Le Japon veut lancer la recherche de métaux rares sous la mer
TOKYO - Le Japon s'apprête à explorer les fonds marins dans sa zone économique exclusive pour trouver des métaux rares, un projet qui devrait irriter la Chine, a rapporté lundi un média nippon.
Le gouvernement du Premier ministre Yukio Hatoyama doit approuver en juin une stratégie d'exploitation des minerais reposant sous la mer autour de l'archipel, selon l'agence de presse Kyodo citant une source gouvernementale.
Les autorités espèrent pouvoir utiliser dès 2020 plusieurs de ces métaux, indispensables pour la production d'automobiles économes en énergie, de téléphones portables et d'écrans à cristaux liquides.
Le Japon va explorer des régions couvrant 340.000 kilomètres carrés au total dans la Mer de Chine Orientale et l'Océan Pacifique.
Le projet couvre notamment une zone située à l'est de la ligne médiane séparant le Japon et la Chine et s'étendant jusqu'à l'archipel d'Okinawa (sud du Japon), selon Kyodo.
Des recherches seront aussi menées autour des îles Izu-Ogasawara, situées à un millier de kilomètres au sud de Tokyo dans l'Océan Pacifique, et au large de la grande île de Shikoku (sud-ouest) pour trouver de l'hydrate de méthane, une sorte de glace contenant de fortes concentrations gazeuses.
Les autorités comptent également chercher du cobalt au large de Minamitorishima, l'île la plus à l'est de l'archipel nippon.
Mais plusieurs de ces prospections pourraient irriter la Chine à cause d'un conflit latent entre les deux pays à propos de la localisation de leurs zones économiques exclusives (ZEE).
Les deux géants asiatiques, gourmands en énergie, se disputent les droits afférant à des îles situées entre le Japon et Taïwan, appelées Senkaku par les Nippons et Diaoyu par les Chinois.
La Chine conteste en outre au Japon le droit de revendiquer une ZEE de 200 milles nautiques autour d'Okinotorishima, minuscule territoire perdu dans le Pacifique, en affirmant qu'il s'agit de rochers et non pas d'une île.