Sujet: Ceux qui "osent" ...parler du sujet Sam 24 Mai - 17:30
BLACKBIRD
La directrice du théâtre Les Célestins de Lyon, Claudia Stavisky, crée pour la première fois en France Blackbird de l'écossais David Harrover, huis-clos tragique sur les conséquences d'un amour impossible entre un homme d'âge mûr et une gamine. Entretien avec l'actrice Léa Drucker, qui a découvert cette pièce et l'interprète aux côtés de Maurice Bénichou.
Lyon Capitale : Vous avez assuré l'adaptation de Blackbird qui n'a encore jamais été jouée en France. Comment avez-vous découvert ce texte ?
Léa Drucker : C'est mister Bean qui m'a fait découvrir cette pièce ! Je faisais des essais avec lui à Londres et il m'a conseillé d'aller voir cette pièce qu'il avait trouvé magnifique. La pièce m'a bouleversée. Je suis rentrée à Paris et j'ai demandé à mon agent s'il était possible de prendre les droits. Les éditions de l'Arche m'ont soutenue et confié l'adaptation française. Je l'ai faite avec Zabou Breitman, enfin surtout elle ! C'est Zabou qui a fait tout le travail d'auteur.
Qu'est-ce qui vous a séduite ?
J'ai adoré la manière dont le sujet est traité. J'y ai vu une histoire d'amour tragique moderne. L'histoire de cet homme de 60 ans qui vingt ans plus tôt a fait quelque chose que la société réprouve, et à juste titre, puisqu'il a couché avec une gamine de 12 ans, m'a interpelée. La gamine était très amoureuse de lui, elle s'était offerte à lui et lui n'a pas su résister. Fou amoureux d'elle, il a fait l'erreur la plus terrible de sa vie. Il a commis un acte de pédophilie et ça ne s'est produit qu'une seule fois. Il a cédé à quelque chose de terrible, et il est rongé par la culpabilité et le remords.
Le fait que la pièce évoque un acte de pédophilie ne vous a-t-il pas rebutée ?
La pièce ne fait pas l'apologie de ce genre de rapports. Elle n'est pas sale, provocatrice, ambiguë ou perverse. Ce n'est pas Lolita, même si j'adore Lolita, le livre comme le film ! Elle ne dit pas “ils s'aimaient donc ce n'est pas grave”, à aucun moment elle ne dédouane l'homme de son geste. Sinon, je ne l'aurais pas joué. C'est l'histoire de deux rescapés d'une histoire d'amour terrible qui les a détruits tous les deux. Est-ce qu'une gamine de 12 ans peut aimer un homme de 40 ans ? La justice, la société, estiment que non. Moi aussi sans doute. Mais il ne s'agit pas de juger, juste de voir ces deux personnages évoluer dans cette soudaine confrontation.
Comment voyez-vous votre personnage ?
Je suis très touchée par cette femme qui cherche à se reconstruire mais remet les doigts dans la prise. Car vingt ans plus tard, elle le retrouve. Elle est très en colère car elle a cru qu'il l'aimait mais elle a grandi avec l'idée qu'il avait abusé d'elle. Lui n'est ni un monstre ni un héros, juste un être humain qui a fait quelque chose de terrible. Je suis ravie que Maurice Bénichou interprète ce rôle ; c'est un acteur merveilleux, émouvant, rare avec qui j'apprends beaucoup. Son personnage a payé sa dette, puisqu'il a passé six ans en prison, et a refait sa vie. Cette jeune femme est un fantôme surgi du passé auquel il ne voudrait pas être confronté. Mais en même temps… Ils se sont aimés, et peut-être s'aiment-ils encore ?
Que pensez-vous de l'écriture de David Harrower ; est-ce un texte difficile à incarner ?
C'est un auteur extraordinaire, pas du tout sulfureux ou racoleur, mais un grand auteur joué dans les grands théâtres, lauréat des prix les plus prestigieux ! Son écriture est magnifique, très concrète. C'est un descendant de Beckett ! Tout est dans le travail sur les mots, le langage. Ce sont deux personnes simples qui ont du mal à s'exprimer, qui ont des obsessions, des pensées parallèles. Comme dans la vie, c'est très réaliste, très concret, très brut. Du coup, c'est plus difficile à interpréter. Car pour nous, acteurs, c'est plus facile d'apprendre Shakespeare, la musique, les images de cette langue, que ces mots d'aujourd'hui tout simples, plein d'hésitations, d'incertitude. Mais l'ampleur émotionnelle est telle que c'est un régal à jouer.
Blackbird de David Harrover, mise en scène de Claudia Stavisky, avec Léa Drucker et Maurice Bénichou. Du 29 avril au 24 mai au théâtre Les Célestins, Lyon 2e. 04 72 77 40 00. www.celestins-lyon.org
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Sujet: Tony : requiescat in pace Ven 22 Aoû - 7:35
L'écrivain Duvert retrouvé mort chez lui Source : AFP 21/08/2008 | Mise à jour : 16:57 | . Le corps de l'écrivain Tony Duvert, ancien prix Médicis, a été découvert hier à son domicile du Loir-et-Cher alors qu'il était décédé depuis au moins un mois.
L'écrivain, âgé de 63 ans, s'était fait un nom dans les années 1970 par ses écrits prônant le droit des enfants à disposer de leur corps pour leur sexualité.
Il avait obtenu le prix Médicis en 1973 pour son roman "Paysage de fantaisie", publié aux éditions de Minuit. Ce roman, qui met en scène des jeux sexuels entre un adulte et des enfants, avait été largement salué par la critique à sa parution.
Le Figaro avait ainsi relevé "le miracle de ce livre scandaleux où, de la perversion la plus vertigineuse, mystérieusement naît (...) l'innocence".
Tony Duvert, qui n'avait plus rien publié depuis 1989, vivait seul depuis des années à Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher), sans contact avec les habitants de ce village de 900 habitants. Le corps a été découvert par les gendarmes, alertés par un voisin qui avait remarqué la boîte aux lettres qui débordait.
Selon le parquet de Blois, il s'agit vraisemblablement d'une "mort naturelle", même si une enquête a été ouverte "par principe" comme après toute découverte de cadavre.
Tony est de ceux qui ont essayé de faire comprendre à la meute hurlante la délicatesse et les souffrance des relations non admises par les mâles dominants et les matrones d'Homo sapiens....
Dernière édition par Admin le Sam 23 Aoû - 9:57, édité 1 fois
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Sujet: Tony Duvert ( suite) Ven 22 Aoû - 15:59
endredi 22 août 2008Les écrits de Tony Duvert seraient aujourd’hui interdits Tony Duvert, lauréat du prix Médicis 1973, a été retrouvé mort à son domicile de Thoré-la-Rochette (NR d’hier). Il était vraisemblablement décédé depuis plusieurs semaines et son décès est très probablement naturel. Thoré-la-Rochette
Il vivait depuis une vingtaine d’années à Thoré. Avec sa mère, tout d’abord, puis seul, au décès de cette dernière, en 1996. Autant sa mère était ouverte et côtoyait les gens du village, autant son fils Tony avait la réputation d’être solitaire et de ne parler à personne, sans pour autant faire l’objet de commentaires désobligeants.
Tout juste certains savaient-ils qu’il avait eu un prix littéraire, sans d’ailleurs pousser la curiosité plus loin. Tony Duvert allait de temps en temps à l’épicerie du village, et c’est tout. Il ne se montrait guère, à l’image de l’écrivain célèbre qu’il a été dans les années soixante-dix : il refusait en effet rencontres, débats et interviews, se contentant d’un lapidaire : « Vous n’avez qu’à lire mes livres », ainsi que le confirme son éditeur, les Éditions de Minuit.
A replacer dans le contexte de l’époque
Dans « Paysage de fantaisie », prix Médicis 1973, il prônait le droit des enfants à disposer de leur corps pour leur sexualité. Une thèse qui apparaît aujourd’hui scandaleuse et serait d’ailleurs aujourd’hui interdite d’édition, mais qu’il convient de replacer dans le contexte de l’époque. Les événements de mai 1968 ont, en effet, libéralisé les mœurs, souvent pour le meilleur (c’est, en tout cas, l’opinion la plus répandue), parfois pour le pire. Car autoriser les enfants à disposer de leur corps, c’est aussi et surtout les exposer aux perversions de certains adultes, ce qui n’a sans doute pas bien été compris à l’époque. Daniel Cohn-Bendit, lui-même, a reconnu cette dérive, en la regrettant. Sa confession, qui date d’il y a quelques années, avait surpris. Il n’en reste pas moins que les écrits de Tony Duvert, qui révèlent un formidable talent mais aussi de perverses idées, ont été très en vogue pendant une décennie : Libération, certes, mais aussi le Monde et le Figaro, ont salué « Paysage de fantaisie » et d’autres ouvrages de Tony Duvert.
Les années quatre-vingts ont recadré les choses
Les années quatre-vingts ont recadré les choses et rappelé que les enfants devaient avant tout être protégés contre les dérives de la pédophilie. Tony Duvert en a, sans doute, conçu une grande amertume. Lui qui était au cœur de la littérature française la décennie d’avant a vu pas mal de ses soutiens et admirateurs se détourner de lui. Il s’est retiré à Thoré et n’a plus rien publié depuis 1989. Les férus de littérature qui s’intéressaient encore à lui soulignent d’ailleurs sur internet « qu’ils n’ont plus eu de nouvelles de lui de 1990 à sa mort ». Tony Duvert, misanthrope, s’était retiré dans son monde. Il ne manquait pourtant pas d’humour (« chaque année, j’ai un an de moins que l’année dernière, Dieu sait comment ça va finir »), de causticité (« Les censures faiblissent, les interdits craquent, on ne sait plus à quelle répression se vouer pour être heureux »), ni d’explosivité : « Flatter la veulerie, lécher les mous, voilà désormais ce qu’on attend de la culture écrite ».
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Sujet: Conférence de Serge André à Lausanne Ven 22 Aoû - 16:22
La signification de la pédophilie Serge André, Conférence à Lausanne le 8 juin 1999
Sujet: Tony Duvert : un beau mémorial pour un "ultra sensible" Sam 23 Aoû - 15:22
L'écrivain Tony Duvert, 63 ans, a été découvert mort, le mercredi 20 août, chez lui, dans le petit village de Thoré-la-Rochelle (Loir-et-Cher). Sa mort remonte à environ un mois. Une enquête a été ouverte, mais il s'agit probablement d'une mort naturelle. Tony Duvert n'avait pas publié de livres depuis 1989. On l'avait presque oublié, et pourtant, il a marqué son époque - les années 1970 - par l'extrême liberté qu'il manifestait dans son écriture comme dans sa vie, par un ton unique, fait de crudité et de grâce, par le rythme de sa phrase, sans ponctuation souvent, emportée par le seul mouvement du désir, capable, comme on l'imaginait alors, de changer le monde.
Né en 1945, Tony Duvert était un hors-la-loi, se sentait un interdit de séjour - titre de l'un de ses premiers livres, paru en 1969 chez Minuit, qui restera toujours son éditeur. Mais la musique à la fois rude et raffinée de sa prose donnait à toutes les déambulations, à toutes les randonnées nocturnes d'un homme qui aimait les hommes une allure d'odyssée funèbre, de promenade presque mythique à force d'étrangeté et de solitude du côté des quartiers les plus sombres des villes.
Dans Le Voyageur (1970), Tony Duvert laisse, avec un sentiment de chute libre et d'absence à lui-même, les vieilles images l'encercler. Dans la campagne noyée par l'hiver et la pluie, les ombres de Karim, tué par sa mère, de Daniel, l'adolescent auquel le narrateur apprend à écrire, d'André, de Pierre et de Patrick, démunis, perdus, recherchent dans le brouillard une douceur et une justice que le monde leur refuse.
