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 Le fléau de la surpêche

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MessageSujet: Le fléau de la surpêche   Le fléau de la surpêche Icon_minitimeMar 10 Juin - 7:03

SURPÊCHE • Comment vider la mer de ses poissons

Jamais l’avenir de la pêche n’a paru si sombre. Plus de quatre-vingt-dix ans d’exploitation industrielle ont mené au bord de la catastrophe écologique, malgré les mises en garde des scientifiques.



Dessin de Chapatte


Le jour se lève sur le marché de La Boquería, à Barcelone. Les poissonniers installent leur marchandise. Des monticules roses et gris scintillent dans les allées peu éclairées, acheteurs et touristes examinent nageoires et tentacules. On est loin des poissonneries britanniques : ici, certains étals proposent jusqu’à cinq espèces de calmars et de seiches, une demi-douzaine de sortes de crevettes et de gambas, et dix morceaux différents de morue. Un paradis pour les amateurs de poisson, au cœur d’une ville où l’on en mange et où l’on en vend plus que partout ailleurs en Europe.

Quand on se soucie de la provenance de son poisson – ce qui devrait être le cas de toute personne qui souhaite continuer à en manger –, on devrait toujours se munir de deux outils pour aller chez le poissonnier. Le premier est le petit guide de la Marine Conservation Society [MCS, Société pour la protection du milieu marin], qui liste les poissons à éviter et ceux que l’on peut consommer (la seconde liste étant encore la plus longue pour l’instant). Le second est une règle. La mienne est du même genre que celles qui sont fournies aux pêcheurs par ­l’organisme international consultatif sur la pêche, INCOFISH : y figurent les images des principales espèces, avec des marques indiquant à quelle taille les spécimens peuvent être considérés comme adultes (et donc bons pour être pêchés).

J’ai donc entrepris de mesurer les poissons de La Boquería. J’ai commencé par les maquereaux (taille minimale de capture : 34 cm), les carrelets (39 cm) et les sébastes (45 cm). Tous étaient beaucoup trop jeunes. Les maquereaux avaient la moitié de la taille requise. Et l’on trouvait sur les étals au moins dix des espèces figurant sur la liste des poissons à éviter de la MCS, dont le colin, l’espadon, la lotte, le thon rouge et, bien sûr, le cabillaud.

Qui ignore encore que le poisson sauvage est gravement menacé ? Que les trois quarts des espèces commerciales sont surexploitées ou exploitées à leur maximum ? Que la pêche industrielle s’accompagne d’un énorme gaspillage des ressources, puisqu’un tiers des captures, soit 32 millions de tonnes par an, sont rejetées à la mer ? Pour chaque crevette sauvage que nous mangeons, un poisson pesant dix à vingt fois plus est jeté par-dessus bord. Ces chiffres sont fournis par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui signale également que, de toutes les ressources naturelles de la planète, le poisson est celle qui s’épuise le plus vite. Même parmi les espèces commerciales les plus abondantes, nous mangeons des spécimens de plus en plus petits, souvent des juvéniles, qui n’ont pas eu le temps de se reproduire.
Quatre-vingt-dix ans d’exploi­­tation à l’échelle industrielle ont provoqué une “catastrophe écologique”, estime Callum Roberts, professeur à l’université de York et spécialiste de la protection du milieu marin. Des chaînes alimentaires entières ont été détruites. Beaucoup des poissons que l’on trouve en abondance sur les marchés espagnols – et au supermarché du coin – n’ont pas été pêchés en Europe, mais au large des continents où vivent les populations les plus pauvres. Lorsque la pénurie d’espèces communément pêchées en Europe a commencé à se faire sentir au niveau commercial, il y a trente ans, les chalutiers sont allés voir plus au sud.

