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 Le calvaire des roms

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MessageSujet: Les milliards de l’Europe pour les Roms sont sous-employés   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeVen 29 Oct - 5:01

Les milliards de l’Europe pour les Roms sont sous-employés
Dossier réalisé par notre envoyée spéciale en Roumanie, Marie Marvier 28/10/10 à 08h54
Depuis huit ans, l’Europe verse des milliards aux pays de l’Union pour l’intégration des Roms, mais rien ne bouge vraiment. Nous nous sommes rendu en Roumanie pour comprendre.
L’Europe se réveille et exige de savoir où passe son argent. La polémique estivale sur les expulsions de Roms par la France aura au moins eu ce mérite, celui de rouvrir le débat après l’échec du sommet de Cordoue sur les Roms au mois d’avril. L’Union ne vient certainement pas de découvrir l’existence des 12 millions de Tziganes européens, première minorité ethnique du continent. Elle s’en préoccupe depuis 2002, soit cinq ans avant l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie, les deux pays les plus concernés par le problème.

La Commission européenne avait même déjà, entre 2002 et 2006, versé des fonds de préadhésion (les fonds Phare, destinés aux pays d’Europe centrale et orientale), entre autres à cet effet. Depuis, le fonds social européen (FSE) a pris le relais et offre à l’ensemble des pays de l’Union un budget de 16,3 milliards d’euros sur la période 2007-2013 pour l’intégration des Roms et autres populations vulnérables. Mais aujourd’hui, Bruxelles s’étonne et s’agace de voir que les projets qu’elle finance n’avancent pas plus vite. La Roumanie, notamment, se trouve dans la ligne de mire, avec trop peu de projets proposés et des lenteurs administratives qui bloquent leur développement. « Ce n’est pas l’argent qui manque, mais il n’est pas utilisé ! », s’exclame Cristina Arigho, porte-parole de la Commission européenne, qui se désole du peu d’initiatives réellement mises en œuvre.

Conclusions à la fin de l’année

Le 7 septembre, la Commission décidait donc de passer à la vitesse supérieure et de créer une « task force », sous la houlette des commissaires aux Affaires sociales et à l’Inclusion, Viviane Redding, Cecilia Malmström et Laszlo Andor, afin d’aller mettre son nez d’un peu plus près dans les affaires roms. Elle rendra ses conclusions à la fin de l’année. Dernièrement, lors d’une conférence sur le sujet à Bucarest, Lazlo Andor en a profité pour rappeler aux autorités roumaines et aux ONG tziganes qu’il attend « plus de projets dédiés aux Roms », et pour les avertir, en termes à peine feutrés, que désormais, Bruxelles veut « savoir pourquoi les fonds UE n’ont pas, ou mal, été utilisés ». Un message on ne peut plus clair.
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MessageSujet: Roms : l’impasse de la (ré)insertion dans les pays de retour   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 30 Oct - 16:26

Roms : l’impasse de la (ré)insertion dans les pays de retour
29 octobre
Le 26 octobre, Human Rights Watch a publié un rapport de 77 pages intitulé « Rights Displaced : Forced Returns of Roma, Ashkali and Egyptians from Western Europe to Kosovo ». L’organisation attire ainsi l’attention sur le dénuement et la précarité des populations Roms et assimilées renvoyées en Europe de l’Est. Confrontées à des situations de grande détresse dans leur pays de retour et notamment au Kosovo, ces populations sont victimes de discriminations multiples. Les plus fragiles sont sans surprise les enfants, dont les conditions de vie se sont fortement dégradées. « Les Roms sont aussi discriminés en Roumanie qu’en France ou n’importe où en Europe. La différence est qu’il y a plus de pauvreté ici que dans d’autres pays » déclare Letitia Mark, présidente de l’association des femmes tsiganes « Pour nos enfants de Timisoara ».

Si certains Roms renvoyés en Roumanie au cours de l’été ont pu bénéficier de l’aide au retour humanitaire, cette mesure d’assistance reste appliquée avec une grande parcimonie. Au Kosovo, par exemple, ni les bailleurs de fonds internationaux ni le gouvernement n’apportent une quelconque assistance aux personnes renvoyées se retrouvant, dans certains cas, apatrides. « Si les dirigeants européens veulent réellement améliorer la situation désespérée des Roms, des Ashkalis et des Égyptiens originaires du Kosovo, ils devraient suspendre les rapatriements forcés de ces gens et fournir une aide adéquate aux personnes déjà expulsées » défend Wanda Troszczynska-van Genderen, spécialiste des Balkans de l’Ouest chez Human Rights Watch. Puis elle ajoute : « Les responsabilités des gouvernements de l’UE ne s’arrêtent pas à leurs frontières. Ces gouvernements, ainsi que les bailleurs de fonds, doivent consacrer leurs efforts à améliorer la situation sur le terrain, au lieu de renvoyer des gens vers une situation désespérée ». Le rapport émis par HRW met en relief les menaces majeures qui pèsent sur le respect, inconditionnel, des droits de l’homme : en terme de reconnaissance du statut de citoyen (notamment par l’acquisition de papiers d’identité), mais aussi en ce qui concerne le droit au logement, le droit à l’éducation et à la formation, le droit à la santé et enfin, la possibilité d’une insertion professionnelle. Aussi ce rapport recommande-t-il comme mesures urgentes d’imposer un moratoire immédiat sur les renvois et de proposer une assistance sans délais aux rapatriés. Mais une collaboration avec le gouvernement kosovar doit également être engagée afin d’élaborer une stratégie d’insertion générale qui garantisse des conditions adéquates de retour. En outre, la Roumanie, ayant reçu un reflux massif de Roms cet été, s’est avérée incapable de gérer seule la situation et s’en est donc remise aux ONG. Les autorités roumaines ont à ce titre insisté de nouveau sur la nécessité d’instaurer un plan d’intégration européen, multilatéral, des Roms comme elles le réclament depuis 2008.

Ces rapatriements sont par ailleurs régulièrement critiqués par l’ONU qui voit dans ses migrations forcées un risque majeur pour la stabilité régionale de l’ex-Yougoslavie. En effet, les Roms sont souvent la cible d’attaques violentes, et ont été rejetés par certains membres de la communauté albanaise du Kosovo, le principal groupe ethnique du pays. Ils sont accusés de « collaborer » avec la population minoritaire serbe... Ces rapatriements massifs sans prise en charge a posteriori ni même appréhension a priori des conséquences de tels mouvements de population menacent de ranimer les tensions latentes entre les communautés balkaniques. Ces bouleversements risquent de cristalliser les tensions politiques et donc de remettre en question la paix fragile établie dans la région après les conflits meurtriers des années 1990.
Sources : HWR, Courrier International
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MessageSujet: Kosovo : Les Roms renvoyés vers ce pays par divers gouvernements européens sont confrontés à la détresse à leur retour   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 30 Oct - 16:27

Kosovo : Les Roms renvoyés vers ce pays par divers gouvernements européens sont confrontés à la détresse à leur retour
mis en ligne vendredi 29 octobre 2010 par Ludo

L’Europe occidentale devrait mettre fin à ces expulsions et prêter assistance aux Roms déjà rapatriés de force au Kosovo

(Pristina, le 28 octobre 2010) - Les Roms et les groupes minoritaires apparentés expulsés d’Europe occidentale vers le Kosovo y subissent la discrimination et se retrouvent dans un profond dénuement, ce qui équivaut à des violations des droits humains, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

Le rapport de 77 pages, intitulé « Droits ‘déplacés’ : Retours forcés au Kosovo de Roms, d’Ashkalis et d’Égyptiens en provenance d’Europe occidentale » (« Rights Displaced : Forced Returns of Roma, Ashkali and Egyptians from Western Europe to Kosovo ») analyse les graves problèmes de droits humains auxquels sont confrontées les personnes qui ont quitté le Kosovo pour l’Europe occidentale, avant d’être ultérieurement contraints à retourner au Kosovo. Ces personnes connaissent des difficultés pour obtenir des papiers d’identité, ainsi que pour récupérer tout ce qui leur appartenait. Elles rencontrent également des obstacles pour accéder au logement, aux soins de santé, à l’emploi, et à la protection sociale. Beaucoup d’entre elles se retrouvent séparées des membres de leurs familles. Les expulsions sont particulièrement difficiles pour les enfants, et peu d’entre eux restent scolarisés à cause de leur maîtrise insuffisante de la langue, de la différence des programmes scolaires, et de la pauvreté de leurs familles.

« Les pays européens renvoient les gens les plus vulnérables du Kosovo vers une situation de discrimination, d’exclusion, de pauvreté et de déplacement à l’intérieur de leur propre pays d’origine », a déclaré Wanda Troszczynska-van Genderen, chercheuse sur les Balkans de l’Ouest chez Human Rights Watch. « Si les dirigeants européens veulent réellement améliorer la situation désespérée des Roms, des Ashkalis et des Égyptiens originaires du Kosovo, ils devraient suspendre les rapatriements forcés de ces gens et fournir une aide adéquate aux personnes déjà expulsées. »

Environ 50 000 Roms, la plupart serbophones, ainsi que deux minorités albanophones - les Ashkalis et les Égyptiens, qui revendiquent des origines en Égypte ancienne - ont été déportés au Kosovo depuis 1999. Les chiffres paraissent sur le point de s’envoler, Ce chiffre devrait connaître une nette hausse, avec près de 12 000 personnes menacées d’expulsion rien qu’en Allemagne. Les bailleurs de fonds internationaux et le gouvernement du Kosovo n’apportant aucune assistance aux personnes renvoyées vers ce pays, la charge de les aider quand ils arrivent au Kosovo revient exclusivement aux communautés rom, ashkali et égyptienne du pays, dont la plupart des membres vivent dans une pauvreté extrême.

Les Roms, les Ashkalis et les Égyptiens du Kosovo constituent historiquement la minorité la plus pauvre du pays ainsi que la plus marginalisée au niveau économique, politique et social. Ces dernières années, beaucoup ont été déplacés à cause de la guerre, des conflits ethniques, de la pauvreté extrême, et de l’instabilité politique. Leur nombre a fortement diminué, passant de plus de 200 000 personnes avant la guerre en 1999 à 38 000 aujourd’hui. Les Roms ont souvent été la cible d’attaques violentes, et ont été rejetés par certains membres de la communauté albanaise du Kosovo - le principal groupe ethnique du pays - qui les accusent de « collaborer » avec la population minoritaire serbe.

Certains d’entre eux ont obtenu le statut de réfugié à l’étranger, tandis que d’autres restent soumis à des mécanismes de protection temporaires. En vivant en Europe occidentale, les Roms, les Ashkalis, et les Égyptiens connaissent des conditions de vie nettement meilleures que celles qui sont les leurs au Kosovo. Leurs enfants, souvent nés à l’étranger, apprennent la langue et adoptent la culture et le mode de vie des pays d’accueil d’Europe occidentale. Il est fréquent que ces enfants grandissent en ne parlant pas la langue maternelle de leurs parents.

Pourtant certains de ceux qui partent vivre dans un autre pays ne parviennent pas à obtenir l’asile, ou encore voient leur statut temporaire expirer, et ils risquent alors l’expulsion. Certains des Roms rapatriés de force au Kosovo ne parviennent pas à y obtenir des papiers d’identité, et n’ont pas de papiers yougoslaves ou serbes prouvant qu’ils ont résidé auparavant dans le pays, ce qui fait d’eux des apatrides de facto, et souvent pour longtemps.

En avril dernier, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a critiqué les rapatriements forcés, affirmant qu’ils déstabilisent la situation sécuritaire du Kosovo et exacerbent les difficultés auxquelles font face les minorités. Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, ainsi que le Parlement européen, ont également appelé cette année à la suspension de ces retours tant que les conditions ne seront pas meilleures.

Selon les lignes directrices de l’agence pour les réfugiés des Nations Unies, les pays devraient s’abstenir d’expulser les Roms, et ne devraient envisager de renvoyer les Ashkalis et les Égyptiens qu’après une évaluation individuelle des risques et d’une manière progressive, en tenant compte de la capacité d’absorption limitée du Kosovo.

« Il y a un consensus de plus en plus fort pour dire que ces déportations mettent les Roms, les Ashkalis et les Égyptiens en danger, et rendent la vie plus difficile encore à ceux qui sont déjà au Kosovo », a commenté Wanda Troszczynska-van Genderen. « Les responsabilités des gouvernements de l’UE ne s’arrêtent pas à leurs frontières. Ces gouvernements, ainsi que les bailleurs de fonds, doivent consacrer leurs efforts à améliorer la situation sur le terrain, au lieu de renvoyer des gens vers une situation désespérée. »

Depuis 2009, le gouvernement du Kosovo a signé des accords de réadmission avec l’Allemagne, la Belgique, la France, la Suisse et la Norvège, tandis que d’autres accords sont en cours de négociation. Le Kosovo est très désireux de renforcer ses liens avec l’UE et les autres pays européens. Ces accords, ainsi que l’absence d’évaluation par le Kosovo préalablement aux retours forcés, ouvrent la voie à un nombre croissant d’expulsions, font naître un risque de violations des droits humains, et aggravent la situation de crise que vivent les personnes rapatriées, leurs familles, et la communauté kosovare dans son ensemble.

