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 L'homme sans empreinte

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MessageSujet: L'homme sans empreinte   L'homme sans empreinte Icon_minitimeLun 8 Juin - 5:16

L'homme sans empreinte


On le surnomme “Low Impact Man”. Steven Vromman, belge, 48 ans, est en pleine décroissance. C’est-à-dire qu’il prouve qu'on peut bien vivre sans épuiser la nature. En réduisant sa consommation, et donc son empreinte écologique. Nous avons rendu une petite visite à ce citoyen de la Terre. Tiens, il a pas la télé…

Entre Bruxelles et Gand, le train ballotte et nous aussi. Quelque part, dans le quartier de Sint-Amandsberg, Steven Vromman, 48 ans, connu sous le nom de « Low Impact Man », innove à sa manière. Depuis un an, ce Flamand vert délarde joyeusement son existence pour réduire son impact écologique. A quoi ressemble-t-il ? A un ours tapi dans une caverne éclairée à la bougie ? Un néohippie ? Un écologiste high-tech entouré de chanvre et d'éoliennes, qui se soulage dignement dans la litière de ses toilettes sèches ?

Voilà l'antre. L'immeuble est bas, sans âme. Porte anonyme. On toque, toque, toque. Boucles blondes, teint rose, visage sportif de petit prince du plat pays monté sur baskets, Steven Vromman nous accueille avec un sourire, mais sans tongs, ni pancho, ni barbe fleurie. Loft dénudé de mâle célibataire, avec plafond, toit, murs et rien d'autre à rapporter, sauf un piano demi-queue curieusement recouvert d'un drap. Au premier coup d'oeil, aucune innovation écologique. Vromman a peu de ressources. Locataire, il se dépouille avec les moyens du bord.

« Café ? ». Il tutoie d'emblée et conte son histoire belge avec un accent des Flandres qui persille la langue de Proust d'intonations bataves. Avant de décroître, il bûchait pour l'ONG Ecolife. Un jour, à bout de cernes, il se pose la question risquée du quadra surmené : « Qu'est-ce que je suis en train de faire de ma vie ? » Le 1er mai 2008, il s'invente une réponse frugale : dorénavant, il marchera le plus délicatement possible sur la planète pour réduire au minimum son empreinte écologique.

L'empreinte écologique ? Un outil inventé au début des années 90 pour mesurer l'impact de nos activités de primates évolués sur la nature. Elle se conjugue en « hectare global » et correspond à la surface nécessaire au mode de vie d'une personne pour produire sa nourriture, les biens qu'elle consomme et pour absorber ses déchets. Le Belge moyen, comme le Français, a besoin de 5,1 hectares pour vivre d'iPhones, de viandes rouges et de vols longs courriers. Or il n'y a sur Terre que 1,8 hectare de terre disponible par tête de pipe. Aujourd'hui, après quatre saisons spartiates, Vromman a atteint son but et réduit son empreinte à 1,6 hectare ! « Tout le monde peut le faire, dit-il. Deux milliards de personnes vivent déjà ainsi en Afrique et en Asie. »

Vromman s'est d'abord débarrassé des objets gourmands : télé, aspirateur, micro-ondes, bouilloire électrique. Ensuite, il a réinventé l'eau froide. Pendant un an, il s'est lavé au gant avec de l'eau à peine tiédie dans une casserole. Il avoue deux bains en un an. Après le marathon de Bruxelles et un voyage de quatorze heures en bus. Il a conservé frigo, ordinateur, lave-linge et téléphone portable. « Vous voyez qu'on n'est pas obligé de retourner à l'âge de pierre ! », dit-il.

Pour les toilettes, point de litière : il collecte de l'eau de pluie dans la cour. Un seau sert de chasse. L'hiver, quand l'eau de pluie gèle dans les cuves, les envies sont moins pressantes. Mi-spartiate, mi-père de famille, Steven consent à rallumer le chauffage quand ses enfants, élevés en garde alternée, sont là. Et quand le givre cristallise sur les fenêtres, il maintient la température à 15 °C (17 °C quand les enfants sont bleus). L'une de ses plus belles innovations pour résister au froid ? Le pull.

