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 Les peuples premiers

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MessageSujet: Les peuples premiers   Les peuples premiers Icon_minitimeVen 30 Mai - 16:24

Bulletin électronique de Survival International (France)

INDE : "Vedanta nous détruit pour le profit" affirment les Dongria Kondh
Alors que la compagnie minière Vedanta vient d'annoncer un bénéfice record, la tribu isolée des Dongria Kondh affirme qu'elle ne survivra pas si son projet d'exploitation de leur montagne sacrée est mis à exécution.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/3325
Agissez ! http://www.survivalfrance.org/actu/3278


PEROU : une compagnie pétrolière française sur les terres d'Indiens isolés
Suite aux manifestations de réprobation de Survival et d'ONG péruviennes, le gouvernement péruvien a renoncé à ouvrir des réserves d'Indiens isolés à l'exploration pétrolière.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/3297


BRESIL : "Personne ne nous a consultés à propos des barrages" affirment les Indiens
Au Brésil, les Indiens réunis cette semaine pour une grande manifestation dans la ville d'Altamira, en Amazonie, ont déclaré ne pas avoir été consultés à propos de l'important projet de barrages que le gouvernement brésilien projette de construire sur le fleuve Xingu.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/3331


ROYAUME-UNI : Des députés britanniques se mobilisent aux côtés de Survival
L'actrice Julie Christie, ambassadrice de Survival a participé à une réunion organisée à la Chambre des Communes de Londres par Survival et le groupe interparlementaire britannique sur les peuples indigènes. Lal Amlai, porte-parole bawm, l'une des 11 tribus jumma des Chittagong Hill Tracts au Bangladesh, s'est aussi adressé aux députés et pairs britanniques pour les informer de la violente répression que subit son peuple.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/3329


PARIS Ciné-débat Survival : prochaine séance le 2 juin
La prochaine séance des ciné-débats Survival aura lieu le lundi 2 juin à 20 h à la Filmothèque du Quartier latin (9 rue Champollion, 75005 Paris) avec le film "Le jour où j'ai vu l'homme blanc" de Kumaré Ikpeng et Mari Corrêa, en présence de Patrick Menget, ethnologue, président de Survival International (France) et de Mari Corrêa.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/agir/agenda/361


PARIS : appel à bénévoles
Survival France recherche plusieurs bénévoles enthousiastes et dynamiques pour aider un jour par semaine le secrétariat de Paris dans différentes tâches administratives ainsi qu'à la diffusion de nos publications dans Paris.
Contactez-nous au 01 42 41 47 62 ou par email à dd@survivalfrance.org

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Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
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MessageSujet: Il reste des tribus autonomes   Les peuples premiers Icon_minitimeLun 2 Juin - 7:13

2008-05-30

RIO DE JANEIRO (source vérifiée)

Une des dernières tribus d'Indiens vivant sans aucun contact avec le monde extérieur, en Amazonie brésilienne près de la frontière péruvienne, a été découverte récemment par la Fondation nationale de l'indien (Funai) qui en a diffusé les premières photos.

Ces images, prises lors d'un survol de la région en hélicoptère et publiées par la presse brésilienne vendredi, montrent des indigènes, dont le corps est entièrement peint en rouge ou en noir, décochant des flèches contre l'hélicoptère transportant les membres de la Funai.

Ce survol a eu lieu au début du mois de mai.

D'après des déclarations à la presse du directeur du département de protection de l'environnement de la Funai, José Carlos dos Reis Meirelles, ces Indiens vivent dans des huttes de paille, sont sédentaires et cultivent du manioc, des bananes et des pommes de terre.

La Funai connaît l'existence de cette tribu depuis 20 ans, mais s'abstient de tout contact direct avec ses membres pour préserver leur autonomie.

La tribu photographiée, dont la Funai ne connait pas avec certitude l'ethnie, vit sur une superficie de 630.000 hectares dans l'Etat de l'Acre. Cette région regroupe trois réserves indiennes où habitent également trois autres groupes isolés.

Selon la Funai, il y aurait au Brésil 68 tribus indiennes isolées, disséminées dans les Etats amazoniens de Acre, Amazonas, Mato Grosso, Roraima, Rondonia et Maranhao. L'existence de 24 de ces groupes est officiellement confirmée.

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MessageSujet: Infos sur les peules premiers   Les peuples premiers Icon_minitimeVen 31 Oct - 16:43

Bulletin électronique de Survival International (France)

30 octobre 2008

PARAGUAY: Condamnation d'une compagnie brésilienne

Une compagnie brésilienne a été condamnée par le Comité de surveillance du gouvernement paraguayen pour avoir illégalement détruit le territoire du dernier groupe d'Indiens isolés du Paraguay.
Pour plus d'informations: http://www.survivalfrance.org/actu/3857

BRESIL: Des Indiens d'Amazonie paralysent un barrage
Pour sauver leur rivière, des Indiens enawene nawe d'Amazonie brésilienne ont occupé le site d'un important barrage hydroélectrique détruisant du matériel dans le but d'interrompre son activité.
Pour plus d'informations: http://www.survivalfrance.org/actu/3807

BOTSWANA: De Beers revient dans la réserve du Kalahari central; Survival relance sa campagne
- Survival International relance sa campagne contre De Beers après avoir appris de source bien informée son retour dans la réserve du Kalahari central au Botswana.
Pour plus d'informations: http://www.survivalfrance.org/actu/3821
- Survival International a vivement critiqué la Fondation Mo Ibrahim pour avoir récompensé le "remarquable leadership" de Festus Mogae, l'ex-président du Botswana qui a orchestré l'éviction des Bushmen du Kalahari.
Pour plus d'informations: http://www.survivalfrance.org/actu/3838

INDE: Protestation massive des Dongria Kondh contre Vedanta
Plusieurs centaines de Dongria Kondh ont défilé en dansant et chantant ce mois-ci à Bhubaneswar, la capitale de l'Etat d'Orissa. Munis de leurs armes traditionnelles, ils ont manifesté leur opposition au projet d'exploitation minière de leur montagne sacrée par la compagnie britannique Vedanta.
Pour plus d'informations: http://www.survivalfrance.org/actu/3845

PARIS Ciné-débat Survival : prochaine séance le lundi 3 novembre 2008 à 20h!
à la Filmothèque du Quartier Latin, 9 rue Champollion, 75005 PARIS (M° Odéon)
- Hommage à Claude Lévi-Strauss, avec la projection du film "A propos de Tristes Tropiques", de Jean-Pierre Beaurenaut, Jorge Bodanzky, Patrick Menget (1991), 46 mn
- En complément: "Imbé Gikegü" (le parfum du fruit péqui), de Takumã et Maricá Kuikuro, coul. 36min, Brésil.
En présence de Patrick Menget, ethnologue, président de Survival International (France).
Pour plus d'informations: http://www.survivalfrance.org/agir/agenda/373a/373

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MessageSujet: Des Indiens isolés menacés de disparition   Les peuples premiers Icon_minitimeMer 4 Fév - 8:45

Bulletin électronique de Survival International (France)

BRESIL : Des Indiens isolés menacés de disparition

Les Awá sont l'un des derniers groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du Brésil. Ils sont aujourd'hui parqués dans un unique hameau en raison de l'invasion et de la destruction de leur territoire par les bûcherons, les colons et les fermiers. Environ 60 Awá n'ont toujours aucun contact avec le monde extérieur.

Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/peuples/awa
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/awa

INDE: Une semaine de manifestations contre la compagnie minière Vedanta

Une série de protestations ont eu lieu ces derniers jours contre la compagnie minière britannique qui projette de détruire leur montagne sacrée.

Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4160
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/dongria

INDONESIE : La répression s'accroît

Les craintes d'une recrudescence de la violence et de la répression en Papouasie se confirment dangereusement. Au cours de la période des fêtes de fin d'année, plusieurs meurtres de Papous entre les mains de l'armée indonésienne et de la police ont été rapportés.

Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4143
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/tribusdepapouasie

Vient de paraître : Ethnies 33-34 "Lévi-Strauss et les Nambikwara"
DVD inclus : "À propos de Tristes Tropiques" un film de J.-P. Beaurenaut, J. Bodanzky et P. Menget (46 mn, Zarafa Films).

Peu d'œuvres ont aussi profondément transformé la perception que l'Europe se faisait des « autres », et d'abord de ceux qu'on désignait le plus souvent avant lui comme des « primitifs », que celle de Lévi-Strauss.

Cette raison seule – la révolution intellectuelle et le changement des perceptions que Lévi-Strauss a su imposer à l'ethnocentrisme occidental – suffirait à ce qu'Ethnies, qui s'attache depuis ses origines à défendre l'existence et les droits politiques des peuples autochtones et à faire mieux connaître et reconnaître leurs cultures, consacre un numéro à rendre hommage à l'anthropologue centenaire.

Pour en savoir plus et commander cet ouvrage : http://www.survivalfrance.org/shopping/product_details.php?subcat_id=37&id=602

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MessageSujet: Amazonie péruvienne : des chercheurs sauvent la mémoire des amérindiens   Les peuples premiers Icon_minitimeMar 3 Mar - 7:58

Amazonie péruvienne : des chercheurs sauvent la mémoire des amérindiens ICRA News

Des chercheurs ont entrepris dans la haute Amazonie du Pérou de sauver la culture orale des Yaneshas, des indiens dotés d'une prodigieuse mémoire leur permettant de raconter le monde des plantes dans lequel ils vivent et avec lequel ils communiquent.

“ Il faut préserver leur mémoire” , explique l'ethno-pharmacologue Geneviève Bourdy (Institut de Recherche pour le développement, IRD) qui a co-signée une vaste étude, à mi-chemin entre herbier classique et “ bibliothèque végétale” .

“ Pour eux (les Yaneshas), les plantes sont des êtres vivants, ils communiquent avec elles” , souligne la scientifique .

Les quelques 8.500 Yaneshas, implantés à 400 km au nord-est de Lima, affirment communiquer avec l'esprit des plantes au moyen de chants, de rituels de cueillettes et, parfois, d'hallucinogènes.

Pour ces indiens, “ la plante est le chemin de rencontre du social, de la maladie, de l'ordre du monde. Il n'y a pas un acte de la vie du Yanesha qui ne soit pas lié à une plante” , affirme Mme Bourdy.

“ Il y a aussi des plantes plus secrètes ou maléfiques dont il vaut mieux ne pas parler, des plantes servant à la magie noire et d'autres qui soignent” , ajoute Céline Valadeau, une éthno-pharmacologue de l'Institut des études Andines (IFEA), co-auteur de l'étude, qui a passé plus de six mois dans trois communautés yaneshas.

“ Derrière chaque plante il y a un esprit” . Elles servent à prévenir et soigner la plupart des maux et maladies (fatigue, douleur, traumatisme, fièvre, brûlure ou morsures de serpents) mais aussi à maintenir une hygiène de vie. Pour les Yaneshas, le comportement vis-à-vis de la famille est révélateur de l'état de santé: “ Quand on a trop de haine dans le coeur, on tombe malade, la maladie est liée à des émotions fortes, facteurs de maladies” , explique Mme Bourdy. L'étude a été publiée à la demande des Yaneshas qui sont conscients de la difficulté de la transmission de leur culture orale.

En voie de paupérisation leurs communautés sont menacées par les expropriations entraînées par les cultures de palmiers à huile et le déboisement rapide de la forêt. Autrefois, les Yaneshas étaient chasseurs et vivaient aussi de la cueillette. Aujourd'hui , ils vont se louer dans des entreprises forestières et des plantations de café. L'ouvrage de référence pour les botanistes, les écologistes et les ethnologues a été établi avec la participation d'une trentaine de Yaneshas.

Il a demandé trois ans de travail afin de répertorier 300 plantes et décrire leurs utilisations par la société indigène. Outre la préservation de la mémoire, ce document publié avec l'Inrena (Institut national de Recherche des Resources naturelles) servira à protéger “ contre le bio-piratage des plantes” , notent les spécialistes.

Des firmes de cosmétiques veulent en effet fabriquer des crèmes à base de plantes. L'industrie pharmaceutique souhaite étudier les effets des plantes à des fins commerciales .

Les chercheurs ont répertorié “ neuf plantes qui sont actives contre des maladies” . Ils ont gagné leur pari de sauver cette “ bibliothèque végétale” , se félicite Céline Valadeau.

Source : http://www.icrainternational.org/
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MessageSujet: Les Indiens organisent la lutte pour leurs droits   Les peuples premiers Icon_minitimeVen 19 Juin - 6:34

Les Indiens organisent la lutte pour leurs droits

Caroline Stevan
La pression – agricole, industrielle ou énergétique – sur la terre menace les zones indigènes. Partout sur le continent latino-américain, la contre-attaque est en cours

Les Indiens d’Amazonie ont remporté une victoire contre Lima. Lundi, le premier ministre, Yehude Simon, a promis l’abrogation des décrets autorisant l’exploitation de leurs terres. Mardi, il a annoncé sa démission. De violents affrontements – 34 morts et 200 blessés – auront cependant été nécessaires pour infléchir le gouvernement, après des mois de mobilisation pacifiste. Si elle y est la plus spectaculaire, l’offensive indigène est loin de se cantonner au Pérou. Des marches ont récemment été organisées en Colombie, la contestation indienne a également traversé l’Equateur, le Paraguay ou le Chili. Au Brésil, la Cour suprême a validé fin mars les limites d’une réserve aborigène, boutant de ce fait les riziculteurs blancs à l’extérieur d’une zone qu’ils avaient investie illégalement.

Pression de l’agro-industrie

L’enjeu central reste celui de la terre. D’autres problématiques existent – participation politique, défense d’une identité culturelle propre ou accès à l’éducation et au marché du travail, pour ceux qui habitent en ville notamment. Elles sont toutefois secondaires. «Tous les pays d’Amérique latine ont reconnu le droit des indigènes à avoir leurs territoires, avec plus ou moins d’autonomie, mais le poids des grands propriétaires terriens et de divers lobbies fait que ces acquis ne sont guère respectés», note Bruno Clément, responsable des programmes Brésil-Bolivie et Nicaragua pour l’ONG romande E-Changer.

