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 Détricotages et retour en arrière des conditions de vie

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MessageSujet: Détricotages et retour en arrière des conditions de vie   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMar 8 Juil - 7:48

Pendant la nuit, l’Assemblée nationale a fixé (hors accord) un plafond de 235 jours travaillés annuels, contre 218 actuellement, pour les salariés "autonomes" comme les cadres.
Le détricotage des 35 heures par la majorité continue, sous des formes diverses. L’Assemblée nationale a ainsi décidé hier soir de fixer par défaut (c’est-à-dire en l’absence d’un accord collectif), un plafond de 235 jours travaillés pour les salariés, majoritairement des cadres, au forfait.

Ce vote d’un amendement UMP-Nouveau Centre marquait la fin de l’examen du projet de loi sur la réforme du temps de travail.
Le "forfait jours" créé dans le cadre des lois Aubry avait été inspiré par la difficulté pour certains cadres de quantifier clairement leur temps de travail lorsque celui-ci dépasse régulièrement les 35 heures.

Actuellement, les 35 heures équivalent, pendant l’année, à des forfaits de 218 jours. Une très grande majorité d’entreprises ont négocié des forfaits compris entre 200 et 210 jours.
Le texte du gouvernement ne prévoit aucun plafond pour ces forfaits (de fait 282 jours, légalement), la rémunération forfaitaire, à partir du 219ème jour, étant majorée d’au moins 10%.

Gauche et droite croisent le fer
C’est donc pour contrer le tollé syndical annoncé que les députés UMP ont proposé cette instauration "d’un nombre maximal annuel de jours travaillés" fixé à 235.

Hier, évoquant notamment la "fin des 35h" pour les cadres, l’opposition et les centrales syndicales sont montées au créneau face à l’un des aspects de la réforme Bertrand. Cependant, malgré le "combat" annoncé par la gauche, cet examen depuis son début le 1er juillet est resté relativement inaperçu dans l’actualité.
La CFE-CGC voit dans ces 235 jours un "retour au siècle dernier". La centrale des cadres entend d’ailleurs déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

Le leader de la CGC Bernard Van Crayanest n’en revient pas... il trouve cela "hallucinant"

"La suppression des jours fériés chômés payés, le Medef l’avait rêvée, vous êtes en train de la réaliser. Si l’accord d’entreprise ne le prévoit pas, ils ne seront plus payés", a dénoncé elle aussi Martine Billard (Verts).
Enfin, le député PS Alain Vidalies a évoqué une "régression sociale massive".

C'est ça la droite "pétiniste" Travail -Famille Pauvreté Laughing Laughing


Dernière édition par Admin le Jeu 10 Juil - 6:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Les cadres devront travailler 17 jours de plus   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMar 8 Juil - 10:52

Travail - Les cadres devront travailler 17 jours de plus


Les cadres devront travailler 17 jours de plus
Les députés ont adopté dans la nuit un amendement à la réforme du temps de travail qui porte de 218 à 235 le nombre de jours travaillés pour les cadres.
Le syndicat des cadres (CFE-CGC) voit dans le vote de ce nouveau plafond un "retour au siècle dernier".
H.S. (avec agence) - le 08/07/2008 - 08h37

Gagner plus, peut-être, travailler plus, c'est sûr. Lors de l'examen, cette nuit, du projet de loi sur la réforme du temps de travail, les députés ont adopté un amendement qui porte de 218 à 235 jours le seuil maximal de jours de travail par an pour les cadres.

Après un long débat entre la gauche et la droite, les députés UMP et Nouveau Centre ont voté cet amendement, la gauche a voté contre. En clair, désormais, les cadres devront travailler 17 jours de plus, sauf accord au sein de l'entreprise. Le texte sera voté cet après-midi à l'Assemblée nationale, avant d'être examiné au Sénat le 17 juillet.

Depuis les lois Aubry, les cadres, dont le temps de travail est difficile à comptabiliser, travaillaient au maximum 218 jours par an. Une très grande majorité d'entreprises avaient négocié des forfaits entre 200 et 210 jours. L'amendement adopté cette nuit remet tout en cause, et revient, de fait, sur les RTT des cadres. Le texte qui sera soumis au vote de l'Assemblée cet après-midi prévoit qu'à partir du 219e jour, la rémunération forfaitaire sera majorée d'au moins 10%.

"Une régression sociale massive"

Les réactions ont été immédiates. La CFE-CGC voit dans ces 235 jours un "retour au siècle dernier". La centrale des cadres, qui entend déposer un recours devant la Cour européennes des droits de l'Homme, estime que "cette limite correspond, en fait, à une année pleine (365 jours) de laquelle on retire les jours de congés (25), les samedis (52), les dimanches (52) et le 1er mai".

"C'est une régression sociale massive", a dénoncé Alain Vidalies (PS). "Ce que vous commettez, ce sera pour vous une tunique de Nessus. La trahison, on la traîne longtemps", a renchéri Jean Mallot (PS).La député (Verts) Martine Billard ironise : "La suppression des jours fériés chômés payés, le Medef l'avait rêvée, vous êtes en train de la réaliser. Si l'accord d'entreprise ne le prévoit pas, ils ne seront plus payés."

Xavier Bertrand, ministre du Travail, a tenté de rassurer : "Les plafonds évoqués sont des maxima. Si des jours fériés sont chômés, ils le demeureront. Ca ne sert à rien de chercher à faire peur."

Si vous voulez que ça change vous ne ferez pas l'économie d'un affrontement et d'une révolte
Non ! tous les monde il est pas beau ni gentil
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MessageSujet: Nouveau recul social   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeVen 18 Juil - 12:41

La CGT a dénoncé vendredi le vote à l'Assemblée nationale du projet de loi du gouvernement "restreignant les droits des demandeurs d'emploi et "qui aura un impact sur l'ensemble du monde du travail".
Le projet de loi sur les "droits et devoirs des demandeurs d'emploi" a été adopté dans la nuit de jeudi à vendredi.
C'est "un nouveau recul social", s'est insurgée la CGT. "Les privés d'emploi passent du statut de victimes de la politique de l'emploi des entreprises à un statut de coupables d'être au chômage".
"Les premières conséquences de cette loi vont être, pour les demandeurs d'emploi au chômage au-delà de trois mois, qu'ils vont devoir accepter un emploi rémunéré en dessous de ce qu'ils percevaient auparavant", prédit la CGT.
"Pour ceux qui le sont depuis plus d'un an", la CGT craint "un basculement dans la précarité et la pauvreté
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MessageSujet: les cadres commencent à ouvrir les yeux   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMer 23 Juil - 17:09

Profitant de leur pause déjeuner, quelques centaines de cadres en colère se sont rassemblés aujourd'hui devant le Sénat à quelques heures de l'adoption définitive de la loi sur le temps de travail.
Marie Piquemal
LIBERATION.FR : mercredi 23 juillet 2008

«Franchement, je vois mal comment je peux travailler encore plus. Je suis à fond». A 50 ans, Catherine, cadre chez Hachette Livre, est fatiguée. Enervée aussi d’apprendre, à quelques jours des vacances, qu’elle risque de se voir sucrer ses RTT.

Alors, ce midi, elle est là, place de l’Odéon, dans le VI e arrondissement de Paris, pour exprimer sa colère et son ras-le-bol. Même si la bataille semble perdue d’avance. Examiné en catimini en plein été, le projet de loi sur le temps du travail a déjà été validé en première lecture par l’Assemblée nationale et le Sénat. Le texte doit être définitivement adopté ce soir. «Un sale coup. On a rien vu venir » soupire ce cadre d’Altaréa, un groupe immobilier. «Encore ce matin, j’ai appris à des collègues l’existence de la réforme!»

Des marches du Sénat, il parcourt d’un rapide coup d’œil les quelques centaines de cadres qui ont répondu à l’appel des syndicats CGT et CGC-CFE. «Pas un seul de mes collègues est ici. Et pourtant, nos bureaux sont à côté…» Même constat pour cet employé d’une entreprise de prestation en informatique: «La plupart des salariés concernés ne réalisent pas… Pour l’instant ! Car à la rentrée, quand l’entreprise va les obliger à travailler encore plus, ils vont tomber des nues».

«Et ma vie privée, alors?»

Le texte de loi permet en effet à chaque entreprise de négocier en interne, avec les représentants syndicaux, le temps de travail de ses cadres et professions assimilées. Sur le principe donc, rien n’annonce un démantèlement des 35 heures pour les cadres. Sur le principe seulement. Car en pratique, personne n’est dupe. «Le jour où la direction va nous demander de travailler plus pour sauver l’entreprise… Que vont répondre les syndicats? Ils seront mains et poings liés» prédit Joëlle, ingénieur chez un équipementier automobile. A 35 ans, cette future maman s’inquiète «Et ma vie privée? Je travaille de 8 heures à 19 heures tous les jours, sans parler du travail que je ramène à la maison. Si je n’ai plus les RTT, il me reste quoi? ».

«En moyenne, je travaille 50 heures par semaine, renchérit Catherine, cadre dans l’édition. Je ne me plains pas, j’aime mon métier, le problème n’est pas là. Mais, à côté de ça, j’ai besoin des jours de récup’ pour souffler.» Très remontée, Sandrine, cadre dans un PME, a la désagréable conviction de s’être fait berner. «A l’époque, mon boss m’a imposé les 35 heures. Et en plus il me les a fait payer : gel des salaires pendant deux ans… Et maintenant on fait machine arrière? Faut pas déconner…» lâche t-elle sans un sourire.

Quelques minutes passées avec ces cadres en colère suffisent pour comprendre que la formule « travailler plus pour gagner plus » ne les fait pas rêver. Loin de là. «Le temps libre est tellement précieux. On ne veut pas échanger nos RTT contre une augmentation de salaire», résume Lionel. Adossé à une colonne du palais du Luxembourg, il croque dans son sandwich sans conviction. «Avec cette réforme, on va se retrouver avec d’un côté, des cadres qui gagnent de l’argent sans pouvoir le dépenser (faute de temps). Et de l’autre des salariés avec des RTT forcés qui préfèreraient travailler plus pour espérer gagner plus…» Comme beaucoup, il s’est éclipsé du bureau prétextant la pause déjeuner pour venir à la manif. Histoire de ne pas se faire remarquer par la direction. «En théorie j’organise ma journée comme je veux, mais en réalité, les chefs, et la pression qui va avec, ne sont jamais très loin… »
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MessageSujet: Ecole: «le Grand Bond en arrière»   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMar 12 Aoû - 7:39

«Exit la poésie, vive la récitation. Exit l’expression écrite, vive la rédaction. Exit l’éducation civique et citoyenne, vive l’instruction morale et civique». Jean-Yves Vlahovic, enseignant en Loire Atlantique, fait le point sur les réformes attendues à la rentrée. Suppressions de postes, fin de la carte scolaire, allègement des programmes. Revue de détail, et précisions sur les mobilisations en cours.

Jean-Yves Vlahovic. «11200 suppressions de poste à la rentrée 2008, 13000 en 2009, voilà ce qui attend les élèves et leurs parents dans l’Education Nationale pour les deux prochaines années scolaires. Le ministère a même avancé le chiffre de 80000 à l’horizon 2012, prétextant une baisse des effectifs dans le secondaire. Ce qui se met en place n’est ni plus ni moins que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. L’objectif de ce gouvernement étant de rester dans les «clous européens» (dette publique inférieure à 3% du PIB). Et ce n’est pas tout ! Depuis plusieurs années, et surtout depuis plusieurs mois, l’école subit un certain nombre d’attaques en règle, particulièrement l’école maternelle et élémentaire (le socle du système éducatif).

