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 Primates et culture

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MessageSujet: Primates et culture   Primates et culture Icon_minitimeVen 12 Sep - 7:52

Les chimpanzés ont bien un embryon de culture
Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
On savait déjà que nos cousins présentent des comportements qui varient d’un groupe à l’autre. Mais une étude originale apporte un argument convaincant que ces différences ne sont pas dues à des facteurs génétiques mais bien à une transmission par apprentissage d’une génération à la suivante. Bref, une culture.

En comparant des comportements précisément détaillés, notamment la fabrication d’outils, observés dans plusieurs groupes de chimpanzés, des chercheurs britanniques concluent que ces différences ne pouvaient pas avoir de base génétique. Le sujet est débattu depuis longtemps, plus précisément depuis les années 1950 quand la pionnière Jane Goodall a observé – et filmé -, à la surprise générale, que des chimpanzés sont capables de fabriquer des outils. En l’occurrence, il s’agissait de brindilles soigneusement effeuillées pour attraper les termites et les fourmis vivant à l’intérieur des grosses branches.

Depuis, les observations se sont accumulées. On a vu des chimpanzés utiliser des pierres pour casser les noix et même des lances pour embrocher des petits primates nocturnes cachés dans des arbres. La fabrication d’outils, jadis apanage supposé des humains, s’est élargie à d’autres espèces. Des gorilles utilisent des cannes pour tâter la profondeur d’un cours d’eau avant de s’y aventurer et des corbeaux savent tordre des fils de fer ou casser des brindilles pour en faire des crochets.

Ces comportements sont-ils génétiquement déterminés ou bien s’agit-il de découvertes d’individus propagées dans la population par imitation puis transmises par apprentissage à la génération suivante ? Dans ce dernier cas, la situation serait ni plus ni moins celle d’une culture. Chez le chimpanzé, des observations ont clairement montré que les femelles enseignent des gestes à leurs petits. Par ailleurs, toujours chez le chimpanzé, une série de résultats bien documentés ont repéré des outils et des méthodes d’utilisation variant d’un groupe à l’autre.

Comment saler ses patates sans salière

Les macaques de l’île de Koshima se sont rendus célèbres en 1952 quand une jeune femelle a été vue en train d’apprendre à nettoyer dans un cours d’eau puis dans l’eau de mer les patates douces obligeamment laissées par les humains à l’intention des singes. Dans les années qui ont suivi, elle a été imitée par sa mère d’abord, puis par les autres jeunes et leurs mères (mais pas par les vieux mâles qui ont continué à ingurgiter des patates pleines de sable et non salées). Le comportement a survécu à la mort des précurseurs. Mais la preuve d’une culture n’est pas clairement établie pour autant puisque l’on pourrait avoir affaire à des découvertes individuelles.

La controverse va toujours bon train. Pour les chimpanzés, l’hypothèse d’une source génétique est toujours en lice. Si le groupe X n’utilise pas les outils du groupe Y, c’est parce qu’ils sont génétiquement différents. Une équipe de chercheurs britanniques menée par Stephen Lycett a testé cette hypothèse génétique en utilisant la méthode d’analyse de la cladistique, qui sert aujourd’hui à déterminer les liens de parenté entre différents organismes, vivants ou fossiles par comparaison de leurs caractères (morphologiques, génétiques...). On établi ainsi ce que l’on appelle l’arbre phylogénétique ; en d’autres termes, on réalise une classification des êtres vivants. La méthode cladistique a déjà été utilisée avec succès par des archéologues et des anthropologues pour des questions liées à la culture humaine.

Classer les comportements comme des caractères

Ce faisant, les chercheurs britanniques ont considéré ces comportements liés à un groupe de la même manière que des caractères héritables. Leur analyse a porté sur des résultats de précédentes études détaillant 65 comportements différents dans sept groupes de chimpanzés (Pan troglodytes) d’Afrique de l’est et d’Afrique de l’ouest, appartenant à deux sous-espèces, P. t. verus et P. t. schweinfurthii. Sans entrer dans le détail de la méthode cladistique, on peut dire qu’elle considère comme apparentés toutes les espèces partageant un certain caractère qui n’est observé chez aucun autre. Pour classer un ensemble d’organismes (ici les groupes de chimpanzés), il en faut un servant de référence, arbitrairement choisi mais éloigné de ceux que l’on veut classer. Ici, ce rôle est joué par le bonobo, proche du chimpanzé mais appartenant à une espèce différente (Pan paniscus).

Résultat : la diversité des comportements devrait être plus grande dans un ensemble comprenant les deux sous-espèces que dans des groupes appartenant à une seule sous-espèce. Concrètement, l’arbre (phylogénétique) des filiations devrait être plus complexe dans le cas où on considère tous les groupes que dans celui où on ne prend en compte qu’une seule sous-espèce.