C'est peut-être pour les accueillir que Tony Duvert compose ce Paysage de fantaisie, couronné par le prix Médicis en 1973. Dans un orphelinat-maison de passe, les pensionnaires peuvent s'abandonner à toutes les lubies d'un instant, sans jamais de tabou, de regard, de reproche. Il y a dans ce livre une sorte de jubilation amorale, d'allégresse féroce. Et dans le bousculement de la grammaire, des gestes et des scènes, dans l'emportement de la phrase unique, un défi lancé à toutes les conventions littéraires et éthiques. Dans sa joie presque enfantine, c'est comme si Duvert oubliait qu'il était adulte, peut-être même qu'il était écrivain.
Mais c'est dans Journal d'un innocent (1976) que s'exprime, avec le plus d'évidence, cette innocence païenne. Dans un univers sans faute ni souffrance, quelque part dans le Sud, les accouplements se succèdent avec un naturel total, absolu. Il n'y a que la peau et le soleil, la simple adoration du désir : et on dirait que Tony Duvert s'affranchit de la nécessité même de l'érotisme, des obligations de la pornographie - cette pornographie dont on l'a si facilement taxé pour le recouvrir d'un nuage de soufre et faire oublier qu'il a été un grand écrivain du bonheur de la chair. Deux essais, Le Bon Sexe illustré (1974) et L'Enfant au masculin (1980) tenteront de donner une forme plus réfléchie à sa vision du monde et de l'amour.
Il y avait chez Tony Duvert une ferveur vraie : celle pour la nature, au coeur surtout de Quand mourut Jonathan (1978) qui retrace l'amour d'un homme et d'un enfant. Cette relation prend l'aspect et le rythme d'une association biologique, comme si, à force d'entente et d'harmonie, ils devenaient tous les deux des plantes éliminant mutuellement les poisons nuisibles à l'autre jusqu'à ce qu'ils soient détruits et séparés par la société. Cette société que Tony Duvert semble rejoindre pour mieux la dénigrer, dans L'Ile Atlantique (1979), son roman le plus classique, presque naturaliste. C'est une sorte de comédie à la Marcel Aymé que Gérard Mordillat adaptera, en 2005, pour la télévision. Ensuite, Tony Duvert n'écrira plus de roman. Un anneau d'argent à l'oreille (1982) n'est qu'un lointain reflet, l'écho d'un adieu à cette forme littéraire.
En 1989, il publiera encore un Abécédaire malveillant, série d'aphorismes qui expriment toutes ses détestations - les prêtres, les philosophes, les parents. Mais on sentait qu'il avait perdu la joie de la provocation. Comme s'il avait compris que les temps lui seraient de plus en plus hostiles, qu'il ne pourrait plus ouvrir de paysage de fantaisie, avec sa seule phrase, sa musique presque barbare. Il s'est isolé dans ce petit village de Loir-et-Cher, très seul, démuni, ne recherchant même pas le secours des mots et n'entendant au loin, parfois, que les rires de ses anges païens.
J'écrirai prochainement à son sujet
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Sujet: Tony Duvert ( suite) Mar 26 Aoû - 15:55
Duvert est mort. Vive Duvert. 26 aoû 2008Par Anne Simonin
Tony Duvert a eu, ou aurait eu, cette année soixante-cinq ans. Les articles de presse qui ont diffusé la nouvelle de sa mort, apprise dans des conditions plus qu’étranges - une boîte à lettres débordante de courrier ayant fini par inquiéter ses voisins -, donnant comme unique précision que l’écrivain était mort depuis au moins un mois quand son corps fut découvert. Tony Duvert était né un 2 juillet 1945, date symbolique comme il se plaisait à le rappeler : « Étrange prédestination, signe du ciel ? L’alinéa de l’article 331 qui assimile à un crime l’amour des moins de quinze ans est du 2 juillet 1945. C’est ma date de naissance. Nul ne aurait venir au monde pédophile sous de meilleurs auspices. Cela vaut toute l’astrologie. » (L’Enfant au masculin, Minuit, 1980). Rappelant par une boutade ce legs durable de la législation vichyste dans la législation républicaine, la réintroduction du délit d’homosexualité en 1942, validé en 1945, et abrogé seulement en 1982 (merci Jack Lang), Duvert assumait sans complexe ce qui aujourd’hui apparaît comme la pire marque d’infamie : la pédophilie. Tony Duvert a peut-être été pédophile –on est sur ce point obligé de le croire. Ce qui est certain est que Tony Duvert est le seul écrivain de langue française qui, bien davantage que Gide, avec son Et nunc manet in te post-Nobel qui rendait fou Mauriac, ou le lolatilisable Matzneff, ait osé faire de la pédophilie le sujet d’une œuvre littéraire. En des temps moins obsédés par la recherche du « misérable petits tas de secrets », c’est la trace littéraire, non la biographie de l’auteur, qui devrait retenir et attirer l’attention sur une œuvre qui est une radicale entreprise de subversion morale certes, mais avant tout politique. « Avez-vous été scout, Pierre ? Alors, en tout cas vous avez sûrement lu les romans de la collection “Signes de piste” […]. Cela fait quarante ans que garçons et filles au bord de la puberté rêvent de ces ancêtres du “Club des cinq“ que sont le Bracelet de vermeil et Prince Éric. Rêve innocent ? Cela est moins sûr. Il y a quelques années, la revue [Recherches] a démontré très finement que les amitiés transies du bel Éric n’étaient qu’un tissu et une mine de fantasmes homosexuels […]. Moi qui ai un peu connu ces gens […] je peux vous dire qu’en effet, le scoutisme mielleux dont sont sorties ces images étaient à l’homosexualité ce que furent à Vichy ses écoles de cadres… Si on en doutait, un auteur de cette tendance mais affiché, lui, le prouve avec fracas depuis quelques livres. Il s’agit de Tony Duvert aux Éditions de Minuit. Profondément, Duvert est un pur produit de “Signes de piste“. Il en a l’innocence perverse, mais non l’hypocrisie. Cela donne la littérature la plus sauvagement érotique qu’on puisse lire depuis longtemps. » Lors du Magazine de Pierre Bouteiller, sur France-Inter, le 6 avril 1978, Bertrand Poirot-Delpech offrait la plus fine analyse des racines littéraires de l’œuvre de Duvert : ni Genet, dont Duvert confiait n’aimer pas le style fleuri, ni même Sade, dont il devait pasticher Les Cent Vingt Journées dans Paysage de fantaisie (Minuit, 1973), mais la littérature populaire pour adolescents de Serge Dalens, magistrat de son état, et de l’illustrateur, Pierre Joubert. Antonio Gramsci, dans ses Notes de prison, écrit quelque part que le mythe du surhomme doit probablement plus au Comte de Monte-Cristo qu’à Nietzsche. Et si le premier attentat de Duvert était un attentat à la bienséance littéraire, à cette règle non dite qui consiste à n’avoir d’inspirateurs que parmi ses pairs, et non dans une littérature moyenne, middlebrow ? « Né en 1945, j’ai cultivé l’étrange conviction d’appartenir à la première génération d’hommes civilisés qu’il y aurait sur la terre : finies la guerre, la religion, les censures, la violence, les tyrannies, l’injustice, le racisme, la misère et la faim. Je cherche où, par qui, cette atroce illusion m’a été inculquée. Je ne trouve sérieusement que… Le Journal de Mickey. » (Abécédaire malveillant, Minuit, 1989). La plus belle préface aux œuvres complètes de Duvert serait ainsi l’étude intitulée « Pines de Sylphe », magnifiquement illustrée, parue dans le célèbre numéro spécial de la revue Recherches, Cent Mille Milliards de Pervers (1973)… De la collection “Signes de piste“, Patrick Buisson écrit dans 1940-1945 Années érotiques. Vichy ou les infortunes de la vertu (Albin Michel) qu’elle offrit non seulement l’esthétique, mais l’éthique de toute une génération embrigadée dans un scoutisme maréchaliste. En la culbutant sur l’autel de la littérature, Duvert dévoile non seulement sa charge érotique, mais théorise, à partir de ce renversement, tout ce contre quoi s’inscrit sa littérature, et qu’il qualifie d’hétérocratie, à savoir non pas seulement le droit pour les seuls hétérosexuels « d’assouvir [leurs] désirs personnels » mais « le besoin que la société entière n’enseigne et n’autorise que ceux-là », d’où un ordre public « qui ajoute à la persécution des homosexuels un ordre amoureux nuisible aux hétéros eux-mêmes » (L’Enfant au masculin). Cet ordre public, pensé et mis en œuvre sous Vichy, est fondé sur des principes racistes et sexués : l’attribution aux hommes et aux femmes d’une identité sexuelle différenciée fut le moteur de la Révolution nationale. Ces conclusions sont celles auxquelles parviennent aujourd’hui les historiens de la période qui ont accordé à l’étude du genre la place qu’une historiographie nationale lui a longtemps dénié. La littérature de Duvert ne dit fondamentalement rien d’autre, sauf qu’elle ne circonscrit pas sa dénonciation de l’hétérocratie aux années noires, mais considère que la répression sexuelle inaugurée sous Vichy fut perpétuée par la République qui, au nom des droits de l’Homme, dénie ceux de l’Enfant. Nul besoin de suivre, ni d’adhérer aux conclusions de Duvert, d’aboutir à une résolution définitive des problèmes que pose sa littérature dirait Pierre Macherey, pour reconnaître à sa littérature le droit de penser. « Une philosophie ne serait honnête que contradictoire, incohérente, indéfendable » (Abécédaire malveillant) : n’est-ce pas là la définition même de la « philosophie littéraire » ? Pédophile, pédéraste, pédé ? Tony Duvert est d’abord un écrivain : « J’ai vu combien en composant des dialogues imaginaires entre gosses, il était difficile, avec pour seul moyen de création la langue écrite, d’infuser aux plus simples phrases, de suggérer par elles, ces tours, des mimiques, ces gestes sans lesquelles elles ne sont rien ; c’est un travail cauchemardesque sur chaque lettre choisie et les sollicitations physiques qu’elles feront, ensemble, à la lecture […]. L’alphabet doit devenir ici à la fois système scriptutaire et notations musicale, sensuelle et gestuelle. Travail décevant : […]. Travail inutile ? Je me demande ce qui, en littérature, ne l’est pas » (L’Enfant au masculin). Jean Paulhan apprit la mort encore aujourd’hui inexpliquée d’Armand Robin, poète d’origine bretonne qui parlait plus de quarante langues, par un numéro de La NRF retourné chez l’éditeur avec la mention : « N’habite plus à l’adresse indiquée ». La littérature française a beaucoup de chance : la France est un pays où il existe encore des facteurs.
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Sujet: Alice au pays du sexe Dim 19 Oct - 8:55
Pourquoi dit-on aux enfants que le sexe c’est mal, alors qu’ils en sont (parmi) le plus beaux produits ? Deux galeries d’art à Paris se penchent sur cette contradiction, en exposant des oeuvres érotiques sur la notion d’enfance.
Aurélie Dubois, 33 ans, a l'air beaucoup plus sage que les dessins qu’elle aime tracer sur les pages blanches de son cahier d’écolière impudique. Dans l’exposition Forever Young, à la galerie Anne+, elle trace à l’encre noire des lignes qui suivent le contour d’anatomies dessinées avec l’application que l’on met normalement à tracer des pleins et des déliés. Mais ici, c’est l’alphabet du désir que l’on calligraphie. Les lignes tracent un visage, une vulve, un pénis décalotté, les yeux baissés, pensifs d’une jeune femme songeuse… dont les doigts s’attardent entre deux petites lèvres.