- Haro sur la méthode globale d’apprentissage de la lecture, qu’aucun enseignant digne de ce nom n’a jamais appliqué à 100%, privilégiant d’abord une approche basée sur le sens de l’écrit puis sur l’analyse progressive de la combinatoire des mots et du texte. C’était l’époque de Robien et de la glorification du b-a-ba !

- Suppression progressive de la carte scolaire, donc des écoles –ghettos pour les moins débrouillards.

- Suppression pure et simple du samedi matin, sans concertation aucune avec les enseignants et les parents sur les conséquences : on passe donc de 26h à 24h hebdomadaires pour les élèves, soit 72h d’enseignement en moins sur l’année, avec un volume de programmes qui reste lourd.

- Le traitement de l’échec scolaire, estimé à 15% des enfants arrivant au collège. Aucune analyse sérieuse des causes sociales n’a été faite par les Inspections académiques. Au lieu de cela, on va stigmatiser encore les élèves les plus en difficulté, en leur infligeant 2h supplémentaires par semaine et des stages de rattrapage pendant les vacances. Non pas que les instits et profs d’école veuillent eux aussi passer à 24 h hebdo. Nous revendiquons même de continuer à faire 27h de présence dans l’école (dans les faits, c’est bien plus, et aucun enseignant ne s’en plaint). Mais ce que nous voulons, c’est que les enfants ayant besoin de soutien puissent continuer à en bénéficier sur le temps imparti à tous, et non hors temps scolaire, et soient pris en charge par les personnels spécialisés (psychologues, rééducateurs, maîtres de soutien) des réseaux d’aide (RASED) qui, hélas, voient leurs effectifs fondre comme neige au soleil. On parle même de leur disparition en 2012.

- Les fameux nouveaux programmes : ceux mis en application à partir de 2002 l’ont été après deux années d’études et de concertation étroite avec les chercheurs, les pédagogues, les personnels et les usagers de l’Education. Il y a eu un consensus entre le ministère, les syndicats enseignants, les fédérations de parents d’élèves et même entre les partis politiques de gauche comme de droite, puisque les contenus avaient été élaborés sous Jack Lang, ministre de l’Education d’alors et mis en œuvre par Luc Ferry, qui lui a succédé et qui faisait partie du Conseil Consultatif des programmes scolaires avant 2002. D’ailleurs, depuis que l’école républicaine, laïque, gratuite et obligatoire existe, les ministres concernés ont toujours eu la sagesse de faire un bilan des programmes précédents avant d’en établir de nouveaux, de mettre tout le monde autour de la table, d’écouter, de prendre du temps, et essayé d’obtenir l’assentiment le plus large possible entre les professionnels et les usagers de ce service public d’Education.

Foin de toutes ces considérations ! D’après certains syndicalistes, il se murmure dans les couloirs du ministère de la rue de Grenelle, qu’il faut abattre le «pédagogisme». Si l’école ne doit pas être le domaine de la pédagogie, où donc a-t-elle sa place ? Or là , patatras ! Darcos a renversé la table sans crier gare ! Et s’est mis à dos la plupart des chercheurs en Sciences de l’Education (Philippe Meyrieu et bien d’autres), des mouvements pédagogiques, des syndicats enseignants, de la FCPE,même Lang et Fillon se sont fendus d’un texte commun pour dire halte-là, cela suffit ! Car ce qu’il nous a servi valait son pesant de bonnets d’âne ! Il faut dire que ses maîtres à penser en matière de pédagogie (Jean-Paul Brighelli, auteur de /«La fabrique du crétin»/ et Marc Le Bris, auteur de /«Et vos enfants ne sauront pas lire…ni compter», /entre autres) n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller :

- «Retour» au par cœur automatique ; à noter que le par cœur n’a jamais disparu des écoles (tables, règles diverses), mais sans être pour autant systématisé,

- «Retour» aux fondamentaux (français et maths), ceux-ci n’ayant jamais été abandonnés soit dit au passage, mais cela se fera au détriment de l’ouverture sur le monde, de toute la culture humaniste (histoire, géographie, sciences expérimentales), de la pratique artistique (musique et arts visuels) et informatique. Eh oui, il fallait bien trancher dans les contenus avec 72h en moins.

- «Retour» à des valeurs qui se veulent rassurantes pour les nostalgiques de la communale d’antan :
Exit la poésie, vive la récitation
Exit l’expression écrite, vive la rédaction
Exit l’éducation civique et citoyenne, vive l’instruction morale et civique.

Les mots sont lourds de sens. Ceux-là fleurent bon les blouses grises et les coups de baguette sur les doigts.

Le plus étrange, c’est que personne n’a signé ces nouveaux programmes, ni Darcos, ni Brighelli, ni Le Bris, ni d’autres d’ailleurs. Auraient-ils peur de leur prétendue audace ? Depuis la fin du XIXème siècle, chaque ministre initiateur de nouvelles instructions les signait logiquement de sa plume. Mais là, personne ! Quel courage !

Les avancées des chercheurs en pédagogie, les acquis de Piaget, de l’ICEM (mouvement Freinet), de l’école Montessori, du GFEN, des CEMEA, des Francas,… ont été jetés aux orties. Il leur fallait absolument détruire les innovations dans l’Education depuis 1968, année honnie par l’Omniprésident et les tenants de la droite qui y sont tous allés de leurs vieilles lunes réactionnaires. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un sacré bond en arrière ; la philosophie rétrograde de ces contenus nous plongent au début du XXème siècle (les instructions de 1923, par exemple).

Quant à l’école maternelle, les objectifs qui lui sont assignés manquent singulièrement d’ambition : allègement des programmes, petite et moyenne sections y sont à peine abordées, apprentissage trop précoce de mécanismes en grande section, qui risque de devenir un pré-CP. L’ «apprendre à vivre ensemble» y est délaissé au profit de «l’apprendre à être élève». Là aussi, l’instruction prend le pas sur l’éducation.

La mise en place envisagée d’EPEP (Etablissements Publics d’Ecoles Primaires) font craindre des regroupements d’écoles, donc encore des suppressions de poste, des conseils d’administration aux mains d’élus locaux laissent augurer la disparition de l’autonomie pédagogique et la baisse le la représentation des parents d’élèves (de 1 par classe aujourd’hui au conseil d’école à 1 pour 10 classes dans ces CA).

Enfin, la formation des maîtres est elle aussi remise en cause. Certes, celle-ci est loin d’être la panacée actuellement et il y a parfois un gouffre entre ce qui est enseigné dans les IUFM et la réalité quotidienne d’une classe et d’une école. Mais elle est toujours perfectible. Or, ce qui se profile pour 2010, c’est le passage de bac+3 à bac+5 pour espérer devenir prof d’école ou du secondaire. Belle économie réalisée en prétextant une élévation du niveau de formation. Car les étudiants reçus à l’IUFM y touchent un salaire, ce qui ne sera plus le cas ensuite. La formation sera déléguée (et délayée) aux universités, et un « compagnonnage » tiendra lieu de formation sur le tas. Au risque de voir débarquer dans les écoles des étudiants très pointus dans leur domaine mais complètement démunis sur le plan de la pédagogie, de la didactique et de la psychologie enfantine.

Face à toutes ces attaques et dérives contre l’école publique, des voix se sont élevées un peu partout en France, mais sans doute pas en nombre suffisant et pas assez relayées médiatiquement pour faire reculer le ministre et ses conseillers, qui n’ont cédé qu’à la marge sur quelques points insignifiants, après une pseudo concertation sur les nouveaux programmes.

En Loire-Atlantique, un mouvement de résistance citoyenne important (incluant parents d’élèves, enseignants, élus locaux) a pris corps depuis la fin mars : nombreuses AG de secteurs et départementales, refus de remplir les grilles d’analyse des nouveaux programmes et les avenants aux projets d’école incluant les 2h de soutien hors temps scolaire, de mettre en place les cours de rattrapage pendant les vacances, rassemblements devant l’Inspection Académique et son occupation (l’un de nos collègues a d’ailleurs été inculpé pour violence sur agent de la force publique, suite à l’évacuation musclée du bâtiment par les gardes mobiles à la demande de l’Inspecteur, le 11 juin), chaîne humaine, blocage de la raffinerie de Donges, manifestations dans les rue de Nantes (3000 personnes à la première, 15000 à la seconde, 2500 à la troisième). Une intersyndicale et une coordination citoyenne départementale se sont mises en place pour lutter et se donner les moyens de mener des actions contre ce train de réformes anachroniques et rétrogrades. A la rentrée, nous nous rappellerons au bon souvenir de Darcos, de l’Inspecteur et du Recteur d’Académie en menant une action spectaculaire lors des Rendez-vous de l’Erdre, une manifestation musicale ayant lieu les 30 et 31 août dans les rues de Nantes le long de cet affluent de la Loire, et nous tiendrons une AG de rentrée le 3 septembre, pour décider ensemble de la suite du mouvement et des actions à mener. Car nous voulons fermement poursuivre la résistance à cette entreprise de démolition de l’école publique et espérons être rejoints par d’autres départements pour faire front à cette politique imposée qui va vers le pire. »

(in libé)
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MessageSujet: Travail le dimanche, retraite à 70 ans, gel du SMIC.   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeSam 8 Nov - 8:48

Travail le dimanche, retraite à 70 ans, gel du SMIC. Tandis que Nicolas Sarkozy multiplie les numéros verbaux d’anticapitalisme, la politique de droite se durcit. Des fois on croit rêver. Un cauchemar. La retraite à soixante dix ans ! Quel scandale total. La comédie selon laquelle ce serait «pour ceux qui le souhaitent» ne doit pas faire illusion. C’est la fin du droit à la retraite à 60 ans conquis avec l’élection de François Mitterrand en 1981. Henri Guaino a d’ailleurs clarifié ce week-end les intentions réelles de Nicolas Sarkozy et du gouvernement. Il a expliqué lors du Grand Rendez-vous Europe1 et Le Parisien, dimanche 2 novembre, que, derrière la possibilité de travailler jusqu’à 70 ans et les allongements successifs de durées de cotisations, c’était bien finalement l’âge légal de départ à la retraite qui allait être «remis en cause ». Facile. Ceux qui travailleront plus longtemps auront plus, ceux qui travailleront moins longtemps auront moins. On connaît la musique. Qui sera alors libre de «choisir» ? Et ce n’est pas le bla bla sur l’augmentation du minimum vieillesse qui doit faire illusion. D’abord parce qu’il s’agit de 600 000 allocataires sur 13 millions de retraités. Ensuite parce que les 25 % d’augmentation promis sur 5 ans ne permettront même pas de refaire passer le minimum vieillesse au dessus du seuil de pauvreté. Vous avez bien lu. Le minimum vieillesse en dessous du seuil de pauvreté. Par contre, pour 13 millions de retraités, le décrochage va s’aggraver en 2008. La revalorisation de 1,1 % des pensions en 2008 est a mettre en face des 2,5 % d’inflation constatée ! Quoiqu’il en soit, actuellement près de la moitié des gens qui prennent leur retraite partent au minimum contributif pour leur pension de base. Ils n’étaient que 33 % en 1993. C’est la conséquence directe de l’allongement de la durée de cotisation requise par les lois Balladur et Fillon. Dans ces conditions, aujourd’hui un tiers des 13 millions de retraités sont au minimum contributif de la sécurité sociale pour leur pension de base. Ils perçoivent 570 euros pour vivre. Pour certains s’ajoute une éventuelle retraite complémentaire de 150 euros en moyenne. Voila la réalité sociale du pays à l’heure des milliards pour les banques. Le système des retraites qui se met en place est une immense machine a fabriquer des pauvres.
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MessageSujet: Nouveau retour vers l'âge des cavernes   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeVen 12 Déc - 12:40

Le Conseil constitutionnel valide la retraite à 70 ans
Pour les Sages, cette disposition qui repose sur le volontariat «ne porte atteinte ni au principe d’égalité, ni au droit au repos et à la protection de la santé».

