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 L'omerta catholique

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MessageSujet: L'omerta catholique   L'omerta catholique Icon_minitimeMer 31 Mar - 6:16

L’EXPERIENCE MILGRAM appliquée
à l’Institution-Eglise ou comment fonctionne l’omerta catholique
Par Christian Terras

Nous n’allons pas ici faire un énième commentaire de l’expérience de Milgram. Pourtant, la pression à laquelle sont soumises les personnes soumises à cette expérience, est comparable à la pression que l’Eglise-institution fait peser sur les parents d’enfants victimes de pédophile sauf qu’en Eglise, « l’expérience » dure plusieurs années. Témoignage et analyse de terrain.

Depuis 5 ans nous sommes en contact avec une famille ayant dénoncé une de ces affaires. Laissons-leur la parole : « C’est par la rumeur, que quelques jours avant le dimanche de rentrée, nous avons appris que le chef de chœur de la manécanterie était soupçonné d’abus sexuel sur trois choristes. Bien que n’y croyant pas au départ, nous avons la veille de cette réunion téléphoné aux parents du petit Charles* ». Ils nous ont alors révélé qu’eux même avaient demandé à ce que tous les parents des enfants présents à la tournée du début de l’été soient convoqués et avertis. Face au refus total du président de l’association, ils avaient décidé que leur enfant ne retournerait plus dans cette chorale. Ayant l’intuition qu’il fallait que certains faits soient dits au grand jour et à tous, nous avons décidé ce soir là d’exiger le lendemain une réunion. Ce ne fut pas facile, dès les premiers mots le président par sa réaction a marqué sa désapprobation « si vous faites ça, vous allez tuer la mané » « pensez à l’avenir, il (le chef de chœur) est écarté ». Face à ce désir d’omerta, à notre grande surprise, nous avons trouvé en nous la capacité d’obtenir ce que nous voulions. D’instinct notre réponse a fusé : « Tu as le choix, soit nous avons cette réunion à huis-clos, soit nous te posons la question devant tous les parents des nouveaux enfants et là tu seras bien obligé de répondre ». Le bras de fer commençait.

La réunion a eu lieu le dimanche après-midi malgré l’opposition du président, une quinzaine de famille étaient représentées. L’ancien président, venu épauler son successeur a, pendant une heure, essayé de nous noyer sous un discours lénifiant au sujet des bienfaits de la mané. Ce n’était pas ce que nous attendions, nous sommes restés imperturbables jusqu’à ce qu’il s’épuise de lui-même, en fait c’est le père de Charles qui lui a rappelé ce pourquoi nous étions réunis.

Nous n’étions pas au bout de nos surprises, nous avons alors découvert que deux frères Théo* et Paul* ainsi qu’un autre enfant Cyprien* avaient été victimes d’abus sexuels. Leurs parents, invités à ne pas provoquer de scandale, s’étaient tus pendant tout l’été. Quatre prêtres dont l’aumônier étaient au courant depuis le début de l’été des révélations, aucun n’avaient eu l’honnêteté, l’intelligence, la bonté d’avertir les autorités. Stupéfaits et révoltés nous constations que le conseil d’administration dans son ensemble était opposé au fait de révéler quoi que ce soit : prêtres et laïcs alliés pour l’omerta. Certains des parents présents étaient déjà au courant, et avaient accepté, bon gré mal gré, sans révolte, de s’en remettre à l’autorité en place à savoir le CA. Silence !

Ce soir là, nous sommes rentrés chez nous écœurés, tout est allé très vite ensuite puisque face à notre détermination l’évêque après avoir essayé de minimiser le problème (« ce n’est pas si grave ») s’est senti obligé d’avertir le procureur. Nous avons encore en mémoire les coups de fil reçu dans l’après-midi qui précédait notre rencontre avec l’évêque et l’énorme pression ressentie alors. A l’époque nous ne savions pas encore que notre enfant était lui aussi victime.