OAS_AD('Middle1'); Prospection minière et pétrolière au Pérou, barrages hydroélectriques ou fermes de saumon au Chili, exploitation forestière au Brésil: les «réserves» indiennes regorgent de ressources et suscitent nombre de convoitises, nationales et internationales. «La pression sur la terre augmente, du fait notamment du développement de l’agro-industrie, lui-même lié à l’essor des agrocarburants», confirme Capucine Boidin, maître de conférences à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (Iheal), à Paris. En réponse, les indigènes durcissent le ton.
«La lutte n’est pas nouvelle mais elle est plus politisée, précise Christian Gros, spécialiste de la région. Cela tient à la démocratisation générale du continent et au parcours même des leaders indiens, qui passent désormais par l’université.» En outre, les communautés peuvent s’appuyer sur des textes internationaux pour faire valoir leurs droits. A la convention 169 de l’Organisation internationale du travail, adoptée en 1989, a succédé en 2007 la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

«L’activisme indigène est devenu plus visible parce qu’il a l’appui de l’opinion publique internationale, soucieuse de la protection de l’environnement et de la survie de ces populations. Il bénéficie également de relais parmi les ONG, dont nous faisons partie», ajoute Sophie Baillon, porte-parole de Survival France. Si les Indiens des Andes ou d’Amazonie disposent de soutien à l’extérieur du continent, ils sont aussi davantage connectés entre eux. Un «sommet indigène» a été organisé fin mai à Puno, dans le sud-est du Pérou.

Quant au dernier forum social mondial, à Belém en janvier dernier, il avait pour thème l’Amazonie. «Il y a des liens et une volonté d’échanges de la part de ces groupes, mais la coordination reste toutefois compliquée du fait, notamment, de dizaines de langages différents, tempère Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques à Paris. Les chefs d’Etat bolivien et nicaraguayen ont par ailleurs apporté leur soutien aux Indiens du Pérou, mais cela peut être interprété comme une instrumentalisation de la question, en raison de vieux contentieux entre ces pays.»

Présidée par l’Aymara Evo Morales depuis janvier 2006, la Bolivie semble vouée à rester une exception. L’Etat andin s’est doté de la Constitution la plus généreuse du continent quant aux droits indigènes, mais il est le seul pays de la zone habité par une majorité d’Indiens (60% environ). Et, là encore, la lutte pour la gestion des terres crée des remous depuis de nombreux mois.

Source : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/622b5108-5b7e-11de-93d9-be50bf0fa769%7C1
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MessageSujet: Les Indiens d'Amazonie crient victoire   Les peuples premiers Icon_minitimeSam 20 Juin - 6:14

Les Indiens d'Amazonie crient victoire
par RFI

Article publié le 19/06/2009 Dernière mise à jour le 19/06/2009 à 16:06 TU

Les Indiens d'Amazonie ont obtenu gain de cause. Après deux mois de bras de fer avec l'Etat, ils ont finalement obtenu que le Parlement abroge deux décrets loi sur l'exploitation des ressources d'Amazonie par des entreprises étrangères. Le président Garcia a fait machine arrière devant l'ampleur de la contestation.

« C'est un jour historique pour les peuples indigènes » affirment les Indiens du Pérou. Soixante-cinq ethnies d'Amazonie étaient mobilisées depuis le mois d'avril pour protéger leur terre. A l'origine de la crise, une loi adoptée l'année dernière et favorisant les investissements étrangers au Pérou, les textes autorisaient notamment l'exploitation des ressources naturelles d'Amazonie

Devant l'ampleur de la contestation le président péruvien a finalement fait son autocritique et dans la foulée le Parlement de Lima a abrogé, jeudi 18 juin, deux décrets controversés. En échange, la minorité indienne a accepté de lever ses barrages.

La volte face des autorités a permis de sortir d'une crise sanglante puisque 34 personnes au moins ont trouvé la mort dans les affrontements entre les forces de l'ordre et les Indiens d'Amazonie.

Le Premier ministre péruvien a d'ailleurs annoncé son intention de démissionner car il n'a pas su éviter le bain de sang. La région de Bagua où se sont déroulés les heurts reste malgré tout en état de siège et les charges sont maintenues contre 4 dirigeants de la minorité indienne entrés en clandestinité.


Source : http://www.rfi.fr/actufr/articles/114/article_82006.asp
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MessageSujet: Inuits inquiets   Les peuples premiers Icon_minitimeMar 7 Juil - 15:59

Dans l'Arctique, les Inuits redoutent les effets en
chaîne du changement climatique



Le 06 juillet 2009

Quand les anciens regardent le ciel à Pangnirtung, hameau inuit traversé
par le cercle polaire, ils sont désemparés. Mille indices - les nuages,
le vent, les animaux, la qualité de la glace à l'embouchure de leur
fjord... -, leur permettaient de prédire le temps de leur région, à
l'ouest de l'île de Baffin, au Canada. Ils ne s'y hasardent plus.

L'hiver a été l'un des plus froids dont ils se souviennent et des plus
humides, avec davantage de neige. L'an passé, c'est le printemps qui
avait été extraordinairement doux, provoquant une catastrophe inédite :
le 8 juin 2008, un "mur d'eau" était soudain descendu de la montagne,
emportant deux petits ponts arrimés dans le pergélisol et dégelé sous
ces trombes. Inondé, le village aura vécu sous état d'urgence pendant un
mois. Les ponts menaient au réservoir d'eau, à la décharge et à l'usine
filtrante d'épuration des eaux usées : à cause du pergélisol, les
communautés du Grand Nord canadien n'ont ni égouts ni adduction de
l'eau. Des camions-citernes officient chaque jour auprès des particuliers.

Après l'inondation, les 1 300 habitants de "Pang" ont repéré des
oiseaux, inconnus sous cette latitude : des geais bleus et des merles.
Et la glace a pris plus tard en automne, perturbant la migration des
caribous qui eurent à détourner des rivières au lieu de se déplacer sur
leurs eaux glacées. Idem pour les ours blancs qui suivent les caribous,
dont ils se nourrissent.

"Ici comme ailleurs dans l'Arctique canadien, le réchauffement
climatique n'est pas une illusion ou une menace. Chaque jour, il affecte
ceux qui y vivent, tous très dépendants de la chasse et de la pêche",
dit Ron Mongeau, administrateur de la commune. D'après les relevés du
ministère canadien de l'environnement, la température moyenne s'est
élevée de 1,4 degré par rapport à la décennie 1990-2000 dans la région.
Depuis 2000, la température estivale y a dépassé le record de 22 degrés
sur cinq ans consécutifs.

Cadre spectaculaire

A la faveur du réchauffement, Pangnirtung est devenu depuis quelques
années la halte estivale de bateaux de croisière promenant de riches
américains ou européens. D'autant que le village, lové dans un cadre
spectaculaire, est réputé pour l'omble de l'Arctique qu'on y pêche, dont
la chair était ici rose foncé. Elle s'est éclaircie peu à peu car ce
poisson de la famille des saumons ne trouve plus de crevettes et se
rabat, selon les pêcheurs, sur de petits capelans.

Ex-député au Parlement d'Iqaluit, la capitale du Nunavut (entité
politique septentrionale du Canada créée il y a dix ans) située plus au
sud, Peter Kilabuk a "adapté son calendrier de chasse et de pêche, comme
tout le monde". L'omble descend la rivière dès que la glace fond, en
juillet autrefois, en mai maintenant. Et à l'automne, les caribous
(suivis par les ours) s'approchent plus tardivement du hameau. Inutile
de les chercher avant, au risque qu'une glace trop fragile engloutisse
les motoneiges et leurs conducteurs, des accidents de plus en plus
fréquents.

L'inondation de l'été dernier confirme, à ses yeux, l'accélération d'un
réchauffement dont les premiers signes ont été notés il y a près de
vingt ans par les anciens.

Tous redoutent un engrenage : si le pergélisol se met à dégeler
partiellement durant les mois plus doux, maisons et bâtiments
vacilleront. Emprisonnées dans le sol gelé, des tonnes de méthane
s'échapperont alors, contribuant à polluer davantage l'atmosphère de la
terre entière...

Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/07/06/dans-l-arctique-les-inuits-redoutent-les-effets-en-chaine-du-changement-climatique_1215732_3244.html
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MessageSujet: Peuple premier du Pérou menacé   Les peuples premiers Icon_minitimeVen 14 Aoû - 7:26

EROU - Des camps illégaux de bûcherons se sont installés dans une zone réservée aux Murunahua, un peuple indigène très menacé...
Ils sont menacés de mort. Faisant fi des conventions internationales et de la législation nationale, des bûcherons ont établi leur campement au sein d'une réserve amazonienne spécialement créée pour des Indiens très vulnérables au contact extérieur. Des photos montrent un camp installé en plein cœur de la réserve Murunahua.

Outre l'impact de la déforestation sur ces zones préservées, c'est le danger que représente le contact avec l'extérieur qui inquiète les associations. «Non seulement les Indiens isolés sont extrêmement vulnérables aux maladies transmises par les étrangers, mais il existe de nombreux antécédents de violents conflits avec les bûcherons», a déclaré Chris Fagan, de l'organisation écologiste nord-américaine Round River Conservation Studies, qui a pris les photos.

Tout contact avec l'extérieur peut être fatal

«Il y a déjà eu des contacts entre des bûcherons et des Murunahua dans le passé, explique Sophie Baillon, de l'association Survival, ce contact a entraîné la disparition de la moitié du groupe». Ces peuples indigènes ne sont pas immunisés contre les maladies que peuvent leur transmettre les bûcherons. Tout contact peut donc s'avérer catastrophique pour le peuple protégé.

Les associations appellent le gouvernement péruvien à agir de toute urgence en arrêtant l’exploitation forestière dans cette région «pour permettre Indiens isolés de vivre en paix, précise un communiqué de l'association Survival. Leur sort était également l'une des raisons des manifestations indigènes qui ont récemment paralysé l'Amazonie péruvienne»
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MessageSujet: Les indiens péruviens d'amazonie entendus ?   Les peuples premiers Icon_minitimeMer 2 Sep - 15:25

Affrontements dans la selva péruvienne

«¡Ya basta!» Les voix de tribus de l’Amazonie péruvienne ont été entendues le 18 juin dernier, alors que le gouvernement du président péruvien, Alan García, a aboli des décrets de libre-échange jugés inconstitutionnels par les Indiens. Cette rétractation aura été obtenue à la suite d’une manifestation opposant les représentants des tribus indiennes de l’Amazonie, regroupés par l’Aidesep (Association pour le développement de la forêt péruvienne) et les forces de l’ordre péruviennes à Bagua, ville au nord du Pérou, le 9 juin dernier. Ces affrontements, qui ont fait une cinquantaine de morts et près de 150 blessés, ont mis fin à une grève illimitée de 55 jours par laquelle l’Aidesep et ses militants ont imposé un blocus sur les routes au nord du pays et incendié des édifices gouvernementaux.

La Loi de la jungle

À l’instar des soulèvements ayant assailli la selva (forêt d’Amazonie) péruvienne en août 2008, les affrontements de juin dernier visaient l’abrogation de décrets du Traité de libre-échange (TLC) signé entre le Pérou et les États-Unis en 2007. Connus sous le nom de Loi de la jungle, ces textes permettent au gouvernement péruvien de parcelliser et de vendre les terres de la selva, jugées par ce dernier comme étant inoccupées et improductives, aux entreprises transnationales d’exploitation minière, hydrique, gazifière, forestière et agricole. Comme l’estime l’anthropologue français, Jean-Pierre Chaumeil, «l’État cherche à privatiser l’Amazonie pour en retirer des intérêts économiques. [Ces] textes de lois fragilisent les droits des Indiens et l’intangibilité de leurs territoires». L’Aidesep abonde dans le même sens. Selon elle, les terres de l’Amazonie péruvienne, qui représentent 60% du territoire national, sont entièrement occupées par les quelques 350 Indiens de la région. En vendant des hectares de la forêt aux compagnies étrangères, l’État menace les droits de souveraineté des Indiens sur ces terres, reconnus par la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), par la Constitution péruvienne et par la Déclaration des droits des peuples autochtones de l’ONU.

L’Aidesep estime que la présence de compagnies étrangère en Amazonie, dont le territoire s’étend sur neuf pays d’Amérique latine, porte préjudice aux droits ancestraux des populations indiennes et menace leur mode de vie, leur culture et leur vie. C’est notamment vrai pour la centaine de tribus isolées, ayant choisi de vivre en marge des sociétés modernes, qui évolue principalement dans la selva brésilienne et péruvienne. En plus de subir les modifications apportées par l’homme blanc à leur milieu de vie, ces Indiens isolés sont victimes des maladies amenées par ce dernier pour lesquelles leur système n’est pas immunisé. Au Brésil, les droits et les territoires des Indiens de l’Amazonie sont reconnus et protégés par la FUNAI (Fondation Nationale de l’Indien), un organisme étatique. Il en va autrement au Pérou. Les avancées des compagnies internationales, ayant libre jeu en Amazonie grâce à des traités de libre-échange, poussent plusieurs phratries à l’exode pour survivre.

Des excuses nationales

«Le moment de reconnaître qu’une série d’erreurs se sont produites est venu», a affirmé le président García lors du discours d’ouverture du congrès visant l’abolition de deux des décrets de la Loi de la jungle. Il a, par le fait même, fait ses excuses à la nation pour les violences et les morts de Bagua. Ces rétractations sont entrevues par les groupes indigènes de la selva comme une victoire importante. «La volonté des peuples indigènes a été écoutée et nous espérons qu’à l’avenir, les gouvernements s’occuperont des peuples et les écouteront, qu’ils ne légifèreront pas dans leur dos», s’est exclamée la vice-présidente de l’Aidesep, Daysi Zapata. Le pas qu’ont franchi les représentants de l’Aidesep au nom des peuples indigènes de la selva du Pérou semble de bon augure. Ces évènements vont-ils porter la voix des peuplades voisines à celles du Pérou, qui combattent et fuient elles aussi les invasions étrangères?
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MessageSujet: On tue des peuples premiers en Colombie   Les peuples premiers Icon_minitimeLun 7 Sep - 6:22

L'assassinat de douze awá, parmi lesquels quatre enfants et un bébé, le 26 août dernier, s'inscrit dans une logique d'extermination qui a fait plus de 170 victimes depuis le début de l'année. L'objectif est de déposséder les indigènes de leurs terres.

Juge au Tribunal sur le génocide indigène en Colombie, le Suisse Bruno Rütsche dénonce ces faits et explique que les diverses ethnies du pays sont les victimes de tous les groupes armés du pays: militaires, paramilitaires et guérilleros.

«Ce qui se passe avec les indigènes est extrêmement grave et d'une cruauté absolue. Leurs terres sont convoitées pour la réalisation de projets agro-industriels et d'exploitation minière et ils sont contraints à des déplacements forcés avec des tactiques comme le massacre», affirme celui qui est aussi responsable du Groupe de travail Suisse-Colombie.

Le 26 août dernier, un groupe de dix hommes cagoulés en vêtements militaires a ouvert le feu contre les habitants de la réserve indigène de Gran Rosario, à 80 km du port de Tumaco, sur la côte pacifique.