Le rapport montre que le gouvernement du Kosovo contribue aux difficultés rencontrées par les Roms et les autres rapatriés en n’insistant pas pour que les gouvernements qui expulsent aident à créer les conditions adéquates au Kosovo pour accueillir ceux qui sont forcés à y retourner. Le Kosovo n’a pas non plus pris les mesures nécessaires pour réguler les retours et aider les rapatriés à se réinsérer dans la société.

La stratégie définie en 2007 pour réinsérer de force les rapatriés n’a pas été mise en œuvre, et le gouvernement du Kosovo a fait peu de progrès dans sa stratégie globale, également conçue en 2007, visant à améliorer le respect des droits des communautés Rom, Ashkali et Égyptienne dans leur ensemble.

Le rapport recommande :

* un moratoire immédiat sur les retours forcés en attendant une amélioration des conditions d’accueil ;
* des mesures urgentes pour fournir une assistance aux rapatriés ;
* la pleine mise en œuvre des stratégies du gouvernement kosovar pour l’insertion des rapatriés de force et des communautés Rom, Ashkali et Égyptienne dans leur ensemble.

Les expulsions d’Allemagne ont été particulièrement sujettes à controverse, avec un débat récent au Parlement (Bundestag) qui a conduit les partis d’opposition et les organisations non-gouvernementales à condamner la politique de ce pays en la matière.

Un changement de politique récent concernant les expulsions vers le Kosovo de l’Etat allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où résident près de 40 pour cent des Roms, Ashkalis et Égyptiens kosovars d’Allemagne, permet d’espérer qu’une réforme est possible. En septembre, le Ministre de l’Intérieur de cet État a promulgué un décret qui, s’il ne va pas jusqu’à suspendre complètement les expulsions, reconnaît le besoin des communautés originaires du Kosovo de bénéficier d’une protection spéciale, exige des évaluations individuelles préalables au retour, et recommande de ne pas déporter les enfants en âge d’être scolarisés.
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MessageSujet: Cela se passe en France : ex-pays des droits de l'homme devenu le pire ségrégationiste et raciste de la planète !   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 6 Nov - 5:35

Une semaine « ordinaire » dans un camp rom

Trois mois après le début de la polémique de juillet 2010 sur l’installation des Roms en France, l’envoyée spéciale de « La Croix », Paula Boyer, a passé cinq jours dans un camp à Ormoy (Essonne) qui compte 47 caravanes. Un camp coincé entre route, voie ferrée et rivière, où, loin des clichés, la vie est d’abord faite d’expédients, de misère et d’angoisse de l’expulsion


Le campement Rom de Moulin galant s'étend sur 3 communes: Corbeil, Ormoy et Villabé. La partie du camp qui se trouvait sur le territoire de la commune de Corbeil a été évacuée le 7 octobre 2010 (photo : Alain Keler/M.Y.O.P)
LUNDI

Les saules et les peupliers bordant l’Essonne cachent une réalité sordide. Un camp s’est installé illégalement en 2008, hébergeant quelque 200 Roms, souvent originaires de Timisoara et de ses environs (Roumanie), mais pour la plupart présents en France depuis longtemps. Ici, ni électricité, ni eau potable, ni sanitaires (les bois servent de WC). À l’entrée, un tas de ferrailles. À l’intérieur, un bric-à-brac de meubles, de linge séchant sur des cordes, de vieux fourgons et d’une quarantaine de caravanes, dont beaucoup hors d’âge, serrés autour d’espèces de ruelles.

Sur la droite, une tranchée – un bon mètre de profondeur – doublée d’une butte de terre : la ville de Corbeil a réalisé ces travaux de terrassement pour empêcher les Roms de réinvestir le terrain qu’elle leur a fait évacuer au mois d'octobre 2010. Le camp étant à cheval sur deux autres communes, Ormoy et Villabé, il a suffi de pousser les caravanes de 20 mètres pour échapper provisoirement à l’expulsion.

Ce matin, le camp est quasi vide. Beaucoup d’enfants sont à l’école. Quelques hommes sont partis ramasser et vendre de la ferraille ou travailler au noir. D’autres, hommes comme femmes, sont allés avec leurs enfants faire la manche, parfois jusqu’à Paris, en prenant le RER à la gare de Moulin-Galant toute proche.

Dans l’après midi, le camp s’éveille. Des voitures se serrent contre les caravanes. Les femmes, qui ont fini la corvée d’eau (elles vont la puiser à la borne à incendie d’une cité HLM proche, avec un bidon juché sur un chariot) et la lessive, épluchent des pommes de terre. Les hommes parlent fort. Les enfants courent partout. Des copines papotent. Des amoureux chahutent.

Pierre Germain et Yves Bouyer, deux prêtres-ouvriers retraités, membres de la Mission de France et militants de l’« Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms », distribuent le courrier juridique ou administratif reçu par les familles domiciliées chez eux. Souvent, Paul Israël, un autre militant, vient aussi.

Près de la caravane de Robert, le « chef » (impossible, malgré des questions, de savoir ce qui lui vaut ce titre), c’est la fête. Gâteau, fruits, soda et… prière. Un anniversaire ? Ou, comme on le glissera, une cérémonie d’action de grâce ?

Soudain, une voiture s’immobilise à l’entrée du camp . Une infirmière retraitée en sort et distribue des vêtements. C’est la ruée, puis la foire d’empoigne et les cris. Ceux qui, comme Roxana, habitent les caravanes les plus éloignées, sont arrivés trop tard. Une bagarre s’esquisse, un grand brun surgit, couteau à la main. L’échauffourée est évitée de justesse.
MARDI
Aujourd’hui, c’est la grève : il n’y a pas de transport pour vaquer à son « business » à Paris ou ailleurs. Pas d’école non plus. Le camp est animé. Des hommes réparent leur voiture, d’autres trient la ferraille. Au fond du camp , Petre brûle les ordures qui s’entassent. La communauté d’agglomération a cessé d’y installer une benne après que Corbeil eut fait évacuer son terrain.

Aussi des rats énormes grouillent à deux pas des habitants. Dans sa minuscule caravane, Roxana rumine encore sa colère : « Je n’ai rien eu, moi et je manque de tout ! » Elle est sans nouvelles de son mari, expulsé jeudi dernier. Il a reçu l’ordre de quitter le territoire français (dans le jargon administratif, on parle d’une OQTF) où il vivait depuis plus de trois mois.

Dépourvu de titre de séjour, de domicile fixe et de ressources, il représentait, selon la préfecture, une « charge déraisonnable pour l’État français ». Citoyen roumain – et donc européen –, il peut, avec sa carte d’identité, circuler librement dans l’Union (1). Donc revenir à Ormoy, où les va-et-vient France-Roumanie, volontaires ou forcés, sont fréquents.

Son mari a-t-il les 120 € nécessaires pour le bus de retour ? « Non, mais on te les avance et tu as deux semaines pour rembourser… 150 € », raconte Roxana sans vouloir dire qui est ce « on ». « Mon mari a cherché longtemps un vrai travail, en vain.

Maintenant, il refait une maison, au noir, ça permet de manger », explique cette jeune femme de 24 ans qui reconnaît avoir mendié et parfois volé de la nourriture pour ses trois filles. Heureusement, l’an dernier, après la naissance de la dernière, elle a pu séjourner plusieurs mois dans un hôtel pour parent isolé. Comme beaucoup de Roms, elle n’est pas mariée avec le père de ses enfants.

« C’était terrible d’être séparés, mais les petites étaient au chaud », insiste Roxana que l’hiver à venir angoisse. Pourquoi rester en France si c’est si dur ? « C’est moins pire que la Roumanie ! Ici, on a la caravane, c’est ça la différence ! »

Un peu plus loin, Ionel, 37 ans, partage, avec sa femme et quatre de ses cinq enfants, deux vieilles caravanes. « Si on gonfle un peu les pneus, elles roulent encore », rigole-t-il. Lui vend des journaux dans les gares. Propriétaire d’un fourgon – « assuré », insiste-t-il –, il récolte aussi des objets encombrants et de la ferraille. Sa fille Carina, 9 ans, rêve de devenir avocate. « Pour nous protéger », dit-elle. Et le fils aîné ? « Il vit en Roumanie, marié avec une Rom qui est riche. Sa famille a une maison ! »
MERCREDI
4 °C à peine. Ce matin, c’est un va-et-vient de fourgons et de voitures chargés d’objets hétéroclites. « Ici, on n’est pas des voleurs, assure avec force Robert, on travaille. On a appris à se débrouiller. Bien sûr, comme partout, certains sont plus débrouillards que d’autres. La vie, c’est la deuxième école. »

Il vend la ferraille 14 centimes le kilo en ce moment. Et 2,40 € si c’est du cuivre. Un jour ça monte, un jour ça baisse… « Quand j’arrive à une tonne par semaine, je ne gagne pas 100 €, une fois le gazole payé. » Chez Robert, il y a six bouches à nourrir : sa compagne Eugenia et ses quatre fils.

Par chance, Eugenia a une carte de séjour, donc la CMU (couverture maladie universelle) et les allocations familiales, contrairement aux autres femmes furieuses d’être « privées de la CAF, même après dix ans en France ! »

Près de sa caravane, Maria est tout sourire : son mari, également expulsé jeudi dernier, arrive ce soir, il a téléphoné ! « Viens boire un café ! » Dans sa caravane aux fenêtres rafistolées avec du scotch, l’eau goutte du plafond. Les quatre enfants jouent sur l’unique couchette où la famille se blottit la nuit.

Maria fait le café à la turque, dans une casserole. Puis, elle laisse le brûleur allumé en guise de chauffage. « La bouteille de gaz dure à peine trois jours. Heureusement, je l’achète chez Carrefour à 20 € », soupire-t-elle. Comme beaucoup d’autres, Maria fume et boit café sur café. « Pour calmer la faim », explique plus tard une militante associative.

En début d’après-midi, quatre Témoins de Jéhovah s’approchent et s’expriment en roumain. Ils viennent régulièrement ici. Pour « recruter » ? Ils se récrient. « Nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle et faire un peu de travail social. »

À la nuit tombée, Lazar et un ami achèvent de transformer une barrique en poêle à bois. Chez des voisins, un autre poêle ramassé sur un trottoir a été installé sur une jante pour protéger le fragile plancher de la caravane. Une plaque de tôle bouche le toit percé pour laisser passer le conduit d’aération.

Ce soir, ces deux familles auront chaud. Leurs voisins les plus « riches » feront fonctionner un poêle à pétrole. La plupart se contenteront, comme Maria ou Roxana, d’un brûleur de gaz allumé, parfois à quelques centimètres des couvertures.

Ce soir encore, réunion, à Évry, des militants associatifs. Après l’évacuation de Fleury-Mérogis, Massy et Sainte-Geneviève-des-Bois, Ormoy est devenu le plus grand camp de l’Essonne. Sera-t-il lui aussi évacué ? Selon les uns, la justice se prononcera le 23 novembre. D’autres croient la procédure interrompue.

Plusieurs évoquent le camp d’Athis-Mons, en proie aux trafics d’alcool et de cigarettes, à la location des cabanes par le « chef » et peut-être à la prostitution. « Les militants sont fatigués », dit une jeune femme qui a vu partir en Roumanie les enfants qu’elle s’était pourtant démenée à scolariser. Un vif débat suit alors et quelques noms d’oiseaux sont échangés sur « les mentalités » des Roms…

D’autre se demandent que faire face aux activités délictueuses. Goyïta Epaillard, la présidente, recadre : « Que la police fasse son travail ! Notre rôle est de protéger les Roms contre les injustices et les dénis du droit, pas de gérer leur vie ou celle du campement. »
JEUDI

Le thermomètre a encore baissé. Près de l’entrée du camp se tiennent trois hommes bien habillés. « Ce sont des employés de la ville de Corbeil qui viennent s’assurer que nous n’avons pas réinvesti le terrain évacué », explique Robert, canadienne et bonnet fourré sur les oreilles. Ce matin, il fulmine contre tout le monde, y compris contre « les Roms qui ne nettoient pas » et les militants associatifs « trop mous ».

« Dans l’Essonne, personne ne veut faire quelque chose pour nous. Ce sont des racistes. En France, depuis vingt et un ans, je n’ai jamais vu un département comme ça », s’emporte-t-il. Pourquoi rester alors ? « C’est le seul terrain que nous avons trouvé après l’expulsion de Créteil (Val-de-Marne). Si Ormoy nous chasse, il faudra bien partir. » Où ? « Je cherche. » Sa caravane peut-elle rouler ? « Je suis mécano. » Au pire, il en trouvera une autre, pour 200 à 400 €.

