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 Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout...

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MessageSujet: Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout...   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 6 Jan - 17:19

VENDREDI 6 JANVIER 2012

Sarkozy: « La plus grande des inégalités ne réside pas dans les écarts de richesse »
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Il était parti à Poitiers, dans la région de Ségolène Royal. Nicolas Sarkozy poursuivait sa tournée des voeux, cette fois pour le monde de l'éducation. Ce fut sans doute le premier discours de promesses électorales.

Le candidat sortirait-il du bois ? Bien sûr que non. Il fallait encore profiter du Sarkobingo, le budget de l'Elysée pour faire campagne sans compter...

La ficelle était bien grosse. Depuis qu'il est élu, son bilan éducatif est terrifiant. La dernière loi de finances, votée pour 2012, avait déjà permis de mesurer l'hypocrisie du discours officiel.

Le « monde nouveau » de Sarkozy
Jeudi vers 12h00, le Monarque était tout souriant en arrivant sur son estrade dressée dans le Palais des Congrès du Futuroscope. Il venait de visiter le centre national de documentation pédagogique, le CNDP. A l'Education nationale, Nicolas Sarkozy pouvait décliner son nouvel argumentaire sur le monde nouveau. En 2007, le candidat faisait croire qu'il avait changé et qu'il fallait une rupture à la France. En 2012, il veut expliquer ses reniements et promesses non tenues par le mythe d'un monde qui aurait brutalement changé.
« Les idées nouvelles, c'est précisément ce dont la France a le plus besoin aujourd'hui. Dans ce monde nouveau, nous devons quitter les discours convenus. Et repenser notre façon d'appréhender les débats. En particulier sur l'éducation. (...) La crise qui secoue le monde est profonde. C'est une crise de civilisation, morale. (...) Cette crise a dévoilé la réalité d'une société, la notre, régit par le court terme, obsédée par la recherche d'avantages immédiats, trop accrochée au confort du présent. »
Croyez-le, ce Nicolas-là, il sait de quoi il parle. Crise morale ? Crise de civilisation ? « Partout où je porte mon regard, on me parle, à juste titre, d'une crise d'identité». Sans blague ? En 2007, il n'avait pas vu la crise écologique (elle serait donc apparu depuis). La crise financière ? Tous les Sarkozystes croient encore qu'elle est arrivée par surprise un beau jour de septembre 2008. Il y a 5 ans, Sarkozy voulait des subprimes à la Française que la crise des subprimes ravageait pourtant déjà l'Amérique. Trois millions de foyers américains étaient en situation de défaut de paiement. Crise économique ? Sans doute, évidemment, bien sûr. Mais qu'y -a-t-il de nouveau dans ce monde là ?

« Nous ne pouvons pas ignorer le monde » déclara Nicolas Sarkozy. Il l'ignore pourtant depuis 2006.

« L'éducation et la recherche constituent un formidable moyen de reprendre son destin en main. (...) En investissant depuis 2007, des dizaines de milliards d'euros dans l'enseignement supérieur, la recherche, les technologies d'avenir, nous avons, il me semble, apporté la preuve que nous ne parlions pas à la légère.» Sur ces « dizaines de milliards », combien ont été vraiment engagés ? Combien n'étaient que du reclassements d'emprunts ? L'arnaque des « investissements d'avenir » est connue depuis belle lurette. Il s'agissait d'un coup électoral, afficher une belle enveloppe (35 milliards d'euros) qui finalement n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan de dette publique que Nicolas Sarkozy nous léguait à la fin de son mandat (600 milliards d'euros d'emprunt public supplémentaires en 5 ans)...

« Il n'y a pas de déclin inéluctable » voulait-il nous faire croire. Avec ou sans lui ?

Jeudi à Poitiers, le Président des Riches revendiquait ses choix, « l'excellence » (car « il n'y a pas de place pour la médiocrité ») et la « justice ». Il eut cette phrase déjà culte, incroyable, qu'il fallut attraper au milieu de ces 36 minutes de discours. Lisez donc la à voix haute. C'est plus fort.
« La plus grande des inégalités ne réside pas dans les écarts de richesses.»
Et il ajouta: « Mais dans la différence d'études. On a fait le choix de l'unité de la nation dans et par l'école.» Bien sûr... Nier la rente, le poids des inégalités de naissance est un grand classique des plus réactionnaires du pays. Nicolas Sarkozy, sur ce point, n'a pas changé. Candidat des Riches, Président de la Rente.

Sur l'excellence, Nicolas Sarkozy était auto-satisfait: « Quatre ans après le vote de la loi LRU, la quasi totalité de nos universités sont autonomes. L'enseignement supérieur a vu sa dotation augmenter de 9 milliards d'euros depuis 2007. (...) Une immense réorganisation du paysage universitaire est à l'oeuvre. Nous renforcons les liens entre recherche et innovation.
Prophétique: Le résultat, c'est que d'ici cinq ans, nous aurons en France un nombre significatif d'universités de dimension mondiale. (...). Ces changements étaient jugés impossibles. Les déclinistes ont eu tort.»

Evidemment, « cet effort vers l'excellence, n'aurait aucun sens s'il ne bénéficiait pas à nos enfants. » Lesquels de nos enfants ?

Comme le rappelait une enquête de l'OCDE rapportée par le Nouvel Obs, la France est l’un des pays qui « amplifie le plus sur le plan scolaire les inégalités sociales avec une part croissante d’élèves en difficulté : 15% en 2000 contre 20% en 2009 ». Nicolas Sarkozy n'y a rien changé. Pire, depuis qu'il est président, l'Education nationale ne représente plus que 21% du budget de l'Etat (en 2010) contre 28% en 2007. Alors même que la population et le nombre d'élèves augmentent. Quelle priorité !

Nicolas Sarkozy avait une proposition forte, la suppression du collège unique. Ce modèle d'intégration républicaine aurait fait la preuve de son échec, d'après le Monarque. Il faudrait le réformer. Et quel meilleur argument que celui de la « personnalisation » quasiment sur-mesure de l'enseignement. Le hic ? Il faudra moins d'enseignants, moins de moyens. Puisque que nous sommes « en crise ». Jugez plutôt.

Etape 1: « Nous avons confondu égalitarisme et égalité des chances. Ce qui était présenté comme un système ouvert à chacun était en réalité un entonnoir fermé à beaucoup. Ce fut le grand mensonge pour toute une génération. »

Etape 2: « Il faut accepter d'adapter la pédagogie à la personnalité des élèves.»

Etape 3: ne vous inquiétez pas, Nicolas est là et il sait ce qu'il fait: « Il n'y a pas de déclin inéluctable. (...) Le nombre d'élèves ayant des connaissances insuffisantes a fortement régressé en français (-13%) et s'est stabilisé en mathématiques.» C'était faux, il inventait ses statistiques. Mais il discourait. Personne n'était là pour lui porter la contradiction. Le candidat se planquait de tout débat.

Les 4 nouvelles promesses du candidat Sarkozy
Puis vinrent les propositions du candidat.Comment le CSA et la Commission des Comptes de Campagne considèreront cette intervention ?

1. Primo, « Il faut accélérer le rapprochement entre l'école et le monde du travail». C'est un peu la conséquence logique d'une autre affirmation du jour: « Accepter enfin de dire que la première mission de l'école est de préparer à la vie active. (...) Si un diplôme ne débouche pas sur un emploi, mérite-t-il son titre de diplôme? » Rappelons que Nicolas Sarkozy évoquait le ... collège.


2. Secundo, Sarkozy veut supprimer le collège unique. La personnalisation avec moins de moyens, c'est toujours son dada. « Après avoir réformé l'école primaire et le lycée, la priorité c'est maintenant le collège. » Et Sarkozy a une idée: « Il faut mettre fin aux faiblesses du collège unique. Il faut certainement recentrer la 6 e et la 5e sur les enseignements fondamentaux. » La perspective est terrifiante: en 5 ans de mandature Sarkozy, le nombre classes primaires a baissé d'environ 500 par an alors que le nombre d'élèves en primaire a progressé de 52.000. Par un fâcheux miracle, les lycées ont perdu près de 65.000 élèves en 5 ans, année après année... alors que les collèges grossissaient d'environ 60.000 élèves sur la même période. Le décrochage fut flagrant. Depuis 2002, rappelait le Nouvel Obs ce jeudi, « la baisse a aussi été notable en ce qui concerne les moyens humains consacrés à l'éducation : plus de 154.700 postes d'enseignants ont été supprimés entre 2000 et 2011». Vous avez bien lu. La France a perdu plus de 150.000 enseignants ! On avait oublié la promesse du candidat en 2007: « Dans les quartiers où s’accumulent tous les problèmes de l’exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de quinze élèves dans les collèges et les lycées » déclarait-il en mars 2007. Evidemment, il n'en fut rien.

3. Tertio, il faudra encore se serrer la ceinture: « Je veux le réaffirmer aujourd'hui avec force et une certaine gravité: dans la situation financière qui est la nôtre, nous devons et nous pouvons, dans l'Education Nationale faire mieux avec les mêmes moyens!»

4. Quatrième promesse, Sarkozy veut refondre le métier même d'enseignant. Comment ? On ne sait pas. Mais il veut « réformer ». Fichtre ! Que n'a-t-il fait depuis 5 ans ? Il a déjà massacré la formation des maîtres, en relevant en 2009 le niveau requis pour le recrutement des candidats aux métiers de l'enseignement. Le nombre de candidats au professorat a chuté de 35.000 en 2009 à ... 18.000 en 2010. « La priorité, c'est de redéfinir le métier d'enseignant. (...) Quelle est la mission des enseignants? Qu'attendons nous des enseignants? Vos missions sont régies par des textes de 1950. Est-ce que les enfants d'aujourd'hui sont ceux des années 50?» Ces formules avaient un parfum de « rupture » version 2007. A l'époque, le candidat Nicolas revendiquait déjà la « liberté pédagogique des enseignants, car rien ne remplace l’expérience de 20 ans d’enseignement.» Il avait menti puisqu'il n'a rien rien fait à part réduire le nombre de professeurs et expulser les étudiants étrangers dès leur diplôme. La Sarkofrance en 2011 sent le rance...

Sarkozy était tout content. Juste avant les élections, à l'automne dernier, il a fait augmenter le salaire des profs rescapés des suppressions de postes. « C'est un sujet majeur. Dès le premier février, tout jeune enseignant exercant à temps plein percevra un salaire d'au moins 2000 euros brut. Soit une augmentation de 18%.» Mais Sarkozy ne promettait plus rien de la sorte pour l'avenir. En revanche, il aimerait que « dès l'école primaire », se constitue « de véritables équipes de professeurs soudés autour du chef de l'établissement.» Et le chef d'établissement, devra-t-il s'auto-gérer ?

Dans la journée, on apprenait que Nicolas Sarkozy espérait s'assurer les services de Claude Allègre, l'homme qui nie le réchauffement climatique et qui voulait « secouer le mammouth » quand il était sous-ministre de Jospin. Les enseignants, traités voici 15 ans de « mammouths» seront heureux de l'apprendre.
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MessageSujet: Temps de travail: la ficelle sarkozyste était trop grosse   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeSam 14 Jan - 9:28

Temps de travail: la ficelle sarkozyste était trop grosse
Jeudi, le quotidien Les Echos relayait une évaluation de l'institut COE Rexecode de la durée « effective » du temps de travail en France et en en Europe. La conclusion était limpide: en France, on travaille moins qu'ailleurs. L'organisme, un institut qui se revendique proche du patronat, était catégorique: « La durée effective du travail en France est une des plus faibles d’Europe ».



L'argument tombait à pic, comme le nota le Point, un hebdomadaire peu suspect d'antisarkozysme primaire. COE Rexecode promettait une comparaison qualifiée d'inédite des statistiques relatives au temps de travail en Europe. « A la demande de Coe-Rexecode, Eurostat a réalisé une exploitation spéciale de l'Enquête sur les Forces de Travail afin de calculer des durées effectives annuelles moyennes du travail comparables pour les 27 pays de l’Union Européenne. » La nouveauté résidait dans la réintégration, dans la comptabilisation des durées de travail effectif, des salariés ou non-salariés n'ayant pas travaillé pour motif de congés ou d'arrêt maladie, maternité, etc. En réintégrant ces derniers, on faisait évidemment baisser la moyenne travaillée de l'ensemble.

Fort de cette « exploitation spéciale » des données, l'institut patronal livra deux conclusions principales, toutes deux démontées en quelques heures.

Les Français travailleraient moins que les autres Européens ? Faux.
C'était un vrai bobard. Le titre du communiqué de presse de COE Rexecode était très largement approximatif: « La durée effective du travail en France est une des plus faibles d’Europe ». L'argument était formidable, comme tout droit sorti des constats de l'UMP dans son programme. D'ailleurs, dès jeudi matin, le parti sarkozyste lâchait un communiqué victorieux: « Les salariés Français sont ceux, hormis les Finlandais, qui travaillent le moins en Europe. Une étude de l’institut de recherche économique COE-Rexecode montre en effet que les salariés français à temps plein travaillent en moyenne 225 heures en moins chaque année que leurs homologues allemands. Soit environ 6 semaines de moins par an ! Résultat, l’écart entre les économies allemandes et françaises ne cesse de s’accroître. La croissance, le chômage, la dette sont moins forts en Allemagne qu’en France. »

Seulement voilà, c'est faux. Et pour trois raisons.

1. L'institut lui-même fournit un premier motif: ce ne sont pas les Français, mais les-Français-non-chômeurs-et-salariés-à-temps-complet qui, d'après Rexecode, travailleraient moins que leurs homologues européens. Les travailleurs non-salariés à temps plein et comme à temps partiel travaillent plus que leurs homologues salariés et (respectivement 2 453 et 978 heures) et placent la France « dans la moyenne-haute européenne ».

2. Que valent donc ces conclusions hâtives si l'évaluation n'est pas globalisée ? Est-il méthodologiquement honnête de ne pas globaliser ces statistiques ni d'évaluer la durée effective de travail des Français quelque soit leur statut (temps complet, temps partiel, non-salariés, salariés) ? Si l'on se fit à l'OCDE, on constate que la durée annuelle de travail effective sur l'ensemble des travailleurs est de 1 647 heures pour le Royaume Uni, 1 554 heures pour la France, 1 390 pour l'Allemagne et 1 378 pour les Pays-Bas, soit l'inverse des résultats de COE Rexecode.

3. Le coup de grâce est sans doute venu [d'Emmanuel Levy, jeudi dernier sur Marianne2]url:../../../Le-bobard-du-jour-le-Francais-travaille-moins-que-l-Allemand-dixit-Rexecode_a214391.html : COE Rexecode se félicite d'avoir intégré les congés pour réévaluer les durées effectives des différents pays. Pour la France, ses calculs intègrent les congés payés et RTT, mais aussi les congés maladie ou maternité. Or, pour l'Allemagne, la totalité des congés comptabilisés sont inférieurs aux seuls congés payés légaux: « l’institut abouti a la conclusion qu’un salarié allemand est absent de son travail seulement 26 jours, soit 3 jours de moins que les jours officiellement chômés. Bref, non seulement le travailleur allemand redonnerait des jours à son employeur, mais il n’est jamais absent, jamais en formation, ni en congé maternité. »...

La durée du travail se serait effondrée en France seulement
Le second argument est également un grand classique de la gente sarkozyenne. Le Monarque lui-même, après une décennie de gouvernements de droite, ne cesse de fustiger l'anomalie française des 35 heures... D'après COE-Rexecode, la France aurait connu « la diminution de la durée effective de travail des salariés à temps plein la plus forte de l’Union Européenne » : - 270 heures entre 1999 et 2010.

Fichtre ! Quelle dégringolade !

Là aussi, l'institut s'est égaré. L'erreur était méthodologique et fut assez rapidement dénoncée: COE-Rexecode avait osé remonter dans le temps jusqu'en 1999 alors que l'INSEE avait changé de méthode de sondage en 2003, ce qui rendait impossible de telles comparaisons. Le blog Contes Publics explique: « elle est désormais effectuée en continu au lieu d'être faite en mars (qui n'est pas une période où les vacances sont importantes). » Et de citer l'un des responsables de l'INSEE: « Le passage à une enquête emploi en continu a été un changement majeur. Il permet à l'Insee et à la Dares [le service statisque du ministère du travail] de publier tous les ans depuis 2003 une durée annuelle effective du travail. Mais la comparaison avec les enquêtes emploi antérieures à 2003 n'est pas possible ». D'après l'INSEE, la baisse de la durée effective de travail n'a été que de 5,2% en France, contre 6,1% en Allemagne.

Finalement, que retenir ? L'essentiel était ailleurs, incontestable mais introuvable dans le texte explicatif de COE-Rexecode: quelque 5 à 6 millions de Français cherchent à travailler davantage ou travailler tout court. Et la défiscalisation des heures supplémentaires joue à plein comme un obstacle à l'embauche, comme l'a encore montré la dernière publication de la DARES.

Pourquoi donc s'échiner à démontrer, statistiques partielles à l'appui, que les Français ne travaillent pas... assez ?


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MessageSujet: Temps de travail: la ficelle sarkozyste était trop grosse   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeDim 15 Jan - 10:22

IMANCHE 15 JANVIER 2012

Temps de travail: la ficelle sarkozyste était trop grosse
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Jeudi, le quotidien Les Echos relayait une évaluation de l'institut COE Rexecode de la durée « effective » du temps de travail en France et en en Europe. La conclusion était limpide: en France, on travaille moins qu'ailleurs. L'organisme, un institut qui se revendique proche du patronat, était catégorique: « La durée effective du travail en France est une des plus faibles d’Europe ».