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Le Conseil constitutionnel a validé hier la quasi-totalité de la loi de financement 2009 pour la Sécurité sociale, notamment sa mesure la plus controversée qui autorise les salariés à travailler jusqu’à 70 ans.

Les «Sages» ont estimé que cette disposition «ne porte atteinte ni au principe d’égalité, ni au droit au repos et à la protection de la santé énoncé dans le préambule de la Constitution de 1946». «Il s’agit en effet d’un mécanisme volontaire d’activité, ne pouvant opérer au-delà de 70 ans et laissant inchangé l’âge légal de la retraite», ajoute la haute juridiction.

Les parlementaires socialistes avaient déposé le 1er décembre un recours auprès du Conseil constitutionnel, concentrant leurs attaques sur le recul à 70 ans, au lieu de 65 aujourd’hui, de l’âge auquel les employeurs peuvent mettre leurs salariés à la retraite d’office.

Ils estimaient que cette mesure, «par sa nature et ses conséquences» était «étrangère au domaine des lois de financement de la Sécurité sociale» et violait «le préambule de la Constitution de 1946 et le principe d’égalité».

Le Conseil constitutionnel a en revanche censuré 19 des 120 articles de la loi, estimant qu’ils ne trouvaient «pas leur place dans une loi de financement de la Sécurité sociale». L’an dernier, 17 articles sur 118 avaient été retoqués.

Ces articles ne concernaient pas directement le financement de la Sécu, a précisé le Conseil constitutionnel. L’un d’eux portait sur la certification des comptes des hôpitaux.

(Source AFP)
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MessageSujet: De 3.000 à 4.000 emplois seront supprimés dans les hôpitaux parisiens d'ici 2012   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeSam 23 Jan - 15:56

PARIS - De 3.000 à 4.000 emplois seront supprimés dans les hôpitaux parisiens d'ici 2012 dans le cadre du plan de réorganisation de l'Assistance-publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), confirme son directeur qui assure que "les malades n'en pâtiront pas".

L'AP-HP, qui emploie 92.000 personnes, compte actuellement 37 hôpitaux et 676 services cliniques.

Benoît Leclercq, son directeur, vise entre 90 et 100 millions d'économies par an d'ici à 2012 pour revenir à l'équilibre budgétaire.

"70% de notre budget correspondant à de la masse salariale, nous devons effectivement supprimer entre 3.000 et 4.000 postes sur un total de 92.000", explique-t-il samedi dans Le Parisien.

"La moitié environ concernera les soignants et les médecins, l'autre moitié le personnel administratif", précise-t-il.

"D'ici à 2020, poursuit-il, nous pourrions réduire de quelques sites le nombre de nos hôpitaux".

Au nombre des restructurations prévues : le regroupement de certains services de chirurgie de Cochin et de l'Hôtel-Dieu, celui des services ORL de Saint-Louis et de Lariboisière.

"Grâce aux 450 millions d'euros que nous investirons chaque année pendant cinq ans, cette modernisation se traduira le plus souvent par une meilleure organisation de la prise en charge", assure Benoît Leclercq.

Plusieurs milliers de fonctionnaires ont manifesté jeudi dernier en France pour protester contre la politique gouvernementale de réductions de postes dans la Fonction publique, dénonçant une "casse" des services publics.
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MessageSujet: Fini la stabilité d'emploi des fonctionnaires   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMar 2 Fév - 16:34

L'emploi garanti des fonctionnaires pourrait être de l'histoire ancienne. Lundi, un projet de décret a été soumis aux syndicats sur la «réorientation professionnelle des fonctionnaires de l'Etat». Il prévoit qu'un fonctionnaire puisse être mis en disponibilité si celui-ci refuse trois postes.

«C'est une loi qui a été votée au mois de juillet dernier à l'Assemblée Nationale, sur la mobilité des fonctionnaires facilitant le passage d'une administration à l'autre», a rappelé Eric Woerth sur France Info.
Le ministre du Budget et de la Fonction publique estime que «si la personne refuse, c'est qu'au fond elle n'a plus envie de travailler dans l'administration» et il n'y a «pas de raison que l'administration continue à ce moment-là à payer». C'est «profondément normal».

Les syndicats ne partagent absolument pas cet avis. «C'est une grande première «qui ouvre la porte à tous les dérapages, c'est particulièrement grave», a déclaré Elizabeth David, de l'Unsa, au journal Libération. Secrétaire général des fonctionnaires CGT, Jean-Marc Canon a estimé sur Europe 1 que ce projet risquait d'affecter la mission de «neutralité et d'impartialité» des fonctionnaires. Si le fonctionnaire est «corvéable à merci, si demain il peut être licencié, si on peut lui réduire son salaire de façon massive, comment pourra-t-il s'opposer à des actes éventuellement délictueux de son employeur public ?», s'est-il demandé, en prenant l'exemple d'un maire qui voudrait «favoriser une association, en dépit du bon sens», avec des subventions sans «lieu d'être».

«On va démanteler le statut de la Fonction publique»

Selon Jean-Marc Canon, plusieurs «dizaines de milliers de fonctionnaires risquent d'être confrontées» au risque de perdre leur emploi.

Quant au porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée, Alain Vidalies, il s'est insurgé : «Comment peut-on avoir, à quelques semaines d'intervalle, un président qui annonçait (ndlr: à la télévision) à un contractuel de la Fonction publique qu'il allait prendre des initiatives pour le titulariser et, aujourd'hui, ce projet de décret ? (...) C'est extrêmement grave. On va démanteler le statut de la Fonction publique»..

Examiné lundi lors d'une «session syndicale», ce projet de décret doit être présenté le 11 février au Conseil supérieur de la Fonction publique. Il prévoit qu'une fois placé en statut de réorientation, le fonctionnaire peut être placé en disponibilité d'office après trois refus d'affectation, c'est-à-dire sans travail ni salaire, ce que les syndicats dénoncent comme une possibilité de licencier des fonctionnaires.
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MessageSujet: C’est un scandale ! Le retour des milices patronales  ?   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMar 23 Fév - 6:48

C’est un scandale !
Le retour des milices patronales  ?
Alors qu’ils manifestaient, les travailleurs sans papiers de l’agence d’intérim Multipro ont été agressés par des nervis casqués.

Depuis quatre mois, les sans-papiers de l’agence d’intérim Multipro du 20e arrondissement de Paris sont en conflit avec leur patron, qui refuse de signer les Cerfa (formulaires de promesse d’embauche) et de s’acquitter de la taxe Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration). Comme le soulignent le comité de soutien aux travailleurs sans papiers du 20e arrondissement, engagé dans la lutte au côté de son homologue du 11e, ainsi qu’avec l’union locale CGT du 20e, Solidaires, la Ligue des droits de l’homme (LDH), il s’agit là de « deux éléments indispensables à remplir par tout patron qui embauche un étranger pour que celui-ci puisse entamer les démarches de régularisation par le travail ». Face à la surdité et au mépris de Multipro, les sans-papiers ont entamé le 23 octobre l’occupation de leur agence. Depuis, le tribunal de Paris, saisi par l’employeur, a ordonné l’expulsion, mais a également enjoint à celui-ci de reprendre les négociations (voir l’Humanité du 22décembre 2009). Peine perdue  ! Alors qu’ils manifestaient pacifiquement vendredi dernier devant une autre agence Multipro, dans le 11e arrondissement, les travailleurs sans papiers et leurs soutiens ont été agressés par ce qui s’apparente à une véritable milice patronale  : une vingtaine de nervis casqués, décidés à en découdre et proférant, d’après plusieurs témoins, des injures à caractère raciste. Ceux-là ont-ils été appelés par le patron véreux  ? « Ils étaient là quand nous sommes arrivés devant l’agence, ils savaient ce qu’ils venaient faire », constate Dominique Durand, du comité du 20e. « Ils ont agi comme un commando  : à un moment donné, ils se sont jetés à 5 ou 6 sur l’un des sans-papiers. » Une militante, âgée de soixante-dix ans, elle aussi projetée au sol par l’un des gros bras, a fini la journée aux urgences, pour une fracture du coude. Plusieurs autres blessés ont été recensés. Et la police, dans tout ça  ? « Deux policiers étaient présents à notre arrivée devant l’agence. Très vite, des renforts sont arrivés. Ils se sont effectivement interposés, mais paraissaient partagés », raconte Dominique Durand. Quoi qu’il en soit, les agresseurs ne semblent pas avoir été inquiétés. Les effluves nauséabonds d’un certain bouillon xénophobe, assaisonné et touillé à la mode gouvernementale, auraient-ils fourni à ces casques creux du capitalisme une carapace d’impunité  ? Plusieurs plaintes vont être déposées. Un rassemblement de soutien aura lieu mercredi prochain à 17 h 30 place de la Nation, à l’angle de la rue du Faubourg-Saint-Antoine et du boulevard Voltaire. Les organisations mobilisées aux côtés des sans-papiers de Multipro appellent les citoyens à placer les grévistes sous protection citoyenne, pour qu’ils obtiennent enfin leur régularisation.

Laurent Etre
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MessageSujet: «Par économie, le gouvernement restreint le droit à l'IVG»   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeVen 4 Juin - 15:40

«Par économie, le gouvernement restreint le droit à l'IVG»



Elise. Pourquoi les centres IVG sont-ils en danger? Est-ce une volonté politique?
Josée Pépin. C'est une volonté politique, dans la mesure où il y a restriction budgétaire et regroupement par pôle. En général, trois hôpitaux sont regroupés sous une même direction. C'est l'application de la loi Bachelot avec ces 4000 postes supprimés d'ici 2012, dont 150 postes de médecins praticiens hospitaliers.

Martine. Etes-vous soutenu par les médecins?
Oui, nous sommes soutenus par certaines associations de médecins, par l'Ancic (Association nationale des centres d'interruption de grossesse et de contraception). Nous sommes également soutenus par d'autres associations comme le Planing familial, la Cadac (Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception), et les syndicats. Même s'il y a toujours la réserve du droit moral, c'est-à-dire la liberté de conscience d'un chef de service, c'est vraiment le problème financier qui est le principal problème.

Marie. Combien d'IVG sont-elles réalisées en France chaque année? Ce chiffre est-il en augmentation?
Le chiffre est stable depuis sept ou huit ans, il est de 200.000 IVG par an, avec une petite augmentation d'IVG concernant les jeunes femmes, entre 15 et 17 ans. En 2002, il y en avait 8% à 9%, en 2006, 11,5%. Sur ces 200.000, 70% des personnes qui ont recours à l'IVG sont des personnes qui ont une contraception. Et, selon l'Igas (Inspection générale des affaires sociales), 40% des femmes auront une IVG dans leur vie.

