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 Poissons et pollution

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Poissons et pollution Empty
MessageSujet: Poissons et pollution   Poissons et pollution Icon_minitimeMer 13 Mai - 18:40

Poisson et pollution


Devenu aujourd'hui produit de grande consommation, mais aussi associé aux rumeurs de pollution, le poisson ne cesse faire l'objet d'histoires menaçantes autour de la contamination virale, la concentration en mercure et autre métaux lourds. Voici le point pour faire le tri entre info et intox mais surtout pour savourer en toute sérénité, pour notre corps comme pour notre planète.

Menacé par la surpêche, l'extraction minière et pétrolière ou encore par la pollution, le poisson fait partie des richesses marines des océans qui contiennent 80 % de la biodiversité terrestre malheursement mise à mal par ce type d'activité humaine. En effet, il y a six ans, les trois quarts des réserves mondiales étaient concernées par la surpêche : 52 % des espèces exploitées à la limite de leur capacité de renouvellement, 16 % surexploitées et 8 % déjà épuisées.

En tête des espèces menacées, le cabillaud, qui est aussi la première espèce consommée au monde. Résultat les quantités pêchées ont baissé de 70% en 30 ans. Et alors qu’un cabillaud peut vivre jusqu’à 40 ans… 90% des spécimens pêchés en mer du Nord en 2003 avaient moins de deux ans . Si rien ne change, l’extinction de l’espèce est prévisible à l’horizon 2020. Les stocks mondiaux de thon, marlin et espadon ont vraisemblablement diminué de 90% au cours des cinquante dernières années.

Outre la pollution, le poisson fait aussi les frais de techniques de pêche destructrices, telles que le chalutage, utilisé par 70 % des navires en France. Il s'agit d'un filet traîné par les navires qui racle le sol, détruisant les fonds et tout ce qui y vit. Au final, un tiers des prises sont dites annexes et, ne pouvant être commercialisées (oiseaux, cétacés, requins, poissons sans valeur commerciale mais cruciaux pour l’équilibre de l’écosystème), sont rejetées, mortes, à la mer.

Cet épuisement des ressources ne concerne malheureusement pas que les poissons et coquillages mais tout l’écosystème marin. Par exemple, les surfaces recouvertes de mangroves, une forêt très dense qui brise les tsunamis ou stoppe les ouragans, indispensable à la côte ou aux populations, ont globalement été détruites de moitié dans les pays tropicaux et subtropicaux, dont elles recouvraient autrefois les trois quarts des côtes. Outre les problèmes de pollution pour le poisson, ce phénomène est par exemple en partie responsable du grand tsunami de 2004, montrant la vulnérabilité d'un système où règne la surexploitation forestière et la pisciculture intensive.

Autre problème que la pollution: le poisson pose aussi celui de l'aquaculture. Un tiers seulement provient de la pêche fraîche, l'autre moitié vient de l'aquaculture, notamment pour le saumon, à 95%. Loin d'être un bienfait pour l'environnement, celle-ci s'est construite sur le modèle industriel et productiviste de l’agriculture, utilisant comme elle de nombreux produits chimiques (antibiotiques et désinfectants, utilisés pour prévenir l’apparition de maladies, d’algues, de bactéries et de parasites), générant autant de problèmes environnementaux et sanitaires, et subissant de fait la pollution des eaux à laquelle elle contribue.

De plus, l'aquaculture accélère la chute des stocks de pleine mer, puisque pour produire 1 kg de poisson d’élevage, on estime généralement qu’il faut entre 3 et 7 kg de poisson sauvage produisant la farine qui est la base de l’alimentation en aquaculture intensive. Mais quelques bonnes nouvelles viennent contrebalancer néanmoins les problèmes de surpêche et de pollution que le poisson entraîne.

En effet, la pêche au thon fait désormais par exemple l'objet d'un programme international de protection des dauphins, avec la création d’un label "Dolphin Safe". Conséquence: aujourd’hui, 97% des pêcheries de thon de la planète respectent les prescriptions du label. La mortalité des cétacés a d'ailleurs chuté de 98% en 10 ans, ce qui fait de cette action un beau succès.