Ce n’était que le début de cette affaire. Nous vous passons les détails, les réflexions, l’ostracisme ressenti par les parents rebelles, pour en venir au summum. En effet, ils allaient recevoir un véritable coup de poignard dans le dos de la part de leur propre évêque. En effet, d’après nos infrmations celui-ci aurait demandé à la justice que l’enquête se limite aux faits et gestes du suspect sans chercher à découvrir les failles qui avaient permis ces faits. Faille, qu’en tant que parents, ils voulaient regarder en face. Ce ne sera pas possible. Cet évêque se croyait-il le digne représentant d’un pouvoir totalitaire ? A-t-il compris que, par cette démarche, il s’était transformé en contre-témoin de l’Evangile ? Il n’a sans doute pas voulu entendre les paroles ironiques murmurées derrière lui : « Dieu merci, je suis athée ! », « cette histoire, c’est l’omerta des curetons ! »… Quel exemple affligeant ! Le mépris bien mérité qu’il a suscité a malheureusement rejailli sur l’Eglise.

Mais là aussi : Milgram ! Comment se fait-il que, parmi les prêtres qui l’ont su, aucun n’ait eu la lucidité de s’élever contre cette démarche ? Qu’ils n’en aient pas dénoncé l’immoralité ? Notre clergé serait-il dans les 60 à 80 % de ceux qui se taisent ? Pourtant nous ne leur jetterons pas la pierre, toute une éducation, toute une habitude d’obéissance, voire de soumission au Père Evêque, sont plutôt à mettre en cause. Il est extrêmement difficile de rompre avec un mode de pensée aussi profondément ancré.

Revenons à notre « expérience », dans cette affaire de pédophilie sur une quinzaine de couples un seul se révolte. Nous allons essayer de comprendre pourquoi.

Les parents de Théo et Paul, ceux de Cyprien et au moins une autre famille étaient proches de l’Opus Dei. Le président et une autre famille étaient eux des proches de l’Emmanuel. Tous ceux là avaient donc l’habitude d’une Eglise verticale, pyramidale, très respectueuse de la hiérarchie où le fidèle s’en remet au conseil du prêtre, voire à celui du directeur spirituel. Avec humour, notre famille en rébellion nous a raconté avec quelle dévotion la mère d’un des enfants a embrassé l’anneau épiscopal lors de leur rencontre avec l’évêque. « Nous, nous étions venu pour traiter d’adultes à adultes une grave affaire, non pour nous incliner face à la hiérarchie. Nous avons alors pensé aux seigneurs des temps féodaux ! » concluront-ils. Quant aux autres parents, ils ont, tout simplement, laissé carte blanche aux membres du CA sans penser à exercer un contrôle.

Et nos parents ? Leur expérience est différente, écoutons les à nouveau. « Nous n’acceptions pas que le CA nous dicte notre conduite, ils nous reprocheront d’ailleurs de ne pas être solidaire. Paradoxalement, la démarche de l’évêque nous a renforcé dans notre désir de vérité ». A notre question, pourquoi, dès le premier jour, vous êtes vous rebellés, chacun nous fait sa propre réponse. Lui : « je n’avais aucune illusion sur l’Eglise depuis ma coopération en Afrique, je savais que son langage pouvait être double. Par ailleurs dans mon métier, j’ai l’habitude de prendre des décisions. » Elle : « je suis tombée de très haut, le choc fut rude. Mais j’avais eu la chance, dans un lycée public, de faire parti d’un groupe du MEJ (mouvement eucharistique des jeunes), notre accompagnateur, un aumônier remarquable, imprégné de Vatican II, nous avait appris à penser par nous même, à analyser une situation. Il m’avait ouvert à la liberté de l’Evangile, au bonheur de croire. Il m’a surtout appris à réfléchir en conscience. On peut, on doit, il faut demander conseil, mais la décision finale relève de notre totale responsabilité, nous ne devons pas la remettre entre les mains d’un autre fut-il président d’une association, prêtre ou évêque. »

Milgram encore ! La vie, les rencontres, la manière d’être catholique en préparent sans doute certains à la rébellion, d’autres à la soumission.

