Agora de l'Ermitage
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Agora de l'Ermitage

Libres propos d'un ermite sur les faits de société
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

 

 Une parole qui ne vaut plus rien

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Une parole qui ne vaut plus rien   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeMar 8 Juil - 15:37

La romancière Fred Vargas estime que la décision de Nicolas Sarkozy d'extrader Marina Petrella est "totalement paradoxale et contradictoire". Elle met "en danger de mort rapide" l'ancienne membre des brigades rouges.


Marina Petrella (SIPA)
Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé, mardi 8 juillet, que la France allait extrader l'ancienne membre des Brigades rouges Marina Petrella. Mais il a demandé également au président du Conseil italien Silvio Berlusconi de solliciter sa grâce auprès du président italien. La romancière Fred Vargas estime que l'annonce de Nicolas Sarkozy est "paradoxale et hypocrite".

"Danger de mort"

"C'est une demande totalement paradoxale et contradictoire, puisque Marina Petrella comme Cesare Battisti sont tous les deux en danger de mort rapide. Aucun d'eux ne survivra à leur retour en Italie", a déclaré Fred Vargas à l'AFP. "C'est d'une hypocrisie assez invraisemblable, à moins qu'il (Nicolas Sarkozy) ait eu une assurance, de demander que ce soit Berlusconi qui donne cette grâce pour raisons humanitaires", a ajouté la romancière, très active dans le mouvement de soutien à Cesare Battisti. "A ce moment-là, la grâce devrait s'appliquer à Battisti pour raisons humanitaires aussi. Je vois mal Berlusconi faire ça", a-t-elle ajouté en soulignant "l'acharnement politique de l'Italie sur ses anciens militants d'extrême gauche". "C'est à la France de ne pas se comporter de manière criminelle, de réaffirmer sa parole d'Etat puisqu'elle fait exactement la même chose pour les Farc", a-t-elle ajouté en référence à la perspective d'accueil par la France d'anciens guérilleros colombiens des Farc. "Je n'ai rien contre cet asile pour les Farc, mais à ce moment-là, qu'on soit cohérent : qu'on réaffirme la doctrine Mitterrand", a déclaré Fred Vargas. "Si elle (Marina Petrella) est extradée et qu'elle n'est pas graciée, on aura une morte sur les bras, et puis le suivant ensuite. C'est très triste", a conclu la romancière.

Pour une grâce

"La France, conformément aux accords européens que nous avons signés (...) et conformément aux décisions de justice françaises (...) extradera Madame Petrella", a indiqué Nicolas Sarkozy, lors d'un point de presse en marge du sommet des pays du G8 à Toyako, au Japon.
"Mais j'ai demandé au président du Conseil italien dans ce cas de solliciter du président italien sa grâce, compte tenu de l'ancienneté de la condamnation et compte tenu de la situation psychologique et de santé de Madame Petrella. Le président du Conseil m'a fait valoir qu'il partageait mon analyse et qu'il interviendrait auprès du président pour obtenir la grâce", a ajouté le président français.

Une "pirouette"

L'avocate de Marie Petrella, Irene Terrel, s'est dite "horrifiée" par les propos de Nicolas Sarkozy. "C'est une pirouette de plus pour ne pas passer pour un bourreau alors que ma cliente est en train de mourir. Je suis horrifiée", a déclaré à l'AFP l'avocate. Elle a également rappelé l'état de santé "extrêmement dégradé" de sa cliente.

"Petits arrangements"

Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) dénonce "des petits arrangements entre amis dont on ne sait ni les tenants ni les aboutissants alors que la vie d'une femme est en jeu". "La France a donné sa parole à d'anciens activistes qui renonceraient à la lutte armée de les accueillir" rappelle le syndicat. Au contraire, l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) apporte "son entier soutien" à la justice italienne. L'USM "condamne fermement le procédé consistant, dans une perspective purement idéologique, à discréditer une décision de justice italienne rendue dans le strict respect des règles fondamentales de procédure pénale".

Condamnée à la perpétuité

Le gouvernement français avait signé lundi 9 juin le décret d'extradition de Marina Petrella. Elle avait été condamnée en Italie en 1992 en son absence à la réclusion criminelle à perpétuité, notamment pour le meurtre d'un commissaire de police en 1981. Arrêtée en août 2007 en France, elle est actuellement en chambre d'isolement à l'hôpital psychiatrique Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne), près de Paris. (Avec AFP)
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Que vaut la parole de Scarpia ?   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeMer 9 Juil - 16:15

C'était le 30 juin sur France 3.



Interrogé sur son éventuelle venue à la cérémonie d'ouverture des JO à Pékin, Nicolas Sarkozy avait répondu ceci:



"Si[le dialogue sino-tibétain] devait progresser encore et que le dalaï lama et le président chinois reconnaissaient des progrès, l'obstacle à ma participation serait levé".



Or, cinq jours plus tard, Lodi Gyari, l'un des représentants du dalaï-lama, déclarait au sortir d'une rencontre informelle avec des dirigeants chinois qu'il était "déçu".



"[Nous avons] de plus en plus l'impression que toute la tactique du gouvernement chinois consiste à gagner du temps à nos dépens", a-t-il dit.



Et il a ajouté: "A cause de leur obsession de la légitimité, le camp chinois a même refusé notre proposition de diffuser un communiqué commun visant à engager les deux parties dans un processus de dialogue".



Autrement dit, aucun progrès n'est à signaler.



Pourtant l'Elysée a annoncé ce matin que finalement Nicolas Sarkozy participerait à la cérémonie d'ouverture des JO.



Si bien que l'on a rarement vu un chef d'Etat - de surcroît membre permanent du Conseil de Sécurité - renier aussi rapidement, aussi visiblement, sa parole.