Paquerette. Quel est le délai moyen d'attente pour faire une IVG? Est-ce pire à Paris qu'ailleurs?
A Paris et en région parisienne, il faut compter entre quinze jours et trois semaines, les chiffres sont les mêmes en Paca, Nord-Pas-de-Calais, et en Corse. Dans les chiffres, il est intéressant de remarquer qu'en Alsace, 80% des IVG sont médicamenteuses.

Aubépine. Manque-t-on de centres IVG en France?
Oui, on manque de centres IVG en France. Dans certaines régions, notamment le centre de la France, il n'y a pas de centre IVG. D'autre part, la loi du 29 juillet 1979, qui impose à chaque hôpital public l'obligation d'avoir un centre IVG, n'est pas respectée.

Costo. Y a-t-il des soucis avec les intégristes de tous bords comme aux Etats-Unis? Autrement dit: la montée des extrémismes religieux pèse-t-elle sur le droit des femmes à l'IVG?
L'intégrisme religieux a toujours pesé. Et la religion catholique est le fer de lance de tous les intégrismes religieux. Depuis quelque temps, on assiste à des réactions, comme la manifestation qui a eu lieu à Bordeaux, la semaine dernière. Des manifestants pro-vie, qui ont été bien contrecarré par les associations des droits des femmes de Bordeaux. Une autre manifestation a également eu lieu à Caen.

Mais le danger vient actuellement des projets gouvernementaux. Ce gouvernement, avec sa politique de destruction massive des services publics et la loi sur l'hôpital va-t-il réussir ce que les anti-avortements ne cessent de réclamer: la fermeture de centres IVG dans ce pays? C'est le gouvernement, par des économies de moyens, qui restreint ce droit. Cette liberté est-elle en train de devenir un «droit accordé»?

Costo. Comment se fait-il qu'on ait encore tant d'IVG en France? La contraception reste difficile d'accès?
C'est vrai que l'accès à la contraception peut être compliqué. Surtout, certaines nouvelles générations de pilules ne sont pas toutes remboursées. Et on propose finalement aux femmes toujours la même contraception. Dès que le rapport de l'Igas est sorti, donnant le chiffre de 200.000 avortements, nous avons entendu le chœur des âmes bien pensantes de ce pays: «Nous leur avons donné la pilule, et, malgré cela, elles se font encore avorter.»

On est dans un système de culpabilisation des femmes. On leur dit qu'elles ne savent pas gérer ni leur contraception ni leur sexualité. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Une pilule qui s'oublie, une capote qui fuit, un amour qui va qui vient, une décision pour un choix professionnel, sont autant de bonnes raisons. L'avortement n'est pas un échec. Arrêtons de culpabiliser les femmes. D'autre part, commençons dès le plus jeune âge, grâce à des campagnes une éducation à la sexualité.

Farida. L'IVG comme la contraception sont des droits acquis de longues luttes, les nouvelles générations de femmes ont-elles conscience?
Oui. Les jeunes filles sont conscientes que c'est un droit. Pour ma génération (62 ans), c'était une nécessité d'avoir ce droit. Elles, elles l'ont. Nous organisons régulièrement dans le XXe arrondissement des signatures de pétitions, de nombreuses jeunes femmes signent. Dans le collectif unitaire du XXe, nous avons beaucoup de jeunes femmes, mais les formes de lutte ont changées. On ne peut pas dire, comme on le disait il y a trente-cinq ans: il n'y a pas de centre IVG, on va vous faire une IVG. C'est un droit, et elles sont prêtes à se battre pour ce droit.

Sylvie. Mais si centre comme celui de Tenon ferme, que va-t-il se passer?
Tenon était un centre assez apportant. C'est un arrondissement de 200.000 personnes où vivent des populations jeunes, géographiquement et socialement très variées. Actuellement, suite à notre lutte, nous occupons dans la maternité une permanence d'accueil, tenue par deux infirmières retraitées. Les femmes sont dirigées vers la maternité de Saint-Antoine, et son centre IVG, ou bien vers Trousseau.

Nous organisons une manifestation samedi 5 juin, à 11 heures au départ de l'hôpital Tenon: «Maternités et centres d'IVG, hôpitaux public dans l'est parisien, droit des femmes en danger». On se rend compte que les projets qui vont être mis en place sont une attaque sur les droits des femmes: quarante-huit heures d'hospitalisation pour un accouchement, et trois jours pour une césarienne, problème d'accueil pour les femmes en attente d'IVG... Tenon est fermé, le centre IVG de Saint-Antoine va fermer, Trousseau pourra-il accueillir toutes les femmes supplémentaires en attente d'IVG, sans moyen supplémentaire?
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MessageSujet: La casse continue : 16 000 postes supprimés dans l'Education à la rentrée 2011   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMer 29 Déc - 15:55


Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 29/12/2010 à 16:39, mis à jour à 16:47


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En signe de protestation contre le budget 2011, une journée de manifestation nationale est prévu le 22 janvier prochain.

AFP/DENIS CHARLET
Les académies de Lille et Nancy-Metz seront particulièrement touchées par les coupes budgétaires.

C'est officiel, 16 000 postes seront supprimés dans le cadre de la loi de Finances, validée ce mercredi par le Conseil constitutionnel. Selon la nouvelle carte scolaire, les académies de Lille, Nancy-Metz et La Martinique seront les plus touchées par les suppressions de postes dans l'Education nationale à la rentrée 2011.
Mobilisation
Le Parti socialiste soutient l'appel à la journée de mobilisation prévue le 22 janvier pour protester contre la nouvelle réduction de postes dans l'éducation nationale, qu'il juge "insoutenable".
Dans l'enseignement public, 8967 postes d'enseignants seront supprimés en primaire, dont 5600 au titre d'une "résorption" d'un actuel "surnombre" d'enseignants. Lille -avec 336 postes en moins sur 20 938 emplois- et Nancy-Metz -avec 298 en moins sur 12 243- sont en tête des académies les plus touchées. Le document ministériel justifie ces réductions par une baisse des effectifs écoliers dans les deux académies.
Côté collèges et lycées, les coupes concerneront 4800 postes d'enseignants et 600 postes au sein des personnels administratifs. Les suppressions de postes affecteront, en proportion, surtout la Martinique avec - 3,9% par rapport à 2010 et l'académie de Nancy-Metz avec - 3,4%, deux endroits où des baisses démographiques sont également attendues. Pour autant, la supression de postes à Lille atteindra - 18% et -1,5% à Créteil alors que des hausses d'élèves sont attendues.
Un document relève par ailleurs que Lille et Nancy-Metz ont été, à la rentrée 2010, plutôt bien dotées en moyens d'enseignement.
Ces répartitions des évolutions d'emplois par académie seront ensuite transmises aux recteurs, à charge pour eux d'opérer la répartition par département, puis par établissement.
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MessageSujet: Quand le Smic n'est plus un plancher : le pacte de la famine !   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeMer 29 Déc - 16:43

La croissance revue à la baisse
Il y a quatre ans, Nicolas Sarkozy nous promettait d'aller chercher un point de croissance « avec les dents ». Son paquet fiscal était fait pour cela. La crise de 2008 aidant, le discours a changé. Depuis près d'un an, le gouvernement allume régulièrement des cierges au retour de la croissance et à la sortie de la récession. Le 13 décembre, Christine Lagarde s'enthousiasmait trop vite du « gros » 1,6% de PIB supplémentaire que la France allait connaître cette année. Il faut dire que ses propres prévisions avaient été, pour une fois, ultra-prudentes pour l'exercice 2010 (0,75%) : « si on faisait 1.7%, ça serait la très belle surprise de fin d'année, mais pour l'heure il faut attendre. Pour 2011, nous avons une prévision à 2% ».

Deux semaines plus tard, l'INSEE douchait froid cet optimisme prématuré : l'institut a réévalué à la baisse la croissance des trimestres précédents, dans sa note de conjoncture publiée mardi 28 décembre. La hausse du PIB n'était respectivement que de 0,6 % (contre 0,7 % précédemment annoncé) lors du deuxième trimestre et de 0,3 % (contre 0,4 %) pour le troisième trimestre (T3). C'est en fait la consommation des ménages qui a été réévaluée à la baisse. Ce dernier constat aurait pu conduire le gouvernement à s'interroger sur la précarisation accrue du pays. Que nenni !

Le SMIC, bouc-émissaire facile
Le 1er janvier prochain, le SMIC n'augmentera que de 18 euros bruts par mois, soir +1,6%. Cette ne revalorisation réduite au minimum légal automatique, est équivalente au montant de l'inflation et à la moitié du pouvoir d'achat du salaire horaire brut ouvrier. Le SMIC s'établira donc à 1073 euros nets mensuels, pour un salarié embauché à temps complet (ou 12 876 euros nets par an).

Si l'on rapproche ce niveau des statistiques de l'INSEE, on réalise qu'environ 30% des salariés français gagnaient moins que le SMIC en 2008. Le SMIC n'est plus un plancher, une sauvegarde contre la pauvreté, c'est une rémunération devenue pivot. Sur 23,5 millions de salariés, 22% gagnent moins que le SMIC, et 34% gagnent entre une fois et 1,6 fois le SMIC. C'est justement à cause de l'importance du nombre de salariés concernés par l'évolution du SMIC qu'à droite on explique qu'il faut maîtriser son inflation. Le discours sur le pouvoir d'achat du candidat Sarkozy en 2007 est bien loin.

Dans un long billet publié sur Mediapart (*), le journaliste Laurent Mauduit tente de replacer cette absence de coup de pouce au salaire de référence de millions de Français dans une perspective politique plus large : « les très faibles rémunérations qui gagnent du terrain en France » écrit-il « résultent à l'évidence d'un 'pacte', 'd'une science, un art compliqué d'administration'. Sinon un pacte de famine, en tout cas un pacte de misère.» Depuis qu'il est président, Sarkozy n'a jamais accordé de coup de pouce comme ses prédécesseurs, Jacques Chirac compris. Tout récemment, François Fillon s'est abrité derrière un groupe d'experts, qui expliqua combien les minima sociaux étaient déjà largement suffisants pour compléter le pouvoir d'achat des salariés rémunérés au voisinage du SMIC. Inutile donc, selon eux, d'en rajouter.
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MessageSujet: Vers un démantèlement des systèmes sociaux...au profit des grands trusts   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeJeu 18 Aoû - 6:21

Jusqu'où la crise peut-elle nous mener ?

Caleb Irri
Le Grand Soir
mar., 16 août 2011 11:53 CDT
Malgré les efforts que nos politiques déploient actuellement pour nous amadouer, la réponse qui sera apportée à la question que je me posais il y a peu ne fait aucun doute : les pauvres, une fois encore, devront payer. Malgré quelques annonces concernant de nouveaux impôts pour les riches ou la participation "volontaire" des banques aux frais de "gestion de crise", il apparaît que ce qui nous attend maintenant fera passer le recul de l'âge légale de départ à la retraite pour une broutille : c'est désormais tout le système social français qui se prépare à être démantelé, et avec lui la solidarité envers les plus faibles, les acquis du Conseil National de la Résistance, enfin le contrat social dans son ensemble... En France, mais aussi partout en Europe.

