ESONET : vers une meilleure observation des fonds marins
Actu-Environnement.com - 22/10/2009
Le programme européen ESONET vise à améliorer l'observation des fonds
marins afin de mieux prévoir les risques naturels et l'évolution des
milieux. L'objectif à terme est d'aboutir à une surveillance continue
des points sensibles.
Alors que les océans recouvrent les deux tiers de la planète et que leur
activité joue un rôle important dans le climat et de nombreux phénomènes
naturels, les observations en mer sont peu nombreuses et la plupart du
temps de courte durée. L'observation des fonds océaniques a longtemps
été effectuée par des navires de surface, sur des périodes relativement
courtes, de quelques semaines à quelques mois. Une meilleure
connaissance des fonds marins est pourtant indispensable pour comprendre
les processus environnementaux survenant dans l'océan et liés aux
interactions entre la géosphère, la biosphère et l'hydrosphère.
L'accrétion océanique, la subduction et les grandes failles
sous-marines, les processus sédimentaires, la circulation des fluides
sont des phénomènes importants, qui peuvent renseigner sur l'origine de
séismes ou glissements de terrains générateurs de tsunamis. Outre la
prévention des risques naturels, l'observation des fonds sous-marins
permet de suivre à long terme les évolutions climatiques et l'impact des
changements sur les milieux marins, les écosystèmes et la biodiversité.
Un réseau européen d'observation des fonds de mer
Pour pouvoir élaborer des modèles afin d'être capable de prévoir demain
l'évolution de l'environnement ou les risques sismiques, les
scientifiques doivent disposer d'équipements de surveillance continus.
Au Japon, au Canada, aux Etats-Unis, des observatoires de fond de mer
sont développés actuellement. En Europe, le réseau ESONET (European seas
observatory network) coordonne le projet d'infrastructure EMSO (European
multidisciplinary seas observation) destiné à développer des
observatoires sous-marins. Le réseau comprendra des observatoires câblés
reliés à la terre permettant d'acquérir en temps réel toutes les données
sur l'environnement : capteurs physiques, chimiques, biologiques,
microbiologiques, photographies, télévision... Il s'agit de couvrir les
marges continentales européennes de la mer Noire à la Norvège. Une
dizaine de stations sont placées à des positions clés.
Intégrant des scientifiques de différentes équipes européennes (50
partenaires de 14 pays sont réunis au total), ESONET définit des
objectifs scientifiques communs et permettra, à terme, une surveillance
continue sur les plans géophysiques, biogéochimiques, océanographiques
et biologiques. Le programme a notamment pour objectif d'établir les
bases d'une composante marine de GMES (Global Monitoring for Environment
and Security).
De véritables observatoires sous-marins
Les observatoires de fond de mer sont comparables à des laboratoires,
installés sur les sites sensibles de la planète comme les zones de
formation des eaux profondes, les zones sismiques ou hydrothermales.
L'observation en fond de mer nécessite des technologies spécifiques qui
sont en grande partie à développer.
Ces laboratoires des fonds marins nécessitent de résoudre des défis
technologiques. Comment fournir l'énergie nécessaire à l'observatoire ?
Comment transmettre les données ? Comment concevoir des capteurs
résistant à ces conditions exceptionnelles ? Toutes ces questions sont
autant de problèmes à résoudre pour les scientifiques.
S. FABREGAT
Source:http://www.actu-environnement.com/ae/news/fonds_marins_ifremer_esonet_8651.php4