Au delà du débat sur la real politik vis à vis de Pékin, au-delà de la polémique sur les propos sidérants de l'ambassadeur chinois à Paris, je trouve ce reniement extrêmement inquiétant.



Car désormais qui va croire le Président de la République française?
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Un chapelet de mensonges   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeDim 13 Juil - 6:20

C’était il y a un an, un siècle. C’était le 6 mai 2007 dans la bouche d’un certain Nicolas Sarkozy: «Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu’ils peuvent compter sur elle.» Ensuite ? Ensuite le président français a dévoilé sa politique internationale, faite de petites phrases, de légers pas de côtés et de grandes leçons. Et qui n’est rien d’autre que de la Realpolitik à l’ancienne. Retour en arrière.

C’était le 27 juillet 2007 et le vieil ami de Paris, le président gabonais Omar Bongo recevait Sarkozy, chez lui à Libreville. Et quand le secrétaire d’Etat à la coopération de l'époque Jean-Marie Bockel assure souhaiter signer «l’acte de décès de la Françafrique», il est opportunément remplacé à ce poste par Alain Joyandet. Qui décide, pour sa première visite, d’aller… au Gabon rencontrer Bongo. Et la boucle est bouclée.

C’était le 3 décembre 2007 et le service de presse de l’Elysée l’a joué discrète. Si le Kremlin n’avait pas cafté, peut-être même aurait-on pu croire que Sarkozy était peiné par les résultats des élections législatives russes, pas tout à fait aux normes démocratiques. Mais non: «Le président français a chaleureusement félicité Vladimir Poutine pour sa victoire aux élections.»

Le 12 décembre 2007 c'est Khadafi !!!




C’était le 28 avril 2008 en Tunisie, un pays où «l’espace des libertés progresse». Et ce n’est pas la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme qui contredira Sarkozy sur ce point, puisqu’elle n’a, somme toute, pas eu l’autorisation de parler pendant toute la durée du voyage au pays de Ben Ali.

C’était le 3 juin 2008 et lors d’une conférence de presse à Rome, Sarkozy annonce que le président syrien Bachar al-Assad viendra «vraisemblablement» à Paris le 13 juillet pour le sommet de la future Union pour la Méditerranée. Une information révélée quelques jours plus tôt par Libération. Jacques Chirac, qui n’avait pas assisté aux cérémonies du 14 juillet l’an passé, fait savoir qu’il en sera de même cette année. Manifestement, il goûte peu le carton d’invitation envoyé à celui qui est soupçonné d’être lié, de près ou de loin, à l’assassinat de Rafic Hariri, l’ancien Premier ministre libanais. Et il n’est pas le seul.

C’était le 9 juillet 2008 et comme pour Assad, Sarkozy refait, quelques jours plus tard, le coup du ballon d’essai. Il envoie au feu un conseiller qui laisse entendre que, peut-être qu'il ira. Puis, dans un discret communiqué, «le président de la République a confirmé au président chinois son intention de se rendre à Pékin le 8 août pour prendre part à la cérémonie d’ouverture des 29èmes olympiades». Hu Jintao applaudit mais pas Daniel Cohn-Bendit, légèrement furax.


Last but not least, c’est l’Egyptien Moubarak, au pouvoir depuis 26 ans, qui coprésidera le sommet lançant l’Union pour la Méditerranée, dimanche. Une petite déception toutefois, Mouammar Kadhafi ne sera cette fois, pas de la partie, ayant décliné l’invitation avec ces mots légers: «Nous ne sommes ni des affamés ni des chiens pour qu’ils nous jettent des os.» Et Sarkozy qui pensait que son séjour sous les ors de la République l’avait ravi…

Les repus continueront-ils à avaler des couleuvresd en se couchant ? Question Question Question
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: L'image vaut mieux qu'un long discours   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeSam 19 Juil - 8:14

Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: La coalition des lâches   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeLun 4 Aoû - 12:20

PARIS (Reuters) - En ménageant la Chine, Nicolas Sarkozy participe à une "coalition de lâches" qui compte dans ses rangs le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge, déclare le secrétaire général de Reporters sans frontières.

(Publicité)
A quatre jours de l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, Robert Ménard a accusé le président français d'avoir fait passer les questions économiques avant les droits de l'homme.

Quant au président du CIO, il n'aurait selon lui pas tenu son engagement de peser sur la Chine dans ce domaine.

"Jacques Rogge est un Ponce Pilate, un lâche et un salopard dans cette histoire", a déclaré Robert Ménard sur France 2.

"Vous l'avez entendu Jacques Rogge depuis sept ans ? Il n'a pas levé le petit doigt."

"On lui a donné des listes de gens, vous croyez qu'il les a présentées ? Vous croyez qu'il a plaidé leur cause ? Vous croyez qu'il s'est mobilisé ?", a poursuivi le responsable de RSF.

"Comme les hommes politiques, à l'image de Nicolas Sarkozy, ont tellement peur des autorités chinoises, ont tellement peur de perdre une part de marché, ont tellement peur de les fâcher, vous avez une coalition de lâches qui donne la situation aujourd'hui", a ajouté Robert Ménard.

Au journaliste qui expliquait que le chef de l'Etat français jugeait qu'"on ne pas faire avancer les droits de l'homme en humiliant un peuple et ses dirigeants", Robert Ménard a répondu : "Je lui dis qu'il se fout du monde, est-ce que quelqu'un parle du peuple chinois ? On parle des dirigeants chinois."