Avec la même désarmante pureté d’exécution, Aurélie Dubois dessine aussi des scènes de masturbation, de fellation ou de sexe à plusieurs, qui semblent tout droit sortir d’un univers de vierge folle marqué par la ferveur. Ses héroïnes (elles lui ressemblent beaucoup) semblent toujours hésiter entre plusieurs phallus, partagées entre l’envie d’en prendre en bouche, en cul ou en main. Le visage grave, elles réfléchissent. Silencieuses, studieuses, concentrées sur un corps qu’elles apprennent à utiliser.
«Elle fait du sexe comme on fait des enfants, souligne le psychanalyste Daniel Androvski, tout simplement parce que les enfants se font avec le sexe et ce dernier avec les enfants que nous avons nous-même été.» Daniel Androvski parle aussi de ces «lignes de conduite» avec lesquelles Aurélie Dubois met en scène sa vie sexuelle : des lignes tracées avec le même sérieux qu’elle prenait peut-être, plus petite, à recopier les lettres ?
Bousculant les conventions qui veulent qu’une jeune fille bien élevée soit un modèle de vertu, une autre exposition - Eat Me, Drink Me - s’attaque au mythe de l’enfance pure à travers le chef d’œuvre de Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles. Une merveilleuse source d’inspiration pour les artistes anti-conformistes. Car Alice, dans ce roman, fait exactement tout ce qu’il ne faut pas : elle succombe aux charmes d’un lapin (métaphore phallique), qui l’entraine dans un trou (métaphore vaginale) et accumule ensuite toutes sortes d’actes dépravés : sexe, drogue et rock’n roll.
Fanny Giniès et Isabelle Lebre, organisatrices de l’exposition expliquent :
«Comparé à d’autres œuvres de la littérature enfantine du XIXème siècle, tels les romans de la Comtesse de Ségur ou de Frances Bennett, qui ont pour but d’éduquer les enfants, de leur apprendre la morale et les bonnes manières, d’en faire de "petits adultes", les aventures d’Alice sont une sorte de roman d’initiation "inversé". Alice arrive au pays des merveilles avec son éducation bourgeoise victorienne et ses notions de "ce qui se fait" et "ne se fait pas". Le monde inventé par Carroll est le théâtre de nombreuses expériences physiques, spacio-temporelles ou bien éprouvant les notions de logique et d'objectivité : tantôt Alice rapetisse, tantôt elle grandit démesurément, elle perd son savoir, un bébé se transforme en cochon, le chat de Cheshire devient invisible, le Chapelier est condamné à rester à l'heure du thé, etc. Une inversion des conventions sociales, que l’on retrouve dans le dessin de Dav Guedin qui, à la manière d’un enfant facétieux, nous donne une version assez scatologique de la Mare aux larmes. Au cours de son voyage, par ses multiples rencontres, Alice redécouvre le monde de l’imaginaire et de l’absurde ; elle réapprend à être une enfant, avec ses rêves et ses craintes propres.»
Dans cet univers de féérie trouble et inquiétante, Alice ne semble obéir qu’à la logique du plaisir. Le roman de Lewis Carroll —véritable plongée dans la psyché— offre l’occasion rêvée d’une exposition magnifique sur le côté obscur de l'enfance et son ingénuité. Par exemple, Alessandra Fusi réalise une Alice aux couleurs pastel semblant sortie d’un album pour enfant… à un détail près. Près d’elle, une chenille qui fume son narguilé plane en pleine psychédélie. A l’inverse, Ectropion nous présente une Alice «trash», littéralement dévorée par les oiseaux pour avoir osé leur parler de son chat Dinah. Et Nathalie Shau représente, magnifiquement, Alice en dominatrice : un fouet à la main, elle parle à Dinah comme un dompteur au lion, les seins offerts et la bouche purpurine…
Forever Young Du 16 octobre au 13 décembre 2008 Galerie Anne+ : 85, rue Victor Hugo, 94200 Ivry-sur-Seine Tél. : 01 49 60 20 10 Ouvert du mardi au samedi : 14h-19h.
Eat Me, Drink Me Du 8 octobre au 9 novembre 2008 Galerie l’Art de Rien : 48 rue d’Orsel 75018 Paris. Métro : Abbesses ou Anvers Ouvert du mardi au vendredi : 13h30-19h30. Samedi : 11h30-19h30. Dimanche : 13h30-19h30 Tel. : 01.42.52.75.84 www.myspace.com/art_de_rien
Sujet: Britten toujours dans :"le tour d'écrou" Lun 17 Nov - 8:07
Bondy avait des partis-pris clairement définis : les spectres étaient des spectres – vous l’avez dit - et l’interprétation sexuelle ne laissait pas de doute…
Pour moi, il est évidemment question de pédophilie dans cet ouvrage. Les spectres sont des prétextes pour en parler à une époque où l’on ne pouvait même pas prononcer le mot. Mais au delà, c’est l’abus de pouvoir sur les enfants dont il s’agit. Chaque fois, qu’on rencontre un enfant, même s’il n’est pas de notre famille, on essaie toujours de le séduire, d’abord en lui montrant que nous aussi on a été des enfants et puis ensuite il y a des tas de manières très perverses : on essaie de jouer avec lui, de le convaincre que « je suis le meilleur adulte pour toi » même si ce n’est qu’en passant. On est incapable de faire autrement ; c’est presque un atavisme. Je me suis posé beaucoup de questions sur ce sujet, qui ont fait qu’entre ma première et ma deuxième gouvernante, je me suis dit qu’elle n’était pas vraiment innocente, pas du tout la gentille de l’histoire comme on peut le penser. Déjà parce que j’essaie en général de combattre le manichéisme qui nous encombre à l’opéra ; les typologies vocales qui font que la soprano est la gentille, le baryton un salop et que la basse est le roi.
La musique aide souvent à dépasser ces archétypes…
Sujet: Réponses au débat sur l'homophobie Mer 19 Nov - 9:01
Réponses au débat sur l'homophobie 18 novembre 2008 | Thierry Boutet*
Au nom de la lutte contre l’homophobie, le ministre de l’Éducation nationale couvre une opération de propagande en faveur de la banalisation des comportements homosexuels. Notre mobilisation contre cette campagne a déclenché un grand nombre de réactions, positives et négatives.
Des personnes, se présentant elles-mêmes comme homosexuelles, se disent blessées par notre refus d’accepter que l’homosexualité soit présentée à des adolescents, en classe, comme une « orientation naturelle» de leur sexualité parmi d’autres.
À chacune, y compris celles qui nous insultent et malgré l’anonymat derrière lequel beaucoup se cachent, j’aurais aimé écrire personnellement. Il en va des souffrances liées à l’homosexualité comme de toute souffrance. Rien n’est plus personnel, unique, intime, singulier. Il est déjà difficile de comprendre sa propre souffrance ; comment comprendre vraiment celle de l’autre ? Cette incapacité ne veut pas dire mépris ou indifférence, au contraire. Toute personne en souffrance est respectable ; elle porte un appel à davantage d’attention et d’accompagnement, quand bien même elle insulterait le ciel et la terre entière.
Que certains qui se sentent blessés aient voulu exprimer ce qui déborde de leur cœur, soit. Leur attitude ne m’empêchera pas de penser qu’elles se trompent si elles espèrent trouver la solution à leurs difficultés en forçant la société à changer ses paradigmes et ses références fondatrices.
Le contenu même de ces réactions m’oblige à m’en expliquer davantage en précisant ici quelques points en discussion.
La souffrance ne saurait empêcher l’exercice de la raison
En premier lieu je voudrais indiquer à ceux qui nous en accusent que nous ne confondons pas homosexualité et pédophilie. La pédophilie est généralement définie comme l'attirance sexuelle d'un adulte envers des personnes impubères. Elle est classée comme trouble de la sexualité par la CM1 (Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes) qui est la liste des causes de morbidité et de mortalité publiée par l’OMS. L’homosexualité procède de processus psychologiques très différents et beaucoup la considèrent comme une « orientation » innée.
En France, si la majorité légale est à 18 ans, la majorité sexuelle est à 15. Mais à ne s’en tenir qu’à cette frontière légale, banaliser l’homosexualité chez des adolescents qui, on le sait, sont encore souvent en quête de maturité, fait objectivement courir le risque concret de banaliser la pédophilie en facilitant la transgression de cette frontière perméable et floue. En ce sens, lorsque Gérard Longuet s’étonne que l’on promeuve à l’école de nouvelles formes de sexualité tout en combattant la pédophilie, il n’a pas tort : il met le doigt sur une divergence qui va au-delà du simple « paradoxe ».
Une autre personne écrit « c’est désespérant de vous lire », et me pose cette question : « Vous êtes-vous jamais demandé ce qu'on ressent lorsqu'on est homosexuel et que 90 % des gens autour de vous sont hétérosexuels et imposent la norme (le plus grand nombre) ? » Au risque de surprendre ce correspondant, oui, je me suis demandé ce que ressentaient les personnes homosexuelles dans un milieu hétéro !
L’enquête que j’ai conduite m’a appris qu’il existe autant de manières de vivre son homosexualité que de personnes homosexuelles. Sans doute existe-t-il des constantes ; mais en dépit de quelques généralisations approximatives, il y a autant de manières d’être heureux ou malheureux que d’individus, précisément parce que leur identité et leurs aspirations ne se réduisent pas à cela.
Un combat politique
Beaucoup de personnes homosexuelles ont le sentiment d’être marginales, minoritaires, mal acceptées, incomprises ; c’est la raison pour laquelle elles vivent souvent entre elles et ne cherchent guère à s’insérer dans des réseaux plus larges. Le communautarisme est pour elle une tentation fréquente.
Ce constat permet-il de comprendre la vraie nature de leur malaise ? Mettre des mots sur des souffrances profondes permet-il de les comprendre ?
Que les associations gayes demandent pour les personnes homosexuelles le respect dû à tout individu est une requête légitime. Si ce respect n’est pas assuré dans certains établissements scolaires ou universitaires, il est normal qu’elles en saisissent l’autorité compétente et remontent jusqu’au ministre s’il le faut.
En revanche, en tentant de prendre en charge l’éducation sexuelle des enfants, elles changent de registre et révèlent leurs véritables intentions. Il ne s’agit plus d’une juste revendication, mais d’une pensée militante destinée à asseoir le pouvoir d’un petit groupe qui utilise la souffrance des uns et la culpabilité des autres pour parvenir à ses fins. Exploiter politiquement les problèmes d’une minorité, jouer sur les ressorts personnels, moraux, intimes sont des méthodes caractéristiques des idéologies révolutionnaires qui ont ensanglanté le XXe siècle.
Les lobbies gays qui cherchent à faire croire aux homosexuels qu’ils seront heureux et respectés lorsque les comportements homosexuels seront — enfin — reconnus à l’égal des comportements hétérosexuels, grâce à leurs luttes, les trompent… Comme le Parti communiste a trompé la classe ouvrière russe en 1917.
Et c’est là que fonctionne le piège politique ; car il s’agit aussi de politique et de liberté politique, c’est pourquoi cette question nous concerne. Bien loin de libérer les personnes homosexuelles, les associations gayes qui veulent structurer la vie en société sur le respect de fausses identités, institutionnalisent l’aliénation et les conflits dont celles-ci sont la cause. C’est à quoi songent les lobbies gays en voulant introduire dans les enseignements sur la sexualité l’idée qu’il n’existe plus deux sexes mais seulement des « orientations » diverses, toutes équivalentes en fait, et plus encore en droit : hétéro-masculin, hétéro-féminin, homo-masculin, homo-féminin, « bi » et enfin transsexuel.
Cette utopie augmentera peut-être un peu le nombre de jeunes homosexuels mais les rendra-t-elle plus respectueux les uns des autres et mieux dans leur peau ? Au vu de très nombreux témoignages, l’expérience, y compris celle de la vie dans les milieux gays ou lesbiens, ne permet pas de l’affirmer. Les rapports de domination ne sont pas abolis pour autant ; ils changent simplement de support.