L’Union européenne détruit la pêche africaine

Etrangement, l’une des premières tentatives internationales pour préserver les stocks halieutiques, plus particulièrement ceux des pays les plus faciles à dépouiller, a largement contribué à la catastrophe. La Convention des Nations unies sur le droit de la mer, signée en 1982, a permis aux Etats d’étendre jusqu’à 200 milles marins de leurs côtes la zone de pêche sur laquelle ils avaient des droits souverains. Mais une disposition stipulait que, si les stocks de cette zone étaient supérieurs aux besoins d’un pays, celui-ci pouvait vendre ses droits à des pays tiers. Cette convention a permis à des pays à court de liquidités et parfois minés par la ­corruption, notamment en Afrique de l’Ouest, de lever des fonds.

Depuis 1982, l’Union européenne négocie des accords de pêche avec une série de pays africains. En 2002, un rapport de l’UE révélait qu’au Sénégal la biomasse des poissons avait diminué de 75 % en quinze ans. Cela n’a pas empêché Bruxelles de négocier la même année des accords de pêche concernant le thon et des espèces de fond au large du Sénégal pour une durée de quatre ans, pour une contrepartie financière de 16 millions d’euros seulement par an. En 2006, l’UE a obtenu de la Mauritanie des droits de pêche pour 43 gigantesques bateaux-usines, moyennant 86 millions d’euros par an. D’après les estimations, ces accords auraient privé d’emploi 400 000 pêcheurs d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, certains ne prennent plus la mer que pour acheminer des candidats à l’immigration vers les îles Canaries.

Avec son équipe de l’université de York, Roberts a passé en revue vingt ans de décisions de l’UE concernant les captures. Résultat : les quotas de pêche établis pour les flottes commerciales ont été en moyenne de 15 % à 30 % supérieurs à ceux recommandés par les scientifiques. “Ce que ces chiffres ne disent pas, c’est que souvent, pour des espèces moins menacées comme le maquereau ou le merlan, les quotas fixés sont deux fois plus élevés que ce que préconisent les chercheurs” , indique Roberts. Du reste, note-t-il, toutes les structures et organisations mises en place par les politiques et le secteur de la pêche pour gérer les pêcheries ou même préserver les espèces les plus menacées ont été un échec total.

En mars dernier, nous sommes allés observer l’un de ces organismes internationaux à l’œuvre. La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) est une organisation qui a son siège à Madrid et qui dépense chaque année quelque 2,3 millions d’euros de l’argent des contribuables européens pour commander des études scientifiques et collecter des données, et pour organiser des réunions auxquelles sont conviés les 45 pays partie prenante dans la pêche au thon de l’Atlantique et de Méditerranée, dont les Etats-Unis, le Japon, la Chine et la Grande-Bretagne. Bien entendu, toutes ces activités ont pour but de protéger les thons. Ce en quoi l’ICCAT, de l’avis de tous les observateurs, a complètement échoué. Cette commission n’est en fait qu’une vaste fumisterie et a même été rebaptisée dans le secteur “Complot international pour capturer tous les thons”. Mais cela ne fait pas rire Sergi Tudela, responsable du programme pêche au WWF-Méditerranée. “L’ICCAT est un traité, et certains de ses signataires en pervertissent l’esprit pour pouvoir continuer leur surpêche du thon”, affirme-t-il. Roberts partage son opinion. Au cours des quarante-deux ans d’existence de l’ICCAT, plusieurs es­pèces de thons de l’Atlantique et de Méditerranée ont quasiment disparu et presque toutes sont menacées d’extinction. Malgré les conférences interminables et les études scientifiques commanditées par l’ICCAT et ses signataires, les données du WWF montrent que les captures de thons rouges, une “espèce en danger critique d’extinction” d’après les critères de la très respectée Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), sont “largement supérieures” aux quotas fixés.

Pour beaucoup d’observateurs, le problème n’est pas tant que l’ICCAT est inefficace, mais qu’elle fait plus de mal que de bien. “Si vous annoncez, comme l’a fait l’ICCAT il y a deux ans, la mise en place d’un ‘plan d’urgence pour le rétablissement des ressources halieutiques’, les gens sensibilisés au problème pensent que quelque chose a été entrepris pour le résoudre. Mais ce n’est pas le cas”, estime Roberts.