L'argument tombait à pic, comme le nota le Point, un hebdomadaire peu suspect d'antisarkozysme primaire. COE Rexecode promettait une comparaison qualifiée d'inédite des statistiques relatives au temps de travail en Europe. « A la demande de Coe-Rexecode, Eurostat a réalisé une exploitation spéciale de l'Enquête sur les Forces de Travail afin de calculer des durées effectives annuelles moyennes du travail comparables pour les 27 pays de l’Union Européenne. » La nouveauté résidait dans la réintégration, dans la comptabilisation des durées de travail effectif, des salariés ou non-salariés n'ayant pas travaillé pour motif de congés ou d'arrêt maladie, maternité, etc. En réintégrant ces derniers, on faisait évidemment baisser la moyenne travaillée de l'ensemble.

Fort de cette « exploitation spéciale » des données, l'institut patronal livra deux conclusions principales, toutes deux démontées en quelques heures.

Les Français travailleraient moins que les autres Européens ? Faux.
C'était un vrai bobard. Le titre du communiqué de presse de COE Rexecode était très largement approximatif: « La durée effective du travail en France est une des plus faibles d’Europe ». L'argument était formidable, comme tout droit sorti des constats de l'UMP dans son programme. D'ailleurs, dès jeudi matin, le parti sarkozyste lâchait un communiqué victorieux: « Les salariés Français sont ceux, hormis les Finlandais, qui travaillent le moins en Europe. Une étude de l’institut de recherche économique COE-Rexecode montre en effet que les salariés français à temps plein travaillent en moyenne 225 heures en moins chaque année que leurs homologues allemands. Soit environ 6 semaines de moins par an ! Résultat, l’écart entre les économies allemandes et françaises ne cesse de s’accroître. La croissance, le chômage, la dette sont moins forts en Allemagne qu’en France. »


Seulement voilà, c'est faux. Et pour trois raisons.


1. L'institut lui-même fournit un premier motif: ce ne sont pas les Français, mais les-Français-non-chômeurs-et-salariés-à-temps-complet qui, d'après Rexecode, travailleraient moins que leurs homologues européens. Les travailleurs non-salariés à temps plein et comme à temps partiel travaillent plus que leurs homologues salariés et (respectivement 2 453 et 978 heures) et placent la France « dans la moyenne-haute européenne ».

2. Que valent donc ces conclusions hâtives si l'évaluation n'est pas globalisée ? Est-il méthodologiquement honnête de ne pas globaliser ces statistiques ni d'évaluer la durée effective de travail des Français quelque soit leur statut (temps complet, temps partiel, non-salariés, salariés) ? Si l'on se fit à l'OCDE, on constate que la durée annuelle de travail effective sur l'ensemble des travailleurs est de 1 647 heures pour le Royaume Uni, 1 554 heures pour la France, 1 390 pour l'Allemagne et 1 378 pour les Pays-Bas, soit l'inverse des résultats de COE Rexecode.

3. Le coup de grâce est sans doute venu d'Emmanuel Levy, jeudi dernier sur Marianne2: COE Rexecode se félicite d'avoir intégré les congés pour réévaluer les durées effectives des différents pays. Pour la France, ses calculs intègrent les congés payés et RTT, mais aussi les congés maladie ou maternité. Or, pour l'Allemagne, la totalité des congés comptabilisés sont inférieurs aux seuls congés payés légaux: « l’institut abouti a la conclusion qu’un salarié allemand est absent de son travail seulement 26 jours, soit 3 jours de moins que les jours officiellement chômés. Bref, non seulement le travailleur allemand redonnerait des jours à son employeur, mais il n’est jamais absent, jamais en formation, ni en congé maternité. »...


La durée du travail se serait effondrée en France seulement
Le second argument est également un grand classique de la gente sarkozyenne. Le Monarque lui-même, après une décennie de gouvernements de droite, ne cesse de fustiger l'anomalie française des 35 heures... D'après COE-Rexecode, la France aurait connu « la diminution de la durée effective de travail des salariés à temps plein la plus forte de l’Union Européenne » : - 270 heures entre 1999 et 2010.


Fichtre ! Quelle dégringolade !

Là aussi, l'institut s'est égaré. L'erreur était méthodologique et fut assez rapidement dénoncée: COE-Rexecode avait osé remonter dans le temps jusqu'en 1999 alors que l'INSEE avait changé de méthode de sondage en 2003, ce qui rendait impossible de telles comparaisons. Le blog Contes Publics explique: « elle est désormais effectuée en continu au lieu d'être faite en mars (qui n'est pas une période où les vacances sont importantes). » Et de citer l'un des responsables de l'INSEE: « Le passage à une enquête emploi en continu a été un changement majeur. Il permet à l'Insee et à la Dares [le service statisque du ministère du travail] de publier tous les ans depuis 2003 une durée annuelle effective du travail. Mais la comparaison avec les enquêtes emploi antérieures à 2003 n'est pas possible ». D'après l'INSEE, la baisse de la durée effective de travail n'a été que de 5,2% en France, contre 6,1% en Allemagne.



Finalement, que retenir ? L'essentiel était ailleurs, incontestable mais introuvable dans le texte explicatif de COE-Rexecode: quelque 5 à 6 millions de Français cherchent à travailler davantage ou travailler tout court. Et la défiscalisation des heures supplémentaires joue à plein comme un obstacle à l'embauche, comme l'a encore montré la dernière publication de la DARES.

Pourquoi donc s'échiner à démontrer, statistiques partielles à l'appui, que les Français ne travaillent pas... assez ?
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MessageSujet: le sommet "sans précédent" qui fait pschitt !   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeJeu 19 Jan - 16:18

Sarkozy: le sommet "sans précédent" qui fait pschitt !
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Il paraît qu'il est tendu, qu'on paniquerait presque à l'Elysée. La dégradation de la note de la France par l'agence Standard and Poors n'a pas été digérée. On l'a bien constaté, en public, lundi dernier.

Mercredi, le fameux sommet pour l'emploi, rebaptisé sommet pour la crise, s'est donc tenu à l'Elysée. Le Monarque l'avait annoncé, en grandes pompes, le 1er décembre dernier à Toulon. On allait voir ce qu'on allait voir. Il nous avait promis des mesures « fortes et rapides », expliqué que l'inaction n'était pas une option en cette période de crise et d'urgence. Il avait même menacé: que chacun prenne ses responsabilités !

Au lieu d'un sommet, nous eûmes une mascarade, un show médiatique plutôt raté car sans surprises ni annonces.

Micro-sommet pour mini-président
Dès le sommet terminé, Nicolas Sarkozy est allé s'exprimer, dans la grande salle du Palais. Sa courte intervention avait visiblement été préparée à l'avance. En 8 minutes, il résuma ses mesures et son autosatisfaction. Sur la forme, ce sommet ne fut pas l'occasion d'une négociation, malgré un bref échange d'arguments réciproques. Tous les participants syndicaux et patronaux l'ont reconnu. Ils n'étaient là que pour écouter, vaguement répliquer, puis reparti et attendre les grandes décisions.

Le chômage continuait pourtant de progresser. Et Nicolas Sarkozy tentait d'avoir de nouvelles idées. En vain.

Ces derniers jours, quand on évoquait le spectre d'une augmentation de la TVA, François Baroin et d'autres réclamaient pourtant de la patience: il fallait attendre le sommet, qui donc devait être conclusif. Ce ne fut pas le cas. Le dossier de presse, le relevé de conclusions et le discours avaient été préparé à l'avance, et postés très rapidement sur le site Elysee.fr. Quelle mascarade !


Sur le fonds, il n'y avait pas grand chose non plus. Même les syndicats s'attendaient à mieux. Les deux mesures phares que le Monarque et ses ténors testent et ressassent dans l'opinion, sur toutes les ondes et dans tous les tons, à savoir l'augmentation de la TVA pour alléger les cotisations patronales et l'assouplissement des durées de travail en entreprise, n'y figuraient pas. Jean-François Chérèque (CFDT) dénonça le « flou total » des propositions présidentielles. Bernard Thibault (CGT) déclara que les mesures annoncées n'aurait « d'impact véritable sur l'emploi ». Et Jean-Claude Mailly (Force Ouvrière) a regretté l'absence de propositions « claires ». Devant les syndicats, Sarkozy s'était donc couché ou caché. Il est resté flou.

Pendant que les responsables syndicaux de tous bords exprimaient un à un leur déception sur le perron de l'Elysée, Nicolas Sarkozy parla à quelques journalistes accrédités à l'intérieur.
« Mesdames et messieurs, ... Vient de se conclure un sommet sur la crise ... (...) Nous avons eu plus de quatre heures de discussions dans un climat apaisé, avec un souci réciproque d'écoute, face à une situation économique qui est grave et une situation sur le front de l'emploi qui est extrêmement préoccupante et qui impose la prise de décisions fortes et rapides. »
Sarkozy nous faisait saliver, sous le crépitement des flashes, le silence d'une assistance attentive. « Nous avons décidé une série de mesures d'urgence, décidées lors de ce sommet ». Combien de fois allait-il prononcer le mot « décision » ? Première mesure « tout faire pour favoriser l'activité partielle » plutôt que le licenciement. Le Monarque n'osa chiffrer publiquement l'effort ainsi « incroyable » décidé pour soutenir le chômage partiel. Il fallait lire le communiqué de presse distribué plus tard: 100 millions d'euros de plus.

« Nous avons aussi décidé un plan sans précédent pour former les chômeurs très éloignés de l'emploi, c'est-à-dire qui ne connaissent plus d'activité professionnelle depuis au moins 2 ans ». Combien la Sarkofrance a-t-elle compté de « plans sans précédent » depuis mai 2007 ? « Tous sans exception se verront proposer soit une formation, soit un emploi, soit un processus de re-socialisation pour ceux qui sont éloignés de l'emploi depuis tant de temps (...), soit un contrat aidé marchant ou non marchant.» Combien sont-ils ? La DARES ne fournit pas d'indication précise dans ses bulletins mensuels. Sarkozy avait promis exactement la même chose usant de quasi-exactement les mêmes termes en février 2009 puis en février 2010. On se souvient qu'en 2007, pendant la campagne, il promettait beaucoup: « Je veux m'engager par exemple sur le plein emploi : 5% de chômeurs à la fin de mon quinquennat. [...] On nous demande une obligation de résultats. [...] Si on s'engage sur 5% de chômeurs et qu'à l'arrivée il y en a 10%, c'est qu'il y a un problème ! »

Il n'annonça que deux autres mesures, la prolongation de l'exonération de charges sociales pour l'embauche de jeunes dans les TPE et l'embauche de 1.000 salariés supplémentaires chez Pôle Emploi. Rappelons que Nicolas Sarkozy, en trois ans de Grande Crise, n'avait renforcé Pôle Emploi que de 1.850 CDD fin 2009, qui ont expiré l'an dernier.

« Cela représente un effort d'un demi-milliard d'euros pour l'Etat, qui sera financé par redéploiement pour ne pas accroître d'un centime le déficit de notre pays ». Dans le détail, le court dossier concocté par les communicants de l'Elysée nous donnait quelques chiffres de ces « mesures fortes et rapides »: 39 millions d'euros pour les 1.000 salariés de pôle emploi, 100 millions pour « faciliter » le chômage partiel, 100 millions pour le dispositif zéro charge pour l'embauche des jeunes, 150 millions pour la formation des chômeurs de très longue durée...

Total, 430 millions d'euros, un peu rapidement arrondi au « demi-milliard » d'euros supérieur...

Sarkozy se réveille sur l'emploi
Après ces « mesures d'urgence qui ont fait l'objet d'un accord général » (sic!), Nicolas Sarkozy avait autre chose à annoncer. En fait, il s'agissait déjà de Son programme pour l'emploi pour le second mandat présidentiel qu'il convoite. « S'ajoutent les grands chantiers à venir qui comporteront une réforme radicale - j'emploie le mot à dessein - de la formation professionnelle »... Et le voici qui regrette que « seuls 10% des chômeurs puissent être pris en formation. » Mais que font Xavier Bertrand, ministre du Travail, et sa collègue Nadine Morano, en charge de la formation professionnelle ?

Mais qui est président depuis 5 ans ? Il annonça que Gérard Larcher, l'ancien président du Sénat, était missionné pour proposer « sous deux mois » les bases d'une réforme évidemment « radicale » de la formation professionnelle.

« Deuxième chantier important, la nécessité absolue de faire entrer les jeunes en entreprise par le biais de l'apprentissage. Les chiffres ne sont pas bons. » Et bim ! En une formule, voici le bilan de sa ministre de l'apprentissage Nadine Morano qui est fustigé en public par le Monarque lui-même ! « Une entreprise sur deux de moins de 250 salariés a moins de 1% de jeunes en apprentissage » a-t-il complété. C'est vrai que c'est mauvais !

« Troisième chantier, celui du financement de la protection sociale ». Nous avons entendu les remarques des organisations. Sarkozy a promis d'annoncer ses décisions « à la fin de ce mois », tout en précisant que « le premier ministre et le gouvernement poursuivront leurs contacts dans les 10 jours qui viennent avec les parlementaires ».

«Cinquième chantier d'avenir qui fera l'objet d'annonces à la fin de ce mois, le financement de l'industrie, avec la possibilité de créer un établissement dédié au financement de l'industrie ». Au passage, le candidat Sarkozy avait zappé le quatrième chantier. Cette annonce traîne dans les cartons de l'UMP depuis l'été dernier, quand quelques conseillers l'ont emprunté au programme du Parti Socialiste.

« Sixième élément, le lien entre le logement et l'emploi. D'ici à la fin de ce mois, nous prendrons des mesures extrêmement puissantes pour doper l'offre de logements de notre pays, qui permettra de surcroît de soutenir puissamment la croissance. » Voici un candidat, à 90 jours et quelques de son scrutin qui annonce l'ébauche d'un programme sur l'emploi, après 5 ans d'inaction.

Nicolas Sarkozy ne voulait pas en rester là. Il fallait qu'il ajoute à la liste, histoire de montrer qu'il avait plein d'idées. Il sentait bien que son sommet allait décevoir. Il était encore secoué par des tics, les paupières qui se ferment, l'épaule droite qui se dresse.
« Et enfin, avec les ministres des finances et du budget, nous préciserons les contours de notre projet de taxe sur les transactions financières qui fera l'objet d'une proposition précise, qui aura vocation bien sûr à s'appliquer à l'ensemble de la zone euro. Mais la France est décidée à montrer l'exemple.»
Enfin ?


Mercredi soir, Nicolas Sarkozy avait donc livré sa petite avalanche de nouvelles promesses, toutes floues mais chacune « décisives » ou « puissantes ». Il faudra sans doute attendre son livre, promis pour début mars, pour connaître enfin son programme.

« J'ai choisi de dire la vérité, telle qu'elle m'apparait » avait-il expliqué la veille lors de ses voeux à la France rurale.

Vraiment ?
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MessageSujet: En flagrant délit d'hypocrisie le nabot !   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 20 Jan - 12:59

Paradis fiscaux : Sarkozy protège Panama
Emmanuel Lévy - Marianne | Vendredi 20 Janvier 2012 à 12:01 | Lu 2186 fois
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Ratifié dans la précipitation en toute fin d'année, le traité de coopération fiscal avec le Panama a fait peu de bruit dans la presse.
En signant ce texte, la France permet à ce paradis fiscal de sortir de la liste noire des pays non coopératifs. Son gouvernement menaçait d'exclure les entreprise françaises de gros contrats, Nicolas Sarkozy a cédé au chantage de son homologue panaméen.




« Un petit coin de parapluie pour un coin de paradis ». Si Georges Brassens ne figure pas dans son iPod, Nicolas Sarkozy a pourtant retenu le refrain. En signant à la mi-2011 avec son homologue panaméen un accord fiscal, le président a offert le dernier paraphe des douze sésames nécessaires pour sortir ce petit paradis fiscal d’Amérique centrale de la liste noire des pays non coopératifs. Restait au Parlement à ratifier le fameux traité. Ce qui tardait au président panaméen. De passage en France fin novembre, à Ricardo Martinelli, était-il venu plaider la remise en ordre de sa législation sur l'identification des actionnaires, l'absence de comptabilité des sociétés off-shore ou des titres au porteur ? Rien de tout cela à en croire Valérie Pecresse, la ministre du budget, qui qualifiait encore le Panama d’état « non coopératif », quelques jours auparavant. Le Président est surtout venu menacer d’écarter les entreprises Française des contrats mirifiques du pays : Alstom pour le métro de Panama city (déjà signé) ou la Compagnie du Rhône pour l’élargissement du canal.

Le 30 novembre, le gouvernement panaméen met ses menaces à exécution : la Coface qui assure les financements tricolores à l’export est mise hors jeu, fragilisant le contrat Alstom. Message reçu 5 sur 5 : le lendemain, le texte de ratification est déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale, et adopté dans la foulée. Qu’importe que « Le Forum mondial a jugé, en septembre 2010, que le Panama satisfaisait trois critères sur dix », explique Nicole Bricq, la nouvelle rapporteur général PS du budget au Sénat, qui emporte un vote négatif au Palais du Luxembourg. Sans doute, ayant à cœur de mettre en œuvre la promesse présidentielle, « les paradis fiscaux, c’est fini », la majorité UMP à l’Assemblée blanchit de facto le Panama en ratifiant le traité.

« Même avec cela, les contrats ne sont pas assurés », s’inquiète Jérôme Cahuzac, patron PS de la commission des finances à l’Assemblée.
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MessageSujet: Aux abois   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeLun 23 Jan - 11:44

Sarkozy bousculé par Hollande, l'UMP stresse
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Il était parti en Guyane. Grossière erreur.

En métropole, François Hollande usa de son avantage avec son premier discours de campagne au Bourget, près de Paris. Une avalanche de propositions concrètes et précises surprit l'équipe élyséenne.

Le Monarque était trop loin pour caler les éléments de langage. Nous n'avions qu'un cliché de Sarkozy sur une pirogue, au milieu du fleuve Rahoni. François Hollande, lui, s'affichait au milieu de 25.000 sympathisants. La comparaison des deux images était terrible pour le Monarque.