Sur la départementale devant le camp , aucune voiture n’est stationnée ce matin. À croire que chacun est parti faire son business. Les enfants, en tout cas, sont à l’école, sauf ceux qui ont raté le véhicule d’un père de famille qui les y emmène. Une entraide payante. « C’est 1 € par jour ou 3 litres de carburant par semaine », soupire une maman.

Dans sa caravane, Roxana est heureuse. Christian est de retour et n’en finit pas d’embrasser ses filles. Il change les couches, donne des fruits au sirop rapportés de Roumanie, sourit à sa femme. Ces cinq-là s’aiment, impossible d’en douter.

En début d’après-midi, Caroline, Hélène et Borys, de l’association Intermèdes Robinson, chargés de jouets, livres, papiers, crayons, stylos, s’installent sur des bouts de carton et de moquette et proposent des activités d’éveil aux tout-petits non scolarisés. « Ils font des progrès, parlent mieux français », insiste Hélène. En un an, une de ses collègues, Sophie, a réussi à faire scolariser 19 des 50 enfants du camp .

Peu après leur départ, un grand moustachu au complet noir impeccable se présente, Bible à la main. C’est un pasteur protestant roumain installé en région parisienne. Il entraîne cinq personnes pour assister au culte dans « l’église », en fait une caravane achetée par les Roms en se cotisant. Parmi les participants, Mariana, la femme de Lazar, une catholique familière du P. Germain et aussi des Témoins de Jéhovah.

Un syncrétisme qui n’étonne pas cette femme, alitée la plupart du temps (elle attend une nouvelle opération gynécologique) : « S’il y a un Dieu, il n’y en a qu’un seul, le même pour tout le monde ! » Elle s’inquiète surtout des factures rapportées de l’école par sa fille : 20 € pour la cantine mensuelle, 40 € pour l’étude. « Je n’ai pas cet argent, que va-t-il se passer ? interroge-t-elle, répétant : la vie, c’est dur ! »

À l’entrée du camp , Robert a en main un tract de Jean-Pierre Bechter, le maire sortant UMP de Corbeil. Attentif aux protestations des riverains qui se plaignent de larcins multiples, ce dernier fait campagne (2) sur le thème: « J’ai supprimé le bidonville créé par les Roms sur notre territoire. »
VENDREDI

La tranchée qui sépare le camp du territoire de Corbeil se remplit d’immondices. Autour, les rats sont de plus en plus nombreux. Devant sa caravane, Monica balaie les feuilles. Sa mère vit en Roumanie grâce à la petite pension de son père, contrôleur dans une administration du temps de Ceausescu. « À l’époque, c’était mieux pour nous là-bas. On gagnait peu mais tout le monde travaillait et les Roms étaient moins discriminés qu’aujourd’hui. »

En France depuis quinze ans, Monica erre d’un camp à l’autre. « C’est dur. Je ne veux pas parler plus, sinon je pleure », dit-elle. « On voudrait un travail et un logement stables », peste son mari. Ce matin, la ferraille est tombée à 9,5 centimes le kilo. Un groupe de jeunes arrive. La conversation s’anime autour d’un même leitmotiv : « Ormoy va-t-il aussi nous chasser ? »

Paula BOYER

(1) Le projet de loi sur l’immigration actuellement en discussion au Parlement prévoit des mesures plus restrictives.
(2) Les municipales ayant été invalidées, de nouvelles élections auront lieu les 5 et 12 décembre, à Corbeil-Essonne.
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MessageSujet: BONNE NOUVELLE ! L’Union européenne a décidé de supprimer les visas pour les ressortissants de Bosnie et d’Albanie,   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMer 10 Nov - 15:58

L’Union européenne a décidé de supprimer les visas pour les ressortissants de Bosnie et d’Albanie, relançant les spéculations sur des prochaines arrivées massives de Roms de ces pays au sein de l’espace communautaire.

La souveraineté nationale n’étant plus qu’une illusion à l’heure de la toute puissance de la Commission européenne, le gouvernement français, pourtant confronté à un problème de délinquance de clandestins roms et qui a opéré cet été des expulsions massives, se trouve dans l’impossibilité de contester cette décision de Bruxelles.

Les frontières ouvertes, on imagine mal les populations roms vivant dans ces pays où elles sont autrement stigmatisées qu’en France (n’en déplaise aux bonnes âmes de gauche), et où elles vivent dans des situations de pauvreté extrême, se priver de rejoindre les riches contrées de l’UE.

Cette décision bureaucratique démontre une fois de plus l’aberration du système européen et les dangers d’un espace Schengen ouvert aux quatre vents et au sein duquel les intérêts des États divergent et les situations socio-économiques sont terriblement disparates.

Un espace Schengen avec l’Allemagne et l’Europe du Nord à la limite… mais accepter que le contrôle des frontières soit dévolu à des pays aussi poreux que la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie et donc demain la Bosnie ou l’Albanie, c’est sidérant.

Face à ces absurdités kafkaïennes, l’Europe n’a d’autre solution que de se dissoudre. A charge de refonder une Europe politique et économique sur des bases saines avec des partenaires fiables.
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MessageSujet: Comment vivent les Roms en Roumanie, le pays où ils sont le plus nombreux ?   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeJeu 11 Nov - 9:47

Comment vivent les Roms en Roumanie, le pays où ils sont le plus nombreux ? Pour le savoir, un journaliste d’Adevărul s’est fait passer pour l’un d’entre eux. Il n’a pas ressenti de discrimination, mais une sorte de mépris généralisé.

Cristian Delcea
Jamais les Tsiganes n'ont été aussi présents dans le débat public. Quelque 8 000 Tsiganes roumains ont été expulsés de France cette année, mais la moitié y sont déjà retournés. Quelles chances ont les Tsiganes d'être acceptés en Roumanie ? Je l'ai compris en revêtant pour une semaine l'habit de Tsigane: chapeau, chemise bigarrée, veste en cuir et pantalon de velours. Je me suis laissé pousser la moustache ; la peau basanée je la tiens du bon Dieu.

J'ai commencé Place de l'Université [à Bucarest]. Il y avait des étudiants ivres qui se sont moqués de moi et m'ont braillé ces mots archi-connus de la langue tsigane: "mucles" (ta gueule !), "bahtalo" (bonne chance !), "sokeres" (comment ça va ?). Un grand blond m'a pris en photo, puis a photographié les bouteilles posées sur le trottoir, les chiens et les mendiants. Sur son ordinateur, en Scandinavie, ma photo sera probablement classée dans le répertoire "Bucharest garbage".

Des regards qui font plus mal que Nicolas Sarkozy
Plus tard dans la soirée, je suis allé voir une pièce au Théâtre National. Les gens autour de moi n'étaient pas enchantés de ma présence, mais ils n'ont rien dit. J'ai entendu à nouveau les mêmes rires de quelques jeunes. Il semblerait que ce soient eux les plus méchants et les plus perfides envers les Tsiganes. Et ils rient toujours dans le dos.

Peut-être même que leurs regards font plus mal que le mauvais oeil de Nicolas Sarkozy, le président français. Nous avons des campagnes pour l'intégration et l'alphabétisation des Tsiganes, mais pas de campagne pour empêcher les gens de rire lorsqu’ils voient un Tsigane bossu dans la rue.

Et pourtant, on peut appeler tout cela comme on veut, sauf discrimination. Personne ne m'a jeté hors d'un café ou d’un restaurant. Tant qu'ils encaissaient mon argent, ils m'accueillaient à bras ouverts. Ce ne sont pas les Tsiganes qui sont victimes de discrimination en Roumanie, ce sont plutôt les pauvres.

Nous voulons que les Tsiganes sentent bon, qu'ils aiment l'art, mais aucun employeur ne veut avoir un Tsigane près de lui. Et sans argent, soit le Tsigane plonge dans la misère, soit il cherche des moyens non conventionnels de gagner de l’argent.

J'ai essayé le conventionnel, j'ai cherché à me faire embaucher. J'ai cherché des annonces dans les journaux pour être ouvrier non qualifié, laveur de voitures, ou démembrer des voitures pour les pièces détachées. Au téléphone, on m'a dit qu'il restait des places.

Arrivé devant les employeurs, certains m'ont chassé honnêtement - "Va-t-en, Tsigane !", d'autres par des insultes - "Ben voilà, pour l'instant on n'embauche plus !".

Même les éboueurs m'ont rejeté. La fille du personnel m'a regardé par-dessous ses lunettes et m'a dit: "On n'embauche pas. On ne l’a jamais fait". Ce qui signifie sans doute que les éboueurs qui tournoyaient dans la cour héritent de la profession de père en fils.

S'ils restent seuls, les Tsiganes meurent
Je pensais qu'il existait une solidarité, sinon entre les gens, du moins entre les automobilistes. Dans la périphérie de Bucarest, j'ai crevé un pneu, plus ou moins intentionnellement. J'ai passé plus de trois heures au bord de la route, faisant des signes de la main aux voitures qui passaient.

Pour certains je pouvais lire les injures sur leurs lèvres, d'autres me klaxonnaient en souriant, un a fait mine de me rouler dessus. J'étais complètement seul; des centaines de personnes sont passées à côté de moi sans vouloir m'aider. Là, j'ai compris pourquoi les Tsiganes se déplaçaient en tribu. S'ils restent seuls, ils meurent !

Et enfin, une vieille Skoda Octavia est apparue, d'où est descendu un malheureux, la cinquantaine, à la salopette sale. Dans les deux minutes nécessaires pour le changement de roue, il m’a ouvert son cœur : "Je t'ai vu quand tu me faisais signe, il y a deux heures. Je t'ai regardé dans le rétroviseur et j'ai regretté de ne pas m'être arrêté. Et je me suis dit que si tu étais encore là à mon retour, je m'arrêterais. Alors, j'ai fait une bonne action ou pas ?". Je lui ai répondu la tête baissée : "Oui, monsieur".

En repartant pour Bucarest, je me suis arrêté pour prendre de l'essence. Une employée de la station service est sortie un peu paniquée et m'a demandé : "Tu t'es servi à la pompe 5 ?" Non, j'avais pris de l'essence à la pompe 4. A la pompe 5, ce sont des Tsiganes dans une voiture à plaques jaunes [plaques temporaires pour les voitures achetées en Allemagne, difficiles voire impossibles à tracer] qui avaient pris de l’essence. J'ai appris qu'ils avaient fait le plein et oublié de payer. J'ai préféré me dire que, peut-être, eux aussi étaient en train de faire une expérience journalistique inédite.

Presque circulaire, l'article finit à quelques pas de l'endroit où il a commencé, Place de l'Université. Je pense n'avoir rien accompli, ni apporté de solution au problème des Roms. Qu'est-ce que la société veut qu'il advienne d'eux ?

Après avoir été traité comme un Tsigane pendant sept jour, j'ose dire que la réponse est affichée sur une vieille maison où un fanatique religieux a écrit un verset de la Bible: Jean 3:7 - "Jésus a dit : Il faut que vous naissiez de nouveau". Et là, il n'y a aucune métaphore.



DROITS DES ROMS
Les Roumains s'en lavent les mains
Nicolaz Gheorghe, militant roumain des droits des Roms, dénonce avec vigueur dans le Guardian les tentatives des responsables européens de criminaliser la population rom et la définir comme nomade. "La vérité, c'est que la grande majorité des Roms d'Europe centrale et orientale sont sédentarisés et citoyens de leurs pays respectifs, et qu'ils n'ont rien à voir avec les stéréotypes nomades", écrit-il. "Le terme 'nomade' a été employé par le régime soviétique dans les années 30 pour empêcher les artisans roms itinérants de se déplacer librement. Il a ensuite été utilisé pour justifier les déportations des Tsiganes durant la Seconde Guerre mondiale et plus récemment en France, pour justifier les expulsions".

Gheorghe fustige le président roumain Traian Băsescu, "au franc-parler et autoritaire". "Dans l'esprit de Băsescu, écrit-il, les Roms sont à la base des nomades - il l'a déclaré lorsqu'il était maire de Bucarest - et il fait fréquemment des remarques injurieuses à l'égard des Roms". "Se débarrasser des Tsiganes", de toutes façons, fait partie de la psyché roumaine depuis les déportations de la Seconde Guerre mondiale. "Et les mouvements migratoires roms depuis l'entrée de la Roumanie dans l'UE ont servi cet objectif, à savoir l'exclusion des Roms des communautés locales".

