L'activité humaine en Europe vient de faire un bond de 200 000 ans dans l'histoire

L'activité humaine en Europe vient de faire un bond de 200 000 ans dans l'histoire


Un site archéologique d'exception vient d'être mis au jour à Lézignan-la-Cèbe (Hérault). La présence d'outils fabriqués par l'homme datant de 1,6 million d'années repousse en effet de plus de 200 000 ans les premières traces d'activités humaines connues en Europe occidentale. Le paléontologue Antoine Balzeau décrypte cette découverte pour 20 Minutes.

Que nous apprend ce site ?



Il vient confirmer que les connaissances en anthropologie que nous avions il y a encore quinze ans ne sont plus d'actualité. Nous pensions que l'homme était limité à l'Afrique et à une période remontant à un million d'années. Depuis, les méthodes de datation ont évolué, et on a découvert des sites préhistoriques plus anciens en Europe : Atapuerca en Espagne (1,2 million d'années), Kozarnika en Bulgarie (1,4 million d'années), et maintenant celui-ci. Il en existe sans doute d'autres encore plus vieux, il faut chercher.

Vous venez de publier un livre, La Préhistoire, qui fait une synthèse des récentes découvertes. Que sait-on aujourd'hui sur cette période ?



On ne sait pas grand-chose ! Pas mal de théories importantes ont été balayées récemment, notamment parce qu'on a découvert en Afrique de l'Ouest des australopithèques, en particulier Tumaï, vieux de 6 millions d'années, alors que les fossiles provenaient jusqu'alors de l'Est ou du Sud. Cela a battu en brèche la théorie de l'East Side Story, voulant que l'apparition humaine soit liée aux modifications climatiques. L'homme de Florès (Indonésie) a aussi été une découverte incroyable, remettant en cause le lien entre l'intelligence et la taille du cerveau.



Combien d'espèces d'homininés recense-t-on aujourd'hui ?



Une vingtaine, contre cinq il y a trente ans. Du coup, on est passé d'une vision linéaire de l'évolution de l'homme à une vision "buissonnante ». Mais on a du mal à déterminer qui est l'ancêtre de qui, d'où l'intérêt de ces nouvelles découvertes.



Source : http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2009/11/13/01030-20091113ARTFIG00587-il-y-a-beaucoup-d-eau-sur-la-lune-.php