Ce qui est étrange dans tout ça, c'est d'une part le silence des peuples, qui espèrent inconsciemment la remontée de la bourse et la perpétuation de ce système, et d'une autre la précision du timing, qui pousserait presque les mauvais esprits à croire que les mesures proposées ces derniers jours étaient déjà dans les cartons, n'attendant plus que les vacances pour apparaître au grand jour, dans le silence résigné des citoyens qui "ne comprennent rien à ces choses là".

C'est qu'en quelques jours les choses se sont précipitées, et on nous a très vite sorti quelques mesures dont le fichier national des "profiteurs 'du bas'", pour traquer les 2 et quelques pourcents de fraudeurs (il faudra payer combien pour mettre ce fichier en place ?), qui plus est accolé à un fichier de fraudes des entreprises (les petites hein, pas les grosses, légalement dans des paradis fiscaux) ; comme si les sacrifices qui seront réclamés au peuple devaient s'arrêter là...

Mais bien sûr tout cela n'est que poudre aux yeux : en réalité, c'est toute la solidarité, celle qui faisait il n'y a pas si longtemps encore la fierté de la France, qui s'apprête à disparaître dans le gouffre de la crise. Si on se penche un peu sur la proposition d'inscrire dans la Constitution la fameuse "règle d'or" économique empêchant les déficits futurs, on s'aperçoit qu'elle n'est rien de moins quel'arrêt de mort de l'Etat social, remettant en cause toutes les subventions accordées aux plus démunis (associations de bénévoles, réinsertion, prévention, aides sociales...) de manière définitive. Et si on ajoute à cela les dispositions imposées par la BCE à l'Espagne et l'Italie, on comprendra aisément que le pouvoir politique (ceux qu'on a élu !) ne contrôle plus grand chose...

Si on s'appuie sur ces éléments pour tenter d'appréhender les conséquences de la crise sur les populations, il apparait alors que les réformes en projet les toucheront directement dans leur vie quotidienne, et contribueront à l'énervement des liens sociaux, déjà fragilisés par une situation difficile : le climat social, en France comme ailleurs, risque alors de se tendre encore, et on ne saurait exclure totalement la possibilité d'une montée de la colère de la part des plus démunis.

Les "émeutes" en Angleterre ne seraient-elles pas d'ailleurs le symptôme d'une maladie pourtant bien connue, la misère ? La misère qui engendre la colère et la violence, comme on l'a vu déjà en Tunisie, en Egypte ou ailleurs, et qui parfois dégénère même en mouvement de révolte contre un gouvernement trop injuste... et souvent trop prompt à la répression.

C'est là qu'il s'agit de remettre les choses en perspective : car si les réformes prochaines exigées par le pouvoir financier sont effectivement mises en place par le pouvoir politique, alors il faudra s'attendre à la multiplication des violences comme à celle des "réactions" à ces violences, du fait même de la misère "logiquement" engendrée par ces réformes. C'est même à cette éventualité que nos gouvernants semblent aujourd'hui se préparer, comme on l'a vu ces derniers jours en Angleterre, et comme le prouve l'incroyable hypocrisie autour des réseaux sociaux dont « lemonde.fr » nous fait écho à travers deux articles publiés à trois jours d'intervalle (voir "ici" et "ici" ) : échaudés par les « révolutions arabes », internet (le seul média fédérateur susceptible de conduire à l'organisation unie d'un mouvement contestataire de grande ampleur) est la principale cible à laquelle s'attaqueront les gouvernants pour empêcher les révoltes de se transformer en révolution.

Cet exemple est également à mettre en relation avec les pourparlers actuels sur la « gouvernance européenne », car les tensions sociales qui s'ajouteront aux tensions économiques rendront certainement cette option inévitable :le « coup d'Etat » pour la prise de pouvoir de l'ensemble de l'Union européenne par le couple franco-allemand sera alors pleinement justifié, comme la fameuse « lettre ouverte » du président nous y préparait déjà il y a quelques semaines, réclamant dans celle-ci une sorte « d'union sacrée » destinée à mettre en place cette nouvelle gouvernance.

Peu à peu, on le voit bien, se dessinent les contours de cette nouvelle gouvernance (dont la crise se trouve finalement être l'élément "déclencheur"), qui fondée sur de telles bases ne laisse présager rien de bon. Car une fois cette nouvelle gouvernance engagée, il deviendra alors difficile de se séparer du joug qu'on nous aura imposé.

Si on imagine maintenant que ces mesures drastiques ne suffisent pas , on pourrait même envisager (pour les plus pessimistes) l'instauration d'une sorte « d'état d'urgence » destinée à « lutter contre les violences » qui ne manqueraient pas de se produire alors, ce qui nous conduirait à subir un régime qui n'aurait désormais plus rien à envier à ceux qui étaient encore il n'y a pas si longtemps (avant de devenir des tyrans sanguinaires) des amis fidèles...

Mais dans ce cas-là, qui les empêcheraient alors de réprimer leurs opposants ?
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MessageSujet: Le retour de la droite anti-sociale   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeLun 19 Sep - 7:54

Le retour de la droite antisociale
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La charge est passée presque inaperçue, sous la ligne d'attention médiatique. L'actualité était trop chargée. Sarkozy faisait la guerre médiatiques aux affaires judiciaires qui l'accablent à coups de petites phrases et grand voyage imprévu en Libye.

Les « pré-annonces » de secrétaires généraux adjoints de l'UMP, réputé centriste, en matière « d'accompagnement » des bénéficiaires des minima sociaux valaient pourtant le détour. Comme souvent, le Figaro était la caisse de résonance idéale pour cela.

Mercredi, quelques heures avant de filer pour Benghazi, Nicolas Sarkozy recevait le dit rapport.

Sans commentaire.

Sus à l'assistanat !
En mai dernier, Laurent Wauquiez s'était déjà distingué par une triple charge contre « l'assistanat ». La démarche, soutenue par Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy, avait marqué certains esprits et semé le trouble. Il s'agissait pourtant de tester l'un des arguments électoraux de la campagne de 2012. A l'époque, le chantre de la droite sociale énonçait trois idées: (1) « En contre-partie du RSA, il faut que chacun assume chaque semaine 5 heures de service social », (2) plafonner les minima sociaux, et (3) réserver l'assurance sociale aux étrangers ayant cotisé au moins cinq ans en France.

En février dernier, Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre des Solidarités actives récemment débarqué, avait été chargé par l'Elysée de proposer des mesures pour « l'accompagnement vers l'emploi des bénéficiaires [d'allocation] et [d']optimiser les politiques d'insertion ». C'était comme un lot de consolation.

Mardi dernier, le Figaro dévoilait quelques extraits de cette puissante réflexion. Comme Wauquiez, Daubresse tente de s'afficher plutôt centriste que libéral au sein de la galaxie UMP. Comme Wauquiez, Daubresse peut donc recommander quelques énormités antisociales et décomplexées. «J'ai essayé de faire un rapport sérieux en insistant sur les freins à l'incitation au retour à l'emploi» confie-t-il. La France compte quelque 4,6 millions de chômeurs totaux ou partiels. Ces gens-là manquent-ils d'incitation ?

Du rapport, on n'apprit pas grand chose par les voies officielles. Le communiqué, expédié pour cause de déplacement libyen, fut sacrément succint.
Le président de la République a reçu aujourd'hui M. Marc-Philippe DAUBRESSE, député et ancien ministre, qui lui a remis son rapport sur l'amélioration du revenu de solidarité active (RSA) et le renforcement de son volet insertion.
Au terme de nombreuses auditions, M. Marc-Philippe DAUBRESSE a formulé 22 propositions, qui doivent concourir à conforter l'objectif premier du RSA : faire en sorte que la reprise d'une activité, quelle qu'elle soit, se traduise nécessairement par une augmentation de revenus. Ces propositions portent notamment sur le renforcement de la logique de droits et devoirs, sur l'amélioration de la lisibilité et de l'efficacité du dispositif et sur le renforcement de la lutte contre les fraudes aux prestations sociales.
Le président de la République qui a remercié M. Marc-Philippe DAUBRESSE pour la qualité du travail qui a été effectué, a pris connaissance de ses principales propositions et a demandé au Gouvernement d'étudier les conditions de leur mise en œuvre.
Il fallait donc se rabattre sur un article du Figaro. Surpris ?

Les 22 propositions tonitruantes étaient donc sommairement résumées.

1. « Un contrat unique d'insertion de 7 heures (une journée) par semaine pour les allocataires du RSA socle, en état de travailler, inactifs, qui n'ont pas de perspective d'emploi ni de contrats aidés ». 380.000 bénéficiaires du RSA seraient concernés.

2. Si ces 380.000 bénéficiaires du RSA refusent ledit emploi, ils seront exclus du RSA: «un refus serait constitutif d'un manquement aux devoirs et entraînerait automatiquement une sanction prévue par la loi». Les emplois concernés devront « être utiles socialement » et « couvrir des besoins qui ne le sont pas ». Le Figaro évoque le bricolage, la collecte des déchets, ou la maintenance du patrimoine.

3. Ces heures seraient rémunérées au SMIC. C'est l'une des différences d'avec les propositions, démagogiques, de Laurent Wauquiez au printemps dernier. Le coût pour l'Etat, annonce Daubresse, serait modeste, 28 millions d'euros pour 10.000 contrats « expérimentés dans des départements volontaires ». Mais sinon, « 420 millions en cas de généralisation à 150.000 contrats ». Et donc près d'un milliard d'euros si l'on couvre le tiers des bénéficiaires du RSA comme le souhaite M. Daubresse. Le RSA coûte déjà 1,5 milliard d'euros par an.

4. Le RSA coûterait mécaniquement moins cher, mais pour qui ? Comme les rémunérations perçues sont déduites du RSA, Marc-Philippe Daubresse propose bel et bien de salarier près de 400.000 personnels précaires. Une véritable aubaine !

5. Daubresse propose de fusionner le RSA avec la prime pour l'emploi. Cette dernière concerne 9 millions de personnes « travaillant mais avec des revenus limités ». Soit 4 milliards d'euros par an.

6. Daubresse propose de fusionner l'Allocation Spécifique de Solidarité avec le RSA. es montants sont similaires... sauf pour un couple. Il n'y a pas de petits profits en Sarkofrance.

7. Comme il est centriste, Marc-Philippe Daubresse alterne. Il préconise que « la baisse de l'allocation logement versée au bénéficiaire du RSA qui reprend une activité soit maintenue six mois », versus un mois aujourd'hui. Quelle largesse !

8. Daubresse voudrait qu'une « carte électronique » enregistre toutes les informations sur les aides sociales perçues par chaque personne. Un inévitable fichage pour mieux lutter conter la fraude. Sans rire ? Daubresse masque le sujet dans ses explications: « Elle permettrait à son titulaire de percevoir des prestations et de les faire évoluer en cas de changement de situation. Elle limiterait aussi les possibilités de versement de prestations incompatibles et faciliterait les contrôles par le rapprochement des données».

Avant de remettre son rapport, l'ex-ministre précisait au Figaro que seules le travail obligatoire et la prolongation de l'aide au logement devraient être appliquées sans délai. En revanche, « toutes les autres serviront le débat présidentiel ».

Martin Hirsch, sur son blog, a eu un commentaire assez simple mais inquiet: « Le rapport rendu au Président de la République par Marc-Philippe Daubresse sur le RSA peut clore une mauvaise séquence. Espérons qu’il en ouvre une plus constructive ». Sans rire ?

