GENÈVE, 1 déc 2008 (AFP) - Meurtres au Vatican : pas d'ouverture d'enquête à Genève
La justice genevoise a refusé lundi d'ouvrir une enquête pénale sur une affaire de meurtres au Vatican qui a coûté la vie en 1998 du commandant de la Garde suisse, de son épouse et d'un jeune caporal dans des circonstances mal élucidées.
La Chambre d'accusation de Genève a rejeté un recours déposé par la mère du caporal Cédric Tornay et meurtrier présumé. Le sous-officier de la Garde suisse avait été retrouvé mort dans l'appartement de son supérieur. Le Vatican avait conclu qu'il avait assassiné le commandant et sa femme "dans un accès de folie" avant de se suicider.
La justice genevoise a approuvé le procureur général de Genève Daniel Zappelli qui avait classé l'affaire. Saisi d'une plainte pour meurtre du caporal Tornay, il avait estimé que l'affaire n'était pas de la compétence des autorités suisses.
La mère du meurtrier présumé s'est déclarée lundi décidée à aller jusqu'au bout pour éclaircir les circonstances de la mort de son fils.
«Il est vraisemblable que le Tribunal fédéral (la plus haute instance judiciaire helvétique) sera saisi", ont annoncé lundi Robert Assaël et Romain Jordan, les deux avocats genevois de la plaignante.
Les autorités suisses ont le devoir d'enquêter sur la mort d'un citoyen helvétique à l'étranger, estiment les avocat en faisant valoir que le dossier comporte de nombreuses zones d'ombre.
Les faits se sont déroulés le 4 mai 1998 dans l'enceinte du Vatican.
Les corps du commandant de la Garde suisse Alois Estermann, 43 ans, et de son épouse vénézuélienne, avaient été retrouvés dans leur appartement. Dans la même pièce gisait le corps de Cédric Tornay, 23 ans.
Selon le Vatican, qui a refermé le dossier, le sous-officier aurait agi pour se venger de son commandant après un refus de décoration.