Le poisson sauvage a-t-il un avenir ? Si l’on ne parvient même pas à régler le problème du thon rouge, un poisson très demandé, dont on connaît bien le cycle de vie et dont la pêche est très contrôlée, quel espoir peut-on avoir pour les autres espèces ? Tudela voit quelques signes encourageants en Europe : les Français, grands pêcheurs de thon, ont poursuivi pour la première fois en justice des pêcheurs qui avaient dépassé les quotas et, au niveau européen, les problèmes commencent à être pris un peu plus au sérieux. “Dans certains cas, pas dans tous, l’effondrement des stocks est encore réversible. Alors, cela vaut la peine de prendre des mesures”, conclut-il.

Alex Renton
The Observer
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MessageSujet: Pêche à la crevette, le grand carnage   Le fléau de la surpêche Icon_minitimeJeu 19 Fév - 17:23

Capturer 3,4 millions de tonnes de crevettes chaque année pour alimenter les marchés internationaux ne risque pas d’être sans effet sur les écosystèmes marins. Selon un rapport publié hier par la FAO, cette activité, dont le produit génère près de 8 milliards d’euros par an, soit 16 % des exportations mondiales des pêcheries, induit de nombreux problèmes dont la surpêche, les captures de juvéniles, ou la destruction des herbiers marins sont des exemples flagrants.

La pêche crevettière se fait majoritairement par chalutage, et principalement dans les régions asiatiques qui couvrent 55% du marché à l’exportation. S’il est difficile d’estimer le nombre de chalutiers spécifiquement investis dans la capture des crevettes, à la fin des années 90 la FAO recensait 140 000 chalutiers ratissant les fonds marins mondiaux. La pêche au chalut présente cet effet pervers de n’être pas sélective. Dans les filets, au coté des espèces ciblées, des quantités impressionnantes d’autres organismes marins sont capturés et très souvent rejetés en mer. Les professionnels parlent alors de pêches accessoires. Sur l’ensemble des pêcheries mondiales, les prises accessoires à la crevette, dont on se débarrasse tout bonnement, battent tous les records. Elles représentent 27,3 % des rejets de pêche, soit 1,86 million de tonnes perdues; 62,3 % de ce que contient une prise dédiée à la crevette est rejeté en mer.

« Prises accessoires » ? vraiment ?

Les experts peinent à estimer ce qui se trouve réellement au fond des chaluts, mais ces lacunes dans l’identification et la quantification ne dispensent pas pour autant d’inquiétudes. La capture accidentelle d’espèces vulnérables et menacées est des plus probables et les poissons, juvéniles ou adultes, ne sont pas les seules victimes de cette pêche industrielle aveugle. Dauphins, hippocampes, dugongs ou encore pingouins se trouvent pris dans les filets. Il y a près de vingt ans déjà, le National Research Council américain annonçait que la pêche crevettière tueait plus de tortues marines que toutes les autres activités humaines confondues, les zones où se pratique cette pêche intensive étant pour la plupart adjacentes aux plus importants sites de reproduction et de nourrissage des tortues. Au Costa Rica, 20 000 tortues olivâtres sont capturées chaque année, 35 000 disparaissaient des eaux indiennes entre 1993 et 1998, et aux Etats-Unis, la fourchette oscille entre 5 000 et 50 000 tortues caouannes tuées chaque année par les chalutiers. Un véritable massacre qui, dans les années 90, avait conduit les USA à mettre en place des réglementations, obligeant les chalutiers américains à s’équiper d’un dispositif d’exclusion des tortues (le TED qui permet à tous les animaux de plus de 10 cm de s’extraire du filet) et fermant leur marché intérieur à tout pays ne garantissant pas de tels équipements. En 2007, 16 pays, sur la centaine d’exportateurs de crevettes, adoptaient le dispositif TED.