L'approche roumaine est d'"européaniser" le problème pour se décharger de ses obligations envers les citoyens roms. "En d'autres termes, se décharger du problème sur les institutions européennes et sur d'autres Etats membres. La seule solution possible serait d'associer le talent et le dynamisme des Roms à un entreprenariat de l'économie traditionnelle de type auto-entreprenariat, coopératives familiales, dans le commerce international de l'artisanat ou d'autres activités commerciales. Un entreprenariat qui s'épanouirait parfaitement dans le marché européen où circulent librement les capitaux, les services, les biens et les personnes".
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MessageSujet: Les Roms écartés de fait des aides européennes   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMar 16 Nov - 15:47

ROUMANIE
Les Roms écartés de fait des aides européennes
12 novembre 2010 TROUW AMSTERDAM


Trouw, 12 novembre 2010
"Les fonds de l’UE n’atteignent pas les Roms", titre Trouw, qui explique que la complexité des règles et des procédures pour bénéficier des aides européennes empêchent les Roms de faire appel à ces fonds. En même temps, plusieurs ONG et agences gouvernementales citées par le quotidien, affirment qu’une grande partie du budget consacré aux Roms disparaît dans les poches des politiciens locaux et d’organismes à la vocation plus ou moins floue. Elles soulignent également le "manque de volonté politique en Roumanie pour améliorer la condition de vie des Roms". Selon l’ONG roumaine Agenţia Împreună, sur les plus de 300 organisations censées travailler avec les Roms, seules 20 sont actives.
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MessageSujet: Les bons et les mauvais   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 20 Nov - 15:24

Roms/Europe: De mauvais professeurs




19 NOVEMBRE, 2010
Par: Francesca Spinelli
En septembre Viviane Reding avait défié ouvertement la politique d’« éloignement volontaire » des Roms adoptée par le gouvernement français. Pendant plusieurs jours, la question avait fait la une de l’actualité. Mais en deux mois – la commissaire européenne en charge de la justice le sait très bien – tout scandale s’oublie, pour peu que les médias cessent d’en parler. C’est pourquoi le 12 novembre, lors d’une conférence de presse à Lausanne, elle a de nouveau exprimé son indignation: « Nous avons en Europe la plus grande minorité – 10 millions de personnes – qui vit dans une pauvreté absolue, qui n’a pas accès au logement, qui souvent n’a pas accès à la santé ».

Cette fois, ses déclarations n’ont pas eu beaucoup de retentissement. Quelques quotidiens ont repris des dépêches d’agences de presse. En cette occasion, seul l’ancien président du Conseil d’Etat genévois Claude Haegi a tenu à son tour à exprimer toute son indignation… envers Mme Reding. «Le problème des Roms, qui n’est pas nouveau mais s’est amplifié, ne se limite pas à la France et à la Roumanie. Il touche l’Europe et c’est faire preuve d’une singulière hypocrisie que de ne pas le dire”, a-t-il écrit dans une lettre ouverte publiée le 11 novembre dans Le Temps.

Voilà deux positions inconciliables : Viviane Reding parle de minorités, de droit au logement et à la santé, Claude Haegi de « problème ». L’emploi du mot n’est pas innocent. Il trahit la mauvaise foi de l’auteur ou, peut-être, sa réelle conviction que 10 millions de personnes constituent un problème par le seul fait d’être Roms.

Un autre point est à souligner dans l’analyse de Claude Haegi : il semble dire que, puisque la question des Roms ne se limite pas à quelques pays mais « touche l’Europe », les choix politiques d’un seul gouvernement européen ne peuvent être examinés et critiqués. La logique du raisonnement laisse perplexe. C’est justement parce que les Roms sont présents dans toute l’Europe que chaque pays a le devoir d’adopter des politiques responsables et exemplaires envers cette minorité. Car il y a toujours des mauvais élèves prêts à suivre l’exemple des mauvais professeurs.

Le 4 novembre 2010, par exemple, le Conseil de la Province de Monza, dans le nord de l’Italie, a rejeté une proposition du parti de droite Lega Nord concernant l’éloignement des Roms, coupables, lit-on dans le document, de tentatives d’enlèvement de mineurs, de vols et de mendicité. « Attendu que la France a mis en œuvre une politique de rapatriement, en Roumanie et en Bulgarie, de 8.000 personnes d’ethnie Rom », les conseillers provinciaux demandaient au président du Conseil « d’écrire au ministre de l’Intérieur Roberto Maroni afin qu’il considère la possibilité d’affecter un fonds pour adopter des actions similaires à celles mises en place par le Président français Nicolas Sarkozy ».

Ce document a été présenté le 2 septembre 2010: le gouvernement français n’a donc pas mis longtemps à trouver des imitateurs. L’actuelle tension entre la Lega Nord et Le Peuple de la Liberté, le parti de Silvio Berlusconi, explique probablement l’échec de cette proposition. Mais la morale de l’histoire est amère : ce qui aujourd’hui semble circuler rapidement entre les pays européens, ce ne sont pas les bonnes pratiques, les analyses sérieuses, les informations dignes de foi.

« L’Europe n’est pas composée de territoires vierges mais de 2000 ans de riches histoires », écrit Claude Haegi dans sa lettre. Or, les Roms, selon de nombreux experts, vivent en Europe depuis environ 1000 ans. Dans un excellent article publié en octobre, Tommaso Vitale (professeur associé de sociologie à Sciences Po, à Paris), nous rappelle que leur présence en Europe est attestée depuis le début du XVème siècle. « Ils font partie intégrante de l’Europe pré-moderne et moderne », observe-t-il. Une information à faire circuler.
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MessageSujet: Il n'y a pas de citoyens européens de seconde classe : audition sur les Roms   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 4 Déc - 2:27

Il n'y a pas de citoyens européens de seconde classe : audition sur les Roms
Droits de l'homme - 02-12-2010 - 17:31



L'essentiel
12 millions de Roms vivent en Europe, souvent dans la pauvreté et l'exclusion.
Le sujet a été largement évoqué l'été dernier mais des politiques de fond doivent être mises en place.
Le Parlement prépare un rapport sur le sujet.

Cours à des enfants Roms, à Monor, en Hongrie. ©BELGA

Ils forment la plus large minorité ethnique en Europe, sont souvent discriminés quand il s'agit d'éducation, de logement ou d'emploi et souffrent d'un accès limité aux soins de santé et aux services publics. La situation des Roms pose problème en Europe malgré les dix milliards d'euros qui sont consacrés chaque année à leur intégration. « Ils sont des citoyens européens comme les autres », a souligné la Hongroise Kinga Göncz (Socialistes et démocrates) lors d'un débat le 30 novembre.

La polémique qui a fait rage sur les expulsions de Roms de France l'été dernier est encore dans tous les esprits. Elle cristallise en effet les soucis que pose l'intégration de cette minorité forte de 12 millions de personnes en Europe.

C'est justement le sujet d'un rapport débattu au Parlement européen en ce moment. Une audition, les 30 novembre et 1er décembre, a permis de prendre l'avis de la société civile suite au sommet sur les Roms à Cordoue en avril et avant le rapport du groupe de travail sur les Roms à la fin de l'année. Tous les participants ont été d'accord pour souligner l'absolue nécessité de leur intégration. Ce sera d'ailleurs l'une des priorités de la présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne, début 2011.

Favoriser l'éducation et emploi

« La pauvreté se transmet de génération en génération chez les Roms. Il faut améliorer leur employabilité en mettant l'accent sur l'éducation », a prôné le commissaire européen László Andor.

Le rapport du Parlement européen, préparé par la Hongroise Lívia Járóka (Parti populaire européen), insiste sur l'investissement à long terme que représente l'intégration des Roms. Sur 20 ou 30 ans, les politiques d'insertion seraient en effet moins coûteuses que le maintien de leurs mauvaises conditions de vie.

Des Etats qui jouent parfois double jeu

Les participants ont souligné que le développement de politiques européennes était une bonne chose. Il y a quelques années, rien n'était encore en place. Néanmoins, les stratégies globales doivent être déclinées de façon concrète : le rapport de Lívia Járóka appelle à un travail de fond au niveau local.

Une approche soutenue par la Commission européenne : sa vice-présidente Viviane Reding a reconnu que les Etats membres devaient s'engager un peu plus. « L'intégration des Roms, bien qu'à l'ordre du jour, n'est pas mise en pratique dans de nombreux Etats ». Si elle n'a pas cité de noms, d'autres ne se sont pas gênés pour le faire. Marilisa Fantacci, du Collectif des Roms en Europe, a expliqué que rien n'avait changé en France et que les expulsions continuent.

Pour Viviane Reding, la France s'est pliée aux exigences de la Commission mais continuera à être surveillée. « Les règles de base doivent s'appliquer non seulement en France mais aussi dans les autres pays. (…) L'application de la directive sur la libre-circulation est encore le meilleur garde-fou ». Le cas de l'Italie a également été pointé du doigt par certains participants.

Efficacité et expertise sur le terrain

Un sixième des montants du Fonds social européen est dédié à l'intégration des Roms, soit dix milliards d'euros. Cet argent est-il cependant utilisé de façon judicieuse et efficace ? Non, selon László Andor. Des contrôles plus stricts pourraient permettre d'y remédier. Des participants à l'audition ont ainsi suggéré que les Etats soient tenus, chaque année, de présenter un rapport sur leurs actions.

Enfin, les décisions doivent être prises avec les premiers concernés, à savoir les Roms, ont demandé certains participants. Comment impliquer les Roms dans le processus décisionnel, voilà encore une question d'intégration qui va se poser en direct aux décideurs politiques.
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MessageSujet: Vivre ensemble en europe au XXIème siècle   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 4 Déc - 2:29

Vivre ensemble en europe au XXIème siècle

Un ancien ministre vert Allemand, une Sénatrice italienne, un diplomate russe, une universitaire turque, un espagnol, il n'y a pas si longtemps resonsable des relations extérieures de l'Europe, un universitaire britannique, une responsable d'ONG serbe, une députée européenne polonaise, un journaliste anglais et votre serviteur (1) se réunissent tous les mois depuis le mois d'octobre pour réfléchir, à la demande du conseil de l'Europe, sur ce que signifie "vivre ensemble en Europe au XXIème siècle. Hier et aujourd'hui, nous étions à Budapest: le thème: la situation des ROMS dans l'Europe. Nous avons auditionné plusieurs rsposnables de la communauté Rom, notamment le président de la fondation pour l'éduction des romes, le coordinateur de la ligue pour la décade de l'inclusion des Roms, le directeur du centre européen pour les droits des Roms. Comment se fait-il que la communauté ROM soit, dans la plupart des pays où ils sont présents, victimes de si nombreuses discriminations. Dans certains pays, les enfants Roms ne sont admis que dans des écoles spécialisées pour les enfants qui présentent des handicaps. Souvent, leur taux de scolarisation est terriblement faible, faute d'accueil satisfaisant. Des arrêts de la cour européenne des droits de l'homme ne sont pas respectés. L'Europe du vingt-et-unième siècle peut-elle tolérer plus longtemps de telles entorses aux principes qui la fondent? Nous avons six mois pour trouver les mots, les arguments, les préconisations sur ce sujet comme sur d'autres aussi brûlants, pour contribuer à ouvrir d'autres perspectives sur le continent européen que le repli sur soi, les phobies, les tensions, la tolérance des discriminations. La crise de l'Europe, ce n'est pas seulement la crise de la valeur de sa monnaie. C'est aussi la crise de ses valeurs. Et l'on ne résoudra pas l'une sans l'autre.
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MessageSujet: Protection des minorités nationales : l'organe de suivi du Conseil de l'Europe publie son rapport sur la République slovaque   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeVen 21 Jan - 12:12

Protection des minorités nationales : l'organe de suivi du Conseil de l'Europe publie son rapport sur la République slovaque

Conseil de l'Europe - 20/01/2011 16:30:00

La République slovaque devrait adopter une législation plus complète sur les langues minoritaires pour assurer un juste équilibre entre la promotion de la langue d'Etat et le droit d'utiliser les langues minoritaires. Davantage de mesures sont nécessaires pour lutter contre la discrimination ethnique, en particulier à l'encontre des Roms, et des efforts sont requis pour éliminer la ségrégation des élèves roms dans le domaine de l'éducation. Il s'agit des principales recommandations contenues dans le 3e Avis sur la République slovaque du Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, publié aujourd'hui, ainsi que les commentaires (disponibles uniquement en anglais) du gouvernement sur cet avis.

Dans son Avis, le Comité consultatif conclut que:

Ces dernières années, les autorités slovaques ont développé la législation visant à protéger les minorités nationales. Un exemple en a été l'amendement de la loi anti-discrimination, qui offre une base juridique claire à la protection contre les discriminations, y compris la possibilité de mettre au point des mesures positives. Des aides ont été allouées aux organisations des minorités nationales en vue de la préservation et du développement de leurs cultures. Toutefois, les mécanismes d'attribution des fonds doivent être améliorés.