La droite recomplexée
Entre l'échec de Nicolas Sarkozy et les effets de la crise mondiale, la droite française s'est recomplexée depuis des lustres. Le bilan de l'agitation sarkozyenne est minable : les résultats promis ne sont pas là, les promesses n'ont pas été tenues, et certaines réformes ont même été déjà annulées avant une éventuelle alternance. Reste donc la bataille des idées.

Les communicants et sondeurs de l'Elysée ont organisé la campagne de leur mentor autour de deux thèmes, justice et autorité. Le président Nicolas veut s'afficher crédible et protecteur, à défaut d'efficace et réformateur.

En matière de politique sociale, le créneau semble trouvé. Il repose sur deux axes. La chasse aux fraudeurs, la culpabilisation des bénéficiaires de l'assistance sociale, sur fond de recherche d'économies.

1. La chasse à la fraude est un concept porteur, particulièrement en période de crise. Quand l'argent se fait rare, on s'agace de plus facilement du gaspillage. L'argument peut porter loin, y compris dans les classes travailleuses. Même quand il est porté par quelques élus cumulards (Copé) ou protégés (Wauquiez).

2. « Réinventer les « travaux forcés » est une proposition à vocation uniquement électorale. Sur le fond, cela ne sert à rien d'autre. Techniquement, c'est une usine à gaz, un machin administratif trop compliqué. En période de chômage massif et temps partiel, c'est même une aberration économique. Socialement, c'est une injustice.

L'idée porte deux objectifs: d'une part, il s'agit de disqualifier le concept même de solidarité sociale. L'argument est connu, répété, rabâché: pourquoi payer des pauvres à ne rien faire ? D'autre part, c'est un chantage social, une manoeuvre que l'on croirait sortie tout droit du Comité des Forges pour concurrencer le travail mal rémunérer.

La précarisation du travail est une vieille tactique. La droite sniff sniff est de retour. Protégez vos arrières !

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MessageSujet: A l'hôpital Pompidou, l'indignité aux urgences   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeLun 12 Déc - 16:15

A l'hôpital Pompidou, l'indignité aux urgences
Tim Greacen n'est pas un personnage anodin. Avec Claire Compagnon, ils sont tous les deux les représentants des usagers à l'hôpital Pompidou. Tous les deux ont longuement milité sur le sida, le cancer, ou la psychiatrie. Ce sont deux personnes essentielles pour connaître la vraie vie dans les hôpitaux.

Là, Tim Greacen n'en peut plus. Lui qui sait être diplomate, il hurle sa colère devant la maltraitance manifeste au service des urgences de l'hôpital le plus moderne de France.

"Le jeudi 24 novembre, c’était la journée des associations à l’Hôpital Européen Georges Pompidou. J’arrive vers 14h. Comme d’habitude, je monte au SAU1 pour voir si tout va bien.

J’ai voulu prendre l’ascenseur public pour aller du niveau accueil au niveau SAU. La lumière dans l’ascenseur ne marche pas (on s’enferme dans une boîte noire), j’ai pris l’escalier.
En arrivant à l’étage du SAU, la première chose qu’on trouve, c’est la PASS2. Sept personnes attendaient dont un enfant de trois ans. Il y avait une seule chaise pour les sept personnes. Elles l’avaient donnée à l’enfant. Les usagers de la PASS sont des gens qui ne peuvent se plaindre ; ils sont en général des gens en situation d’exclusion sociale, sans droits ; c’est pour ça qu’ils vont à la PASS. En plus, ils sont malades ; c’est pour ça qu’ils vont à l’hôpital. Et on les fait attendre debout dans un lieu de passage public. Un d’entre eux était arrivé à 8h du matin. Bonjour, l’accueil. Bonjour, le respect pour les gens en situation de faiblesse. Bonjour, la dignité humaine à l’HEGP.
Je continue mon chemin vers le SAU. Couloir public. Machine à café. Machine à sandwich. Sur les côtés de ce couloir public, 4 brancards. Quatre vieux et une jeune allongés là. Dans un couloir public. Là depuis des heures. En attente qu’on leur trouve un lit. Une des vielles, visage gris, à moitié consciente. Elle dormait ? Elle mourrait ? Son mari (?) qui respire l’inquiétude. Il ne parle pas français. La jeune a mal. Elle ne parle pas le français non plus. They’re going to do an MRI. Elle a mal. Couloir public. J’interpelle un membre du personnel qui passe. Qui me répond : Qu’est-ce que vous voulez, Monsieur Greacen, ici c’est n’est pas un hôpital public, c’est trente cliniques privées. Ils vont attendre qu’on leur trouve un lit…
J’arrive dans la salle d’attente du SAU. Vingt-cinq personnes qui attendent dans ce tout petit espace. Quatre sur des brancards, dont un avec un pansement ensanglanté. Personne à l’accueil. Trois personnes qui attendent debout. Une dame qui n’en peut plus et qui s’assoit par terre.
Je retourne à la Direction. Je prends des chaises d’une salle de réunion vide. Je les apporte à la salle d’attente du SAU. Je donne la chaise à la dame assise par terre. Elle se lève. Elle s’assoit. Elle me dit : "Merci, Monsieur, c’est très gentil".
Je trouve un salarié de l’hôpital qui veut bien m’aider. Je prends des bancs d’un autre couloir. Je les mets devant la PASS. Le Monsieur qui est là depuis 8h du matin me dit : "Merci, Monsieur, c’est très gentil". Il n’ose à peine s’asseoir.
Je n’en peux plus. Représentant des usagers depuis 10 ans dans cet hôpital. Depuis 10 ans, on dénonce les conditions d’accueil et la politique d’accueil en urgence. Depuis 10 ans, les gens sont étalés, dans leur malheur, dans leur douleur, sous le regard du public, pendant des heures. Depuis 10 ans, « trouver un lit en aval », c’est la croix et la bannière. Depuis 10 ans, être témoin de cette machine à fabriquer l’indignité.
Ca suffit maintenant".
Tim Greacen et Claire Compagnon
1 Service d’accueil des urgences

2 Permanence d’accès aux soins : dispositif mis en place suite à la loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions pour aider les personnes en situation d’exclusion sociale à accéder à leurs droits en matière de santé
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MessageSujet: Pour le retour à une retraite précoce !   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeSam 17 Déc - 5:32

François Hollande a détaillé, sur RTL, ce qu’il envisageait à propos de la retraite à 60 ans en cas de victoire de la gauche en 2012. Elle ne concernerait que les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et disposant déjà de « tous leurs trimestres » pour une retraite à taux plein. Et pour les autres? « Ceux qui n’ont pas leur durée de cotisation ne le pourront pas », a précisé le candidat du PS remettant en cause ce qui était acquis dans le projet PS. « Il ne l’avait certes pas promis pendant les débats de la primaire socialiste. Mais il n’avait pas non plus contredit Martine Aubry et Ségolène Royal qui prônaient un retour généralisé aux 60 ans », écrit Le Figaro qui se réjouit évidemment : « François Hollande entérine en creux le recul de l’âge légal à 62 ans. Il se contente de proposer une exception supplémentaire. Il élargit, ni plus ni moins, le dispositif « carrières longues ». Instaurée par la réforme Raffarin Fillon de 2003 pour les salariés entrés dans la vie active au plus tard à 16 ans, la mesure a été étendue par Éric Woerth aux personnes ayant commencé leur carrière à 17 ans. Là, c’est à 18 ans. Cela devrait ne concerner que 80.000 à 100.000 hommes et femmes par an (entre 1 nouveau retraité sur 6 et 1 sur 8 environ). « Mais avec un âge légal à 62 ans, ceux qui ont commencé à 18 ans doivent encore travailler 44 ans : notre proposition est une proposition de justice, pas d’idéologie », balbutie Marisol Touraine, chargée de ces questions dans l’équipe de campagne de Hollande. …
Pourtant la majorité des jeunes, 7 sur 8, confrontés à 25 % de chômage ne trouvent un CDI qu’à 29 ans, ce qui signifie pour eux une retraite à 70 ans au moins.

« C’est juste impossible »

François Hollande a implicitement admis que la durée de cotisations avait encore vocation à augmenter, parlant sur RTL de « 41 années, voire 42 années de cotisation » (elle est actuellement fixée entre 40,75 ans, pour la génération 1951, et 41,5 ans pour la génération 1955 et les suivantes). Mais c’est impossible alors que les salariés font en moyenne, dans la vie réelle, 35 annuités. Ils sont licenciés, inaptes, malades, au chômage dans 2 cas sur 3 à partir de 55 ans : exiger d’eux 42 annuités, c’est 7 ans de décote ! C’est une véritable agression contre le niveau des retraites : c’est impossible pour la gauche de défendre cela contre 75 % de l’opinion et contre les 8 millions de manifestants de 2010.


Sinon, c’est le chômage qui va gagner

1. L’âge de la retraite recule ? le chômage avance.

2. Il n’y aura pas de recul du chômage de masse record (5 millions) sans réduction du temps de travail.

3. C’est un non-sens d’allonger les durées de cotisations (ou de faire faire des heures supplémentaires) quand on a 5 millions de chômeurs.

4. L’autre seul résultat c’est que ceux qui ne seront pas en retraite seront inscrits au chômage…

5. 2 salariés sur 3 sont au chômage, licenciés, inaptes, malades, autour de 55 ans.

Les jeunes seront aussi pénalisés

6. Il y a 25 % de chômeurs parmi les jeunes actifs, pourquoi pousser à ce que les « seniors » travaillent plus, s’il y a une priorité cela doit être pour les jeunes, priorité à la jeunesse !

7. 3 jeunes sur 4 ne trouvent un boulot en CDI qu’à partir de 29 ans. 41 annuités c’est la retraite à 70 ans assurée.

8. Ceux qui commencent à travailler « tôt » vers 16, 17, 18 ans sont 1 ou 2 jeunes sur 8.

9. Et même ceux qui commencent à travailler tôt ont des périodes de chômage qui ne sont pas prises en compte à 100 % dans les annuités.

Un salarié qui a travaillé toute l’année peut avoir moins de 4 trimestres validés si sa rémunération est faible. Ce n’est pas la durée de travail dans l’année qui détermine le nombre de trimestres validés mais le montant des salaires soumis à cotisations retraite. Beaucoup ne parviendront pas à avoir suffisamment de trimestres validés à l’âge de 60 ans, ni probablement d’ailleurs à 62. Puisqu’il faut percevoir un salaire de 1772 € brut pour valider un trimestre. Ce qui veut dire qu’un temps partiel au SMIC travaillant 4 trimestres à l’année n’en valide que 3 !Ainsi, les gens n’ayant pas fait d’études auront le « droit » à la double peine

* Contrats précaires et petits salaires dans leur vie active

* Retraites amputées à 67 ans

Pensons aux caissières d’hypermarchés. Mais qui les avertit et qui se soucie d’elles ? Le calcul de la retraite imposé par Balladur sur les « 25 meilleures années » est ségrégationniste contre les jeunes et pauvres.



C’est la santé des salariés qui est danger

10. L’espérance de vie « en bonne santé » selon l’INSEE est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes (59 ans pour les ouvriers, 69 ans pour les cadres). Toujours selon l’INSEE, en France, l’espérance de vie en bonne santé pour les hommes a baissé de 2007 à 2008, de 63 à 62,4 ans.