Aux grands maux, les grands discours

Les prises accidentelles ne représentent pas les seuls effets secondaires de l’industrie crevettière. Avec le chalutage, l’altération des fonds marins, quelle soit physique par la mise en suspension des sédiments ou biologique, perturbant les communautés benthiques vivant à proximité du fond, menace tant le fonctionnement des écosystèmes marins que la durabilité de l’activité elle-même. Une activité qui, s’il en est, connaît déjà des risques de surexploitation, des surcoûts énergétiques et une forte concurrence avec les autres pêcheries. La FAO qui dresse ici un bilan assez catastrophique, reste néanmoins positive et, à partir notamment de l’exemple de l’Australie, montre qu’une gestion plus raisonnée est possible. L’organisme international préconise dans son rapport des plans d’aménagement durable des pêches crevettières fondés sur les techniques permettant de mitiger les effets des prises accessoires, sur des restrictions de zones de pêches, de meilleures législations et des contrôles accrus. Au même titre que pour l’ensemble des activités de pêche (1) le défi est de taille. Mais quant au même moment, le WWF publie un rapport révélant que 96 % des pêcheries mondiales ne respectent le « Code de Conduite pour une Pêche Responsable » établi en 1995 par les Nations Unies, on s’interroge sur les effets de toutes ses bonnes intentions internationales.


Elisabeth Leciak (1) voir le dossier spécial « pêche et aquaculture, enjeux et devenir d’activités en surrégime » dans le n°23 du magazine Echo Nature

Source : http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3604
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MessageSujet: Thon rouge de Méditerranée, la Turquie passe outre les quotas   Le fléau de la surpêche Icon_minitimeLun 11 Mai - 18:22

Selon Greenpeace, le gouvernement turc a dénoncé le quota de 683 tonnes qui lui avait été octroyé et s'est auto-attribué un volume de capture non limité pour la saison 2009.

Thon rouge de Méditerranée, Greenpeace dénonce le hold-up des autorités turques et la multiplication des débarquements illégaux. Selon l’ONG, en matière de pêche au thon rouge en Méditerranée, « la frénésie continue. »

Quinze jours seulement après le début de la saison, le 29 avril, selon Greenpeace, le gouvernement turc a dénoncé le quota de 683 tonnes qui lui avait été octroyé et s'est auto-attribué un volume de capture non limité pour la saison 2009.

D’autre part, selon les informations de Greenpeace, plusieurs débarquements illégaux de thon rouge ont eu lieu. Il s’agit pour l’ONG de deux faits inquiétants car la Turquie dispose actuellement de la plus importante flotte en mesure de capturer du thon rouge en Méditerranée.

« En s'affranchissant ainsi des quotas, la Turquie va tout simplement précipiter la disparition d'un stock et d'une pêcherie déjà en sursis » a déclaré Banu Dokmecibasi, chargé de campagne Océan pour Greenpeace Méditerranée.

Le lendemain de cette annonce, le 30 avril, Greenpeace avait révélé un débarquement illégal de 7 à 8 tonnes de thon rouge de Méditerranée à Izmir-Karaburun. Il s’agit du Yasar Reis II, un senneur ne disposant ni de la licence ICCAT ni de la licence turque qui a débarqué entre 400 à 500 kilos de thons rouges. De plus, les thons pêchés étaient des juvéniles de 12 à 20 kilos alors que le poids minimum pour ce type de bateau est fixé à 30 kilos. Le 3 mai, des juvéniles ont aussi été débarqués de l'Aktaslar C dans le même port. La flottille turque présente la particularité d'utiliser un équipement technique polyvalent qui ne lui permet de cibler que des petits spécimens.