L'on continue de signaler des attitudes négatives à l'encontre de personnes appartenant à certains groupes, tels que les Roms. Des mesures plus résolues sont nécessaires pour lutter contre l'intolérance fondée sur l'origine ethnique, telles que la sanction effective des discriminations et la mise en oeuvre de mesures positives assorties d'une action de sensibilisation sur les questions liées à la discrimination au sein de la société.

Beaucoup de Roms sont confrontés aux discriminations dans les domaines de l'emploi, de l'accès au logement et aux soins. Un nombre important d'enfants roms continue d'être placé dans des écoles « spéciales » destinées aux enfants ayant des difficultés d'apprentissage. Les autorités devraient veiller à ce que des mesures appropriées soient adoptées pour assurer la bonne intégration des enfants roms dans le système d'éducation ordinaire.

La loi sur la langue d'Etat, amendée pour renforcer l'usage de la langue slovaque, devrait établir un équilibre adéquat entre la promotion légitime de la langue d'Etat et le droit d'utiliser les langues minoritaires dans la vie privée et publique. Certains aspects de la loi préoccupent le Comité consultatif, telle la possibilité d'infliger des amendes en cas de violation de la loi qui pose un problème de compatibilité avec la Convention-cadre.

Des améliorations ont été faites dans le domaine de l'enseignement des langues minoritaires, en particulier par le biais de publication de manuels en langues minoritaires, de formation des professeurs assurant un enseignement des/dans les langues minoritaires et de crédits alloués aux établissements scolaires dispensant un enseignement dans les langues minoritaires. Il semble cependant que l'intérêt pour l'apprentissage des langues minoritaires soit en baisse parmi les minorités bulgare, croate, allemande, ruthène, polonaise et ukrainienne. Des mesures devraient être prises pour donner aux enfants appartenant à une minorité nationale et inscrits dans des écoles où l'enseignement est dispensé en slovaque la possibilité d'apprendre leur langue.

Les personnes appartenant aux minorités nationales sont dans l'ensemble bien représentées dans les organes élus, surtout au niveau local. En revanche, la participation des Roms au Parlement est extrêmement faible. Le nombre de personnes appartenant aux minorités nationales employées dans l'administration publique et les services de police reste faible et devrait progresser.


La Convention-cadre pour la protection des minorités nationales permet un système de suivi par lequel le Comité des Ministres, assisté d'un Comité consultatif composé d'experts indépendants, évalue la mise en oeuvre de la Convention-cadre. Informations complémentaires : http://www.coe.int/minorities
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MessageSujet: POLOGNE Des restaurants interdits aux Roms   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeJeu 27 Jan - 11:03

POLOGNE
Des restaurants interdits aux Roms
27 janvier 2011


Gazeta Wyborcza, 27 janvier 2011
"On ne sert que les Polonais", titre Gazeta Wyborcza. Le quotidien rapporte que plusieurs restaurants de la ville de Poznań refusent de servir les Roms. "Les Roms arrivent en bandes et c'est l'enfer. Ils laissent un désordre incroyable", justifie Klaudia Lopez, propriétaire du restaurant Cuba Libre. L'interdiction est illégale mais la police a refusé d'enregistrer une plainte déposée par une association locale de Roms. Le ministre de l'Intérieur devrait prochainement envoyer des médiateurs dans la ville pour établir un dialogue entre les représentants de la communauté rom et les propriétaires de restaurants.
"Chaque jour en Pologne on enregistre des agressions contre les Roms (dont le nombre est estimé à 35 000). A Varsovie et à Lublin, certains ont été jetés de magasins. A Bytom, des Roms ont été victimes d'attaques très violentes", explique Roman Kwiatkowski, co-fondateur de l'association des Polonais roms. Il ajoute : "Nulle autre minorité en Europe n'est discriminée comme le sont les Roms. Leur situation commence à ressembler à celle des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale".
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MessageSujet: Et non ! les juifs ne sont pas les seuls !!!   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeJeu 3 Fév - 6:05

Le Parlement européen commémore le génocide des Roms sous le nazisme
De Yann OLLIVIER (AFP) – Il y a 14 heures
BRUXELLES — Le Parlement européen a procédé à une commémoration historique du génocide des Roms par les nazis, lors d'une session plénière mercredi à Bruxelles, quelques jours après un geste sans précédent du même type à Berlin par les députés allemands.
"Un tiers des personnes détenues à Auschwitz étaient Roms, mais la plupart des Européens l'ignorent", a remarqué le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, soulignant que seuls "quelques Etats européens ont reconnu officiellement le génocide des Roms".
"Le moment est venu" de le faire au niveau européen, a-t-il jugé.
La veille, le film "Liberté", du cinéaste français Tony Gatlif, qui évoque d'après une histoire vraie la déportation des Tsiganes durant la seconde guerre mondiale, a été projeté au Parlement. Très ému, le cinéaste fils d'un père kabyle et d'une mère gitane, s'est réjoui qu'avec son film, à défaut de "changer le monde, nous avons au moins été entendus".
De fait, l'extermination de 220.000 à 500.000 Roms en Europe selon les historiens est longtemps restée dans l'ombre de l'Holocauste des quelque six millions de juifs.
Jeudi dernier, à l'occasion de la Journée internationale de la Shoah --l'anniversaire de la libération en 1945 du camp d'Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques--, le Parlement allemand avait lui aussi commémoré pour la première fois le génocide tsigane, en invitant un rescapé rom à s'exprimer.
A son tour, le Parlement européen honore la mémoire de personnes "trop longtemps oubliées de la mémoire collective", se réjouit l'eurodéputée écologiste Catherine Grèze.
C'est elle qui, avec les Hongroises Kinga Göncz (socialiste) et Lívia Járóka (conservateurs, elle-même d'origine rom), la roumaine Renate Weber (libéraux-démocrates), et l'Allemande Cornelia Ernst (Gauche radicale) est à l'origine de l'initiative.
Le génocide a été rendu possible par des politiques de discrimination mises en place dans de très nombreux pays européens dès le début du XXe siècle, comme en France avec le "régime des nomades" de 1912, selon Henriette Asséo, historienne à l'Ecole des Hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris.
Mais les discriminations se poursuivent aujourd'hui encore, soulignent les associations de Roms ou de Gens de voyage, comme en France l'Union des associations tsiganes (Ufat).
Selon son président, Eugène Daumas, le régime des nomades "existe toujours aujourd'hui" avec le "Livret spécial de circulation" (LC) auquel sont soumis les Gens du voyage en France.
"Ce fichage nous poursuit même sur nos documents d'identité", les cartes d'identité des titulaires d'un Livret de circulation commençant par les lettres +LC+", a dénoncé M. Daumas. "Nous n'avons aujourd'hui plus aucun autre recours que l'Europe pour mettre fin à ces discriminations", a-t-il affirmé.
"Si nous ne sommes pas capables de nous souvenir du passé, nous sommes condamnés à le répéter", a souligné devant les députés la ministre hongroise déléguée aux Affaires européennes, Enikö Györi, en rappelant que son pays, qui préside l'UE, s'est fixé pour objectif l'adoption d'ici juin d'une stratégie européenne d'intégration des Roms.
L'UE évalue à quelque 10 à 12 millions le nombre de Roms, Tsiganes ou Gitans, ce qui fait d'eux la plus grande minorité ethnique en Europe, victime encore aujourd'hui dans de nombreux pays de discriminations, d'une extrême pauvreté, et d'un accès inégal aux soins ou à l'éducation.
Lors de son intervention en janvier devant le Parlement européen, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait averti qu'en l'absence de stratégie européenne, des communautés jusqu'ici sédentarisées risquent "d'adopter un style de vie nomade et de commencer à errer à travers l'Europe".
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MessageSujet: Mort de 4 ernfants roms brulés vif   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeLun 7 Fév - 16:03

La Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l’Europe, Maud de Boer-Buquicchio a tenu à réagir au lendemain de la mort de 4 enfants roms en Italie lors d’un incendie.
Voici ses popos :
« La mort tragique de quatre enfants roms , la nuit dernière, nous rappelle cruellement dans quelles conditions vivent de nombreux citoyens roms en Europe aujourd’hui. Si les causes de ce drame restent à déterminer, il est clair que les Roms sont une minorité vulnérable et méritent notre protection. C’est pourquoi, en octobre dernier, les Etats membres du Conseil de l’Europe se sont mis d’accord sur des mesures spécifiques pour venir en aide aux communautés roms
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MessageSujet: En Italie....   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeLun 7 Fév - 16:04

Quatre frères et soeurs, âgés de trois à 11 ans sont morts brûlés, pris au piège par les flammes dans leur baraquement de fortune.

C’est le deuxième incendie de ce type en quelques mois. En août dernier, un petit Roumain de trois ans avait péri de la même façon.

Le maire de Rome avait alors annoncé la fin de ce type de campement, promesse qu’il a réitérée dimanche soir après le drame. “Nous avons identifié trois zones sensibles”, a-t-il dit. “Je vais demander au gouvernement de démanteler tous les camps illégaux qui s’y trouvent et d’installer les Roms dans des foyers d’accueils”.

Cette promesse arrive un peu tard pour les ONG, mais aussi pour l’opposition qui n’a pas lésiné sur les critiques.

“Ce sont des drames qui pourraient être évités, surtout dans des situations comme celles-ci, qui ont été préalablement denoncées par les autorités locales, mais aussi par les citoyens et les forces de police”, s’est offusquée Susi Fantino, Maire du neuvième arrondissement de Rome.

L’année dernière, la mairie avait promis de raser ces abris de fortune et de construire dix structures d’accueil légales, d’ici à la fin 2011. 6000 Roms pourraient ainsi y être logés, mais le chantier n’avance pas vite. Raison invoquée par le maire de Rome, “une maudite bureaucratie qui empêche de régler la question des nomades”.
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MessageSujet: Pas seulement montrer du doigt   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeJeu 10 Fév - 7:34

Un an, pile, après la mise en place de la commission Barroso 2, Viviane Reding est revenue, ce mercredi, sur la politique d’intégration des Roms et sur les propos énergiques qu’elle avait tenus, à l’occasion de la condamnation de la politique d’expulsions menée par la France.


« Je persiste et je signe, cinq fois ! », a déclaré la vice-présidente de la Commission en charge de la justice, des droits fondamentaux et des médias, interrogée à Bruxelles par des journalistes de la presse quotidienne régionale française.

Rappelant la prééminence européenne du droit à se défendre individuellement, qui de facto interdit des mesures telles que l’expulsion collective, elle a toutefois estimé que « ce qui s’est passé (en France), c’était l’alarme, le réveil, et j’espère que personne ne pourra plus s’endormir ».

En attendant, la commissaire européenne a indiqué que le groupe d’analyse mis en place sur le sujet en septembre ne lui a pas « révélé beaucoup de bons exemples ». « Et je parle des 27 », a-t-elle ajouté. Reconnaissant que si les Roms et Sinti, «sédentarisés à 80 % », ont également des devoirs, en tant que citoyens européens, « les règles ne s’appliqueront que s’il y a de bonnes conditions », a-t-elle plaidé.


« Chacun doit faire son travail »


Pour lutter contre la pauvreté et la déscolarisation, dans lesquelles vivent de nombreuses populations – « Nous devons avoir honte », s’est-elle exclamée - et régler durablement le problème, elle a annoncé, pour début avril, « un plan-cadre » européen, préconisant des actions nationales : « Chacun doit faire son travail chez lui », a-t-elle assené, en reconnaissant qu’il n’y aurait toutefois aucun caractère contraignant dans les textes. Interrogée sur les réactions du terrain, elle a affirmé avoir elle-même visité de nombreuses aires de stationnement, « souvent proches de la déchetterie, avec le premier bus de ramassage scolaire à 5 km ». Mais, a-t-elle encore assuré : « On ne va pas seulement montrer du doigt, mais valoriser les bons exemples ».

Elle a également rappelé qu’en la matière, si on trouve « beaucoup de passion et d’engagement personnel » pour résoudre le problème, « il y aussi beaucoup de fonds européens qui ne sont pas utilisés ». Celle, qui fut présidente de l’Union des journalistes luxembourgeois jusqu’en 1998 et a effectué une carrière politique complète, notamment au sein du Parti chrétien social, a aussi évoqué les « nombreuses lettres de maires » reçues, reconnaissant que s’attaquer à ce dossier « n’est pas très populaire ».
Mme Reding avait placé son intervention dans le cadre d’un bilan d’un an de Commission, marqué, a-t-elle souligné, par un tournant vers une Europe davantage concernée par la vie de tous les jours de ses 500 millions de citoyens.


