GLORIOUS ET LE KISS IN A LYON :
Un pas en avant, deux pas en arrière...
Par Golias
On se souvient du déferlement de haine, de la part de catholiques extrémistes, à l’occasion du « Kiss In » devant la primatiale St Jean à Lyon, manifestation pacifique au cours de laquelle des couples homosexuels s’embrassaient.
Golias a souvent pointu du doigt l’entreprise un peu mièvre du groupe Pop Louange "Glorious". Dans le cadre d’une nouvelle évangélisation au contenu évanescent et où prédomine l’émotionnel. Il se sent d’autant plus liBre d’apprécier très positivement l’initiative de deux membres de ce groupe, Benjamin et Thomas Pouzin.
Dans une « Lettre ouverte à notre frère homosexuel » publiée mardi 1er juin dans le Progrès, ils condamnent les groupes d’extrême droite qui agissent au nom de l’Église en faisant référence au Kiss In du 18 mai : " Ce que nous dénonçons dans notre lettre c’est que des gens soient allés au nom du catholicisme répondre : oeil pour oeil et dent pour dent, attiser les haines et les incompréhensions réciproques (...) Ces gens ont utilisé le nom de « catholique » au nom de la politique, c’est inadmissible. Quand on entend sur les vidéos des slogans comme « Europe Jeunesse Chrétienne », "ils prêchent au nom de l’extrême droite, pas de la religion. Ils veulent durcir la position de l’Église sur le sujet or, nous ne voulons pas être assimilés à eux. C’est une honte."
Glorious, malgré d’importantes difficultés ces dernières années, est appuyé par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et Primat des Gaules. Il a montré qu’il n’est pas esclave de son lien avec la hiérarchie. Et que la jeunesse, même catholique, refuse l’homophobie des intégristes.
On se souvient de la violence avec laquelle des extrémistes, dont des catholiques, s’étaient opposés au kiss-in organisé à Lyon, le 18 mai, devant la cathédrale Saint-Jean. A tel point que la police avait dû intervenir au gaz lacrymogène.
Cette attitude de Glorious suscite une déferlante de la part des courants et des sites de l’extrême droite catholique. Le blog Le Salon beige y voit une défense des « provocations homosexualistes » (sic).
Mais, et c’est là finalement le plus déplorable dans cette affaire, Glorious, suite sans doute à des pressions subies recule à la faveur d’une précision apportée à leur texte précédemment publié. Et en vient à une indignation plus feutrée et finalement équivoque : "Personne ne peut interdire aux homosexuels de manifester sur des places publiques mais nous trouvons cependant maladroit et regrettable de leur part d’avoir choisi la cathédrale St Jean ce 18 mai". Ce qui revient à dire que s’ils ont été en effet maltraités devant la Primatiale par des cathos qui n’auraient pas dû faire, ils l’ont tout de même un peu cherché !
Ce triste épisode pourrait hélas connaître très vite une suite : des extrémistes catholiques ont d’ores et déjà prévu de s’opposer - on imagine comment ! - au kiss-in prévu bientôt devant la cathédrale Saint-Etienne de Metz. A suivre...
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