La notion d’identité
Pour respecter une personne, il n’est heureusement pas nécessaire de connaître ni de qualifier son comportement sexuel. Que cette réponse soit éprouvée comme blessante ou révoltante par une partie de la communauté homosexuelle témoigne qu’il existe en effet un vrai problème. Mais ce problème n’est pas tant dans la société que dans l’esprit de ceux qui, pour des raisons idéologiques, veulent faire du prosélytisme.
Ce problème repose sur plusieurs confusions.
En premier lieu, la réduction de l’individu à ses actes, quels qu’ils soient. Or toute personne les dépasse infiniment, heureusement pour chacun de nous. Inversement, conférer à un individu une identité sur la base de son comportement, en particulier sexuel, c’est à coup sûr l’aliéner en l’enfermant dans une finitude d’autant plus désespérante que l’acte, une fois posé, devient irréversible et irrémissible.
Cette confusion entretenue — sciemment ou non — fait l’impasse d’une part sur la liberté fondamentale de chacun, plus ou moins réalisée dans les actes posées, d’autre part sur la possibilité de changer, en bien ou en mal, donc sur le progrès possible de chacun dans sa conduite. Dès lors, juger un acte, devient juger la personne, donc la rejeter si cet acte qui désormais la définit est refusé ou jugé négativement par d’autres, voire par lui-même. C’est la raison pour laquelle, sans le savoir clairement, certains désespèrent de leurs propres actes, et renoncent à toute possibilité de changement au point d’être tentés par le suicide.
On sait bien que l’adolescence est fréquemment l’occasion d’expériences de toute nature, y compris homosexuelles, souvent passagères, voire réduites au stade préliminaire de la tendance, expériences qui témoignent seulement d’une ambivalence qui tarde plus ou moins à se stabiliser. Mais à cause de cette confusion entre l’acte et l’identité, des jeunes qui ont eu une relation homosexuelle occasionnelle en viennent de ce seul fait à se définir comme homosexuels et sont contraints de s’enfermer dans ce qui leur est imposé comme une identité. Au prix d’une désespérance immense.
Au risque de blesser les 5 à 7 % de Français qui ont fait, font ou feront une expérience homosexuelle (d'après le site militant monchoix.net), il n’y a jamais eu, il n’y a pas, et il n’y aura pas davantage demain d’identité homosexuelle, pas plus qu’il n’y a une identité hétérosexuelle. Sous ce rapport sexuel, il n’y a d’identité que masculine et féminine, et cette différence est reçue, qu’on le veuille ou non : elle échappe à notre volonté, comme d’ailleurs nombre des autres constituants de ce qui finit par faire l’identité, spécifique et unique, de chacun de nous : à commencer par ses parents, sa famille, son pays de naissance. Un comportement, une inclination, une habitude, ne constituent pas une identité : on ne s’identifie pas plus à son honnêteté (ou sa malhonnêteté), à son courage (ou à sa lâcheté), qu’à sa profession, sa confession ou à ses hobbies.
Qu’il existe des bipolarités différentes, que la bi-sexualisation psychique soit en partie culturelle, qu’elle puisse être difficile pour certains, personne ne le conteste. Il n’en demeure pas moins qu’être femme, c’est être né d’un être du même sexe que le sien, et qu’être homme c’est être né d’un corps de sexe différent. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait beaucoup de psychologie pour comprendre que « parce qu’il est sexué, l’homme devra renoncer à être ce qu’il est à son origine, union des différences. Il ne trouvera son identité qu’en s’identifiant à celui qui est comme lui à l’origine, et en renonçant à s’identifier à celui qui n’est pas comme lui et qui cependant lui aussi est à l’origine » (Thibaud Collin – in Le Mariage gay, les enjeux d’une revendication, Eyrolles, 2005.)
Tout individu se structure dans la différence grâce à un tissu de relations complexes qui commencent dès avant la naissance. La sexualité y entre pour une large part ; mais elle n’est pas seule en cause, loin s’en faut. Toute relation humaine n’est pas sexuelle même si l’érotisation actuelle de la société tend à le faire oublier. L’amitié, la connivence, la communion entre deux personnes peuvent être de nature principalement spirituelle, intellectuelle ou esthétique ; elles sont d’autant plus riches qu’elles sont libres de toute connotation sexuelle, à l’inverse de la démarche d’identification par l’homosexualité.
L’aliénation par l’enfermement dans le regard de l’autre
L’affirmation selon laquelle la différence sexuelle, masculin/féminin, serait source d’aliénation et favoriserait la projection d’une situation dominante des « hétéros » sur les « homos », résulte de la même confusion. L’un de nos détracteurs m’écrit : « Tu te crois supérieur parce que tu es attiré par les filles ? Ca te fait être quelqu'un de supérieur? Foutaise! » Et un autre dit à peu près la même chose avec plus de courtoisie : « Cette campagne permettra aux jeunes homos ou bisexuels et bisexuelles de pouvoir s'affirmer, et ne plus se sentir dévalorisés et humiliés sans cesse. »
Elle résulte d’une erreur fondamentale sur le sens dans lequel fonctionne l’aliénation. La revendication gay consiste à faire croire que l’on ne peut exister que dans le regard de l’autre et donc à imposer à l’autre de conformer son propre regard à ce que chacun voudrait que cet autre voie de lui.
Un lycéen l’écrit sur notre site : « Je suis gay, et l'homophobie à l'école, je connais : insultes, moqueries au quotidien, dévalorisation de soi par ces propos qui nous humilient sans cesse, alors qu'on ne choisit pas d'être homo ! Risque d'agression physique, devoir se taire pour éviter le rejet, etc. »
Il n’est pas question de mettre en doute ce témoignage ; mais est-ce que la cause du rejet dont est victime ce jeune homme est son homosexualité, ou bien sa fragilité intérieure dans un environnement scolaire où les règles de respect les plus élémentaires n’ont plus cours ? Faire croire à des jeunes qu’ils seront heureux lorsque le regard des autres sur eux aura changé, c’est les placer sous une dépendance qui est à l’opposé de toute libération véritable. Chacun sait que la maturité affective n’est possible que si on se libère du regard des autres, en particulier de celui des parents, pour exister par soi-même et s’aimer tel que l’on est, et non comme les autres nous voient, ou nous imaginent.
Le plus sûr moyen d’être respecté et reconnu, c’est donc d’abord de savoir soi-même qui on est. Quel que soit le groupe ou la communauté, ceux qui manquent de confiance en eux-mêmes risquent toujours d’être transformés, à un moment ou à un autre, en souffre-douleur ou en bouc-émissaire.
En conclusion, imaginer que l’on va enseigner le respect de l’autre en jetant un voile sur la structure profonde de la personnalité, en confondant identité et comportement sexuel à un âge où la personnalité est mouvante, relève de la plus pure utopie et d’un grave déni de la réalité. Les très nombreuses réactions que nous avons reçues nous confirment que la pétition que nous avons lancée pour alerter l’opinion publique et le ministre de l’Éducation nationale est plus justifiée que jamais. C’est pourquoi nous invitons toutes les personnes de bon sens à la signer, y compris les personnes homosexuelles qui ne veulent pas se faire manipuler par des lobbies qui ne défendent leurs intérêts qu’en apparence et instrumentalisent leurs souffrances à des fins politiques. (...)
*Thierry Boutet est porte-parole de la Fondation de Service politique.
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Sujet: Pédophilie et refoulement de la violence Mer 17 Déc - 8:58
Pédophilie et refoulement de la violence
Jean-Pierre Abbet, sociologue et anthropologue, Lausanne Mercredi 17 décembre 2008
Dans Le Temps du 4 décembre, un chercheur en théorie politique nous explique en substance que le refus de prescrire les actes pédophiles, ou de «pornographie enfantine», correspondrait à un refoulement de la «part menaçante en chacun de nous», de notre violence, de «l'adversité propre à la vie en société», finalement du fait que nous ne serions ni bon ni mauvais mais à la fois l'un et l'autre.
Pour ne pas faire le lit d'un tel refoulement, on apprend par ailleurs qu'il faudrait se garder d'une «absence de continuité posée entre les victimes et ces coupables absolus que sont devenus les pédophiles», dont on apprend encore qu'ils sont «les nouveaux monstres de nos sociétés contemporaines» par l'artifice de «la construction récente de la catégorie du pédophile».
De tels propos pourraient laisser penser que le pédophile sommeille en chacun de façon potentielle, en tout cas dans l'esprit de l'auteur, et qu'il faudrait donc se garder de le juger trop vite. Mais l'auteur de cet «éclairage» se garde bien d'aller jusque-là, en relatant habilement son propos sur l'arrière-plan de l'actualité du vote sur l'imprescriptibilité, ce qui est bien sûr tout différent.
Le fond de cet article, soit cette façon de transposer le refoulement social de la pédophilie et de l'inceste - qui a si souvent et si longtemps caractérisé nos sociétés, favorisant du même coup le refoulement individuel des victimes - en un refoulement de la violence en chacun de nous, correspond toutefois à une imposture particulièrement violente. Il suffit pour cela à l'auteur d'occulter la différence entre les sentiments violents, qui peuvent effectivement tous nous habiter, et les passages à l'acte, ici du pédophile. Tout sentiment haineux pouvant potentiellement nous pousser au crime, gardons-nous de juger et remettons un peu le curseur de la justice du côté des criminels, on ne sait jamais! Une telle violence est non seulement adressée à ceux qui ont voté en faveur de l'initiative, mais à chacun d'entre nous.
Sujet: Un film sur les hystéries écclésiales Mer 17 Déc - 9:02
Primeur : Bande-annonce en français du drame Doute
La bande-annonce en français du drame Doute, de John Patrick Shanley, est maintenant disponible en primeur sur Cinoche.com. Le long métrage, qu'il a également scénarisé, est inspiré de sa propre pièce, gagnante du prix Pulitzer. Philip Seymour Hoffman, Meryl Streep, Amy Adams et Viola Davis composent la distribution du long métrage. Ces trois dernières sont d'ailleurs en nomination pour ce film aux Golden Globes 2009.
En 1964, la directrice d'une école catholique du Bronx, une nonne aux méthodes de discipline sévères, accuse de pédophilie un prêtre populaire.
L'affiche en français du film était récemment dévoilée dans cette actualité.
J’assistais hier soir à la projection presse de Doute, LE film plébiscité du moment. Nominé à de nombreuses reprises aux Golden Globes, directement en course pour les Oscars, Doute est l’un de mes premiers gros chocs cinéma de l’année 2009. Même si les avis divergent Outre-Atlantique, j’ai été pour ma part littéralement captivé par l’histoire, captivé par les interprétations parfaites des quatre principaux protagonistes, captivé par ce film au postulat à la fois très simple et très complexe mais parfaitement maîtrisé par le réalisateur John Patrick Shanley.
Sur une base de "on dit" En effet, Doute aborde la suspicion d’un prêtre de pédophilie par la directrice et l’une des institutrices, rôles respectivement tenus par Philip Seymour Hoffman, Meryl Streep et Amy Adams. Encore un film évoquant ce sujet à la fois polémique, subversif et choquant me direz-vous ? Oui…mais non. Tout l’intérêt du scénario réside dans le fait que l’on ne connaitra jamais la vérité sur ce qu’il s’est réellement passé au presbytère, entre le père Flynn et Donald, le seul enfant noir de l’école. Y-a-t-il eu le pire, n’y a-t-il rien eu, le spectateur est face à ce dilemme, face à cette inconnue lui permettant de développer sa propre réflexion et d’émettre ses propres hypothèses.