Mais laissons-leur la conclusion : « Messieurs les évêques vous répétez de manière quasi incantatoire que »depuis dix ans vous exercez votre vigilance« . Permettez nous d’avoir des doutes ! Nous vous rappelons que l’affaire qui vient d’être évoquée ici ne date pas du siècle dernier mais de 2004. Comment expliquez-vous l’attitude de Mgr Marcus qui était l’un des vôtres à l’époque ? Son successeur Mgr Le Gall qui vient avec vous tous de signer la »Lettre des évêques de France au Saint-Père" l’a-t-il un jour désavoué ? Nous pensons que notre affaire n’a rien d’exceptionnel, elle est juste un exemple parmi d’autres. Vous dites le pape victime et vous-même dites « souffrir de procédés indignes » et salissez ainsi l’excellent travail des journalistes, vous essayer par tous les moyens de vous refaire une moralité auprès des fidèles , vous condamnez durement les prêtres coupables en oubliant que ce sont d’abord des malades, mais vous oubliez allègrement qu’en tentant d’étouffer des affaires c’est vous-même qui « avait défiguré notre Église, blessé les communautés chrétiennes et étendu la suspicion sur tous les membres du clergé ». N’êtes-vous pas en train de tenter à nouveau de manipuler l’opinion en essayant de vous faire passer pour victimes ? Cela semble malheureusement être une technique instaurée et installée solidement dans l’Eglise- institution. Cela suffit ! Pitié ! Assez d’hypocrisie !"

* Tous les prénoms ont été changés.
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MessageSujet: La crise pédoclaste, un regard sur l’exercice de l’autorité dans l’Église catholique   L'omerta catholique Icon_minitimeSam 3 Avr - 13:01

La crise pédoclaste,
un regard sur l’exercice de l’autorité dans l’Église catholique

Le document confidentiel publié le 30 mars dernier par le site de la revue Golias (3) appartient bien à la variété de l’information extorquée : il révèle un genre de secret qu’un groupe veille à conserver jalousement quand il conditionne sa survie. Sa divulgation, en revanche, à l’insu et/ou contre le gré du groupe, vise à favoriser la correction, si possible, des dérives dommageables dont il est l’expression.

Une société cléricale au-dessus de la loi civile

Ce document est une lettre de félicitations signée du cardinal Castrillon Hoyos, Préfet de la « Congrégation pour le Clergé », l’équivalent d’un ministère chargé de la gestion des prêtres catholiques du monde entier. Elle a été adressée le 8 septembre 2001 à l’évêque de Bayeux-Lisieux après sa condamnation à trois mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles infligées à mineur qui ont valu à un prêtre de son diocèse d’être lui-même condamné à 18 ans de prison : « Je vous félicite de n’avoir pas dénoncé un prêtre à l’administration civile, écrit-il. Vous avez bien agi et je me réjouis d’avoir un confrère dans l’épiscopat qui, aux yeux de l’histoire et de tous les évêques du monde, aura préféré la prison plutôt que de dénoncer son fils-prêtre. »

On y découvre ainsi que la société cléricale catholique se pose en concurrente de la société civile dans laquelle elle s’inscrit pourtant. Ces félicitations sont la preuve que la loi civile n’est pas la loi de l’Église et qu’elle lui est même inférieure. Mieux, ce que la loi civile qualifie de délit est considéré par l’autorité cléricale comme un acte vertueux donné en modèle. C’est bien une inversion des valeurs qu’on observe d’une société à l’autre.

Une logique de sauvegarde hiérarchique éclairée par les expériences de Milgram

Cet antagonisme s’explique dans ce cas précis par un conflit entre deux autorités hiérarchiques concurrentes certes, mais obéissant l’une et l’autre à une logique de sauvegarde identique. La hiérarchie civile républicaine et la hiérarchie cléricale fonctionnent sur le même modèle : le ministre couvre la faute du recteur qui couvre la faute du chef d’établissement, par exemple, dans l’Éducation nationale ; de son côté, le cardinal ministre couvre la faute de l’évêque qui couvre la faute du prêtre. Cette logique de l’autorité hiérarchique est dictée par sa sauvegarde et le souci de l’efficacité comme le montrent les expériences de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité (2).

1- Rupture de la chaîne hiérarchique et désobéissance

Une hiérarchie ne peut se faire obéir que si ses échelons sont en accord les uns avec les autres, même en cas de délit ou de crime commis par l’un d’eux. Dans une des variantes des expériences de Milgram, le désaccord entre le professeur et son assistant a entraîné une baisse très nette du taux d’obéissance chez les sujets étudiés : ceux-ci profitent de la rupture de la chaîne hiérarchique pour désobéir.