Le locataire a aussi opéré quelques menus travaux dans son ex-atelier mal isolé. Il a tapissé des pans de mur de papier alu (jusqu'à 30 % de pertes évitées), installé de lourds rideaux aux fenêtres, des films plastique devant d'autres. Il a aussi remplacé les ampoules classiques par des LED emmêlées dans un navrant réseau de fils qui pendouillent.

On ricane gentiment devant l'ampleur des travaux. Low impact man ne sourcille pas: « Pour gagner la partie, il faut multiplier les petites victoires.» Nous marchons sur l'une d'entre elles. Sous nos pieds, dix centimètres d'épaisseur de bouchons de liège broyés recouverts de planches de bois. Chez Vromman, le pied se promène tout nu sans craindre le rhume.

Low Impact Man possède quelques objets improbables qu'il aime dévoiler aux journalistes de passage (ils sont nombreux). Un lecteur MP3 à manivelle (made in China) ou un vélo bricolé qui produit de l'électricité : « C'est un instrument pédagogique. Pour me fournir en énergie avec ce vélo, il faudrait pédaler huit heures par jour ! » On s'assoit autour d'une table en bois blanc. Il ouvre un cahier couvert de chiffres et de courbes.

Steven compte, recompte et décompte. En permanence. Les courbes sveltes dessinent sa victoire sur la cellulite énergétique. Il a consigné tous ces chiffres sur un blog qui lui a valu une belle médiatisation. Consommation en chauffage : 7 500 kilowattheures contre 17 600 pour le Belge moyen. Consommation en électricité : 200 kilowattheures contre 1 000. Déchets : 12 kilogrammes en un an contre 165 !
Dans le salon se cache encore une innovation fameuse : la marmite norvégienne. Une boîte en bois qui renferme une magie vieille comme un fjord, mais qui ressemble à une boîte normale. D'ailleurs, c'est une boîte normale. Sauf qu'elle est remplie de foin, de ce foin dont on fait les vaches : « Vous enfermez vos patates chaudes là dedans pendant quatre ou cinq heures et elles finissent de cuire sans utiliser d'énergie ! », s'enthousiasme Vromman.

Low Impact Man veut prouver qu'on peut vivre normalement sans consommer comme un goret.

Non, il n'est pas nécessaire d'être un ascète. Il ne conduit plus, sauf son vélo pliable, mais s'est octroyé des vacances avec son pote Thomas. En Suède et en cargo, jusqu'à Göteborg, à 900 kilomètres de là (35 mètres cubes de CO2 dégagés contre 308 en voiture, 385 en train, 505 pour l'avion) (1). Là-bas, il a passé une semaine dans « l'hôtel le plus primitif de Suède », en forêt, sans eau ni électricité. Le pote n'a pas toujours apprécié. « Venez, je vous le présente ». Steven ouvre la porte de l'appartement mitoyen. De son canapé moelleux, Thomas, bouille barbue et chevelue d'amateur de hard-rock avec brioche, nous salue. Chez lui, un écran plat géant, un gros frigo et une profonde empreinte écologique : « Je ne le juge jamais, ça serait stérile, rigole Steven. Il est un peu mon "voisin-témoin", il me rappelle la façon dont les gens "normaux" fonctionnent. » Thomas est occupé et puis, surtout, il commence à ne plus souffrir les visites de journalistes. Belges bien sûr, mais aussi italiens, portugais, espagnols, ils sont venus voir à quoi ressemblaient Low Impact Man et son voisin « normal ».

Retour dans le « low impact loft ». Dans la cuisine, une éolienne solaire naine plantée dans un jardinet au bord de l'évier tourne pour faire joli. La rhubarbe, les lentilles et les salades poussent pour de vrai. Ici, pas de poisson ni de viande. Il faut nourrir les boeufs avant de les transporter pour les tuer et les manger. En sus, ils pètent. Le coût énergétique est énorme.

En revanche, Vromman se sustente de légumes et de fruits à foison. De saison. Et locaux. Il a essayé d'arrêter les produits laitiers, mais sans succès. Il en coûtera aux économistes de lire ce qui suit, mais c'est la triste vérité : Steven n'achète presque plus rien. L'hurluberlu récupère, répare ou se fait prêter, sans penser une seconde au mal que se donnent commerciaux et publicitaires pour lui revendre son ex-vie : « Moins de biens, plus de liens », psalmodie-t-il.

