandes chaînes, ils n'ont rien entendu, comme le montre le (court) sujet que TF1 a consacré à l'incident… et dans lequel les huées sont couvertes par le commentateur (voir ci-dessous). Pourtant, les images avec le son étaient disponibles (voir ci-dessus)…






Le JT de TF1 couvre les huées contre Sarkozy à Bercy
envoyé par RichardTrois


Et c'est parti pour le show
La différence de traitement entre le Zénith et Bercy est d'autant plus surprenante que les images du show des apprentis, disponibles sur Dailymotion, témoignent d'une ambiance plus proche de la boîte de nuit que du meeting politique : où sont donc passés les commentateurs qui critiquaient la dérive « spectaculaire » de la réunion organisée par Ségolène Royal ?




L'ambiance à Bercy : encore plus fort que Royal au Zénith !
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MessageSujet: Un exemple : les analystes politiques de la télé   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeDim 19 Oct - 7:05

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MessageSujet: France 2, le Luxembourg et les paradis fiscaux   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMer 22 Oct - 15:45

France 2, le Luxembourg et les paradis fiscaux
Mise à jour avec les excuses d'Arlette Chabot

Hier soir, au « 20 heures » de France 2, un reportage hallucinant sur le Luxembourg qui, par une série d’insinuations et une mise en scène grand-guignolesque, a été érigé en paradis fiscal « modèle », en trou noir de la finance européenne, en quasi-responsable de la crise financière mondiale...

En fait, pas tout à fait : si on écoute bien le commentaire, on n’accuse au fond le Grand Duché que d’une chose, de pratiquer le secret bancaire, ce mal dont on ne nous dit rien si ce n’est que c’est mal. Le reste n’est qu’interrogations et sous-entendus. David Pujadas, le présentateur, vaguement mal à l’aise, le précisera d’ailleurs un peu plus tard en interrogeant, en duplex, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker : « le Luxembourg n’est pas à proprement parler un paradis fiscal, mais en présente des caractéristiques ». Mais lesquelles, mis à part le secret bancaire qui est aussi appliqué, le téléspectateur ne le saura pas, par l’Autriche et la Belgique, mais aussi par les vrais paradis fiscaux que sont, par exemple, les Îles anglo-normandes (sous souveraineté britannique), Saint-Barthélémy (sous souveraineté française), Monaco, le Liechtenstein, etc. ? Pourquoi avoir choisi cet exemple pour illustrer la lutte contre les paradis fiscaux?

Jean-Claude Juncker s’est donc énervé contre ces amalgames, dont le prétexte était l’absence de son pays à la réunion de Paris, hier, consacrée à la lutte contre les paradis fiscaux (lire mon papier ci-dessous consacré au sujet) et une réponse de Nicolas Sarkozy, à Strasbourg, qui a affirmé qu’il ne voyait pas pourquoi le premier ministre luxembourgeois s’opposerait à une réforme du système financier mondial.

Sans arrêt interrompu par le présentateur du 20 heures (on aimerait voir une telle pugnacité employée avec le Président de la République), Juncker (photo: Thierry Monasse) a violemment dénoncé ce reportage « proprement ridicule », ce reportage « caricatural », ce reportage marqué par une « condescendance bien franco-française », ce reportage « superficiel » et, n’en jetez plus, « ce journalisme primaire ». Ce qui, honnêtement, est largement exact. Juncker a pu difficilement expliquer que le Luxembourg ne s’est pas rendu à la réunion de Paris, sur « convocation franco-allemande », tout comme l’Autriche et la Suisse, car il refusait de se retrouver « sur le banc des accusés », le projet de communiqué final établissant un lien entre paradis fiscal et secret bancaire qu’il estime non démontré. Surtout, a-t-il fait valoir, « le secret bancaire joue un rôle marginal » dans la crise bancaire actuelle, ce qui est difficilement contestable.

Comment ne pas se mettre en colère comme l’a fait Juncker hier ? Car France 2 n’a à aucun moment réussi à mettre mal à l’aise le premier ministre luxembourgeois par un travail d’investigation digne de ce nom. La chaine publique ne montre à aucun moment pourquoi le secret bancaire devrait être abandonné, pas plus qu’elle ne démontre que le Luxembourg viole les lois européennes et internationales en matière bancaire et financière ou qu’il accueillerait des établissements qui seraient à l’origine de la crise bancaire. Elle l’a simplement insulté en diffusant un reportage digne de FoxNews. La réaction de Juncker se justifie pleinement et Pujadas ne s'est pas grandi en essayant de l'empêcher de s'exprimer.

Arlette Chabot, la directrice de la rédaction de France 2, a parfaitement réagi en s'excusant aujourd'hui auprès de Juncker, même s'il aurait été préférable qu'elle s'oppose à la diffusion du sujet. Dans une lettre datée de ce jour, elle note que le fameux reportage "a provoqué votre irritation. Je dois à la vérité de dire que je peux la comprendre. La frontière entre « paradis fiscal », « blanchiment d’argent » et « secret bancaire » n’était pas vraiment établie. La mise en image était facile, voire de mauvais goût. Je vous demande de ne pas considérer ce reportage comme une nouvelle manifestation de « l’arrogance franco-française » mais plutôt comme une insuffisance professionnelle. Connaissant votre disponibilité, votre courage face aux questions des journalistes, je me dois de vous présenter des excuses".

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MessageSujet: Télé-Sarkozy, bientôt sur vos écrans   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeJeu 23 Oct - 7:51

En cinq minutes, c’en sera fait de France Télévisions. Ce matin, en Conseil des ministres, Christine Albanel, en charge de la Culture et de la Communication, présente sa loi sur l’audiovisuel. Ou plutôt celle de Nicolas Sarkozy, car c’est le président de la République qui a décidé de tout : la suppression de la pub d’abord, les taxes pour compenser la perte de la pub ensuite et enfin la nomination du futur patron de la télé publique - et sa révocation - par Sarkozy himself. Sacré symbole de sa mainmise sur les médias, où il compte tant d’amitiés… La loi va désormais continuer son chemin vers le Parlement, où elle ne devrait pas dévier de la volonté sarkozyste, et le 5 janvier à 20 heures, la pub disparaîtra des écrans publics. Rideau ? Non, car de nombreuses zones d’ombre continuent d’obscurcir l’avenir de France Télévisions.

programmesQue verra-t-on sur France Télévisions ?

Si vous avez la réponse, écrivez à Patrick de Carolis, 7, esplanade Henri-de-France, 75907 Paris, Cedex 15. Car c’est un vrai casse-tête. Sur le papier, pourtant, ça a l’air simple et c’est écrit noir sur blanc dans la loi : «La première émission de soirée débutera, sauf circonstances particulières, vers 20 h 35, ce qui permettra une véritable deuxième partie de soirée commençant autour de 22 h 15.» Couche-tôt et bonnets de nuit, welcome ! Les autres pourront avoir du mal à s’adapter aux nouveaux horaires de France Télévisions, comme s’en inquiétait la semaine dernière Alain Vautier, chargé de l’habillage sur le service public : «On risque de perdre des téléspectateurs actifs et urbains à cause des rythmes de vie. Il y a un vrai risque, car si quelqu’un rate les vingt premières minutes d’une fiction, il y a peu de chances qu’il reste sur la chaîne.» A moins bien sûr d’avoir de la bombe atomique dans ses grilles. Problème : le gouvernement n’a pas mis un fifrelin pour financer de nouveaux programmes. Du coup, Vautier s’interroge : «Est-ce que l’offre est assez séduisante pour que les gens changent leurs habitudes ?» Qu’importe direz-vous, car sans pub France Télévisions ne sera plus soumise aux diktats de l’audience. Sauf que non, la loi précise que la télé publique restera soumise à «une obligation de résultat». Dilemme aussi, mais inverse pour les rivales qui n’entendent pas se faire manger les téléspectateurs sur le dos par un service public qui démarre ses soirées un quart d’heure plus tôt. TF1 pourrait être tentée de se caler sur France Télévisions et commencer à 20 h 35, sauf qu’il va aussi falloir qu’elle case toute sa pub. Vautier a calculé : «Pour un démarrage à 20 h 35, et en plaçant toutes ses pubs, ça fait onze minutes de JT sur TF1…» Et M6, qui a justement annoncé un journal «autour de 20 heures» pour janvier ? On peut imaginer un JT à 19 h 45 et se terminant à 20 h 15, sauf que M6 va elle aussi devoir caser sa pub et que celle-ci risque de se retrouver en face du hit Plus belle la vie que France 3 veut avancer à 20 h 10-20 h 15…

compensationLe compte y est-il ?