11. Entre 55 et 60 ans, 2 maladies sur 3 sont liées au travail, entre 60 et 65 ans, 3 maladies sur 4 sont liées au travail.

12. La biologie du corps humain n’a pas changé entre 55 et 65 ans. TOUS les métiers sont pénibles. Physiquement et mentalement. Vous voyez un vieil instituteur de 62 ans devant ses élèves ? Un chauffeur-livreur à 59 ans ? Une femme de service de nettoyage à 61 ans ? Un cadre stressé de 60 ans en compétition avec des « jeunes » cadres ? Et un ouvrier du bâtiment de 55 ans devant son marteau piqueur ?

13. La principale maladie professionnelle ce sont les TMS, (troubles musculo squelettiques) elles augmentent de 18 % par an depuis l’an 2000.

14. Dix millions de salariés sur 24 ont des métiers pénibles physiquement (horaires atypiques = 5 millions, dont 2,3 de nuit ; port de charges divers = 5 millions) et les autres subissent une pénibilité mentale de plus en plus forte (burn out, suicides, harcèlement, stress, troubles psychosociaux, précarité, surexploitation, un milliard d’heures supplémentaires impayées..).

15. Mais ce ne sont plus les « coups de grisou » qui tuent comme il y a un siècle : ce sont les accidents cardiaques et vasculaires. 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires : entre 1/3 et 50 % sont liés au travail.



… alors que la fiabilité des prévisions démographiques est contredite par la réalité

16. Les prédictions de ceux qui disaient qu’on ne peut payer les retraites pour des raisons démographiques sont toutes tombées à l’eau : ils prévoyaient 350 000 naissances par an à partir de 2000, on a eu 850 000 enfants par an depuis l’an 2000.

17 : Il y a un « pic » de retraités entre aujourd’hui et 2036. Ensuite ça retombera jusqu’en 2060 où cela remontera. Il suffit d’ajuster le taux des cotisations en fonction des variations année par année.

18 : L’ajustement des cotisations sociales retraites peut se faire en temps réel, d’un an sur l’autre, selon les variations démographiques, directement de ceux qui travaillent à ceux qui sont en retraite. Pas besoin de « placer » de l’argent en courant tous les risques dans des fonds de pension aléatoires que les spéculateurs dilapideront dans les îles Caïman.



La durée de cotisation réelle moyenne devrait être la référence

19. Pourquoi avoir réduit la durée du travail sur la semaine si c’est pour l’allonger sur la vie ?

20. Celui qui prétend allonger la durée de cotisations est impuissant à agir sur le réel : actuellement elle recule depuis 10 ans en pratique vers 36 et vers 35 annuités. Aucune des promesses patronales d’aller à l’inverse pour les « seniors » n’est entrée en pratique.

21. Prétendre imposer – sur le papier – 41 ou 42 annuités, le SEUL résultat, puisque la moyenne des salariés ne peut cotiser que 36 ou 35 annuités, c’est 6 ou 7 ans de décote. Comment admettre d’allonger des annuités qui ne seront jamais effectuées et donc baisser les plus petites retraites ?

22. Reculer l’âge de départ en retraite à pour seul effet pratique de baisser le niveau des retraites réintroduisant la misère chez les vieux.

23. Il faut prendre comme référence le nombre d’années réellement cotisées dans la vie réelle et non pas l’allongement aléatoire de l’espérance de vie.

24. Par exemple, si la moyenne réelle des annuités cotisées dans la vie réelle des salariés est de 35 annuités, la référence retenue pour une retraite à taux plein doit être de 35, si elle est de 36 cela doit être 36, si elle monte à 37, cela doit être 37…

25. Mais mettre un objectif inatteignable à 41 ou 42 annuités, c’est faire sauter les gens à la perche sans perche, le seul résultat actuel est qu’ils ont une retraite plus basse et non pas qu’ils travaillent plus.

26. Depuis 8 ans AUCUNE raison « nouvelle » de repousser l’âge réel de la retraite. Aucun effet d’entraînement dans l’emploi des seniors. Les salariés cotisent MOINS longtemps en moyenne ! 36 annuités seulement ! Pour sortir de la crise, il ne faut pas baisser salaires et retraites mais les augmenter !

27. Raison de plus pour ne pas prendre l’espérance de vie comme référence, c’est trop aléatoire : l’espérance de vie régresse aux Etats-Unis depuis plusieurs années, elle régresse aussi depuis trois ans en Allemagne. Travailler plus longtemps vous mourrez plus tôt.

Des conditions bien plus dures que dans le reste de l’Europe

28. En Allemagne, en Italie, en Espagne, c’est 35 annuités pourquoi 41 ou 42 ici ? Sarkozy a fait la pire réforme contre le droit à la retraite de toute l’Europe.

29. En Allemagne, la droite veut fixer les départs à 67 ans, mais en 2029… c’est remis en cause par les syndicats qui l’avaient, hélas, signé parce qu’actuellement, la moyenne des départs est autour de 58 ans…

30. En Grande-Bretagne, ils annoncent 68 ans… en 2048 ! Ici, en France, Sarkozy a imposé 67 ans pour le taux plein en 2018, c’est-à-dire demain ! Il faut abroger la loi Sarkozy-Woerth.

31. En Allemagne, ce n’est pas du tout pareil qu’en France, parce que nous, on vit un « boom » démographique depuis l’an 2000, 2,04 enfants par femme, en Allemagne c’est 1,4 enfant par femme.



Un projet politique pour tous

32. 60 ans c’est un DROIT ce n’est pas une obligation ! Mais encore faut-il que ce DROIT soit pour tous ! « d’ordre public social ».60 ans c’est une référence pour tous, un objectif réaliste, contrôlable, clair TOUS ENSEMBLE.

33. 100 000 hommes et 50 000 femmes meurent entre 60 et 62 ans, Avec 41 ou 42 annuités, ils mourront sans un seul jour, une seule semaine, un seul mois de retraite après avoir cotisé toute leur vie.
34. La « retraite à la carte » c’est le slogan du Medef : pour complexifier le système et le rendre illisible, pour qu’il n’y ait plus d’ordre public social, que les salariés ne soient plus solidaires. C’est comme la durée du travail « a la carte », le SMIC à la carte… La règle ne sera plus fixée en raison des besoins humains mais en raison des exigences de la productivité.

35. 60 ans c’est déjà trop. On doit exiger la retraite à 55 ans dans le bâtiment et dans tous les métiers très pénibles.

36. Il ne faut vivre pas moins bien que nos parents : retraites à 60 ans, 35 annuités, à 75 % du salaire calculé sur 10 meilleures années, indexées sur les salaires (ce que proposait encore Lionel Jospin en juin 1997)

37. Sinon on subit la double facture : travailler plus longtemps après 60 ans et gagner moins, une majorité de gauche ne peut aller dans ce sens = austérité = récession = crise aggravée = chômage.

Respecter la démocratie à tous les niveaux

38. Démocratie ! Le seul vote de congrès – unanime – du PS qui a eu lieu c’était à Dijon 2003 pour le droit a la retraite à 60 ans à taux plein. Respectons-le.

39. C’est François Hollande qui avait fait voter le congrès du PS unanime de mai 2003 pour la retraite à 60 ans à taux plein !

40. Démocratie, débat dans le PS et dans toute la gauche, tous les syndicats : branle-bas de combat pour la défense des retraites à 60 ans pour tous. 60 ans c’est majoritaire et dans la gauche politique et dans les syndicats : pour qui on dirige ? Pour le peuple ou pour le AAA ?

41. De toute façon, il y a un risque de ne pas gagner si c’est se trouver en porte-à-faux avec 75 % de l’opinion et les 8 millions de manifestants de 2010 (rien ne s’oublie) qui veulent abroger la loi scélérate Sarkozy-Woerth de pillage de nos retraites : il va falloir s’en rendre compte.

42. Oui, il faut écouter les 8 millions de manifestants et 75 % de l’opinion, il faut que François défende la retraite à 60 ans.

43. On votera François Hollande, mais nous luttons pour exiger qu’il respecte le rétablissement de l’âge légal de départ à 60 ans.



Des richesses, il y en a !

44. La « dette » a bon dos pour justifier qu’on ne peut payer les retraites ni hausser les salaires. Elle est la conséquence de choix réalisés par Sarkozy qui veut nous la faire payer. En France, on n’a pas un problème de dette mais de recettes.

45. Ne pas céder au chantage des officines de droite qui s’auto intitulent « agences de notation ». Ils ne proposent jamais d faire payer les riches mais de baisser les salaires et retraites des plus modestes

46. Ne pas céder au chantage des fonds de pension qui veulent siphonner les retraites. Ne jamais les croire, ne jamais leur confier un seul sou de nos retraites : ils vous prendront tout et ils vous voleront tout, le dilapideront dans les caves à « subprimes » et autres paradis fiscaux des Bahamas.

47. La France a 87 % de dette/PIB à cause de Sarkozy qui a vidé la « cagnotte publique » de Lionel Jospin, et remplit les « cagnottes privées » en faisant 24 points de dettes en plus en cinq ans (de 63 à 87/PIB). Mais la France avait 290 % de dette/PIB en 1945 et pourtant elle a mis en place la Sécu et les retraites à ce moment-là.
48. La France est 2,5 fois plus riche qu’en 1982 quand la retraite à 60 ans a enfin été mise en place.

49. Salaires et cotisations sociales sont trop bas depuis + de 20 ans, la France n’a jamais été aussi riche, elle peut payer les retraites à 60 ans.

50. Le COR l’a expliqué et démontré : avec 0,35 % seulement d’augmentation des cotisations sociales par an d’ici 2036, les retraites à 60 ans (35 annuités, 75 %, 10 ans, > au Smic, indexées sur salaires) sont garanties et payées.

Conclusion :
Convainquons, battons-nous, nous sommes la majorité non seulement de la gauche, du salariat, mais du pays tout entier. Qu’on n’ait pas convaincu Sarkozy ce n’est pas une surprise, hélas, vu le personnage et sa politique 100 % réactionnaire, mais ce n’est pas tolérable, il n’a pas écouté le peuple. Lui, il est pour la retratie à 70 ans et 45 h sans gain de salaire. Mais François Hollande est candidat et socialiste, lui, il peut et doit entendre davantage.



PS : La gauche socialiste toute entière combat pour le respect du droit à la retraite à 60 ans :
- En mai 2003 nous avions fait voter la retraite à 60 ans à taux plein,
- En juillet 2006 nous avions fait écarter « la retraite à la carte »,
- en janvier 2010 fait ré affirmer la retraite à 60 ans.
Depuis nous avons empêché que soient votées les 41,5 annuités, elles ne le sont toujours pas officiellement, certains dirigeants pratiquent par coups de force tellement il y a de résistances dans la base du parti ! Alors c’est « renvoyé à la négociation avec les syndicats » :

Donc s’il vous plait faites tous et toutes le boulot, argumentez, argumentez, argumentez comme en 2010, dans TOUS les syndicats aussi pour que la position finale soit correcte !