On aurait dit Louis XVI.

Ce n'était pas le dernier coup dur de cette mauvaise séquence.

Pris de court
Dimanche 22 janvier, François Hollande tenait son premier meeting de campagne au Bourget. Nicolas Sarkozy avait demandé à Brice Hortefeux de concocter quelque contre-feux. La cellule Riposte de l'UMP avait donc préparé un faux programme du candidat socialiste, qui fut mis en ligne en fin de journée, dans l'indifférence quasi-générale. C'est le journaliste Arnaud Leparmentier qui avait vendu la mèche. Les vigilants sont partout. Les manipulations aussi.

Dans la cellule, Guillaume Peltier tient une place de choix. Il présente bien. Il est déjà sur les plateaux télé depuis qu'il a rejoint le secrétariat national de l'UMP. L'ancien frontiste est une machine à slogans. Trois jours plus tôt, il s'est amusé qu'on le compare à Karl Rove.

A l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est essayé à remonter le moral de ses visiteurs « à coups de cric », a rapporté Brice Hortefeux au JDD. L'inquiétude est donc réelle. « J’ai vu pour la première fois une lueur d’inquiétude dans ses yeux. S’il ne remonte pas dans les quinze jours, c’est fini » a confié un autre proche anonyme de notre Monarque.

Au Bourget, François Hollande avait surpris l'UMP: des slogans qui faisaient mouche, des propositions en cascade. Le candidat avait fait fort: « L'égalité, c'est l'âme de la France ! ». « La France n'est pas le problème, la France est la solution ».

La cellule Riposte de l'UMP fut prise de court. Elle n'avait pas anticipé que le candidat socialiste livrerait autant de propositions. Et il était impossible de joindre facilement le Monarque, d'organiser un meeting pour caler la réplique et les éléments de langage. Le premier communiqué fut laissé à Constance Legris, une obscure députée inconnue de l'UMP. Elle dénonça « les formules creuses, des banalités, des généralités, des promesses vagues et beaucoup d'incantations et de voeux pieux ». Le communiqué semblait écrit à l'avance. Tout comme la critique de Thierry Mariani, qui s'emporta contre « le vide abyssal du projet socialiste ». Valérie Rosso-Debord, pourtant plus expérimentée, salua le ton du candidat socialiste, mais rappela son désaccord sur le fonds, sans plus de précisions. Xavier Bertrand dénonça un « catalogue de bonnes intentions ». ll y a quelques jours, les mêmes fustigea la « folie ». On progresse...


Paumé sur une pirogue
Car Nicolas Sarkozy, lui, était parti en Guyane. Pour la troisième fois en 5 ans de présidence, il s'est rendu dans les DOM-TOM pour les voeux de nouvelle année. Il avait même calé un discours, à 15 heures, heure de métropole, pour coïncider avec l'intervention de François Hollande. L'opération rata.

Les chaînes d'information étaient sur le candidat socialiste qui démarra pourtant avec 15 minutes de retard. « Ici, ce n'est pas le Far-West. Ici, cela ne sera jamais le Far-West » scanda-t-il, sans conviction. Il était devant une petite toile bleue, habituelle pour ces déplacements filmés. Il promit de mieux lutter contre l'orpaillage clandestin. Qu'a-t-il fait depuis 2007 ? « Nous avons engagé une lutte sans précédent contre l'orpaillage clandestin mais ça ne suffit pas. Alors, que faut-il faire? Toutes les prises d'or aux orpailleurs clandestins seront consacrées aux investissements pour la forêt, pour ses habitants et ceux qui sont loin de Cayenne ». Le territoire est grand comme le Portugal mais compte moins de 2.000 gendarmes et policiers. Un vrai scandale ! En Guyane, le taux de délinquance reste environ 15 fois supérieure à celui connu en métropole.

En arrivant à Cayenne, cette ville où il avait fait muter l'ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie, David Sénat parce qu'il le soupçonnait d'avoir donné des tuyaux à la presse dans l'affaire Bettencourt, le Monarque a confié: « je suis là et je reviendrai ». Il reviendra effectivement ce mardi en métropole, pour des voeux à Marseille au monde de la culture.

En Guyane, il a eu chaud, très chaud. Il s'est montré en pirogue sur les berges du fleuve Maroni, dans la forêt amazonienne, avec Claude Guéant, Nathalie Kosciusko-Morizet et Marie-Luce Penchard. Il avait gardé veste grise et cravate bleue. La scène était étrange. Il avait chaud. Il venait de visiter un village amérindien. Il confia à l'un des journalistes qu'il pensait à Ingrid Betancourt, l'ex-otage franco-colombienne libérée en 2009.

Avant de partir, Nicolas Sarkozy avait cru joué un bon coup en se félicitant si rapidement de l'arrestation des patrons de Megaupload par le FBI. Le site mafieux avait même été fermé. En France, la loi Hadopi préfère pourtant tacler les internautes quitte à laisser les gros « dealers » du piratage des oeuvres à l'abri. Le Monarque pense encore que sa posture le sauvera.

Ces affaires qui l'attendent
La Cellule Riposte de l'UMP n'avait rien à dire pour contrer les nouvelles révélations de Mediapart sur l'affaire de l'hippodrome de Compiègne. On se souvient que le ministre du Budget et maire de la ville voisine de Chantilly Eric Woerth avait été accusé au printemps 2010 d'avoir accepté bradé l'hippodrome de Compiègne, une zone voisine. Comme il était ministre à l'époque des faits, ce fut à la Cour de Justice de la République de s'en occuper.

Et justement, les experts désignés par cette dernière évaluèrent à 8 ou 10 millions d'euros la valeur des 57 hectares de terrains vendus pour 2,5 millions d'euros à la Société des courses de Compiègne.

Patratras.

Le Président de la République reprochable avait bien fait de se débarrasser de cet encombrant fidèle.
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MessageSujet: au bout du bout   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMar 24 Jan - 10:18

A 90 jours de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy n'est toujours pas candidat. Il simule une suractivité présidentielle de dernière minute et, en coulisses, tente de remotiver ses troupes.

Il n'avait pas prévu d'être exclu d'une campagne qu'il fait semblant d'ignorer par François Hollande.

Vingt-quatre heures après le discours du Bourget, les perroquets de Sarkofrance montraient qu'ils ne savaient plus réagir quand leur mentor était absent.


Perroquets orphelins
Lundi, quelques ténors avaient encore été envoyés au front riposter contre le meeting jugé réussi de François Hollande. La riposte resta maladroite. L'UMP paniquerait-elle ?

A défaut de tacler Hollande, la droite UMP s'attarda d'abord sur Yannick Noah qui avait ouvert le meeting du candidat socialiste par trois chansons, et son litige à 580.000 euros avec le fisc. Quand on sait que la femme de l'ancien trésorier de l'UMP conseillait les placements de la première exilée fiscale de France, la critique prêtait à sourire. En novembre dernier, on avait d'ailleurs appris que le fisc ne porterait pas plainte contre Liliane Bettencourt. La milliardaire avait décidé de régler ses arriérés.

Sur France Inter le matin, Henri Guaino peinait. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy critiqua « un discours manichéen », « le bien contre le mal, la droite contre la gauche » à moins que ce ne fut l'inverse. Il voulait dépeindre François Hollande en un affreux gauchiste « partisan », fut le terme employé. Il semblait démoralisé. Il aurait demandé à Charles Pasqua de s'impliquer dans dans la future campagne de Nicolas Sarkozy. Le soir sur iTélé, il s'était à peine mieux préparé.

Sur France Info, Bruno Le Maire préférait utiliser un argument de Giscard contre Mitterrand, en qualifiant Hollande d'homme du passé. Sur BFM, la ministre Valérie Pécresse parla d'un « numéro d'illusionniste » . Mauvais joueurs, les deux ministres critiquèrent l'absence de chiffrage, alors qu'ils savaient pertinemment que ce dernier avait été annoncé et prévu pour la fin de la semaine.

Jean-François Copé comme François Baroin préférèrent moquer la critique du candidat socialiste contre le monde de la finance. « C'est aussi idiot que dire je suis contre la pluie, je suis contre le froid ou je suis contre le brouillard » expliqua Baroin. Pas sûr que dépeindre Nicolas Sarkozy en candidat des marchés soit une excellente idée. Et que n'a-t-on entendu, à l'automne 2008, contre les banquiers et les traders !

Fidèle à sa ligne, Jean-François Copé accusa Hollande de manque de courage. Le député-maire évite le débat et préfère l'insulte ad nominem. On devine comment l'ex-avocat d'affaires supporterait qu'on le traîte de couard ou de larve.

La palme de la critique la plus précise et la plus stupide revient au même Jean-François Copé. Interrogé par un Figaro que l'on sentait inquiet ce lundi sur la critique de Hollande contre la décennie de déficits accumulés par la droite, le secrétaire de l'UMP répliqua: « En cinq ans, la dette a augmenté de trente points aux États-Unis, de trente-quatre points en Grande-Bretagne, contre vingt points seulement en France. » L'ancien ministre du budget oublie de préciser que les Etats-Unis partaient de plus bas (environ 35% du PIB pour les administrations centrales, jusqu'à l'éclatement de la crise en 2008/2009). En France, la dette a bondi dès ... 2002.

Sur le retour de Guyane, un conseiller du Monarque confia à l'envoyée spéciale du Parisien: « si Nicolas veut réunir 80.000 personnes au Stade de France, il peut ! ». Réaction de cour d'école ?

Nicolas Sarkozy dépassé
Mardi 24 janvier, en vrac, l'UMP a prévu de distribuer quelque 6 millions de tracts contre le programme de François Hollande qu'elle ne pensait pas connaître aussi vite et la défense du bilan de Nicolas Sarkozy. Six millions de tracts, vous avez bien lu. Cette débauche de moyens illustre l'ampleur de la panique.


Rappelons que l'UMP n'a officiellement toujours pas de candidat.


L'argument principal ? « C'est un fait incontestable : la France a mieux résisté à la crise que la plupart des pays développés ». Un fait incontestable ? Le point de comparaison des ténors de Sarkofrance est une Grèce surendettée. Et la France n'affiche même pas d'équilibre budgétaire à la différence de l'Italie. En panique, Nicolas Sarkozy s'abrite derrière un filet social avec lequel il voulait « rompre ». Quel courage.

De retour de Guyane, Nicolas Sarkozy devait reprendre les choses en main. A Cayenne, il n'a pas écouté le discours de Hollande. Il voulait encore minimiser le meeting de Hollande. L'un de ses conseillers confia que l'élection, selon Sarkozy, « se jouera sur un discours, quelques propositions et un tempérament que les Français jugeront ou pas adapté à la situation, sur celui qui rassurera. » . Il resterait convaincu que rien ne sert de se déclarer avant mars. Pourtant, à Paris, la pression est forte. Le journaliste Michael Darmon, sur itélé, croyait savoir que l'état-major de l'UMP aimerait que le candidat Sarkozy avoue sa candidature le 15 février au plus tard. A Rennes, un leader UMP local a appelé à une alliance Bayrou/Sarkozy dès le premier tour.

Le second problème de Nicolas Sarkozy est qu'il fallait réagir sur le fond. Mais les fiches n'étaient pas prêtes. Il fallait éviter que le candidat socialiste n'organise le débat sur ses propositions. Dimanche, François Hollande avait en effet lancé une large salve de propositions, dont nombre d'entre elles pointaient directement sur les échecs de Sarkozy.

Mais la machine sarkozyenne n'était pas préparée à tacler aussi largement. Quand François Hollande énonçait ses propositions une à une, les sbires de Sarkofrance fondaient sur lui pour dégommer l'idée, disqualifier tout débat.

Personne à l'UMP n'avait prévu de répliquer aussi finement.

Même pour se défendre, finalement, ces gens-là sont incompétents.

En rentrant de Guyane à bord de son Airbus présidentiel lundi, Nicolas Sarkozy n'avait finalement qu'une question à trancher: qui devait-il virer de son équipe de campagne ?
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MessageSujet: Quand la désinformation tombe   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeJeu 26 Jan - 5:15

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MessageSujet: Il tourne de plus en plus à vide le nabot   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeSam 28 Jan - 14:57

Justice: quand Sarkozy avoue à quoi servent vraiment les jurés citoyens.
Le problème des voeux présidentiels à quelques semaines d'un scrutin également présidentiel est que l'exercice tourne rapidement au bilan. Même quand le principal intéressé s'y refuse.

Jeudi 26 janvier, le Monarque est allé à Dijon, délivrer ses voeux au monde de la justice dans l'enceinte de Cour d'appel de Dijon. Le choix du lieu n'était pas anodin. Ce tribunal est l'un des deux qui expérimente l'introduction de jurés populaires depuis le 1er janvier 2012. C'était l'une des dernières « réformes » de Nicolas Sarkozy.

Depuis 2007, la justice a beaucoup souffert. Et pourtant, ce jeudi, Nicolas Sarkozy osa se féliciter de son action.




Jurés populaires, la défense...
A Dijon, Nicolas Sarkozy voulait donc évoquer « l'ouverture progressive de la justice à la participation des citoyens ». La totalité de son discours de voeux fut consacrée à la chose, une micro-réforme, une de plus, qu'il s'évertue à sur-vendre comme s'il avait révolutionné l'institution.

Rappelons le paradoxe: la justice manque déjà de moyens, mais la voici davantage engorgée avec des procédures plus longues et des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels et les jugements de libération conditionnelle. Faute d'argent, le dispositif ne fut déployé que dans ... deux tribunaux (Dijon et Toulouse), une « expérimentation » nous a-t-on dit pour masquer la pénurie. « La présence de citoyens implique inévitablement un allongement des délais d'audience » reconnaîtra-t-il plus tard. Mais il a la parade: « C'est pourquoi, avec le Garde des Sceaux, nous avons voulu limiter cette participation au jugement des violences les plus graves, afin de ne pas surcharger la justice correctionnelle.»

« Est-il inutile de vouloir refonder le lien de confiance entre les Français et leur justice ? Qui oserait dire que cette question ne se pose pas, que tout va bien ? que les magistrats ne s'interrogent pas sur leur métier et que les citoyens ne s'interrogent pas sur leur justice ? » s'est-il exclamé. Personne ne dit le contraire.

Mais qui oserait dire que Nicolas Sarkozy a suffisamment oeuvré pour améliorer l'institution judiciaire depuis 2007 ? Il se félicite, comme son Garde des Sceaux Michel Mercier, d'une progression de 19% du budget de l'institution depuis 2007, soit 1,1 milliard d'euros. En fait, cette « progression », spectaculaire en période de crise, est due aux constructions de prison. Si l'on retranche ces investissements immobiliers (respectivement 889 millions d'euros en 2007, et 1,86 milliard pour 2012, le budget de fonctionnement de la justice n'a progressé que d'un maigre 2% en 5 ans !

... et l'artifice
Il y avait une autre avancée démocratique à portée de mains de Nicolas Sarkozy: en mars 2007, juste avant son élection, le parlement avait voté l'introduction de la collégialité de l'instruction. Pour de simples et misérables raisons d'économies, le gouvernement Sarkozy recula à deux reprises l'entrée en vigueur de cette réforme, née du traumatisme de l'affaire Outreau: au 1er janvier 2011 puis au 1er janvier ... 2014.

D'Outreau et de cet enterrement de première classe de la réforme, il ne fut point question ce jeudi dans l'allocution du Monarque. Non, ce dernier préféra être lyrique sur ses jurés populaires:
« Cette évolution ne fait que poursuivre le mouvement de démocratisation de la justice engagé dès l'avènement de la République dans notre pays. Depuis plus de deux siècles, les Français participent au jugement des infractions les plus graves que sont les crimes, en siégeant dans les jurys des cours d'assises. »
Au passage, il livra quelques idées sur les « questions essentielles » que pose la justice pénale, selon lui. Puisqu'il est si proche des Français à force de déplacements de terrain toutes les semaines, il connaît leurs attentes: «Que dit le peuple français ? Il demande une plus grande sévérité ». Vraiment ? L'échec sarkozyen en matière de lutte contre l'insécurité méritait meilleure analyse que cette attaque sournoise contre un prétendu laxisme de la justice.

La manoeuvre était trop évidente: « Vous le savez tous ici, le verdict d'un jury citoyen est incontestablement marqué d'un sceau qui inspire le plus profond respect à nos concitoyens. ». Et oui, tout était dit, avoué. Introduire des jurés citoyens le plus largement possible dans les jugements correctionnels ne visaient à mieux rendre la justice, mais à s'épargner toute contestation des décisions de cette dernière. Plutôt que de renforcer l'institution de moyens humains (juges, greffiers, etc), le Monarque avait trouvé sa diversion et nous l'avouait ce jeudi.

Période électorale oblige, Nicolas Sarkozy voulait aussi câliner une institution qu'il avait soigneusement, régulièrement, en public et en coulisses maltraité: « Je l'ai dit à de nombreuses reprises, je veux le répéter devant vous avec force, les magistrats sont des femmes et des hommes compétents, travailleurs, honnêtes. Ils ont toute ma confiance, ma considération et mon estime ». On se souvient de ses nombreuses prises à partie de magistrats ou de tribunaux.

Il s'étendit peu sur l'indépendance de la justice. « On me disait : plutôt que de créer les citoyens assesseurs, préoccupez-vous de donner plus d'indépendance à la justice. » Et d'ajouter : « La justice est totalement et complètement indépendante, j'ai veillé à ce qu'il en soit ainsi. La révision constitutionnelle de 2008 a donné une autonomie totale au Conseil supérieur de la magistrature. » On s'est pincé. On s'est souvenu de ces instructions judiciaires freinées voire bloquées par le sommet de l'Etat: Karachi, Bettencourt, Woerth, les biens mal acquis...
« Je suis le chef de l'État qui a mis un terme à soixante-cinq années de présidence, par le président de la République, de l'instance la plus importante de la magistrature ! »
On s'est encore pincé.