Pour compenser la suppression de la réclame après 20 heures, le gouvernement garantit à France Télévisions 450 millions d’euros, issus d’une taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées (3 %) et d’une autre sur le chiffre d’affaires, généralement maousse, des opérateurs de téléphonie et d’Internet (0,9 %). 450 millions auxquels s’ajouteront 169 millions d’euros venus de la pub d’avant 20 heures : «On est à peu près dans les clous», commente un cadre de la télé publique. En revanche, l’argent espéré pour financer les programmes qui prendront la place de la pub, c’est niet : «Ça représente 70 millions d’euros par an, mais on a compris qu’il ne fallait pas compter dessus.» Le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, l’avait promis en juillet dernier : «Si le compte n’y est pas», il prendra ses cliques et ses claques. En fait, le compte ne se fait pas sur 2009, mais sur les années suivantes. Depuis des semaines déjà, il négocie avec Bercy un plan d’affaires jusqu’en 2012. «La grande question, explique l’un des négociateurs, c’est la date du retour à l’équilibre.» Carolis juge cela impossible avant 2012, quand Bercy voudrait voir la télé publique à flot dès 2010, et ce à grands coups d’économies.

CONCURRENCETF1 y gagne-t-elle ?

Dans la demi-heure qui a suivi l’annonce de Nicolas Sarkozy, le 8 janvier, deux actions faisaient des bonds de cabri à la Bourse de Paris : celles de TF1 et de M6. Ouh le joli cadeau que voilà pour les chaînes privées et la première d’entre elles, propriété de Martin Bouygues, ami personnel du Président… Gling : la pub de France Télévisions dans les fouilles ! Mais ce n’était pas assez : le gouvernement a donc décidé d’aligner les cadeaux, notamment par le biais d’une directive européenne. Les chaînes privées auront donc désormais droit à une seconde coupure dans les films et les fictions, ainsi qu’à une augmentation du volume de réclame et au «placement de produits» (par exemple : Renault payant la production de Joséphine, ange gardien pour que Mimie Mathy roule en Twingo). Soit un cadeau, selon les experts, d’un milliard d’euros, c’est-à-dire près d’un tiers des investissements publicitaires annuels dans la télévision. Oui mais voilà, entre-temps, l’audience des chaînes généralistes s’est débinée et une certaine crise financière est passée par là. De l’arrêt de la pub sur France Télévisions, ses rivales n’attendent désormais plus la manne espérée. Et le milliard d’euros potentiel pourrait bien ne profiter à personne. Déjà, la pub perdue par France 2 depuis le 8 janvier ne s’est pas reportée sur TF1, M6 et Canal +, mais sur la TNT. Et la moitié seulement, le reste s’étant évaporé dans la nature. En fait, c’est bien la TNT qui risque de bénéficier de la suppression de la pub sur France Télévisions, plutôt que les chaînes généralistes à l’audience déclinante. D’où une baston collatérale : «Comme seule la TNT va voir sa part de marché publicitaire augmenter en 2009, l’enjeu pour TF1 et M6 est de racheter des chaînes de la TNT afin de bénéficier de 100 % de leurs recettes», analyse un expert.

EconomiesY aura-t-il un plan social ?

Et le 5 janvier, la citrouille France Télévisions se transformera en… citrouille, mais unique. En effet la loi métamorphose France Télévisions en une entreprise unique. C’est-à-dire qu’au lieu de la myriade de sociétés que compte aujourd’hui la télé publique, il n’y en aura plus qu’une. Donc une seule direction des achats, des études, de la jeunesse, de la fiction, du documentaire, etc., qui alimenteront les antennes, mais aussi le Web. Ça n’a l’air de rien mais ça va tout changer : «Ça veut dire que le 5 janvier, l’accord d’entreprise et les conventions collectives tombent», explique Carole Petit, de l’intersyndicale de France Télévisions qui remet ce matin à l’Elysée une pétition appelant à la protection des conventions collectives. Les syndicats auront dix-huit mois pour renégocier des accords. C’est là que ça risque de se gâter. Par exemple au niveau des salaires, pas équivalents d’une chaîne à l’autre. Ou sur le temps de travail, qui pourrait être remis en cause, ou l’évolution des métiers. Autant de bombinettes incendiaires que syndicats et direction devront manipuler avec précaution, car le gouvernement peut avoir beau jeu de laisser Carolis faire le sale boulot pour ensuite, en cas de grave conflit, le faire sauter. Christine Albanel a promis hier qu’il n’y aurait pas de plan social à France Télévisions, la ministre pariant sur des départs à la retraite non remplacés. Au cours des négociations avec Bercy qui réclame de fortes économies, l’équipe de Carolis a posé la question à plusieurs reprises : «Nous demandez-vous de faire un plan social ?» Les représentants de l’Etat n’ont jamais répondu : sujet tabou.

NominationCarolis va-t-il sauter ?

Depuis sa sortie tonitruante de juillet, Patrick de Carolis est sans cesse donné partant de France Télévisions. Dans les couloirs gouvernementaux, on cite même déjà un successeur : Jean-Marie Colombani, ancien patron du Monde. Carolis, lui, répète qu’il attend de savoir «si le compte y est» et il le saura à la fin du mois, sitôt les négociations financières avec Bercy abouties. Mais dès la promulgation de la loi, il pourra voir son mandat, prévu jusqu’à l’été 2010, singulièrement écourté. Gros morceau du texte de loi, le nouveau mode de nomination des présidents de l’audiovisuel public risque d’être difficile à avaler pour les députés et les sénateurs. Au lieu d’une élection par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), c’est désormais un décret présidentiel qui fera et défera le patron de la télé publique. Tout comme, rappelle la loi, celui de la SNCF ou d’EDF. En guise de garde-fous - ou de cache-sexe - le CSA et des commissions parlementaires devront donner leur avis. Combien on parie qu’ils seront d’accord avec Sarkozy ?
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MessageSujet: Sarkozy veut son émission de télé à lui!   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMer 29 Oct - 6:43

La proposition du directeur du Service d'information du gouvernement, Thierry Saussez, de créer une émission de communication gouvernementale sur le service public prouve que France Télévisions n'a pas fini d'en baver.

Sarkozy l'avait avoué lors de la campagne présidentielle: il aurait aimé faire une carrière de présentateur télé. Il n'est que président de la République, mais n'a pas renoncé pour autant à ses ambitions d'anchorman. En tout cas si l'on en croit le dernier ballon-sonde envoyé à France-Télévisions par l'entourage de Nicolas Sarkozy. Et celui-ci, s'il n'est pas piqué des vers, n'est pour une fois pas l'oeuvre de Frédéric Lefebvre mais de Thierry Saussez. Ancien publicitaire, Saussez est un garçon plein d'imagination, au teint perpétuellement hâlé, aujourd'hui directeur du Service d'information du gouvernement.

Sa dernière idée n'a pas fini de susciter des remous au sein de France-Télévisions: Thierry Saussez songe à la création d'une «émission de communication gouvernementale à la télévision».
De fait, quoi de mieux qu'une telle émission pour enterrer un service public que l'Elysée s'évertue à plomber depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir? L'initiative rappelle celle de Laurent Fabius qui, Premier ministre, avait imposé en 1984 à la télévision, contre l'avis de la Haute autorité (l'ancêtre du CSA) et des journalistes, un programme vaguement politico-pédagogique devenu une référence en matière de mise en image : «Parlons France», sur TF1, un quart d'heure mensuel consacré au Premier ministre dans une ambiance de type «causerie au coin du feu», avec journalistes potiches pour lui servir la soupe.


Un programme à l'étude
Si le futur programme n'est pour l'instant qu'«à l'étude», Thierry Saussez souhaite déjà qu'il soit diffusé «dans l'idéal, évidemment, sur le service public. Si je le fais sur TF1, on va me dire : ben voilà, bien entendu, il est allé chez M. Bouygues». On lui répondra que ces précautions sont superflues, la propagande gouvernementale étant déjà largement assurée, au vu et au su de tous, sur la chaîne de Bouygues.