2- Protection assurée du subordonnée et soumission maximale

La seconde raison de cette logique hiérarchique, tant civile que cléricale, est la soumission maximale qu’elle permet d’espérer. L’assurance que donne l’autorité à ses divers échelons d’être toujours protégés, renforce leur soumission et leur docilité jusqu’à exécuter sans discuter les besognes les plus contestables au besoin. « Je prends sur moi tous les responsabilités », disait le professeur Milgram au moniteur chargé sur ordre d’infliger des décharges électriques à une personne qui ne lui avait rien fait. Les expériences ont montré que cette certitude pour le subordonné d’être « couvert » par l’autorité, produit trois effets simultanés :

1- elle le place en « syntonisation » avec l’autorité, c’est-à-dire qu’elle restreint chez le subordonné son champ de perception à la seule définition de la situation imposée par l’autorité ;

2- elle réduit l’individu à « un état agentique » de simple rouage qui renonce à tout contrôle de la légitimité de l’ordre donné et se soucie de sa seule et parfaite exécution ;

3- elle active enfin l’abandon de toute responsabilité personnelle dans les conséquences dommageables éventuels de ses actes.

Deux pratiques propres à l’exercice de l’autorité cléricale

La lettre du ministre cardinal montre, en outre, que l’autorité cléricale ajoute à cet exercice général de l’autorité deux pratiques qui lui sont propres.

1- Paternalisme, infantilisation et couverture préventive

La première pratique travestit sa relation à ses subordonnés du masque de la plus grande bienveillance qui soit, en l’amalgamant à celle d’un père et de son enfant : le ministre cardinal parle ainsi du « fils-prêtre » et il présente la relation entre évêque et prêtres comme « une relation sacramentelle qui crée des liens très spéciaux de paternité spirituelle ». Cet exercice de l’autorité se nomme le paternalisme. Il vise à susciter l’infantilisation du subordonné et à faciliter sa soumission par l’apparence d’extrême bienveillance qu’affecte ainsi l’autorité : un père ne peut que vouloir le bien de son enfant. Mais, en retour, l’autorité peut à l’occasion en tirer un autre avantage : toute complaisance de sa part envers le subordonné est par avance excusée car regardée comme l’indulgence naturelle d’ un père envers son enfant. Est-ce, par exemple, le rôle d’un père de dénoncer son enfant ?

2- L’identification à un fondateur de la religion, argument d’autorité suprême

La seconde pratique est, par la référence du ministre cardinal à Saint Paul, un amalgame, c’est-à-dire une assimilation abusive de la conduite de l’évêque à celle d’un des fondateurs de sa religion et donc une identification infondée de l’évêque au héros. On ne saurait trouver argument d’autorité clérical plus puissant et irrécusable. Si le modèle a souffert la prison, l’évêque, son imitateur, a pris le risque de la connaître, et sa condamnation à de la prison avec sursis devient la preuve de sa sainteté.

On a bien lu, ce qui est imputé à délit par la société civile et passible de prison devient par l’alchimie d’une hiérarchie qui joue sa survie, une conduite vertueuse à l’instar de celle d’un des héros fondateurs de sa religion et digne d’être offerte en modèle. « Cette Congrégation, annonce le ministre cardinal, pour encourager les frères dans l’épiscopat dans ce domaine si délicat, transmettra copie de cette missive à toutes les conférences d’évêques ».

La stimulation de la transe patriotique de la forteresse assiégée

Il est difficile devant pareille preuve écrite de nier qu’en 2001 était érigé en politique officielle de l’Église catholique le refus de dénoncer à l’administration civile les prêtres soupçonnés de pédoclastie.

