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 Le calvaire des roms

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MessageSujet: Ecoles spéciales tchèques   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeMer 21 Nov - 5:50

Ecoles ‘spéciales’ pour les enfants roms : la République tchèque toujours montrée du doigt
20-11-2012 16:21 | Guillaume Narguet
Le commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe était en République tchèque la semaine dernière. Depuis sa prise de fonctions en avril dernier à Strasbourg, le Letton Niels Muižnieks a fait de la communauté rom, minorité la plus vulnérable en Europe, une de ses priorités, avec l’éducation. Le commissaire effectuait cette visite en République tchèque cinq ans après l’arrêt rendu par la Cour européenne des droits de l’homme, qui avait reconnu la République tchèque coupable de bafouer le droit des enfants roms à une éducation sans discrimination en les plaçant dans des écoles dites « spéciales ». Bien que destinées à des élèves souffrant d’un léger handicap mental, ces écoles spéciales regroupent en effet en réalité essentiellement des enfants roms. Cinq ans après cette condamnation, les choses n’ont peu ou pas évolué en République tchèque. Au micro de Radio Prague, Niels Muižnieks a expliqué pourquoi dans la suite de l’entretien dont la première partie a été diffusée vendredi dernier.


Télécharger: MP3

Nils Muižnieks, photo: Conseil de l'Europe
« Ce qui a beaucoup freiné voire empêché les avancements ces cinq dernières années, ce sont surtout les changements de ministre des l’Education. Il faut bien aussi reconnaître que ce n’est pas un dossier très populaire. C’est clair. Mais en même temps, des changements sont nécessaires, parce que ce problème coûte très cher à la République tchèque. Cette formation dans les écoles spéciales revient deux fois plus cher que dans les écoles normales, sans parler du coût social, car ces jeunes Roms, une fois sortis de ces écoles, n’ont pas de possibilités pour poursuivre leur éducation ou trouver un bon emploi. Or, si on ne dispose pas d’institutions et d’écoles mixtes, cette ségrégation devient un terreau pour le racisme, les préjugés et la discrimination dans la vie plus tard. »

Vous avez évoqué la volonté politique (cf. 1ère partie de l’entretien : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/), mais celle-ci se manifeste-elle par des faits concrets sur le terrain ?

« Oui, il s’agit surtout d’avoir un plan clair pour que l’éducation fasse partie des priorités et ainsi se donner les moyens financiers pour soutenir celle-ci. Il faut expliquer à la société quels sont les objectifs dans ce domaine et affirmer que nous entendons les atteindre malgré l’opposition. On peut mesurer les progrès sur la base de données concrètes et avec la coopération de la société civile. Jusqu’à présent, on est en présence de déclarations de bonne volonté, mais maintenant, ce que l’on souhaite, c’est voir prises et appliquées des mesures concrètes. »

Avez-vous des moyens de pression pour que les choses évoluent et que le gouvernement se montre plus actif ?


Photo: Archives de ČRo7
« Me concernant, il s’agit surtout de les convaincre de la nécessité d’agir. Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, lui, peut mettre un peu de pression politique. Il analyse les mesures prises par le gouvernement. Moi, je reviendrai dans deux ans pour observer une nouvelle fois l’évolution des choses et avec un rapport éventuellement pour aider le gouvernement. Pour le reste, non, je n’ai pas les moyens de forcer le gouvernement à faire quoi que ce soit. Mais je crois que c’est uniquement avec de la bonne volonté et la coopération du gouvernement et de la société civile que la situation pourra s’améliorer. »

La situation actuelle est-elle propre à la République tchèque ou la retrouve-t-on dans d’autres pays en Europe ?


Photo: Jana Šustová, ČRo
« On la retrouve dans beaucoup de pays européens. On assiste presque partout à une ségrégation et à une marginalisation des Roms. Ici, on est dans une situation avec un système d’éducation séparée. Cela existe également ailleurs, la différence en République tchèque est qu’il s’agit déjà de la deuxième génération. Beaucoup de parents ont fréquenté ces écoles spéciales. L’effet du système est donc assez profond ici. Mais encore une fois, nous sommes confrontés à ce même défi dans un grand nombre de pays. Ce n’est donc pas uniquement un problème tchèque. »

Evoquer la volonté politique et les mesures qui seront mises en place pour que la situation évolue favorablement est une chose. Vous parlez de discrimination, mais en matière d’intégration, n’avez-vous pas aussi le sentiment que les Roms, eux non plus, ne font pas tous les efforts nécessaires pour mieux s’intégrer ? En résumé, ne manque-t-il pas non seulement une réelle volonté politique, mais aussi une meilleure volonté de la minorité rom ?


Photo: Jana Šustová, ČRo
« Oui, il est clair que le rôle des Roms eux-mêmes, et surtout des parents, est très important. On voit les effets de cette scolarisation dans ces écoles spéciales sur beaucoup de parents. Ceux-ci se disent que ce n’était pas si mal pour eux, alors pourquoi pas pour leurs enfants. Cela signifie qu’il faut travailler avec les parents pour qu’ils souhaitent une meilleure scolarisation de leurs enfants. Il faut les convaincre que c’est dans leur intérêt. Il y a déjà de très bonnes choses qui sont faites par les ONG et les associations. Par exemple, ils commencent à travailler dans les crèches non seulement avec les petits enfants, mais aussi avec les mères. Il est très important que celles-ci comprennent ce qu’est l’information, l’éducation, à quoi servent les livres, l’école, etc. Donc, oui, il y a une responsabilité des parents et plus généralement de la communauté rom, mais il ne faut pas non plus oublier que c’est un problème qui a une longue histoire ; une longue histoire d’exclusion, de marginalisation et de discrimination. La plus grande responsabilité repose donc sur les épaules du gouvernement et de la majorité. »

Lors de cette visite en République tchèque, vous vous êtes rendu dans une école à Kladno. Qu’y avez-vous vu ? Ou plutôt qu’a-t-on bien voulu vous montrer ?