Déléguée SNJ de France Télévisions, Carole Petit, s'est dite «sidérée». «Ce genre de proposition est très grave. C'est de la communication officielle et c'est comme si les journalistes ne faisaient pas leur métier d'explication. Quand on voit déjà la pression qui existe dans la loi sur l'audiovisuel avec la désignation-révocation du président de France Télévisions par l'exécutif, on n'est pas surpris par ce genre de proposition», a-t-elle ajouté.

Pas de propagande, mais ancrer des messages
Thierry Saussez a d'emblée calmé le jeu, expliquant qu'il n'était pas question de faire de la propagande : « A côté de la bouilloire médiatique qui n'a pas le temps d'ancrer un message (...) je suis là pour ancrer les messages, les réformes, les mesures dans la durée. Si les Français ont des questions sur le service public, sur les politiques publiques, sur les mesures ou sur les réformes, qui sont mises en œuvre, on doit mettre en œuvre des moyens qui soient adaptés à la situation de crise», s'est justifié l'ancien publicitaire lundi soir sur la chaîne Public Sénat.

On aimerait croire à tant de désintéressement. Mais la Société des Journalistes de France Télévisions voit plutôt un tir groupé des snipers proches du chef de l'Etat contre la chaîne: «Nous avons des mauvaises fées qui se penchent sur notre avenir. Après Frédéric Lefebvre qui estime que le départ de salariés de France Télévisions est évidemment nécessaire, la garde rapprochée du chef de l'Etat anticipe les futurs programmes avant même que le parlement ait statué ».

( in Marianne)
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MessageSujet: Comment bidonner un reportage sur les banlieues   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeVen 31 Oct - 7:01

Aujourd'hui, les moyens techniques à la disposition des journalistes de télévision permettent de faire à peu près ce qu'on veut avec la réalité. Détourner des propos, dramatiser un témoignage, rien de plus facile ! La preuve par A plus B.

Couper, commenter, monter: les journalistes de télé ont à leur disposition toute une palette de techniques pour construire un reportage. Bien sûr, la très grande majorité d'entre eux s'interdit de truquer la réalité. Mais il arrive, au hasard d'un reportage, qu'on détourne, qu'on mette en scène. Rien n'est plus simple.

A Marianne2, nous avons décidé de vous montrer comment ça marche. Nous avons utilisé les mêmes images d'une interview, filmée il y a quelques jours par nos soins, pour réaliser deux reportages très différents. Le premier est un simple montage dans lequel l'interviewé, Lamence Madzou, auteur de «J'étais chef de gang », s'en prend à la façon dont les médias traitent des banlieues.
Le second est une véritable construction : à partir des mêmes images, nous avons utilisé tous les trucs pour corser le discours, travestir les propos de ce jeune homme, dramatiser l'ambiance…

Regardez le résultat !

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MessageSujet: TF1, France 5, France 2, chacun se lève pour Sarkozy!   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeJeu 16 Juil - 11:01

TF1, France 5, France 2, chacun se lève pour Sarkozy!
Régis Soubrouillard - Marianne | Mercredi 15 Juillet 2009 à 07:01 | Lu 14643 fois
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Le président a renoncé à la traditionnelle interview du 14 juillet. Pas les chaînes de télévision qui rivalisent d'audace en ces jours de fête nationale pour saluer l'action du président de la République. France 5 a déjà diffusé un documentaire ultra-complaisant sur sa politique étrangère, TF1 a réalisé une interview magique de Carla Bruni et un entretien avec le féroce Michel Drucker a suivi sur France 2.


Chacun son domaine réservé. Après l'excellent travail de cirage de pompes présidentielles effectué par le service public, France 5 en l'occurrence, qui lundi soir proposait une émission-portrait en forme de prise de dimension historique sur fond de politique étrangère, TF1 se devait de montrer, en ces temps difficiles de quoi elle était capable.

Pour ce faire, en ce 14 juillet la chaîne leader a sorti l'artillerie lourde, à savoir notre Jean-Claude Narcy national. A lui seul, JCN, que la chaîne ne sort que pour les grandes occasions a de quoi donner du fil à retordre aux Malard et Vaillot, les deux cerveaux aux commandes de la propagande de France 5.

C'est que le responsable des opérations spéciales de la Une a ses entrées à l'Elysée et entend bien le faire savoir. Ayant obtenu une visite privée des bureaux de l'Elysée et une interview exclusive -une de plus...- de la dixit « first lady », il remercie d'emblée « son ami Pierre Charon ». C'est bien le moins entre gens bien élevés. Conseiller de Nicolas Sarkozy et de Carla, Pierre Charon est le trait d’union de Sarko avec les milieux du showbiz et des médias et toutes les demandes d'interview de Carla passent par lui.

«Je vous appelle Jean-Claude ? »
Avec Claude Guéant...
Avec Claude Guéant...
Hormis quelques soucis techniques, la première partie du reportage de JCN embedded à l'Elysée se passe sans encombres. Claude Guéant prend les choses en main, emmène son hôte dans son bureau. Questions rituelles de JCN: « Vous avez beaucoup de téléphones, lequel est celui qui vous relie directement au président ? »
- « On dit que c'est vous êtes le véritable premier ministre bis? ».
- « Envisagez-vous de vous lancer en politique comme l'a fait Dominique de Villepin? ». La réponse est négative et la seule évocation de Villepin fait tiquer le secrétaire général de l'Elysée. Ok. Passons dans le « saint des saints », le bureau du président. C'est grand, c'est beau. On apprend qu'il n'y a plus de boites de chocolats, Nicolas Sarkozy n'en mangerait plus. Mais Narcy est pressé, l'homme a une mission à accomplir: servir la soupe à la première Dame qui l'attend dans son bureau.

Encore quelques soucis techniques, JCN et Carla ne savent pas qu'ils sont à l'antenne; « Je vous appelle Jean-Claude ? » questionne Carla, candide, avant de lâcher: « C'est beau la lumière, on a de la chance avec le temps ». Suit un magnifique sifflement. Point de fioritures ici, encore moins de relations internationales. TF1 est sur son terrain de prédilection: la peopolitique.

Une salve de publireportages à la gloire du président

*
La Chine ou le mirage de la reprise express
*
Les paradis fiscaux ne sont pas invicibles
*
Contre la crise, tous à confesse !

Vers les jardins...
Vers les jardins...
Arrive donc « la cerise sur le gâteau » comme le qualifiera quelques minutes tard Jean-Pierre Pernaut, l'entretien avec Carla. Un grand moment de télévision. On apprend entre autres que Carla Bruni, qui minaude à peine, a appris La Marseillaise toute seule, comme une grande, qu'elle peut avoir le président directement au téléphone - « Non ! avec ce grand téléphone là ?! » lâche Narcy, ébahi-. Un téléphone tellement simple d'utilisation « qu'il suffit de décrocher » répond Carla. Dingue ! Côté travail, Carla ne chante pas, et ne joue pas de guitare à l'Elysée. Trop de travail justement. Dans le détail, on ne saura pas.

La première Dame emmène le responsable des opérations spéciales de TF1 dans ses jardins privés. Evoquant la personnalité du président, une véritable complicité s'installe entre Jean-Claude et Carla. Le premier finit sans hésiter les phrases de son interlocutrice, comme un dialogue écrit à l'avance:
- « Il parcourt le monde en permanence, on dit de lui que c'est un homme un peu pressé. Est-ce que vous le calmez? »
- « On se calme mutuellement. Le bonheur est quelque chose qui apaise. Ce n'est pas un homme pressé, il est habité par une obsession qui est de servir notre pays et d'aller au bout de ses promesses ». JCN qui boit les paroles de la première en aurait bien repris un peu mais déjà il faut se quitter.

Carla tient quand même à revenir sur « le magnifique, vraiment magnifique défilé militaire que nous avons eus». Tel Sun Tzu, la voici philosophant sur l'art de la guerre: « C'est magnifique que tous ces hommes, toutes ces armes, tous ces avions, soient au service de la paix car désormais l'armée nous protège de la guerre ».
Narcy acquiesce: « c'est sur cette réflexion sur l'armée et sur votre sourire que nous allons nous quitter ».

