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 Barbarinades pour survivre médiatiquement : ça vaut pas un clou !

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Barbarinades pour survivre médiatiquement : ça vaut pas un clou ! Empty
MessageSujet: Barbarinades pour survivre médiatiquement : ça vaut pas un clou !   Barbarinades pour survivre médiatiquement : ça vaut pas un clou ! Icon_minitimeDim 19 Déc - 16:07

Dire que les catholiques font du bien ce n’est pas contraire à la laïcité »
publié le 19.12.2010 02h01
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Débat sur la place des religions, polémiques sur l’islam, inflexion du pape sur le préservatif : à une semaine de Noël, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, défend le rôle des chrétiens dans la société


>> Quel message adressez-vous pour Noël aux croyants et aux non-croyants ?
Quand Celui auquel nous croyons est venu au monde, il est arrivé comme un pauvre. Beaucoup font comme s’ils ne voyaient pas les réfugiés et les sans-abri qui dorment dehors. Accordons-leur une place ! Donnons une place aux pauvres ! Le message essentiel de Noël est avant tout un message de paix. Si les hommes se décident à rendre gloire à Dieu, la paix viendra sur terre, mais s’ils restent obsédés par l’argent, le pouvoir ou leur gloriole, les conflits croîtront sans cesse, et nous ne serons jamais en paix…

>> Mais la religion déclenche parfois des conflits ! Un tribunal administratif d’Amiens a déclaré début décembre une crèche illégale parce qu’elle se trouvait sur la place publique…
Un arrêté contraire ne peut-il pas être rendu ailleurs ? C’est la prérogative des responsables d’estimer s’il y a des risques de troubles à l’ordre public. Ils en sont les juges, et nous leur obéissons, même si nous ne sommes pas d’accord.

>> Faut-il modifier la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat ?
Il faudrait déjà la connaître et je doute que ce soit le cas pour la majorité d’entre nous. Le mot de laïcité est étrange. Il est utilisé pour dire tout et son contraire. Un ministre de l’Intérieur a pu dire : « Je ne peux pas rentrer dans une église à cause de la laïcité » et le suivant faire l’inverse, toujours au nom de la laïcité.

>> Pour vous, qu’est-ce que la laïcité ?
La loi dit que l’Etat ne finance aucun culte et reconnaît à chacun le droit de vivre sa religion. Mais en 1906, Le Progrès écrivait en substance : « Maintenant que la loi est votée, d’ici à dix ans, nous en aurons fini avec les catholiques. » Veut-on que les catholiques soient respectés ou qu’ils meurent ? Cette ambiguïté demeure, par exemple, quand j’entends parler de la «?laïcisation » ou des progrès de la laïcité. S’agit-il d’un progrès dans le respect de la foi des croyants ?

>> Les guerres entre l’Eglise et l’Etat ne sont pas terminées ?
A certains endroits, cela se passe merveilleusement bien. A d’autres, il y a des guéguerres. Je reviens aux crèches de Noël. Quand j’étais évêque dans l’Allier, département pourtant de tradition anticléricale, de nombreuses communes m’invitaient à venir bénir la crèche municipale. Cela fait partie de l’histoire de notre pays. Est-ce choquant ? Non. J’ai bien aimé ce qu’a déclaré Jean-Louis Borloo : « La loi de 1905 est une loi de réconciliation. »

>> Est-on plus proche de cette réconciliation aujourd’hui ?
J’espère et en même temps je n’en suis pas sûr. Parfois, il y a de la méfiance ou même de l’acharnement, parfois il y a des collaborations et une réelle bienveillance. Le maire du 7 e arrondissement de Lyon m’a reçu un jour dans sa mairie pour une journée sur les prisons. Et il m’a donné la parole, car les chrétiens sont très engagés dans les prisons. Lui n’est pas croyant. Mais il m’a dit : « J’ai grandi dans une famille où l’on critiquait souvent l’Eglise, mais j’ai vu, en arrivant ici, qu’il ne resterait pas grand-chose si on enlevait Notre-Dame des Sans-Abri ou Habitat et Humanisme » créés par des catholiques. Il n’a pas envie de devenir chrétien, mais au moins, il est décidé à ne plus critiquer les chrétiens. C’est ce que j’appelle être respectueux. Il n’est pas contraire à la laïcité de dire : « Je connais des chrétiens qui font du bien ».