Ce dangereux subversif récupère des habits de seconde main. Au mépris des droits de l'enfant, il offre une nuit à la belle étoile à son fils pour son anniversaire ou une place de théâtre à sa fille. Monsieur Petit Impact est aussi membre d'un groupe de troqueurs rusés : le LETS (Local Exchange Trading System). Cent quarante personnes qui s'entraident gratuitement. Un vélo à réparer ? Des rideaux à coudre ? Le réseau répond gratuitement.

Evidemment, pour cautionner de telles pratiques, il faut raccrocher son individualisme au portemanteau et s'acoquiner avec d'autres êtres humains.

Mais c'est justement le dessein de Steven : « Les initiatives individuelles comme la mienne sont belles mais inefficaces à l'échelle de la planète. Il faut créer un groupe, tisser des liens entre jeunes et vieux, participer ensemble aux mêmes activités. » Depuis peu, Low Impact Man se rapproche du mouvement des Transition towns, qui essaime dans les pays anglo-saxons dans le fol espoir de préparer le monde à l'après-pétrole. Cela fait quatre mois qu'il mobilise son quartier. Pour les théoriciens des Transition towns, il faut former des communautés dans les quartiers. Commencer petit. Réunir cinq personnes. Projeter un film (par exemple The Power of community : how Cuba survived peak oil, documentaire de l'Institut Arthur Morgan). Agrandir peu à peu le cercle. Organiser ensuite un pique-nique dans le quartier. Puis, entre deux merguez, former des équipes qui planchent sur des thèmes concrets. L'aménagement de jardins. Les potagers biologiques. Les panneaux solaires. Pour Steven, c'est sûr, le défi planétaire relève moins de l'innovation technique que du changement de mentalité : « Nous allons vivre dans un monde où l'on sera plus fort en communauté que tout seul. La vraie innovation est à l'intérieur de nos têtes. »

(1) Le lecteur étonné de voir qu'une voiture rejette plus de C02 qu'un train aura oublié que le train belge se meut grâce à une électricité produite par des centrales à charbon.

Nicolas Delesalle

Source: http://www.telerama.fr/monde/l-homme-sans-empreinte,43555.php
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MessageSujet: L'évolution n'est pas achevée   L'homme sans empreinte Icon_minitimeLun 8 Juin - 5:19

L’évolution Quelle histoire!

par Amady Aly Dieng

L’évolution n’est pas une nouvelle genèse, mais un socle scientifique. Formulée il y a cent cinquante ans, la théorie de Darwin reste d’actualité brûlante

Frédéric Joignot s’entretient avec Dominique Lecourt, professeur de philosophie à l’université Diderot-Paris VII, où il dirige le Centre Georges-Canguilhem. Epistémologue, il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont L’Amérique entre la Bible et Darwin (PUF, 3e édition 2007). Il a dirigé l’édition française de Charles Darwin.

Le grand public a redécouvert Darwin suite aux débats américains autour du « créationnisme scientifique », présenté depuis plus d’un demi-siècle par certains courants fondamentalistes comme théorie rivale de celle de l’évolution, une alternative qu’il faudrait présenter dans les écoles en laissant et à leurs parents la liberté de choix. En Europe et au Moyen Orient, des mouvements musulmans proclament aujourd’hui que le darwinisme est incompatible avec le Coran.

La théorie darwinienne comme toute grande théorie scientifique ne s’est pas imposée sans susciter des résistances et elle a été longtemps contestée, au point de connaître une véritable éclipse à la fin du XIXe siècle. On avait du mal à admettre le rôle du hasard ; on ne supportait pas l’idée d’un « ancêtre commun » à l’homme et aux autres animaux, et spécialement aux singes. De plus, de nombreux scientifiques ont d’abord considéré que les mutations et les sauts d’espèce contredisaient la continuité supposée par Darwin dans le processus d’évolution par petites variations.