Une salve de publireportages à la gloire du président
Carla Bruni : l'interview "magique" s
Un entretien que Jean-Pierre Pernaut qualifiera avec la retenue qu'on lui connaît d'« assez magique ».
Le président n'en demandait pas tant. Pour sûr qu'en matière de communication, l'exercice sarkozyste relève de la prestidigitation. Un entretien sur les armées françaises - mais aussi le vélo- mené par le féroce et grand spécialiste des questions de défense Michel Drucker avait encore lieu mardi soir sur France 2 dans le cadre d'une émission quasiment co-réalisée avec l'armée de terre. Outre une interview du Président, les télespectateurs ont pu découvrir la visite de Liane Folly au Cenzub (Centre d'entrainement des unités urbaines), l'arrivée de Guy Marchand en parachute, le reportage de Bixente Lizarazu au sein des forces spéciales, celui de Gérard Darmon en Afghanistan, Michel Drucker au centre de planification et de conduite des opérations. Enfin, le raid d'Arielle Dombasle au Tchad. On ne rit pas...

Le président a renoncé au traditionnel entretien du 14 juillet. En quelques jours, c'est une véritable salve de documentaires hagiographiques, interviews complaisantes, publi-reportages sarkozystes mis en scène par une Audiovisuelle au garde à vous qui s'est abattue sur nos écrans télés. De quoi redonner du baume au coeur du chef de l'Etat avant de prendre ses quartiers d'été.
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MessageSujet: la censure se poursuit...   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeJeu 16 Juin - 15:29

UN DOCUMENTAIRE SUR LES PRISONS CENSURÉ SUR FRANCE 3
Publié par Mélanie Rostagnat
Mercredi 15 Juin 2011 | 10h10

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Jail : destination prison - Agrandir
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TV Notes 2011 : Elisez vos animateurs, chaînes, émissions et séries préférés !
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Zapping : un politique s'étouffe au JT de France 3


L es téléspectateurs devaient découvrir ce printemps, sur France 3, un documentaire sur la vie des détenus de l'ancienne prison Jacques Cartier à Rennes et leur transfert vers le centre pénitentiaire de Vézin-le-Coquet en mars 2010. La chaîne a néanmoins été contrainte de retirer ce reportage de sa programmation, sur demande de l'administration pénitentiaire.

Ce documentaire, réalisé par Catherine Richard, montre des détenus filmés à visage découvert. Si la loi pénitentiaire de 2009 autorise les détenus à témoigner, l'administration a ordonné que « l'anonymat physique et patronymique des personnes détenues soit maintenu » pour la diffusion du reportage sur la chaîne publique, a expliqué Franck Delaunay, le producteur rennais. Le déménagement avait pourtant été projeté à Rennes dans le cadre d'un festival début avril, avec le soutien des collectivités locales bretonnes.

Anonymat
Mais pour l'administration pénitentiaire, cette censure est « conforme à toutes les autorisations réglementaires : toute autorisation médiatique se fait avec le principe de l'anonymat des détenus », rapporte Satellifax aujourd'hui. La loi de 2009 indiquerait, en effet, que l'administration peut imposer cet anonymat lors d'une diffusion médiatique, mais pas lors d'un festival considéré comme un cadre artistique.

Cette interdiction de diffusion « illustre la réticence de l'administration pénitentiaire par rapport à un droit des détenus », a estimé Barbara Liaras, coordinatrice à l'Observatoire international des prisons. Les producteurs et la réalisatrice du Déménagement ont décidé d'alerter les autorités publiques sur cette « forme de censure » dont ils sont victimes, rapporte Le Monde. Une lettre ouverte a ainsi été adressée à Michel Mercier, Garde des Sceaux, et à Frédéric Mitterrand, ministre de la culture.

Les politiques se sont également insurgés contre la décision de l'administration pénitentiaire, à l'instar de Marylise Lebranchu, députée PS du Finistère qui a jugé « arbitraires » ces « décisions des administrations pénitentiaires pour la diffusion de détenus à visage ouvert ». Une projection du documentaire sera néanmoins proposée vendredi à 15h30 à Paris au siège de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM).
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MessageSujet: Amuser la gallerie est la nouvelle orientation politique   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeLun 19 Sep - 7:56



Dominique Strauss-Kahn s'est « enfin » exprimé. N'espérez pas une réaction de Nicolas Sarkozy . Il ne réagit même pas à l'actualité financière.

Les ministres des finances européens ont étalé leurs divergences quelque part en Pologne. Ils se sont juste accordés pour dire que leurs banques méritent une recapitalisation générale qu'en France on refusait jusqu'alors. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy amuse la galerie. Sans un commentaire depuis 4 jours sur la catastrophe financière du moment, il préfère accueillir les quelques 20.000 visiteurs de l'Elysée pour les 28ème journées du patrimoine.

Cela fera quelques images pour le JT du soir. C'est toujours bon à prendre.

Amuser la galerie
Nathalie Kosciusko-Morizet était l'invitée, le 18 septembre, de DIMANCHE+, sur CANAL+. « Nous venons de vivre la crise la plus grave depuis 1929 » répéta-t-elle. C'est l'un des éléments de langage les plus prisés en Sarkofrance. A observer Nicolas Sarkozy, on se demande toujours s'il a perçu l'ampleur du problème.

A quelques semaines de son accouchement, Carla Bruni-Sarkozy montrait son ventre rebondi aux visiteurs qui se pressaient à l'Elysée, samedi, lors des Journées européennes du Patrimoine. Quelques 20.000 personnes étaient attendues ce weekend. Vêtu d'un odieux pantalon gris foncé et blazer bleu, Nicolas Sarkozy signa des autographes. Cette opération n'était que médiatique. Dimanche soir, Dominique Strauss-Kahn s'exprimait pour la prmeière fois depuis son arrestation le 14 mai dernier. Nicolas Sarkozy voulait caler quelques images de son couple rayonnant dans tous les journaux télévisés.

En juillet dernier, l'épouse du Monarque avait pourtant réquisitionné le Fort de Brégançon et séché les cérémonies du 14 juillet. On nous avait expliqué que c'était pour des raisons médicales, la santé de Mme Sarkozy étant fragile. Quelques mois plus tard, la voilà debout des heures durant pour accueillir, devant les photographes évidemment. Pour rien au monde, Nicolas Sarkozy ne voulait manquer l'occasion d'afficher les signes de sa prochaine paternité. Cela fait partie de la mise en scène électorale.

Diviser la concurrence
Le Modem tenait son université d'été, à son tour et bon dernier. Quelques pontes centristes de l'UMP avaient fait le déplacement, tel Pierre Méhaignerie. « Je rappelle que je suis UMP » a précisé ce dernier en arrivant sur la presqu'île de Giens dans le Var vendredi dernier.

A l'Elysée, on confie, anonymement bien sûr, qu'une candidature de François Bayrou en 2012 serait finalement une bonne idée. « L'Elysée se félicite des divisions au centre », expliquait l'une des journalistes du Figaro accréditée à l'Elysée. Elle gênerait Jean-Louis Borloo. Puisque le clan Sarkozy ne semble pas réussir à imposer une candidature unique, autant éparpiller les adversaires.

A l'Elysée, on devrait s'inquiéter de la nouvelle offensive du Front National. Les Le Pen père et fille accélèrent la normalisation de leur parti néo-conservateur. Ces derniers jours, Marine Le Pen avait mis en scène le ralliement de deux Francs-maçons, dont Gilbert Collard, l'avocat des plateaux télévisés.Sur CANAL+, Nathalie Kosciusko-Morizet bafouillait de piteuses explications quand elle fut interrogée sur le discours sécuritaire en vogue depuis l'année dernière.

Anne-Sophie Lapix: « Donc vous auriez pu signer le discours de Grenoble ?» Nathalie Kosciusko-Morizet: « euh... mais ... j'suis pas présidente de la République...» Anne-Sophie Lapix insiste. Nathalie Kosciusko-Morizet est gênée: « il faudrait le dépiauter mot par mot ... Mais je soutiens entièrement la politique de lutte contre la délinquance du président de la République.»