Photo illustrative: Archives de ČRo 7
« Effectivement, j’ai visité une école spéciale à Kladno. On m’a dit qu’on ne connaissait pas le pourcentage de Roms inscrits. Du moins officiellement. Parce que, sinon, on sait bien que 100 % des élèves sont des Roms. Alors, oui, j’ai vu un bâtiment fantastique, des enseignants très bien, mais ça n'en reste pas moins une école séparée. J’ai été le témoin de discussions très intéressantes entre les représentants du gouvernement et les autorités locales qui défendaient l’école. C’est évident qu’il existe un grand intérêt pour maintenir le système actuel en l’état, même si celui-ci n’est bien ni pour les Roms ni pour la République tchèque dans son ensemble. Il va donc falloir beaucoup de temps, d’énergie et de volonté politique pour que les choses évoluent dans le sens que nous souhaitons. Et parmi les enfants que j’ai vus à l’école, il y en avait peut-être un qui avait des problèmes psychiatriques. Mais pour les autres, même si je ne suis pas un spécialiste, il ne m’a pas semblé qu’ils avaient des besoins spéciaux au niveau psychiatrique ou psychologique. Ce sont surtout des enfants qui ont besoin du soutien de leurs enseignants, de leurs parents et des autorités locales. »

Vous avez également visité l’hôpital psychiatrique de Bohnice à Prague…


L'hôpital psychiatrique de Bohnice, photo: Archives de ČRo 7
« Oui, et c’était très intéressant, car c’est aussi un environnement ségrégué dans un hôpital énorme avec 1 300 patients. Les responsables de l’hôpital savent que les choses ne peuvent pas rester en l’état et qu’une désinstitutionalisation est nécessaire. Cela signifie que, à l’avenir, la plupart des patients vivront dans leurs communautés avec les services sociaux et médicaux sur place. Mais en arriver là, à savoir retirer les gens des hôpitaux, réclame aussi du temps, de l’énergie et des moyens. Ce qui est particulièrement difficile, c’est qu’on veut voir des conditions meilleures dans les hôpitaux, mais on ne veut pas renforcer ce système où les gens vivent dans des environnements ségrégués. Les responsables sont conscients que des changements vont intervenir. Ce qui m’a frappé, c’est que la législation tchèque est très progressiste. Au niveau des possibilités juridiques, il va y avoir un changement énorme dans un peu plus d’un an. Il y a actuellement 22 000 personnes qui n’ont pas la capacité juridique pour décider elles-mêmes de ce qu’elles veulent faire. Mais ce qui m’inquiète, c’est que je ne vois pas encore les préparatifs pour franchir ce grand pas. Au ministère de la Santé, ils m’ont dit qu’ils étaient prêts, mais au ministère de la Justice, je n’ai rien vu qui m’ait convaincu. Or, pour être efficace, cette nouvelle législation va exiger une coopération très étroite entre les juristes, les médecins et les autres professions pour analyser la capacité de ces gens à décider par eux-mêmes du service qui pourrait les aider. C’est donc un bel objectif, très progressiste, mais j’espère que cela s’accompagnera d’une formation et de préparations importantes avant début 2014, car je suis inquiet de voir que le terrain n’est pas encore préparé pour l’application de cette réforme. »

Suite au jugement qui a été rendu en 2007, avez-vous suivi l’évolution de la situation des quatorze requérants roms auxquels la Cour européenne avait donné raison ?

« J’en ai rencontré quelques-uns cette semaine, parce qu’il y avait toute une série de conférences et de séminaires. Ce sont des jeunes gens très actifs qui ont eu beaucoup de courage il y a cinq ans. Ils ne veulent pas que leurs enfants aillent dans des écoles spéciales. Ce qui est important, c’est de casser de cycle de séparation et de ségrégation dans les écoles. Et c’est pour ces gens comme ceux en question, pour ces gens prêts à lutter, que nous devons travailler. »
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MessageSujet: Injustices ordinaires   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeJeu 22 Nov - 4:22

L'injustice européenne: après Aurore, Bianca ?
21 novembre 2012 Par philippe alain

Le 15 novembre 2012, une jeune femme est arrêtée avec son bébé. Après vérification de son identité, la police s’aperçoit qu’elle est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen (MAE).

Le MAE a été conçu après les attentats du 11 septembre pour faciliter l’extradition entre les pays de l’Union Européenne. Ce mandat permet à un pays d’extrader jusqu’à ses propres ressortissant pour des faits qui ne sont pas pénalement répréhensibles chez lui, mais qui le sont dans le pays émetteur du mandat. La liste des faits pour lesquels un MAE peut être émis est longue. Elle comprend en particulier le terrorisme, le détournement d’avions, la traite des êtres humains, le trafic d’armes, le viol…

C’est sur la base d’un tel mandat qu’Aurore Martin, militante basque, a été extradée vers l’Espagne le jeudi 1er novembre où elle risque 12 ans de prison pour avoir participé à des réunions publiques d’un mouvement autorisé en France mais interdit en Espagne. (1)



Bianca est donc arrêtée avec sa fille Maria. La police appelle la mère de Bianca pour qu’elle vienne récupérer le bébé car elle va passer la nuit en prison en attendant sa présentation devant la justice. Le lendemain, le Procureur Général réclame l’incarcération immédiate de la jeune fille. L’avocat commis d’office fait valoir qu’elle possède des garanties de représentation suffisantes et obtient son assignation à résidence en attendant que la justice se prononce. Bianca pointe donc tous les jours au commissariat de son quartier jusqu’au jeudi 22 novembre, date à laquelle la chambre d’instruction va statuer sur la demande d’extradition.



Bianca est Rom, originaire de Roumanie. Elle à 17 ans et demi et son bébé à 13 mois. Elle a été condamnée à 3 ans et 6 mois de prison ferme pour un vol commis dans un magasin en Roumanie à l’âge de 15 ans.

Si Bianca est extradée, elle sortira de prison à 21 ans, si elle en sort.

Sa fille, elle, aura presque 5 ans.



Condamner une jeune fille à 3 ans et demi de prison ferme pour un vol commis à l’âge de 15 ans est totalement inconcevable en France. C’est pourtant une pratique courante à l’encontre des enfants roms en Roumanie, pays qui possède une réputation internationale pour la façon exemplaire dont elle traite les Roms. C’est probablement pour cette raison que tant de familles fuient ce pays.

Le 11 septembre 2012 sur RMC, Manuel Valls décrivait très bien les conditions de vie qui sont réservées à la minorité Roms: «… Ces populations qui sont des damnés de la terre, pourchassés dans leur pays, discriminés… » (2)

Ignorant probablement la situation des Roms en Roumanie et plus particulièrement celle des enfants, le Procureur Général, lui, a d’ores et déjà demandé l’extradition de Bianca.



Si la France, pays des droits de l’homme, traite Bianca comme elle a traité Aurore, elle détruira la vie d’un bébé de 13 mois et d’une jeune fille de 17 ans dont le principal crime est d’être nés Roms.

Elle montrera également une fois de plus un dysfonctionnement majeur dans les institutions européennes qui permettent de renvoyer des enfants d’un pays où ils sont protégés, vers un pays où ils sont pourchassés, discriminés et condamnés à des peines totalement disproportionnées.



(1) http://blogs.mediapart.fr/blog/johnsami86/081112/aurore-martin-une-affaire-politique

(2) http://www.liberation.fr/societe/2012/09/12/deux-ministres-francais-a-bucarest-pour-evoquer-le-dossier-rom_845783





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MessageSujet: Le maire de Baia Mare a fait construire un mur pour isoler une population «indésirable». Avec le soutien de ses concitoyens.    Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeVen 23 Nov - 15:57

Le maire de Baia Mare a fait construire un mur pour isoler une population «indésirable». Avec le soutien de ses concitoyens.