"M. le président, vous vous rappelez ce que vous avez écrit sur la Chine ? Il a écrit un livre dans lequel il parle de la Chine et il dit 'il faudra avoir une attitude différente, les droits de l'homme ne sont pas un détail'", a ajouté Robert Ménard.
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Scarpia otage des chinois   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeVen 8 Aoû - 16:41

Sarkozy otage des chinois
Pékin a donc sonné la fin de la récré sarkozyste. Face à l'irritation des dirigeants chinois, le président-fanfaron qui n'entendait pas se laisser dicter son agenda par la Chine a adopté des positions beaucoup plus accommodantes. La brouille n'en sera pas moins durable...



«Ce n'est pas à la Chine de fixer mon agenda et mes rendez-vous !». C'est avec ces mots d'une rare violence que Nicolas Sarkozy avait cru moucher le nouvel ambassadeur de Chine en France, qui brandissait la menace de conséquences graves sur les relations bilatérales si le président français venait à rencontrer le Dalaï Lama. Un mois jour pour jour après ces déclarations, face aux menaces chinoises de rétorsion économique, et suite à des entretiens extrêmement tendus entre officiels chinois et français de haut rang, à la limite de la crise diplomatique, Sarkozy a donc tourné casaque. C'est bien la Chine qui lui dictera ses rendez-vous. Un véritable camouflet diplomatique.

Toujours des mots
Durant toute sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait mis en avant son attachement à la question des droits de l'homme, se présentant comme faisant partie de ces être qui ne courbent pas l'échine devant les seules promesses de contrats... Après la répression des émeutes antichinoises au Tibet en mars, Sarkozy avait prévenu qu'il n'assisterait à la cérémonie d'ouverture que si la Chine renouait le dialogue avec les représentants du dirigeant en exil.




Droits de l'Homme : Ce qu'il dit, ce qu'il fait
par gerardonesta
Pékin sonne la fin de la récré Sarkozyste
Pour Pékin, très irrité par les provocations du président français, la comédie a donc assez duré. Comme pour calmer le jeu, le président de la République fait même grossièrement du zèle, accordant une interview à l'agence officielle Chine Nouvelle, dans laquelle il tient des propos que n'auraient pas reniés les officiels chinois: rien que du prémâché, des généralités sur la ferveur, l'enthousiasme et l'investissement du peuple chinois ou encore sur la magnifique puissance chinoise. Nicolas Sarkozy a même poussé le bouchon jusqu'à souhaiter bonne chance à tous les athlètes chinois: « Je suis sûr que leurs performances seront à la hauteur de l'immense mobilisation qu'a montrée le peuple chinois pour l'organisation de ces Jeux ».

La France perdante sur tous les tableaux
A ce jour, la gestion diplomatique des relations franco-chinoises se révèle donc désastreuse. La France perdante sur tous tableaux: crédibilité, échanges commerciaux, diplomatie. Sans compter que l'on ne pourra mesurer la véritable étendue des dégâts qu'après les Jeux, selon qu'ils se dérouleront ou non sans débordements populaires, manifestations d'athlètes, répressions, encadrement des journalistes, limitations des accès à l'internet etc.
Si l'UMP assure aujourd'hui, sans apporter plus de précisions, que Nicolas Sarkozy recevra le Dalaï Lama avant la fin de l'année, c'est son épouse, la sans grade Carla Bruni, qui assistera à une cérémonie religieuse en présence du chef spirituel tibétain lors de sa prochaine visite en France. Peut-être en profitera-t-elle pour lui offrir son disque, le bien nommé «Comme si de rien n'était»...

( in Marianne)
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: On ne sait plus très bien...   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeSam 23 Aoû - 18:17

...si la France reçoit ou pas le Dalaï lama...
Le président avait dit oui...puis finalement non...
Le ministre des affaires étrangères non...puis oui...puis non...et enfin oui ...
Carla la poupée barbie oui...mais elle ne représente qu'elle même ...n'en déplaise aux médias nous ne sommes pas encore en principauté-people flower

enfin bref...c'est la grande soupe lol! ...tout comme le dalaï lama qui ne sait plus ce qu'il dit ou pas...
ni en quoi consistre le boudhisme...
peu importe ce qui importe c'est le bling bling !...et que la CIA soit satisfaite...en bon toutou de l'oncle sam et de l'impérialisme et de l'obscurantisme qu'il demeure ! lol! coaaa !

Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Disculper le capitalisme et l’économie de marché pour justifier l’accélération des réformes   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeDim 28 Sep - 15:40

Disculper le capitalisme et l’économie de marché pour justifier l’accélération des réformes libérales, tel était le sens du discours prononcé jeudi soir, à Toulon, par le chef de l’État. Retour sur une mystification.

1 - « L’État est de retour »

Certains commentateurs n’ont pas hésité à saluer, au lendemain de son meeting à Toulon, le « volontarisme » de Nicolas Sarkozy face à l’ébranlement du système financier et économique mondial. Le discours du chef de l’État fut pourtant tout entier guidé par l’objectif libéral d’un État minimal qui fonde sa politique.

Son plaidoyer initial en faveur de « régulations » et d’un « nouveau rapport » entre le politique et l’économie fut aussitôt contredit par l’énumération de mesures pour un État allégé : poursuite de la révision générale des politiques publiques (RGPP), annonce de l’ouverture, dès janvier, du « grand chantier de la réforme de nos administrations locales », démantèlement des administrations et des services publics sous couvert de « réorganisation ». Tout cela signifie, estime le syndicat FO, « moins de présence de l’État (…) et le détricotage de la République ». Commentant le propos du chef de l’État selon lequel « l’idée de la toute-puissance du marché (…) était une folie », l’eurodéputé socialiste Benoît Hamon fait mine de s’interroger : « Qui sont donc ces fous qui organisent dans tous les domaines les reculs de l’État ? »

2 - « Pas de plan de rigueur »