Oublier les banques
Finalement, il semblerait qu'il faille recapitaliser certaines banques européennes. Le 10 septembre dernier, la gaffeuse Christine Lagarde avait dû démentir avoir voulu jeter un doute sur la solidité des banques françaises. Trois jours plus tard, François Baroin expliquait que neuf banques étrangères méritaient une recapitalisation, mais qu'en France, tout allait pour le mieux. « Il n'y a pas d'urgence pour les banques puisque celles qui sont actuellement massacrées en Bourse ont toutes les moyens pour apporter les réponses » .Nous devions circuler, il n'y avait rien à voir. Samedi 17 septembre, les ministres des finances de la zone euro réunis en Pologne ont donné raison... à Mme Lagarde.

Ils ne se sont pas mis d'accord sur le second plan d'aide de 150 milliards d'euros accordé à la Grèce, mais ils ont avoué qu'il fallait lourdement recapitaliser les banques européennes. La nouvelle ne fera pas que des heureux. On s'attend à de nouvelles secousses en Bourse cette semaine. «Il y a un consensus pour dire qu'il serait bon que nos institutions financières renforcent leur capital pour être en conformité avec Bâle III et faire face à toute éventualité du moment» a commenté la ministre espagnole.

En Pologne, François Baroin est apparu inquiet: « le point le plus important à l'heure où nous parlons, c'est évidemment la problématique du calendrier » a-t-il expliqué vendredi lors d'un point presse. Et il rappela au passage que la participation des banques françaises au second plan de sauvetage de la Grèce représente... « plus de 90 % de l'accord ». Il y a de quoi paniquer...

Oublier les affaires
Ziad Takieddine a divorcé. Le jugement a été prononcé jeudi dernier. La veille, il était mis en examen. L'homme d'affaires a l'interdiction de rencontrer Nicolas Bazire, Thierry Gaubert et ... Claude Guéant.

Son ex-épouse a raconté une toute histoire au juge Renaud van Ruymbeke: « Je pense que Renaud Donnedieu de Vabres a ouvert les portes de Ziad, d’abord vers Nicolas Bazire, puis vers Thierry Gaubert. À mon avis, Renaud a présenté Nicolas Bazire à Ziad, puis Nicolas Bazire a présenté Thierry Gaubert à Ziad. Nous sommes en 1993. J’ai vu à la maison Nicolas Bazire au moins deux ou trois fois. Thierry Gaubert est devenu très présent et s’est rapproché de Ziad ».

L'actuel ministre de l'intérieur a affirmé à Libération avoir fait la connaissance de Takieddine en 2005. Takieddine a affirmé avoir fait la connaissance de Guéant en 2003.
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MessageSujet: On est encore en démocratie ? ...ah bon !????   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeDim 29 Jan - 18:52

6 chaines mobilisés par le pouvoir ! et un minable incapable et raciste

elle est belle la démocrassouille !

TF1, France 2, BFM TV, i>télé, LCI, France 24, la Chaîne parlementaire/Public Sénat mais aussi TV5 Monde en léger différé… Ce soir dès 20h10, les téléspectateurs zappeurs auront du mal à échapper à Nicolas Sarkozy.
SUR LE MÊME SUJET
EN DIRECT. Les réactions politiquesTVA, temps de travail... les mesures qu'il devrait annoncerSarkozy à la relance ce soir à la télévisionVIDEOS. Les plus grosses audiences de Nicolas Sarkozy
Et pour cause : l’intervention télévisée du chef de l’Etat sera diffusée sur huit chaînes! Une première, d’autant que le président sera interviewé par quatre journalistes : deux généralistes, Claire Chazal (TF1) et Laurent Delahousse (France 2), et deux spécialistes en économie, Jean-Marc Sylvestre (i>télé) et François Lenglet (BFM).

Les journalistes ont travaillé ensemble
Des quatre intervieweurs, seule Claire Chazal a déjà mené une interview à l’Elysée. Elle a reçu ses confrères jeudi pendant une bonne heure à TF 1 avec leurs quatre directeurs de l’information. L’interview par le quatuor se déroulera en trois temps : d’abord les annonces attendues du chef de l’Etat, orchestrées par les meneurs de jeu Chazal et Delahousse. Puis place à Sylvestre et à Langlet pour une deuxième séquence de décryptage économique. Enfin, une conclusion plus politique menée à nouveau par le duo de TF 1 et de France 2.

Un peu plus d’une heure d’émission
N’a-t-on pas l’impression, à l’Elysée, de squatter un peu trop la télé ce soir? « Non : on a fait en sorte que l’intervention de Nicolas Sarkozy dure de 20h10 à 21h15, car on ne voulait surtout pas supprimer le film du dimanche sur TF 1 et France 2 », explique-t-on dans l’entourage du président. Les débats, éditions spéciales et réactions se poursuivront sur les chaînes d’info. A moins que les téléspectateurs ne préfèrent les petits meurtres entre Anglais de « Barnaby » sur France 3, ou les animaux (apolitiques ceux-là) de « la France sauvage » sur Arte.

Le joli coup des « toutes infos »
« Lorsque le chef de l’Etat a fait savoir sa volonté de s’exprimer sur des thèmes économiques à l’issue du sommet crise, j’ai sollicité l’Elysée, il y a au moins une quinzaine de jours », explique Albert Ripamonti, directeur de l’information d’i>télé, convaincu que « cette campagne électorale va se faire sur les chaînes d’info : on a beaucoup plus d’espace que les autres ». Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV, renchérit : « C’est une première, un événement important pour nous. Depuis plusieurs années, nous faisons savoir à l’Elysée notre volonté d’interviewer le président. Là, c’est une forme de reconnaissance de notre montée en puissance. » Il reconnaît toutefois qu’avec quatre intervieweurs, on atteint les limites de l’exercice : « On ne peut guère aller plus loin. Après, ça devient une conférence de presse. »

M 6 zappée
Pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), cette ouverture aux chaînes d’info est une évolution naturelle : « Avec le passage au tout-numérique, tout le monde les reçoit, ce qui n’était pas le cas avant. Leur présence est dans la logique des choses. » Du côté de l’Elysée, on a trouvé que c’était une bonne idée de les faire entrer dans la danse « sachant qu’il y a un avantage — l’ouverture journalistique — et un inconvénient — une audience fragmentée ».
L’idée, c’était aussi que les grands groupes soient représentés : TF 1-LCI, France Télévisions, Canal + (i>télé, BFM-TV)… Et M 6 ? « On ne leur a pas proposé. Ils avaient déjà interviewé le président en 2009. Il faut bien que ça tourne un peu. » M 6 misera donc sur un autre… événement : le retour à l’antenne — après son congé maternité — de Mélissa Theuriau!
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MessageSujet: Les réseaux sociaux du net sous censure Sarkosienne   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeVen 24 Fév - 7:02

Le camp Hollande accuse Twitter de jouer les censeurs pour Nicolas Sarkozy. Même si ces accusations sont exagérées, l'équipe du président sortant et la droite en général ont su tisser des liens au sein du staff du réseau social. Et ils ont su s’en servir… pour se protéger de la censure.


(Flickr - west.m - cc)
Il y avait déjà la (fausse) affaire Facebook. Sur L’Express.fr, le chroniqueur Frédéric Martel (pigiste régulier pour Marianne) a accusé Facebook d’avoir distillé de bons conseils à l’équipe Sarkozy sur les nouvelles fonctionnalités du réseau. De bons (et gracieux) conseils dont n’aurait pas bénéficié l’équipe Hollande. Dans un mail envoyé en novembre à Facebook, Fleur Pellerin, chargée du numérique dans l’équipe Hollande, a estimé que « l'implication de Facebook dans la campagne présidentielle française est inacceptable » et a annulé une rencontre prévue avec des représentants du réseau social.

Mais, comme le montre une enquête d’Owni, la polémique a quelque peu été gonflée par l’équipe Hollande, qui n’était même pas demandeuse des mêmes fonctionnalités que l’équipe Sarkozy. Toutefois, au sein du staff du candidat, on tient à rappeler les règles du jeu. « La démocratie en France ne fonctionne pas comme aux Etats-Unis. Ici il y a des règles très strictes relatives à l'implication des entreprises dans les campagnes politiques », martèle Fleur Pellerin, contactée par Marianne.

D’un autre côté, Facebook n’est pas spécialement un enfant de chœur. Owni avait aussi montré les liens troubles entre le camp du Président sortant et la firme de Palo Alto. En mai dernier, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg avait même été reçu à l’Elysée. Si le chef de l’Etat n’a pas été sciemment aidé par Facebook pour sa campagne, il y dispose quand même de quelques relais d’influence.