Par QUENTIN GIRARD Envoyés spéciaux à Baia Mare (Roumanie), AURÉLIE DARBOURET
L’immense cheminée blanche et rouge chatouille les nuages. En arrivant à Baia Mare, ville du nord-ouest de la Roumanie, on ne voit qu’elle. Cachée dans les collines, au pied des montagnes du Maramures, la cité fut pendant deux cents ans un centre minier important. L’or, l’argent, le cuivre ou le zinc ont fait sa richesse. Mais avec la fin du communisme et la catastrophe de l’an 2000, lors de laquelle une quantité importante de cyanure a été déversée accidentellement dans les rivières Somes et Tisza, les mines ont fermé une à une.



Baia Mare, 140 000 habitants, tente aujourd’hui de se relever. Un défi qui, pour les autorités locales, passe par une politique radicale vis-à-vis des Roms. Le maire, Catalin Chereches, 34 ans, est une figure en Roumanie. Il y a un an, il a ordonné la construction d’un mur de deux mètres de haut devant deux bâtiments HLM occupés par plusieurs centaines de familles roms, dans le quartier résidentiel d’Horea. Il s’agit selon lui de protéger les enfants de la route qui longe les habitations. Mais ce discours est loin de convaincre les ONG et une partie des habitants, qui dénoncent le «mur de la honte» et la création d’un ghetto, un monde caché de la vue des petites maisons proprettes.

Une seule pièce de 20m2

L’un des deux bâtiments a été rénové en 2009, mais son crépi blanc n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. L’autre n’a plus de vitre aux fenêtres, et la façade est zébrée de traînées noires provenant des fumées de cuisine. Le sol boueux de la cour est couvert d’immondices. Alessandru Banta, 50 ans, yeux bleus et cheveux longs attachés, vit dans un studio de l’immeuble délabré avec sa femme, Marianna, et six de ses enfants. Huit autres sont partis ou ont été placés en foyer pour handicapés. Pour la visite, Alessandru a revêtu un costume trois pièces couleur ivoire, et mis ses chaussures cirées. «Quand nous sommes arrivés ici, il y a douze ans, la pauvreté était partout, nous avons amené des meubles, de l’électricité», raconte-t-il.

Alessandru s’estime bien logé. L’unique pièce de 20 m2, sans eau courante, sert de chambre, salon, salle de bains et cuisine. Des couvertures crasseuses et des coussins sont entassés près du lit, une valise déborde de vêtements. A côté, un sac d’oignons éventré. Sur la penderie branlante sont scotchées des icônes religieuses et deux photos où Alessandru s’exprime devant un micro. Après s’être autopromu porte-parole des habitants, ce père de famille est allé au conseil municipal «protester contre le mur». «Les gens d’ici ont trop peur de parler», ajoute-t-il. Les enfants font des allers-retours dans le couloir et les appartements voisins. «Aucun d’eux ne va à l’école car ils ne sont pas vaccinés, donc ce n’est pas possible», raconte Marianna. Cela coûte cher et ce n’est pas dans les habitudes d’aller chez le médecin. «Nous voulons aller en France, la vie y est meilleure», dit-elle. Et de demander au visiteur si elle disposerait facilement d’un logement et d’un travail.

Comme elle, beaucoup cherchent à émigrer. Dans la cour, ceux qui reviennent flambent un peu. «Lille, c’est très bon, dit l’un d’eux, de passage. J’ai ma caravane sur un terrain et les enfants vont tous à l’école.» A 20 ans, Raymond a déjà travaillé trois ans en Italie, où il a appris à lire et écrire. De retour au pays, marié et père d’une petite fille de 1 an, il cherche un travail dans la restauration. Sans succès : «Jusqu’à 13 ans, je n’étais pas allé à l’école. Ma fille, elle, ira dès que possible.»Il raconte les rivalités au sein d’une communauté désunie, la municipalité qui laisse les bennes à déchets déborder des mois durant, les locataires qui ne font rien et les immeubles qui se dégradent…

A quelques centaines de mètres de là, au pied de l’immense cheminée, 120 familles roms s’entassent dans des appartements sommaires. Elles y ont été relogées en juillet, juste après l’élection municipale. Ces bâtiments accueillaient autrefois les bureaux de l’usine Cuprom, l’ex-fleuron industriel de la région. Réélu avec 86% des suffrages, Catalin Chereches a voulu agir vite pour tenir sa promesse de campagne : nettoyer à la périphérie de la cité les bidonvilles peuplés de Roms. Quelques jours après leur déménagement fortement encouragé, 23 personnes - dont 8 enfants -, en proie à des difficultés respiratoires, ont été hospitalisées. Elles affirment avoir été contaminées par des solvants et des substances chimiques abandonnés sur les lieux de l’ancienne usine. «C’est faux, les bâtiments sont propres, nous avons tous les certificats. Ces histoires sont montées de toutes pièces par les ONG et certains leaders de la communauté», se défend le maire.

«Vingt gamins mordus par des rats chaque jour»

Sur les 5 000 Roms de Baia Mare, près de la moitié demeure dans une grande précarité. Beaucoup vivent des allocations familiales, de petits boulots - souvent au noir - et de mendicité. La majorité n’a pas d’emploi et très peu d’enfants sont scolarisés. Une réalité difficile à dissimuler, même derrière un mur. Mais devant les caméras des télévisions étrangères, le jeune élu n’a pas cillé. «Le gouvernement n’a pas de stratégie. Moi, j’en ai une et d’ici à deux ans, Baia Mare sera un modèle pour l’Europe. Je veux qu’elle devienne la ville la plus propre de Roumanie.» Sa recette ? «[Les Roms] vont devoir travailler et aller à l’école.» Et dans le cas contraire ? L’édile reste vague sur d’éventuelles sanctions. Il promet aussi la construction de logements sociaux «avec des panneaux solaires» sur un terrain un peu à l’écart. Un quartier loin des autres Roumains, «pour qu’ils puissent continuer de faire des feux dans la rue et avoir des chevaux s’ils en ont envie».

Un agent des services sociaux, Claudio, assure une visite très encadrée de Cuprom. Les familles vivent dans des pièces de 20 m2, mais des toilettes communes ont été installées à chaque étage. «Ce n’est pas idéal, mais c’est la meilleure des solutions, estime-t-il. Le quartier de Craica où ils vivaient auparavant est une véritable décharge. Chaque jour, 20 gamins vont à l’hôpital après avoir été mordus par des rats.»