Il y a moins de 2 mois, début décembre, 126 des 163 procureurs que comptent le pays ont signé un appel sans précédent. Ils réclamaient, en « urgence », « la restauration de l’image de leur fonction, gravement altérée auprès de nos concitoyens par le soupçon de leur dépendance à l’égard du pouvoir exécutif.» Que se passait-il ? La quasi-totalité des procureurs du pays, sauf l'ami du Président - Philippe Courroye - se plaignaient des « moyens très insuffisants mis à la disposition des parquets pour l’exercice de leurs missions, dont le périmètre n’a cessé de croître ». Ils réclamaient « la mise à niveau de leur statut, par un renforcement des pouvoirs du Conseil supérieur de la magistrature pour leur nomination et le contrôle de l’exercice de leurs fonctions, afin de répondre aux nécessités d’une justice impartiale, et de permettre d’établir la confiance des citoyens. » Tiens donc... Ces procureurs, dont Nicolas Sarkozy s'enorgueillissait, ce jeudi à Dijon, de leur avoir donner toute l'indépendance nécessaire, se plaignaient justement de leur manque d'indépendance.

Nicolas Sarkozy n'eut pas un mot en revanche sur les vraies polémiques du moment, cette quarantaine d'autres scandales de la République irréprochable...

Il lui restait aussi à promettre 20.000 places de prison supplémentaires: « Il faut dire les choses comme elles sont, la France a besoin de 80 000 places de détention. Avec aujourd'hui 68 000 détenus et 60 000 places, l'institution ne peut pas fonctionner normalement et la création de ces 20 000 places de détention supplémentaires est une priorité ». Les prisons sont surpeuplées. Les peines plancher, votées dans l'urgence et l'euphorie de l'été 2007 n'ont fait qu'aggraver la situation.

Nicolas Sarkozy le découvre bien tard, à 85 jours de la fin de son mandat...

Ce jeudi, l'exercice d'autosatisfaction tourna à vide.


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MessageSujet: Ridicule ..et pitoyable !   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeLun 30 Jan - 11:00

Ce dimanche soir 29 janvier, Nicolas Sarkozy avait réservé 6 chaînes de télévision nationales (TF1, France 2, iTélé, BFM-TV, LCI, LCP) et deux chaînes internationales (France 24, TV5-Monde). Les deux premières devaient lui assurer une quinzaine de millions de téléspectateurs. L'interview était prévue courte, une heure tout au plus à compter de 20H15, avec 4 journalistes.

Il ne fallait pas trop de questions, et si possible faire oublier la furieuse semaine du rival François Hollande.

Le Sarkoshow...
Mardi, il livrera ses voeux à la presse, à l'Elysée, pour la seconde fois seulement depuis mai 2007. La dernière fois, le 8 janvier 2008, il avait laissé un grand souvenir: taquin, violent, imprévisible, narcissique, outrancier. Ses conseillers ont mis 4 ans à faire oublier la prestation de leur mentor. Désormais, Nicolas Sarkozy se dépeint comme ce capitaine expérimenté.

« C’est le courage qui donne la force d’agir » serait le prochain slogan de campagne. Sans rire ? Le clip de pré-campagne, dévoilé samedi par Jean-François Copé au Conseil national de son parti à Paris, a rapidement été ridiculisé. Le vrai spectacle était pour dimanche soir. Nicolas Sarkozy y jouait son va-tout, un « pari fou », c'était son « grand soir ». Un petit parfum de dictature télévisuelle tant la débauche de moyens télévisés surprit.

Claire Chazal et Laurent Delahousse, jugés insuffisamment compétents en matière économique, avaient été secondés de Jean-Marc Sylvestre, ancien chroniqueur libéral de France Inter et LCI passé à i-Télé, et de François Lenglet, directeur de la rédaction de BFM Business qui s'était frotté à François Hollande jeudi dernier. L'Elysée avait prévenu que le Monarque ne répondrait pas aux questions sur sa candidature éventuelle.

Quatre journalistes pour une heure d'entretien, le temps était trop court pour que la contradiction fut portée. L'un des journalistes avait été soutenu par Sarkozy quand il fut évincé d'une radio publique. Une autre était restée proche. Des bandes annonces encombraient depuis trois jours les écrans pour faire la pub de ce grand moment. On espérait 15 à 20 millions de téléspectateurs.

Des fuites avaient permis d'apprendre l'essentiel dès samedi: une hausse de la TVA, une baisse des cotisations patronales, et un micro-impôt de Bourse.


A 20h15, ce quinzième Sarkoshow commençait donc. « Merci de nous accueillir dans cette salle des fêtes de l'Elysée » débuta Claire Chazal, de blanc vêtue. La salle était immense et richement décorée. Sarkozy semblait Louis XVI interrogé à la veille d'une Révolution.

Immédiatement, la journaliste de TF1 s'inquiéta de la dégradation de la note française « qui a ému l'opinion ». Car, précisa-t-elle « les Français sont inquiets sur leur avenir ». Laurent Delahousse, de France 2, résuma le déroulé de cette interview. Un petit groupe d'invités semble coincé au fond de la salle des fêtes.

« En tant de crise, je suis là en tant que chef de l'Etat » précisait-il. « Nous avons dû consacrer la totalité du deuxième semestre 2011 à arrêter une crise financière ». Pourtant, rajouta Chazal, « la chancelière allemande vous considère comme en campagne »... Nicolas Sarkozy fit mine d'être surpris. Sarkozy précise qu'elle « ne vote pas en France ». Il bafouilla, « c'est un tout autre sujet ».

Lucide sur son bilan ?
Nicolas Sarkozy joua d'abord au protecteur. Rassurez-vous, bonnes âmes, le pire est derrière nous. La preuve avancée fut ... alambiquée : « Je crois que l'on peut dire que les éléments d'une stabilité de la situation financière de l'Europe et du monde sont posée...». Et d'ailleurs, il promit une bonne nouvelle, « un résultat de déficit bien meilleur », 5,3% de déficit budgétaire.. Ouch !... une sorte d' « amélioration des problèmes »...

Avez-vous compris ? Il s'agaça contre Standard and Poor's, et préfère Moody's « qui est deux fois plus grosse ». « Les agitations de Standard & Poors n'ont pas eu plus d'effet sur la France qu'elles n'en ont eu sur les Etats-Unis ». « En ce début d'année, la France emprunte à un taux historiquement bas. La crise financière s'apaise (...) L'Europe n'est plus menacée. »

Donc, ajouta-il, « il faut consacrer tous nos efforts à la crise économique », évidemment avec l'Allemagne voisine. « En France, depuis mi-2008, c'est 500.000 destructions d'emplois. Au Royaume Uni, c'est un million de chômeurs en plus ». Sarkozy mélangeait les statistiques, les destructions d'emplois et le nombre de chômeurs. Un peu plus tard, il accusa le retournement économique de l'été dernier.

Le chômage reculerait au début de l'année, nous assura-t-il. Faux encore, il suffisait d'observer les courbes de la DARES. Le chômage n'a jamais baissé depuis 2008.

Les mesures qui font pschitt

« Pour attraper plus de croissance du monde », Nicolas Sarkozy annonça une première décision sur le logement. Et quelle décision ! Les propriétaires pourront augmenter leur surface de 30%...
« Nous avons décidé que pour les 3 ans qui viennent, tout terrain, toute maison, tout immeuble, verra ses possibilités de construction augmenter de 30 % »
Même Laurent Delahousse fut interloqué: « mais, pour agrandir son logement, il faut des moyens ! ». « Pour répondre à la pénurie de logements, il faut libérer les possibilités de logement » expliqua-t-il. Sarkozy bottait donc en touche. Mais il exclua l'encadrement des loyers, car « plus personne n'achètera ».

Seconde mesure, « Nous allons créer une banque de l'industrie sur le modèle d'Oseo » ajoute-t-il, chipant une mesure du programme Hollande. Il y a 4 jours, ses sbires répétaient qu'elle existait déjà. Il faudrait savoir...

Troisième annonce, comme un aveu d'échec pour l'un des chantiers majeurs du quinquennat passé de Nicolas Sarkozy, l'apprentissage. Il promit une plus forte sanction contre les entreprises de plus de 250 salariés ne respectant pas un minimum de 4 % de contrats d'apprentissage dans leurs effectifs. « Pour les petites entreprises, c'est plus compliqué ». Un texte sera voté en février. « C'est un effort absolument national ».

Laurent Delahousse demande quand les premiers effets d'une telle mesure se feront sentir. « Mais tout de suite ! » s'exclame le Monarque. « L'avenir des jeunes, c'est dans les entreprises, pas dans les administrations et dans l'assistanat ».

Sarkozy zappe l'élection présidentielle
Puis Claire Chazal cite François Hollande et mentionne la TVA sociale. Nicolas Sarkozy s'énerve. TVA sociale ? « Ce mot n'a aucun sens ! Vous ne m'avez jamais entendu le prononcer. » Et il se lança dans une trop longue explication sur les écarts de charges entre la France et l'Allemagne. Selon lui, les charges sociales des salariés français seraient deux fois supérieures que celles des salariés allemands.

Parfois, il s'énervait tout seul: « Il faut arrêter que n'importe qui raconte n'importe quoi ». Souvent, il cita l'Allemagne, dont l'amitié est un « trésor », un trésor qu'il faillit abîmer au début de son mandat.


« La décision que le gouvernement proposera au parlement sera d'exonérer la cotisation totale ou partielle des cotisations familiales ou patronales » entre 1,6 et 2,1 SMIC, puis une exonération partielle jusqu'à 2,4 fois le SMIC. Cette mesure, se félicita le Président des Riches, concernera « 97% de l'agriculture, 82% de l'automobile et les deux tiers des effectifs de l'industrie ». Et Sarkozy de rajouter: « Nous enlevons des charges sans toucher aux salaires.» Mais pourquoi donc un tel cadeau, sans distinguer les entreprises qui exportent ou délocalisables des autres ?

Ces 13 milliards d'euros seront financés par une augmentation de la TVA: le taux normal, actuellement l'un des plus élevés d'Europe (19,6%) passera à 21,2% au motif d'une baisse légère des cotisations patronales. C'est trop peu pour changer grand chose à la compétitivité des entreprises française, c'est toujours trop pour le panier de la ménagère modeste: « Ca mettra la TVA française dans la moyenne de la TVA des pays européens. » Faux, cette mesure la mettra 1,4 point au-dessus de la moyenne européenne, qui est en de 20,2%.

« Les Français sont très lucides. Ce qui les inquiète, c'est quand on leur raconte n'importe quoi.»

Seconde augmentation, la CSG sera relevée de 2%, pour un gain d'environ 2 milliards d'euros par an: pour faire bonne figure et couper court à la critique évidemment sociale, le Monarque a ajouté une hausse de la CSG sur les revenus du capital. Trop faible pour changer grand chose.

Pour les salariés, comme les non-salariés, l'addition sera donc salée. Une pure perte de pouvoir d'achat. Une de plus. Pour se justifier un peu plus, Nicolas Sarkozy ajouta : « sur les 10 dernières années, la consommation des Français sur les produits importés a augmenté de 50 %, c'est leur droit. »

La hausse de la TVA n'entrera en vigueur qu'en octobre prochain « pour des raisons techniques » d'abord, mais aussi parce qu'il espère, « avec François Fillon », que l'annonce de cette mesure incitera les Français à consommer d'ici et les entreprises à anticiper une baisse de leurs coûts du travail.

Un peu plus tard, François Lenglet rappela 2 critiques sur la TVA sociale, son effet négatif sur le pouvoir d'achat du plus grand nombre, et son insuffisance à véritablement diminuer le coût du travail de manière significative. Le risque d'inflation ? « Aujourd'hui, le risque d'inflation n'existe pas ». Faux ! Lenglet cite l'exemple britannique. « Mais... Ben... le Royaume Uni n'a plus d'industrie » répondit Sarkozy par une pirouette.

Faux. Le Royaume Uni, comme le rappela le Monde, a davantage d'industrie que la France. Nicolas Sarkozy avait déjà commis publiquement cette erreur en 2008.

« Sur la question de la TVA... d'abord... nous n'avons pas touché le taux médian... » ... Le taux médian ? Nicolas Sarkozy vient d'augmenter le taux réduit de 5,5% à 7% au 1er janvier pour l'essentiel des biens et services concernés.

Et la modération des salaires constatée en Allemagne ? s'inquiéta Delahousse... « ça, c'est une autre question » répond Sarkozy. Et il continua sur le risque de délocalisation ... en Allemagne. On n'y comprenait plus rien. Aucun journaliste ne parla du temps partiel subi ni du taux de pauvreté en Allemagne.

Avec 32 ans de retard, Nicolas Sarkozy faisait passer une vieille mesure réclamée par l'ancêtre du MEDEF.



Le sens du ridicule
François Fillon écrira « dès demain matin » aux partenaires sociaux pour leur demander de négocier, « dans les deux mois », des accords compétitivité/emploi par entreprise. « Je ne vois pas pourquoi la loi, l'Etat devrait s'immiscer dans un débat responsable à l'intérieur de l'entreprise ». La négociation devra porter sur la modulation de la durée du travail en fonction de la charge de travail. Une manière d'éviter le paiement d'heures supplémentaires.

Une fois conclus, ces accords s'imposeront à la loi, a promis Sarkozy. Claire Chazal rappelle que ces mêmes partenaires sociaux ont refusé cette démarche lors du micro-sommet social du 18 janvier dernier.

Ces grandes annonces faites, Jean-Marc Sylvestre s'indigna de l'ampleur du déficit extérieur. Sarkozy grimaçait presque, puis bafouilla une curieuse explication: « ça passe par fabriquer des produits que les gens veulent acheter ». Mais qu'avez-vous fait en 5 ans de mandat ? se demanda le journaliste.

Nicolas Sarkozy défendit un peu mollement son bilan. « J'ai passé toute l'année 2010 à résoudre le problème des retraites. (...) Et l'année 2009, j'ai fait quoi ? L'autonomie des universités. Et en 2008, j'ai fait le service minimum et réformer les services spéciaux.» Fichtre ! Quel bilan bien résumé. Voici un président spectateur jusqu'au bout. « J'accepte qu'on me dise que j'en ai pas fait assez, mais je croyais que pendant cinq ans le thème c'était : on en fait trop ». Par exemple, « En mai 2007, nous avons mis en place le non-remplacement d'un fonctionnaire à la retraite sur deux. (...)160 000 fonctionnaires de moins en cinq ans, est-ce que c'est déjà arrivé dans l'histoire de la République ? »

Mais... rappela le journaliste Lenglet, « l'écart de compétitivité entre la France et l'Allemagne n'a absolument pas baissé pendant votre quinquennat ».

« J'ai le sens du ridicule, ce n'est pas à moi de juger mon propre bilan, c'est aux Français.»

La formule surprend. Est-ce un lapsus ? Il confia alors qu'une taxe sur les transactions financières serait en place d'ici août. Encore une fois, Sarkozy zappe l'élection présidentielle.

Regrette-t-il quelque chose de son mandat ? « Vous regrettez, Monsieur le président, les réductions fiscales du début de mandat ? » s'inquiéta l'un des journalistes. Certainement pas la défiscalisation des heures supplémentaires. Ou la suppression des taxes sur les « petites successions » qu'il s'attribua indument. En août 2007, Nicolas Sarkozy a détaxé les grosses successions, puisque avant sa loi TEPA, déjà 75% des successions étaient exonérées. Tout juste reconnaît-il que la défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers de la loi Tepa était une « erreur ».

Le mot est lâché, une seule fois. « Mais enfin... le devoir de lucidité, ça compte dans une vie.» Car Sarkozy est lucide. Il laisse à d'autres le soin de préciser qu'il est aussi courageux, bien sûr. « Vous me demandez si en cinq ans j'ai tout réussi. Je suis lucide : non.»

De temps à autre, on retrouva son arrogance naturelle. A l'entendre, il fut précurseur sur la réforme des retraites... « Quand on a fait la réforme des retraites, tout le monde nous a critiqués, maintenant toute l'Europe nous suit ».


Confessions intimes ?
21h11, les questions économiques sont terminées. « Dans quel état d'esprit vous trouvez vous ? » demanda Claire Chazal. « Je vais vous dire... J'ai bien conscience du ridicule d'avoir des états d'âmes en une telle période de crise » répondit Sarkozy. Le Monarque ne confirme pas la véracité de ses propos Off. « La personne qui a perdu son emploi, qui me regarde, qu'est-ce que ça peut lui faire mes états d'âme ? »


Est-il candidat ? Sera-t-il candidat ? Quand le dira-t-il ? Le Monarque prit un air pincé, presque contris. « Si un jour je dois rentrer en campagne, je serai le candidat. Et parfois, j'en ai l'impatience quand je vois l'arrogance.» Ah ? Il se lâche.

« Chacun devrait comprendre que quand on se met au niveau du caniveau, personne n'y gagne. Chacun d'entre nous, on devrait se respecter.»


A 21h16, le show était terminé.


Nous pouvions reprendre une activité normale.


On retint que Nicolas Sarkozy avait conscience d'avoir le sens du ridicule.
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MessageSujet: Panique à bord   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMar 31 Jan - 11:01

Sarkozy s'est-il auto-dissous ?
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L'hiver arrive enfin, quelques flocons et une vague de froid ont surpris nombre de foyers français dans l'hexagone. Nicolas sarkozy a filé à Bruxelles. A l'exception d'une vibrante couverture du Figaro, les commentaires furent finalement peu élogieux sur son intervention télévisée de la veille: trop tard, trop peu, trop défensif.

Nicolas Sarkozy a semble-t-il raté sa relance. Il n'avait même pas la fausse surprise d'annoncer sa propre candidature pour attirer la curiosité.