La meilleure note

Le nouveau traité de Lisbonne le permet, a-t-elle estimé. Parmi les exemples cités à l’actif de sa direction générale et qui devraient se concrétiser dans les mois à venir, la définition précise des droits des Européens (10 000 par an), qui font l’objet, dans un pays tiers de l’UE, d’un mandat d’arrêt, et qui devraient bientôt pouvoir se faire communiquer leurs droits dans leur propre langue : « Le mandat d’arrêt européen n’avait pas son corollaire dans le droit de l’individu ». « Dans deux mois », a-t-elle annoncé « un paquet de mesures seront également annoncées sur comment faire pour prendre en charge les victimes ».

Une autre action devrait également garantir la libre circulation des documents d’état-civil, nécessaires par exemple à une inscription à l’école pour ceux des 12 millions de couples européens ayant choisi de travailler hors de leur pays : « le certificat de naissance sera le même partout ». il y a aussi l’épineux problème des 13 % de divorces sur 122 millions de couples ayant contracté un mariage « mixte » ou « international ». « Une coopération renforcée entre un groupe d’Etats membres permettra de créer un véritable espace européen de justice civile, et les autres nous rejoindront, s’ils le veulent », a estimé sur ce point une commissaire au franc-parler, qui détonne souvent au Berlaymont, le siège de la Commission, et qui n’est sans doute pas près de freiner son allant : un sondage publié, hier, par l’agence Burson-Marsteller lui octroie la meilleure note - un B + - parmi les 27 commissaires européens (Barnier n’est pas loin, avec un B), pour son action en 2010.
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MessageSujet: GB : c'est parait-il ça le libéralisme...mois j'appelle ça du racisme et de l'égoïsme   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 12 Fév - 10:47

Les gens du voyage sont invités à partir
Les hostilités sont ouvertes entre les Roms et les autorités britanniques. En vertu d’une nouvelle loi, une communauté sédentarisée depuis longtemps risque d’être expulsée de son village improvisé, témoigne The Independent.

11.02.2011 | Emily Dugan | The Independent






s


Ces jours-ci, Dale Farm ressemble davantage à une forteresse qu’à un campement. La plus grande colonie de gens du voyage en Europe, établie dans les environs de Basildon [au nord-est de Londres] se met en ordre de bataille afin de se préparer au plus grand affrontement qu’elle ait jamais connu.

Le village de fortune, où vivent 96 familles depuis les années 1960, risque d’être détruit d’un jour à l’autre. Ses occupants ont tracé les lignes de front juste devant l’entrée. Nous ne partirons pas”, proclame une bannière se détachant sur le ciel gris.

Les hostilités devraient s’ouvrir le mois prochain. Elles seront suivies de près par les quelque 300 000 membres estimés de la population nomade du Royaume-Uni. Le conflit éclate alors que les Roms et autres Tsiganes se plaignent d’être plus que jamais marginalisés par la politique gouvernementale et l’attitude du public.

En janvier, le gouvernement a annoncé qu’il s’appuierait sur la nouvelle loi, le Localism Bill, pour durcir les conditions de vie des occupants de campements établis de longue date. Selon la ministre de l’Environnement Caroline Spelman, le Localism Bill “assurera l’équité entre les communautés sédentaires et nomades” en prévoyant des sites autorisés. Mais elle laisse sceptiques les gens du voyage, qui sont certains de ne pas obtenir d’autorisation une fois leur campement installé.

“Cette loi nous ramène des siècles en arrière”, dénonce Jake Bowers, un journaliste rom, rédacteur en chef de la revue Travellers’Times. “La campagne anglaise est devenue le fief des Blancs riches de la classe moyenne. Ils n’admettront pas l’arrivée de gens de cultures différentes.”

L’opinion publique raffole plus que jamais de tout ce qui présente les gens du voyage comme d’exotiques étrangers. Ainsi la série télévisée délicatement intitulée My Big Fat Gypsy Wedding [“Mon mariage chez les gros Gitans”] de la chaîne Channel Four bat des records d’audience. Il n’empêche, le photographe Josh Cole, lui, tente de faire quelque chose de différent. Depuis cinq ans, il travaille sur Gypsies Not Tramps or Thieves [“Les Gitans : ni clochards, ni voleurs”], une série de photographies visant à montrer que les gens du voyage mènent une vie finalement peu différente de celle du reste de la population du royaume. M. Cole s’est rendu à Dale Farm pour photographier le quotidien de ceux qui s’attendent à perdre pour toujours leur logis. Ainsi les McCarthy. A Dale Farm, Mary-Ann McCarthy habite une maison en bois depuis neuf ans. Cette femme de 69 ans est heureuse de demeurer au même endroit pour la première fois de sa vie. “Tous les endroits où nous avions l’habitude de camper ont été complètement rasés, alors, où voulez-vous que nous allions ? demande-t-elle. Toute ma famille se trouve ici : mes sept enfants, vingt petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. C’est la première fois de ma vie que je pose mes valises. Auparavant, j’étais toujours sur la route, dans une roulotte tirée par des chevaux. Mais je ne peux plus voyager maintenant. Je ne peux pas croire que des bulldozers vont venir nous jeter dehors.”

Le conflit avec la municipalité touche environ la moitié des habitants – ceux qui ne sont pas en possession du permis nécessaire. Depuis les années 1960, les gens du voyage occupent en toute légalité une partie de Dale Farm. Mais, au fil des ans, un nombre croissant de personnes les ont rejoints sur les terrains voisins. La communauté compte désormais un millier de membres. Après avoir été déboutée en justice, elle a épuisé tous les moyens légaux de résistance. Cela ne l’empêchera pas de recourir à d’autres méthodes pour se maintenir dans les logements qui sont les siens depuis des décennies, aussi illégaux soient-ils. Les résidents sont prêts à se battre. Il faut s’attendre à des actes de violence, et l’on estime qu’il en coûtera 15 millions d’euros pour expulser les familles.

Maggie McCarthy, la petite-fille âgée de 24 ans de Mary-Ann, est maman d’un bébé de 4 mois, Jasmine. Elle craint que, comme elle, Jasmine ne puisse suivre une scolarité normale si la famille devait partir. Nombre d’enfants vont actuellement à l’école primaire locale, mais, sans une adresse permanente, il leur sera difficile de poursuivre leurs études. “S’ils s’amènent avec leurs bulldozers”, prévient Jim McCarthy, le frère de Maggie âgé de 20 ans, “on va se battre”. Le grand frère, John, approuve. “Je ferai tout pour garder cet endroit”, renchérit John, avec l’air de ne plaisanter qu’à moitié, “cocktails Molotov, grenades, tout ce qui me tombera sous la main”.



A

“Depuis son arrivée au pouvoir, la coalition a mis fin à une série de mesures visant à combattre les préjugés et à faciliter l’installation des gens du voyage sur des sites autorisés”, souligne le quotidien britannique. Parmi ces mesures figurait le Gypsy and Traveller Sites Grant, une dotation financière de quelque 113 millions d’euros qui permettait aux autorités locales d’aménager de

nouveaux sites pour les campements. La dotation a été supprimée, de même qu’a été supprimé le dispositif Regional Spatial Strategy [Stratégie d’aménagement régional du territoire] : celui-ci obligeait les collectivités locales à évaluer les besoins en terrains des communautés tsiganes sur leur territoire et à les mettre à leur disposition.
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MessageSujet: BENOÎT XVI RAPPELLE LES ENFANTS ROMS MORTS DANS UN INCENDIE EN ITALIE    Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMar 15 Fév - 4:34

BENOÎT XVI RAPPELLE LES ENFANTS ROMS MORTS DANS UN INCENDIE EN ITALIE

Angélus du dimanche 13 février

ROME, Dimanche 13 février 2011 (ZENIT.org) - Une société « plus solidaire et fraternelle » et donc « plus chrétienne » aurait peut-être permis d'éviter la mort « tragique » de quatre enfants Roms dans l'incendie d'un camp situé près de Rome, le 6 février dernier, a affirmé Benoît XVI, ce dimanche, au cours de la prière de l'Angélus.
De la fenêtre de ses appartements, le pape est revenu sur l'Evangile de ce dimanche où « Jésus proclame la loi nouvelle ». A travers une « série d'antithèses », Jésus repropose les commandements, a affirmé le pape, et propose une « nouveauté » : celle de remplir « lui-même les commandements par l'amour de Dieu, par la force de l'Esprit-Saint qui habite en Lui ».
« Et nous, à travers la foi dans le Christ, nous pouvons nous ouvrir à l'action de l'Esprit Saint qui nous rend capable de vivre l'amour divin. C'est pourquoi chaque précepte devient vrai comme exigence d'amour, et tous se rejoignent en un seul commandement : aime Dieu de tout ton cœur et aime ton prochain comme toi-même », a-t-il ajouté.
« Face à cette exigence, par exemple, le triste cas des quatre enfants Roms, morts la semaine dernière à la périphérie de cette ville, dans l'incendie de leur baraquement, nous oblige à nous demander si une société plus solidaire et fraternelle, plus cohérente dans l'amour, c'est-à-dire plus chrétienne, n'aurait pas pu éviter cet événement tragique », a affirmé Benoît XVI.
« Et cette question vaut pour toutes les autres circonstances douloureuses, plus ou moins connues, qui se produisent quotidiennement dans nos villes et dans nos pays ».
Ces quatre enfants - Raul, Fernando, Sabatino et Patrizia - avaient respectivement 3, 5, 7 et 11 ans. Ils sont morts dans l'incendie de baraquements - plusieurs fois démantelés - sur la Via Appia.
Marine Soreau
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MessageSujet: La façon cavalière dont Nicolas Sarkozy vient de «résoudre» la question des Roms en dit long sur ses compétences interculturelles...   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMer 16 Fév - 11:03

Le malaise européen

La façon cavalière dont Nicolas Sarkozy vient de «résoudre» la question des Roms en dit long sur ses compétences interculturelles...

PHOTO: PHILIPPE LAURENSON, REUTERS


Gérard Bouchard
Avec Charles Taylor, l'auteur a été coprésident de la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles.
La Presse
À quelques mois d'intervalle, les trois chefs d'État et de gouvernement les plus influents d'Europe (Angela Merkel, David Cameron, Nicolas Sarkozy) ont vigoureusement condamné le multiculturalisme. Ce tir groupé attire l'attention. Que faut-il y voir?

À travers des destins mouvementés, les cultures et nations d'Europe ont su durer et prospérer grâce à de puissants mythes qui ont fondé des identités et des allégeances robustes. Depuis peu, ces fondements symboliques sont remis en question, surtout par l'immigration. L'Europe est devenue plus sensible à la diversité, mais la conciliation est difficile, notamment en raison de la méfiance et de la peur engendrées par les attentats islamistes.

Mais depuis longtemps, l'Europe avait peine à vivre sa diversité. L'histoire de ce continent est fertile en affrontements de toutes sortes, sources d'instabilité. Le souci de la cohésion sociale et la crainte de la fragmentation y sont donc naturellement omniprésents.

Tout cela constitue un terrain défavorable au multiculturalisme, selon lequel il n'y a pas de culture majoritaire dans une nation. Mais dans plusieurs États européens, les citoyens ont le sentiment qu'il y a des cultures majoritaires - des cultures qui sont justement considérées comme le fondement de la cohésion sociale.

Récemment, le Conseil de l'Europe (47 pays membres) a lui aussi rejeté le multiculturalisme, invoquant un danger de fragmentation (tout en retenant sa vertu principale, le respect de la diversité). Mais dans la direction opposée, au nom des droits universels, il a aussi rejeté les modèles prônant l'assimilation. En conséquence, il s'est donné pour mandat de promouvoir un modèle mitoyen, l'interculturalisme.

C'est le propre de l'interculturalisme que de penser et d'arbitrer le rapport entre la culture majoritaire et les cultures minoritaires au sein des nations où la réalité ethnoculturelle est vécue de cette façon, par le prisme d'une dualité. Or, dans la mesure où cette dualité se nourrit souvent de l'inquiétude associée à la diversité, on comprend que l'interculturalisme a un avenir devant lui, bien au-delà du Québec.

Il faut toutefois distinguer soigneusement entre le multiculturalisme, comme modèle de gestion de la diversité, et l'idéal général du pluralisme qui est également poursuivi par d'autres modèles et dont chacun est une application particulière. En fait, le sort des modèles est plutôt secondaire; ce qui importe, c'est la nécessité de mettre en oeuvre au sein de chaque nation des modus vivendi qui permettent aux citoyens de vivre selon leurs choix et leurs différences sans compromettre cet autre impératif fondamental qui est la vie et le développement ordonnés des sociétés dans le sens de leurs valeurs premières et de leurs principaux constituants.

Dès lors, la question se pose: qu'est-ce que les trois chefs d'État et de gouvernement ont voulu condamner exactement? Le multiculturalisme ou bien l'idéal de pluralisme, de respect de la diversité dont il est une tentative de mise en oeuvre?