Doina Marcovici reçoit dans sa cuisine. Derrière une porte entrebâillée, un homme dort. C’est son mari, un des leaders officieux de la communauté. Peut-être est-ce pour cela que la famille a eu droit à une deuxième pièce. Sa fille adolescente handicapée reste silencieuse sur le canapé, un faux sac de marque entre les mains.

Doina est «enchantée» de cette nouvelle vie : «Ici, c’est mille fois mieux.» Elle prend des clés et monte au dernier étage ouvrir les portes d’une grande pièce blanche et vide : «Nous allons y installer une église pentecôtiste.» Les habitants profitent de la visite de Claudio pour l’assaillir de plaintes, lui montrant des trous récents dans le plafond, des portes cassées, des vitres brisées et des prises de courant déjà hors d’usage. «La compagnie d’électricité refuse de revenir, les câbles sont systématiquement volés», raconte le travailleur social. Les enfants jouent dans la cour caillouteuse où des balançoires ont été installées. Un grillage fragile les sépare du reste de l’usine, vide et immense. Les bâtiments, qui n’ont jamais été dépollués, tombent lentement en ruine.

Mais à Craica, l’ancien quartier des Marcovici, certains refusent toujours de partir. A la périphérie de Baia Mare, le long d’une voie ferrée inutilisée, des baraques de torchis, de tôle et de fer ont poussé dans l’anarchie la plus totale. Moldovan Gheorg, 59 ans, habite ici depuis quinze ans. Il n’entend pas plier bagage. Il a travaillé douze ans à l’usine Cuprom et assure que les nouveaux logements proposés par la mairie sont «trop dangereux» : «Il y a trop de matières toxiques.» Surtout, il ne veut pas abandonner ses poules et son cochon, interdits dans les bâtiments proposés par la mairie. Malgré l’odeur et la saleté, il rêve de construire à Craica une maison en dur.

Millionnaire à 20 ans

La mairie, qui veut tout raser, refuse de délivrer des permis de construire et de raccorder le quartier au réseau électrique afin de pousser dehors les récalcitrants. Du coup, on s’organise : des câbles de fortune ont été rattachés aux HLM voisins et les habitants doivent ouvrir leur porte-monnaie. Une poignée de leaders roms contrôlent l’approvisionnement, se partageant les confortables bénéfices avec les habitants d’en face. «Je paie 150 lei par mois [un peu plus de 30 euros, ndlr] et j’ai juste le droit à une ampoule et une plaque de cuisson», déplore Moldovan.

Après un bref passage à l’usine Cuprom, Alexandre, 19 ans, et Alina Vanessa, 15 ans, sont de retour au bidonville de Craica. Leur bébé de 3 mois a passé la nuit à l’hôpital à cause de problèmes respiratoires. «On ne veut plus jamais retourner là-bas», déclare la jeune femme. Elle tient dans ses bras son enfant qui dort paisiblement et allume une cigarette.

Le soir, le maire reçoit à l’une des terrasses chics du centre-ville. Catalin Chereches a étudié l’économie à Vienne et affirme être devenu millionnaire à 20 ans en faisant «de bonnes affaires immobilières». «Indépendant» mais classé à droite, il a une conception bien particulière de la politique : «J’ai été le maire le mieux élu du pays. Dans mon discours de victoire, j’ai dit que j’avais 2 millions d’euros en cash à disposition.» Cet homme, l’un des plus jeunes édiles de Roumanie, après en avoir été le plus jeune député, insiste : «Ce n’est pas l’argent de la ville, c’est le mien.» Il assure que le transfert des Roms de Craica à Cuprom a été réalisé à ses frais. Et qu’il loue lui-même les bâtiments qui n’appartiennent pas à la municipalité mais à un consortium bancaire. «Pourquoi les autres Roumains devraient-ils payer pour eux ?»

Les habitants, dans leur ensemble, soutiennent sa politique. En Roumanie, encore plus qu’ailleurs, les Roms sont le plus souvent vus comme un problème. «La situation est très complexe. Il y a eu beaucoup d’abus dans la manière dont les choses sont faites mais il n’y a pas de solution simple», s’attriste Gabriela Bop, qui a créé une ONG pour aider cette communauté stigmatisée. Catalin Chereches se défend de mener une politique discriminatoire. «Les Roms sont sous l’emprise de leaders qui les exploitent et les endettent. A Cuprom, tout est gratuit.» Selon lui, ce n’est que provisoire : «Un an ou deux ans, pas plus.» Le temps de déplacer à nouveau les familles vers un hypothétique quartier excentré et de remplacer la vieille usine par un «business center».
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MessageSujet: Le Jobbik : l'extrême droite hongroise   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeLun 3 Déc - 2:45

Le Jobbik : l'extrême droite hongroise
02 décembre 2012 Par Justin Delepine

Parti institutionnalisé et organisé, le Jobbik développe et déploie des méthodes d'intimidation pour combattre ses ennemis dans la Hongrie mouvante de Viktor Orban.

La Hongrie entre dans l'Union Européenne en 2004, quinze ans après la fin de la tutelle de l'U.R.S.S.. Les élections législatives de 2010 voient la victoire du parti conservateur le Fidesz. Il recueille 56% des suffrages exprimés, mais remporte cependant les deux tiers des sièges du parlement grâce à la loi électorale. Ce qui lui donne le pouvoir de modifier la constitution. Le leader du Fidesz, Viktor Orban est nommé Premier ministre. Ce dernier s'assure la fidélité de ses députés dès le début du mandat, au cours d'entretiens privés de quelques heures avec chacun, chaque député vient donc se légitimer auprès du dirigeant1. Sous l'impulsion de Viktor Orban, une nouvelle constitution est votée en 2011, et entre en vigueur dès janvier 2012. Cette nouvelle constitution, où le mot « république » disparaît, rappelle le « rôle du christianisme », décrète que l'embryon est un être humain dès le début de la grossesse et que le mariage ne peut exister qu'entre un homme et une femme. Autrement dit, le droit à l'avortement (droit fondamental de l'UE) est mis à mal, ainsi que le mariage pour tous2.. Viktor Orban tient d'une main de fer le Fidesz, et donc le parlement. Pierre Verluise, directeur de recherche à l'Iris décrit de la manière suivante le processus législatif exercé par le Fidesz : « la majorité ostracise l’opposition. Il arrive que des projets de loi soient présentés en Commission le matin, votés l’après-midi et promulgués au Journal officiel le lendemain... Sans véritable débat avec la société civile ni même une consultation des experts » 1, il parle d'une vie parlementaire « à la hussarde ». Ainsi beaucoup d'observateurs parlent d'un régime autoritaire pour qualifier la Hongrie de Viktor Orban3.