Une espèce doit être considérée en fonction de son milieu et de sa géographie, prenant forme là où elle s’adapte et se stabilise. C’est une surprise de voir le concept de sélection naturelle opérer aussi bien dans la biologie, l’écologie ou la paléontologie. Darwin était conscient du fait qu’il décentrait l’homme, le rapprochant de l’animal, heurtait l’image que chacun se fait de lui-même.

Au commencement était LUCA. Née il y a quatre milliards d’années, la cellule LUCA, ancêtre universel à toute vie terrestre, aurait,selon les hypothèses les plus récentes, obtenu son ADN par le biais d’une infection virale.

Y a-t-il deux berceaux de la vie ? Les toutes premières molécules du vivant ont-elles été apportées sur Terre par des météorites ou bien sont-elles nées au fond des océans ? Il existe deux hypothèses qui se complètent sans doute.

L’épopée des plantes a été longue. En modifiant l’atmosphère grâce à la photosynthèse, elles ont permis l’expansion de la vie sur Terre. Christiane Galus retrace la genèse d’un bataillon d’avant-garde.

« Les dinosaures étaient des merveilles d’architecture ». Archaïques, les « terribles lézards », Au cours des 165 millions d’années de leur règne sur Terre, ils ont fait montre d’une étonnante capacité d’adaptation ; la découverte , en Chine, de fossiles de 120 millions d’années montre que les oiseaux primitifs sont très semblables à de petits dinosaures carnivores. La fin des dinosaures fait l’objet de nombreuses controverses.

La disparition des grands dinosaures, il y a 65 millions d’années, est-elle due à la chute d’une météorite ou à une intense activité volcanique ? Le débat fait toujours rage. En 2004, une paléontologue jette le trouble : la météorite est tombée 300.000 ans avant l’extinction des dinosaures. Apparue il y a 200 millions d’années, notre tribu à mamelles s’est épanouie après la disparition des dinosaures. Mais nos ancêtres sont les survivants d’une autre extinction, survenue il y a 34 millions d’années. Très vite après la Grande Coupure se développent les ancêtres des hamsters, des castors et des écureuils.

Chimpanzé et bonobo, deux singes en nous, sont nos frères, ou presque. Brutal et colérique, le chimpanzé est le champion de la manipulation des objets. Sensible et nerveux, le bonobo remporte la palme de la communication sociale. Le tout est notre. Leurs gestes, leurs attitudes et leur ADN le confirment : les singes sont nos plus proches cousins.

Un siècle et demi après les débuts de la paléo-anthropologie, nous en savons beaucoup plus sur l’évolution humaine. Mais les questions restent pus nombreuses que les certitudes. Toumaï est le plus ancien hominidé connu. Découvert au Tchad en 2001, « Sahelanthropus tchadensis » serait vieux de 7 millions d’années.

« Homo neanderthalensis », l’hominidé au front aplati plus intelligent qu’on ne pensait, était notre cousin, pas notre ancêtre : les scientifiques s’accordent maintenant sur ce point. Mais pourquoi n’a-t-il pas survécu. Deux écoles s‘affrontent. « Homo neanderthalensis » et « homo sapiens » se sont croisés il y a 40 000 ans en Europe et au Proche Orient. Et « homo sapiens » inventa l’érotisme. La sexualité de la plupart des primates est cyclique, scandée par les chaleurs des femelles. Celle des humains est permanente. Faut-il y voir une réponse de l’évolution au besoin de cohésion sociale ? Les petits tétons des femelles primates auraient prospéré afin d’offrir à la vue du mâle un second et excitant derrière.

Contrairement à Lamarck ou à Cuvier, Darwin est allé observer les espèces dans leur environnement. Il a inventé l’écologie. L’Origine des espèces constitue une révolution sur le plan scientifique. Outre l’aspect biologique des théories de Darwin, leur dimension philosophique et morale fait scandale. L’apport de Darwin est sans équivalent dans l’histoire des sciences. cent cinquante ans après sa parution , L’Origine des espèces est encore citée dans de nombreux articles de recherche en biologie. Celui qui a osé remettre en question les origines divines de l’homme était plutôt connu pour son grand conformisme. ; Ouvrage cardinal, qui va révolutionner la biologie, « L’Origine des espèces » est publié en 1859. Darwin y décrit le processus de transformation et d’adaptation des espèces, dans lesquels Dieu ne joue aucun rôle.