Cynisme et impunité

«On présume qu'il s'agit de paramilitaires», note le responsable de l'ONG suisse. Le président Alvaro Uribe a offert une récompense à qui fournirait des informations susceptibles d'identifier les criminels. Une mesure qui n'inspire nulle confiance à notre interlocuteur. «C'est même une preuve de cynisme quand on voit l'impunité avec laquelle agissent ceux qui attaquent les indigènes», estime-t-il.

Il a nommé les militaires, les paramilitaires et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), la première guérilla du pays, qui a reconnu l'assassinat de huit Awá, le 17 février dernier dans la même région.

«Cette région est la cible de tous les groupes armés», note Bruno Rütsche, qui ajoute que vente d'armes et cultures illicites sont monnaie courante dans le département de Nariño, principalement à Tumaco, et qu'entre janvier et juin de cette année seulement, on compte cent septante-trois victimes de la violence.

«La plupart d'entre elles ont été assassinées en plein jour et, pour beaucoup, tout près de postes de police ou de bases militaires», souligne le membre du Tribunal permanent des peuples indigènes (TPP). Cette violence n'est pas seulement le résultat d'activités liées au commerce des armes ou des stupéfiants.

Dogue, armes et plus encore

La région est aussi très riche en ressources minières et on pense qu'elle recèle de nombreux gisements de pétrole. On y trouve également des cultures de palmiers à huile et de palmiers africains – utilisés dans la fabrication d'agro-combustibles –, ainsi que des piscicultures de crevettes.

«La région attire les mégaprojets», observe Bruno Rütsche. En d'autres termes, elle excite les convoitises, ce que ses habitants payent très cher.

Selon le responsable du Groupe de travail Suisse-Colombie, la population indigène en Colombie est d'environ un million de personnes, avec 18 ethnies comptant moins de 200 membres et 18 autres moins de 500. «Cela signifie qu'il s'agit de peuples en voie d'extinction. Chaque mort implique donc la fin d'un monde.»

Dans ce pays, des lois devenues constitutionnelles ont pourtant été promulguées dans les années nonante pour améliorer le sort des populations en question. Elles stipulent que les indigènes représentent l'autorité dans les zones qu'ils habitent (les réserves) et que le sol et sous-sol de ces régions leur appartiennent.

L'Etat dans le viseur

Il est ainsi impossible de faire quoi que ce soit sans les consulter et sans obtenir leur consentement. Cependant, déplore Bruno Rütsche, «ce qui se passe ici, comme dans toute la Colombie, c'est que l'Etat lui-même viole sa propre Constitution ainsi que le droit international et la convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT)... ce qui est à la fois illégal et violent.»

«Il est fréquent que des acteurs privés illégaux attaquent les indigènes avec le consentement et même l'autorisation déguisée de l'Etat», dans le but de déposséder ces indigènes de leur terre et de ses richesses.

En 2008, dans la région montagneuse de Santa Marta, le Tribunal permanent des peuples a tenu un Tribunal sur le génocide indigène en Colombie au cours duquel Bruno Rütsche occupait la fonction de juge. A cette occasion, une ferme dénonciation des agressions a été prononcée.

Le spécialiste suisse explique qu'en plus d'être victimes de massacres, les indigènes sont confinés, «comme en état de siège», avec impossibilité de se déplacer, sans accès aux médicaments, au sel, aux combustibles...

Bruno Rütsche, du Groupe de travail Suisse-Colombie
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MessageSujet: La chasse gardée des Aborigènes   Les peuples premiers Icon_minitimeMar 22 Sep - 5:45

La chasse gardée des Aborigènes


La décision du gouvernement du Queensland de classer une partie de ce territoire du nord-est du pays rencontre l’incompréhension des populations locales qui y voient un frein à leur développement

Située au nord-est de l’Australie, la péninsule du cap York est depuis plusieurs mois l’objet d’une bataille rangée entre les populations aborigènes qui y vivent et les associations environnementales qui militent pour sa protection. À l’origine du conflit, la décision prise en avril dernier par le gouvernement du Queensland de classer une partie importante de ce territoire, afin d’en limiter le développement industriel et agricole.

L’annonce a d’abord été saluée par le pays, avant que les Aborigènes du cap ne lancent une polémique sans précédent en Australie depuis les grands conflits fonciers du début des années 1990. « Encore une fois, le gouvernement cherche à nous déposséder de nos terres et avance des raisons écologiques, alors que mon peuple en prend soin depuis la nuit des temps », s’insurge le très médiatique leader aborigène Noel Pearson. Sous-entendu, cela n’arriverait certainement pas sur des terres administrées par des Blancs.

Aussi étendue que la Grande-Bretagne, cette région, qui s’étire vers le nord depuis Cairns, est l’un des derniers espaces vierges de la planète. Ses quatorze millions d’hectares renferment l’une des biodiversités les plus riches, qui aujourd’hui encore n’a pas fini de révéler tous ses secrets. « Un véritable jardin botanique », selon Lyndon Schneiders de la Wilderness Society, dont l’équilibre n’a pu être altéré par les quelques mines d’or et de bauxite ou les élevages qui s’y sont implantés. Selon les statistiques fédérales, seules 14 000 personnes vivent dans cette région, aux trois quarts aborigènes.

La colère des populations indigènes
Depuis plus de vingt ans, la Wilderness Society veut faire classer ce paradis terrestre au patrimoine mondial établi par l’Unesco. Elle a très activement participé aux travaux menés par le gouvernement travailliste du Queensland, qui ont abouti en 2005 au « Wild River Act ». Cette législation reconnaît le caractère unique de tout l’écosystème de la péninsule, suivant le cours de dix-neuf « rivières sauvages » à préserver. C’est le classement officiel des trois premières d’entre elles qui provoque depuis avril dernier la colère des populations indigènes de ce coin d’Australie.

En cause, les limites qu’imposerait le « Wild River Act » à toute expansion économique dans la région. « Sans possibilité d’assurer notre propre développement, nous sommes condamnés à percevoir une aide sociale à perpétuité, avec tous les dégâts que ce type d’assistanat induit dans nos communautés », explique Noel Pearson. Lorsque l’ensemble des rivières et de leurs systèmes aura été classé, près de 80 % du cap sera alors placé sous protection, alors que les populations aborigènes de la région doivent déjà faire face à un taux de chômage record.

« C’est un peu comme si le gouvernement leur disait : “Prenez-vous en main, mais laissez-nous le contrôle des terres.” C’est politiquement et socialement irresponsable », estime le sénateur fédéral Bill Heffernan, qui a porté le débat jusqu’à Canberra. Sans suite pour l’instant. La décision appartient de toute façon au Queensland qui, par la voix de son ministre des ressources naturelles Stephen Robertson, insiste pour rappeler que « certaines activités économiques pourront toujours être autorisées, à condition qu’elles respectent la législation mise en pratique ».

Des explications tardives
Du côté de la Wilderness Society, accusée par les Aborigènes « de prendre en otages les populations du cap », les responsables ont d’abord été surpris avant de tenter aujourd’hui d’expliquer leur démarche. « L’objectif est d’interdire des développements destructeurs pour l’environnement, comme la mise en place de barrages ou de systèmes d’irrigation. Pas de limiter les projets agricoles ou aquacoles de petite taille, que les Aborigènes souhaiteraient développer à l’avenir », précise Lyndon Schneiders, qui gère ce dossier délicat pour le compte de l’association environnementale.

Un éclaircissement qui arrive aujourd’hui trop tard, alors que les communautés estiment être mises devant le fait accompli. La consultation, organisée en novembre 2008 et brandie depuis comme alibi démocratique par le gouvernement et les écologistes, a été qualifiée de « farce » par la Commission des droits aborigènes, saisie du dossier. « Moins de 3 000 personnes ont pu formellement donner leur avis », a comptabilisé l’organisme fédéral dans son compte rendu. Bien moins que les chiffres avancés par Stephen Robertson.