Viktor Orban est présenté comme un homme conservateur glissant depuis quelque années vers une droite nationaliste. Mais la droite ultra-nationaliste existe déjà en Hongrie. Elle est représentée par le parti d'extrême droite Jobbik, qui signifie Mouvement pour une meilleure Hongrie. Ce parti né en 2003 est dirigé par Gabor Vona (un professeur d'histoire de 31 ans). Ce parti obtenant que de faibles scores aux élections (inférieurs à 2%) connaît une victoire en 2009 en obtenant 15% aux élections européennes (correspondant à trois député européens). Aux élections législatives de 2010, il obtient 16,67%, soit 48 sièges, et devient ainsi la troisième force politique du pays. Ainsi face au succès de Jobbik, Viktor Orban joue à la surenchère.



Le Jobbik a formé en 2007 la « Garde Hongroise », qui est une organisation paramilitaire non armée dépendant du parti. Cette garde est présentée comme un groupe « d'auto-défense » pour assurer la sécurité des hongrois. Vêtus de noir, ses membres portent le brassard avec l'écusson rayé rouge et blanc de la dynastie d'Arpad (prince magyare du IX e siècle), blason repris en 1944 par le parti nazi des Croix Fléchées. Mais en réalité cette organisation marchant au pas obéit à une véritable hiérarchie militaire. Elle effectue ses patrouilles dans les quartiers et villes à forte population Roms et/ou Tziganes. Entre 2008 et 2009, il a été dénombré une soixantaine d'agressions racistes (sur Roms et Tziganes) dont huit assassinats. La police a admis que ces flots d'agressions étaient organisés et réalisés par la Garde Hongroises, elle n'a cependant arrêté que quelques personnes4. En 2009, la Garde Hongroise est interdite pour ses opérations illégales de maintien de l'ordre. Immédiatement, elle se reconstitue en plusieurs organisations en changeant de nom et en se présentant comme des associations citoyennes « d'auto-défense ».


Membres de la Garde Hongroise


Idéologie du Jobbik

Le Jobbik est un parti anti-Roms, anti-Tziganes, et également antisémite. Ce parti dénonce les minorités comme responsables du malheur des hongrois. Actuellement les Roms représentent 10% de la population hongroise (entre 500 000 et 700 000 personnes), mais ils connaissent un taux de natalité supérieur à la moyenne hongroise et atteindraient 20% de la population d'ici 2050 selon les estimations. Dans de nombreuses villes, les Roms vivent en ghetto en périphérie. Les Roms ont souffert de la transition vers l'économie de marché. Du fait de leurs faibles niveaux de formation et de la fermeture de certaines entreprises et industries ces deux dernières décennies, ils ont été dans les premiers à perdre leur emploi. Le journaliste Corentin Léotard, au micro de France Info, donne un exemple de ghetto Tziganes avec la ville de Tiszavasvari (ville de 10 000 habitants) : dans des conditions insalubres (pas d'eau courante, cas de tuberculose...), 2000 Tziganes vivent dans un « ghetto »5 éloigné de la ville et accessible seulement par des routes non goudronnées. A cette ségrégation spatiale s'ajoute une ségrégation scolaire. Les enfants vivant dans un état de sous-développement ont par exemple rarement eu accès à des robinets ou des toilettes, et les écoles municipales, leur étant pourtant ouvertes, sont incapables de faire face aux problèmes spécifiques de cette communauté. Ainsi ces enfants sont scolarisés dans une école financée par des ONG, où sont présents uniquement des Tziganes6.

Le programme du Jobbik envers les Roms et Tziganes a été exposé lors d'une conférence de presse du leader du parti, Gabor Vona, en 2010. Ce dernier a proposé une solution pour ce qu'il nomme la « criminalité Tzigane » :la création de « zone de criminalité » où vivraient les délinquants sous surveillance policière. Pour les enfants de délinquants, il propose la création de pensionnats où la « ségrégation serait un outil éducationnel plus productif ». En d'autres termes, le Jobbik préconise la ghettoïsation des Roms et des Tziganes7 .

A cela s'ajoute un antisémitisme, qui conduit le Jobbik à être sur le plan international, pro-Hammas et pro-Iran. Ainsi, s'oppose t-il à ce qu'il nomme l'axe « Tel-Aviv-Wagshington-Bruxelles ». Lundi 26 novembre 2012, le député Marton Gyöngyösi membre du Jobbik a demandé d'établir une liste des dirigeants juifs car il « pense qu'un tel conflit [conflit dans la bande de Gaza] rend opportun un recensement des gens d'origine juive vivant ici, notamment au sein du Parlement hongrois et du gouvernement hongrois, qui, effectivement, constituent un risque pour la sécurité nationale en Hongrie ». Propos immédiatement condamnés par l'ensemble de la classe politique hongroise8.

Mais son idéologie prend son essence dans la revendication nationaliste de la Grande-Hongrie défaite par le traité du Trianon (traité de paix signé en 1920 qui démantèle l'empire austro-hongrois en plusieurs pays dont la Hongrie). Le Jobbik veut ranimer cette Grande Hongrie, par exemple dans ses manifestations, la grande Hongrie est représentée sur des supports divers (drapeau, vêtement, tatouage etc..). Le Jobbik vente ainsi un passé glorieux de la Grande-Hongrie.



T-shirt représentant la "grande Hongrie" porté par un manifestant



Cette idéologie est illustrée explicitement par les propos de Oszkar Juhasz (maire de la commune de Gyöngyöspata et membre du Jobbik). Ce dernier, dans un enregistrement réalisé à son insu semble certain de voir éclater une guerre civile prochainement, et déclare qu'il faut attendre le moment propice pour prendre les armes. Il déclare également que le peuple hongrois est actuellement gouverné et opprimé par les 7 000 policiers proches du « Zsideesz », contraction de Fidesz (parti au pouvoir) et de Zsido (juif). Cet enregistrement (datant de mai 2011, date où il n'est pas encore maire) est rapporté et diffusé par la chaîne de télévision privée ATV. Ces déclarations aurai été tenues en présence de trois militants du Jobbik. Après avoir démenti, Juhàsz a admis les avoir tenu ces propos, mais dans un cadre privé. Le Jobbik a déclaré que ses propos ne reflètent que l'avis personnel de Juhàsz sans cependant les commenter9. Cette commune de Gyöngyöspata s'est également illustrée en 2011, par la présence de « camp d'entraînement » pour les milices d'extrême-droite10..



