Lyon : « barbarinades » d’automne pour un Conseil du presbyterium dans la panade !
Christian Terras
En ce mois très gris de novembre, certaines lectures sont particulièrement affligeantes et désolantes. En l’occurence celles du compte-rendu de la séance du presbyterium de Lyon en date du 18 juin dernier qui vient juste d’être publié !
Dans leur rapport de présentation de la formation actuelle des candidats au sacerdoce, les PP.Sébastien Tuloup et Etienne Guibert ont sans doute fait un tour assez objectif de la situation. Sous différents aspects. Evidemment, ces questionnements n’ont été qu’effleurés...
Il est intéressant de noter que l’on rencontre chez les jeunes séminaristes une certaine difficulté à avoir confiance en la raison et une tentation de fidéisme. On reste plus réservé quant à l’idée de donner à chacun des candidats un prêtre tuteur. Pour que les jeunes ne sortent pas des rails ?
En fait, une question est sur toutes les lèvres : comment des jeunes hantés par un projet très idéal et plus religieux que diocésain, parfois tradis en outre, peuvent-ils devenir des pasteurs éclairés et responsables, proches des réalités et des hommes d’aujourd’hui ? Dès leur début dans leur vie de prêtre diocésain, des jeunes ne vont-ils pas à la casse ? A moins de casser autour d’eux ? On peut d’ailleurs faire l’un et l’autre.
Intervenant sur la question, le cardinal Barbarin se veut très irénique. Pour noyer cependant les problèmes. Et escamoter l’interrogation que suscite sa volonté de contrôler les nouveaux lévites en les regroupant et en les associant les uns aux autres. C’est l’ancien évêque aux armées, Mgr Patrick Le Gal qui est en charge du dossier. Franchement, cela craint.
En réponse, très cléricale, à la crise économique et financière, la proposition avancée que chaque prêtre qui y consente donne un mois (ou une part substantielle) de son revenu, inspirée d’une décision espagnole -mais le niveau de vie des prêtres n’est pas le même - progresse. Elle est contestable. Elle pourrait priver les prêtres d’une de leurs ressources principales afin de s’engager pour la justice. Elle rogne encore un peu plus de leur liberté, dont les prive leur manque d’autonomie financière. Le trésor liturgique aujourd’hui souvent ressorti pourrait être vendu. Geste plus significatif et plus adapté.
Le débat aura certainement été plus houleux au sujet du dessein tenace du cardinal de Lyon de faire venir dans son diocèse le chemin néo-catéchuménal en lui confiant de vastes responsabilités. Les prêtres du Rhône s’interrogent et s’inquiètent. Manifestement sourd, Philippe Barbarin a tenu à insister sur sa volonté d’accueillir des communautés nouvelles comme un fait de la vie de l’Eglise et un message de l’esprit. Golias a déjà eu l’occasion de décrypter par le menu la stratégie de reconquête intransigeante du catholicisme lyonnais par son actuel pasteur. Le ton de Son Eminence est mielleux. Une fois de plus il s’agit de faire avaler la pilule. Au goût pourtant amer.
in GOLIAS