Dimanche, Nicolas Sarkozy était apparu effrayé de cette campagne qui a démarré sans lui.

Sarkozy perdu, ou grillé ?
Dimanche soir, Nicolas Sarkozy s'est grillé devant un peu moins de 17 millions de téléspectateurs. Il lui avait un peu plus de 6 chaînes pour atteindre le score. A l'accélération de la campagne la semaine dernière, il est paru coincé par son costume de président et ses 4 pauvres propositions, multipliant les erreurs et approximations.
Il

L'assouplissement de 30% des coefficients d'occupation des sols (COS) est une mesure confuse voire incompréhensible pour le commun des citoyens, et illusoire pour les experts: le manque de logements en France a peu à voir avec des COS prétendument trop contraignants. Et les propriétaires peuvent déjà augmenter de 30% leurs surfaces sans permis de construire du moment qu'ils respectent quelques règles énergétiques ou sociales. Le Figaro s'est inquiété, lundi, de ces mesures qualifiées de complexes.

L'augmentation de la TVA en octobre est apparu injuste, dangereux et contradictoire. Cela risque d'affaiblir la consommation (qui tire la croissance en France davantage qu'ailleurs). A 21,2%, la TVA française sera plus élevée que la moyenne européenne. Au Royaume Uni, une mesure similaire a fait bondir l'inflation à 5%.

La réduction des points de cotisations patronales ne sera pas dosée en fonction du poids de la concurrence étrangère.

Les accords compétitivité/emploi méritaient autre chose qu'un débat précipité en quelques semaines, alors que la loi prévoyait justement de donner du temps au dialogue social. Puisque les syndicats de salariés y sont hostiles, cette promesse de Sarkozy n'engageait... que lui. « ce contrat d’entreprise s’imposera à la loi » avait promis dimanche Nicolas Sarkozy. Une belle avancée de l'ultra-libéralisme qui ne déteste rien de moins que la loi contre le contrat « librement » consenti entre un renard et un lapin.

Au final, Nicolas Sarkozy reste l'un des moins bien placés pour discuter de compétitivité. Dans son grand discours d'investiture le 14 janvier 2007, pour cette autre campagne d'un autre siècle, il ya 5 ans, Nicolas Sarkozy n'avait pas prononcé une seule fois le mot compétitivité. Pas une seule fois.

Il évoque davantage de souplesse, mais que n'a-t-il fait. Sa propre défiscalisation des heures supplémentaires dès octobre 2007 a fait chuté l'emploi intérimaire puis en CDD dès le printemps suivant, quelque 6 mois avant la Grande Crise. En décembre dernier, l'automobile française a encore chuté: les ventes de Peugeot PSA ont reculé de 18%, celle de Volkswagen ont cru de 9%.

Il invoque l'apprentissage contre le chômage des jeunes, mais son bilan des 5 ans est un échec. Depuis 2007, le poids des prélèvements obligatoires a augmenté.

En coulisses, l'Elysée panique
Pourtant, les éléments de langage avaient été distribués aux différents ministres et ténors de Sarkofrance une trentaine de minutes avant la fin de l'émission présidentielle. Il fallait que le discours des perroquets de l'Elysée soit rodé, et éviter le cafouillage du dimanche précédent après le meeting de François Hollande au Bourget.

En effet, lundi en fin de journée, Vanessa Schneider révélait pour le Monde le document de trois pages envoyé par l'Elysée aux ministres: ces derniers devaient vendre cette « nouvelle étape de transformation de notre pays ». Il leur fallait rappeler que ces mesures ne venaient que maintenant car « pendant 6 mois, le Président et ses homologues européens se sont battus pour juguler la crise financière». Et, évidemment, « Face à la crise, Nicolas Sarkozy oppose la vérité sur la situation et le courage de l’action ». Ou encore, « pas de promesses intenables, pas de rêve chimérique, pas de division des Français, mais des réformes structurelles pour que notre pays puisse affronter le monde ».

Lundi après-midi, François Fillon reçut, comme l'avait ordonné le Monarque la veille à la télévision, ses proches ministres pour discuter de la mise en oeuvre du fameux plan. A l'issue, il confessa une nouvelle réduction des prévisions de croissance pour 2012: 0,5% au lieu de 1%. Les 5 milliards d'euros de provisions budgétaires qu'avait mis de côté le gouvernement dans son budget 2012 seront complètement mangés.

C'était sans doute la véritable annonce de la semaine: Nicolas Sarkozy se ralliait à une prévision adoptée voici 4 jours par François Hollande.

Le premier ministre écrit également aux organisations syndicales et patronales sur les accords compétitivité/emploi, et « d'engager sans attendre cette négociation de façon à aboutir dans les deux mois ».

L'exemple allemand
Lundi matin, Nicolas Sarkozy a pris son vol pour Bruxelles. Il y rencontrait Angela Merkel. De modèle, la chancelière est devenue mentor, ou seule maîtresse à bord. Elle ne s'y est pas trompée en promettant de venir le soutenir en meeting, confirmant ainsi le secret de polichinelle. Dimanche soir, Nicolas Sarkozy a porté l'Allemagne en exemple pas moins de 8 fois. Mais sa vision reste brouillonne. Il mélangeait tout. Il multiplia les erreurs (oui, l'Allemagne a aussi perdu de des emplois industriels en masse malgré les « grandes » réformes du chancelier Schroeder).

Il n'osait toujours pas la critique essentielle: l'Allemagne est un concurrent qui nous dame le pion sur les marchés étrangers. Sarkozy n'osa pas non plus la comparaison complète: promet-il autant de travail partiel et précaire aux Français ? Mieux, en Allemagne, les loyers... sont encadrés (comme le rappelait lundi matin le Lab d'Europe1).

A Bruxelles, Angela Merkel a finalement modéré sa menace. Son ministre des finances voulait placer la Grèce sous tutelle européenne pour mener à bien ses réformes. Il s'agissait de nommer un commissaire européen et de l'envoyer à Athènes. « Je ne cherche pas la polémique, mais plutôt un dialogue productif » a-t-elle précisé en arrivant au sommet. Le Luxembourg et l'Autriche voisines ont rapidement publiquement répudié la proposition allemande. Nicolas Sarkozy, lui, est resté courageusement silencieux. L'objet du sommet était aussi de caler le fameux traité européen à 26, décidé en octobre; et de valider le second plan de l'aide à la Grèce.

Cette dernière renégociait la restructuration de sa dette. Contrairement aux grandes déclarations de victoires de Nicolas Sarkozy lors des sommets européens précédents, il manquait à la Grèce de renégocier l'abandon de 50% au moins de sa dette publique pour envisager d'être sortie d'affaires. Avant le sommet, les créanciers privés avaient acceptés de perdre 50% voire 70% de leurs prêts. Mais c'était insuffisant. Il fallait encore que la BCE et d'autres institutions publiques acceptent de faire de même.

Quelque part vers 21H30, Nicolas Sarkozy a tenu à se montrer devant les journalistes, pour résumer les conclusions de ce sommet européen informel. Il était fatigué, presque gris, les épaules tremblantes. Il avalait fréquemment sa salive au point de s'interrompre. Il répéta souvent le mot compétitivité.

Il ne savait plus quand le futur traité (promis depuis le 9 décembre dernier) devait être adopté (« mars, je crois... ») ni quand l'accord avait été conclu ( « le 9 décembre, je crois »). Tout aussi flou fut-il sur la prévision de croissance (« elle était à 1% je crois... »). Il refusa de commenter les critiques contre sa décision d'augmenter la TVA. Il refusa aussi de répondre à un journaliste britannique qui lui demanda si David Cameron avait réagi au mensonge prononcé la veille par Sarkozy sur l'industrie outre-Manche. Publiquement enfin, maintenant qu'Angela Merkel avait abandonné son idée de tutelle de la Grèce, Sarkozy put avouer qu'il n'aimait pas l'idée.

Cette séquence, au final, fut curieuse.

Nicolas Sarkozy semblait s'être auto-dissous, effacé.
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MessageSujet: le spectacle se délite sous fond de pseudo vente d'armes... par le pays des droits de ...la guerre ! du sang et du racisme ...et de la pseudo démocrassouille répoublikaine   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMer 1 Fév - 8:28

Il avait l'air fatigué ou pressé d'en finir, lundi soir à l'issue du sommet européen informel qui s'est tenu à Bruxelles. Il n'était pourtant pas tard, 21h30 à peine, quand Nicolas Sarkozy se montra sur la traditionnelle estrade réservée aux mini-conférences de presse de ce genre de rencontres.

Modeste sur l'Europe
Il aurait pu sur-vendre le résultat des échanges européens du jour. Il en a tant l'habitude. Pour une fois, il avait même quelque chose à vendre. Après tout, les chefs d'Etat et de gouvernement se retrouvaient dans un climat plus apaisé que d'habitude. Le sommet est apparu presque normal. La Grèce est toujours là, elle n'a pas fait faillite.

Certes, l'accord avec ses créanciers publics et privés tarde à se concrétiser. Certes, le premier ministre britannique David Cameron s'est moqué de la taxe française sur les transactions financières. Mais 25 des 27 Etats de l'Union européenne ont tout de même enfin validé le nouveau traité qui prévoit une discipline budgétaire (que Nicolas Sarkozy s'empressa de qualifier de « règle d'or » ) et ses sanctions quasi automatiques en cas de dérapage des déficits publics. Il faudra encore un sommet en mars, avec le texte définitif, puis une ratification plus tard dans l'année (et notamment, en France, après les élections présidentielle et législative).

Nulle révolution, donc, mais Nicolas Sarkozy nous avait habitué à sur-vendre de biens plus modestes résultats.

Ce lundi soir, il avait la tête ailleurs. Il était pressé. Il ne lâcha que 17 minutes aux journalistes présents.

Son esprit était resté en France, dans sa campagne qui ne décolle pas. Il semblait inquiet. « Bon... Mesdames et Messieurs, ce ne sera pas une conférence de presse parce qu'au fond tout s'est passé comme prévu » A peine résumé les avancées du jour, il demanda à l'assistance: « S'il y avait une ou deux questions, j'y répondrai bien volontiers et après je rentrerai à Paris ». Quelle curieuse formule ! Il y a quelques mois, le président français chérissait ces tribunes européennes. Elles confortaient sa stature de chef d'Etat, sa stratégie de présidentialisation. Mais cette fois-ci, il était pressé d'en finir, anxieux de son intervention ratée de la veille.

Le choc de confiance n'a pas eu lieu. Ces annonces ont été jugées incompréhensibles, confuses, insuffisantes ou injustes.

Rendez-vous précipité avec 400 parlementaires
En revenant sur Paris, il convoqua donc tous les parlementaires UMP, députés comme sénateurs, à 11h30 mardi matin à l'Elysée. La réunion fut ainsi décidée à la dernière minute. Les voeux à la presse, prévus de longue date à 11h furent décalés, sans crier gare, à 17h. Certains parlementaires furent prévenus par SMS. Il fallait remonter le moral des troupes, sénateurs comme députés. Les premiers ont perdu leur majorité en septembre dernier. Les seconds craignent une bérézina en juin prochain. Tous continuent de s'interroger sur cette drôle de non-campagne de leur mentor. Même à l'Elysée, les conseillers du Monarque s'inquiètent de leur sort après le 6 mai. On cherche des ambassades, des investitures ou des postes dans le privé.

Par rapport à 2007, quelle différence ! A l'époque, le candidat de la Rupture avait motivé ses foules, conquis les médias, emmené sondeurs et sondages avec lui. En ce début février de 2012, chaque coup d'éclat du Monarque fait choux blanc. Le tout premier sondage réalisé à la suite de l'intervention présidentielle de dimanche soir a douché certains espoirs: c'est François Hollande qui a gagné 2 points !

Devant ses parlementaires, Nicolas Sarkozy a donc tenté d'avoir les mots qu'il fallait. Quelques participant(e)s « live-tweetèrent » comme souvent ce qui se disait dans l'enceinte du Palais. Sur la TVA sociale, il s'est moqué de ses critiques: « On me dit suicidaire. Je suis le suicidaire le plus en forme de France ». Au passage, il critiqua le recours devant le Conseil Constitutionnel contre la loi pénalisant la négation du génocide arménien, déposé par quelques parlementaires de son camp:

Il justifia que c'est la crise qui « rend possible la TVA sociale ».

Il confia qu'il était « pressé d'aller à la rencontre des Français », sans toutefois reconnaître sa candidature: « le plaisir est dans l'attente ». « Je vous demande d'être patients et ne pas tomber dans tous les pièges. Le moment n'est pas encore venu. ». D'après la députée Valérie Rosso-Debord, il fut grandiloquent: « la vérité c'est que le peuple français est plus courageux que les élites qui baissent les bras ».


A en croire quelques participants, Nicolas Sarkozy fut « très applaudi ». Nous sommes rassurés. Le capitaine du Titanic France est toujours là.

Mardi, on apprenait une autre bonne nouvelle: l'avionneur Dassault parvenait enfin à vendre ses Rafales à l'étranger: l'Inde lui commanderait 126 avions de chasse. Cocorico ! « Il reste à finaliser un certain nombre de choses » prévenait le secrétaire d'Etat au Commerce Extérieur Pierre Lellouche. « À ce stade, je veux être prudent, on est dans une phase de négociation exclusive ». Fallait-il se satisfaire ? Seuls 18 avions sur 126 seront achetés en France. Les autres seront en fait fabriqués... en Inde.

C'est toujours curieux, ces grosses ventes d'armes juste avant une élection présidentielle.

Rappelez-vous le Karachigate. 17 ans après, l'histoire se répèterait-elle ? En janvier 1995, quelques semaines avant le scrutin présidentiel, deux intermédiaires avaient été ajoutés par le gouvernement Balladur dans la vente de sous-marins Agosta au Pakistan.

Nerveusement décontracté avec la presse
Mardi vers 17 heures, à l'Elysée toujours, le Monarque reçu enfin les médias. les photographes étaient invités mais sans leurs appareils. Interdiction de filmer. Le

Les voeux furent courts, 24 minutes à peine. Une partie de l'assistance eut l'indécence d'applaudir à la fin.

Sarkozy avait commencé son show par une boutade: « Mesdames et messieurs, bienvenue... je dois dire que j'ai hésité... avant de vous présenter mes voeux... C'est pas à cause du Off... Quand j'fais un Off, ça devient le On le plus repris dans l'histoire de mes interviews... C'est pas à cause de ça... Non, je me suis posé des questions... est-ce qu'un président de la République a des voeux à présenter à la presse ?»

Personne ne réagissait... On sentait la fin de règne, le dernier tour de piste, celui des adieux. « Des voeux personnels ? C'est sûr. Journalistes, vous avez droit à des voeux de bonheur ». Sarkozy souriait d'un sourire si large qu'il lui barrait le visage d'une oreille à l'autre. Il attendait les rires qu'on entendit à peine. « vous n'êtes pas interdit du droit au bonheur personnel »... La ficelle était grosse. Devant une assemblée qu'il supposait hostile, le recours à l'humour est toujours facile.

Nicolas Sarkozy eut ensuite quelques mots plus sombres, en l'honneur du journaliste Gilles Jacquier, tué en Syrie il y a deux semaines, ou en souvenir de France Soir et de la Tribune disparus.

Il a cajolé son assistance, après ce premier passage goguenard: «Au début de sa carrière, on a envie de séduire (...) Ensuite, on en revient, on se trompe, on prend pour de trahisons ce qui n’est que liberté professionnelle. On s’aime beaucoup moins.»

Le Président des fadettes eut de grands mots sur l'indépendance et l'exigence de la presse. On rigolait en silence. «Laissez à la sphère de l’auto-information la pulsion de l’information immédiate et gardez l’information crédible.»

Il avait son opinion, grandiloquente encore, sur l'avenir de l'information: «Passée la pulsion adolescente des premiers temps, l’ennivrement de la quantité de l’information, le citoyen va revenir à une forme d’information plus explicative, plus pédagogique ».

Il avait évidemment envie de parler de cette campagne à laquelle il ne participe pas officiellement: «La seule façon de progresser, c’est d’être critiqué. Et là, franchement, merci ! J’ai fait des progrès considérables.»

Le show était triste. Il ressemblait au dernier tour d'un clown dépassé. Nicolas Sarkozy avait rechuté. Il était retombé dans cette familiarité qui lui réussit tant en 2007.

Mais nous sommes en 2012.
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MessageSujet: Comment Sarkozy détruit 18 mois de "présidentialisation"   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 3 Fév - 10:25

Comment Sarkozy détruit 18 mois de "présidentialisation"
Le jeu devient étrange. En 2007, le candidat Sarkozy avait réussi sa « transformation ». Du « J'ai changé » prononcé une trentaine de fois lors de son discours de campagne jusqu'au débat du second tour de la présidentielle, il était parvenu à créer l'illusion d'être ouvert, calme et tolérant. Nous savions qu'il en était rien, mais une large fraction des 53% de l'électorat exprimé qui vota pour lui dut attendre quelques ... heures pour découvrir que Sarkozy se voulait Monarque et restait agité comme toujours. Un dîner au Fouquet's, une escapade dans un yacht de milliardaire, et hop, voici un quinquennat marqué par un indécent Bling Bling !




Pour 2012, le futur-déjà candidat Sarkozy s'était « re-présidentialisé »: de prises de distance en déplacements thématiques, il voulait se forger l'image d'un chef d'Etat, au-dessus des partis et courageux dans la tempête économico-financière qui nous entoure. Il n'en était rien, mais il y travaillait beaucoup.

Depuis une dizaine de jours, il semble pourtant agir comme si ces dizaines de mois d'effort sur lui n'avaient plus d'importance. Faut-il qu'il soit aux abois pour se comporter ainsi.

Jugez plutôt la séquence qui se déroule sous nous yeux depuis le début de la semaine.

