Un nouveau rapport de la Fao attribue aux prairies et aux parcours un potentiel de stockage de carbone qui, bien géré, pourrait être supérieur à celui des forêts. Potentiel qui devrait être une priorité de l’après-Kyoto selon l’organisation.
La Fao estime que la sauvegarde des prairies aura des conséquences sociales, économiques et environnementales importantes.
Sociales parce qu’elle contribuera à l’adaptation des populations pastorales au changement climatique, « parce que le carbone supplémentaire ainsi stocké améliore la capacité des sols à retenir l'eau et donc leur capacité à résister à la sécheresse. » Economiques parce que le rapport suggère le paiement des services environnementaux via des avantages financiers et non-financiers. Environnementales parce que le stockage de carbone dans les prairies et parcours serait une solution supplémentaire dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. De plus les prairies sont de grandes réserves de biodiversité légèrement supérieures à celles des forêts.
Après avoir pointé l'élevage du doigt comme un des contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre, la Fao a de publié un rapport (Review of Evidence on Drylands Pastoral Systems and Climate Change) soulignant l'importance des prairies dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Cependant, d'après l'organisation, les pâturages sont très sensibles à la dégradation des sols. Chaque année, 70 % des prairies et parcours dans le monde sont touchés par la salinisation, le surpâturage, l’acidification… Les surfaces victimes de ces processus sont sous la pression de la demande croissante en viande et en produits laitiers dans les pays émergents.
Objectif ? 184 millions de tonnes de carbone séquestrés dans les prairies d'ici 2020
La Fao demande un effort mondial coordonné pour « des pratiques de gestion améliorées susceptibles de restaurer la matière organique des sols des prairies, de réduire l'érosion et de diminuer les pertes provenant des incendies et du surpâturage ». L'organisation souhaite que tous les pays contribuent « à séquestrer de grandes quantités de carbone - jusqu'à 1 milliard de tonnes par an, selon certaines estimations. »
L’accès aux fonds de développement, les questions de propriété foncière, la concurrence d’autres cultures… restent selon la Fao d'importants obstacles. Consciente de ces difficulltés, l'organisation propose « un objectif réalisable dans l'immédiat, en sorte que 5 à 10 % des terres de parcours soient gérées de manière à séquestrer le carbone d'ici à 2020. Cela permettrait de stocker 184 millions de tonnes de carbone par an. »