Sur une base de « on dit », « on pense », « l’élève me semble avoir une attitude étrange », la tyrannique sœur Beauvier, dont les pratiques obscurantistes glaçent encore le sang quant aux convictions de l’époque, va tout mettre en œuvre afin de faire renvoyer le père Flynn, sa foi et sa conviction aveugle pour elle. Ce personnage, très intéressant dans son traitement ne sombre jamais dans le stéréotype de la sœur aigrie et très rude que l’on peut rencontrer dans les mauvais feuilletons télé. On sent la volonté et la sincérité émerger de ce combat qu’elle entreprend tel un bulldozer lancé à pleine vitesse, peu importent les conséquences. Le fameux « doute » sur ce qu’il s’est réellement passé ne permet pas de la haïr comme on aimerait le faire tant le personnage demeure infect. Mais si elle disait vrai… ?
Face à elle, Philip Seymour Hoffman en père jovial, sympathique mais visiblement porteur de lourds secrets. Nettement plus humain, plus progressiste, plus moderne, il saura attirer tout naturellement la compassion des spectateurs. Il est le père réaliste, ouvert, dont les sermons usent des métaphores à bon escients afin de marquer les esprits tout en finesse.
Evitant tous voyeurisme mal approprié le film met également en avant deux comédiennes de talent que son Amy Adams (récemment vue dans Il était une fois de Disney) et Viola Davis. La première est une sœur tantôt naïve, tantôt convaincue, mais toujours réaliste. Elle est le personnage auquel on s’accroche le plus aisément puisque n’étant pas dirigée par des certitudes aveugles mais par la raison. Viola Davis, l’interprète de la mère du jeune Donald n’est quant à elle pas beaucoup présente sur le plan purement temporel mais marque l’ensemble du film grâce à un dialogue bouleversant qu’elle entretiendra avec la sœur Beauvier au sujet de son fils, de son intégration, de ses attirances…
Idéal pour les Oscars ? Doute marque surtout par son perfectionnisme. Comédiens parfaitement dirigés, cadrages simples mais efficaces, dialogues pesés au mot près, approche tout en non-dits de sujets comme la pédophilie, des problématiques raciales ou encore de l’homosexualité, le film mérite à mon sens directement sa place pour la cérémonie aux statuettes.
Doté d’une photographie intéressante notamment par l’utilisation récurrente des nuances de vert (symbole de l’espérance dans la littérature chrétienne), le film est parfaitement supporté par les musiques d’Howard Shore, toute en discrétion mais pourtant vitales à la cohésion du long métrage.
Comme pour troubler davantage le spectateur, la chute finale est à la fois perturbante et rassurante, perturbante puisque conforte le sentiment d’injustice omniprésent, rassurant dans le fait que chaque personne est capable de procéder à son introspection et de « douter » comme tout être humain normal.
Entre convictions, manipulations, croyances, Doute est un très grand film qui doit tout ou presque aux interprétations magistrales de ses acteurs.
Après une mauvaise année scolaire, Jonas se voit proposer par Pierre, un ami de sa mère divorcée, de continuer ses études sous sa houlette, en élève libre. Pierre se charge non seulement de ses études mais de son éducation sexuelle.
Une étude de la pédophilie, avec ce que cela peut avoir à la fois de laborieux et de pervers. Parfois juste, souvent déplaisant, toujours ambigu.
Elève libre , un drame de Joachim Lafosse, avec Jonas Bloquet, Jonathan Zaccaï et Yannick Renier. Durée : 1 h 45.
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Sujet: 1959 : le temps des "ballets roses" à l'assemblée ! Ven 24 Avr - 16:23
1959: alors que le pouvoir gaulliste se met en place, un fait divers sordide fait scandale. André Le Troquer, ex-responsable du Parti socialiste, ex-ministre de l'Intérieur et ex-président de l'Assemblée, est accusé d'avoir participé à des orgies avec des jeunes filles mineures.
Déjà connu pour ses maîtresses «hautes en couleur», «son goût immodéré pour les partouzes» et ses expéditions en maisons closes, on lui prête ces rendez-vous érotiques autrement plus sombres, organisés par un ancien policier pour «une bande d'adultes pervers» de la bourgeoisie parisienne. Un an plus tard, Le Troquer et 22 coaccusés comparaissent pour «attentat aux moeurs en excitant la débauche ou la corruption de la jeunesse». Il nie, crie au complot, mais se voit condamné à un an de prison avec sursis. Sa véritable peine, à perpétuité cette fois, sera la fin de sa carrière publique: Le Troquer perd son image d'homme respectable en même temps que l'estime du Général.
Sans accabler davantage le politicien, ni tomber dans une reconstitution voyeuriste, Benoît Duteurtre chorégraphie l'affaire des ballets roses dans un récit sobre et documenté. Des mérites patriotiques aux amours collectives, son enquête dévoile pudiquement les dessous des années 1950. Et en dit long sur la récupération de l'affaire par l'opinion publique dans un mélange frénétique de fascination et de répulsion toujours d'actualité: on pense à Outreau, même s'il «ne serait plus question [aujourd'hui] d'incitation à la débauche mais de viol qualifié», tant «la pédophilie représente une obsession collective». Autres temps, autres moeurs? Outre l'intérêt socio-historique, ce texte a une valeur toute personnelle: l'auteur est l'arrière-petit-fils de René Coty, second président de la IVe République et contemporain de «l'ambitieux humilié».
«Ballets roses», par Benoît Duteurtre, Grasset, 256 p., 17 euros.
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Sujet: Nostalgie d'un temps où ce n'était pas un "problème" Jeu 7 Mai - 5:17
Nostalgie autour d'un fait divers : Ballets roses, de Benoît DuteurtreAvec « Ballets roses », Benoît Duteurtre s’attaque à un fait divers enterré : les parties fines de l’ancien président de l’Assemblée, André Le Trocquet, avec de jeunes adolescentes. Dans un essai nourri d’Histoire et d’anecdotes, Duteurtre préfère ressusciter une époque- celle de son arrière grand père, le président de la République René Coty- plutôt que de plonger sa fine plume dans le linge sale et scabreux des coulisses de la IV e République. Un voyage pudique au pays de la nostalgie.
Qui se souvient aujourd’hui d’André Le Trocquet ? Le nom fait peut-être encore sourire ceux qui se souviennent du procès de l’homme de 75 ans pour « détournement de mineurs ». Mais avant cela, nous rappelle Benoît Duteurtre, Le Troquet représente au niveau le plus haut, une certaine France. Pur produit de la méritocratie française, cet enfant naturel d’une femme de ménage entre en politique dès l’âge de 18 ans, au début du siècle. Courageux combattant sur le front de la Première guerre mondiale où il perd un bras, il devient avocat. Pendant la seconde guerre mondiale Le Trocquet est un grand résistant de la première heure. Elu député socialiste du XII e arrondissement en 1936, il fait partie de ces parlementaires qui ont quitté la France sur le Massilia et n’ont pas voté les pleins pouvoirs à Pétain. Avocat de Léon Blum à son procès de Riom (1942), il fait dans sa plaidoirie le procès de la France de Vichy. Ses relations difficiles avec le Général de Gaulle, qu’il a rejoint à Alger en 1943, le laissent dans une position secondaire après la guerre, malgré son immense ambition. Dans sa vie privée, Le Troquet est encore un homme du XIX e siècle : il aime les femmes légères de l’opéra, trompe allègrement sa femme, pour vivre après sa mort avec deux demi-mondaines pseudo-artistes. Par ailleurs, il n’hésite pas à abuser pour son plaisir personnel des biens que la République met à son service. C’est dans son joli pavillon de fonction du Butard (Domaine de Saint-Cloud) qu’il met en scène avec sa compagne et un pourvoyeur de chair fraîche un peu louche, Jean Merlu, des chorégraphies érotiques avec des jeunes-filles de quatorze à seize ans. L’affaire éclate en 1959. Jugé coupable en 1960, Le Trocquet est condamné à une peine légère (un an de prison avec sursis et 3000 francs d'amende) qui a souvent choqué.
Faisant un important travail de recherche et n’hésitant pas à se mettre en scène aux diverses archives qu’il a consultées (sans trop de problèmes apparemment), Benoît Duteurtre reprend l’affaire des ballets roses en lui donnant tout un souffle historique. A mille lieues du film de Jean-Pierre Mocky, « Les ballets écarlates » (2005) qui se concentrait sur les victimes, leurs familles, et les ignobles abus sexuels, Duteurtre recontextualise l’affaire pour la dépasser et voir dans ses acteurs l’essence même de la France des années 1950. L’auteur se permet d’aller plus loin qu’Outreau et que l’horreur de la pédophilie. On pourrait le lui reprocher. Il dépeint les victimes des ballets roses comme des gamines, certes influençables, mais surtout idiotes et séduites par la belle allure de Jean Merlu et le luxe. Bref, il passe si vite sur le crime qu’on dirait qu’il l’évite. Mais l’affaire de mœurs n’est pas ce qui intéresse Duteurtre. Il y a un agenda secret et plaisant dans le livre : soutenir la thèse délicieusement conservatrice et profondément gaullienne qu’il n’y a pas de rupture entre la IIIe et la IVe République. C’est la guerre d’Algérie, puis mai 68 qui ont transformé nos sociétés. Mais au milieu des années 1950, comme avant la guerre, l’école permet l’ascension sociale, le mariage bourgeois va de paire avec l’adultère, et la « haute » s’amuse à l’opéra. Duteurtre est nostalgique des voix, des sons, des pensées de cette époque qu’il n’a pas connue mais qu’il a souvent rêvée, notamment à travers la figure –bien plus propre que Le Trocquet- de son arrière grand-père, le président René Coty. De sa nostalgie et de son travail d’archives il tire un essai historique séduisant, où le lecteur apprend ou se rappelle beaucoup de faits et d’évènements sans jamais s’ennuyer. L’écriture claire –et donc elle aussi surannée- véhicule sans effort beaucoup de matière. Dans cet essai à l’ancienne, le lecteur suit le personnage de l’auteur qui se pose ouvertement des questions importantes, d’ordre politique, social, mais aussi générationnel. Le pouvoir politique entraîne-t-il toujours chez ceux qui en ont goûté une libido puissante et un arsenal de perversités ? Pourquoi est-on choqué de voir une lolita de quatorze ans en objet de désir d’un vieil homme libidineux, mais plus du tout dès qu’elle a tout juste l’âge de la maturité ? Un grand homme peut-il conserver sa stature face à ses valets ? Que l’on apprécie ou que l’on se méfie de la pudeur de Duteurtre, il y a beaucoup à apprendre des « Ballets roses ».
« Au fil de ce travail, comme je m’enchantais de chaque découverte ajoutée aux autres pour compléter mon puzzle d’époque, je me demandais aussi pourquoi j’éprouvais cet étrange plaisir à ranimer le passé, à faire revivre les morts, à remonter le temps avec nostalgie… Peut-être parce que, sans cette continuité de l’Histoire, sans cette faculté de relier les époques, l’existence humaines paraîtrait trop absurde et solitaire, simple poignée de destins et de moments évaporés dans l’infini. Le sentiment que le passé est toujours là, dans nos caves et nos greniers, qu’il suffit de fouiller pour recréer des liens entre les vivants et les morts, m’a particulièrement réjoui pendant plusieurs mois, tandis-que je devenais familier de lieux étranges où se conservent- dans des registres, dans des livres et des bobines de pellicule- tous ces fragments épars de nos vies » p. 240
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Sujet: Nicole Fontaine Sam 23 Mai - 3:46
Aucun sujet n'est tabou pour l'auteure Nicole Fontaine par Vincent Cliche
Nicole Fontaine aborde un sujet tabou, la pédophilie, dans son nouvel ouvrage intitulé «Olivier ou l'inconsolable chagrin». Aucun sujet n'est tabou pour l'auteure Nicole Fontaine Après «Moi, j'avais pas l'habitude de naître», l'auteure eastmanoise Nicole Fontaine propose une autre histoire d'enfance dans son plus récent ouvrage intitulé «Olivier ou l'inconsolable chagrin». Celle-ci, à l'inverse de la première, risque cependant de choquer certains puisqu'on y aborde un thème tabou, la pédophilie. Olivier, un jeune homme de 26 ans, est un coopérant québécois. Lors d'un stage au Sri Lanka, il s'éprend d'un jeune adolescent prénommé Arun. À son retour, il se questionne sur ses agissements. Comment se fait-il qu'il se soit laissé tenter alors que sa femme l'attendait? Pour cette âme tourmentée, les gestes posés sont inexcusables.