Stratégie du Jobbik

La stratégie du Jobbik est de prendre un évènement tragique et isolé puis de le faire connaître bien au-delà de ce qu'il mérite pour raviver les tensions ethniques. Ainsi le Jobbik veut se placer en seul défenseur et protecteur des « honnêtes hongrois » contre cette « criminalité Tzigane et Rom ». En montant ces événements en épingle, le Jobbik organise des démonstrations de force sous diverse formes. En mars 2011 à Gyöngyöspata (commune de 2500 habitants), le Jobbik prend l'exemple d'un suicide, pour lequel il accuse les Roms de la ville d'être responsables. Le Jobbik introduit ses milices qui patrouillent dans les quartiers Roms en intimidant ses habitants. Ainsi le Jobbik fait parler de lui, déstabilise le pouvoir (en l'occurrence le pouvoir municipal) et attise les tensions ethniques. Les milices d'extrême-droite ont réussi à pousser à la démission l'équipe municipale. Les élections municipales anticipées ont donné la victoire du maire Juhasz. Le journaliste Corentin Léotard écrit en mars 2011 dans son journal électronique Hulala : « Tous les ingrédients y sont réunis pour donner lieu à une crise sociale majeure : appauvrissement généralisé de l’ensemble de la population ; hausse du chômage ; augmentation des prix de l’alimentation ; mise en place d’un plan de rigueur économique qui se traduit par une réduction de l’aide sociale et signifie pour les plus pauvres une précarisation extrême de la vie quotidienne, jusqu’à l’insécurité alimentaire la plus totale. De la crise sociale à la révolte, il y a un abîme qui pourrait être franchi à la faveur d’un fait divers, par exemple. C’est en tout cas ce que craignent beaucoup d’observateurs sur le terrain car le fossé n’a cessé de se creuser ces dernières années entre Roms et non-Roms »11.

En avril 2011 à Hejöszalonta, suite au meurtre d'une femme, le Jobbik mobilise ses sympathisants et ses milices pour organiser une manifestation, où sont présents deux de ses députés. Cette manifestation a pour objectif de protester contre la « criminalité Tzigane » et de défendre ses victimes : « les honnêtes hongrois ». Même message qu'à Gyöngyöspata. Venue de Budapest, des militants d'Amnesty International encadrent les Roms, qui se sont vus expulsés de leurs habitations par la police le temps de la manifestation. La manifestation du Jobbik se dirige vers le stade municipal où sont réunis les Roms pour la journée. Au contact des deux groupes, des insultes sont prononcées sans qu'aucune violence physique ne soit signalée. Violence évitée car les militants d'Amnesty International recommandent aux Roms d'éviter tout comportement violent, car cela réjouirait le Jobbik12. En cherchant à développer les tensions ethniques, le Jobbik attend chaque acte répressible d'un membre de la communauté Tzigane pour le médiatiser, le dénoncer en le généralisant et proposer ses solutions.




Défilé de la Garde Hongroise à Tatarszentgyory en décembre 2007



Expérience municipale du Jobbik

Lors des élections municipales d'octobre 2010, le Jobbik remporte trois municipalités : Hencidà, Hegyhathodàsz et Tiszavasvari. Cette dernière commune est considérée comme « la capitale du Jobbik » selon les mots de son leader Gabor Vona13. Le programme du Jobbik peut ainsi être appliqué au niveau local. Dans la commune de Gyöngyöspata remportée par le Jobbik lors d'élection anticipées en 2011, la mairie Juhàsz a mis en place le travail obligatoire pour les chômeurs, mais uniquement les chômeurs Roms. Ainsi ces derniers doivent effectuer des travaux (le plus souvent d'entretien public) payé 100 € de moins que le salaire minimum. En cas de refus, les allocations chômage sont coupées pour une période de trois ans sous décision de la mairie. Le maire Jobbik veut des « changements radicaux », notamment en « apprenant aux Roms à mieux contrôler leurs naissances »14.

Le 25 août 2012, plusieurs organisations d'extrême-droite, dont le Jobbik en tête, défile pour demander l'expulsion des Roms du pays. Cette manifestation, qui réunit quelques centaines de personnes à Budapest, est aussi l'anniversaire de la création de la Garde Hongroise (datant de 2007), le leader du Jobbik, qui est également président de la garde, salue la foule avec un « Szebb jövö » (slogan des jeunesses fascistes des années 1930) avant de formuler son discours 15.







Références :

1 http://www.diploweb.com/La-Hongrie-d-Orban.html

2 http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-hongrie-selon-viktor-orban_1067162.html

3 http://www.mediapart.fr/journal/international/200112/hongrie-la-derive-3-viktor-orban-est-il-fasciste?page_article=3

4http://www.presseurop.eu/fr/content/article/27821-la-croisade-anti-roms-du-jobbik

5http://www.polkamagazine.com/17/le-mur/corentin-leotard-au-micro-de-france-info/854

6 http://www.polkamagazine.com/17/le-mur/etre-tsigane-en-hongrie/741

7http://www.hu-lala.org/2010/09/02/la-segregation-pour-eviter-%C2%AB-la-guerre-civile-%C2%BB/

8 http://www.humanite.fr/monde/hongrie-lextreme-droite-veut-une-liste-des-juifs-509664

9http://www.hu-lala.org/2012/04/24/gyongyospata-jobbik-a-t-il-cherche-la-guerre-civile/

10http://transeuropeextremes.com/sur-le-terrain/a-gyongyospata-entre-roms-et-nationalistes/

11http://www.hu-lala.org/2011/03/17/le-spectre-de-heurts-interethniques-en-hongrie/

12http://www.hu-lala.org/2011/04/06/jobbik-et-ses-milices-jouent-avec-le-feu-a-hejoszalonta/

13http://www.hu-lala.org/2012/10/30/jobbik-conserve-sa-%C2%AB-capitale-%C2%BB-a-tiszavasvari/

14http://www.francetv.fr/geopolis/la-montee-de-lextreme-droite-1959

15 http://www.rfi.fr/europe/20120826-hongrie-parti-extreme-droite-jobbik-roms-budapest

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MessageSujet: La prostitution de jeunes Roms inquiète   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeMar 4 Déc - 12:21

La prostitution de jeunes Roms inquiète
Les meurtriers présumés de deux sexagénaires, mi-novembre, auraient racolé leurs victimes. Autour de la gare Cornavin, la prostitution des Roms est désormais sous haute surveillance.
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Sur ce sujet

Châtelaine (GE): Le meurtre du couple serait lié à la prostitution
Drame de Châtelaine: Le sexagénaire a également été étranglé
Genève: Couple retrouvé mort: «Ils étaient sans histoire»
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Lui avait été retrouvé mort enroulé dans son tapis. Elle, également sans vie, se trouvait à quelques mètres. Le 10 novembre dernier, les circonstances du meurtre d’un couple de sexagénaires, commis dans un appartement de Châtelaine, dans la périphérie genevoise, sont restées longtemps un point d’interrogation pour les habitants du quartier.

La semaine dernière, «Le Matin» annonçait que la piste privilégiée des enquêteurs était celle qui mène au milieu de la prostitution Rom. Le quotidien orange précise ce mardi que depuis les événements de Châtelaine, les membre de ce réseau, qui opèrent autour de la gare Cornavin, sont sous haute surveillance.

Des rapports à partir de 10 fr.

