Espèce menacée. On compte une vingtaine d'espèces de chauves-souris en Champagne-Ardenne et Picardie. Depuis plusieurs années, leur nombre est en régression.
Il faut sauver les chauves-souris. Les spécialistes sont en effet formels : cette espèce est en voie de disparition, notamment dans nos régions. Et cela est particulièrement vrai en cette période de l'année, lors de l'hibernation.
Les chauves-souris utilisent en effet comme gîtes d'hibernation des cavités souterraines qui sont souvent comblées pour des raisons de sécurité quand elles ne sont pas aménagées pour le tourisme, surfréquentées par les spéléologues ou explorées par les curieux. Les dérangements répétés des chauves-souris pendant l'hibernation peuvent ainsi conduire à leur mort.
En Champagne-Ardenne et en Picardie, plusieurs structures se battent pour essayer de sauver ces animaux dont on compte une vingtaine d'espèces dans nos régions. En Picardie, une souscription régionale a ainsi été lancée en 2009 par le conservatoire des sites naturels de Picardie pour acquérir une cavité dans le sud-ouest de l'Oise qui accueille 50 à 100 chauves-souris dont le grand Rhinolophe, très menacés sur la région.
La déclinaison régionale du plan de restauration des chauves-souris (chiroptères) est portée à l'échelle de la Picardie par l'association Picardie Nature. Un coup de zoom est particulièrement mis sur la vallée de l'Aisne, zone où l'on trouve un nombre important d'espèces. Dans ce cadre-là, des prospections ont été faites en 2009 dans les églises de la vallée. Bilan de l'opération : 25 combles d'église sur les 42 visités montrent des traces de présence de chauves-souris.
Ces recherches ont également mis en évidence un nombre important d'églises favorables à l'accueil de ces animaux mais hermétiques à toute entrée. La lutte contre l'installation des pigeons dans les clochers d'église en grillageant les diverses entrées a entraîné une diminution des gîtes possibles pour nombre d'espèces de chauves-souris.
Quelle utilité ?
Au-delà de tout ce problème, se pose la question même de l'utilité de ces bestioles. La plupart du temps méconnues du grand public, les chauves-souris sont souvent considérées comme des animaux parasites qui provoquent des désagréments permanents. Ce préjugé est malheureusement à l'origine de nombreux mythes et de la destruction des chauves-souris dans le monde occidental. Selon les spécialistes, elles sont pourtant peut-être nos plus grandes alliées, après les animaux domestiques. Strictement insectivores, les espèces européennes ont en effet la charge de nous débarrasser des désagréables moustiques et tipules qui hantent nos soirées l'été. Pas négligeable.
Pour tenter d'attirer au mieux les chauves-souris, les associations tentent de sensibiliser les communes mais aussi les particuliers à des comportements plus citoyens. Des brochures sont mises à disposition pour « rendre un lieu favorable aux chauves-souris ».
On y trouve des conseils aussi divers que de laisser des tuiles irrégulières sous lesquels les animaux peuvent se glisser ou de ne pas ouvrir ou fermer des volets derrière lesquels des chauves-souris ont élu domicile durant l'été.
Il est aussi recommandé de ne pas traiter les poutres de la charpente quand les animaux sont là et de conserver des arbres creux afin de préserver les colonies qui y vivent. A méditer.