Nicole Fontaine a attendu le bon moment pour écrire cette histoire. Pour se faire, elle s'est inspirée d'un fait vécu. «J'ai connu un jeune homme qui est allé travailler dans un pays du tiers monde et qui s'est adonné à ce genre d'actes. De retour au Québec, il s'est rendu compte que ses actes étaient inadmissibles. Pourtant, là-bas, ces amitiés particulières peuvent avoir valeur d'initiation à la vie adulte. Ici, il s'est senti trahi et pointé du doigt. Il a décidé de mettre fin à ses jours», raconte-t-elle la voix remplie d'émotions, en taisant cependant le nom de la victime.
Bien qu'elle soit contre la pédophilie, l'auteure désire aider ces personnes aux prises avec de tels problèmes. «Il faut déployer tous les efforts pour empêcher ces jeunes de s'enlever la vie. Selon ce que j'ai lu, ça se corrige avec une bonne thérapie, surtout chez les plus jeunes.»
L'auteure est consciente que son récit pourrait choquer certains lecteurs. «La pédophilie demeure un sujet tabou. Cependant, je l'ai abordée d'une façon plus modérée. Si je choque quelqu'un, je vais l'assumer. Je persiste et signe», assure Mme Fontaine.
Même si «Olivier ou l'inconsolable chagrin» vient tout juste de sortir des presses, l'écrivaine penche déjà sur son prochain ouvrage. Elle abordera le sujet de l'attente de l'autre, qui, selon la principale intéressée, pourrait être le thème des Correspondances d'Eastman l'an prochain.
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Sujet: Nicole fontaine Dim 31 Mai - 3:34
La pédophilie, ce tabou suprême, est au centre de ce premier roman, étonnant et profond, de Nicole Fontaine
La pédophilie. Sujet difficile. Tabou suprême. Auquel Nicole Fontaine s'attaque sans complaisance, d'une façon totalement inattendue, dans Olivier ou l'inconsolable chagrin.
«Être capable de tout comprendre est bien plus rare que de tout pardonner.» C'est sur cette citation de Marguerite Yourcenar que s'ouvre le roman. Où le héros lui-même ne se comprend pas. Et se persuade que les autres n'arriveront jamais à lui pardonner.
Olivier, 26 ans, mène une double vie. Depuis près de cinq ans. En ménage au Québec, avec la passionnée Clara, qu'il aime absolument.
Et pourtant, il est hanté par un adolescent, un jeune du Sri Lanka. Qu'il va revoir constamment là-bas. Au vu et au su des parents du garçon.
Dans sa tête, Olivier cherche comment se dédouaner, se déculpabiliser. Ainsi, il se dit: «Non, avec Arun, je n'ai pas l'impression de tromper Clara. Au Sri Lanka, je fais comme les autres hommes qui baisent entre amis, entre frères, en attendant de se marier. Là-bas, le sexe est un besoin naturel que l'on comble comme on l'entend. Rien n'est tabou.»
Rien n'est tabou, vraiment? Pas même le sexe entre un adulte et un enfant? Olivier a beau refuser de voir la réalité en face, les remords le tourmentent.
Pédophile, lui? «Suis-je vraiment de la race de ces êtres abjects que tout le monde honnit? Suis-je vraiment un monstre qui, un de ces jours, se fera prendre en flagrant délit et plongera les siens dans la honte?»
Aucune issue possible à ses yeux. Il doit en finir avec la vie, mourir avec son inavouable secret. C'est là-dessus que débute le roman. Au moment où, seul face à lui-même, Olivier prend la décision de se tuer.
Une admirable construction
Et puis voilà, on tourne la page, et une autre voix s'élève. Un autre personnage prend en charge le récit. Et nous fait voir les choses autrement.
Ils seront plusieurs, dans les faits, à raconter leur version des événements. Leurs récits s'entrecroiseront, se recouperont. Peu à peu, par bribes, nous découvrirons le fin fond de l'histoire.
C'est ce qui fait la force du livre: son admirable construction. Et la profondeur de ses personnages. Dont on découvre, à chaque fois, un peu plus, l'univers intérieur.
Au centre, il y a Olivier. Son drame à lui, sa tentative de suicide. Son coma, son retour à la vie. On suit l'évolution de sa situation, à la fois par ses yeux et par ceux de ses proches.
Juste cette trame-là, en soi, est pleine de rebondissements.
Puis, de biais, il y a les histoires de chacun qui interviennent. Qui sont riches, aussi. Qui ont toutes leur part dramatique. Et qui trouvent leur propre dénouement.
Très habile, l'auteure d'Olivier ou l'inconsolable chagrin. Jusque qu'à la toute fin, des rebondissements surviennent. Tragiques.
De plus en plus tragiques. Elle nous tient en haleine, et elle nous touche, Nicole Fontaine.
Oh, il y a bien quelques clichés, quelques banalités dont on se serait passé. Il y a cette lourdeur, parfois, dans la plume. Un brin empruntée, au détour. Un peu trop appuyée, par bouts.
Mais, mais. Ce qui frappe, ce qui séduit, ce qui bouleverse, c'est la grande tendresse qui traverse le roman. C'est l'humanité qu'on sent derrière. C'est le refus de cataloguer, le désir de creuser et de creuser encore, de nuancer.
C'est l'impossibilité de se comprendre dans laquelle se trouve le héros. Qui ne cesse de se demander pourquoi: «Pourquoi ai-je été attiré par des enfants prépubères en même temps qu'assoiffé de la tendresse d'une femme comme Clara?»
Et encore: «Pourquoi, malgré ma détermination, ai-je raté mon suicide? À quoi servira le père de mon enfant alors que d'entrée de jeu, il est condamné à vivre à la remorque des autres?»
Étonnant roman, vraiment. Le premier que publie Nicole Fontaine, à plus de 75 ans.
Après un recueil de nouvelles, paru il y a deux ans: Moi, j'avais pas l'habitude de naître. Où l'enfance était à l'avant-plan.
L'auteure, originaire de Hull mais établie à Eastman, où elle a cofondé l'événement littéraire annuel des Correspondances, confiait alors en entrevue: «J'ai perdu une petite fille de 22 mois dans un accident tragique. Depuis, les enfants sont une obsession pour moi.»
Une obsession qui continue de faire des petits... L'un des plus beaux personnages, sans doute le plus fort, le plus touchant, dans Olivier ou l'inconsolable chagrin, est justement celui d'une femme qui a perdu son enfant de 2 ans. Et qui, dévastée, inconsolée, s'est accrochée à la vie.
***
Olivier ou l'inconsolable chagrin
Nicole Fontaine
Hurtubise
Montréal, 2009,164 pages
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Sujet: 1982 Cohn Bendit parle de ses expériences Mer 10 Juin - 7:02
c'était en 82 le chef des "verts" parlait de ses expériences... et quand un politique le traite de "pédophile" c'est l'indignation !
d'autres ont moins de chance ...ils sont en taule !
Dernière édition par Admin le Mer 10 Juin - 11:48, édité 1 fois
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Sujet: Les propos du même en 75 Mer 10 Juin - 7:18
Il écrit à ce propos : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : “Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?” Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. » Et ailleurs : « J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi. » (Le Grand Bazar, Éditions Belfond, 1975).
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Sujet: ballet roses Dim 14 Juin - 4:44
RENCONTRE. Dans la France des années 50, le Havrais a mené l'enquête. Benoît Duteurtre sera aujourd'hui samedi de passage à l'Armitière. Ballets roses, son nouveau livre paru dans la collection « Ceci n'est pas un fait divers », plonge ses lecteurs dans la France des années 50. Une période qui fascine l'auteur (qui n'est autre que l'arrière petit-fils du président René Coty). En 1958, quand éclate l'affaire des Ballets roses, son aïeul n'est plus aux affaires mais « entre la société nouvelle et le monde d'avant, rien ne paraît encore joué ». L'expression « ballets roses » (inventée par Georges Gherra, journaliste à France-Soir) désigne une affaire de mœurs impliquant « un groupe de messieurs très divers, qui ne se connaissaient pas tous entre eux, mais qui s'échangeaient les faveurs de jeunes filles entre quatorze et vingt ans, fournies par un pseudo-policier véreux ».
L'auteur ose quelques comparaisons Principal accusé, André Le Troquer (1883-1963), avocat socialiste et président de l'Assemblée nationale, joua un rôle important lors des événements de mai-juin 1958 qui marquèrent le retour du Général De Gaulle au pouvoir - auquel il tente en vain de s'opposer. Fut-il la victime d'un complot monté pour le punir de son opposition ? Rien de moins sûr. C'est pourtant une piste que ne néglige point Duteurtre dans ce livre qui se lit comme une passionnante enquête où s'opposent d'un côté le monde honorable, et de l'autre celui de la sexualité cachée et des commerces de l'ombre. Au-delà de l'évocation un peu nostalgique de cette France à jamais disparue, l'auteur ose aussi quelques comparaisons avec celle d'aujourd'hui. « Au temps des ballets roses, le détournement de mineurs constituait une faute grave. Aujourd'hui, la pédophilie représente une obsession devenue presque irrationnelle et désignant le pire des crimes possibles ». Rencontre aujourd'hui samedi à 15 h 30.
L'Armitière, 88 rue Jeanne-d'Arc, Rouen.
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Sujet: La remarque de Lagerfeld Jeu 18 Juin - 5:11
“Par souci de discrétion, les noms et prénoms des principaux protagonistes vivants ont été modifiés”.Ca commence bien. Mais ne vous faites pas d’illusion, comme l’histoire se passait il y a un demi-siècle, ils sont presque tous morts. On l’a appelé “l’affaire des Ballets roses” et elle a défrayé la chronique, sans jeu de mots, durant l’agonie de la IV ème République. D’ailleurs, tant qu’à faire, le livre s’intitule Ballets roses( 242 pages, 17 euros, Grasset). Il est bien mieux que ce qu’il paraît, le récit d’un fait divers croustillant qui mouilla quelques huiles de la politique. Car non seulement Benoît Duteurtre sait y faire, mais il ne cède pas à la facilité. Il a su trouver une forme surprenante et captivante en s’inscrivant de plain pied dans le motif. En le lisant, on suit un écrivain qui se découvre tant le goût de l’enquête que celui de l’archive. Surtout, il a eu la bonne idée de dresser des portraits parallèles de deux congénères, l’antihéros de cette affaire, André Le Troquer, avocat, député, ministre, président de l’Assemblée nationale, et René Coty, président de la République à l’époque des faits et arrière-grand-père de l’auteur. Le premier et le deuxième personnage de l’Etat. Tous deux d’anciens pauvres rescapés de la première guerre mondiale. Mais l’un était aussi vertueux que l’autre ne l’était pas. Même s’il n’était pas né à l’époque, Benoît Duteurtre est étonnamment imprégné de cette France d’avant qui, selon lui, ne s’est pas achevée en 1940 ni même en 1944 mais une première fois en 1958 avec le retour triomphal de De Gaulle au pouvoir et une seconde fois en 1968 avec le début de sa chute. Cette France d’avant le fascine au point d’en éprouver une douce nostalgie.