« Dans la situation où se trouve l’économie, je ne conduirai pas une politique d’austérité qui aggraverait la récession », a lancé sans ciller Nicolas Sarkozy. Avant de citer, avec le même aplomb, à la veille de la présentation du budget 2009 en Conseil des ministres, tous les ingrédients du parfait plan de rigueur. Cible première des « économies » que le chef de l’État compte réaliser pour combler un déficit de 49 milliards d’euros : les politiques publiques et les budgets sociaux. En revanche, pas question, a-t-il prévenu, de toucher aux 32 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales consenties aux entreprises en 2008, ni aux 15 milliards que coûte annuellement le « paquet fiscal ». « L’année prochaine, c’est un total sans précédent de 30 600 emplois qui seront supprimés dans la fonction publique », s’est félicité le chef de l’État, avant de promettre une « réforme de l’hôpital » qui permettra de « supprimer les dépenses inutiles » et une mise au pas des fonctionnaires, sommés de réaliser des « gains de productivité ». Le contempteur des « dogmes » s’est montré très discipliné sur celui de réduction des dépenses publiques, dogme figé par le Pacte européen de stabilité. Enfin, la réforme de la taxe professionnelle, qui mettra au régime sec des collectivités territoriales déjà étranglées financièrement, « ne sera pas différée ». « Le président tire aujourd’hui prétexte de la crise économique pour justifier l’accélération d’une politique d’austérité », a commenté Michel Sapin, secrétaire national du PS à l’économie.

3 - « La politique monétaire sous contrôle »

Nicolas Sarkozy s’est glissé sans complexe, jeudi soir, dans le costume de gouverneur de la Banque centrale européenne. Pour se poser en pilote d’une politique monétaire dont il défendit pourtant, lors du référendum sur le traité de Maastricht, le transfert à Francfort. « Il faudra imposer aux banques de financer le développement économique plutôt que la spéculation », a-t-il affirmé, sans préciser les instruments d’une telle réorientation. « Quoi qu’il arrive, l’État garantira la sécurité et la continuité du système bancaire français », a assuré le président en envisageant d’éventuels apports de l’État en capital. « Si les difficultés devaient entraîner une restriction du crédit qui priverait les Français et les entreprises (…) des moyens de financer leurs investissements ou d’assurer leur trésorerie, l’État interviendrait pour que ces financements puissent être assurés », a-t-il assuré. Autant de promesses en contradiction totale avec le carcan d’une politique monétaire de l’UE dédiée à la seule « stabilité des prix », et avec une réglementation européenne de la concurrence qu’il a toujours défendue.

4 - « Le dogme européen de la concurrence visé »

« L’Europe doit engager une réflexion collective sur sa doctrine de la concurrence, sur les instruments de sa politique économique, sur les objectifs assignés à la politique monétaire », a plaidé le président. Le même, pourtant, a apposé sa signature au bas du traité de Lisbonne qui recycle le projet de constitution européenne et sa pierre angulaire, le principe de « concurrence libre et non faussée ». Un texte qui consacre, au nom de ce principe, les politiques européennes de déréglementation, de dérégulatation et de démantèlement des services publics. Ce texte, dont Nicolas Sarkozy revendique la paternité, consacre également la toute-puissance et l’indépendance de la BCE, ainsi que sa mission : la conduite d’une politique monétaire qui inflige aux Européens, au nom de la lutte contre l’inflation, un blocage des salaires préjudiciable à la croissance de la zone euro. Enfin, ce texte, qui interdit toute restriction aux mouvements de capitaux, condamne par avance les promesses de Nicolas Sarkozy sur un éventuel contrôle des « paradis fiscaux ».

5 - « Le pouvoir d’achat sera protégé »

Contre l’évidence, Nicolas Sarkozy continue de s’afficher en « président du pouvoir d’achat ». « Je n’accepterai pas les hausses des impôts et des taxes qui réduiraient le pouvoir d’achat des Français. Mon objectif est de rendre du pouvoir d’achat aux Français, non de leur en prendre », a-t-il déclaré. Avant de justifier la création d’une taxe dont les plus riches sont exonérés grâce au bouclier fiscal pour financer le RSA, ou encore l’instauration de « taxes vertes » pesant davantage sur les citoyens que sur les industriels. « Dans un monde de la rareté, il va falloir payer plus cher le pétrole, le gaz, les matières premières », a-t-il prévenu. Manière de disculper au passage les compagnies pétrolières aux bénéfices colossaux et les spéculateurs qui ont fait flamber le prix des matières premières agricoles. « Les salariés apprécieront : pour les spéculateurs, un discours sur l’éthique en défense du capitalisme ; pour les salariés, les sueurs et les larmes », a réagi FO.

6 - « Pour gagner plus, travailler plus »

Le renouvellement des promesses de campagne sur l’encadrement des parachutes dorés masque mal l’austérité salariale voulue par Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État, qui compte encourager l’intéressement et généraliser les stock-options, juge que « tout ce qui contribuerait à alourdir le coût du travail serait suicidaire ». « Réduire les exonérations de charges sur les salaires, ce ne serait pas reprendre un cadeau aux entreprises, ce serait contribuer à détruire l’emploi au moment même où le ralentissement de la croissance fait repartir le chômage à la hausse », a-t-il insisté. Puis le président a entonné, de nouveau, le refrain usé de sa campagne présidentielle : « La France s’en sortira non en travaillant moins mais en travaillant plus », a-t-il répété. Ce qui laisse « sceptique » la CFE-CGC, dont le président, Bernard Van Craeynest, ironise sur le « travailler plus sans forcément gagner beaucoup plus ». « Les entreprises obtiennent de nouveaux cadeaux fiscaux », alors qu’une « fin de non-recevoir » a été opposée aux revendications salariales, a dénoncé, de son côté, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

7 - « Les réformes libérales comme remède »