Le premier ministre britannique parle au nom d'un pays présentement en désarroi: un ancien empire réduit aux dimensions d'une simple nation affaiblie par une politique de dévolution et déstabilisée par son intégration à l'Union européenne. L'Angleterre est aujourd'hui en pleine crise identitaire. Dès lors, tout discours qui montre du doigt la diversité doit être interprété avec réserve.

L'Allemagne est un pays qui, jusqu'à récemment, accordait la citoyenneté sur la seule base de la filiation généalogique. Mme Merkel n'est donc pas la porte-parole la plus crédible pour juger de la valeur des modèles pluralistes.

Enfin, la façon cavalière dont le président français vient de «résoudre» la question des Roms en dit long sur ses compétences interculturelles...

Bref, le multiculturalisme est en difficulté en Europe, et pour de bonnes raisons. Mais attention: le procès que certains lui font peut en cacher un autre.

Avec Charles Taylor, l'auteur a été coprésident de la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles.
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MessageSujet: En Slovénie les roms n'ont pas accès à l'eau !!!   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeLun 21 Mar - 16:27

Roms de Slovénie: La lutte quotidienne pour l’eau potable
Lausanne, 21 mars 2011 (Apic). En Slovénie, de nombreux Roms doivent quotidiennement se battre pour se procurer les quantités d’eau nécessaires pour boire, cuisiner et se laver. Ce n’est pas le fruit du hasard mais la conséquence de la discrimination dont ils sont victimes. La Slovénie dispose de suffisamment d’eau potable pour tous et toutes, comme le montre le nouveau rapport d’Amnesty International "Parallel lives: Roma denied rights to housing and water in Slovenia". Lors de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2011, l’organisation des droits humains lance une action en ligne pour les droits des Roms et exige du gouvernement slovène qu’il leur garantisse l’accès à l’eau potable.

L’eau, un bien précieux
» agrandir
"Je ne vais pas à l’école, parce que je suis sale et que je sens mauvais. Les autres enfants se moquent de moi et me traitent de tous les noms", a raconté Ruza Brajdic, jeune fille de 12 ans, à Amnesty International. Ruza vit avec sa famille dans le quartier informel rom de Zabjak, à Novo mesto, sans eau, sans électricité et sans installations sanitaires.
Certaines familles roms en Slovénie disposent d’une quantité d’eau inférieure à celle jugée nécessaire pour des per …
[longueur: 3207 caractères]
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MessageSujet: et c'est vers ce pays que l'état des droits de l'homme renvoie les pauvres tziganes...les repus eux s'en foutent ou applaudissent !!!   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeSam 26 Mar - 16:00

Hongrie: procès sous haute sécurité de quatre meurtriers présumés de Roms
(AFP) – Il y a 1 jour
BUDAPEST — Un procès sous haute sécurité a débuté vendredi à Budapest contre quatre hommes accusés d'avoir tué six Roms, dont un enfant de 5 ans et son père, au cours d'une série d'attaques racistes de 2008 à 2009.
Les hommes, âgés de 29 à 43 ans, sont jugés pour crimes avec préméditation et risquent une peine de prison à vie.
Ils sont soupçonnés d'avoir perpétré entre juillet 2008 et août 2009 neuf attaques à la grenade, au fusil et au cocktail Molotov qui ont fait six morts. Les meurtriers présumés avaient notamment abattu un père et son fils de cinq ans ou une femme dans son sommeil.
Cinq autres personnes ont été gravement blessées, et une cinquantaine d'autres légèrement dans des attaques au cocktail Molotov, a précisé le procureur.
Selon l'acte d'accusation, les hommes avaient "une aversion particulière" pour les Roms et voulaient intimider l'ensemble de la communauté.
Le gang, composé d'un ancien soldat, un ingénieur du son, un cuisinier et un chef pâtissier, avait été arrêté le 21 août 2009 à Debrecen (est). Ils auraient en tout mené neuf attaques "d'une précision militaire", a déclaré le procureur.
La minorité Rom, souvent appauvrie et marginalisée, représente près d'un dixième de la population hongroise qui compte 10 millions d'habitants.
Près de 70% des Roms sont au chômage. Seulement 5% des jeunes Roms terminent leurs études secondaires et à peine 1,2% d'entre eux accèdent aux études supérieures.
La Hongrie, qui assure depuis janvier la présidence tournante de l'Union européenne, a fixé parmi ses priorités l'intégration de cette minorité en Europe.
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MessageSujet: Je les ai repérés par hasard en montant sur l’autoroute   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMar 5 Avr - 6:14

AYMARD – MARS 2011


AFFÛTAGE ET ETAMAGE

Je les ai repérés par hasard en montant sur l’autoroute à Sprimont. Je devais prendre la bretelle à gauche et je les ai aperçus, juste là, à droite. Dix, peut-être quinze caravanes alignées sur un bout de chemin au milieu des champs. L’occasion était trop belle.

C’est la quatrième fois que j’entre dans sur un terrain occupé par des Gens du voyage et c’est la quatrième fois que je suis accueilli par une femme. “Nous sommes Roms”, nous lance-t-elle tout de suite, comme pour dissiper tout malentendu. Cela tombe bien, c’est ce qu’on cherche. Je demande si elle d’accord de discuter, elle répond : “Ouh, je me débrouille en français mais pas suffisamment bien pour parler avec un journaliste. Moi, je parle la langue des Gitans.” Comme souvent, il s’avère difficile d’aller beaucoup plus loin et, très vite, elle nous renvoie vers les hommes. Alors nous remontons la file de caravanes. Une sur deux, un chien vient nous aboyer dans les jambes histoire, s’il le faut vraiment, de nous rappeler qu’on est de simples Gadjé.

LES JOURNALISTES,
C’EST COMME LES GITANS

Au loin, un homme semble nous attendre. Mais lorsqu’on arrive à sa hauteur et qu’on se présente, il se braque. “Des journalistes ! On n’en veut pas. Allez voir le responsable mais ne comptez pas trop qu’il accepte.” Sauf qu’Aymard accepte. Après quelques minutes d’introduction un peu froides, la glace fond progressivement. Les visages se décrispent et les sourires apparaissent. “Il faut nous comprendre, explique ce patriarche de 68 ans. Les journalistes, c’est comme les Gitans, il y en a des bons et des mauvais. Certains ont déjà écrit des sales trucs sur nous. Ils nous ont fait du tort. C’est pour ça qu’on se méfie…”

Ils sont Français. Français depuis toujours. Ils arrivent de Longwy et vont repartir vers Mons. Pourquoi sont-ils en Belgique ? “Pour le commerce, hein, Grand Chef !” Grand Chef, c’est le sobriquet dont je vais être affublé tout au long de notre conversation. “Nous sommes affûteurs et étameurs, on fait le tour des établissements pour trouver des couteaux à affûter et des marmite de cuivre à étamer. Mais c’est de plus en plus difficile pour nous parce que l’inox remplace le cuivre un peu partout. Alors, on cherche aussi des voitures d’occasion qu’on rachète à des particuliers pour revendre à des marchands. Quand on fait une bonne affaire, on peut gagner 2.000 euros sur une telle transaction. Mais, en général, c’est rarement plus de 200 ou 300 euros.” Je lui demande alors pourquoi les gens revendent leurs voitures à des Roms plutôt qu’à des garages. “Parce qu’on paie cash, Grand Chef ! On n’a pas de chéquiers, nous, on ne sait pas écrire…”

VOITURES DE TAXI

Et donc chaque jour, Aymard et les autres hommes du groupe explorent la région à la recherche de bonnes affaires. Ils couvrent régulièrement entre 100 et 150 kilomètres avant de rentrer profiter du repas que les femmes auront préparé. Son voisin intervient “Moi, je suis étameur, dit-il. A ton avis, combien de restaurant est-ce que je visite chaque jour ?” Pas la moindre idée. “Plus d’une centaine“, assure-t-il, moitié fier, moitié dépité que son métier ne connaisse plus le même succès qu’autrefois. “En Belgique, les gens sont méfiants. Ce n’est pas pareil en France, enchaîne Aymard qu’on a un peu de mal à croire sur cette dernière remarque. Ici, lorsque le voisinage nous voit tourner en voiture dans leur quartier, ils appellent tout de suite la police. Ils s’imaginent qu’on cherche à voler quelque chose. Mais tout ce qu’on fait, c’est de repérer les voitures à vendre ou les entreprises qu’on pourrait démarcher.”

Cette réaction qu’ils provoquent sur leur passage, ils en ont l’habitude. Ils traînent derrière leurs caravanes une lourde remorque d’idées préconçues. “Par exemple, les gens nous reprochent souvent d’avoir de grosses voitures, se justifie Aymard sans qu’on le lui ait demandé. Ils pensent que cela signifie qu’on a beaucoup d’argent. C’est vrai qu’elles ne sont pas petites, nos voitures, et pour cause, elles doivent tirer nos caravanes. Mais toutes ces voitures sont des occasions que nous rachetons à des sociétés de taxi. Nous les récupérons lorsqu’elles ont déjà 300.000 kilomètres au compteur. Du coup, elles ne nous coûtent pas tellement cher.”

Tiens, comment sont-ils arrivés ici ? Cela ne ressemble par vraiment à une aire d’accueil. “C’est le moins qu’on puisse dire. A Longwy, des amis nous ont renseigné cet emplacement. On n’est même pas sur un parking, c’est carrément la route. Mais c’est une route que personne n’emploie. On était à peine installé que la police est venue. Comme on leur a dit qu’on ne restait pas longtemps, ils ont accepté de nous laisser, à condition qu’on ne touche pas à l’arrivée d’eau qui est là-bas un peu plus loin. On a promis, Grand Chef, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse d’autre. Et on va chercher notre eau en bidon chez le pompiste un peu plus loin.”

En France, la loi Besson oblige depuis 2000 les communes de plus de 5000 habitants à créer un espace d’accueil pour les Gens du Voyage. Peu respectée jusqu’il y a peu, cela serait en train de changer. C’est en tout cas ce que nous assurent nos hôtes d’un jour. En Wallonie, il n’y a qu’un seul terrain de ce type. A Bastogne. Ailleurs, ils sont obligés de s’installer de manière plus ou moins sauvages suivant les communes et les habitudes.

HÉRISSONS
ET OISEAU EN CAGE

Aymard, 8 fois père, 25 fois grand-père et déjà 10 fois arrière-grand-père, il l’a bien vue changer la vie des Gitans au cours du temps. “Mes petits-enfants vont à l’école dès qu’on reste suffisamment longtemps quelque part. Ils vont quelques jours ici, quelques jours là. Je pense qu’ils sauront tous lire. Après, ça dépend aussi de ce qu’ils ont dans la caboche, tu comprends, Chef ? Moi, je ne sais ni lire ni écrire mais c’est parce que j’ai grandi à une autre époque. Quand j’étais gamin, je devais m’occuper des chevaux. On n’avait pas de voitures pour tirer nos caravanes. Mes parents affûtaient et étamaient, déjà. En plus, mon père faisait le commerce des chevaux. On a juste remplacé les chevaux par les voitures mais sinon on fait la même chose. Ce qui est différent, c’est que ma mère choisissait toujours des endroit dans les forêts pour installer le camp. Aujourd’hui, on ne fait plus ça. A l’époque, on voyageait tous les jours. Et on mangeait des hérissons.”

J’aimerais savoir : Aymard n’a-t-il jamais été tenté de se sédentariser ? “Écoute, Grand Chef, si j’avais les moyens, je m’achèterais un terrain et j’y ferais bâtir une belle maison. C’est de l’argent placé intelligemment. Plus que dans une caravane qui nous coûte 25.000 euros et qui ne tient que 7 ou 8 ans avant de s’écrouler. Mais si j’avais cette maison, je n’y resterais pas. Tu sais, si tu prends un oiseau qui a toujours voyagé et que tu le mets soudainement en cage, il n’y a pas de miracle : il s’ennuie puis il crève.”
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MessageSujet: les pogroms se poursuivent   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMer 6 Avr - 15:43

Au moment où l’UE appelle les Etats membres à davantage d’efforts afin d’intégrer les Roms qui vivent sur leur sol, les intimidations de l’extrême droite magyare contre la "criminalité tzigane" continuent, sans que le gouvernement de Viktor Orbán, qui préside pourtant l’Union, ne réagisse.

Joëlle Stolz
Sans son église médiévale et ses caves à vin blotties à flanc de colline, Gyöngyöspata ressemblerait à tant d'autres villages hongrois : la mairie datant de l'époque communiste, la supérette Coop, les jardinets bien sarclés où pointent les premières jacinthes, les rues boueuses du ghetto rom.

Pourtant, un peu de l'avenir de l'Europe s'est joué, au mois de mars, dans cette localité de 2 850 habitants, à une heure de route au nord-est de Budapest. Encadrée par le parti Jobbik (entré au Parlement avec 16,8 % des voix, en avril 2010, mais en chute dans les sondages), l'extrême droite a fait de Gyöngyöspata un laboratoire contre la "criminalité tzigane", patrouillant jour et nuit avec l'appui de nombreux villageois, qui ont logé et nourri pendant plus de deux semaines les miliciens.