« Le principal problème pour la Wilderness Society, c’est qu’ils ont cru avoir fait le plus dur en convainquant le gouvernement et ils ont oublié de demander l’avis des Aborigènes », regrette Rodney Accoom, maire de la petite communauté de Lock hart River, installée sur la côte est de la péninsule. S’il félicite le gouvernement d’avoir sorti du texte les activités traditionnelles de son peuple, il redoute « les paperasseries désormais nécessaires aux communautés pour simplement avoir le droit d’utiliser leurs terres ancestrales ».

Une « étrange » conversion à l'écologie
Comme beaucoup d’Aborigènes de la région, Rodney Accoom n’est pas fondamentalement opposé à la mise sous protection du cap, il trouve juste « étrange » que le gouvernement cherche à leur imposer des restrictions « alors que le pays s’est développé pendant deux siècles, sans tenir compte des questions d’environnement ». Un constat toujours d’actualité, même sur le cap York.

Le gouvernement du Queensland a en effet autorisé, en 2007, la compagnie minière Chinalco à démarrer son vaste projet d’extension sur la mine de bauxite d’Aurukun, près de la petite ville de Weipa. « Comme par hasard, quelques mois seulement après avoir exclu cette zone du “Wild River Act” », s’agace encore Noël Pearson. « Si nous en sommes là, c’est d’ailleurs parce que nous n’avons pas les moyens de payer des lobbyistes auprès du gouvernement, comme les Chinois l’ont fait », reprend le leader aborigène.

Malgré l’exaspération des habitants du cap, le processus promet de suivre son cours et une dizaine de rivières devraient bientôt être à leur tour classées dans les prochains mois. « Si tel est le cas, c’est une nouvelle insulte pour les populations noires et blanches qui vivent depuis des siècles dans la région pour assurer leur subsistance », déclare Marcia Laughton, professeur d’études aborigènes à l’université de Melbourne.

À commencer par la dizaine d’éleveurs présents sur les vastes étendues de l’intérieur du cap York. Débarqué depuis plus de trente ans, Cameron Quatermaine y fait paître ses 3 000 têtes de bétail. Lui aussi est contre la nouvelle législation. « Tout fonctionnait parfaitement jusqu’à maintenant, dans l’intérêt de chacun et cela n’a en rien dégradé l’environnement du nord de l’Australie. Alors pourquoi est-ce que le gouvernement a décidé d’agir de la sorte ? », demande le fermier, chapeau de cow-boy vissé sur le crâne. Une question que se pose aujourd’hui la grande majorité de la population du cap York.
Olivier CASLIN, à cap York (Australie)
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MessageSujet: Au Pérou, les Yaneshas préservent leur savoir médicinal   Les peuples premiers Icon_minitimeMar 22 Sep - 5:48

Au Pérou, les Yaneshas préservent leur savoir médicinal


Une équipe de scientifiques français récolte plantes médicinales et pratiques médicales des Amérindiens

«C’est celle-là », s’écrie tout à coup Céline, la jeune post-doctorante de l’Institut français des études andines (Ifea), en montrant une plante d’un peu plus d’un mètre de haut, aux feuilles vertes allongées et la base de la tige rougeâtre. Cette plante, perdue parmi le foisonnement et la diversité qui caractérise la forêt tropicale humide, c’est une bignoniacée. Céline l’a reconnue, car elle a appris à la repérer d’un Yanesha « informateur », il y a quelques années. Mais les Amérindiens, eux, peuvent les reconnaître par l’odorat, se souvient l’un des chercheurs.

Nous sommes en effet en haute Amazonie, dans la selva central (forêt centrale), dans le village de San Pedro de Pichanaz, perdu à plus de deux jours de 4×4 de Lima, la capitale, située sur la côte. Dans cette région de montagne couverte par une forêt tropicale et sillonnée par de nombreuses rivières, nous suivons pendant une semaine une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Michel Sauvain, 54 ans, pharmacologiste, et Céline Valadeau, 30 ans, pharmacienne et ethnologue, sont tous deux spécialistes des plantes médicinales d’Amérique du Sud.

Céline déterre précautionneusement la plante, avec sa machette, son sabre d’abattis, de façon à récupérer les racines, tandis que Michel commence à couper les tiges. Le tout est enfourné dans des sortes de filets et transporté à dos d’homme sur un petit chemin qui longe le rio Cacazu jusqu’au véhicule 4×4 avant que la nuit tombe. À l’auberge, les plantes sont aussitôt triées, coupées en petits morceaux et mises à sécher. Dans la nuit noire, le spectacle est saisissant : deux grosses lucioles s’affairent sur la galerie de l’auberge. Lampes frontales allumées, entourées d’une foule d’insectes attirés par la lumière, avec le grondement du torrent comme seul bruit de fond, les deux scientifiques concoctent leur petite cuisine. Ce n’est que tard dans la nuit que la voisine, Erlinda, nous apportera du riz, de l’igname, des oranges vertes et un verre de massato, de la bière de manioc.

"Un long travail de préparation a été nécessaire"
Mais avant de pouvoir récolter quelques pieds de plantes médicinales, il a fallu bien des négociations. « Nous œuvrons dans le cadre d’un programme de six ans, signé en 2005 entre l’IRD et l’université Cayetano Heredia de Lima, ainsi qu’avec l’accord de l’Institut national des ressources naturelles (Inrena) et, bien entendu, avec celui de la communauté amérindienne des Yaneshas », précise Michel Sauvain. Car, au-delà des accords et signatures officiels, reste toujours la relation sur le terrain avec les autochtones, l’affinité et la confiance entre les habitants et les chercheurs. « Un long travail de préparation a été nécessaire pour expliquer aux Amérindiens ce qu’on venait faire, pour les inclure le plus possible dans cette démarche de connaissance de leur pharmacopée, tout en essayant de respecter leurs traditions », complète Geneviève Bourdy, 49 ans, pharmacienne qui, elle aussi, a longtemps travaillé sur place avant de retourner à l’université de Toulouse.

En trois ans de contacts réguliers, des liens d’amitié se sont d’ailleurs tissés entre Céline et plusieurs femmes yaneshas. Mais ce projet est aussi arrivé au bon moment. « Dans le cadre de notre culture orale, nous nous rendions compte qu’une grande partie de notre savoir-faire médicinal disparaissait petit à petit, explique Angusto. Déjà la jeune génération ne sait plus reconnaître toutes les plantes médicinales ni se soigner avec », poursuit-il.

Pour mettre sur pied cette gigantesque enquête ethnobiologique, il a notamment fallu trouver ce qu’on appelle des « informateurs ». « Je suis allée voir des dizaines de personnes dans plusieurs villages de la vallée du rio Palcazu, et j’ai pu recenser une trentaine d’informateurs », explique Céline Valadeau. Comme Domingua, 60 ans, qui anime le groupe de femmes pratiquant l’artisanat. Ou Francisco, 50 ans, mi-agriculteur, mi-menuisier, qui vient d’être élu chef de secteur. Ou encore Augusto, la cinquantaine, agriculteur et ancien chef de la communauté de San Pedro. Toujours souriant, marié et père de plusieurs enfants dont un fils qui fait des études agronomiques, Augusto a joué un rôle charnière entre ses administrés et les chercheurs.