Web campagne : la politique est-elle un marché comme un autre?
C’est cette proximité entre l’Elysée et l’industrie du web qui a dû pousser certains à s’interroger sur la partialité du réseau Twitter. En effet, plusieurs comptes parodiant le chef de l’Etat comme @_NicolasSarkozy (réouvert depuis ) ou son slogan comme @mafranceforte ont été suspendus par la plateforme.

Interrogé par LeMonde.fr, un membre de l’équipe Internet du candidat a admis avoir demandé la suspension de comptes utilisant le nom Sarkozy : « Cela pouvait prêter à confusion pour les internautes cherchant à suivre Nicolas Sarkozy sur Twitter ». En revanche, il a nié toute demande concernant les comptes parodiant son slogan.

L’affaire a été prise très au sérieux par l’équipe Hollande. Et à les croire, les twittos censurés sont les nouveaux dissidents chinois. Dans un communiqué, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du candidat, a estimé qu’ « une fois de plus, la droite cherche à restreindre la liberté d’expression et le droit à la caricature ». Pour elle, « il n’est pas acceptable qu’une censure sur les réseaux s’organise dans l'une des premières démocraties du monde ». Dans un article paru sur Le HuffingtonPost.fr, Vincent Feltesse, responsable de la campagne web, a prévenu : « Nous nous laisserons pas intimider ». Une pétition pour la « liberté sur Twitter » circule même via le site toushollande.fr.

Sur son blog officiel, Twitter s’est borné à rappeler ses régles internes : « La parodie est tolérée et encouragée sur Twitter, tant qu’elle respecte non pas certaines, mais toutes les conditions énumérées publiquement dans nos règles des comptes parodiques ». Mais le cas des comptes parodiant Nicolas Sarkozy n’a pas été directement évoqué. Du côté de l’équipe Hollande, on essaie désormais de temporiser .« Tout semble apparemment rentré dans l'ordre et c'est pour le mieux », affirme Fleur Pellerin. D'ailleurs, selon Fleur Pellerin, l’équipe Hollande devrait rencontrer des représentants de Twitter « dans les jours qui viennent » pour parler économie du web.

QUAND LA GAUCHE CENSURAIT SUR TWITTER
Mais l’affaire des faux comptes Twitter est-elle un réel cas de censure ? D’autres comptes Twitter utilisant l’image de l’UMP ou des personnalités proches de Sarkozy continuent d’exister en toute impunité. Il y a bien sûr les trublions du Net d’Humour de droite qui utilisent un détournement du logo de l’UMP comme avatar (ce que le parti n’avait pas trop apprécié) mais aussi les faux comptes de Carla Bruni (né en décembre 2010) ou de Brice Hortefeux (né en septembre 2010). Ils sont tous rassemblés sur le compte @kaboul_fr.

D’autre part, la suspension d’un compte ne vient pas forcément d’une décision du staff de Twitter. Elle peut aussi se faire automatiquement via le signalement en masse d'un compte par les internautes via la fonction « Report as spam ». A charge pour le tenancier du compte de prouver qu’il respecte les règles. Cette procédure peut aussi être détournée pour faire taire une personne peu appréciée même si son compte respecte les règles, les internautes signalant en masse un compte désigné.

Cela dit, même si les accusations de censure sont exagérées, il existe bel et bien des liens entre Twitter et l’UMP. Et ces liens ne lui ont pas permis de censurer… mais d’échapper à la censure. L'affaire date de novembre 2009, Frédéric Lefebvre, alors porte-parole de l’UMP, se crée un compte Twitter : @Flefebvre_UMP. Problème : Lefebvre, en tant que sniper de la Sarkozie, est un des bêtes noires des twittos de gauche. Les internautes se sont donc mobilisés en masse pour signaler le compte de Frédéric Lefebvre. Et en moins de 24h, son compte a été automatiquement suspendu comme s’il s’agissait d’un compte frauduleux.

LE CAS @FLEFEBVRE_UMP
Pas résigné, Lefebvre a voulu récupérer son compte. Et c’est le blogueur Loïc Le Meur qui est venu à sa rescousse. Et Le Meur connaît bien le staff de Twitter. Il vit à San Fransisco où Twitter a son siège social, c’est aussi le fondateur de Seesmic, une application qui permet d’utiliser Twitter depuis son smartphone ou son ordinateur. Mais Le Meur est surtout un bon sarkozyste, il était d’ailleurs « porte-parole Internet » du futur chef de l'Etat durant la campagne 2007.

C'est Le Meur lui-même qui a révélé avoir donné un petit coup de main pour que Lefebvre récupère son compte. « J'avoue avoir envoyé quelques mails à Twitter parce que je trouvais que ce n'était pas tout à fait normal. Je les connais bien, ce sont des amis chez Twitter, ils sont à trois pâtés de maisons de moi », avait déclaré le blogueur sur France Info. Lefebvre revient alors sur Twitter et , cette fois, avec un compte « vérifié ». C’est un label attribué par Twitter depuis l'été 2009 pour s’assurer que le compte est authentique et empêcher ainsi toute campagne de signalement abusif. Lefebvre fut un des premiers Français à posséder un tel label… avec Loïc Le Meur.

Si aujourd’hui, les principales personnalités françaises ont un « compte vérifié » sur Twitter, en novembre 2009, c'était encore un privilège réservé aux stars comme Barack Obama, aux grandes entreprises ou aux administrations. Difficile alors de justifier l’attribution de ce label pour une personnalité politique française qui n’était ni ministre ni chef de parti.

LES BONS AMIS DE L'UMP
Pourtant, à ce moment là, Lefebvre n’était pas le seul Français à avoir obtenu un « compte vérifié » malgré une notoriété internationale toute relative. Exemple avec un certain Vincent Ducrey, inconnu du grand public français et, a fortiori, américain. Un détail cependant : Ducrey fut membre de l’équipe web de... Nicolas Sarkozy en 2007 comme Loïc Le Meur, et a géré la campagne web de l'UMP aux Européennes 2009. Il est actuellement conseiller de Luc Chatel, ministre de l'Education nationale.


De même, un dénommé Baptiste Roynette possède lui aussi un compte vérifié. Ce n'est pas non plus une star mais il a la chance d'être aujourd'hui responsable Internet… de l’UMP. Il s’était fait connaître en septembre 2010 comme auteur du faux compte Twitter @solferinien, censé être un permanent du PS. Nous n’avons réussi à contacter ni Ducrey ni Roynette.


LES CANDIDES DU WEB
Lors de la polémique Lefebvre, Le Meur avait admis avoir soufflé quelques comptes Twitter à rajouter sur la liste des « comptes vérifiés », sans toutefois donner de noms : « J'ai passé deux, trois coups de fil chez Twitter suggérant de mettre certains noms comme des personnalités [...]. Mais ce sont des amis, je n'ai pas plus d'influence que ça. [...] Il y a quelques comptes qui sont passés vérifiés un peu par hasard. »

Le camp Hollande a donc raison sur un point : l’UMP possède de bons amis chez Twitter et a su utiliser ces liens à bon escient. Là où ils ont tort, c’est que ces liens, dans leur meilleur illustration, ont servi au parti non pas comme censeur mais comme victime de la censure. Une censure d’ailleurs venue… des anti-sarkozystes. Quand les hollandistes crient à la censure, ce n’est pas Voltaire qu’on assassine mais Candide qu’on ressuscite.
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MessageSujet: Toujours la propagande du régime...propagande indirecte bien sûr !   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeMer 7 Mar - 6:04

MERCREDI 7 MARS 2012

L'épreuve de vérité de Nicolas Sarkozy. Laquelle ?
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« C'est une épreuve... l'épreuve de vérité.»

Ainsi commenta-t-il cette drôle de campagne. Lundi, Nicolas Sarkozy était dans le fief de son proche Xavier Bertrand, à Saint Quentin. Mardi soir, il s'affrontait à Laurent Fabius. Un journaliste émérite, Michael Darmon, d'iTélé, commenta que c'était la première fois depuis 5 ans que le Monarque avait un autre contradicteur qu'un journaliste. Vraiment ?

Ses lieutenants stressaient ou masquaient à peine leur désarroi.

