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 La propagande des dominants : un monde de roman de gare enduit d'eau bénite

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La propagande des dominants : un monde de roman de gare enduit d'eau bénite Empty
MessageSujet: La propagande des dominants : un monde de roman de gare enduit d'eau bénite   La propagande des dominants : un monde de roman de gare enduit d'eau bénite Icon_minitimeLun 26 Juil - 6:29

Le Tour de France des compagnons
Récit

Le millésime 2010 a été marqué par un duel inexistant entre le lauréat Contador et son dauphin Schleck.


Un champion provisoirement défaillant samedi à Pauillac dans le contre-la-montre remporté par Fabian Cancellara (Saxo Bank), mais qui creusera l’écart de 31 secondes sur son rival Andy Schleck (Saxo Bank). Au bout du compte, une troisième victoire pour 39 secondes en faveur d’Alberto Contador sur le Luxembourgeois, nouveau deuxième du Tour. Denis Menchov (Rabobank) se hisse à la troisième place. Samuel Sanchez, qui occupait avant le contre-la-montre cette position, s’incline largement (1’51’’) face au Russe qui ne rit jamais. Mais 39 secondes, c’est aussi ce qu’avait perdu Schleck dans l’étape pyrénéenne du port de Balès : «Ce qui fait qu’on aurait été tous les deux en jaune», a dit ce chat efflanqué qui a fini samedi épuisé sur la ligne.

Contador, victime de la pression et du vent qui s’était levé en milieu d’après-midi sur les rives de Gironde, était loin de son niveau de l’an passé dans le contre-la-montre d’Annecy, qu’il avait remporté. Pour mémoire, un peu plus de 4 minutes séparaient les deux hommes sur le podium. L’Espagnol a reconnu avoir «plus souffert samedi que tout au long du Tour». Aujourd’hui, Contador et Schleck sont partis pour administrer le Tour. «Notre duel est loin d’être terminé», a même confié le vainqueur qui a beaucoup évoqué «la souffrance» devant la presse.

Amour. Le Tour 2010 semble avoir laissé derrière lui un passé turbulent et donné l’impression de laisser tomber l’héritage des pratiques douteuses qui en faisait le charme sulfureux. Le Tour s’est joué sur un prologue raté de Schleck, sur une grosse gamelle dans l’étape de Spa, sur une accélération de Contador à Mende, sur le saut de chaîne de Schleck à port de Balès. Et puis, c’est tout. Le Tourmalet restera une jolie affiche comme on en trouvait avant dans les salles d’attente des gares de province. Deux hommes qui grimpent dans un paysage grandiose. Et qui passent la ligne ensemble dans un grand élan d’amitié sportive. Un Tour sûrement plus propre, modéré, harmonieux, conforme en tout, sans imagination, favorable aux Français. Un Tour inspiré par l’amour du prochain. Un Tour qui sent la rose, mais pas la brise de mer. Un Tour élevé en serre.

Naïfs. Du coup, le Tour pousse sa carriole de marchande des quatre saisons : voyez mes roses sans épines ! Sans remonter très loin dans les archives, la Grande Boucle, c’était des coureurs effrontés qui s’infligeaient mutuellement des attaques, verbales aussi. Un Tour d’enfants de chœur veut dire Marc Madiot, le manager de la Française des jeux : «Ce n’est pas ça, le vélo.» C’est quoi alors ? Laurent Fignon, dans l’Equipe, est colère : «Ce qu’on a vu entre les deux favoris est inconcevable. Le cyclisme, ce n’est pas un truc de copains. La compétition doit être sans pitié. Quand on est rivaux, on ne peut pas s’aimer. On ne doit pas s’aimer.»

Le Tour devient en l’espèce un document d’histoire morale. De sorte que son portrait est retouché à la gouache par des peintres naïfs. Fignon signifie que Contador et Schlek seraient les moins inspirés pour la fabrication de la mécanique littéraire du Tour. Un duel au fond sans couleur, une collection de petits faits, un sobre usage de la puissance que l’on modère au regard de la cinquième victoire de Mark Cavendish (Colombia), hier, sur les Champs.

On pourrait faire tenir toute cette explication en la fondant sur le recul du dopage. Le Tour en serait enchanté. Mais, on le sait, c’est une acrobatie sans filet. On peut juste dire que la 97e édition a été marquée par l’absence de miracle. Un cyclisme «vrai» donc ? On hésite à prendre au sérieux «le vrai» tant «le vrai» est chiant. Le cyclisme d’eau bénite tue donc la religion du vélo. C’est le paradoxe du sport cycliste. Il aura manqué la brutalité. On a vu deux coureurs forts polis au demeurant, presque occupés dans la liquidation d’une époque, cherchant une sorte d’accord, animés par le même caractère conventionnel. Un Tour sans matière grasse, parfait pour quelques suiveurs avides de fraternité et de justice sportive. La longue tradition immorale du vélo, hier, en a pris un coup.
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