Plus les descendants d’une espèce deviennent différents, plus ils ont des chances de réussir dans la lutte pour l’existence. Une quantité infinie de belles et admirables formes, sorties d’un commencement si simple, n’ont pas cessé de se développer et se développent encore !

Douze ans après « L’Origine des espèces », Darwin aborde de front le point le plus polémique de sa théorie dans son livre « Filiation de l’homme », publié en 1871 : l’être humain descend d’un quadrupède. Pour 44% des Américains, l’homme a été créé par Dieu il y a moins 10 000 ans, révèle un sondage Gallup réalisé en 2008.

Comment les adversaires religieux de la théorie de l’évolution sont-ils parvenus à convaincre ? Avant la fin du XIXe siècle, les savants ne voyaient pas vraiment d’antagonisme entre la science et la religion. Ronald Reagan et George Bush avaient donné un sérieux coup de pouce aux adversaires religieux du darwinisme. Mais le vent tourné.

Un magnat turc est très actif contre Darwin. « L’Atlas de création », prétend réfuter scientifiquement la théorie de l‘évolution. Mais qui finance cette entreprise ? Les thèses créationnistes figurent dans les livres scolaires depuis 1985 en Turquie. La théorie de l’évolution est rarement enseignée dans les pays musulmans.

L’astrophysicien Nidhal Guessoum constate une alliance entre musulmans et chrétiens fondamentalistes pour rejeter Darwin. On lui demande souvent d’utiliser son expertise en astrophysique pour trouver des liens entre le Coran et les découvertes cosmiques. Si la position de l’Eglise catholique devient ambiguë, la théorie de l’évolution ne fait plus débat dans la communauté juive. Dans son autobiographie, rédigée à l’intention de ses enfants, le naturaliste anglais explique comment il a peu à peu abandonné toute pensée religieuse.

« Le mystère du commencement de toutes choses est insondable : c’est pourquoi je dois me contenter de rester agnostique. », écrit Darwin. La sociobiologie, version moderne du darwinisme social, prétend expliquer les comportements sociaux par des déterminismes génétiques. C’est un non sens scientifique, qu’il s’agisse de l’animal ou de l‘homme. La nature se révèle bien plus inventive que Darwin ne le soupçonnait .Et plus encore lorsqu’elle engendre « Homo sapiens ».

Cousin de Darwin, le mathématicien Francis Galton, adepte de la théorie de l’évolution, est à l’origine d’une des plus monstrueuses de ses dérives, l’eugénisme.

Quel avenir pour l’espèce humaine ? C’est une question qui mérite réponse. Le sociologue Edgar Morin et le paléontologue Stephen Jay Gould, inauguraient, en 1997, le cycle des « Entretiens du XXIe siècle » de l’UNESCO par un dialogue sur le devenir de notre espèce. Le développement des biotechnologies introduit un élément d’incertitude dans le futur de l‘espèce humaine.

L’homme est à la recherche de l’enfant parfait. Le recours sans frein au diagnostic préimplantation aboutirait à la formation d’un « Homo geneticus » universel. Certains praticiens revendiquent le recours à ces techniques pour sélectionner l’embryon ayant les meilleures promesses de QI.

La biologie synthétique, en plein essor, a pour objet de fabriquer des cellules spécifiquement vouées au service de l’homme ; Est-ce une mainmise sur le vivant ou une nouvelle alliance avec la nature ? L’objectif visé, c’est de disposer d’un organe capable de créer de nouveaux médicaments ou de détruire les cellules déviantes dans le corps. L’activité humaine en menaçant la biodiversité, compromet la survie de notre espèce. Les biologistes tirent sur la sonnette d’alarme. Il convient de faire le point sur leurs initiatives. Prétendre contrôler le processus évolutif, c’est prendre le risque d’imposer aux générations futures des caractéristiques génétiques qui pourraient se révéler préjudiciables, alerte le généticien Axel Khan.

Ce document mérite d’être lu par les chercheurs africains qui doivent participer aux grands débats du monde.

Source : http://www.sudonline.sn/spip.php?article18717
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