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 Une megachurch à la hauteur des prétentions du primat de la Gaule

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Une megachurch à la hauteur des prétentions du primat de la Gaule Empty
MessageSujet: Une megachurch à la hauteur des prétentions du primat de la Gaule   Une megachurch à la hauteur des prétentions du primat de la Gaule Icon_minitimeJeu 11 Déc - 14:19

Lyon : la face cachée du projet GLORIOUS « in excelsis Barbarin » !
Une « Mega Church » pour un « Mega Cardinal »
Christian Terras
Golias a déjà eu l’occasion d’évoquer de façon détaillée le retour du groupe de « pop-louange » Glorious se présentant sous les apparences d’une ultra-modernité musicale branchée pour déverser à des fidèles souvent déboussolés un message religieux voire spirituel fondamentaliste et simpliste (cf Golias hebdo du 14 octobre 2008).
On ne que peut que rester perplexe face à l’ambitieux projet caressé, et béni par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules, en vue de la nouvelle Evangélisation, un projet qui est destiné à s’étendre au-delà de son diocèse dans la France toute entière. Se croyant sans doute nés de la cuisse de Jupiter, les initiateurs s’accordent à eux-mêmes une compétence professionnelle dans le domaine de l’Evangélisation. C’est un prêtre de Lyon, David Gréa, qui se trouve au coeur de ce projet. Derrière un look jeune, écolo et très cool, cet ecclésiastique, curé des paroisses « Presqu’île sud » de la capitale des Gaules, se présente donc comme la cheville ouvrière d’une initiative faussement décontractée et encore plus faussement moderne. Il ne suffit évidemment pas de rouler à bicyclette, sac en bandoulière pour être attentif à l’homme d’aujourd’hui !

Les concerts de louange que va multiplier Glorious (à la chapelle St Croix dans le 2ème arrondissement) relève du « training », une sorte d’échauffement affectif intense, moins profond qu’incandescent, faisant avaler par le biais d’une surchauffe émotionnelle un message théologiquement étriqué et réduit à sa plus simple expression, il faudrait écrire simpliste. Bien entendu, le nerf de la guerre étant toujours le même, ce sont les fidèles, sur recommandation cardinalice et barbarinesque, qui sont à nouveau sollicités, voire pressurés. Le très vribrionnant archevêque de Lyon, faisant flèche de tout bois, qui dans le même temps ouvre grand, mais discrètement, les portes de la pastorale estudiantine à l’inquiétante Opus Dei, visiblement peu perturbé par le contenu même de ce qui sera distillé, se précipite une fois encore tête la première, la réflexion n’étant décidément guère son fort.

Le plus insupportable est que les initiateurs de ce projet osent parler d’« ouverture au monde » alors qu’il s’agit au contraire de déverser une mauvaise théologie par des biais à la limite de la tromperie, l’ultra contemporanéité - tendance du médium -devant faire oublier ce qu’il est censé transmettre.

Très habiles au demeurant, les initiateurs du projet Glorious évoquent, toujours avec le même culot, comme un commercial impudent saurait parfois le faire s’il osait se tremper dans l’eau bénite, la bénédiction de Dieu depuis toute éternité, un Dieu qui bénit généreusement ! Comme au pire temps des indulgences, sans cette l’honnêteté de le dire clairement, les responsables de ce nouveau concept d’évangélisation laissent entendre qu’en étant généreux, en faisant des dons importants, les bienfaiteurs recevront de nombreuses faveurs divines ainsi monnayées. C’est sans doute cela l’« ouverture au monde » et le professionnalisme ! Le ton sirupeux et racoleur de la lettre de mission pour le projet Glorious visant à faire se déserrer les cordons des bourses parle de lui-même. Notons simplement au passage que Glorious souhaite recueillir pas moins de 80.000 euros alors que le groupe se vantait, il y a peu de temps, d’avoir vendu 100.000 CD (au prix de 20 euros chacun). Mais il paraît que cela ne leur a rien rapporté. Allez comprendre !