Inquiet
Mardi, Nicolas Sarkozy convoquait précipitamment près de 400 députés et sénateurs UMP pour une séance de motivation expresse dans la salle des fêtes de l'Elysée. Il se lâcha contre François Hollande, espérant bien que chacun des parlementaires présents, de Twitter aux plateaux de télévision ou de radio, s'évertue à répéter les petites phrases.

Mercredi, en Conseil des ministres, le voici qu'il menace quelques ministres.
Jeudi, il fit semblant de sourire à l'interpellation d'un ouvrier, sur un chantier de l'Essonne, sur sa propre candidature. Il est candidat, mais il ne pouvait répondre qu'un laconique « on se comprend ». Un cadre du chantier confia à Europe1 que les conseillers du Monarque « voulaient plus de monde autour de Nicolas Sarkozy ». Un ouvrier a confirmé: « Il y en a qui sont venus d'autres chantiers ». La radio a précisé que « les ouvriers et les faux ouvriers auraient été même priés de faire semblant de travailler devant la presse. Une consigne donnée, alors qu'à cause de la température glaciale ce jour, il leur était pourtant interdit de travailler. Aucun n'aurait dû se rendre sur le chantier ».

Quelle mascarade !
La veille, Sarkozy avait encore confié une salve de petites phrases qu'il voulait répétées. Il avait peur, comme le Figaro, de ses mauvais sondages.

Un journaliste de l'Obs estimait récemment qu'il s'agissait d'une façon pour forcer l'agenda médiatique et replacer l'attention sur sa modeste personne. La tactique est effectivement évidente. Mais ces fausses confidences à répétitions dessinent surtout un sale portrait du Monarque, à mille lieux de l'image qu'il s'est patiemment attaché à construire depuis 18 mois.

Méprisant
Dans la soirée, c'est à nouveau François Hollande qui eut droit aux honneurs verbeux du Monarque. D'après Nathalie Schuck du Parisien, Sarkozy recevait quelques élus proches (Valérie Rosso-Debord, Franck Riester, Bruno Retailleau, Eric Ciotti).

Contre Hollande, l'attaque fut sans finesse: « il a tiré toutes ses cartouches, sa déclaration de candidature, son premier meeting, son projet, sa grande émission. Qu'est-ce qu'il lui reste ? Pouf, il se prend de la farine sur la tête ! » Ou encore: « Les socialistes ne peuvent pas gagner avec ce programme. Tous ceux qui sont sûrs de gagner une élection l'ont toujours perdue ».

Ces bons mots amusaient une galerie plutôt réduite.

Devant des ouvriers du bâtiment, dans l'Essonne jeudi, Nicolas Sarkozy parle de sa fille, de son humeur, de la météo et de sa candidature. Le candidat était en spectacle puisqu'il y avait des médias spectateurs. Certains journalistes restaient lucides.

Narcissique
Sur lui-même, Nicolas Sarkozy cherchait les compliments. Quitte à se les donner.

Publiquement, il joue la modestie, le président dont l'expérience a durci et calmé les ardeurs. En coulisses, on redécouvre un agité narcissique.

« C'est pas mal d'être là où j'en suis en n'étant pas candidat. Il y a quatre mois, on me contestait le leadership à droite avec Villepin. Après, on m'a contesté le leadership au centre avec Borloo, dont on disait qu'il serait devant moi. Tout ça est déblayé. J'ai fait l'unité de la famille ».

A propos de son intervention télévisée de dimanche, il fut énorme : « Seize millions, c’est énorme! J’ai pris des risques, il y avait des films sur les autres chaînes »... Quel risque !

Menteur
Laurent Wauquiez, son jeune premier de la lutte contre le cancer social, a aussi mouillé sa chemise pour louer la grandeur de l'action de son mentor. Jeudi 2 février 2012 sur BFMTV/RMC, il a assuré que « rien n'aurait été possible sans l'engagement du président » pour sauver Lejaby... Fichtre ! Que s'était-il passé ? Et bien, selon Wauquiez, Nicolas Sarkozy aurait été utile pour « activer des outils de politique de l'emploi, notamment de formation et de reconversion professionnelle... et à chaque fois son action a été déterminante »... L'exercice de langue de bois était parfait.

Qu'était-il arrivé à l'usine Lejaby d'Yssingeaux ? Un généreux entrepreneur s'était enfin proposé de reprendre l'établissement et ses 93 salariés. Vincent Rabérin est PDG de la Sofrema, installée dans l'Allier. Pourquoi cet investissement ? Son principal client est LVMH, et Bernard Arnault l'a assuré de « lui allouer, au cas où sa proposition aboutirait, un plan de charge de plusieurs années, assurant le maintien des emplois sur place ». Et le patron de LVMH ne s'en cache pas, bien au contraire: « Nous sommes fiers aujourd'hui de faciliter le sauvetage des emplois du site d'Yssingeaux et de contribuer ainsi à la bataille pour l'emploi en France ». On comprend mieux ce que sous-entendait Laurent Wauquiez. « Nicolas Sarkozy l'a voulu, Bernard Arnault l'a fait » commenta Nicole Vulser du Monde.

Si l'on doit se réjouir pour les employé(e)s de l'usine, on peut aussi s'interroger: la politique industrielle version Sarkozy se limite-t-elle à l'activation électoraliste du carnet d'adresses du Monarque ?

Déstabilisé ?
A quelques proches, il a aussi confié combien il était heureux qu'on parle de ses propositions et non de celles du candidat Hollande. La remarque était délicieuse. Son déplacement en Essonne, largement médiatisé, ne fit pas illusion.

Ces propositions sur le logement restent tardives, à quelques semaines du scrutin présidentiel. Et elles furent dénoncées de toutes parts. L'envoyé spécial du JDD en Sarkofrance notait ainsi: « Opposition politique, représentants des collectivités locales et promoteurs se sont élevés contre ce plan, jugé "inefficace" et "déraisonnable" avant sa présentation courant février au Parlement.»

Jeudi soir, Nicolas Sarkozy avait laissé son premier collaborateur Fillon expliquer combien il regrettait quelques échecs de ce quinquennat. « Bien sûr, nous n'avons pas tout réussi, bien sûr qu'il y a eu des espérances que nous avons déçues, bien sûr la crise a bousculé un certain nombre des réformes que nous voulions engager »...

On apprit aussi qu'Emmanuelle Mignon, l'ex-rédactrice - ou présentée comme telle - du programme de 2007, allait rejoindre la campagne de Nicolas Sarkozy.

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MessageSujet: Désormais le malade se paye des "figurants de petite taille " !!!   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 3 Fév - 15:57

L’Elysée aurait demandé au chantier de Mennecy d’augmenter les effectifs le jour de la visite du chef de l’Etat, jeudi 02 février. En 2009, la télévision belge avait déjà révélé une histoire similaire.



Septembre 2009, Nicolas Sarkozy visite l’usine d’équipement automobile Faurecia en Normandie. La télévision belge RTBF diffuse un reportage sur les coulisses du déplacement et révèle que des employés d’autres sites sont venus spécialement pour le passage du président. Plus étonnant encore, les travailleurs qui figurent sur les prises de vue auraient été sélectionnés selon un critère de taille, excluant les "grands".

Selon un délégué syndicaliste du groupe, il s’agissait d’une demande de l’Elysée, qui aurait orchestré toute la visite, en concertation avec la Préfecture de l’Orme et les Renseignements Généraux. L’Elysée dément mais une ouvrière confirme dans le reportage que pour être sur la photo, il ne fallait pas être plus grand que le président. La direction de Faurecia publie, elle, un communiqué pour démentir "les rumeurs faisant état d’"exigences particulières de l’Elysée".

-----------

Selon un cadre du chantier de construction de Mennecy (Essonne) visité jeudi 2 février par Nicolas Sarkozy, l’Elysée aurait demandé de doubler les effectifs d’ouvriers le temps du passage du chef de l’Etat.

Interrogé ce matin sur "Europe 1", ce salarié anonyme révèle que plusieurs dizaines de personnes n’appartenant pas au chantier seraient venues renflouer les rangs de la soixantaine d’ouvriers présents pour garantir une présence importante sur le site.

"Il y en a qui sont venus d'autres chantiers", a affirmé l'un des ouvriers en intérim depuis plusieurs mois au micro d'"Europe 1". Fournisseurs, partenaires, chefs de chantiers et même inconnus auraient été invités à venir faire de la figuration, selon un autre.

Ce dernier évoque également des consignes patronales. Les ouvriers et les faux ouvriers auraient été priés de faire semblant de travailler devant la presse, alors que la température glaciale leur interdisait de travailler ce jour-là. D'ailleurs, dès la fin de la visite, tous les ouvriers seraient rentrés chez eux.

L'Elysée ne nie pas. "Nous avons simplement voulu donner la possibilité d'être présents, à tous ceux qui ont, par le passé, ou auraient à l'avenir à travailler sur ce chantier", a expliqué le service communication de la présidence.



Sarkozy ne veut pas voir une tête dépasser chez... par rue89
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MessageSujet: Vendu aux boches et aux multinationales    Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMer 8 Fév - 10:31

Lundi, Nicolas Sarkozy était très fier de son conseil des ministres franco-allemand. C'était en fait un déjeuner de travail. Angela Merkel s'était déplacée à Paris, et les deux s'affichèrent ensemble pour une mini-conférence de presse puis une courte interview télévisée communes.

Le Monarque ne confirma pas sa candidature à l'élection présidentielle, mais l'information n'était de toute façon plus attendue. Angela Merkel avait lâché le morceau il y a 8 jours, elle viendrait participer au meeting de campagne du candidat sortant.

Sarkozy voulait prouver, devant témoin, que Merkel et lui avaient sauvé l'Europe de la catastrophe.




Sarkozy acculé
Depuis bientôt deux ans, Nicolas Sarkozy a choisi le modèle allemand sans qu'on sache vraiment lequel. Il ne cherche pas tant à singer la politique économique ou sociale du gouvernement allemand que de coller au plus près de sa voisine chancelière. Et cette dernière le lui rend bien. La France lui donne l'alibi de ne pas apparaître comme dirigeant seule l'Europe. A Paris, Angela est toujours ravi des démonstrations de Nicolas. De toutes façons, il est trop affaibli pour la gêner véritablement.

De soncôté, ce dernier ne peut s'en passer. Quand il s'accrochait au Triple A, ses tribunes communes avec Angela Merkel lui permettait de s'assimiler au meilleur élève de la classe européenne. Depuis qu'il a été dégradé, Sarkozy s'accroche avec d'autant plus d'énergie.

Son salut, surtout personnel, viendrait d'Allemagne.

Le modèle allemand a pourtant ses zones d'ombre, comme l'ampleur du travail partiel et précaire, la pauvreté de masse, l'absence de salaire minimum. L'Allemagne dégage peut-être des excédents commerciaux ou budgétaires. Ni Sarkozy ni ses ministres ne les évoquent. Ils préfèrent parler compétitivité, un terrain où l'Allemagne fait la course en tête aux détriments de ses voisins.

Sur le sujet fiscal, aucun journaliste ne demanda à Nicolas Sarkozy ce qu'il pensait que la mauvaise nouvelle du jour. Le Parisien du jour publiait une simulation des effets inattendus de la non-indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation : (1) quelque 100 à 200 000 foyers français, vont perdre leur exonération d'impôt sur le revenu : c'est « la hausse que personne n’a vu venir ».

Pire, l'impact est en cascade : ces fameuses classes moyennes que Laurent Wauquiez chérit vont perdre sur tout la ligne . « Le gel du barème a un effet mécanique : cela conduit à une augmentation généralisée de l’impôt sur le revenu » a commenté Vincent Drezet, du Syndicat national unifié des impôts (Snui). Et le journal d'ajouter : « D’ailleurs, le gouvernement s’attend à engranger 1,7 Md€ dans les caisses de l’Etat. Et le double en 2013, soit 3,4 Mds€. »

Mais ce n'était pas tout. Pour ces 100 à 200 000 foyers, la catastrophe était totale. Nombre d'aides sociales ne sont versées qu'à condition de ne pas être imposables à l'IR.

Sarkozy accolé
Vers 13h, les deux chefs de gouvernement s'affichèrent pour une mini-conférence de presse commune. Nicolas Sarkozy était sérieux. Il parla en premier. Il levait souvent les mains. La chancelière hochait régulièrement la tête en l'écoutant.
« Nous sommes les deux premières économies d'Europe. Notre alliance est stratégique. Et à un moment où le monde connaît tant de bouleversements, tant de difficultés, tant de changement,... à un moment où l'Europe s'est trouvé confrontée à tant de crises financières et économiques, l'alliance sans faille, déterminée entre l'Allemagne et la France, a permis d'éviter que l'Europe en général et l'euro en particulier tombe dans le gouffre de la crise financière. »
Que l'Union pour la méditerranée semblait loin !

Sarkozy voulait évidemment faire croire que l'alliance franco-allemande ne reposait que sur lui, puisque ses opposants menacent de renégocier les traités.

Parfois, il dérape.

La présence solidaire d'Angela Merkel lui a ainsi permit de donner une énième leçon à la Grèce, sommée d'accepter les conditions financières qui lui sont proposer: « Les Grecs ont pris des engagements, ils doivent les respecter scrupuleusement. Il n'y a pas le choix, le temps presse. C'est une affaire de jours, maintenant il faut conclure ». Qui est-il pour donner de telles leçons ? L'Allemagne de Merkel voulait davantage de tutelle, mais surtout davantage d'abandons de créances des banques européennes en Grèce. Nicolas Sarkozy, soutenu par ses collègues, résista tant qu'il put. La France a des intérêts en France.

Angela Merkel se félicita de l'établissement du nouveau traité européen et de l'harmonisation en cours des taux d'impôts sur les sociétés entre les deux pays. Cette démarche prendra une bonne année. Mais Nicolas Sarkozy a l'habitude de faire semblant d'ignorer qu'il y avait des élections présidentielle puis législatives. Il expliqua combien la convergence fiscale franco-allemande, cette fois-ci sur l'impôt sur les sociétés, serait un facteur de stabilité pour l'Europe.

Angela Merkel fut évidemment interrogée sur son soutien à la campagne électorale de son voisin: « Il est normal que nous soutenons nos partis amis ». Et elle a prévenu: « je le soutiens sur tous les plans ». Sur tous les plans ?

Sarkozy annonça enfin la mise en place d'un « groupe des amis du peuple syrien », « avec nos amis arabes et notamment avec la Ligue arabe ». Angela Merkel fut plus directe à propos de la Syrie, en se déclarant « atterrée » des vétos russe et chinois à une résolution du conseil de sécurité de l'ONU contre la Syrie.

Peu après le déjeuner, les deux furent interrogés ensemble, assis sur deux chaises du salon Murat, au Palais. L'interview fut d'abord retransmise dans le journal télévisé de la ZDF puis par France 2.

Sarkozy déclara sa flamme: « j'admire Mme Merkel».

David Pujadas offrit l'occasion à Sarkozy d'adouber, une fois de plus, son ministre de l'intérieur après ses propos du weekend sur les différences de civilisation: Le ministre de l'intérieur a dit qu'une civilisation, un régime, une société qui n'accordaient pas la même place et les mêmes droits à des hommes et à des femmes, ça n'avait pas les mêmes valeurs. C'est du bon sens. »

Sarkozy enfila quelques platitudes: « Economiquement, nous sommes plus forts à 450 millions d'habitants qu'à 65 millions ». Sans rire ?

Sur son improbable déclaration de candidature, Nicolas Sarkozy fut évasif: « ceux qui entouraient Mitterrand n'étaient pas choqués qu'il ne déclare pas avant mars ». Il se comparait encore au François Mitterrand de 1988. Cohabite-t-il avec Fillon ?

Ce lundi 6 février, il faisait encore froid en France. EDF craignait que ses centrales ne pètent les plombs. La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, conseilla aux Français de rester... chez eux.

Les SDF étaient prévenus.
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MessageSujet: Sarkozy a fait adopter son programme en conseil des ministres   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeJeu 9 Fév - 10:29

EUDI 9 FÉVRIER 2012

Sarkozy a fait adopter son programme en conseil des ministres
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Il est grand temps qu'il se lance, ses dernières grandes annonces ont fait flop. Il pensait focaliser le débat politique à nouveau sur lui, et prouver que son job de président avait encore des urgences.

Mais le résultat, dévoilé en conseil des ministres ce mercredi, est décevant.

Les mesures n'étaient que du bricolage.

A l'UMP, on s'active pour lui trouver une salle suffisamment grande pour accueillir sa déclaration de campagne.

Des mesurettes
Mercredi, le conseil des ministres adoptait les « mesures fortes » présentées par Nicolas Sarkozy le 29 janvier dernier sur 10 chaînes de télévision. Il restera au Parlement à les adopter, chose impossible dans les 73 jours qui nous séparent du scrutin présidentiel.

Comme souvent avec le Monarque, le bruit était plus fort que la réalité.

La taxe sur les transactions financières a beaucoup amusé et déçu. Elle rapporterait 1,1 milliard d'euros. Elle a peu à voir avec la Taxe Tobin dont prétend s'inspirer Nicolas Sarkozy... Le Monarque l'a finalement réduit à une taxe de 0,1 % du montant des transactions réalisées sur les actions de sociétés françaises cotées dont la capitalisation excède le 1 milliard d'euros, une autre de 0,01% sur les ventes de CDS, Rien n'est prévu dans le projet gouvernemental pour allouer ce produit au développement des pays pauvres, et l'on voit mal comment cette taxe freinera la spéculation (si tant est que Sarkozy en eut l'objectif). Comme nous l'annoncions voici 5 semaines, Sarkozy a rétabli l'impôt de Bourse qu'il avait lui-même supprimé... Sa communication est plus modeste que les coups de talons sur les estrades européennes: cette taxe « vise à créer une juste participation du secteur financier à l’effort de redressement des finances publiques ».

