Déchets marins: le Pnue tire la sonnette d’alarme
Malgré les efforts internationaux, nationaux ou régionaux pour endiguer la pollution marine, d’importantes quantités de déchets continuent de mettre en danger la santé et la sécurité des personnes, de prendre au piège les animaux marins, d’endommager les équipements nautiques et de défigurer les zones côtières, selon un rapport publié lundi 8 juin à l’occasion de la Journée mondiale des océans.
Intitulé «Déchets marins: un défi mondial», ce rapport réalisé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et Ocean conservancy est le premier du genre à évaluer les stocks de déchets dans les 12 zones maritimes principales du monde (1).
Les activités liées au tabac fournissent le gros des déchets marins. Les cigarettes et filtres à cigarettes ont été repêchés plus de 25,4 millions de fois, constituant 24,6% des déchets marins collectés entre 1989 et 2007. Ces déchets comptent pour 40% du gisement en Méditerranée, et plus de la moitié à proximité de l’Equateur.
Les sacs plastique viennent en seconde position (9,7 millions soit 9,4% du total), avant les bouchons (9,3 millions soit 9,1%). Sacs plastique et bouteilles en PET comptent pour 80% de tous les déchets collectés dans les 12 zones.
95% des fulmars suivis pendant 5 ans en mer du Nord avaient du plastique dans l‘estomac, selon le rapport. Et des études sur le plancton atlantique ont révélé des traces de plastique datant des années 1960.
Le tourisme et le secteur des loisirs sont aussi une source importante. En Méditerranée, plus de 75% de la production annuelle de déchets marins est générée pendant l’été. Les activités à proximité du littoral comptent pour 58% des déchets marins en mer Baltique, et pour près de la moitié au Japon et en Corée du Sud. En Jordanie, 67% de ces déchets sont issus des activités de tourisme et de loisirs, 30% de la navigation maritime ainsi que des activités portuaires, et 3% de la pêche.
Les activités terrestres sont la plus grande source de déchets marins. En Australie, plus de 80% proviennent du littoral. C’est particulièrement le cas en Asie du Sud-est où vivent 1,8 milliard de personnes, dont 60% sur les côtes. Et le rapport multiplie les exemples de ce genre.
Il aborde aussi la question des coûts du nettoyage: au moins 10 millions de couronnes (922.000 euros) par an en Suède; perte de 7.500 à 38.422 dollars par an par bateau pour les pêches du Shetland (Royaume-Uni) du fait de la présence de déchets dans les filets, etc.
(1) Mers Baltique, Noire, Caspienne, d’Asie de l’Est, d’Afrique de l’Est, Méditerranée, d’Asie du Sud, Rouge et le Golfe d’Aden, l’Atlantique Nord, le Pacifique Nord-ouest, le Pacifique Sud et la région des Caraïbes
Victor Roux-Goeken
Source:
http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=1277&idThema=2&idSousThema=11&type=JDE&ctx=259