Le tremblement de terre dans la finance va « changer » le monde, mais pas la politique de contre-réformes libérales conduite par le gouvernement, a prévenu Nicolas Sarkozy. Selon lui, « la crise appelle à accélérer le rythme des réformes, en aucun cas à l’arrêter ou à le ralentir ». Pas question, donc, de renoncer à déréglementer tous azimuts, à « flexibiliser » les salariés en mettant en pièces le Code du travail, à démanteler les protections sociales et les services publics, à refonder la fiscalité au profit des privilégiés. Une attitude de « chauffard », s’est indigné le PCF. « Président de la République depuis dix-huit mois, M. Sarkozy ne peut plus longtemps se dédouaner de l’échec de la politique économique et sociale qu’il a insufflée », a réagi le PS. Il cherche à « appliquer une stratégie de choc », analyse de son côté ATTAC, et à « profiter de la crise pour aller plus loin et plus vite dans les réformes néolibérales ».

8 - « Le capitalisme n’est pas en cause »

Là se situe sans doute le plus magistral boniment du chef de l’État. Lequel, après avoir dressé un réquisitoire sans appel contre les « dérives » du capitalisme financier, a assuré que ni l’économie de marché ni le système capitaliste en tant que tels n’étaient en cause. Il a pour cela tenté d’opérer une césure entre un capitalisme industriel supposé vertueux et un capitalisme financier coupable de tous les maux. Une distinction jugée irrecevable par certains de ses détracteurs. Selon FO, « l’affirmation que cette crise ne serait pas celle du capitalisme mais d’un système financier peut laisser perplexe ». « Il n’y a qu’un capitalisme, lorsque Renault licencie, c’est au nom d’une rentabilité financière », fait aussi remarquer Bernard Thibault. Même analyse pour le PCF, qui met en cause « la recherche du profit, son accumulation et la spéculation (qui) fondent » ce système. Pour le sénateur socialiste Jean Luc Mélenchon, c’est « le système capitaliste lui-même (..) qui doit être dépassé pour sortir de la crise économique et écologique ». Une analyse plutôt iconoclaste au sein de son parti : le PS, adepte de « l’économie sociale de marché » et d’un « capitalisme régulé », se contente d’appeler le chef de l’État à « cesser les beaux discours » et à « agir pour amortir les effets de la crise ».

Rosa Moussaoui
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Alors on craint les huées des jeunes ?   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeVen 3 Oct - 14:57

...qui ne sont pas cathos de l'UMP et aux ordres ? lol!

Arrow Nicolas Sarkozy a annulé à la dernière minute un discours qu'il devait prononcer vendredi à Bercy devant des apprentis européens, pour se consacrer à la préparation du mini-sommet européen de samedi consacré à la situation économique, a-t-on appris auprès du secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli.

"Le président m'a dit qu'il était en communication téléphonique répétée avec un certain nombre de chefs d'Etat pour préparer très soigneusement la réunion" de samedi, a expliqué le secrétaire d'Etat, qui avait organisé la réunion. "Il n'a pas pu s'extraire".

L'Elysée a confirmé que le président était "en entretien permanent" pour préparer la rencontre de samedi, sans préciser le nom de ses interlocuteurs. Nicolas Sarkozy a aussi rencontré en fin de matinée Christine Lagarde et Xavier Bertrand et il verra François Fillon dès le retour de celui-ci d'Antibes, où le Premier ministre clôturait les journées parlementaires de l'UMP.

Le chef de l'Etat aurait dû s'exprimer vendredi vers 10h30 devant plus de 12.000 jeunes apprentis venus de toute l'Union européenne. Ses services ont assuré que le discours prévu ne comportait aucune annonce et qu'il devait porter sur le travail et l'apprentissage.

Quelques minutes avant son arrivée prévue, l'annonce de sa visite avait provoqué des huées dans la salle du Palais omnisport de Paris-Bercy. "Vous connaissez les jeunes", a commenté M. Novelli, assurant que cela n'avait aucun rapport avec l'annulation du discours présidentiel. AP
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Sarko et les parachutes dorés: que de la gueule!   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeMar 7 Oct - 15:32

)
Ô surprise, il n'y aura pas de loi sur les parachutes dorés. Le gouvernement a annoncé tout à l'heure, à la sortie du conseil des ministres, que l'autorégulation prônée par le patronat suffisait. Du moins pour l'instant. Selon Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, Sarkozy a estimé que les "recommandations" faites lundi par le Medef et l'Afep (l'association française des entreprises privées, qui regroupe les entreprises du CAC 40) "répondaient à ses demandes".

Ô surprise, Nicolas Sarkozy n'a pas eu à mettre à exécution sa menace de légiférer, faite la semaine dernière, car, ô surprise, il pense la même chose que Laurence Parisot (photo)...

Bon, j'arrête là cette suite de surprises vraiment surprenantes. On vient d'assister à un jeu de dupes parfaitement rodé (et dans l'histoire, le dupé, c'est le public). Explication:


Premier mouvement, Parisot en a marre d'entendre parler des scandales de patrons ayant ruiné leur entreprise partant avec des golden parachutes. Elle qui a construit son image sur la dénonciation des brebis galeuses (cf UIMM). Début 2008, elle réunit le comité éthique du Medef. S'adjoint ensuite à la réflexion l'Afep, présidée par Jean-Martin Folz, ex-PDG de Peugeot. On se donne rendez-vous pour fin septembre. Et tout ce beau monde réussit à se mettre d'accord sur un projet de réforme. On reviendra sur le fond du projet, détaillé ici.

Deuxième mouvement, Sarkozy cherche des idées avant son discours de Toulon. Il demande à Parisot des pistes. Elle lui transmet le fruit de ses réflexions. Sarkozy les cite tels quels dans son discours. Et il fait les gros yeux au Medef: si vous ne faites rien, on légiféra.

