Paroles de sagesse

16/10/2008 12:49


CITE DU VATICAN, 16 oct 2008 (AFP) - Message du pape à la FAO: la faim due à la course aux biens matériels

Le pape Benoît XVI a estimé jeudi que la persistance de la faim dans le monde est due à "la culture contemporaine qui privilégie seulement la course aux biens matériels", dans un message adressé à la FAO à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation.

Dans cette lettre au secrétaire général de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le pape souligne que "les moyens et les ressources dont le monde dispose aujourd'hui peuvent procurer une nourriture suffisante pour satisfaire les nécessités croissantes de tous".

Il met en cause "la course à la consommation", le "manque de volonté" politique, la "spéculation effrénée, "la corruption" de certains Etats.

"Ces motifs très divers trouvent une origine dans un faux sens des valeurs sur lesquelles devraient se baser les relations internationales, et en particulier dans cette attitude diffuse dans la culture contemporaine qui privilégie seulement la course aux biens matériels, oubliant la véritable nature de la personne humaine et ses aspirations les plus profondes", écrit-il.

Benoît XVI estime qu'"une campagne efficace contre la faim demande beaucoup plus qu'une simple étude scientifique pour faire face aux changements climatiques ou pour destiner en premier lieu la production agricole à l'usage alimentaire. Il est nécessaire, avant tout, de redécouvrir le sens de la personne humaine, dans sa dimension individuelle et communautaire".

La journée mondiale de l'alimentation est consacrée cette année au "défi du changement climatique et des bioénergies".

Benoît XVI: l'accueil des réfugiés est un "devoir"

Le pape Benoît XVI a déclaré que l'accueil des réfugiés, dont la situation est "difficile et parfois dramatique", était "un devoir", dimanche devant des milliers de pèlerins lors de la prière de l'angélus à San Giovanni Rotondo (sud de l'Italie).

"Prions aujourd'hui pour la situation difficile et parfois dramatique des réfugiés", a dit le pape, sous un ciel menaçant, avec des averses sporadiques, au lendemain de la journée mondiale des réfugiés instituée par les Nations unies.

"Nombreuses sont les personnes qui cherchent refuge dans d'autres pays, fuyant des situations de guerre, de persécution et des calamités naturelles, et leur accueil pose beaucoup de problèmes mais est cependant un devoir", a affirmé le pape dans cette ville des Pouilles où repose Padre Pio, un des saints les plus populaires d'Italie.

"Que Dieu veuille qu'avec les efforts de tous, on réussisse le plus possible à supprimer les causes d'un phénomène si triste", a conclu Benoît XVI.

Les propos du pape interviennent alors que l'Italie mène une politique controversée contre l'immigration clandestine, en particulier avec des refoulements vers la Libye depuis mai dernier.

Cette nouvelle politique, fruit d'un accord avec la Libye d'où partent la quasi-totalité des migrants pour rejoindre l'Italie, a été condamnée par les organisations de défense des droits de l'homme, le Haut commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR), l'Eglise catholique et le Vatican, au motif que des demandeurs d'asile pourraient se trouver parmi les migrants.

La Libye n'est pas signataire de la Convention de Genève sur les réfugiés et le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) n'a pas accès à tous les centres de rétention de ce pays.

G8: le pape dénonce des injustices et des inégalités sociales "intolérables"

Le pape Benoît XVI a dénoncé dimanche "des inégalités sociales et des injustices structurelles intolérables" en évoquant le récent sommet du G8 qui s'est tenu dans le centre de l'Italie, estimant indispensables des "solutions globales" pour résoudre les problèmes.

"Ces derniers jours, l'attention de l'opinion publique a été tournée vers le G8 qui s'est tenu à L'Aquila. Les sujets à l'ordre du jour (du sommet, ndlr) étaient parfois dramatiquement urgents", a dit le pape durant la prière de l'Angélus, devant des milliers de fidèles réunis place Saint-Pierre.

"Il existe dans le monde des inégalités sociales et des injustices structurelles intolérables qui exigent, outre les interventions immédiates obligées, une stratégie coordonnée pour chercher des solutions globales durables", a poursuivi le souverain pontife.

Il a rappelé que les chefs d'Etat ou de gouvernement du G8, le groupe des huit pays les plus industrialisés du monde qui se sont réunis du 8 au 10 juillet à L'Aquila, dans le centre de l'Italie, ont réitéré "la nécessité de parvenir à des accords communs afin d'assurer à l'humanité un avenir meilleur".

"L'Eglise ne dispose pas de solutions technique qu'elle pourrait présenter, mais experte en humanité, elle offre à tous l'enseignement des Saintes écritures sur la vérité de l'homme", a dit le pape.

"Les solutions aux problèmes actuels de l'humanité ne peuvent pas être seulement techniques, elles doivent prendre en compte toutes les exigences de la personne qui est dotée d'une âme et d'un corps", a ajouté Benoît XVI.

