Comment remplacer le charbon par de l'eau de mer...
Le 08 Juin 2009
C'est un projet aussi fou que séduisant: utiliser de l'eau de mer pour produire de l'électricité. La Réunion entend bien être une pionnière en terme d'énergie thermique des mers.
Sur le papier, le principe est tout simple: produire de l'électricité en utilisant la différence de températures entre les eaux de surface -plus de 20°C à la Réunion- et les eaux des profondeurs - de 3 à 5°C entre 1000 et 1500 mètres. L'énergie thermique des mers, comme son nom l'indique, n'utilise pas la force mécanique de la houle, mais exploite le potentiel de l'immense réservoir d'eau froide recouvert par les eaux chaudes de l'Océan indien. Une source d'énergie renouvelable et, contrairement à l'éolien ou au solaire, qui produirait 24 heures sur 24, 365 jour par an.
En avril dernier, la Région a passé une convention avec DCNS (ex arsenaux de la Marine) qui jouit d'une forte expérience, notamment dans le domaine des sous-marins.
Cet après-midi a été fait un point d'avancement sur l'étude d'implantation d'un démonstrateur. Les principales phases sont la réalisation d'un prototype à terre, en 2011, suivie de l'installation à 8 ou 9 km au large du Port, mi 2013, d'un démonstrateur, sous forme d'une mini-centrale offshore produisant 1,5 méga-watt d'électricité. Ce n'est qu'ensuite, en fonction des résultats de ces expérimentations, que serait lancée l'étape de production industrielle. Objectif à l'horizon 2030: produire 100 à 150 mégawatts, de manière à remplacer les 2/3 de la consommation actuelle de charbon.
D'après les premières études, quatre sites réunionnais pourraient être retenus pour l'installation de ces centrales off-shore: au large de Sainte-Rose dans l'est, de Saint-Denis dans le nord, du gouffre de l'Etang-Salé dans le sud-ouest et du Port au nord-ouest. C'est ce dernier site, à environ 8 ou 9 kilomètres du port de la Pointe des Galets, qui devrait être choisis pour l'implantation du démonstrateur en raison de sa proximité avec les infrastructures industrielles.
Enfin, et ce n'est pas la moindre des bonnes nouvelles: selon des responsables du projet de la DCNS, le montage final du démonstrateur à la Réunion pourrait représenter six mois de travail pour une centaine de personnes, soit quelque 100 000 heures de travail.
Source :http://www.lequotidien.re/actualites/c-tait-en-direct/41794-energies-renouvelables-comment-remplacer-le-charbon-par-de-l-eau-de-mer.html