André Le Troquer avait beaucoup d’atouts : intelligent, convaincant, brillant, charismatique… Et un handicap :”une véritable frénésie sexuelle peinant à se satisfaire dans le cadre familial et des discrets écarts autorisés par celui-ci”. Traduisez : il ne pensait qu’à baiser. Il devait impérativement faire l’amour lestrois1944.1249080926.jpgtous les jours. Ce qui occupe autant l’esprit que l’agenda. On en a connu d’autres depuis sur la scène politique. Sauf que lui, qui avait défendu à la barre Léon Blum sous l’Occupation, se méfiait du général de Gaulle qui le lui rendait bien. Pourtant, Le Troquer avait été un grand résistant décoré, membre du Gouvernement provisoire d’Alger ; mais ce socialiste n’acceptait pas le coup d’Etat par lequel le Général avait répondu à l’appel des Français. Alors le pouvoir lui a mis une affaire dans les pattes, une provocation, un piège dans lequel il est tombé d’autant plus facilement qu’il n’a pas eu à forcer sa nature non plus que ses habitudes.
“Ballets roses” : l’expression a été inventée par Georges Gherra, un reporter de France-Soirqui couvrait l’affaire. Un soir de 1959, dans le cadre du Butard à Vaucresson, le pavillon de chasse de Louis XV dont le président de la Chambre a la jouissance, son parc-aux-serfs républicain en somme, André Le Troquer prit activement part à ce que la presse appelait, selon sa tendance politique, une partie fine, des ballets licencieux ou des séances de strip-tease. En clair, une partouze. Sauf que des nymphettes âgées de 13 à 20 ans étaient au coeur des ébats parlementaires. Des rencontres comme celles-ci, la police en localisera d’autres, avec détournements de mineures à la clé, et les mêmes notables, mais dans des appartements parisiens. Inutile de préciser que les mots “viol” ni” pédophilie” ne furent employés, l’affaire dite des “ballets roses” évoquant plutôt une soirée chorégraphique à laquelle les libations donnèrent un caractère de dépravation. Il y aura 23 inculpés à ce procès d’échangisme. L’instigateur écopera de 5 ans ferme, deux ans ferme pour des personnages secondaires impliqués dans le détournement des mineures et la corruption, un an avec sursis pour André Le Troquer, et des amendes assez légères.
Benoît Duteurtre dépasse le fait divers pour analyser son enjeu en le projetant dans la France d’aujourd’hui. Il le superpose à l’autre rumeur, celle qui faillit tuer Dominique Baudis à Toulouse. Pourquoi pas ? Sauf que dans le cas de Le Troquer, même s’il s’estimait victime d’un complot gaulliste, il ne pouvait nier les faits, et pour cause ; alors que pour Baudis, comme pour l’affaire d’Outreau également rappelée, on sait que ce fut mensonges, montage et calomnie du début à la fin. Dans un cas comme dans l’autre, ce qui lui fait horreur, c’est cette excitation collective par laquelle la populace a envie de croire au sordide au fur et à mesure du déballage public. Mais il n’en demeure pas moins convaincu que jugé aujourd’hui, un André Le Troquer se retrouverait durant de longues années derrière les barreaux. Ballets roses ne se lit pas moins comme un récit mâtiné de noir et blanc façon Les Tontons flingueurs dans lequel Patrick Modiano reconnaîtrait un univers, des silhouettes, une atmosphère, une époque qui ne lui sont pas étrangers. Rien que les noms déjà, les cabines d’essayage du magasin “La Grande maison”, une chanteuse de l’Opéra comique dite “Madame Offenbach”, l’officier Pinabel, le policier véreux Merlu, Mimi la cannoise, et l’intrigante la comtesse de Pinajeff, ça ne s’invente pas.
(”André Le Troquer, toujours reconnaissable à son noeud papillon, le 26 août 1944 sur les Champs-Elysées (2ème à partir de la gauche), “un pas en arrière du Général”comme le demandait la consigne, et avec sa maîtresse Elisabeth Pinajeff sur une page de Cannes dans les années 50″, photos D.R.)
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Quelques déclarations oubliées Sam 1 Aoû - 7:27
Quelques déclarations oubliées
*) Jack Lang, que tout le monde connait, qui a le tapis rouge dans tout les médias : « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d'en aborder les rivages ».
*) Daniel Cohn-Bendit, gauchiste pré soixante-huitard, étant toujours là, présent dans nos télés, parlant ouvertement : « Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m'avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?" Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même ». Et ailleurs : « J'avais besoin d'être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu'ils dépendent de moi ». (cf livre : Le grand bazar. Voir d'autres extraits de ce livre, le contexte tout aussi pédophile dans lequel les phrases choisies ont été citées ci-dessus.)
*) En 1977, une pétition fut adressée au Parlement, appelant à l'abrogation de plusieurs articles de la loi sur la majorité sexuelle et la dépénalisation de toutes relations consenties entre adultes et mineurs de moins de quinze ans (la majorité sexuelle en France). Beaucoup de personnalité signent cette pétition : Alain Robbe-Grillet, André Glucksmann, Françoise Dolto, Guy Hocquenghem, Jacques Derrida, Jean Danet, Jean-Paul Sartre, Louis Althusser, Michel Foucault, Philippe Sollers, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, et « des gens appartenant à divers courants politiques ».
*) Une lettre ouverte fut publiée dans Le Monde, la veille du procès de trois Français (Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien, et Jean Burckardt), tous accusés d'avoir eu des relations sexuelles avec des filles et des garçons de 13 et 14 ans. Deux d'entre eux ont été en détention temporaire depuis 1973 et la lettre fait allusion à ce fait comme scandaleux. La lettre fut signée par 69 personnes, dont Jack Lang (qui fut plus tard ministre de la Culture et ministre de l'Éducation en France), Bernard Kouchner (qui a été ministre de la Santé en France et cofondateur de Médecins sans frontières), Michel Bon (précédemment P-DG et président du conseil d'administration de Carrefour et France Télécom et actuel Président de l'Institut Pasteur), et des intellectuels publics comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, Roland Barthes, André Glucksmann et Guy Hocquenghem, ainsi que 9 spécialistes – 5 psychiatres, 1 médecin, 1 psychologue, 1 psychanalyste et 1 spécialiste des sciences humaines. Le document déclare qu'il y a une disproportion entre la qualification de leurs actes en tant que crime et la nature des actes reprochés, et également une contradiction puisqu'en France les adolescents sont pleinement responsables de leurs actes à partir de l'âge de 13 ans. Dans le monde, la liste des sigantaires est de 69 personnes.
*) Michel Polac, journaliste de télévision, de radio et de presse, cinéaste et écrivain français. Il a notemment été chroniqueur dans l'emission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché. Il écrit, dans son livre autobiographique Journal , p.147 : «Oui, j'ai vécu cela à 14 ans avec I. J'ai défailli comme on disait au XVIIIe siècle, rien qu'en frôlant son ventre nu avec mon ventre. (...) De même avec un autre I. à 28 ans, il avait 18 ans environ, mais ce fut moins foudroyant car je l'avais pris pour un tapin : et enfin à 40 ans, avec ce curieux gamin un peu bizarre, sauvage, farouche, un rien demeuré, fils de paysan, orphelin peut-être, qui devait avoir 10, 11 ans, peut-être moins, et qui m'a si étrangement provoqué jusqu'à se coucher nu dans ma chambre d'hôtel en me racontant une obscure histoire de relation sexuelle avec un homme de son entourage et je me suis rapproché de lui, et il était nu sur le côté, et j'ai seulement baissé mon pantalon et ai collé mon ventre contre son cul, et j'ai déchargé aussitôt, en une seconde, dans un éblouissement terrible, et il a eu un petit rire surpris comme s'il s'attendait à ce que je le pénètre, il paraissait si expérimenté, si précocement instruit, tout en ignorant ce que cela signifiait, tout en étant capable de préciser ce qu'il savait ou voulait. »
*) Romain Goupil, Cinéaste, socialiste, ancien membre de la Ligue communiste révolutionnaire. "Rien n'a changé, les attaques sont toujours les mêmes, lancées par le même genre de mecs qu'il y a trente ans. Moi, ça me donne envie de dire aux réactionnaires qui nous tombent dessus en ce moment: oui je suis pédophile, oui je suis gay". Dit ironiquement, mais avec un fond de regret de la pénalisation contre la pédophilie. Rapproché gay et pédophilie, ceci est très clair dans l'intention et les arguments, car les défenseurs de la pédophilie usent et abusent de la liberté, la même méthode étant utilisé pour l'argumentaire de l'homosexualité.
*) Et puis, cet article dans libération : Attention, à lire à jeûn.. Je rappel que ce journal public, fondé sous l'égide de Jean-Paul Sartre (encore lui), était à l'origine positionné à l'extrème-gauche, et se revendique maintenant comme libéral-libertaire. En moyenne, le journal est diffusé 140 000 exemplaires papier par jour, et il y a ~ 150 000 visiteurs en ligne. (passé lourd d'ailleurs pour ce journal : http://fr.altermedia.info/general/libe-face-a-son-passe-pedophile_8212.html ).L'article est de Jacque Dugué, multirécidiviste pédophile (hé oui, parce qu'en France, si tu fabriques des billets de banque dans ta cave ou si tu braques une banque, tu prendas plus que si tu viols ou tues un enfant... Faut croire dans le pays des droits de l'Homme, l'argent est le plus sacré..). Je vous laisse découvrir ce texte, à vous de jugez si c'est normal ou non de donner paroles à ceci.. : http://www.bafweb.com/Lib19790126.html
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: L'affaire Dugué Dim 2 Aoû - 6:38
CHAMBERY - L´avocat général, Michel Girard, avait requis une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Le procès a eu lieu à huis clos. Le père des victimes, Jean-Michel, qui, lorsqu´il était enfant, avait déjà été victime de Jacques Dugué, et la mère avaient refusé de se porter partie civile. Jacques Dugué était accusé d´avoir pratiqué des attouchements, ce qu´il a reconnu, et d´avoir violé à plusieurs reprises les deux enfants mineurs de moins de 15 ans, ce qu´il nie, lorsqu´il s´était installé à Chambéry, à côté du domicile de son ancienne victime.
Là, il jouait le rôle de grand-père, se faisait appeler "papy Jacques" et s´occupait des enfants en l´absence des parents et les emmenait faire du ski. Il avait été arrêté dans le cadre d´une enquête sur un CD-rom saisi aux Pays-Bas avec des milliers de photos pédophiles. La police avait découvert à son domicile une quarantaine de cassettes vidéo pédophiles. Jacques Dugué avait déjà été condamné trois fois pour des atteintes aux moeurs concernant des mineurs en 1981, 1983. Et la dernière fois, en 1990, il avait été condamné à 8 ans de prison.
Trente ans plus tôt, "Libération", prenait la défense du criminel en ces termes
L'affaire de mœurs de St Ouen Jacques Dugué s'explique
Il y a quinze jours, France-Soir paraissait avec en première page un grand titre sur « une écœurante affaire de mœurs » où un soit-disant éducateur aurait livré à la prostitution internationale des régiments de gamins. L'information reprise par la presse et la TV, concernant cette affaire Dugué » venait d'une seule source : Minute. Pas un journal, pas un journaliste, excepté Libération ne se donnait la peine de vérifier les inculpations contre Dugué : en fait, ni prostitution ni proxénétisme, mais un simple attentat à la pudeur sur mineurs sans violences. Aucun journal n'a d'ailleurs publié de rectificatif. Dugué, qui nous a fait parvenir la lettre qui suit, gagnerait tous les procès en diffamation s'il les intentait. Mais Dugué a décidé de se défendre seul, refusant le concours de tout avocat. Comme l'a écrit Le Monde avec une lourde ironie, Dugué écrit en effet des « thèses sur la pédophilie », comme en témoigne cette lettre. Son univers, celui des couples échangistes, qui se passent des photos d'enfants, sa franchise quant à la sodomie sont d'un langage différent de la pédérastie plus intellectuelle ou artistique. Mais cet homme, voué pendant trois jours à la vindicte publique comme le monstre absolu par les plus puissants médias sur la base d'informations parfaitement erronées, a bien gagné le droit à l'expression depuis sa prison.