S’armant toujours du même monumental et impudent culot, ces mêmes initiateurs présentent ensuite le « coeur du projet ». Selon eux, les « paroisses doivent rejoindre le monde d’une manière nouvelle », ce qui implique de s’« inculturer ». On se demande, ou alors les mots non plus aucun sens, en quoi de pieuses mélopées fades doublées de messages fondamentalistes relèvent d’une inculturation dans la culture contemporaine. Sauf si l’on décode le projet Glorious dans la perspective de l’installation d’une « Mega Church » au cœur de la capitale des Gaules. Là on comprend le pourquoi du comment d’un tel projet.


Dieu est grand, Barbarin est son prophète !

En réalité, le Primat des Gaules veut faire du projet Glorious, une « Mega Church » à l’image de ces « Eglises géantes », majoritairement protestantes, apparues dans les années 70 en Amérique du Nord. Pour information, ces « Eglise géantes » ne sont pas seulement des lieux où l’on prêche à des milliers de fidèles (entre 2000 et 30.000) la grandeur de Dieu, mais surtout des lieux de retrouvailles entre citadins en recherche de sens et de lien social. Une « Mega Church » fait office de petite ville au sein de la grande ville, comme l’indique un des spécialistes dans ce domaine, le chercheur au CNRS, Sébastien Fath, qui vient de publier un ouvrage très intéressant sur le sujet « Dieu XXL. La révolution des Mega Churches » (Editions Autrement). Dans ces immenses complexes on vient bien sûr pour l’office hebdomadaire, mais on profite aussi des services que propose la « Mega Church », à savoir par exemple : faire du sport ou offrir des activités à ses enfants ; développer des gestes de solidarité comme le fait pour les fidèles aisés de donner leurs véhicules à l’Eglise, qui les remet en étant et les redistribue à ceux qui au sein de la communauté en ont besoin ; la participation « obligatoire » à un groupe de réflexion d’une dizaine de personnes ; s’engager dans un accompagnement de type « psychospirituel », après notamment avoir fait un « check-up » spirituel ; développement d’aide d’urgence et personnalisées en cultivant la méfiance de toute action collective volontariste. Bref, il s’agit de s’adapter à une civilisation de plus en plus et proposer une alternative globale à la fragmentation du lien unitaire social. Pourquoi pas après tout ! Mais à y regarder de près, l’architecture idéologique et spirituelle d’une « Mega Church » est basée en général sur un fond d’orientation conservatrice conforme à celle qu’on observe dans le mouvement évangélique protestant. Avec à la clé, dans le cadre d’un tel projet en France – dans un contexte culturel, religieux et social aux antipodes de celui Outre-Atlantique – le risque de sérieuses dérives sectaires et spirituelles avec l’avènement d’un monde parallèle et totalisant (une église dans l’Eglise, une cité dans la Cité, etc…) comme réponse aux questions posées par la modernité : manque de convivialité, insécurité, déficit de l’espérance, etc…

Précisons enfin que ces « Mega Churches » en plein boom en Amérique du Nord, servent aussi aux candidats à la présidentielle, aux prêcheurs écologiste et humanitaire que sont Al Gore et le chanteur Bono. Le succès de ces « Mega Churches » est aussi observable en Afrique, en Amérique latine, en Russie, et en Asie.

Avec le projet Glorious et sa « Mega Church » en devenir, il nous faut surtout souligner combien la bénédiction épiscopale pleine de « gratitude » du cardinal Barbarin, lui aussi faux moderne en joggeur photogénique, confirme, si besoin, le désastre pastoral et humain d’un épiscopat chaotique, parfois inconséquent et très « bling bling ». Lyon, ville héritière d’un catholicisme social engagé, théologiquement et intellectuellement audacieux, est aujourd’hui bien mise à l’épreuve avec la restauration intransigeante la plus affligeante, celle qu’au fond Philippe Barbarin rêve de voir triompher. Certes, à pas feutrés et avec le masque d’une pseudo-modernité où le jeunisme est érigé en avant garde missionnaire pour la reconquête des âmes qui se dévoient dans ce bas monde. Voilà ce que cache en réalité le projet glorious.

( in Golias sur le net)
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https://ermitageagora.1fr1.net
 
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