Le président sortant avait un bilan improbable. Le candidat sortant faisait une campagne improbable.

Le clivage
On disait qu'un président candidat à sa succession se devait rassembleur. Contre toute attente, Sarkozy continue de faire campagne à l'extrême droite, sur les plates-bandes de Marine Le Pen. Calée voici quelques semaines déjà, cette stratégie devait faire flores compte tenu du positionnement de la leader frontiste sur le terrain socio-économique. Pour Sarkozy, il voulait encore une fois trianguler l'adversaire, c'est-à-dire le prendre de haut et à revers, en lui chipant quelques thèmes, arguments ou référence pour mieux le déborder. En 2007, il s'était régalé d'abuser de références à Jean Jaurès ou Léon Blum. Mais en 2012, invoquer l'identité nationale et l'islamophobie n'a pas le même impact.

Sarkozy ne rassemble pas, il effraye jusqu'à son camp. Est-ce un hara-kiri politique ?

Pour cliver, il use donc d'artifices curieux. Il a ainsi porté aux nues la « question halal ». Samedi à Bordeaux en meeting, il a proposé l'étiquetage de la viande halal ou casher. Claude Guéant, son ministre de l'intérieur, avait assuré la pré-vente et l'après-vente de cette nouvelle sortie, en établissant un lien direct et quasi-immédiat entre le droit de vote des étrangers et l'introduction de rites musulmans dans les cantines scolaires. Lundi, son premier ministre Fillon en a remis une couche sur Europe 1, en déclarant qu' « on est dans un pays moderne, il y a des traditions ancestrales qui ne correspondent plus à grand-chose ». Et le candidat sortant, en campagne à Saint-Quentin, livre cette incroyable déclaration devant une nuée de micros: « Le premier sujet de préoccupation, de discussion des Français, je parle sous votre contrôle, c’est cette question de la viande hallal ».

Les sondages
Aurait-il pété un câble ? Les enquêtes d'opinion - ou tout du moins celles qui sont publiques - racontent une autre histoire. Les Français sondés s'en fichent. Ils considèrent au contraire que la campagne ne traite pas des vrais sujets: logement, chômage, retraites, justice, environnement. Nicolas Sarkozy est hors sol, à agiter des faux débats lancés par la candidate d'extrême droite.

D'autres sondages sont encore plus inquiétants pour le candidat sortant. Le grand rebond n'a pas eu lieu, jour après jour, les enquêtes d'opinion le confirment. A l'UMP, certains masquent mal leur consternation. Nathalie Kosciusko-Morizet regretta ce débat halal, mardi 6 mars. Pensait-elle à Sarkozy ? Rappelons qu'elle est porte-parole de la campagne du candidat sortant depuis à peine 15 jours. Jeudi, Fillon ira faire pénitence devant les autorités religieuse musulmanes.

Les adieux
Sarkozy aurait pu glisser quelques commentaires sur les dernières lois de « son » Assemblée. Les députés clôturaient leurs travaux et leur mandat. Les 285 députés de l''UMP et le Nouveau Centre ont voté la loi sur la « protection de l'identité». Le titre est délicieux, cette loi autorise la création d'un « traitement de données à caractère personnel facilitant leur recueil et leur conservation » (article 5), c'est-à-dire un gigantesque « fichier des gens honnêtes ». Les députés ont aussi adopté la majoration des droits à construire, l'une des annonces de Nicolas Sarkozy en janvier dernier pour stimuler la construction.

Le mot de la fin est venu de François Fillon: « Mesdames et messieurs les députés de la majorité, si je peux me tourner un instant vers vous, je voudrais vous dire que depuis 2007 la confiance de la majorité fut ma plus belle récompense (...) Vous n'avez jamais fait défaut au gouvernement. »

Le défi
Ce mardi soir, c'était donc le grand débat. Nicolas Sarkozy allait enfin sortir du monologue médiatique auquel il nous avait habitué depuis 4 ans. Sur France 2, le candidat sortant acceptait de se rendre sur un plateau pour 2h40 de confrontation avec des journalistes et, finalement, un débat avec Laurent Fabius. « Sarkozy joue son va-tout » titrait le Point.fr. « Sarkozy doit convaincre » complétait le JDD.

Lundi, il était faussement rassurant: « Je pense vraiment que ce n'est pas fait. (...) En campagne électorale, il peut se passer des choses jusqu'au dernier moment.» Après une semaine dernière subie, il avait à réagir à une nouvelle polémique, lancée par le Spiegel en Allemagne. Le magazine accusait les quatre dirigeants conservateurs Merkel, Cameron, Roja, et Andreotti de s'être entendu pour ne pas rencontrer le candidat socialiste. Nicolas Sarkozy eut cette formule étonnante: « Le problème de Monsieur Hollande, c'est pas qu'il y a un pacte contre lui, (...), c'est qu'il a peu voyagé. » Peu voyagé ? C'était l'homme au nouvel Airbus qui s'exprimait ainsi...

L'émission
Ce mardi soir, sur France2, Nicolas Sarkozy semblait gêné par lui-même, comme un homme blessé, déçu de ne parvenir à convaincre l'auditoire.

Ses annonces du jour, dont il faut toujours dresser l'inventaire puisque le programme du candidat sortant n'est toujours pas connu et se dévoile jour après jour, étaient maigres:

1. « Si je suis réélu, je proposerai que le peuple parraine directement les candidats.» Ses communicants n'ont pas fait gaffe. « S'il était réélu » est un très mauvais argument. Il est élu depuis 2007.

2. « Oui, je veux poursuivre l'ouverture. Notamment avec l'introduction de 10 à15% de proportionnelle aux législatives ». Le grand partisan du système majoritaire avait des scrupules. De dernière minute.

3. « 165 000 étrangers bénéficient du RSA. Nous allons imposer 10 ans de présence et 5 ans d'activité pour en bénéficier ». Le candidat court après Le Pen, encore une fois. « La question de l'immigration, ce n'est pas une question de droite ou de gauche » a-t-il expliqué. La question de virer Sarkozy, ce n'est pas une question de droite ou de gauche, était-on tenté d'ajouter.

4. La création d'un nouvel impôt pour les entreprises, un « impôt sur les bénéfices minimum pour les grands groupes »... Le Monarque se découvrait social ou presque. Pas vraiment. Il faut des symboles pour être réélu.

La conclusion fut presque contrainte: « c'est aux Français d'en tirer les conséquences ».
Depuis des mois, Nicolas Sarkozy redoute ce jugement dernier.

Il y eut quelques perles. Nous les conserverons:

« Je n'ai pas fait de cadeau aux riches »
Il n'aime pas le qualification de Président des Riches, une « imposture ». Pourquoi donc cette image lui a été collée ? Il n'avait pas d'explications. Tout juste confia-t-il que sa campagne de 2007 avait été difficile sur le plan personnel, alors alors que celle de 2012 était au contraire radieuse. Tant mieux pour lui, il avait presque dérapé dans cet auto-voyeurisme si caractéristique du personnage politique depuis 2002.

« Être soutenu par un homme de la qualité de Claude Allègre, ça compte ». Cette sentence était incroyable à plus d'un titre. Claude Allègre ne représente rien à gauche, afficher son soutien n'élargit pas sa majorité. Bien au contraire. Et à droite, tout le monde s'en fiche aussi.? A quoi bon ?


« Entre 2011 et 2016, il faut faire 70 milliards d'économies et 40 milliards de recettes supplémentaires.» Reconnaissons-lui cette lucidité sur son propre bilan. L'homme a flingué l'avenir de nos enfants, rien que ça, avec des mesures anachroniques ou d'une incompétence rare, comme la loi TEPA. Le voici prêt à confesse.

« J'aurais pas du dire au salon de l'agriculture...J'aurais jamais du le faire » Le mea culpa était partiel. Un peu plus tard ou un peu plus loin, le Monarque tacla le physique de son principal opposant François Hollande. Il voulait enfoncer son rival. Il attaquait moins les idées que la personne: « C'est un homme qui n'a jamais exercé la moindre responsabilité au plus haut niveau de l'Etat (...). J'ai été étonné que le PS confie l'investiture à un homme qui n'a dirigé rien.» Nous étions surpris que Nicolas Sarkozy ait pu incarner la France depuis bientôt 5 ans.

