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 Le pillage des océans continue

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MessageSujet: Le pillage des océans continue   Le pillage des océans continue Icon_minitimeDim 25 Déc - 17:17

'est à l'issue de laborieuses négociations que les ministres européens de la Pêche et la Commission européenne sont parvenus le week-end dernier à de nouveaux quotas pour l'année 2012. Tandis que la Cour des Comptes démontre l'inefficacité de la politique de pêche européenne, Paris se félicite de quotas favorables, les ONG s'indignent, et pendant ce tems-là, les océans se vident...

La Commission européenne s'était pourtant distinguée fin novembre en jetant les bases d'une interdiction du shark finning dans les eaux territoriales (pêche au requin visant à la seule consommation de l'aileron ou des nageoires).

Sa bonne volonté perçait également dans sa proposition de réforme de la Politique Commune des Pêches (PCP) émise le 13 juillet 2011. Elle y affirmait que la bonne gouvernance de la pêche passe notamment par " l'établissement de mesures conformément aux meilleurs avis scientifiques disponibles".

Il semblait que le déni sur l'état actuel des stocks en ressources marines n'était plus de mise puisque la Commission reconnaissait enfin que les principaux responsables du pillage des océans sont "la surcapacité de la flotte et le non-respect des avis scientifiques lors de la fixation des quotas".

Pourtant, le nouveau texte fixant les seuils légaux de pêche pour l'année 2012 a été jugé calamiteux par le WWF et " en totale contradiction avec les objectifs proposés par la Commission ". Alors que la Cour des Compte a rendu mis décembre un avis très défavorable sur la politique de pêche européenne, la jugeant inefficace et trop coûteuse, les Etats européens, peu soucieux de ces critiques, ont cédé à l'attentisme...

Des quotas qui " tournent le dos aux recommandations des scientifiques "

Mais qu'a-t-il été décidé, au juste ?

Tout d'abord, les pêcheurs français devront dire adieu à leur quota de 9 tonnes pour le cabillaud de la zone " Ouest Ecosse ". En effet, les stocks ont été jugés trop alarmants par les scientifiques. Mais ils pourront se consoler avec le cabillaud de la Mer Celtique et du Golfe de Gascogne puisque 7 080 tonnes ont été autorisées, contre 3 811 en 2011, ce qui double quasiment les captures.

Si le seuil est resté pratiquement identique pour le cabillaud de Mer du Nord (ndlr : les scientifiques recommandent pourtant un arrêt de la pêche ciblée), il a en outre été décidé d'augmenter de 15 % les captures de soles dans la zone " Manche Est ". Autre décision phare : les pêcheurs espagnols se voient accorder des hausses de 110% de leurs quotas de lotte et de 500% du merlan bleu du nord.

Des quotas qui font sortir le WWF de ses gongs : " sur l'ensemble des stocks pour lesquels un avis scientifiques est disponible, on constate un dépassement des recommandations scientifiques pour près d'un quart des stocks avec en moyenne 30% de plus de captures que les préconisations scientifiques". Dans un communiqué particulièrement virulent publié mercredi, l'ONG qualifie ces nouveaux accord de " politique de gribouille court-termiste " qui " met en danger l'avenir de la pêche en Europe".

Du côté du ministre de l'Agriculture et de la Pêche, le son de cloche était tout à fait différent: " il s'agit d'un résultat extrêmement positif car il permet de maintenir les capacités de capture des pêches françaises. Il est l'illustration de l'effort fait par la profession en matière de sélection et de réduction des capacités "a ainsi déclaré le ministre Bruno Le Maire.

Le Comité national des pêches (CNPMEM) s'est lui aussi réjoui de cet accord, exprimant son " soulagement " et sa " satisfaction " ainsi que la " pugnacité " de M. Le Maire.

Alors même que la Cour des Compte vient prouver par les chiffres l'incapacité de la Politique de Pêche Commune à freiner la surpêche, on comprend le désespoir des ONG qui ont assisté, encore une fois, à un vrai dialogue de sourds.