Dans ce contexte, la lettre que les quatre mille étudiants de l’Opus Dei réunis à Rome viennent d’adresser au pape Benoît XVI pour dénoncer les médias comme des « semeurs de doute et de discorde » (1), complète le dispositif stratégique de défense de l’autorité cléricale. La dénonciation des pédoclastes dans l’Église et de leur protection par ses plus hauts responsables est présentée comme une attaque contre l’Église et ses chefs : par un nouvel et odieux amalgame et une inversion des valeurs, les victimes et leurs défenseurs font figure de bourreaux et les bourreaux avec leurs protecteurs, de victimes. Cette lettre sonne le branle-bas de combat contre l’ennemi en stimulant le réflexe de patriotisme religieux pour susciter la transe de la forteresse assiégée dans le but de faire taire toute querelle interne devenu subalterne et faire front contre l’ennemi extérieur supposé qui menace d’investir et de détruire l’institution ecclésiastique.

La manipulation des hommes par l’autorité témoigne, on le voit, d’une grande ingéniosité. Quand l’autorité est bienveillante, cela ne pose aucun problème. Seulement qui peut assurer qu’elle le soit toujours, surtout quand les techniques de manipulation visent à la soustraire à tout contrôle ? Une autorité sans contre-pouvoir est condamnée à des dérives tyranniques. La crise pédoclaste qui frappe l’autorité de l’Église catholique en est une éloquente illustration.

Pierre-Yves Chereul

Notes (1) « Les étudiants de l’Opus Dei dénoncent les médias », Le Monde.fr, 31.03.2010 (2) Paul Villach, « Cachez ces maudites expériences de Milgram que je ne saurais voir ! », AgoraVox, 23 mars 2010. Paul Villach, « Le jeu de la mort » sur France 2 : la dangereuse soumission aveugle à l’autorité expliquée à tous », AgoraVox, 19 mars 2010. Paul Villach, « Le suicide collectif de la secte du Temple du Peuple : une explication salutaire de Stanley Milgram », AgoraVox, jeudi 31 janvier 2008. (3) Christian Terras, « DOCUMENT EXCLUSIF : Quand le Vatican « félicitait » Mgr Pican de « n’avoir pas dénoncé » son prêtre pédophile… »,Golias, 30 mars 2010.

Copie de la lettre adressée par le Préfet de la Congrégation pour le Clergé à Mgr Pican, évêque de Bayeux-Lisieux. CONGREGATIO PRO CLERICIS

Du Vatican, le 8 septembre 2001

Excellence Révérendissime,

Je vous écris en tant que Préfet de la Congrégation pour le Clergé, chargé de collaborer à la responsabilité du Père commun sur tous les prêtres du monde. Je vous félicite de n’avoir pas dénoncé un prêtre à l’administration civile. Vous avez bien agi et je me réjouis d’avoir un confrère dans l’épiscopat qui, aux yeux de l’histoire et de tous les évêques du monde, aura préféré la prison plutôt que de dénoncer son fils-prêtre.

En effet, la relation entre les prêtres et leur évêque n’est pas professionnelle, c’est une relation sacramentelle qui crée des liens très spéciaux de paternité spirituelle. Ce thème a été amplement repris par le dernier Concile, par le Synode des évêques de 1971 et par celui de 1991. L’évêque a d’autres moyens d’agir, comme l’a récemment rappelé la Conférence des évêques de France ; mais on ne peut pas exiger d’un évêque qu’il dénonce lui-même. Dans tous les ordonnancements juridiques civilisés il est reconnu aux proches la possibilité de ne pas témoigner à charge d’un parent direct.

Nous nous rappelons à votre égard du (sic) mot de Saint Paul : « dans tout le Prétoire et partout ailleurs, mes chaînes ont acquis, dans le Christ, une vraie notoriété, et la plupart de frères, enhardis dans le Seigneur du fait même de ces chaînes, redoublent d’une belle audace à proclamer sans crainte la Parole » (Phil 1, 13-14).

Cette Congrégation, pour encourager les frères dans l’épiscopat dans ce domaine si délicat, transmettra copie de cette missive à toutes les conférences d’évêques. En vous assurant encore de ma proximité fraternelle dans le Seigneur, je vous salue avec votre auxiliaire et tout votre diocèse.

Castrillon Hoyos Fernando Guimaraes Chef de Bureau

À Son Excellence Révérendissime SE Mgr Pierre Pican Êvêque de Bayeux-Lisieux
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