Vendredi 16 Décembre 2011
Gérard Filoche
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MessageSujet: « Sarkozy et la droite veulent démolir le droit des mineurs »   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeLun 16 Jan - 5:06

« Sarkozy et la droite veulent démolir le droit des mineurs »

Patricia Tourancheau
Libération.fr
jeu., 12 jan. 2012 08:57 CST


L'ancien ministre de l'Intérieur de François Miterrand, Pierre Joxe. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
Magistrat depuis sa jeunesse, Pierre Joxe, 77 ans, ministre de l'Intérieur sous François Mitterrand, ancien membre du Conseil constitutionnel, est devenu avocat des enfants en 2010. Il témoigne, dans Pas de quartier ?, un livre au vitriol, de la remise en cause de la justice des mineurs par les gouvernements se réclamant du gaullisme. Il dénonce les «attaques incessantes», depuis 2002, contre l'ordonnance «protectrice» que de Gaulle a signée en 1945. Il stigmatise aussi la «manipulation de l'opinion et des chiffres» sur la criminalité.

L'explosion de la délinquance juvénile, est-ce un fantasme, un leurre ou une réalité ?
Depuis des générations - je le rappelle dans mon livre - la délinquance juvénile est souvent minime, parfois grave, mais les crimes spectaculaires sont heureusement rarissimes. Parler d'une explosion de la délinquance des jeunes est inexact et relève d'une manipulation des statistiques officielles. La hausse des délits dits d'«outrage» ou de «rébellion» reflète malheureusement la «politique du chiffre» qu'on impose aux fonctionnaires de police. Quand de jeunes Noirs ou de jeunes Maghrébins sont contrôlés dans la rue pour la cinquième fois, ils peuvent en arriver à se rebeller. Juridiquement, ils ont tort, mais ils se sentent discriminés et parfois provoqués.

La manipulation de l'opinion publique sur la délinquance juvénile masque la croissance plus forte de celle des adultes, de la grande criminalité et aussi de la délinquance en col blanc, comme la fraude fiscale qui bénéficie de toutes les indulgences, on le sait...

Beaucoup dénoncent «l'impunité des jeunes délinquants». Or, plus de 90% de ces mineurs reçoivent une réponse pénale, on en est presque à la tolérance zéro. Comment expliquer ce décalage ?
C'est le résultat d'une intoxication. Une partie de la société française a peur de sa jeunesse comme elle a peur de son propre avenir... On agite le phénomène des «bandes», mais celui-ci est vieux comme la jeunesse. Bien avant les garçons de nos banlieues en sweat capuche adoptant de nos jours le look des jeunes Noirs américains, on a vu les «Apaches» en France au tournant du siècle, dont le Petit Journal disait, en 1907, qu'ils «se déplacent en bandes avec des accoutrements spécifiques qui leur permettent de se distinguer». On a vu les «blousons noirs», puis le développement des «bandes» dans les années 60 avec l'extension des grands ensembles. Le phénomène s'est accentué ces dernières années avec la misère sociale et la relégation de jeunes désœuvrés dans des quartiers inhospitaliers où il n'existe ni locaux ni services adaptés aux jeunes, qui se regroupent pour être ensemble, zoner et parfois faire des «conneries», comme ils disent. Mais ce sont souvent des infractions. Cela n'est pas nouveau. Lisez Platon ou François Villon : «Ni du tout fol, ni du tout sage...» Il y a des siècles que les jeunes font des bêtises !

Comment analysez-vous le «surarmement pénal», selon vos mots, visant à punir les mineurs ?
Depuis 2002, nous assistons à une frénésie législative, en particulier à l'égard des jeunes, au moins une loi chaque année, et, à présent, un programme de 30 000 places de prison ! Il s'agit d'une remise en cause par la droite néolibérale de l'ordonnance de 1945 signée par de Gaulle et qui reposait sur les idéaux optimistes issus de la Résistance. Trois facteurs se combinent et s'aggravent aujourd'hui. D'abord, une sale pratique politicienne déjà inaugurée par Chirac : le thème de l'insécurité, on l'a vu en 2002 et 2007, ça paie électoralement. Il y a ensuite une dimension plus profonde, celle que Pierre Rosanvallon appelle «l'évidement des politiques sociales» : la droite les vide de leur contenu, en prétendant les «réformer». Elle veut démolir le droit des mineurs comme elle a démoli le droit du travail et se prépare à démolir la Sécurité sociale. Il existe enfin une dimension psychologique, une pulsion individuelle de Sarkozy pour qui ces questions sont obsessionnelles. La violence de son propos sur le Kärcher pour nettoyer la Cité des 4 000 à la Courneuve témoigne de ce côté brutal et malsain. L'évocation du Kärcher contre des humains renvoie une image de mort. C'est une honte. L'ordonnance signée par de Gaulle proclamait : «Il est peu de problèmes aussi graves que ceux qui concernent la protection de l'enfance et, parmi eux, ceux qui ont trait au sort de l'enfance traduite en justice.» On pouvait en être fier
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MessageSujet: Comment Sarkozy nous vend la baisse des prestations sociales   Détricotages et retour en arrière des conditions de vie Icon_minitimeLun 27 Fév - 9:54

Comment Sarkozy nous vend la baisse des prestations sociales
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Jeudi 23 février, Nicolas Sarkozy a pris le train pour Lille, où il tenait meeting. Fini les déplacements en jet même pour quelques centaines de kilomètres. Il fallait soigner l'image d'authenticité retrouvée qu'il cherche à se donner depuis 9 jours. Devant les caméras, il est entré dans un wagon de seconde classe... pour se faufiler discrètement jusqu'aux rangs de première classe...

A Lille, certains ont cru que Sarkozy avait l'éloge du travail. En fait, il cherchait s'est livré à un réquisitoire violent mais indirect contre l'assurance sociale.

Pauvres annonces
Nicolas Sarkozy a raison de penser qu'une élection n'est jamais perdue ni gagnée d'avance. Il a confié, mercredi, qu'il se savait « face à un mur ». Et il a décidé d'y aller « crescendo ». Son problème est qu'il peine à trouver quelque chose de crédible à promettre. Après sa droitisation extrême depuis 15 jours, il a dû rassurer les quelques centristes de l'UMP ou du Nouveau Centre.

A Lille, il endossa son costume de candidat... de 2007. Le ton était là, l'attitude presque spontanée, quelques phrases pouvaient faire mouche. Certains arguments, en 2007, auraient pu faire mouche. Mais nous étions en 2012, et Sarkozy était le candidat sortant. L'ensemble sonna donc creux, terriblement creux.

Environ 10.000 militants UMP s'étaient rassemblés. « Il y avait beaucoup de monde, et ça, c'est un signe que Nicolas Sarkozy était attendu » commenta Nathalie Koscisuko-Morizet, sa porte parole. Effetcivement, beaucoup de ministres en exercice s'étaient rendus sur place (Xavier Bertrand, François Baroin, Nora Berra, Marie-Anne Montchamp). Ils écoutèrent, 45 minutes durant, Sarkozy défendre le Travail. Pour un président du chômage, la démarche était osée. Il revendiqua ses annonces de la veille sur la prime pour l'emploi ou le travail forcé des bénéficiaires du RSA. «En créant le RSA nous avons choisi l’incitation au travail contre l’assistance », mais c'était insuffisant: s'il est réélu, il imposera 7 heures de travail hebdomadaire aux bénéficiaires du RSA. Cela ne sert à rien sauf à instiller le doute: ces RSAistes seraient-ils des fainéants ?


Dérapage narcissique
A Lille, Nicolas Sarkozy développa en fait son axe principal de campagne: il est la France. Il l'a déjà sauvé ( « Que serait-il resté de l'Europe si nous ne nous étions pas battus pour sauver l'euro? »). Le candidat sortant, auto-proclamé candidat du Peuple, a conclu son intervention par son désormais habituel « Aidez-moi, aidez la France». Un slogan bien narcissique qui confirmait nos soupçons, il n'avait pas changé. L'homme se confond avec la France.
« Vous êtes le peuple de France. La France a besoin de vous. J'ai besoin de vous.»
Ses opposants, et François Hollande, seraient-ils donc l'incarnation de l'anti-France ? L'accusation résonnait en creux. « Eux ils parlent à des castes, moi je veux parler à des êtres humains ». Quelle caricature. Sarkozy veut que l'électeur oublie le bilan. « On va sans doute dire que je tiens des propos forts à l'égard de mon adversaire (...). Mes chers amis, toute critique n'est pas une attaque personnelle».

La fausse éloge du travail
« Je veux être le porte-parole de cette France qui veut vivre de son travail ».

Sous son quinquennat, le nombre de demandeurs d'emploi a cru de un million en 5 ans. L'an passé, le chômage s'est encore envolé dans toutes les catégories . Parmi les 5,2 millions de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi, on en comptait 2,8 millions sans aucune activité (catégorie A), en hausse de +130.000 sur un an et 1,40 million en activité partielle et contrainte. On sait aussi que la défiscalisation des heures supplémentaires a été un fiasco budgétaire et économique (effet d'aubaine pour les entreprises et frein à l'embauche).

Pourtant, à Lille, Sarkozy avait de grands mots pour faire l'éloge de « la France qui travaille ».
Je me sens proche de tous ces Français qui aiment leur travail, qui aiment leur métier, qui aiment leurs entreprises.


Un pays ne peut pas vivre sans agriculture, sans industrie, parce que lorsque la production s’en va tout le reste finit par partir aussi.


Il ne faut pas opposer le travail à la vie parce que le travail c’est le moyen d’être libre et c’est la condition de la solidarité.
Une charge contre la Sécu...
Se croyait-il en 2007 ? Pas tout à fait. Son éloge forcée du travail avait deux objectifs: agiter un nouvel épouvantail, « l'assistanat »; et faire accepter l'idée qu'il faut progressivement supprimer la Sécurité Sociale. Parler d'austérité n'est pas vendeur.

Pour masquer la potion, le candidat sortant préférait revendiquer la hausse du salaire net: après les charges patronales, voici qu'il veut aussi réduire les charges sociales. Mais qui va donc payer la Sécurité sociale ?

« Je veux réduire la différence entre le salaire brut et le salaire net en diminuant les charges que payent les salariés »

S'il baisse les charges sociales, il faudra bien augmenter les impôts (ce qui revient à fiscaliser l'assurance sociale, comme avec la TVA sociale - mais Sarkozy n'en parle pas) ou réduire les prestations sociales. Le candidat sortant a une jolie formule: « Je veux que le travail paye plus que l'assistanat ».

C'est la nouvelle thèse de la Droite décomplexée. « C'est une crise de la suprématie accordée à la spéculation et à la rente sur le travail, c'est une crise de la priorité accordée à l'assistanat sur le travail ». Comme Laurent Wauquiez il y a près d'un an, le Monarque devenu candidat laboure un argument si cher à la fameuse « Droite sociale »: contre les abus d'en haut, et les abus d'en bas.

Après avoir tenté de nous convaincre que « s'enrichir, c'était bien », le sarkozysme a du procéder à un léger aggiornamento: il s'agit désormais d'opposer les pauvres aux plus pauvres. Poser sur un pied d'égalité les abus des uns et des autres est d'une tartufferie incroyable. On sait que les plus fortunés sont les principaux bénéficiaires de milliards d'euros de défiscalisation depuis 2002, l'argument donne des frissons. Et depuis 2007, les réductions de prestations sociales (maladie, familiale, etc) ont été nombreuses.

Sans jamais oser le dire explicitement, Nicolas Sarkozy voulait faire comprendre à son auditoire que les « assistés » étaient la cause de nos malheurs du moment ou, à défaut, un obstacle au redressement national.

Il ne lui reste plus qu'à l'avouer.
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