Il a évoqué dans ce contexte son encyclique sociale, rendue publique à la veille de l'ouverture du sommet du G8, et qui représente "une nouvelle contribution de l'Eglise destinée à l'humanité dans ses efforts pour un développement durable dans le plein respect de la dignité humaine et des exigences réelles de tous".

Saint-Denis . La Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers a célébré hier, dans la basilique des rois de France, l’anniversaire de l’occupation de l’édifice, en août 2002.

Sous la monumentale nef de la basilique des rois de France, les sans-papiers murmurent. N’osant pas déranger la tranquillité des lieux multiséculaires, les intervenants chuchotent dans la sono. Mais peu à peu les voix se font plus assurées, plus fortes. Il y a sept ans, des milliers de sans-papiers occupaient la cathédrale de Saint-Denis pour réclamer leur régularisation.

un tournant dans la lutte

Invités par le diocèse, ils commémoraient hier cet événement. « Je suis très heureux de vous accueillir dans notre cathédrale, annonce le vicaire général Daniel Pizivin, vous qu’on appelle sans-papiers au risque d’oublier que vous êtes des hommes et des femmes dans toute votre dignité. » Et de lire un message adressé par l’évêque, Mgr Pascal Delannoy : « Depuis août 2002, la cathédrale de Saint-Denis est devenue le symbole de la fraternité et de l’espérance, mais aussi des combats à mener jour après jour. (…) Je suis en communion de pensée et de prière avec chacun d’entre vous et tout particulièrement avec ceux qui vivent dans l’incertitude du lendemain ».

Sept ans après l’occupation, ceux qui l’ont vécue s’en souviennent comme d’un tournant dans la lutte des sans-papiers. « La coordination avait organisé l’occupation pour régler les dossiers d’une cinquantaine de sans-papiers algériens, se souvient Jean-Claude Cluzel, de la Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers. Mais les médias ont passé ça en boucle et des milliers de sans-papiers, qui croyaient au miracle, sont arrivés de partout en France. C’était ahurissant ! Il y avait des files d’attente jusqu’à la porte de Paris. » La Coordination 93 évalue à 5 000 le nombre de sans-papiers qui passent alors par la basilique Saint-Denis ; quelques centaines obtiendront leur régularisation. C’est le cas de Mohamed Mayouf, algérien de trente-neuf ans, qui a dormi vingt nuits sur le parvis de la cathédrale. Aujourd’hui fleuriste dionysien, il se souvient surtout des manifestations quotidiennes des royalistes, outrés que des sans-papiers s’approchent de la nécropole des rois de France…

Le mouvement peine à trouver une unité

« La grande victoire de 2002 a été de sortir les sans-papiers de l’invisibilité, analyse Agnès Cluzel. Les gens ne pouvaient plus faire semblant qu’ils n’existaient pas. » Le père Bernard Berger, à l’époque curé de la basilique, évoque lui aussi une « mise en orbite du mouvement ». « L’homme est universel, accueillir l’autre est indispensable, ajoute le prêtre aujourd’hui à la retraite. J’ai un rêve : arriver à ce qu’on ne parle plus de nation, mais d’universalité. » Sept ans après cette occupation historique, la lutte des sans-papiers est plus que jamais d’actualité. « Leur situation s’est aggravée, regrette Jean-Claude Cluzel. Les lois sont de plus en plus sévères et permettent uniquement la régularisation par le travail, avec une carte salarié très précaire. » Pourtant, alors que les temps sont plus durs que jamais, le mouvement des sans-papiers peine à trouver une unité. Ainsi, samedi prochain, pour la commémoration de l’occupation de l’église Saint-Bernard, deux manifestations parallèles sont d’ores et déjà prévues.

"Vendez le Vatican pour nourrir le monde"

ROME (AP) -- "Vendez le Vatican pour nourrir le monde". La solution proposée par l'humoriste américaine Sarah Silverman au pape, à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée vendredi, n'a pas fait rire les organisations catholiques aux Etats-Unis.

Dans son message, Sarah Silverman s'adresse à Benoît XVI: "quittez votre maison qui est une ville" et "vous serez le plus grand héros de l'histoire!", lui lance-t-elle.

Le porte-parole du Vatican s'est refusé à tout commentaire mais la Ligue catholique, qui représente les organisations catholiques américaines de défense des droits civiques, a vivement critiqué l'humoriste. "L'église catholique dirige plus d'hôpitaux et nourrit plus de pauvres que n'importe quelle institution privée dans le monde", fait-elle savoir dans un communiqué jeudi.

Le père James Martin, responsable de la culture pour le magazine jésuite "America", rappelle toutefois dans un article sur le Web que Jésus lui-même a demandé à ses fidèles de donner leurs biens aux pauvres.

"Bien sûr, le pape Benoît XVI ne pourrait vendre aucun des trésors du Vatican, pas plus que votre archevêque local ne pourrait vendre la cathédrale, qui appartient à l'Eglise", poursuit-il, mais "peut-être que Mme Silverman, à sa manière postmoderne et le sourire en coin, a mis le doigt sur quelque chose. Comme Jésus. Vendre le Vatican? Bon, peut-être pas tout, mais peut-être une statue ou deux?"