Nous reproduisons à titre INFORMATIF les explications de Dugué
A Monsieur le juge d'instruction
Si vous permettez, je désire m'expliquer, sur ce que sont mes idées et sur ce qui a été ma conception de voir la vie.
Si aux yeux des lois actuelles, cette cause ne paraît pas justifiable, à mes yeux, et aux yeux de beaucoup de gens, dont des parents, et je sais de quoi je parle, elle est défendable.
Il n'est pas logique, il n'est pas humain, d'éloigner les jeunes de la sexualité, puisqu'ils en ont une. Sous couvert de les protéger, les lois actuelles, vont contre leur désirs, et là aussi, je sais de quoi je parle.
Les lois actuelles sur les relations affectives et sexuelles, entre mineurs et adultes, oppriment aussi bien les jeunes, que les adultes.
Elles les enferment dans l'ignorance des réalités de la vie et les éloignent des adultes, qui eux-mêmes en souffrent.
Il faut voir les choses comme elles existent et non pas, comme certains hommes, en fonction de leurs principes étroits et hypocrites, voudraient qu'elles soient.
Tous les garçons que j'ai connus m’ont aimé. Ils ont toujours aimé et voulu, tout ce que nous avons fait ensemble. Ils ont participé, non seulement librement, mais avec plaisir et amour. On veut toujours nous faire croire, qu'ils ont été influencés et entraînés et qu'ils ne sont pas responsables de leurs actes ! Croyez ce que vous voulez, mais dans une grande mesure, ils l'ont été, car il n'ont toujours fait que ce qu'ils ont désiré et consciemment. Mais, ce n'est quand même pas normal de les culpabiliser.
Les jeunes nous le savons, découvrent très tôt, l'attrait et les plaisirs sexuels, beaucoup dès la très jeune enfance. Je vous l'ai déjà dit, tous se masturbaient déjà, avant de me connaître. Tous ou presque connaissaient l'orgasme comme les adultes, et les plus grands, à partir de 13 ans, éjaculaient. Ce sont des faits réels, que j’ai vécu, je sais donc de quoi je parle.
Ce sont déjà de jeunes hommes.
Pourquoi, toujours considérer les enfants comme des demi-hommes, dépendants et irresponsables. Ils aiment ça, ils font comme tout le monde. Leur corps leur appartient. Ça leur fait aucun mal. Ça ne leur fait que du bien et ça ne porte préjudice à personne.
On peut faire l'hypocrite, mais on ne changera pas la nature humaine.
Pourquoi n'auraient-ils pas le droit aux plaisirs sexuels, puisque la nature leur en a donné la possibilité ?
Plutôt que d'entretenir les mystères du sexe on ferait mieux de laisser vivre la réalité sexuelle en respectant les libertés de tous les êtres.
( suite sur le post suivant)
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Affaire Dugué ( suite) Dim 2 Aoû - 6:43
Ce texte INFORMATIF ne veut en aucun cas être pris comme une incitation à la débauche !
On dit aussi, que ces habitudes prises entre garçons peuvent amener des tendances homosexuelles!
Au départ, le penser, et l'interdire, ce n'est pas laisser à l'enfant le choix de sa sexualité, celle qu'il préférera, après avoir fait ses propres expériences, aussi bien avec des garçons qu'avec des filles. C'est lui imposer une forme unique de sexualité. La société a-t-elle donc peur, qu'il se fixe systématiquement et toujours vers l’homosexualité ?
C’est dangereux de le penser, car ce serait reconnaître que cette forme de sexualité est la meilleure. Puisque ce serait elle qui attirerait et plairait le mieux !
En fait ce qui est dommage et qui fausse complètement le problème c’est que les garçons ont beaucoup plus la possibilité d'exprimer leur sexualité débordante entre eux qu'ils ne l'ont avec des filles. Parce que les filles sont encore plus culpabilisées que les garçons. Non, seulement elles ne sont pas informées, averties, affranchies, comme il le faudrait, mais en plus des parents stupides leur font peur, en leur présentant les choses du sexe comme dangereuses !
On en arrive au stade ou des filles ont peur des garçons. Elles en deviennent maladroites et s'enferment elles-mêmes dans un ghetto sexuel, ou un ghetto assexué. Comment voulez-vous, qu'il y ait échanges et expériences entre eux !
Ce n'est pas la faute des garçons, ce n'est pas la faute des filles non plus, mais bien la faute des tabous et des interdits sexuels de notre société, encouragés par des lois qui ne devraient pas exister.
Il est bien connu, que dans les sociétés primitives, où le sexe n'est pas tabou, mais un plaisir reconnu et sain, la chasteté chez les jeunes (filles et garçons) n'est pas de règle. Il s'exprime au grand jour, il est naturel. La fidélité commencerait plutôt avec le mariage.
Dans notre société, dite civilisée, toutes les réalités naturelles et humaines sont inversées.
On veut que les jeunes arrivent chastes au mariage ! C'est après que l'infidélité commence.
C'est cela qui n'est pas normal.
C'est ignorer que l'impulsion sexuelle chez les jeunes commence très tôt, et qu'elle est déjà intense dès l'âge de 12 / 13 ans.
La réalité est là, on ne lutte par pas contre la nature, les garçons ont des expériences entre eux, parce qu'ils n'ont pas d'autres possibilités.
Qu'ils en aient eu également avec moi, ne modifie pas les données. Ils ne seront pas forcément homosexuels pour cela.
D'après mon expérience et ce que je sais. Pour neuf garçons sur dix, ce sont les filles qui les intéressent mais encore faudrait-il qu'ils puissent les connaître et les découvrir ! Entre eux, ce sont des filles qu'ils parlent, et auxquelles ils pensent.
Que plus tard, ils aient des goûts hétérosexuels et aussi homosexuels, ne peut qu'être bon pour eux, si cela correspond à leur réalité physiologique.
Nous le savons tous, personne n'est totalement féminin, personne n'est totalement masculin. Tout le monde est un petit peu des deux, à des degrés différents. Ce n'est pas moi qui l'invente, mais des savants qui l'affirment.
Le nier, c'est renier une partie de soi, c'est dénier la nature humaine.
Combien de gens, sur leurs vieux jours, se disent « j'ai raté ma vie » ou « la vie ne vaut pas la peine d'être vécue ! » Bien souvent, c'est parce que toute leur vie, ils ont renoncé et ils se sont reniés. Les gens qui ne se renient pas, les gens qui sont eux-mêmes et accomplissent leur destinée, sont tous des gens heureux, qui aiment la vie, et qui ne sont pas pressés de quitter la terre.
C'est là, une des graves erreurs, de notre société qui enferme les individus dans une sexualité unique, classe les gens dans une catégorie et les cloisonne dans un ghetto sexuel.
C'est la société, avec ses principes stupides, ses interdits, ses lois, qui fabrique des malheureux ou des marginaux.
On se passerait bien d'être des marginaux. Personne ne le désire. Qu'on laisse les gens vivre en paix.
Personnellement, je suis hétérosexuel et homosexuel. J'ai fait l'amour avec des garçons, mais aussi avec des femmes.
Je me suis marié, ma femme a été satisfaite de moi. Je peux même dire qu'elle a été très heureuse avec moi. J'ai eu deux beaux enfants. Et que si l'on ne m'avait pas envoyé en prison, une première fois, je serai encore marié et auprès de mes enfants, et j'aurais sûrement eu d'autres enfants.
Les lois actuelles ne sont que les lois du malheur.
J'ai connu des couples avec des enfants, qui sont comme moi, et qui vivent très heureux et amis, parce que justement chez eux, le sexe n'est pas tabou, mais au contraire une belle et saine chose.
Je citerai pour exemple ce couple, dont la femme et le mari sont homosexuels, mais aussi hétérosexuels et qui sont un exemple d'entente et d'amour.
Je sais de quoi je parle, j'ai vécu une semaine chez eux, et passé des vacances avec eux.
La femme avait déjà deux garçons, quand l'homme a rejoint le foyer. Ils ont eu encore un enfant ensemble, et ils n'ont pas décidé de s'arrêter là. Quand je les ai connus, le mari, bien entendu faisait l'amour avec sa femme, mais aussi avec les garçons et surtout avec celui de 11 ans, et pas en catimini, dans le lit conjugal. Car dans l'intimité du foyer, tout se faisait librement au grand jour.
Que les rapports de l'homme avec le garçon, comprenaient également la sodomisation.
Que le garçon adorait son beau père, comme peu d'enfants aiment leur père, je dirais même comme aucun enfant aime son père.
Que le gamin, demandait de lui-même la sodomisation et y prenait un réel plaisir, qui était physique, mais aussi affectif.
Un enfant qui aime un adulte, sait très bien qu'il ne peut pas encore donner, aussi, il comprend et il accepte très bien de recevoir. C'est un acte d'amour. C'est une de ses façons d'aimer et de le prouver. Ce fut le comportement avec moi des quelques garçons que j'ai sodomisés.
Et puis disons les choses comme elles se passent. Il aime ressentir dans son corps, le membre viril de celui qu'il aime, d'être uni à lui, par la chair. Cela donne de grandes satisfactions.
Il a aussi la satisfaction d'être agréable à celui qui le sodomise qui jouit en lui. Cela lui procure aussi une grande joie, car aimer c'est aussi bien donner que recevoir.
Cela peut-être dur à admettre pour des profanes, mais c'est la réalité.
Même un enfant est capable d'aimer sexuellement. Le père et la mère, avaient aussi des échanges de caresses sexuelles, mais surtout affectives, avec les autres enfants qui communiquaient aux mêmes plaisirs.
Que dans cette famille très unie, il n'y régnait que la joie et le bonheur, dans cette merveilleuse complicité intime, qui rend les gens heureux. Que les enfants étaient d'une gentillesse d'une politesse, d'une serviabilité, d'une disponibilité qui les faisaient remarquer de tous les voisins. De plus ces enfants étaient déjà responsables de leur vie et de leurs actes.
Je l'affirme, ces enfants étaient autrement équilibrés (parce qu’heureux) que les voyous, que nous amènent beaucoup de couples hétérosexuels intolérants.
Et des couples comme celui-là, il y en a beaucoup. Ils sont généralement échangistes.
Ils sont heureux. Ils ne demandent rien à personne. Qu'on les laisse tranquille. Qu'on abroge les lois qui les oppriment, et les enferment dans un ghetto culpabilisant. Ils ont le droit de vivre.
Tout cela n'est pas pour parler de l'inceste. Je n'ai pas d'opinions et personnellement je ne suis pas intéressé. Mais je pense quand même que l'éducation sexuelle des enfants devrait être faite par les parents, et non pas par la société.
Mais il y a encore tellement d'interdits à lever.
Vous me demandez alors, que vont devenir ces enfant sodomisés (dans l'amour). Ceux de ces familles, ceux que j'ai connus, tous les enfants qui ont eu des relations homosexuelles et pourquoi pas aussi hétérosexuelles ?
Et s'ils ont des penchants homosexuels, que vont-il devenir ? Qui va procréer, faire des enfants ?
Voilà la fameuse question, qui effraie certains parents, les catholiques, et les responsables de la natalité. Ils feraient mieux d'avoir peur de leur politique actuelle, basée sur le couple exclusif pour la vie, dont les jeunes ne veulent plus et sur la famille HLM, qui ne sont que des échecs.