L'augmentation de la TVA de 1,6 point est une mesure plus claire et sans embrouille. Injuste, elle est aussi dangereuse en cette période de crise. Le gouvernement lui prête de nombreux avantages: « Elle bénéficiera aux secteurs les plus exposés à la concurrence internationale (80 % des emplois du secteur manufacturier et 97 % des emplois de l’agriculture sont concernés) et contribuera à redonner de la compétitivité aux produits français, sans peser sur l’inflation. Le Gouvernement lutte ainsi contre les délocalisations et contribue à la création d’une centaine de milliers d’emplois.»

Le 29 janvier dernier, le Monarque avait affirmé qu'elle n'entrainerait aucune hausse des prix. Cette profession de foi était bien approximative. Depuis, des économistes se sont penchés sur la chose.

L'argument selon lequel la concurrence freinera la hausse des prix ne tient pas pour tous les secteurs. Pire, s'il devenait valable, cela signifierait que les entreprises auraient décidé de prendre sur leurs marges pour ne pas répercuter la hausse sur les consommateurs. Ce qui reviendrait à les affaiblir alors que Sarkozy proclame que son idée doit les renforcer. Après une augmentation de 3 points de la TVA en 2006, l'Allemagne a connu une remontée d'un point de la TVA en deux ans (1,7% d'inflation en 2006, 2,7% en 2008).

A l'inverse, l'alourdissement de la CSG sur les revenus du capital (de 8,2% à 10,2%) est anecdotique, pour ne rapporter qu'un gros milliard d'euros.

Les entreprises seront heureuses de l'allègement promis de leurs cotisations familiales. Pourtant, il serait présomptueux de considérer que leur situation compétitive s'en trouvera transformée: « La cotisation famille, dont le taux est de 5,4 %, sera totalement supprimée jusqu’à 2,1 SMIC (2 290 € nets), puis partiellement jusqu’à 2,4 SMIC (soit 2.620 € nets).» Cet allègement ne sera pas modulé en fonction des secteurs d'activité ou de la taille des entreprises. On aurait pu imaginer qu'il fallait favoriser ceux plus exposés à la concurrence internationale. Et bien non...

Concrètement, comme le détaille le Nouvel Obs, « la réduction de charges s’élèverait à 120 euros par mois pour un salarié payé 1,6 SMIC, elle atteindrait 158 euros au niveau de 2,1 SMIC. Puis elle irait en décroissant jusqu'à 2,4 SMIC. » Quelque 14 millions de salariés seront concernés par la mesure. Sans rire ni preuve, le ministère des finances est formel: « « Le gouvernement estime que la réforme créera environ 100.000 emplois ». « Certaines estimations se situaient à 70.000 ou 80.000 emplois créés, d'autres à nettement plus de 100.000, nous avons pris une moyenne » a-t-il confié aux Echos.

Vous avez bien lu: 25 millions de foyers vont payer 12 milliards d'euros de TVA supplémentaires pour ... 100.000 emplois éventuellement créés dans 3 ans.

Le grand soutien à l'apprentissage se traduit par un relèvement d'un petit point du taux d'apprentis par entreprise de plus de 250 salariés: de 4 à 5%... à horizon 2015 ! On est saisi par « l'urgence ». Le durcissement des sanctions contre les entreprises désobéissantes n'est pas explicité.

Le gouvernement acte aussi « la constitution du capital de la nouvelle banque de l’industrie pour un milliard d’euros ». Et ce « toujours pour renforcer la compétitivité de l’industrie française et afin d’en faciliter le financement » ... En fait, il recycle. Le milliard provient d'un « redéploiement » de crédits. En gros, on a pris du budget ailleurs, et hop ! Une nouvelle annonce ! En l'occurrence, ces fonds ont été prélevés sur les 35 milliards d'euros du Grand Emprunt décidé .... il y a 3 ans. Mieux, Les Echos précisent que « Bercy justifie cette décision en estimant que certains programmes s'avèrent aujourd'hui surdimensionnés et peuvent donc être un peu rabotés. ».

Les autres mesures n'ont pas été davantage détaillées par la communication gouvernementale que lors de leur présentation du 29 janvier.

Et toujours de l'inquiétude
A l'UMP, il paraît que les militants sont toujours inquiets. Leur Monarque rate sa campagne et cette seconde augmentation de TVA en moins de six mois est une mauvaise nouvelle. Même les habituels snipers de la cellule Riposte paraissent inefficaces. Prenez Laurent Wauquiez. L'équipe du blog Desintox de Libération l'a surpris en flagrant délit de mensonge pour justifier, maladroitement, la TVA sociale: « Ma première crainte, c’était que le changement ne porte que sur la TVA. Ce n’est pas le cas. Il y a la moitié de l’augmentation qui est faite sur une augmentation de la CSG sur le capital.» La moitié de l'augmentation ? Wauquiez était donc nul également en calcul.

A l'UMP, on trépigne. « en coulisses, tout est prêt » nous assure-t-on. Il y a le QG à deux pas du siège de l'UMP, le livre réécrit par d'autres et que le candidat hésite toujours à publier, des salles déjà réservées. Même TF1 a un créneau début mars pour son émission politique, le dernier de tous les candidats.

Tout est prêt, mais prêt pour quoi ? Annoncer de énièmes nouvelles « mesures fortes » pour le prochain quinquennat ? Le candidat Sarkozy vient d'adopter son programme en conseil des ministres. Qu'a-t-il d'autre à dire ?

L'équipe de campagne se démène pour trouver discrètement un stade à la hauteur des envies du Monarque. L'UMP a dû démentir que le Palais Omnisport de Paris Bercy ait été réservé pour le 24 février. Quand on soupçonna le Stade de France qui aurait la cote, un conseiller élyséen s'est énervé: « c'est débile! Ca coûterait plus cher en chaufferettes et vin chaud qu'en location » (une confidence recueillie par Nathalie Schuck, du Parisien).

A l'UMP, on se démène aussi pour éviter que Marine Le Pen ait ses 500 parrainages. Pour contrer les critiques, le Monarque a confié qu'il était favorable à des parrainages citoyens .... mais pour plus tard. La ficelle est bien grosse.

Mercredi soir, Nicolas Sarkozy était l'invité d'honneur du dîner du CRIF. François Hollande était présent.

Il y a un mois, un conseiller élyséen assurait à Paris Match que les courbes sondagières de François Hollande et de Nicolas Sarkozy se croiseraient début février. Nous y sommes.

Début février, François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont bien croisés, mais au dîner du CRIF.

Pas dans les sondages.

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MessageSujet: Nicolas Sarkozy ne veut pas de référendum sur le nucléaire ni sur lui-même   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 10 Fév - 15:46

VENDREDI 10 FÉVRIER 2012

Nicolas Sarkozy ne veut pas de référendum sur le nucléaire ni sur lui-même
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Jeudi, le président Sarkozy a détruit le candidat Nicolas. Le premier était à Fessenheim, l'une des plus anciennes centrales du pays par ailleurs posée sur une faille sismique.

L'hypothèse d'un tremblement de terre est aussi improbable qu'un tsunami à Fuskushima. mais personne n'entendit ce que le Monarque avait à dire. Le candidat Sarkozy faisait un buzz drôlatique. Quelques bons extraits de son entretien, enregistré le weekend d'avant par le Figaro Magazine, faisaient la joie des commentateurs.



Pas de référendum atomique
Jeudi, Nicolas Sarkozy visitait la centrale nucléaire de Fessenheim. Ses deux réacteurs ont 34 ans, et l'installation est sur une zone sismique, sous le niveau du Grand Canal, et en fin de vie, comme l'ont rappelé 6 associations antinucléaires. ces dernières souhaitaient rencontrer le Monarque à cette occasion. Quelque un million de voisins de cette centrale ont réclamé la fermeture de cette doyenne des centrales françaises.

Mais Nicolas Sarkozy ne voulait pas débattre du nucléaire.

Pour ses 30 minutes de discours, on lui avait quand même installé une gigantesque estrade dans la centrale, avec l'habituelle armature métallique, les projecteurs, le fond bleu et le petit pupitre. L'assistance était assise. Le déplacement fut expresse mais il était en terrain conquis.

Chaque jour depuis cette vague de froid polaire, inédite depuis 26 ans, les médias rappellent combien la France électrique bat ses records de consommation. A Fessenheim, Nicolas Sarkozy ne s'interrogea pas sur notre originalité européenne: nous sommes obligés d'importer à nos voisins, y compris allemands. Ces derniers sont pourtant plus régulièrement exposés à ces températures extrêmes que nous. Mais la France n'a jamais fait des économies d'énergie une priorité nationale.

A Fessenheim, le Monarque confirma, sans surprise, qu'il ne souhaitait pas la fermeture de cette centrale, contrairement à François Hollande. Son argument fut caricatural, au milieu de quelques employés de la centrale: « On ne la fermera pas, cette centrale, il n'en est pas question (...) pourquoi est-ce qu'on la fermerait pour des raisons politiques. (...) On a besoin de la centrale pour le chauffage et l'industrie, c'est 70 % de l'électricité nécessaire en Alsace. Où est-ce qu'on irait la chercher ? » Ces propos n'étaient plus ceux d'un Président mais d'un candidat. Car seul un candidat s'inquiète des propositions d'autres candidats. Il n'osait désigner ses adversaires, puisqu'il voulait jouer au Monarque: « Ceux qui veulent fermer Fessenheim, c'est pour une petite combine politicienne. Ils ne sont pas venus le dire ici. Ils ne savent même pas qu'il y a des gens qui travaillent ici ».

« S'il y avait eu le moindre doute sur la sûreté de la centrale, si les autorités indépendantes avaient pointé la moindre faiblesse sur la centrale, je n'aurais pas hésité une seconde à demander à EDF de fermer Fessenheim ». L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a recommandé quelque 10 milliards d'euros de travaux pour l'ensemble du parc nucléaire français. Dans son rapport du 31 janvier dernier, la Cour des Comptes s'inquiétait: « La construction et l'exploitation des premières installations de recherche, de production de matières fissiles, ainsi que des premières centrales n'ont pas été réalisées à une époque où la sûreté nucléaire était le premier souci. »

Mais Sarkozy n'en avait cure: « Vouloir fermer Fessenheim, c'est un scandale, parce que c'est sacrifier l'emploi qui est le vôtre à des arrière-pensées politiciennes. » Fukushima n'est pas passé par lui.

Fin janvier, la Cour des Comptes avait aussi tué l'un des mythes de la filière largement relayé par les nucléocrates du pouvoir en place: le nucléaire français n'est pas bon marché. Il sera hors de prix de le mettre à niveau comme de le démanteler. Un par tout, la balle au centre ? Pas tout à fait, puisque les deux questions centrales - sûreté et économies d'énergie - peuvent enfin être remis au coeur du débat.

Depuis 1970, la filière a coûté 228 milliards d'euros d'investissement public. Et la Cour des Comptes a réévalué à 49,50 euros le prix du Megawatt/heure. Soit un niveau proche de l'éolien si décrié... Pour l'EPR de Flamanville, le tarif est rude, entre 70 et 90 euros.

De tout cela, il n'en était pas question dans le discours du Monarque.

Dans un mois, on célèbrera un triste anniversaire, Fukushima.

Agitations
On nous avait promis une grande idée pour démarrer la campagne en fanfare. Ce fut ce jeudi 9 février, c'était le Sarkorendum, le référendum sauce Sarkozy: un président non-candidat annonce deux référendums d'après scrutin, sur des sujets hors sol. Jugez plutôt.

Jeudi après-midi, les bonnes feuilles et la couverture du Figaro Magazine de samedi 11 février ont fait la joie des commentateurs traditionnels et numériques.

1. La couverture, en premier lieu, semblait une affiche de campagne. Sarkozy souriait, et cachait sa chevalière. La veste trop serrée le boudinait. L'affiche sera allègrement placardée sur des centaines de milliers de kiosques à journaux. Pour ce premier affichage électoral du candidat Sarkozy, c'était donc le Figaro qui régale ! Coïncidence, la Société des Journalistes du Figaro venait d'écrire à son patron pour réclamer davantage de respect de son indépendance. Au final, la dépense sera-t-elle décomptée des frais de campagne ?

2. L'angle d'attaque, ensuite, était attendu. Faute de propositions concrètes sur l'économie, Nicolas Sarkozy cherche à focaliser le débat sur les valeurs, les siennes, qu'il croit solides. Il en a tellement changé depuis 2007! Il fut écolo puis anti-écolo, libéral puis étatiste, etc. De son programme de 2007, il reste si peu. La réalité l'a fracassé. Et sa mandature est parsemée Alors il s'affiche sur les valeurs: travail, responsabilité, autorité. Il refuse aussi l'euthanasie ou le mariage homosexuel avec de grandes formules: «En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu'il faille brouiller l'image de cette institution sociale essentielle qu'est le mariage»..

3. Les annonces, enfin. Sarkozy voulait de « la Rupture dans la Rupture ». La moins attendue fut sa candidature: Sarkozy annonce qu'il annoncera sa candidature plus tard. Quel scoop ! Sa formule fut drôlissime: « Comme pour toutes les décisions importantes, je prends le temps d'une réflexion longue et approfondie ». Ses conseillers auraient réservé le parc Chanot à Marseille pour le 19 février.

Ensuite, deux référendums, car, dixit le candidat, «Je crois que la meilleure façon de surmonter des blocages dans notre société, c'est de s'adresser directement au peuple français». Et il a déjà choisi les sujets: l'indemnisation chômage et le droit des étrangers. Sur le premier, Sarkozy recycle la posture de Laurent Wauquiez contre l'assistanat. Il reprend à son compte des vieilles lunes libérales:

« Je propose de créer un nouveau système dans lequel l'indemnisation ne sera pas une allocation que l'on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l'emploi versera à chaque demandeur d'emploi en contrepartie de la formation qu'il devra suivre. Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante. A l'issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé ».

Et c'était tout.
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MessageSujet: Constat d'échec et d'incompétence...ceux qui souffrent et ont été broyés ne sont pas prêt d'oublier !   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMar 14 Fév - 7:44

Sarkozy: la semaine du Grand Aveu du Président des Riches
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C'était la semaine de toutes les semaines, celle du grand aveu. Nicolas Sarkozy devait nous expliquer pourquoi il n'était pas candidat le 29 janvier et pourquoi il l'est subitement devenu 10 jours plus tard.

Les urgences internationales n'ont pourtant pas évolué. Au contraire, la Grèce est en passe de sombrer. La crise s'aggrave, la récession est là.

Mais Sarkozy ne pouvait plus attendre.

Il grimaçait. « Si je vous le dit, vous ne viendrez plus demain », lança-t-il à un journaliste qui lui demandait pourquoi il ne s'était pas déclaré ce lundi.

Sarkozy était comme un renard traqué par des chasseurs médiatiques.

Quand l'UMP désavoue Sarkozy
L'Assemblée nationale a débuté l'examen du projet de loi de finances rectificative pour 2012. Et ce fut la catastrophe. Les députés UMP présents étaient insuffisants pour contrer le refus de la TVA sociale en Commission des finances. Quelle bourde ! Christian Jacob, le président UMP à l'Assemblée a dénoncé une « petite magouille » de Jérôme Cahuzac, président (socialiste) de la dite commission des finances. Ce dernier n'aurait pas prévenu qu'il fallait être là... Surtout, cet absentéisme illustre le désarroi qui règne à l'UMP. Pas moins de 189 amendements ont été déposés par la « majorité ». Les députés UMP pensent à leur réélection en juin prochain. Allocataires, salariés et fonctionnaires n'ont gagné qu'un modeste répit. Les 315 députés de l'UMP pourront voter en séance plénière.

En examinant le texte, Gilles Carrez, rapporteur UMP du texte, a aussi levé un sacré lièvre. Pour Sarkozy, le désaveu était plus grave encore. Contrairement aux explications confuses de Nicolas Sarkozy le 29 janvier (quand il annonça la mesure), réitérées dans la note gouvernementale présentée en Conseil des Ministres mercredi 8 février, l'allègement de charges patronales familiales profitera surtout aux services et « très peu à l'industrie ». Sacrilège ! Vendredi dernier, il s'est confié à quelques journalistes. Et son rapport sur le projet de loi est consultable sur le site de l'AN.

Si l'objectif de la réforme était de « favoriser la production française au détriment de la production importée », l'allègement de charges patronales ne bénéficiera que pour un quart à l'industrie. Sur les 13,6 milliards d'euros par an, seuls 3,2 milliards seulement seront au bénéfice de l'industrie, contre 8,3 milliards d'euros pour les services (dont 700 millions pour les activités bancaires!), 1,4 milliard d'euros pour la construction et 0,2 milliard d'euros pour l'agriculture.

Au passage, Gilles Carrez rappelle que nos voisins allemands taxent leur revenus fonciers et du capital à 26,4%, contre 15,5% en France (même après le modeste relèvement de 2 points de ce collectif).

Nicolas Sarkozy, qui aime les symboles, appréciera celui-ci, une plantade certes provisoire de sa mesure-phare du moment.


Sarkozy fait son petit show
Il était à Issy-les-Moulineaux ce lundi, pour inaugurer un bâtiment de l'état-major, le siège de la nouvelle Direction Générale de la Gendarmerie. On aurait pu croire que le déplacement était prévu de longue date. Il n'en était rien. Les invitations étaient parties précipitamment vendredi.

Devant un parterre de gendarmes plutôt gradés, Sarkozy s'est quand même félicité de son propre bilan. On n'écoutait plus. « En dix ans grâce à votre travail, policiers et gendarmes, le nombre de personnes mises en cause a progressé de 30%. Le taux d'élucidation, en 2002 il était de 26% (...) en 2011 il est de 40%, dans le même pays, avec les mêmes effectifs, il y a quand même des choses qui ont dû changer ». Ce satisfecit ne trompe plus personne tant les arnaques statistiques de la politique du chiffre sont connues de tous. Les atteintes aux personnes ne cessent de progresser. Et son ministre de l'intérieur lui-même a donné des consignes aux gendarmes afin qu'ils valorisent les « actions externes » et visibles.

