L'Auvergne plus touchée qu'il n'y paraît par la pollution
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Derrière la carte postale d'une Auvergne préservée, les rejets de l'industrie et de l'agriculture révèlent une autre réalité : du cœur des villes au fond des campagnes, l'air et l'eau y perdent quelque peu en pureté.
A télécharger: la carte des sites de production et de stockage de polluants
http://www.lamontagne.fr/editions_locales/clermont_ferrand/l_auvergne_plus_touchee_qu_il_n_y_parait_par_la_pollution@CARGNjFdJSsHHx4DBBk-.html#polluLa région des grands espaces, des sources et des volcans, serait-elle un îlot de nature préservée au milieu d'un monde dégradé ?
Si la plupart des Auvergnats se sentent, comme tout un chacun de plus en plus concernés par le réchauffement climatique, cette prise de conscience s'est faite au détriment des autres risques environnementaux. Et depuis dix ans, les problèmes écologiques classiques (pollution atmosphérique, des eaux, industrielles, alimentaires...) semblent être passés au second plan : concrètement, la montée spectaculaire de la sensibilité à la question climatique (de 20 % en 2002, à 53 % en 2008) s'accompagne d'une baisse significative du caractère préoccupant de tous les autres risques.
Il est vrai que certains chiffres peuvent conduire à ce relâchement dans une région qui peut à première vue s'estimer préservée : 200 entreprises classées Seveso en Rhône-Alpes, 23 en Auvergne ; plus de 60 % du territoire couvert de forêts...
Des niveaux affolants de produits cancérigènes
Mais sommes-nous réellement préservés ? L'écologiste Danielle Auroy, vice-présidente de Clermont-Communauté, s'était livrée il y a quelques années, alors qu'elle était députée européenne, à une expérience à laquelle avaient participé de très nombreux membres de son assemblée : « Il s'agissait de mesurer la teneur en polychlorobiphényles (PCB) cancérigènes de notre sang ».
« Vivant en Auvergne et consommant des produits régionaux, je n'étais guère inquiète... mais les résultats ont révélé des chiffres bien au-delà des niveaux considérés comme cancérigènes. Et de fait, pour la quasi-totalité des types de cancers, l'Auvergne a une incidence supérieure à celle de la plupart des autres régions... de France, d'Europe et du monde ! »
Notre paradis naturel en est-il vraiment un ? Difficile de répondre dans l'état actuel de la science. Car les chiffres rassurants de l'amélioration de la qualité de l'air et l'objectif atteignable d'un bon état de nos eaux en 2015, le sont sur la base des produits que l'on mesure. « Nous allons commencer à mesurer le mercure, explique Serge Pellier, directeur d'Atmo Auvergnemais nous n'avons pas de mesures précises des pesticides? et surtout, nous ne mesurons, ni ne connaissons les interactions des produits que nous rejetons sur l'environnement. Certains vont se neutraliser? D'autres au contraire vont développer une toxicité inattendue ».
Souvent décriée, l'Europe nous force de ce côté-là à un travail de fond, en définissant des normes toujours plus sévères. On dira que c'est la moindre des choses à l'heure ou la pollution devient... de plus en plus sournoise.
Arnaud VERNET
Pièces jointes :
35/b4/32/06/polluants26872.pdf
Ven 18 Déc - 6:53