Un autre aspect de l’enquête a porté sur la manière dont les Yaneshas préparent les remèdes issus de leurs plantes médicinales. « Il y a mille et une façons de les préparer, explique Michel Sauvain. On commence généralement par les faire sécher, puis on les hache ou les met en poudre. Pour certaines, on procède à l’extraction des huiles essentielles ou bien à une macération. D’autres se consomment en infusion (le produit est jeté dans de l’eau bouillie), ou en décoction (le remède est mis à bouillir en même temps que l’eau).

Des bains de vapeur pour traiter la malaria
Quant aux feuilles de coca aux propriétés analgésiques, on les mâche en ajoutant une pincée de cendres de façon que se produise dans la bouche une réaction chimique et que le produit puisse accéder, via les gencives, jusqu’au cerveau », poursuit le pharmacologue. Les huiles essentielles, elles, sont soit enduites sur la peau du malade, soit absorbées par fumigation. « Curieusement, cette façon de prendre un médicament est utilisée par les Yaneshas pour traiter les effets du paludisme (malaria) ou de la leishmaniose (pathologie parasitaire se traduisant par des lésions de la peau et des muqueuses pouvant aller jusqu’à la nécrose du nez) : c’est une découverte que nous avons faite et que nous avons publiée dans une revue scientifique internationale intitulée Journal of Ethnopharmacology », explique Céline Valadeau.

Les chercheurs ont en effet passé au crible de tests dits de « bioguidage » une centaine de plantes récoltées à San Pedro de Pichanaz et dans deux autres villages. « Pour les Yaneshas, ces plantes occupent une place particulière dans leur cosmogonie et sont réputées être bénéfiques contre les maladies infectieuses que sont le paludisme et la leishmaniose », poursuit la jeune ethnobotaniste. Neuf plantes aux noms latins plus ou moins hermétiques ont été finalement retenues, dont des exemplaires de zingibéracées, de pipéracées (famille du poivre) ou de solanacées, un groupe très développé au Pérou puisqu’il rassemble la tomate, la pomme de terre, le piment et le tabac.

Les principes actifs de ces plantes se sont montrés efficaces. Notamment deux d’entre elles que les Yaneshas utilisent sous forme de fumigation, de bain de vapeur ! « Une pratique traditionnelle qui devrait être mieux évaluée et, peut-être, étendue à d’autres régions péruviennes ainsi qu’aux autres pays où sévit la malaria », plaide Michel Sauvain. Des bains de vapeur ? Une régression, pour les fervents de la médecine occidentale. Une revanche de la médecine simple, traditionnelle, pour d’autres. Une médecine complémentaire et alternative en tout cas, qui permettrait de traiter le paludisme, de plus en plus rétif aux médicaments classiques.

Denis SERGENT, Amazonie péruvienne
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MessageSujet: Re: Les peuples premiers   Les peuples premiers Icon_minitimeMer 25 Nov - 9:24

'Les mesures pour combattre le réchauffement climatique détruisent les peuples indigènes' annonce un nouveau rapport
23 Novembre 2009



Des barrage hydroélectriques sont construits en Amazonie au nom du combat contre le réchauffement planétaire.

Selon un nouveau rapport publié par Survival International, les mesures prises pour faire face au réchauffement de la planète risquent d’être aussi dangereuses que le changement climatique lui-même.

Le rapport intitulé ‘La plus dérangeante des vérités : changement climatique et peuples indigènes’ fait état des quatre ‘mesures d’atténuation’ qui menacent les peuples indigènes:

1. Les agrocarburants : promus comme une alternative ‘écologique’ à l’énergie fossile, la plupart des terres allouées à leur production sont les territoires ancestraux de peuples indigènes. Si la production d’agrocarburants s’intensifie comme prévu, des millions d’autochtones du monde entier perdront leurs terres et leurs modes de vie.

2. l’énergie hydroélectrique : le nouvel essor des barrages, censé remédier au changement climatique, expulse des milliers d’autochtones de leurs terres.

3. la conservation des forêts : les chasseurs-cueilleurs ogiek du Kenya ont été forcés de quitter les forêts où ils vivent depuis des siècles pour ‘inverser les ravages’ du réchauffement climatique.

4. la compensation des émissions carbone : avec l’instauration de la taxe carbone, les forêts des peuples indigènes représentent désormais une immense valeur marchande. Les peuples indigènes affirment que cette mesure mènera à des évictions forcées et à la ‘spoliation de leurs terres’.

Ce rapport recommande que les peuples indigènes soient pleinement inclus dans toutes décisions les concernant et que leurs droits territoriaux soient dûment respectés et garantis.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Ce rapport met en lumière ‘la plus dérangeante des vérités’ — il révèle que les peuples indigènes qui sont les moins responsables du changement climatique sont les plus affectés par celui-ci et que leurs droits sont violés et leurs terres dévastées au nom des mesures prises le stopper. S’abritant derrière l’effort planétaire pour stopper les effets du changement climatique, les gouvernements et les compagnies sont en train de planifier un gigantesque vol de terres. Et comme d’habitude, lorsqu’il y a des enjeux financiers et de juteux profits en perspective, les peuples indigènes n’ont pas voix au chapitre’.

Lire le rapport :

http://assets.survivalinternational.org/documents/135/La_plus_derangeante_des_verites.pdf



Pour plus d’informations
Sophie Baillon
00 33 (0)1 42 41 44 10
sb@survivalfrance.org
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MessageSujet: La lutte contre le réchauffement détruit aussi les peuples premiers   Les peuples premiers Icon_minitimeVen 27 Nov - 6:51

Selon un nouveau rapport publié par Survival International, les mesures prises pour faire face au réchauffement de la planète affectent directement les peuples indigènes, pourtant non responsables de ce phénomène.

"Les peuples indigènes sont en première ligne face aux changements climatiques, parce que leurs modes de vie, leurs cultures, leurs vies dépendent largement ou exclusivement de l'environnement naturel, ils sont donc plus vulnérables que n'importe qui d'autre sur Terre." déclare en ouverture le nouveau rapport de Survival International "La plus dérangeante des vérités - Changement climatique et peuples indigènes".

Selon de nombreux rapports, l'impact du changement climatique sur les peuples indigènes est ressenti partout dans le monde : de l'Arctique aux Andes en passant par l'Amazonie, des îles du Pacifique aux côtes du Canada...

Tout aussi important, mais rarement reconnu, est l'impact que les mesures prises pour freiner les effets du changement climatique ont, ou peuvent avoir, sur les peuples indigènes. Ces mesures dites "d'atténuation" violent leurs droits et permettent plus facilement aux gouvernements, aux compagnies et autres de s'approprier, d'exploiter et, dans certains cas, de détruire leur territoire – tout comme cela se produit avec le changement climatique.

Pour ne pas oublier ces victimes "collatérales", ce rapport vient d'être rendu public deux semaines avant la Conférence sur le changement climatique qui aura lieu à Copenhague début décembre. Rappelons que l'objectif de la Conférence, organisée par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), est de trouver un accord sur les manières de combattre le changement climatique à l'heure où l'accord actuel, le protocole de Kyoto, arrivera à son terme en 2012.
Quatre "mesures d'atténuation" touchent directement les peuples indigènes
Les agrocarburants

Promus comme une alternative "écologique" à l'énergie fossile, la plupart des agrocarburants (anciennement biocarburants) sont produits sur les territoires ancestraux de peuples indigènes, selon le rapport de Survival International. Si la production d'agrocarburants s'intensifie comme prévu pour diminuer les émissions de CO2 et répondre à la déplétion des réserves de combustibles fossiles, des millions d'autochtones du monde entier perdront leurs terres et leurs modes de vie.