Les médias turcs et italiens ont également recensés des débarquements de thon rouge de Méditerranée en sous taille dans différents ports, assure Greenpeace. Opérés sur plusieurs sites turcs situés sur le rivage de la Mer Egée, ces débarquements de thon rouge de Méditerranée s'effectuent sans aucun contrôle. Cette situation ne fait qu’aggraver l’état déjà critique du stock du thon rouge. Le débarquement illégal que Greenpeace a documenté à Karaburun n'est donc qu'un triste exemple de ce qui se passe quotidiennement dans plusieurs ports de la mer Egée dotés de flottilles similaires.

D’autres débarquements en sous taille, effectués en Italie, ont quant à eux donné lieu à des saisies opérées par les autorités : une tonne de thon rouge sous taille à Messine le 28 avril et 15 tonnes non inscrites sur les documents de capture le 8 mai à Brindisi.

Cette année, un nouveau « plan de reconstitution » permettra de pêcher un tonnage encore supérieur de 47% à la préconisation scientifique, un chiffre qui relativise fortement l'éventuelle efficacité de ce plan.

« Ce pseudo-plan de reconstitution n’est en réalité qu’un pacte de suicide collectif au détriment d'une ressource et d’une pêcherie historique » affirme François Chartier avant d’ajouter « la Turquie et tous les autres pays pêcheurs, y compris ceux qui sont membres de l'Union Européenne doivent immédiatement quitter les zones de pêche et n'y revenir que lorsque la parole scientifique sera reconnue comme valable dans la gestion de la pêcherie. »

Pour l'ONG, l'avenir du stock du thon rouge est très clairement compromis. Le stock ne peut s'inscrire que sur le court terme tant que les capacités de captures ne sont pas compatibles avec les recommandations scientifiques et que des réserves marines ne sont pas instituées pour protéger les zones de reproduction.

11/05/2009 - Par Jean-Charles BATENBAUM

source: http://www.actualites-news-environnement.com/20476-thon-rouge-mediterranee-turquie-quotas.html
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MessageSujet: Surpêche= méduses   Le fléau de la surpêche Icon_minitimeDim 9 Aoû - 13:32

Attention. La pêche intensive, le réchauffement

de la planète et la pollution organique favorisent

la prolifération des méduses. Mangeuses de plancton

et de petits poissons, les méduses présentent un danger pour les baigneurs et pour les océans.

En été surtout, quand les eaux des océans se réchauffent, les méduses se mettent à proliférer. Pourquoi sont-elles de plus en plus nombreuses à menacer la tranquillité des baigneurs estivants ? À cause de la surpêche, du réchauffement et de la pollution organique générant des eutrophisations (modifications et dégradations d'un milieu aquatique), expliquent aujourd'hui des océanographes australiens.
Les méduses de la famille des cnidaires (animal aquatique à symétrie axiale et au système digestif en forme de sac, possédant des cellules urticantes ou cnidoblastes, tel que l'hydre, l'anémone de mer, les méduses, le corail), à symétrie radiaire, ne peuvent pas nager autrement que dans le plan vertical, telles des montgolfières. Elles sont mangeuses de plancton et de petits poissons et parfois, se mettent à proliférer dans une zone restreinte de l'océan. Cette prolifération entraîne, outre des coûts économiques et sociaux importants, un sérieux danger pour les baigneurs.
On se souvient qu'en 2006, les plages de Cannes ont connu une invasion importante de Pelagia noctiluca (variété de méduses) qui avait fait fuir les touristes. Le fâcheux événement qui s'est reproduit les années suivantes dans une moindre mesure.
L'homme responsable
Durant les dernières années, d'autres pullulations de méduses ont été enregistrées en Méditerranée, en Irlande, dans le Golfe du Mexique, en Mer Noire et en Mer Caspienne, à l'Est des États-Unis ainsi que le long des côtes extrême-orientales. Mais le cas le plus spectaculaire a été l'envahissement des côtes du Japon par l'espèce Nomura, qui peut atteindre deux mètres de diamètre pour un poids de 200 kg.
Anthony Richardson, de l'université du Queensland, ainsi que ses collègues de l'université de Miami, viennent de publier un rapport dans le cadre des World Oceans Days, repris sur le site du Cisro (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), décrivant de quelle façon l'activité humaine pouvait provoquer ces proliférations. En effet, la pêche intensive vide les océans des poissons et il n'y a donc plus à manger pour les méduses. Moins de prédateurs et davantage de nourriture leur profitent à souhait.
« La population piscicole maintient en temps normal le nombre de méduses en équilibre par le jeu de la prédation, mais une exploitation trop intensive peut rompre cet équilibre », estime Anthony Richardson. Et de citer l'exemple récent du sud de la Namibie, où une pratique de la pêche trop intensive a décimé les stocks de sardines, au plus grand bonheur des méduses.
De même que la prolifération constatée à Cannes en 2006 avait été, au moins partiellement, attribuée à la réduction suite à la surpêche du thon blanc, grand prédateur de la méduse blanche Pelagia. Selon ces auteurs, une autre cause est le rejet en mer de résidus de matière organique (engrais ou aliments). S'ajoutant au réchauffement, il provoque des booms planctoniques, augmentant ainsi la manne nourricière des méduses.
« Les preuves semblent s'accumuler d'un possible renversement des écosystèmes marins d'une domination par les poissons par une domination par les méduses », affirme Anthony Richardson, qui insiste sur les conséquences écologiques, économiques et sociales d'une telle situation.