Plusieurs labels viennent démentir toute pollution sur le poisson, comme le Label Rouge, qui existe depuis 1989 pour quelques produits de la mer (poissons, coquillages, sauvages ou d’élevage). Il atteste de la qualité du produit fini mais aussi, indirectement, de quelques caractéristiques environnementales.

Il existe certaines aquacultures certifiées biologiques depuis 2000, portant le label AB concernant les poissons d'élevage. Ceux-ci démentent les risques de pollution sur le poisson, mais témoignent en outre d'un respect du bien-être animal et de l'environnement: interdiction des farines d'animaux terrestres et des végétaux génétiquement modifiés, remplacés par des végétaux bio, des vitamines, des minéraux et surtout des farines de poisson ; densités maximales d’élevage ; qualité des eaux, etc...

Il existe aussi un programme de certification environnementale des pêcheries garantissant une pêche compatible avec le développement durable et le renouvellement des espèces, développé par l'organisation indépendante à but non lucratif MSC (Marine Stewardship Council), créée en 1997 par le géant agro-alimentaire Unilever (premier acheteur mondial de produits de la mer) et l’ONG environnementale WWF. Encore trop peu courant, ce label se développe et est ainsi récemment apparu en France chez ED

Pour finir, des grandes enseignes telles que Auchan et Carrefour se sont engagées dans des démarches visant la mise en vente de filets de poisson pêchés dans des conditions qui ne menacent pas la reproduction de l’espèce. C'est le cas de la Filière Auchan et de la Filière Qualité Carrefour : origine sélectionnée (par exemple l’Islande, où les stocks de poissons sont très contrôlés), techniques de pêches « douces » (à la ligne) pour protéger les fonds marins, tailles et poids minimum supérieurs à la réglementation européenne, refus de vendre certaines espèces en fonction des périodes et des modes de pêche.

Que peut-on faire à notre échelle pour ne pas faire rimer poisson avec pollution? Pour se faire plaisir sans dévaster les fonds marins?

Mieux vaut réduire notre consommation d'espèces courantes menacées pendant un temps, dont on trouve la liste établie par Greenpeace en 2006 telles que les crevettes roses, le flétan de l’Atlantique, le cabillaud (ou morue), l'eglefin (ou haddock), le merlu européen, le saumon sauvage de l’Atlantique, le bar sauvage (sauf s’il est pêché à la ligne), le thon (notamment thon germon et thon rouge) ainsi que les espèces de grands fonds (comme l’empereur, le grenadier, le sabre ou la saumonette) et celles pour lesquelles sont utilisées des filets raclant les fonds marins (le carrelet, la sole, la raie, la lotte).

On leur préfèrera des crustacés comme les clams, moules, coquilles saint-jacques ou huîtres), ou encore du saumon du Pacifique et de l’Alaska, du lieu, du maquereau, du hareng, du cabillaud et du flétan de ligne du Pacifique, de l’araignée, de l’anchois de Mer du Nord, de la langoustine, etc. Si vous n'arrivez pas à tout retenir, WWF a publié fin 2007 un petit "conso-guide" de poche très pratique récapitulant les produits de la mer à privilégier. http://www.pourunepechedurable.fr/GUIDE_POISSON.pdf

Privilégiez des produits de la mer pêchés localement. Exempts de pollution, ces poissons ou coquillages ont une culture qui soutient l’économie locale, et contribuent à lutter contre les émissions de CO2 et le changement climatique : pour 1 kg de poisson pêché par la flotte française, il a fallu en moyenne 1,5 l de gasoil.

Variez autant que possible les espèces de poissons que vous consommez. Evitez le poisson pêché durant les périodes de reproduction (Greenpeace France a publié, dans son guide « Et ta mer, t’y penses ? », un calendrier de ces périodes en fonction des espèces). Enfin, dès que possible, optez pour les labels qui offrent un peu plus de garanties environnementales : Label Rouge et surtout label AB pour l’élevage, label MSC pour le poisson sauvage. http://www.mescoursespourlaplanete.com/Ressources/Alimentation_3.html
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