BENOIT XVI dans la ligne de mire de la justice internationale
Loin de retomber la polémique concernant l’attitude de Benoît XVI face aux abus sexuels dans l’Eglise, dont les révélations ne cessent de se succéder s’enflamme de plus en plus. Comme alimentée d’ailleurs par la piètre, piteuse et souvent odieuse adoptée par le Vatican. Le capucin Cantalamessa rapproche les critiques faites à Benoît XVI de la shoah et le cardinal Bertone laisse libre cours à son homophobie...
Aujourd’hui un juriste de haut rang a demandé au gouvernement britannique d’arrêter le pape Benoît XVI lors de sa visite en Angleterre et en Ecosse en septembre. Pour le déférer devant le Tribunal pénal international pour « crimes contre l’humanité ». En effet le juge Geoffrey Robertson souhaite une procédure semblable à celle utilisée contre Slobodan Milosevic au motif que le Pape est responsable en dernier ressort des abus sexuels commis sur des enfants par des prêtres catholiques.
Geoffrey Robertson n’est pas n’importe qui. Il fait partie des cinq juristes du système judiciaire interne de l’ONU chargé de faire jouer la responsabilité des officiels de l’organisation dans des affaires diverses et variées, notamment de corruption.
Dans un article publié le 2 avril par le Guardian britannique, le juriste onusien accuse le Saint-Siège de vouloir ignorer que « l’abus sexuel d’enfants pratiqué à grande échelle ou de manière systématique » constitue un crime contre l’humanité. Affirmant que le Saint-Siège revendique « abusivement » la qualité d’Etat souverain qui lui a été accordé par « l’Italie fasciste » en 1929, il assure que le Pape ne saurait bénéficier de l’immunité propre aux chefs d’Etat. Et il souligne que le Saint-Siège a signé la Convention sur les droits de l’enfant ! Pour Robertson le statut privilégié accordé au niveau international au Saint-Siège est au mieux un anachronisme, au pire un scandale.
A l’évidence, cette suggestion n’a guère de chance d’aboutir. Toutefois le simple fait qu’elle ait été formulée montre que les mentalités évoluent. A la vitesse « grand v » désormais.