Le venin
Les premiers contacts avec le venin de nombreux cnidaires n'immunisent pas l'organisme mais, au contraire, le sensibilisent, pouvant alors provoquer de violentes réactions allergiques, parfois mortelles. C'est le choc anaphylactique. Le simple contact avec les tentacules de certaines méduses (genre Pelagia par exemple) provoque des brûlures vives et des crises d'urticaire.
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MessageSujet: Chalutages inadmissibles   Le fléau de la surpêche Icon_minitimeMar 11 Aoû - 15:38

Des forêts anciennes sont en danger... au fond des océans. Les biologistes estiment qu'il reste encore entre 500 000 et 5 millions d'espèces marines à découvrir. Cependant, bon nombre de ces espèces sont gravement en danger à cause de la pratique de pêche la plus destructrice au monde : le chalutage de fond. Il s'agit du dernier désert inexploré de la planète.
Des montagnes sous la mer

Le plancher marin possède ses propres montagnes, appelées monts sous-marins. Ces monts sous-marins s'élèvent à au moins 1000 mètres au-dessus des fonds marins alentours. Étonnement, la plus longue chaîne de montagne de la planète se trouve sous l'eau : la dorsale océanique, qui tourne autour du globe de l'océan Arctique à l'océan Atlantique. Elle est quatre fois plus longue que les Andes, les Montagnes rocheuses et l'Himalaya combinées.

Les monts sous-marins sont des zones d'une biodiversité unique. Imaginez des forêts colorées peuplées de coraux d'eau froide, de parcs marins non rigides, d'éponges et de fouets de mer, d'araignées de mer et de crustacées comme le homard. De nombreuses espèces vivant dans la végétation des monts sous-marins n'existent nulle part ailleurs et on pense que certaines ne se trouvent que sur un ou deux monts sous-marins uniquement.

Menace n° 1 : le chalutage de fond

Malheureusement, l'industrie de la pêche commerciale a appris l'existence de cueillettes faciles dans les eaux profondes. Le secteur a étendu ses pratiques insoutenables de pêche dans des eaux profondes et des monts sous-marins auparavant inexploités à l'aide d'une technique appelée chalutage de fond.

Le chalutage de fond consiste à tirer d'énormes filets lestés sur le plancher de l'océan. Des grandes plaques de métal et des roues de caoutchouc attachées à ces filets se déplacent au fond et détruisent presque tout sur leur passage. Tout indique que les formes de vie en eaux profondes sont très lentes à se remettre de tels dommages, des décennies et parfois des siècles, si elles s'en remettent jamais.