Une vingtaine de jeunes garçons, parfois mineurs, issus de la communauté vendraient leur corps quotidiennement, contre 10 ou 20 fr. ou un repas chaud. Ils passeraient à l’acte dans les parcs et les allées des immeubles des Pâquis. Le soir, ils se regrouperaient dans le parc Geisendorf, à la Servette. Le petit manège est bien connu des riverains, qui ne décolèrent pas. «Est-ce que nous aussi on doit créer une milice?», tonne une habitante dans les colonnes du journal.

La police n’a pas souhaité commenter ces informations. Le Groupe Sida Genève aimerait mettre en place une cellule de sensibilisation des Roms, en partenariat avec une association de défense des droits des Roms.
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MessageSujet: «Il ne fait pas bon être Rom en Suisse»   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeDim 9 Déc - 8:52

«Il ne fait pas bon être Rom en Suisse»
La Commission fédérale contre le racisme affirme que l'atmosphère suisse n'est pas propice aux Roms et fait porter une lourde responsabilité aux médias.
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«Il ne fait pas bon faire partie des gens du voyage actuellement». La présidente de la Commission fédérale contre le racisme (CRF) Martine Brunschwig Graf affirme dans un éditorial que «en Suisse et ailleurs, l'atmosphère est au rejet et à la peur de l'autre». Et la presse porte une lourde responsabilité en faisant la part belle aux stéréotypes.

La CRF a publié jeudi son bulletin TANGRAM qui fait le point sur la situation des Yéniches, des Manouches et des Roms de Suisse. Il en ressort un constat inquiétant: ces personnes, même si elles vivent de manière sédentaire et discrète, préfèrent souvent cacher leur origine afin d'éviter les discriminations et les manifestations de racisme.

Évidemment, «les événements survenus ces derniers mois ont jeté une lumière crue sur des actes et des comportements (...) qui ne devraient pas se produire», écrit la présidente. Dans chaque groupe de population, il y a toujours des individus qui outrepassent leurs droits et ne respectent pas les règles communes. Mais il n'y a pas lieu de généraliser.

La presse épinglé

Le bulletin TANGRAM publie les résultats d'une enquête inédite sur les articles de presse concernant les Roms. Cette enquête, conduite par l'Institut fög de l'Université de Zurich, montre que les comptes-rendus des médias se focalisent sur les comportements déviants et donnent la parole aux acteurs politiques, à la police, mais très rarement aux Roms. La moitié des articles analysés produisent un message stéréotypé et assimilent les comportements déviants à la culture et à la mentalité des Roms dans leur ensemble. Les abus de quelques-uns ne doivent pas porter préjudice à l'ensemble des communautés, ni légitimer des politiques discriminatoires.

TANGRAM a voulu en conséquence donner ainsi la parole à la majorité sédentaire invisible en Suisse, Yéniches ou personnes d'origine rom qui ne se déclarent pas en tant que telles. Cela a été difficile car nombre de personnes contactées ont refusé, par peur des conséquences.

Infrastructures

Le bulletin relève qu'il manque des aires de stationnement et de transit pour les 3000 à 5000 Yéniches, Manouches/Sintés suisses d'une part et pour les caravanes des groupes roms de passage en Suisse en été d'autre part. Les modes de vie et les besoins de ces communautés distinctes sont différents. Or elles sont considérées comme indistinctes et assimilées les unes aux autres par les médias et dans les débats publics.

Si on admet en Suisse des modes de vie différents, il faut alors faire en sorte que les infrastructures soient adaptées, de manière adéquate et suffisante. «Ce n'est pas le cas en Suisse, faute d'une volonté politique intercantonale forte», dénonce Martine Brunschwig Graf, et les responsables politiques, ignorant ce problème, deviennent complice de ce mouvement de rejet généralisé que nous dénonçons».
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MessageSujet: Roms appelés à s'organiser par les USA   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeSam 15 Déc - 15:03

Roms appelés à s'organiser par les USA
Mis à jour le 15/12/2012 à 10:43 | publié le 15/12/2012 à 10:19 Réactions (33)


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Les Roms de Roumanie vont devoir mieux s'organiser politiquement, comme l'ont fait les noirs aux Etats-Unis, pour mettre fin aux discriminations dont ils font l'objet, a estimé l'ambassadeur américain en Roumanie. "C'est très décourageant de voir la situation des Roms. J'ai grandi dans le sud des Etats-Unis et j'ai vu exactement les mêmes choses subies par les Afro-Américains qui étaient marginalisés et discriminés" par la population majoritaire, a déclaré Mark Gitenstein dans une interview à l'AFP juste avant la fin de son mandat.

La Roumanie compte 620.000 Roms, selon le recensement officiel, deux millions selon les ONG. Si des progrès ont été faits en terme de scolarisation, ils continuent de subir des discriminations notamment en terme d'emploi et de logement. "Les Roms vont devoir s'organiser pour exercer davantage de pouvoir politique (...) car sinon personne ne traite de ces questions", estime M. Gitenstein, tout en soulignant les difficultés pour une population maintenue en esclavage jusqu'en 1856.

L'amélioration de la situation des Roms a été quasiment absente de la campagne électorale pour les législatives qui s'est terminée la semaine dernière.
Pourtant, "c'est un des plus grand défis auxquels la Roumanie doit faire face", selon M. Gitenstein.
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MessageSujet: En Slovaquie, le scandale de la stérilisation forcée des Roms   Le calvaire des roms - Page 17 Icon_minitimeSam 15 Déc - 15:07

En Slovaquie, le scandale de la stérilisation forcée des Roms

14 décembre 2012 à 12:53


Des Roms slovaques dans la ville de Kosice, en septembre 2010. (Photo Petr Josek Snr. Reuters)
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RÉCIT+DOCUMENTS Une ONG a reçu en France le prix de la Commission nationale consultative des droits de l'homme pour son combat contre une discrimination ethnique pas encore reconnue par la justice européenne.

Par FABRICE TASSEL
Ecouter Vanda Durbakova, c’est admirer d’un seul coup le travail de porte-parole. Choisir les mots qui dénoncent, ceux qui protègent les victimes, porter leur combat sans impudeur. Et répéter inlassablement, depuis près de dix ans, que des femmes roms slovaques ont été massivement victimes de stérilisations forcées, et qu'il y a très peu de raisons pour qu'elles ne le soient pas encore aujourd'hui. Fin 2012.

Ecouter l’avocate Vanda Durbakova (photo DR), c’est aussi plonger dans ce genre d’histoire dont on se dit spontanément «ce n’est pas possible...» avant de réaliser notre grossière erreur. Non seulement c’est bien réel mais cela existe depuis fort longtemps: ainsi le 14 juillet 1933, le régime nazi vota une loi couchant noir sur blanc une politique de stérilisation forcée des femmes roms.

