PHILIPPE BARBARIN plombe le diocèse de Lyon
Au-delà de l’anecdotique, la nomination toute fraîche de Mgr Patrick Le Gal comme évêque auxiliaire de la Capitale des Gaules suscite les plus vives inquiétudes. Sans doute, il s’agit bien de régler un cas délicat. En l’occurrence, de recaser un prélat dont tous les diocèses français redoutaient l’arrivée. Mais il y a plus. Imitant son collègue du Var, Mgr Dominique Rey, l’archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, veut donner un nouveau visage à son diocèse. Dans le style et dans l’esprit du catholicisme le plus réactionnaire, même relooké, faisant front à une modernité qui fait peur. Tournant le dos à la spiritualité d’incarnation, d’ouverture, de dialogue et de présence de l’après-Concile. Brandissant à nouveau l’étendard. Même si les troupes sont clairsemées et senescentes. En misant sur l’action capilaire de nouveaux mouvements et de nouveaux réseaux intransigeants. D’où la mission qu’il vient de confier à Patrick Le Gal. Celle de contribuer à créer et à consolider des fraternités sacerdotales. Dans le but d’une mission conçue dans un sens de reconquête et de restauration. Dans le souci de pérenniser et même d’exhumer un modèle sacerdotal qui oublie la sécularité et la fraternité humaine, confondant l’apôtre avec le moine, ou l’homme du sacré. Quand deviendrons-nous chrétiens ? Au fil des années, une stratégie de reconquête s’est poursuivie, à vaste échelle. Elle s’appuie sur des groupes et groupuscules, au travers d’un habile maillage du territoire. Lyon est désormais quadrillée. Faut-il s’inquiéter ? Bien entendu. Faut-il désespérer ? Certes non, car à l’image des déboires de Mgr Le Gal, les projets qui ne collent plus, finissent par battre de l’aile. Reste à savoir ce qu’il restera alors d’une institution déjà trop vermoulue. Mais qui n’est pas l’Eglise vivante
(in Golias)