>> Dans son discours de paix pour le 1 er janvier, Benoît XVI dénonce les fanatismes religieux et antireligieux. Lequel des deux est le plus inquiétant ?
Les hommes n’ont pas de quoi être fiers de l’année 2010. En janvier, il y a eu cette fusillade tuant des Coptes en Egypte, et fin octobre, cet attentat meurtrier contre des chrétiens à Bagdad…

>> Il semble donc que ce soit les fanatismes religieux qui fassent en ce moment le plus de morts…
J’ai fait cette année un voyage au Rwanda. C’est une blessure incroyable. Au moins 800 000 personnes ont été massacrées pendant le génocide de 1994. Un Rwandais m’a livré là-bas cette réflexion : « S’il n’y avait pas 300 policiers dans vos stades de foot, êtes-vous sûrs que tout se passerait bien ? » Ce génocide n’était pas du fanatisme religieux, mais des conflits interethniques. Vraiment, la violence habite le cœur de l’homme. Mais quand elle se sert d’une pancarte religieuse, c’est un mensonge.

>> En France aussi, on parle beaucoup des musulmans, de l’islam. Marine Le Pen a déclenché une polémique en dénonçant les prières de rue. Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai pas à commenter des propos provocateurs. Il y a derrière cela des jeux électoraux qui ne me regardent pas. Les responsables musulmans de France sont soucieux de paix et ils s’inquiètent aussi de la montée de la violence chez certains d’entre eux. Azzedine Gaci, le président du conseil du culte musulman en Rhône-Alpes, déplore la violence de certaines prédications dans les mosquées. Il est inquiet pour l’avenir des jeunes musulmans de France, et c’est un point sur lequel les musulmans demandent de l’aide et auquel l’Etat doit faire attention.

>> Concernant les prières de rue, elles existent dans certaines villes, comme à Paris, faute de mosquées. C’est illégal de prier dans la rue !
C’est à l’autorité civile de juger s’il y a risque de trouble pour l’ordre public. Quand nous, catholiques, organisons des processions, c’est la préfecture qui choisit de nous donner ou non l’autorisation.

>> Comment voyez-vous l’année 2011 ?
Je dis aux catholiques : soyez des serviteurs, engagez-vous. Dans l’éducation, pour la jeunesse, en politique et ailleurs… Quand certains protestent : « Les banquiers, les politiques sont tous pourris », je réponds : « Eh bien ! allez-y, présentez-vous aux élections, lancez-vous dans les finances, et gardez votre droiture chrétienne. Ce sera un beau témoignage ! »
Recueilli par Nicolas Ballet


A lire : la dernière lettre pastorale du cardinal Barbarin, « L’Eglise est une servante » (Ed. Lethielleux)

Préservatif : « On devient hystérique »
Les derniers propos du pape sur le préservatif ont été très commentés, beaucoup parlant d’un feu vert donné à son usage. Ce débat vous intéresse-t-il ?

« Bien sûr qu’il m’intéresse, comme tout ce qui touche à l’humain. Mais tout cela est étonnant ! Tout d’un coup, on décerne une bonne note au pape, après l’avoir critiqué de manière presque hystérique en 2009. Mais attendez ! Croyez-vous que le pape change d’avis comme de chemise ? Il n’y a pas de différence de fond entre le contenu de son texte de l’an dernier, et ce qu’il a dit dans son livre cette année. Même si l’utilisation du préservatif se justifie dans certains cas, ce n’est pas lui qui va résoudre le problème du sida. Il faut d’abord montrer la beauté et l’importance de la fidélité dans l’amour. Et l’Eglise est très présente sur le terrain auprès des malades. Je vous rappelle que 30 % des centres qui s’occupent des sidéens en Afrique sont tenus par des catholiques. Quand j’étais à Madagascar, j’avais constaté la misère d’une famille qui avait laissé la fille de 15 ans se prostituer. Ses parents m’imploraient : «Faites quelque chose pour nous.» Nous avons demandé à une famille française d’envoyer un tout petit peu d’argent : 20 euros chaque mois. Et cela a suffi pour que cette jeune fille et toute une famille retrouvent leur dignité...»

Noël, entre fête et tensions
Samedi, c’est Noël. La fête de la Nativité (naissance du Christ, selon la tradition) intervient dans un contexte de crispations religieuses croissantes. Al-Qaïda ferait planer des menaces terroristes sur le 25 décembre en Europe, alors que les chrétiens d’Orient ont été visés par des attentats sanglants ces derniers mois. Comment sortir de cette spirale ? En célébrant, suggèrent certains, l’anniversaire d’une autre naissance : celle de la laïcité à la française, le 9 décembre 1905. Les 105 ans de loi de séparation des Eglises et de l’Etat donnent aussi l’occasion de s’interroger sur place des religions dans nos sociétés.
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