S'ils sont autorisés à continuer, les chalutiers de fond de haute mer détruiront une grande partie des espèces des fonds marins avant même que nous ayons pu les découvrir. Imaginez conduire un énorme bulldozer à travers une forêt inexplorée, luxuriante et richement peuplée et laisser un désert vide et plat. C'est comme faire exploser la planète Mars avant d'y arriver.
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MessageSujet: L'impasse du thon d'élevage   Le fléau de la surpêche Icon_minitimeMar 11 Aoû - 15:40

Il fut un temps ou la chasse au thon était très inefficace.

Par le passé, la chasse en Méditerranée était axée sur les thons géants, comme ce fut le cas pour la Mattanza sicilienne.

Mais cette époque est révolue depuis longtemps pour la mer Méditerranée.

Certains estiment que la réserve de touche rouge a chuté de 90 % par rapport à 1960.

Le Japon se taille évidemment la part du lion pour ce qui est de la responsabilité de l'extinction de cette espèce de thon.

Alors que les poissons de grande taille diminuent en nombre, un mécanisme de substitution se dessine.

Les grands poissons disparaissent petit à Petit du menu, pour être remplacés par des exemplaires plus petits.

Bientôt, l'océan ne sera plus peuplé que de plancton et de méduses, d'après le biologiste Daniel Pauly.

Le thon est menacé.

Il n'y a plus de thon dans la mer du Nord et il s'est fait très rare dans la mer Méditerranée.

En outre, l'apparition d'une nouvelle industrie vient apporter une nouvelle menace à la subsistance du thon en mer Méditerranée: l'élevage, l'engraissement du thon.

Il s'agit en fait de la capture, du transport et de l'engraissement du thon en cages le long de toute la côte méditerranéenne.

L'Espagne, Malte, la Sicile, Chypre, la Lybie et la Turquie se sont jetés sur ce marché comme des requins.

Les bateaux de pêche industrielle et les chalutiers sillonnent toute la région à la recherche de thon de petite taille, assistés de toute une flotte d'avions et d'hélicoptères qui, malgré le nombre fortement décroissant, parviennent encore à trouver des bancs de (petit) thon.

L'élevage de thon constitue une activité rentable, axée sur le marché japonais.

Au lieu de pêcher moins et de permettre à la population de thon de se rétablir, des bénéfices rapides ont amené des bateaux de pêche plus grands, des facilités de stockage accrues, voire de nouveaux aéroports permettant l'exportation du thon.

Les gouvernements ont apporté une contribution substantielle à la stimulation de cette extension.

En effet, les subsides de l'Union Européenne, d'un montant de 34 millions de dollars américains depuis 1997, associés aux grands investissements du Japon et de l'Australie, ont même stimulé des prises encore plus importantes.

Ces pratiques ont résulté en une augmentation de la prise de jeune thon, aggravant encore les problèmes de gestion.


L'énorme quantité de poisson nécessaire à l'alimentation du thon d'élevage est également problématique.

Pour la production d'un kilo de thon, 20 kg de nourriture à base de poisson sont nécessaires.

Chaque année, on estime que 225 millions de kilos d'alimentation est jetée dans la mer Méditerranée, la plus grande partie provenant d'Afrique occidentale, de l'océan Atlantique et d'Amérique.

Un rapport récent a souligné le risque pour les espèces de poisson locales, de contracter des maladies contagieuses à cause de la nourriture à base de poisson, comme ce fut le cas auparavant au sein des entreprises d'engraissement de thon en Australie.

La propagation de la maladie parmi d'importants stocks de poisson locaux, tels que les anchois ou les sardines, pourrait mener à une catastrophe pour les pêcheurs locaux.

Il s'agit-là d'un risque inacceptable.
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MessageSujet: Re: Le fléau de la surpêche   Le fléau de la surpêche Icon_minitime

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