Il eut d'autres propos définitifs et sans preuve («Hollande, l'homme qui ne sait pas dire non ‎»). Sarkozy ne voulait pas voir Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon.

Contre Fabius, il fut parfois hargneux. L'homme n'avait pas de hauteur. Le président-protecteur n'était pas là. Nous le savions, au vu des deux premières semaines de campagnes. Devant quelques millions de Français, nous en avions la confirmation en direct live.

Quelque part vers 23h, Laurent Fabius le fit sortir de ses gonds: « Votre bilan, c'est votre boulet ». Sarkozy glissa, en accusant: « on ne change jamais, Monsieur Fabius». « J'allais vous le dire » répondit l'ancien premier ministre. Sarkozy n'était même pas Chirac. Il s'agaça: « Sur la démocratie, je n'ai pas de leçons à recevoir de vous ! »

Ce mardi soir, pas un journaliste ne posa une question au candidat sortant sur l'affaire Karachi, les affres des scandales Takieddine, les ventes d'armes à la Libye de Kadhafi.

Nous étions gênés. Nous étions encore en Sarkofrance.
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MessageSujet: comment des médias alimentent le suspense.   Une presse et des médias de plus en plus aux ordres Icon_minitimeVen 30 Mar - 9:50

VENDREDI 30 MARS 2012

Sarkozy: comment des médias alimentent le suspense.
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Il voudrait encore nous faire croire qu'il est le candidat du peuple contre les élites, les puissants et l'éditocratie. Et certains médias commencent à le croire. Fallait-il que ces derniers soient crédules !

Cela fait déjà 15 jours que l'on nous racontait la même histoire, en vain. Rien ne changeait, ou si peu. Et pourtant, il y avait eu ce drame ignoble, à Toulouse. Rien n'avait changé. Mais certains hurlaient à coups de sondages que « CA BOUGEAIT !!!!».

Nous observions Nicolas Sarkozy, dans son nouveau rôle de composition.

Avant le drame de Toulouse, il avait successivement malmené Laurence Ferrari (TF1), David Pujadas (France 2), Patrick Cohen de France Inter et un pauvre jeunôt de LCI. Il avait croqué l'entière équipe du Grand Journal de CANAL+, malmené . Il avait séduit la Matinale d'Europe1 de Bruce Toussaint puis bâché François Bachy de TF1, requalifié de biographe de François Hollande en public et en prime time. Arnaud Leparmentier du Monde s'était amusé de cette stratégie si voyante du Président des Riches.

Pourtant, ce dernier continuait.

De meetings en déplacements, il continuait à jouer au candidat challenger qu'on empêcherait de parler. Ainsi à Nîmes, jeudi 29 mars, « Je parlerais de ce que je veux, quand je veux, ou je veux personne ne me dictera mes choix ! ». Il se réclamait de la France silencieuse. Il continuait de chatouiller l'extrême droite, en évoquant une France «submergée par une vague incontrôlable ». Que pouvait penser le centriste sincère ?

Sarkozy avait pourtant bien des soutiens, et d'abord ses sondages, mitraillés chaque matin sur toutes les ondes, toutes les chaînes. On mélangeait les instituts, les formules, les médias, les échantillons. On ne savait plus qui avait demandé quoi et quand ni comment. Mais le « bruit » était bien là. Il fallait comprendre la presse, elle avait besoin de suspense, de surprise, de rebondissements. Un scrutin présidentiel est un évènement programmé qui se devait être réussi.

Sarkozy avait aussi le soutien presque discret mais affiché de la presse financière (BFM, Les Echos), et ceux grossiers et propagandistes du Figaro et de quelques éditorialistes. Ecoutez Olivier Mazerolle sur BFM-TV. Jeudi, le Figaro lança ce fantastique sondage auprès des militants de l'UMP, François Hollande pouvait-il perdre ? Sans rire. Le quotidien de l'avionneur Dassault avait encore des doutes. D'autres se projetaient sur la réélection de Sarkozy. Ainsi le flou-mou Michael Darmon s'amusait à confier, ce jeudi sur iTélé: « Si Nicolas Sarkozy est réélu Carla Bruni-Sarkozy suivra de près la recomposition des équipes de l'Élysée ». Il fallait croire que la réélection pouvait être possible.

D'autres encore, surtout au Point, n'hésitaient plus dans l'exubérance. Lisez ainsi cette surprenante chronique de Saïd Mahrane: « Quand Sarkozy promet "une surprise" ». Et de préciser: « Le candidat poursuit sa remontée spectaculaire et rêve tout haut de créer "la plus grande surprise électorale de la Ve République".» Où avait-il lu cela ? De quoi parlait-il ? Saïd Mahrane est un encore trop jeune polémiste du Point qui aimerait se faire une place dans la mediasphère de droite. Pour enfoncer sa thèse du jour: « Sarkozy nous disait, l'autre jour, qu'il créerait "la plus grande surprise électorale de l'histoire de la Ve République." Et s'il disait vrai ? » Le garçon est coutumier de ces coups d'éclats laborieux, cela remonte à loin, presque une revanche. Mi-mars, Mahrane adorait la prestation de Jean-François Copé face à Hollande. Un peu plus tôt, il s'inquiétait des heurts de Bayonne (« Nicolas Sarkozy : "J'irai où je veux sur le territoire"»).

Depuis près d'un an, Nicolas Sarkozy oscille entre 25 et 30% de popularité, et les sondages de second tour affichent encore des écarts faramineux. Pourtant, une certaine presse s'emballait.

Aidé par ces journalistes (re)convertis à sa cause, Nicolas Sarkozy voulait donc nous faire croire à une nouvelle « divine surprise ». «Une campagne ne se joue pas sur les sondages mais sur les émissions, les audiences, les salles, le nombre de gens… La façon dont ils écoutent. Le sentiment qu'on a dans les salles… On fait des salles qu'on ne faisait pas en 2007! C'est immatériel, c'est un sentiment. Mais les mouvements de fond, on les sent venir avant les sondages.» L'homme du Fouquet's proche du peuple, intuitif avec la France d'en bas... On croyait rêver. Depuis 3 ans, il ne se déplace qu'encerclé par des centaines de CRS ou gendarmes, dans des petits villages bouclés. Il ne s'exprime que devant des assistances choisies et invitées sur carton. Aujourd'hui, il aimerait nous faire croire qu'il « sent » le peuple. Il souriait, forcé et forçant le trait.

Depuis des mois, ses conseillers nous promettent l'effondrement du rival socialiste. Malgré l'ignoble séquence sécuritaire de la semaine passée, la mayonnaise ne prend pas. Le candidat des Riches se fait rétamer dans tous les scénarios.

Il choisit aussi ses sondages. Il n'a pas aimé cet autre d'Ipsos, relayé par Rue89. Le Figaro n'en avait cure, et pour cause. « Nicolas Sarkozy est moins que jamais le « candidat du peuple ». Marine Le Pen n'est plus la candidate des ouvriers. Jean-Luc Mélenchon mord dans la France populaire. François Hollande réconcilie les différentes France. »

En coulisses ou en public, le candidat sortant n'est pas le même. Il n'aurait pas traité François Hollande de nul. Promis, juré, craché. L'information avait été livrée le weekend dernier par Philippe Ridet, ancien correspondant fasciné de la campagne de 2007 pour le Monde, s'était à nouveau exercé pour 8 jours à faire de même avant le grand meeting de Villepinte. Le compte-rendu fut savoureux à lire dans le magazine du Monde, samedi 24 mars. Mais le 26 mars, Nicolas Sarkozy en personne avait démenti son propos. Sans rire... L'homme n'avait pas ce courage -là.

Jeudi, Nicolas Sarkozy a fait siffler le nom des « actionnaires qui ont le coeur à gauche » de Publicis, dont le PDG Maurice Levy allait recevoir quelque 16 millions d'euros de bonus. Pour un peu, la crise financière allait être la faute du parti socialiste... Curieuse et puérile attitude... Le Président des Riches faisait mine de croire que le bonus du PDG était décidé par des actionnaires, que la gauche était forcément caviar, que François Hollande manigançait tout cela. Il était tel Louis XVI qui masquait sa crainte de cette rage populaire qui montait. Le matin même, son ministre des finances François Baroin défendait pourtant le dit PDG...

Ami journaliste, ne t'emballe pas.
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