Parmi toutes les victimes de cette frénésie sur les agrocarburants, l'un des peuples les plus affectés sont les Guarani du Brésil, rapporte le rapport : "Au cours des six dernières années, au moins quatre-vingts enfants sont morts de faim. Autrefois gardiens de 350 000 kilomètres carrés dans l'Etat du Mato Grosso do Sul, de nombreux Guarani se retrouvent aujourd'hui à camper au bord des routes ou sur de petites parcelles cernées par les plantations." "Les grandes plantations de canne à sucre occupent désormais notre territoire. La canne à sucre pollue nos rivières et tue nos poissons. [Elles sont responsables de l'augmentation] du suicide parmi les jeunes, de l'alcoolisme et des homicides" a déclaré le leader guarani Amilton Lopez durant son séjour en Europe l'an dernier.
L'énergie hydroélectrique

Le formidable essor des énergies renouvelables dans le monde a insufflé la construction de nouveaux grands barrages hydroélectriques, pour lutter contre les émissions des combustibles fossiles. Cependant, l'édification de barrages détruit des territoires indigènes et chasse des peuples de leurs territoires en plus d'occasionner des dégâts locaux considérables et irréversibles sur la nature.

"A Bornéo, le gouvernement malaisien a présenté la construction de l'énorme barrage de Bakun comme une source 'd'énergie verte' participant à l'effort national pour stopper le réchauffement global. Le barrage qui devrait être terminé l'année prochaine inondera 700 km2 de terres alentour." Mais le barrage a provoqué le déplacement de 10 000 autochtones désoeuvrés et sans repères, dont nombre de membres de la tribu Penan. Les Penan, des chasseurs-cueilleurs semi-nomades, sont maintenant confinés dans de minuscules parcelles de forêt dont certaines sont marécageuses et peu propices à la chasse et à la cueillette nécessaires à leur subsistance, souligne le rapport. "Dans nos anciens lieux de vie, nous pouvions facilement trouver de quoi manger, mais la vie ici est très dure", a récemment déclaré Deling, l'un des Penan qui ont été déplacés par le barrage de Bakun, à un membre de Survival.

Construction d'un nouveau barrage dans la forêt amazonienne au Brésil
© Survival
La sanctuarisation de la forêt

Un exemple montre que la protection des forêts mérite aussi qu'on prenne en compte des communautés qui en vivent sans les menacer. C'est le cas au Kenya où un appel international a été lancé par le Premier ministre, Raila Odinga, pour sauver la forêt de Mau. Des années de colonisation sauvage ont détruit la plus grande partie de la forêt, une source d'eau vitale pour des millions de Kenyans.
Pour protéger la forêt, le gouvernement projette d'expulser tous ses habitants sans exception, dont les milliers de chasseurs-cueilleurs Ogiek qui vivent durablement de la forêt depuis des centaines d'années.
Ainsi, le Kenya a fait part de son intention de planter 7,6 milliards d'arbres dont une partie est destinée à la forêt de Mau. Le carbone contenu dans ces arbres pourrait devenir un atout financier très intéressant sur le marché du carbone – pendant ce temps, les Ogiek, habitants ancestraux de ces forêts, deviendraient des sans-abri. "Depuis un mois, tout le monde vit dans la peur. C'est très grave. Les Ogiek n'ont nulle part ailleurs où aller. Les gens sont désespérés. Le gouvernement a dit que cette expulsion n'épargnerait personne", a déclaré Kiplangat Cheruyot, du Programme de développement du peuple ogiek. Heureusement, fin octobre 2009, certains rapports laissaient penser que, face aux condamnations internationales de tous bords, le gouvernement serait prêt à renoncer à expulser les Ogiek.
La compensation carbone

Les efforts pour stopper la déforestation ont conduit à l'établissement d'un mécanisme pour réduire les émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (plus communément appelé REDD, acronyme anglais pour Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation). Ce mécanisme en cours de discussion à la CCNUCC serait une percée dans la lutte contre le changement climatique et représenterait un des domaines où les plus grands progrès sont attendus lors de la conférence de Copenhague.
Le principe de base de REDD est d'encourager les pays en voie de développement à protéger leurs forêts grâce aux financements des pays riches. Une des manières de faire consisterait à générer un crédit carbone provenant du carbone contenu dans ces forêts et que ces pays riches achèteraient pour compenser leur déficit carbone.

Toutefois, les peuples indigènes n'ont pas cessé de faire part de leur inquiétude à propos du REDD car ce mécanisme pourrait donner une énorme valeur financière à leurs forêts et provoquer une main-mise sur leurs terres. En effet, le rapport note que la majeure partie des forêts mondiales éligibles pour être inclues dans des mécanismes REDD sont des territoires indigènes traditionnels.
Et, selon des rapports, de nombreux peuples indigènes ont déjà eu à souffrir de projets de compensation carbone sur leur territoire. Ces projets 'volontaires', réalisés hors-CCNUCC, ont donné lieu à des expulsions de terres ancestrales, à la destruction de villages et de ressources, à de violents conflits, à des persécutions, à des blessés et des morts... "Si ne sont pas prises en compte la pleine reconnaissance et la protection totale des droits des peuples indigènes, incluant les droits aux ressources, à la terre et aux territoires ainsi que la reconnaissance et le respect de notre droit au consentement préalable, libre et informé, nous nous opposerons au REDD", a déclaré le Forum international des peuples indigènes sur le changement climatique (FIPICC) en septembre 2009.
Prendre en compte les droits des peuples indigènes

Au final, le rapport de Survival International recommande que "les peuples indigènes soient pleinement inclus dans toutes décisions les concernant et que leurs droits territoriaux soient dûment respectés et garantis." Ce qui semble être un minimum...

A ce titre, Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : "Ce rapport met en lumière 'la plus dérangeante des vérités' — il révèle que les peuples indigènes qui sont les moins responsables du changement climatique sont les plus affectés par celui-ci et que leurs droits sont violés et leurs terres dévastées au nom des mesures prises le stopper. S'abritant derrière l'effort planétaire pour stopper les effets du changement climatique, les gouvernements et les compagnies sont en train de planifier un gigantesque vol de terres. Et comme d'habitude, lorsqu'il y a des enjeux financiers et de juteux profits en perspective, les peuples indigènes n'ont pas voix au chapitre".

Une fois de plus, notre mode de vie irresponsable et inconscient affecte le devenir de communautés qui n'ont aucune responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre.
Et ces rejets continuent d'augmenter à cause, notamment, de la récente contribution des émissions des pays en développement. Mais ne nous y trompons pas, près d'un quart de l'augmentation des émissions provenant des pays en développement est due à la production de biens et services destinés aux pays développés, un taux qui s'élève à 50 % dans le cas de la Chine...

Pour compenser ces émissions, nous inventons des mécanismes de compensation qui peuvent être désastreux, non seulement pour les peuples indigènes mais aussi pour l'environnement. Alors que la solution réside plus que jamais dans la réduction drastique des émissions, directement à la source. Mais cela signifie qu'il faut rompre clairement avec notre modèle de société productiviste et consumériste : un programme qui va à l'encontre d'intérêts assis confortablement sur le développement durable...
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MessageSujet: aidez les organisations qui s'en préoccupent   Les peuples premiers Icon_minitimeVen 27 Nov - 16:18