Troisième mouvement, le Medef présente des idées de réforme qui sont justement celles de Sarkozy. Il ny 'a plus besoin de faire de loi.

CQFD.

Seule divergence de vue entre le gouvernement et le Medef: "Le gouvernement souhaite qu'il y ait une adhésion pour chaque entreprise, que ce ne soit pas une charte qui reste un grand principe affirmé de manière collective", selon Chatel. Et ce, d'ici la fin de l'année.

Sinon? Il y a aura une loi.

Du côté des patrons, on tremble déjà...
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Résultats "historiques "ou trompe l'oeil et pièges à gogo d'un prétentieux incapable   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeSam 13 Déc - 16:25

Poznan: entente au rabais pour les pays riches


(Poznan) La conférence de Poznan sur le climat s'est terminée la nuit dernière à Poznan sous les huées des groupes écologistes et des pays en développement, qui déplorent le peu de considération qu'accordent les pays riches aux victimes des changements climatiques.

Un peu avant 3h du matin (heure locale), les 189 pays présents en Pologne ont trouvé un terrain d'entente. Ils ont adopté une déclaration commune qui fait passer à la vitesse supérieure les pourparlers devant mener l'an prochain à l'élaboration d'un traité de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui succédera au protocole de Kyoto en 2012.



Cet accord laisse cependant un goût amer aux pays en développement qui, comme le Gabon, le Brésil, la Colombie et le Pakistan, par exemple, ont décrié avec vive émotion l'insuffisance des fonds accordés par les pays riches pour les aider à s'adapter aux impacts des changements climatiques.


Les pays du Nord ont refusé que soit prélevée une taxe supplémentaire sur les projets verts qu'ils conçoivent dans le but de bonifier le «fonds d'adaptation», un mécanisme du protocole de Kyoto qui vise à atténuer les effets des inondations, des sécheresses, de la montée des eaux, etc.

Tasneen Essop, de la section sud-africaine du World Wildlife Fund, a déploré que les pays riches, responsables historiques de l'augmentation des gaz à effet de serre, soient si chiches avec les pays en développement, premières victimes du réchauffement de planète.

«C'est une immense déception pour les gens de la société civile, a-t-elle lâché. Alors que les pays en développement ont agi en leaders au cours de la conférence, les pays industrialisés n'ont pas su en faire autant.»

Timidité

Les pays en développement n'ont pas été les seuls à réclamer aux pays riches plus de gestes concrets. Les groupes environnementaux aussi ont décrié leur manque de volonté et souligné la timidité de la déclaration finale.

«Nous sommes profondément déçus en raison du peu de progrès qui a été accompli ici, a indiqué Stephanie Turnmore, de Greenpeace International. Quatre pays, toujours les mêmes, sont responsables de cette situation, soit l'Australie, le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande.»

«Si les négociations se poursuivent à cette vitesse, il n'y aura tout simplement pas d'entente à Copenhague (en décembre prochain)», a-t-elle ajouté.

La réaction des écologistes est liée aux multiples blocages de ces pays, particulièrement le Canada, qui a mérité pour la deuxième année consécutive le «Fossile de l'année», une contre-récompense accordée par le Réseau action climat, une coalition de 365 organismes non gouvernementaux de partout dans le monde.

On reproche trois choses au pays: d'avoir une cible de réduction des émissions peu ambitieuse, d'avoir bloqué la proposition visant à utiliser une fourchette de réduction comprise entre 25 et 40%, et enfin d'avoir rayé les mots «droits» et «peuples autochtones» de la déclaration.

Par ailleurs, l'ancien vice-président américain Al Gore a lui aussi demandé aux pays riches de prendre leurs responsabilités et de s'attaquer aux changements climatiques avec plus d'ambition. «Yes we can!» a-t-il répété hier, lors d'un discours chaudement applaudi.

L'Union européenne, galvanisée par l'entente arrachée hier à Bruxelles par les 27 pays qui la composent, en a remis elle aussi, quelques heures plus tard, en demandant aux pays industrialisés de suivre son exemple.

L'Europe vise maintenant un objectif en trois parties: d'ici à 2020, 20% de réduction des émissions (30% s'il y a une entente à Copenhague), 20% d'énergies renouvelables et 20% d'amélioration de l'efficacité énergétique.

Ces règles, «les plus contraignantes au monde», selon le président français, Nicolas Sarkozy, ont fait bondir de joie le commissaire européen chargé de l'environnement, Stavros Dimas. Il a lancé un appel aux pays riches, qu'il a exhortés à faire «des efforts comparables» à l'Europe.

Malgré les fortes pressions subies tout le long de la conférence, le gouvernement Harper a pour sa part fermé la porte à une modification de sa cible de réduction des émissions à l'horizon 2020.

Lors d'une entrevue accordée à La Presse, le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, a indiqué qu'il continuera à viser une réduction équivalente à 3% sous le niveau de 1990, même si l'Europe et les États-Unis décident de bonifier leur propre cible.

«Ce sont nos cibles et elles continueront d'être les cibles canadiennes», a-t-il indiqué.
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Fiscalité verte : l’erreur libérale de l’Europe   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeSam 13 Déc - 17:19

Par Laurent Pinsolle. L'accord des 27 sur les quotas d'émission de gaz carbonique n'est pas l'énorme progrès qu'on nous présente. Sur certains points, c'est même un recul. Sur d'autres, il est d'un libéralisme inquiétant.


Hier, les 27 sont finalement parvenus à un accord sur les quotas d’émission de gaz carbonique pour les prochaines années. Si l’on peut être content que l’Europe avance sur ce sujet, au contraire des Etats-Unis, les solutions adoptées pêchent par un tropisme ultralibéral dangereux.