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MessageSujet: Laisser un poisson sur trois aux oiseaux marins   Le pillage des océans continue Icon_minitimeJeu 29 Déc - 16:10

Laisser un poisson sur trois aux oiseaux marins
On le sait, l'Homme est un loup pour l'Homme. Mais qui sait qu'il peut aussi être un loup pour... les oiseaux marins! Ces derniers dépendent des poissons pour vivre et se reproduire, or, la concurrence des pêcheries humaines pourrait mettre leur survie en péril. C'est assez logique: plus on pêche de poissons, moins on en laisse aux autres espèces.
C'est le sujet d'une étude publiée dans l'hebdomadaire scientifique Science. Les chercheurs de l'Institut de recherche et de développement (IRD) et de l'Ifremer ont étudié la relation proie-prédateurs de plusieurs grands écosystèmes marins mondiaux: le Golfe de l'Alaska, la mer du Nord, la mer de Norvège, la Nouvelle-Zélande, le courant Benguela au large de l'Afrique du sud, la mer de Scotia et le courant de Californie. Ils collecté des données sur le poisson-fourrage (anchois, sardines, harengs, juvéniles côtiers, krill, ...) et sur certains de leurs prédateurs, les oiseaux marins. Au total, ils ont travaillé sur 14 espèces d'oiseaux, dont les manchots du Cap, les macareux ou le goélands à bec rouge. Ils ont collecté des données sur un total cumulé de 438 années d'observation et exploré le rapport entre l'abondance de poissons, d'un côté, et, de l'autre, la survie des oisillons.
«En 2004, je me suis intéressé aux interactions entre les manchots du Cap et les stocks de sardines et d'anchois au large de l'Afrique du sud. Je me suis dit qu'il fallait élargir cette étude» raconte Philippe Cury, un des auteurs de l'étude, chercheur à l'Institut de recherche et développement à Sète. Cette étude répond à une question simple à laquelle il est d'ordinaire difficile de répondre: combien de poissons doit-on laisser dans les océans pour les autres espèces, et notamment les oiseaux marins? Quelle que soit l'abondance de poissons, il existe un seuil à partir duquel les espèces d'oiseaux se reproduisent bien. «Lorsqu'il y a, dans les océans, un tiers de la biomasse de poisson-fourrage, alors les oisillons ont de bonnes chances de survie», précise Cury. «Ce seuil est stable, ce qui signifie que s'il y avait encore plus de poissons, les oiseaux ne se reproduiraient pas plus. A l'inverse, en-dessous de ce seuil, les oisillons souffrent de malnutrition. Et les couples ont du mal à se reproduire.»
Les oiseaux marins prélèvent 80 millions de tonnes de poissons par an, «à peu près autant que la pêche», explique Cury. Sur ces 80 millions de tonnes pêchés chaque année, 37% concernent le poisson-fourrage, mets favori des oiseaux marins. «La pêche peut prélever une partie de la biomasse de poissons dans la mer, mais il ne faut pas que les effets de la pêche affectent plus des deux tiers du stock global de poissons, afin que les prédateurs comme les oiseaux marins optimisent leurs chances de reproduction.»
Dans les années 60, au large de la Namibie frayait un stock de plus de 10 millions de tonnes de sardines. Les pêcheries ont épuisé le stock dès le milieu des années 70. Il reste désormais des gobis et 12 millions de tonnes de méduses. Les gobis ne sont pas des poissons gras. Or, les oiseaux ont besoin de protéines et de lipides. En conséquence, les populations d'oiseaux marins se sont effondrées. «Quelques colonies se sont déplacées, explique Philippe Cury, mais on a surtout constaté des mortalités massives de manchots du Cap dues à l'absence de nourriture.» Même destin tragique pour les macareux de Norvège qui se sont vus privés de harengs dans la mer de Norvège.
Ce type d'études, basé sur la relation prédateur-proie, permettrait de mieux appréhender la «bonne santé» d'un écosystème. Tous prédateurs confondus (autres poissons, mammifères marins, ...), il faudrait laisser au moins 40% du stock total de poissons dans les océans.
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