Or, ce n’est pas le cas… Pour les auteurs, la démonstration est faite que la variété des comportements ne peut pas être d’origine génétique. Il s’agit donc de comportements appris et transmis de générations en générations.
Ce résultat est peut-être la preuve définitive de phénomènes culturels chez les chimpanzés. Il vient en tout cas apporter un argument de plus, et de poids, en faveur de cette hypothèse, qui nous fera regarder nos cousins – en train de disparaître – avec un peu plus de compassion…

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/les-chimpanzes-ont-bien-un-embryon-de-culture_13322/



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MessageSujet: Les exploits de Santino, chimpanzé mâle dominant   Primates et culture Icon_minitimeVen 13 Mar - 9:11

On le sait, l’homme ne peut pas descendre du singe, pour la bonne raison… qu’il en est un. Avec le macaque, l’orang-outan, le gorille et le chimpanzé, l’homme partage un ancêtre commun. Le macaque fut le premier à s’en éloigner, il y a 25 millions d’années, suivi par l’orang-outan, puis par le gorille. Enfin, voici seulement 6 millions d’années se séparèrent les lignées menant à l’homme et au chimpanzé, qui est donc notre «frère». Pourtant, on l’a appris cette semaine, le macaque – arrière-cousin très éloigné – sait se brosser les dents, en les frottant avec une touffe de poils… Mieux, ce souci d’hygiène n’a rien d’inné, car le petit macaque l’apprend de sa maman, qui se livre à d’insistantes démonstrations pédagogiques - le papa, lui, semble avoir autre chose à faire. La découverte est publiée dans «PLoS one» par Nobuo Masataka (Université de Kyoto), qui commente: «L’enseignement de techniques de manipulation d’outils est d’habitude présenté comme spécifiquement humain». Il n’en est rien. Bravo les macaques!

Les chimpanzés font mieux – est-ce du fait de leur plus grande proximité avec l’homme? On l’a appris le 9 mars, Santino, le mâle dominant d’un zoo de Stockholm, «est capable, comme les humains, d’anticiper l’avenir de façon très complexe». En effet Santino a pour habitude de balancer des cailloux sur les visiteurs du parc animalier – toute riposte humaine à cette lapidation étant bien sûr prohibée. Or, selon Mathias Osvath, (Université de Lund), l’animal prépare ses munitions, accumulant les tas de cailloux au moins quatre heures avant l’ouverture. Encore plus fort: les jours de fermeture au public, sachant qu’il n’aura pas besoin de cailloux, il en profite pour faire la grasse matinée. Selon le chercheur, «ceci suggère un degré de conscience très élevé, y compris la capacité mentale de simuler des évènements futurs». Comme nous, les chimpanzés auraient «leur monde intérieur», avec dans leur tête des interrogations sur l’avenir.

Grâce à la science, les singes se révèlent donc de plus en plus époustouflants. Malgré une autre découverte publiée le 9 mars, qui accroît de beaucoup la distance génétique entre eux et nous. Jusqu’ici, on croyait dur comme fer à ce dogme, constamment ressassé: «99% des 3 milliards de paires de bases formant notre double hélice d'ADN sont identiques à celles du chimpanzé». Mais selon l’équipe de Tomas Marqués-Bonet (Université de Barcelone), on est plutôt loin du compte. Car «en tenant compte des duplications segmentaires» - la répétition particulière de gènes communs, dont le nombre de copies joue un rôle fondamental -, alors, «le taux des différences entre l’ADN des chimpanzés et celui des hommes atteint 10 à 15 %». Ainsi, les humains sont peut-être des singes, mais les singes ne sont pas des humains.

Source : http://tubeaessai.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/03/12/les-exploits-de-santino-chimpanze-male-dominant.html
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MessageSujet: Les grands singes rient comme les petits enfants   Primates et culture Icon_minitimeLun 8 Juin - 14:37

Les grands singes rient de la même manière que les petits enfants, a constaté une équipe internationale de chercheurs. En revanche, ils ne semblent pas capables de simuler l'hilarité comme le fait parfois l'homo sapiens adulte.
Les origines du rire peuvent être retracées jusqu'au dernier ancêtre commun de l'homme et des grands singes, il y a entre 10 et 16 millions d'années, écrivent les scientifiques dans la revue 'Current Biology'. "Cela nous a surpris que les chatouillements produisent des vocalises même chez les gorilles et les orang-outans", explique Elke Zimmermann, de la haute école vétérinaire de Hanovre en Allemagne.

Ces derniers sont en effet moins proches d'homo sapiens que nos plus proches parents les chimpanzés et les bonobos, qui eux réagissent avec un rire mélodieux typiquement humain.

"Notre rire s'est développé par étapes", indique une co-auteure de l'étude, Marina Davila Ross, de l'Université de Portsmouth (Grande-Bretagne).

Cette biologiste avait déjà démontré que chez l'orang-outan, les expressions émotionnelles du visage sont contagieuses et qu'un sourire est récompensé par un sourire.

Les scientifiques ont analysé 800 enregistrements vidéo portant sur 22 grands singes chatouillés aux mains, pieds, cou et aisselles. Ils les ont comparés avec des séquences identiques effectuées sur trois petits enfants.

Leur constat: l'arbre généalogique du rire correspond exactement aux degrés de parenté génétique de l'homme avec l'orang-outan, le gorille, le chimpanzé et le bonobo.

Par contre, l'étude n'a mis en évidence aucun élément indiquant que les singes utilisent le rire comme un instrument social aux fins de manipulation de leurs semblables, comme peut le faire l'homo sapiens adulte.

"A notre connaissance, le rire chez les grands singes est honnête, il leur manque vraisemblablement les prédispositions neurologiques pour le simuler", selon Marina Davila Ross. Il serait donc toujours une expression de joie, comme chez le petit enfant.

(M.S. avec Belga)



Source : http://www.rtbf.be/info/societe/sciences/les-grands-singes-rient-de-la-meme-maniere-que-les-petits-enfants-115109
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