Un mécanisme a priori séduisant
Si le mécanisme « triple 20 » (20% de réduction des gaz à effet de serre, 20% d’énergies renouvelables, 20% d’économies d’énergie) n’est pas nouveau, les Européens devaient se mettre d’accord sur la façon d’y arriver. Si Nicolas Sarkozy a eu le mérite de permettre un accord, l’honnêteté devrait faire souligner que cet accord a été obtenu en assouplissant les règles puisque le paiement complet des droits à polluer pour les entreprises n’interviendra qu’en 2019 au lieu de 2013 ! Comment habiller un recul comme un progrès.


Le mécanisme des droits à polluer est intellectuellement intéressant. Après tout, il s’agit de donner (puis de vendre) des droits à émettre du CO2 aux entreprises, qui peuvent ainsi se les échanger sur un marché carbone où la tonne de CO2 a un prix. Ainsi, les entreprises pour lesquelles il est le plus facile et moins cher de réduire leurs émissions peuvent vendre leurs droits aux entreprises pour lesquelles cela est le plus difficile. Par le mécanisme du marché, la baisse des émissions se concentre là où elle fait le plus de sens économiquement. Et il suffit de réduire le nombre de droits pour réduire la pollution.



Un système qui multiplie les effets pervers
Mais ce recours au marché pose de nombreux problèmes. De manière assez surprenante, l’hebdomadaire anglais ultralibéral The Economist, longtemps enthousiaste à son égard, l'a constaté. Premier problème : la variabilité des prix de la tonne de carbone. Comme tout marché, son prix varie beaucoup à la hausse comme à la baisse. Et dans ce cas précis, la variation trop forte des cours agit contre l’environnement puisqu’elle ne permet pas de construire des plans de financement solides pour les investissements visant à réduire les émissions de gaz carbonique. Résultat, les industriels tardent à investir pour réduire leurs émissions devant l’incertitude de la rentabilité de ces investissements.


Le deuxième problème, bien exposé par le second article du Monde, est la perte de compétitivité induite pour les industriels européens. En effet, quand les cimentiers européens affrontent leurs concurrents étrangers, notre système de paiement des droits d’émission de CO2 agit comme un coût supplémentaire face à autres entreprises. Résultat, l’instauration de ce système risque de les pousser à délocaliser dans des pays où il n’y a pas de taxes carbone. Bref, le système européen, s’il fera baisser la pollution sur notre continent risque de seulement l’exporter, avec nos emplois !



Il y a des solutions alternatives !
Là encore, et de manière surprenante, la solution a été suggérée par The Economist. L’hebdomadaire ultralibéral s’est converti à un système de taxation étatique plutôt que basé sur le marché ! Le raisonnement est assez simple : en annonçant à l’avance l’évolution des taxes carbone et leur progression, les gouvernements permettraient aux industriels d’investir par la visibilité qu’ils donneraient à la rentabilité de ces investissements. Ainsi, une taxe carbone serait beaucoup plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qu’un marché du carbone.


Se pose alors la question de la taxation du carbone. La taxation directe des industriels pose de nombreux problèmes car elle pousse à la délocalisation, à moins de mettre en place une taxe mondiale, ce qui est très peu probable. En revanche, en instaurant une taxe à la consommation en estimant le CO2 émis par chaque produit (sur un principe proche du bonus malus automobile), cela permettrait d’éviter de pénaliser les industriels européens. Naturellement, cela serait complexe, mais en ciblant les produits qui génèrent le plus de pollution, il serait possible d’avoir un effet important. Naturellement, cette taxe devrait être neutre pour le consommateur et se substituer proportionnellement à la TVA.


L’Europe reste figée dans un schéma extrêmement dangereux pour le maintien d’emplois industriels sur le continent. Les 27 n’ont fait que reculer une échéance qui donnera du temps aux industriels pour délocaliser. Pourtant, il existe des solutions à la fois plus efficaces et qui préserveraient l’emploi.

(in Marianne)
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Scarpia ne travaille pas le dimanche, lui!   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeLun 22 Déc - 17:07

Par Juan. Le Président n'en démordra pas: il faut que les Français travaillent le dimanche, coûte que coûte. Mais lui, que fait-il de ses dimanches? Entre le shopping à New York et les week-ends à la Lanterne, ça ne laisse pas beaucoup de place pour le travail…

Le chef de l'Etat a fait du travail le dimanche l'une de ses priorités symboliques de la « France d'après ».


Patatras, le harcèlement législatif de l'opposition à l'Assemblée Nationale, la fronde d'une soixantaine de parlementaires UMP et l'absentéisme des autres ont eu raison de son obstination, du moins pour cette année. Jeudi 18 décembre, l'examen d'une loi, déjà fortement en retrait des ambitions présidentielles initiales, a été repoussé à la seconde quinzaine de janvier. Jean-François Copé, président des députés UMP (et rival du président), a préféré botter en touche. Une ultime réunion de conciliation à l'Elysée, convoquée par le président lui-même, avait pourtant eu lieu lundi soir. La nouvelle mouture du texte convenait aux UMPistes récalcitrants. Psychodrame en Sarkofrance.


Finalement, quelqu'un s'est-il demandé si Nicolas Sarkozy travaillait le dimanche ?


La réponse est non, ou très rarement. L'agenda présidentiel publié sur le site de l'Elysée est éloquent.

Dimanche 28 décembre : rien
Dimanche 21 décembre : rien
Dimanche 14 décembre : rien
Dimanche 7 décembre : rien


Regardons les mois précédents.


L'agenda est également vide en novembre et en octobre, à l'exception d'une réunion européenne sur la crise financière le 12 octobre. En septembre, Nicolas Sarkozy s'octroie un dimanche de shopping à New York avant son intervention à l'ONU le lundi 22. En juillet et août, le constat est terrible. Le monarque est parti en vacances dès le 21 juillet pour ne revenir que fin août.