Combat contre l"oubli

Le scandale, c’est qu’une telle histoire dure encore. Le 13 novembre la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu un arrêt – c’est le troisième – qui répare partiellement l’injustice subie par trois femmes roms stérilisées sous la contrainte et à leur insu au début des années 2000. La CEDH a reconnu que les trois femmes ont subi un traitement inhumain et dégradant en violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme; qu’elles ont subi une violation du droit au respect de leur vie privée et familiale conformément à l’article 8 de la Convention. Mais, et c’est là que la réparation reste encore à leurs yeux imparfaite, la CEDH n’a pas estimé que ce qu’elles ont subi peut être qualifié de «discrimination selon le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion» au sens de l’article 14 de la CEDH: bref elles n’ont pas été stérilisées parce qu’elles étaient roms. Les 25 000 euros de dommages qu'elles vont percevoir auprès de la justice européenne n'effaceront pas cette infamie.

C’est pourtant ce que Vanda Durbakova veut prouver en leur nom dans ce combat contre l'oubli. L’ONG à laquelle elle participe, le Centre pour les droits civils et les droits de l’homme, a mené dès 2003 une longue enquête conclue par un volumineux rapport intitulé «Le corps et l’âme : stérilisation forcée et autres atteintes à la liberté reproductive des Roms en Slovaquie» (lire ici le PDF, en anglais), qui lui-même déclencha l’ouverture d’une enquête pénale – qui ne donna rien. Sur les 230 femmes roms que les enquêteurs de l’ONG interrogèrent, 110 avaient été stérilisées soit sous la pression, soit en ignorant même l'intervention qu'elles allaient subir.

Une signature extorquée juste avant la césarienne

Mais surtout la concordance des témoignages, les récits identiques ont nourri les soupçons d’une pratique systématique de stérilisation à l’égard des patientes roms. De très nombreuses femmes ont raconté comment, alors qu’elles étaient en pleines contractions, et à quelques minutes d’accoucher à l’aide d’une césarienne, un médecin leur expliquait que l'opération présentait un grand danger pour la vie de l’enfant, et la leur; et qu’à l’avenir une autre intervention de ce type serait fatale. Epuisées, inquiètes, parfois ne comprenant pas un mot de slovaque, les femmes signaient le document qu’on leur présentait. Une heure ou deux plus tard elles avaient accouché, mais pour la dernière fois car à à l’issue de l’accouchement elles avaient été stérilisées. Le plus souvent il s’agissait de femmes ayant déjà eu un ou deux enfants. Leur sort connu au sein de la communauté de nombreuses femmes ont été mises à l'index, leur couple a explosé.

C'est ainsi ce que raconte une femme dans le récit reproduit dans un arrêt de la CEDH rendu le 8 novembre 2011, dont nous publions ci-dessous un extrait.



Extrait de l'arrêt du 8 novembre 2011 de la Cour européenne des droits de l'homme.

Mais il y encore autre chose dans ces témoignages. Les plaignantes racontent comment les patientes roms étaient placées dans des chambres séparées, interdites de partager les toilettes ou le repas des autres femmes soignées dans l’hôpital. Elles ont aussi relaté comment des médecins limitaient volontairement leur nombre d’heures de consultation pour les Roms. Des récits d’insultes et de coups traversent les témoignages. Ou cette anecdote d’une ambulance refusant de se rendre dans un camp rom alors même qu’une femme était sur le point d’accoucher.

Espérance de vie inférieure

Les médecins slovaques mis en cause ont bien sûr démenti toute discrimination ethnique et mis en avant le risque médical vital que pouvait représenter de futures césariennes pour leurs patientes – ce qui a été infirmé par de nombreuses publications scientifiques menées les années suivantes. Un des éléments permettant de comprendre leur attitude remonte au début des années 2000 : une étude qui avait fait beaucoup de bruit parmi les cinq millions de Slovaques, en montrant qu’en 2060 les Roms seraient majoritaires dans le pays compte tenu de leur taux de fécondité. A cette époque, les Roms représentaient environ 10% de la population slovaque – c’est encore le cas aujourd’hui –, ce qui en fait une des plus importantes communautés d’Europe, essentiellement concentrée dans six cent camps dans l’est du pays.

Comme partout en Europe ils sont victimes de nombreuses discriminations en termes d’emploi, de logement, d’éducation, d’accès à la santé. Leur espérance de vie est inférieure de 13 ans pour les hommes et de 17 ans pour les femmes par rapport aux autres Slovaques. Et comme dans les autres pays les idées reçues sur les Roms sont légion, notamment autour de leur fécondité et de leur sexualité. Ainsi, les Roms feraient beaucoup d’enfants uniquement pour obtenir davantage de prestations familiales – plusieurs députés slovaques ont même suggéré de réduire ces prestations pour les familles roms. Les Roms auraient une sexualité débridée, au point que les femmes seraient obligées d’être constamment enceintes pour retenir leur mari à la maison. Circule ainsi dans l’imaginaire populaire ce récit d’un couple rom faisant l’amour dans l’ascenseur lors de la sortie de la maternité, incapable d’attendre plus longtemps...A l'inverse, l'idée reçue selon laquelle les accouchements par césarienne étaient dangereux s'est répandue parmi les femmes roms.

A LIRE AUSSI sur la France, «Comment le personnel hospitalier perçoit les Roms»

Si les lois sur la stérilisation ont progressé au fil des années, les pratiques sont restées vivaces, et le sont encore sans doute. On retrouve le poids de l’histoire: après le nazisme, le communisme a officiellement poursuivi cette politique de stérilisation forcée. Et même après 1989, la Slovaquie, qui n’était encore qu’un morceau de la Tchécoslovaquie, a abrité ces pratiques. Ce n’est qu’en 2005 qu’une loi a inscrit l’obligation pour un médecin de recueillir le consentement éclairé d’une patiente avant de la stériliser. Mais les pratiques seraient encore loin d'appliquer à la lettre cette loi.

Aucune sanction pénale

Voilà ce que Vanda Durbakova raconte encore et encore. En début de semaine elle est venue à Paris recevoir le prix de la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Même si les arrêts de la CEDH représentent de belles avancées, elle en espère d’autres avec la reconnaissance, un jour, de la discrimination ethnique. Vanda Durbakova espère aussi que les décisions européennes vont peser sur les procédures en cours devant les tribunaux slovaques, qui pour l'heure n'ont accordé aux victimes qu'une réparation financière. Aucun médecin n’a encore été sanctionné pénalement. Et les chances sont maigres pour que l'un d'entre eux le soit un jour. D'où la portée symbolique mais cruciale de la reconnaissance par la CEDH d'une discrimination visant spécifiquement les Roms. Une façon, aussi, de reconnaître une souffrance qui traverse leur histoire depuis des siècles.

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