Le 6 mars, le dirigeant national du Jobbik, le député Gabor Vona, y a parlé devant 1 500 paramilitaires. La plupart portaient l'uniforme noir de Szebb Jövoert ("Pour un plus bel avenir"), une organisation placée sous le parapluie légal des milices villageoises d'autodéfense. On voyait aussi des individus agressifs, treillis et crâne rasé, brandissant des haches ou des fouets, flanqués de pitbulls. Les premiers jours, les familles roms n'osaient même plus envoyer leurs enfants à l'école.

Viktor Orbán exalte le "courage magyar"
La police locale n'est pas intervenue, malgré la ressemblance de Szebb Jövoert avec la Garde hongroise, une milice proche du Jobbik qui s'était livrée aux mêmes manoeuvres d'intimidation de la minorité tzigane, avant d'être dissoute par la Cour constitutionnelle en juillet 2009. Il a fallu attendre que les miliciens aient quitté les lieux de leur propre gré, le 16 mars, pour que le gouvernement du premier ministre conservateur, Viktor Orbán, commence à réagir.

Le 15 mars, pour la fête nationale hongroise, M. Orbán a prononcé à Budapest un discours dans lequel il a exalté le courage magyar face aux diktats des puissances étrangères, y compris l'Union européenne (UE), dont il assume ce semestre la présidence tournante. Il n'a pas soufflé mot de Gyöngyöspata.

Ce jour-là pourtant, une poignée de contre-manifestants, conduits par Aladar Horvath, du Mouvement pour les droits civiques des Roms, s'étaient rendus sur place. Parmi eux, le pasteur Gabor Ivanyi et deux députés du LMP, le petit parti Vert libéral (qui n’a obtenu aux législatives de 2010 que 314 voix malgré 6000 électeurs roms potentiels).

"Ici, nous avons voté massivement Fidesz (le parti de M. Orbán, qui jouit d'une majorité des deux tiers au Parlement), rappelle Janos Farkas, le chef de la communauté tzigane de Gyöngyöspata, soit 500 personnes. Parce qu'il nous avait promis du travail." Un an après, le taux de chômage en Hongrie n'a pas baissé, sauf que l'on ne touche plus qu'une allocation par famille. Et le gouvernement a réduit le budget accordé aux "administrations autonomes" des minorités.

"Nous sommes Hongrois avant d'être tziganes !"
Depuis la reprivatisation des forêts, en 1992, les Tziganes n'ont plus le droit d'y cueillir les champignons ni de ramasser le bois pour se chauffer. "Nous avons offert, en échange de ce paiement en nature, d'assurer le nettoyage des domaines forestiers. Les propriétaires ont refusé, constate M. Farkas. Mais nous vivons ici depuis cinq siècles, nos ancêtres ont défendu ce beau pays contre les Turcs, nous sommes Hongrois avant d'être tziganes !"

La délinquance augmente dans les campagnes, dont les habitants se sentent abandonnés. Certains meurtres ont profondément choqué l'opinion, tel celui d'un enseignant, lynché fin 2006 à Olaszliszka (nord-est) sous les yeux de ses enfants, parce qu'il avait effleuré avec son véhicule une petite fille rom. Le Jobbik lui a érigé un monument. A l'inverse, la série d'attaques meurtrières contre des Roms, menées en 2009 par un groupe de néonazis actuellement jugé à Budapest, n'a guère ému la population.

A Gyöngyöspata, la source du conflit semble avoir été l'achat, par la Croix-Rouge hongroise, de maisons pour reloger des familles de Roms sinistrées lors des inondations de 2010. La perspective de les voir s'installer au coeur du village a suscité de vives résistances. Des habitants ont écrit à Gabor Vona, explique Oszkar Juhasz, le président de la section locale du Jobbik (26 % aux législatives de 2010).

Le taux de natalité des Roms fait peur
M. Juhasz est viticulteur, descendant d'une de ces familles de petits nobles qui vivaient jadis à peine mieux que les serfs mais croyaient être la chair et le sang de la Hongrie millénaire. Il affiche, dans l'entrée de sa maison, la carte du pays avec les frontières d'avant 1920.

Pour l'extrême droite, obsédée par la perte historique de deux tiers des territoires nationaux, la natalité des Tziganes est une menace : "Depuis 1898, leur nombre a été multiplié par plus de cent, dit-il. Nous ne sommes pas racistes, mais la politique d'intégration des Roms signifie, trop souvent, baisser le niveau de vie des non-Roms."

Samedi 2 avril, vêtu de son uniforme noir, Oszkar Juhasz a défilé dans les rues de Hejöszalonta (nord-est), 900 habitants, aux côtés d'autres "patriotes hongrois". La veille, le chef de la fraction parlementaire du Fidesz, Janos Lazar, avait évoqué devant des journalistes la possibilité d'assouplir la législation sur les armes, au bénéfice de l'autodéfense. Une revendication du Jobbik.
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MessageSujet: La charité , version occidentale et chrétienne !   Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeMer 27 Avr - 15:03

Dure semaine sainte pour les Roms de Rome

Angelo Carconi/AP/SIPA
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RÉAGIR !26.04.2011 | 18:27Par
Catherine Cornet (Rome)
Alors que la capitale italienne se prépare à recevoir un grand afflux de pèlerins venant assister à la béatification de feu le pape Jean Paul II le 1er mai prochain, les démantèlements des camps Roms continuent. Une centaine d'entre eux avaient trouvé refuge dans une basilique sainte du Vatican.

L'administration romaine multiplie les démantèlements de camps Roms dans la capitale: après ceux situés sur les quais du Tibre, de San Paolo à Via Severini, et dans la zone du bâtiment l’Ex Mira Lanza, 270 personnes ont été expulsées, mercredi, du terrain qui les accueillait à Via del Flauto.

Pour dénoncer la démolition de leurs camps de Casal Bruciato, un groupe de 100 Roms a décidé une occupation pacifique de la basilique de San Paolo, l'une des 4 basiliques saintes de Rome. Une tentative soldée, mardi 26 avril, par un accompagnement des familles dans un centre Domus de la Caritas, association caritative catholique.

Séparation des familles
La municipalité romaine a proposé de nouvelles colocations pour les femmes et les enfants dans le Centre d’assistance aux réfugiés, le CARA de Castelnuovo di Porto. Pour les hommes, aucune solution efficace. Cette séparation est, pour la Communauté Sant’Egidio, absolument inacceptable :

Aucune famille ne veut se diviser –faut-il rappeler que les familles Roms sont formées de personnes, mères, pères et enfants et qu’à aucun citoyen non-Rom, il serait proposé la division des nucléo familiales comme politique de sécurité et d’intégration ?

"Il n'y a plus de place"
L’administration du maire de droite, Gianni Alemanno, défend son action. Dans une interview au journal Libero, lundi 25 avril, il explique: "les Roms doivent comprendre que Rome est en overbooking, il n’y a plus de place". Des déclarations en écho aux débats sur l’immigration et à une réécriture des accords de Schengen proposée par le ministre de l’Intérieur de la Ligue du Nord, Roberto Maroni.

Il demande aussi aux associations catholiques de baisser le ton :

Basta aux bons sentiments, beaucoup de nomades ne sont pas dans les conditions désespérées que Sant’Egidio imagine. Pour beaucoup d’entre eux, vivre dans une baraque n’est pas une choix dicté par le désespoir mais plutôt par un calcul économique.

Sur le terrain, ce sont pourtant les organisations catholiques qui recueillent cette semaine les 600 personnes à la rue à la suite des démantèlements. Pour le porte-parole de la Communauté de Sant’Egidio, active sur la question des Roms depuis plus de 30 ans et surnommée "l'ONU catholique", les actions menées par la municipalité au nom de la sécurité sont, en sus de leur immoralité, absolument contreproductives :

Les démantèlements continus des camps Roms et ce ‘jeu de l’oie’ sans solutions pour ces derniers, rendent encore plus difficile le suivi respect de la légalité pour les forces de l’ordre qui perdent le contact avec les familles.
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MessageSujet: Hongrie : La spirale infernale de la démagogie d'extrême droite    Le calvaire des roms - Page 10 Icon_minitimeJeu 5 Mai - 10:04

Hongrie : La spirale infernale de la démagogie d'extrême droite

Depuis plusieurs semaines, l'extrême droite hongroise Jobbik (Mouvement pour une Hongrie meilleure) a lancé une série de manouvres d'intimidation brutales à l'encontre de la communauté rom, nombreuse au nord-est de Budapest.

À Gyöngyöspata, un village de 2 900 habitants à seulement une heure de route de la capitale hongroise, le Jobbik a déployé une milice paramilitaire en uniforme noir, baptisée Szebb Jövoert (Pour un plus bel avenir). Ces brutes au crâne rasé, armés de haches ou de fouets, flanqués de pitbulls, patrouillent jour et nuit dans les rues du village. Ils encerclent les maisons des habitants Roms sans que la police locale bouge le petit doigt. Des villageois partisans du Jobbik logent et nourrissent à tour de rôle ces miliciens.

Les Roms, environ 450, se terrent dans les maisons, n'osent plus envoyer les enfants à l'école. Lors du week-end de Pâques, les paramilitaires ont voulu organiser un camp d'entraînement au centre du village, qui fut finalement interdit. Mardi 26 avril, à la suite d'une énième provocation, une bagarre a éclaté, faisant plusieurs blessés parmi les habitants roms. Depuis, certaines familles roms quittent le village.

Le 6 mars dernier, le dirigeant national du Jobbik, le député Gabor Vona, est venu à Gyöngyöspata tenir un discours devant 1 500 paramilitaires, dans lequel il a fustigé la prétendue « criminalité tsigane ». Après quoi l'extrême droite a organisé de nouveaux groupes paramilitaires, comme à Hajduhadhaza, une petite ville de l'est du pays, et dans les bourgs voisins de Bocskaikert ou Teglas.

La communauté rom est non seulement la plus pauvre parmi les pauvres en Hongrie, mais elle subit de surcroît bien des vexations et des agressions à caractère raciste. Il y a un an, un père et son fils ont été abattus à coups de fusil alors qu'ils fuyaient leur maison incendiée par des criminels. À la même époque, quatre membres d'une famille rom ont été tués avec des lames de rasoir pendant leur sommeil.

Près des deux tiers des 700 000 Roms hongrois sont au chômage. Dans 30 % des écoles, les enfants roms sont isolés dans des classes non mixtes, seulement 1,2 % des Roms font des études supérieures. Selon la Banque alimentaire hongroise, 200 000 Roms « font face à la faim au quotidien ». Et depuis la reprivatisation des forêts, en 1992, ils n'ont même plus le droit d'y ramasser le bois pour se chauffer.

La récente hausse de l'agressivité de l'extrême droite s'explique sans doute par sa baisse dans les sondages. Le Jobbik, qui a trois députés européens, avait fait une percée aux législatives d'avril 2010, où il avait obtenu 17 % des voix et 47 sièges, après avoir fait une campagne anticommuniste, nationaliste, ouvertement anti-Roms et antisémite. Ces élections, qui avaient vu le Parti social-démocrate s'effondrer, ont été un triomphe pour le parti conservateur Fidesz (Union civique hongroise), dont le leader est Viktor Orbán. Ayant obtenu 52 % des voix, le Fidesz parvint au pouvoir, pour y mener une politique de baisse brutale du nombre des emplois publics, des salaires ou encore des prestations sociales et des pensions, en accord avec le FMI. Sur cette lancée, Viktor Orbán s'est également mis à courtiser l'électorat d'extrême droite en reprenant à son compte les idées les plus réactionnaires et les plus démagogiques. Cette politique s'est récemment illustrée dans l'adoption de la nouvelle Constitution hongroise introduisant de nouvelles références à la religion et à la famille traditionnelle, rappelant « le rôle du christianisme » dans « l'histoire millénaire » de la Hongrie, revenant sur le droit à l'avortement, etc.

Cette politique ultraconservatrice a eu pour résultat de faire baisser dans les sondages le Jobbik, qui s'inquiète déjà pour les prochaines élections de 2014, rendant plus enragée encore cette extrême droite hongroise qui fait maintenant parader ses troupes.

Certes, le Jobbik et ses crânes rasés réservent pour l'instant leurs démonstrations musclées à des villages de campagne et n'en sont pas à défiler dans les villes ou dans les quartiers ouvriers. Mais l'agressivité de ces nervis souligne, si besoin était, que quand des politiciens réactionnaires comme Viktor Orbán en sont à aller chasser sur les terres de l'extrême droite, ils s'engagent dans une spirale infernale qui n'a que l'horreur pour conclusion. Et cela ne vaut pas seulement pour la Hongrie.

Éric TOLIAN
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