En 2004, le Vatican estimait la valeur du Saint-Siège à 700 millions d'euros, basilique Saint-Pierre et chapelle Sixtine non comprises car inestimables, ou plutôt estimées à 1 euro symbolique chacune. Le Vatican a par ailleurs annoncé en 2008 sa deuxième année dans le rouge, avec un déficit de 900.000 euros.

Le pape Jean Paul II avait décidé en 1981 que le Vatican publierait désormais ses comptes, pour tordre le cou aux idées reçues sur sa richesse.

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Hauts-de-Seine : le contrepied de l’évêque de Nanterre, Mgr Gérard Daucourt
Francis Serra

Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, a promulgué récemment les nouvelles grandes orientations pour la mission des catholiques dans l’Église des Hauts-de-Seine.

Ces nouvelles orientations pour le diocèse des Hauts de Seine viennent d’être publiées dans un livret. Le titre « Préparez le chemin du Seigneur » (Isaïe, 40) et le sous-titre « Orientations pour la mission des catholiques dans le diocèse de Nanterre » sonnent comme une invitation à relever ses manches pour construire ensemble l’Eglise en banlieue parisienne.

Cinq grandes directions y sont développées : placer l’option préférentielle pour les pauvres et la lutte pour la justice au cœur de la vie et de la mission des paroisses, mouvements et services, promouvoir des petites communautés fraternelles de foi, développer la catéchèse communautaire et intergénérationnelle, instaurer des équipes d’animation pastorale dans chaque communauté paroissiale, renouveler l’organisation du service matériel et économique des paroisses.

Il n’y a pas que des riches dans le 9-2 !

L’ensemble respire bon l’esprit du Concile. Ce qui est plutôt réconfortant dans le contexte actuel. On note l’insistance sur la dimension sociale. Mgr Gérard Daucourt en est conscient et assume ce choix : « l’orientation qui va le plus remuer, voire déranger, est la première. C’est celle relative à l’option préférentielle pour les pauvres. Il s’agit non seulement de vivre en baptisé au sein de la communauté chrétienne mais d’être chrétien dans la cité ». Pour mémoire, il s’agit du département le plus riche de France. Dominé par Nicolas Sarkozy et ses amis.

Sans condamner personne, Mgr Daucourt juge indispensable de réveiller et d’encourager les solidarités, et de donner enfin la parole aux personnes en situation de précarité et d’exclusion. Même dans les Hauts-de-Seine, la misère existe. Quinze zones des Hauts-de-Seine présentent des situations de grandes pauvretés. L’évêque de Nanterre pointe les communes qui ne respectent pas la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain). Il évoque le nombre de personnes immigrées. Ce qui, lorsqu’on connaît la détermination du mnistre Eric Besson, signifie faire preuve de courage. Et du sens de l’engagement.

Sans doute, assez romain pour les questions internes de l’Eglise - il a d’ailleurs travaillé quelques années à la Curie même si c’était au dicastère en charge de l’oecuménisme - malmené par les intégristes nombreux dans son diocèse, et dont il fut longtemps une bête noire, Mgr Gérard Daucourt entend réhabiliter, un peu contre vents et marées, la dimension humaniste et sociale du mystère chrétien. Il aura bien du fil à retortre. La jeune génération de son clergé ne semble pas lui emboîter le pas. Avec l’appui au moins implicite de l’auxiliaire du diocèse, Mgr Nicolas Brouwet. Devenu dit-on la coqueluche du monastère traditionaliste du Barroux.

Le pape: la musique de Chopin "rend plus proche de Dieu"

Le pape Benoît XVI a salué la mémoire de Frédéric Chopin, dont on célébre le bicentenaire de la naissance, en estimant que sa musique rendait "plus proche de Dieu", mercredi lors de son audience générale au Vatican.

Benoît XVI, qui présente lors de ses audiences hebdomadaires "ceux qui ont formé l'esprit de l'Europe chrétienne", a évoqué le compositeur polonais en s'exprimant en polonais et s'adressant à des pèlerins de ce pays.

"On a célébré ces jours-ci le bicentenaire de sa naissance et l'année Chopin est en cours", a dit le pape, qui joue lui-même du piano.

"La musique de ce très célèbre compositeur polonais, qui a apporté une importante contribution à la culture de l'Europe et du monde, rend plus proche de Dieu ceux qui l'écoutent et aide à découvrir la profondeur de l'esprit humain", a ajouté Benoît XVI.

De nombreuses manifestations accompagnent le bicentenaire de la naissance de Chopin en 1810 et le monde musical a placé 2010 sous le signe de Chopin.

Après avoir passé les 20 premières années de sa vie en Pologne, Frédéric Chopin, né d'une mère polonaise et d'un père français, a quitté son pays natal en novembre 1830, juste avant une insurrection contre la Russie, pour gagner Vienne puis Paris, où il est mort à 39 ans, le 17 octobre 1849.