Avec l’utilisation de capteurs climatiques minuscules sur des organismes minuscules à carapace dure protozoaires déposés sur le plancher océanique au cours des millénaires, une équipe de recherche internationale a fait une découverte étonnante au large des côtes du Groenland.
Un courant qui coule vers le nord bien au-dessous de la surface de l'océan Atlantique par le détroit de Fram connaît ses eaux les plus chaudes depuis les 2 000 dernières années dans l'océan Arctique, contribuant indirectement à l'amincissement et au rétrécissement de la glace de mer près de l'Alaska et de l'Arctique.
Ce flux sans précédent, près de 3,6 degrés Fahrenheit plus chaud que quand Auguste gouverna Rome, est devenu un facteur clé de l'évolution depuis plusieurs décennies d’étés sans glace dans l'Arctique.
La chaleur se répand et se mélange lentement avec les eaux plus froides à la surface, selon une nouvelle étude publiée récemment dans la revue Science.
« Nous constatons que les températures au début du XXIème siècle de l'eau de l'Atlantique dans l'océan Arctique sont à un niveau sans précédent au cours des 2 000 dernières années et cela est probablement lié à l'amplification du réchauffement climatique de l'Arctique», a écrit le chercheur principal, Robert Spielhagen, un palae-oceanographe de l'Institut Leibniz des sciences de la mer à Kiel, en Allemagne, ainsi que huit co-auteurs du Colorado, d'Allemagne et de Norvège.
L'augmentation la plus impressionnante s'est produite au cours des 120 dernières années, selon les scientifiques, ce qui coïncide avec d'autres indicateurs du changement climatique déclenchés par l’intervention humaine.
Ce courant particulier est actuellement d'environ 2,5 degrés Fahrenheit au dessus de ce qu'il était pendant la période dite de réchauffement médiéval entre 900 et 1300, lorsque les Vikings avaient planté des cultures et des vignobles du sud de l'Angleterre au Groenland.
« Un tel réchauffement de l'eau de l'Atlantique dans le détroit de Fram est significativement différente de toutes les variations climatiques dans les 2 000 dernières années », a déclaré Spielhagen dans un article publié par l'Université du Colorado sur l'étude.
« Nous savons que l'Arctique est la région la plus sensible sur la Terre quand il s'agit de réchauffement, mais nous avons constaté que les températures actuelles de l’eau sont bien supérieures aux limites naturelles », a ajouté le co- auteur Thomas Marchitto, de l'Institut de l'Arctique et de la Recherche Alpine.
Mar 22 Fév - 17:49