La première quinzaine de juillet fut plus active : Sarkozy a dû officier à l'inauguration de son Union de la Méditerranée le 13, après avoir passé son dimanche 6 au Japon pour un sommet du G8.


En juin, Sarkozy s'est reposé chaque dimanche, sauf le 22 où il s'est déplacé en Israel. En mai, même scénario : 3 dimanche chômés sur 4. Il s'est juste gardé un créneau en fin d'après midi le 25 pour recevoir la Première ministre israélienne Tzipi Livni.


Que dire du début de l'année, de janvier à avril ? Le président français n'a travaillé que 2 dimanche, l'un pour un déplacement semi-touristique en Arabie Saoudite et au Qatar, l'autre, en avril, pour les obsèques d'Aimé Césaire le 20.


Récapitulons : en 2008, Nicolas Sarkozy a travaillé officiellement... 7 journées de dimanche.


Voici donc un président français qui nous refait le sketch des Champs Elysées (voir la vidéo de 20minutes.fr ci-dessous) jusqu'à l'écœurement, tandis qu'il profite tranquillement de son repos dominical.

Merci Président, pour l'exemple !

Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: Les Verts ont déploré jeudi «l'approximation totale» de Nicolas Sarkozy en matière d'écologie   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeJeu 24 Sep - 15:49

Les Verts ont déploré jeudi «l'approximation totale» de Nicolas Sarkozy en matière d'écologie lors de son intervention télévisée la veille. Interrogé sur la taxe carbone, le président de la République a justifié sa mise en place en s'appuyant sur «un constat accablant» dressé par «des scientifiques et des savants du monde entier.» «Le monde va à sa perte si on continue à émettre du carbone qui créé un trou dans la couche d'ozone et qui brise les équilibres de la planète», a-t-il dit.

Par l'intermédiaire de leur porte-parole Jean-Louis Roumégas, les Verts ont taclé le Président en lui rappelant que «le problème du CO2 concerne l'effet de serre et pas la couche d'ozone.»
Confusion classique

En effet, la destruction de la couche d'ozone stratosphérique, nécessaire à la filtration des rayons UV solaires, est surtout liée à l'émission des chlorofluorocarbures (CFC), interdite par le protocole de Madrid signé en 1987. Les gaz à effet de serre, dont font d'ailleurs partie les CFC et l'ozone, ont en commun la capacité d'absorber une partie du rayonnement infrarouge naturellement émis par la Terre, puis de le réémettre sous forme de chaleur. L'augmentation de leur concentration dans l'athmosphère, causée principalement par les rejets carbonés de l'industrie et des transports, amplifie le phénomène et engendre le réchauffement climatique.

«C'est tellement symptomatique d'un Nicolas Sarkozy qui veut jouer à l'écolo mais qui n'y connaît rien. Cela n'est pas de très bon augure pour la position de la France au sommet de Copenhague, si la présidence française n'étudie pas plus ses dossiers en matière d'écologie», a ajouté le représentant des écologistes.
Revenir en haut Aller en bas
https://ermitageagora.1fr1.net
Admin
Admin



Messages : 9371
Date d'inscription : 25/04/2008

Une parole qui ne vaut plus rien Empty
MessageSujet: 338 personnes sans domicile fixe sont mortes en France depuis le début de l'année 2009, dont douze au cours de la dernière semaine,   Une parole qui ne vaut plus rien Icon_minitimeMar 22 Déc - 11:03

338 personnes sans domicile fixe sont mortes en France depuis le début de l'année 2009, dont douze au cours de la dernière semaine, a annoncé lundi dans un communiqué le collectif des Morts de la Rue.

La moyenne d'âge des personnes décédées dans la rue est de 47,6 ans quand l'espérance de vie en France de 80 ans.

Ce matin, les radios périphériques en faisaient des tonnes sur le volontarisme à géometrie variable de Nicolas Sarkozy. Lequel a d'autorité convoqué Guillaume Pépy le président de la SNCF après avoir appris que 2.400 passagers de l'Eurostar avaient passé la nuit de vendredi à samedi bloqués dans le tunnel sous la Manche. Au cours de l'entretien, Nicolas Sarkozy a exigé "une reprise effective du trafic dès mardi 22 décembre".

Et RTL, notamment, relayait dans ses journaux les rodomontades présidentielles : "Si je ne le fais pas, qui d'autre le fera", "Il n'y a que moi qui puisse faire bouger les choses", ...

Bien, monsieur le Président.

Mais qui donc va vous convoquer pour vous rappeler à votre promesse?
Pour exiger que des abris et des logements soient fournis à ceux qui n'en ont pas, comme vous l'aviez promis en le 18 décembre 2006, à Charleville-Mézières?

Lors de ce discours, le candidat Nicolas Sarkozy promettait qu'en 2008, plus personne n'aurait à vivre dans la rue et avec le risque d'y mourrir de froid:

"Je veux si je suis élu président de la République que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Le droit à l'hébergement, c'est une obligation humaine. Si on n'est plus choqué quand quelqu'un n'a plus un toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société, où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s'en trouvera remis en cause".

(Source: DaGrouik sur Youtube)



PS: Vous noterez que les vidéos de ce discours de Nicolas Sarkozy ont toutes été effacées de Dailymotion, pour de soit disant problèmes de droit à l'image quand il s'agit ici du droit de citation. Elles ont ensuite été hébergées par WAT la plateforme vidéo de TF1-LCI qui possède les droits en question.
Et là tiens, le contenu est récemment devenu privé, c'est à dire invisible...
La preuve ici : Sarkozy et les SDF: une promesse de plus non tenue!