« Je voudrais qu'on arrive à désintoxiquer la France de la dépense. On ne peut pas dans tout les domaines n'avoir à la bouche qu'un seul principe 'plus de dépenses, plus d'effectifs, plus d'impôts', ce qui à la fin fera moins d'emplois, moins de croissance et plus de problèmes à régler » a déclaré « Monsieur +172% ». En 5 ans, la gendarmerie a perdu 5.500 postes. Elle est revenu au niveau d'effectifs de ... 2002.

La réduction du nombre de fonctionnaires est aussi à rapprocher de l'augmentation du nombre de précaires dans la Fonction publique... Justement, le Parlement débat de la titularisation d'une fraction de ces CDD.

Une mauvaise nouvelle n'allant jamais seule en Sarkofrance, les Echos révélèrent que le Monarque envisageait de revoir le statut des fonctionnaires; ça fait partie du « paquet électoral » que le candidat peine à trouver.
« Selon plusieurs sources - démenties par l'Elysée -, le chef de l'Etat pourrait proposer une vaste réforme mettant fin au statut actuel - et à l'emploi à vie -pour les nouveaux recrutés de l'Etat. Les fonctionnaires en poste ne seraient pas concernés. En contrepartie, les rémunérations seraient revalorisées. »
En 2007 déjà, Nicolas Sarkozy avait sorti l'argument de la revalorisation des rémunérations de la fonction publique. Nous sommes prévenus. Vous êtes prévenus.

Le stress, toujours.
Son premier ministre essaye de se rassurer. Dans une interview au Monde, il assure que « Rien n'est joué. Les sondages, les commentaires, tout cela va s'effacer dans les trois semaines qui précéderont l'élection derrière le face à face personnel entre les principaux candidats et les Français ».

Les votes se cristallisent en février, expliquait Valérie Nataf, pour TF1, lundi soir. Il était donc urgent de s'annoncer. Depuis des mois, le candidat inavoué sillonne la France aux moyens de l'Etat. Le camp Hollande s'en agace, et il a raison. Le Monarque abuse et sur-abuse. Il croit encore que les caisses élyséennes sont les siennes. Jet, caméras, estrades, imprimeries et petits fours, rien n'est trop beau ni trop grand pour assurer la réélection de l'apprenti Napoléon.

Nicolas Sarkozy a choisi son chemin: à droite toutes pour les premiers jours, peut-être une semaine. Puis il « élargira ». La démarche est à peine surprenante. Il n'a plus le choix. Ses croupières sont taillées de toutes parts, sur sa droite comme sur sa gauche. Nathalie Schuck du Parisien devine que la surprise de la semaine sera son déplacement ce jeudi, après un intervention télévisée la veille au journal télévisé de France 2 ou de TF1.
« Paré de son costume de candidat, Sarkozy effectuera son premier déplacement de campagne jeudi. Où ? Le secret est bien gardé. Une ville de montagne ? Un ministre croit savoir que le plateau des Glières, lieu de pélerinage annuel du président, a été envisagé. Mais plusieurs scénarios sont prêts pour ménager l'effet de surprise. »
Petite satisfaction, Christine Boutin avait annoncé qu'elle jetait l'éponge, ce lundi sur TF1. Elle rallie Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait opportunément offert quelques gages conservateurs durant le weekend. Lundi soir, sur iTélé, Boutin reconnaissait des « négociations » avec Nicolas Sarkozy, « le président qui est candidat ».

Une vraie bourde, une de plus.

Pour marquer les esprits, Nicolas Sarkozy a prévu un « immense » meeting au Nord de Paris, à Villepinte. Ses conseillers promettent 60.000 à 80.000 participants. Ils stressent un peu, du coup, ils ont calé le meeting très tard, dans un mois. 80.000 personnes, c'est sans doute ce qu'il reste d'adhérents à l'UMP à jour de leurs cotisations.... Ils veulent y croire. « On se lance dans un sprint de deux mois pour renverser la vapeur. On va multiplier les visites de terrain, lancer des idées tous azimuts. Vous n’avez encore rien vu. »

Deux mois, pour effacer 5 ans de carnage. Rue de la Convention, au coeur du bourgeois XVème arrondissement, le Président des Riches finalise la composition de son équipe de campagne. Guillaume Lambert quitte l'Elysée où il gère déjà ces fameux déplacements du Monarque au sujet desquels l'équipe de campagne de François Hollande a saisi la Commission Nationale des Comptes de campagne. La catholique Emmanuelle Mignon a déjà quitté EuropaCorp, le studio de Luc Besson co-dirigé par l'ancien publicitaire Christophe Lambert, un autre sarkozyste.

A l'Elysée, Sarkozy épluche les sondages et n'y voit que son échec. Le constat est terrible.

Ami sarkozyste, prépare-toi.
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MessageSujet: au bout du bout   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 17 Fév - 9:10

VENDREDI 17 FÉVRIER 2012

La candidature Sarkozy: J+1 ou J+rien ?
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Au lendemain de son annonce de candidature sur TF1, Nicolas Sarkozy est allé en Haute-Savoie. Il fallait montrer que la France du peuple l'attendait comme un nouveau Napoléon.

Les réactions à son intervention de la veille furent globalement négatives, dans l'opposition bien évidemment, mais aussi dans la presse française ou internationale.

L'effet de surprise n'a pas joué. Et quelques nouveaux couacs ont émaillé sa campagne.

Déceptions
Sur le Web, la critique fut féroce. Du Giscardisé au Président Poisson-Rouge, du Marquis de la Faillite au succès de la Riposte #SarkoCaSuffit sur Twitter le soir de son intervention, le Monarque et ses proches firent mine d'ignorer la chose. Ils pouvaient être heureux de deux récents désistements « spontanés ». Après Boutin mardi, Hervé Morin (Nouveau Centre) croyait faire la une du Figaro avec sa déclaration d'allégeance à Nicolas Sarkozy. Quel suspense !

Mais pour le reste, les commentaires médiatiques furent très sévères sur l'intervention de l'omni-candidat.

Et pour cause.

Nous avions été d-é-ç-u-s.

La seule nouveauté du discours sarkozyen réside dans la quasi-systématisation du référendum comme règle de gouvernance pour « surmonter les blocages ». La formule a fait long feu. Primo, elle n'est pas claire, voire franchement incompréhensible. Sur quels sujets Nicolas Sarkozy compte-t-il user du référendum ? Il a évoqué la formation des chômeurs. Mais il a semblé rétro-pédalé sur ses annonces au Figaro Magazine. Il n'a pas osé, mardi en Isère ou mercredi sur TF1, expliciter qu'il envisageait de supprimer les allocations chômage à un demandeur d'emploi qui refuserait une formation. Ouvrirait-il enfin la possibilité du référendum d'initiative populaire ?

Secundo, et c'est plus grave, cette idée est invalidée par les 5 dernières années de pratique sarkozyenne. Le Monarque commet la même erreur que Valéry Giscard d'Estaing en 1981 qui réclamait un « Président à la France » pour le second septennat qu'il n'a finalement pas eu: en voulant redonner la parole au peuple, Sarkozy confesse que ce dernier ne l'avait plus. La faute à qui ?

Arnaques
Depuis 5 ans, le Monarque s'est progressivement coupé du fameux peuple qu'il regrette tant. Sa première année fut Bling-Bling, yacht et Fouquet's. Sa première tournée des voeux, en janvier 2008, fut marquée par de telles de protestation que la sécurité de ses déplacements fut ensuite considérablement renforcée. Depuis 3 ans, le Monarque se déplace escorté par des centaines de CRS, de préférence dans des petits villages à l'écart des grandes agglomérations. Les audiences sont soigneusement filtrées, choisies, parfois complétées par des figurants. La moindre manifestation est écartée ou réprimée.

Que dire enfin de ces réformes contestées ? Pourquoi n'y-a-t-il jamais eu de consultations ? Rappelez-vous le ras-le-bol de janvier 2009, qui força Nicolas Sarkozy à convoquer un sommet social (déjà) et à lâcher quelques aides et suppressions temporaires d'impôts. Rappelez-vous les émeutes de la Martinique et de la Guadeloupe en 2009 ? Rappelez-vous les manifestations monstres en 2010 contre la réforme des retraites ? Sur ces sujets, jamais Nicolas Sarkozy n'envisagea de référendum.

Mieux, l'une des rares avancées démocratiques de la réforme constitutionnelle de juillet 2008, le référendum d'initiative populaire, ne fut jamais mise en oeuvre faute de loi organique. Une tartufferie totale !

Figurants ou supporteurs
Les vraies surprises étaient pour jeudi.

Le candidat sortant avait filé en Haute-Savoie, débarquant sur place en Airbus. Des centaines de journalistes et autres personnels médiatiques l'entouraient.

Un journaliste de Mediapart parvint à se glisser dans l'un des commerces visités par le Monarque. L'échange fut bref (article payant). Sarkozy ne voulait pas parler de l'inculpation de son ancien trésorier Eric Woerth.
Mediapart: «Monsieur Sarkozy, pensez-vous, comme vous l’avez dit en 2010 à David Pujadas pour la presse, que des officines sont derrière les juges qui ont mis Eric Woerth en examen?»
NS: «Ecoutez...qu’est-ce que vous me parlez de ça...Je suis là...à Annecy, j’ai pas envie de parler de ça.»
Mais le Monarque se réfugia dans un restaurant pré-sélectionné par les scénaristes élyséens de la journée. Il y inaugura un nouveau concept: la rencontre filmée mais sans journaliste ni micro avec « quelques » Français dans un restaurant.

Un peu plus tard, à une heure improbable, Nicolas Sarkozy était en micro-meeting, entre 2 et 3000 personnes à peine, à Annecy. L'assistance brandissait quelques drapeaux. Elle riait aux bons mots. C'était normal. Mais pourquoi un premier meeting de campagne, prétendument attendu, aussi riquiqui ? C'était la première surprise de cette première journée du candidat Sarkozy.

Sur l'estrade, le Monarque se lança dans une défense assez rapide de son programme. Le « J'ai changé » de 2007 avait été remplacé par « J'ai appris ». Il lâcha rapidement « J'ai commis des erreurs ». Ou encore: « Je me suis toujours efforcé d'être juste, d'être sincère, et de donner tout ce que je pouvais ».

Il répéta des arguments maintes fois entendus, chaque semaine depuis 2 ans, 52 semaines par an; combien il a réussi à réformer les régimes spéciaux, les retraites et les universités. « La France a souffert de la crise, mais la France a résisté. La France a fait face ». On réalisait qu'on avait déjà entendu la chose trop souvent. Sarkozy était devenu lassant.

Troisième surprise, Nicolas Sarkozy était finalement aussi grossier que certains de ses sbires de ces dernières semaines. Ce jeudi, il accusa, l'air grimaçant, François Hollande qui « ment matin et soir ».

Couacs
A Paris, quelques nouveaux couacs émaillèrent ce coming-out raté du candidat sortant.

L'épouse du Monarque livra un interview confondante. Elle confia qu'elle attendait que son mari lui indique où intervenir. Mais aussi et surtout: « Je ne m’y connais pas tellement mais franchement, je trouve qu’il a tout bien fait.» Nous étions gênés. Sur les référendums, Carla Bruni n'avait pas plus d'idées autre que son « mari » avait raison.
Soutenez-vous ces propositions d’organiser des référendums?
Là encore, je ne m’y connais pas. Généralement, je trouve que ses idées sont fabuleuses.
Son affiche de campagne le montrait de trois quarts, regardant au loin, une mer calme en fonds d'image. Cette mer est en fait la mer Egée. Illustrer la « France Forte », un slogan emprunté à la campagne de VGE en 1981, avec un cliché d'une Grèce morte, quelle idée !
L'équipe Web du candidat sortant avait aussi mis en ligne le site de campagne, lafranceforte.fr, rapidement inaccessible. Plus tard, en page d'accueil, la video de la veille... polluée par un spot publicitaire en preroll.

Qui de son équipe de campagne ou de ses communicants Sarkozy devra-t-il virer ?

En coulisses, le ministre du Travail Xavier Bertrand a envoyé quelques consignes à des patrons amis ou soumis (PSA, Areva, FNAC, etc): reportez vos plans sociaux après le 1er tour de la présidentielle...

Une France de figurants...
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MessageSujet: Embourbement   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 24 Fév - 9:17

Sarkozy embourbé sur France2
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Il est en retard. Dans les sondages, les propositions et même la littérature. François Hollande vient de publier son ouvrage, 180 pages et 9 euros. Le Parisien confirma qu'il allait donc livrer le sien, 80 pages mais 5 euros.

Nicolas Sarkozy avait le sourire du type faussement serein et franchement inquiet.

Le soir, sur France 2, Nicolas Sarkozy s'est effondré, en direct et en public. Ses opposants, à distance, en furent troublés. Il n'est pas évident que l'impact sur la campagne soit si décisif. Mais sur le moment, ce fut terrifiant.

Il se redressera peut-être, avec le soutien de quelques médias. Mais pour celles et ceux qui l'avaient écouté sans se laisser influencer par des commentaires exogènes, le spectacle fut presque gênant.

Sarkozy s'était rôdé
Un peu plus tôt dans la journée, Il avait invité des députés de sa majorité minoritaire quelque part près de son QG. Il ne peut plus recevoir à l'Elysée, pour ses réunions électorales, comme il le fait depuis 2009. Cela serait trop voyant.

Devant ces quelques dizaines de députés dépités, il chercha les mots justes. Il se renia un peu (le cumul des mandats ? « A un moment donné, on ne pourra pas continuer d'avoir des ministres en charge d'autres responsabilité »). Il testa son nouveau story-telling contre François Hollande: « Pour eux, la haine d'un candidat vaut plus qu'un idéal européen ». Il essaya aussi son argumentaire de propositions: sans programme, il lui restait son « tempérament ».

Il a rôdé son idée, imprécise et confuse, de référendum sur le chômage: « Quand quelqu'un est au chômage, il faut lui proposer un choix de formation qualifiante qu'il ne pourra pas refuser. Je ne serai pas le candidat qui dira : vous ne serez plus indemnisés. On va négocier avec les syndicats. S'il y a blocage, les Français trancheront. »

Mais Sarkozy s'embourbe
Vers 20h15, le président-candidat tenta le sourire, dans son costume noir, avec sa cravate noire. Il était sur France 2, en fin de journal télévisé. Il regardait souvent vers le sol, fuyant son interlocuteur. Le climat semblait tendu. Le journaliste David Pujadas attaqua rapidement sur le climat de la campagne, les insultes et invectives conter François Hollande: « je ne sais pas de quoi vous parlez » répliqua le candidat sortant. « François Hollande ne cesse de changer d'avis ». deux minutes plus tard, il s'excusait de changer lui-même d'avis. Et il nous rappela combien avait été critiqué. On avait presque une larme de crocodile à l'oeil. « Si on ne veut pas être critiqué, il ne faut pas être candidat ». Sarkozy répétait ses propos du matin.

Le journaliste de France2 s'inquiéta ensuite des propositions du Président sortant: « On a peu entendu vos propositions ». Sarkozy manqua de s'étrangler. Il rappela ses deux idées de référendums... Mais il avait déjà fait des propositions, le candidat des riches! Prenez le référendum... Pujadas insista, Sarkozy n'aimait pas le référendum auparavant. Mais non, ce n'était pas vrai, répliqua le Monarque. Il avait organisé deux référendums depuis 2007, sur l'autonomie de la Martique puis de la Réunion. Mais ce n'était pas des référendums nationaux, rappela le journaliste. Nicolas Sarkozy le fusilla du regard. Triste sire... Il dut se rabattre sur son ancienne famille, celle qu'il avait trahit en 1995: « je suis gaulliste; chez les gaullistes, on aime les référendums » nous déclara-t-il en substance. Quelle preuve ! Acculé, il fut contraint à l'aveu: « Ce n'est pas un drame de changer d'avis ». Comme François Hollande ?

Des regrets ?
Le candidat sortant avait beaucoup de regrets à partager, ou pas. Son dîner au Fouquet's ? « Si c'était à refaire, je ne referais... ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque que ça a été vraiment le feuilleton. (...) J'aurai l'occasion d'en parler aux Français, mais franchement, si après trois années de crise, cinq années de mandat, c'est la plus grave erreur qu'il faut que je confesse...» Il évoquait son livre-confession, un grand moment de littérature, corrigé par Emmanuelle Mignon, son ancienne tête pensante revenu en urgence il y a quelques jours pour aider la campagne du Monarque.

Nicolas Sarkozy n'a pas la confession facile. Pour s'excuser du Fouquet's, il tacla ses prédécesseurs, Mitterrand, Giscard comme Chirac. « Quand je revois ce qui s'est passé dans la Ve République, les scandales retentissants du Rainbow Warrior, les visites de chefs d'Etat français à des dictateurs ou de réception du général Jaruzelski.. Mais enfin, je dois assumer ma part de responsabilité ». On aurait oublié la Françafrique, le colonel Kadhafi ou le boucher Bachar El Assad sur le perron de l'Elysée.

Evidemment, il a changé. Encore. « On n'a pas tout réussi. (...) Je me suis engagé dans mes fonctions à un point que vous n'imaginez pas. J'ai appris ma fonction de président.»Il aimerait une confirmation. La période d'essai, version Sarkozy, dure 5 ans. Rien que ça. « Forcément, si les Français me font confiance, le second quinquennat sera différent du premier. (...) On apprend soi-même. Le contexte n'a rien à voir.»

Ah... le contexte... ça excuse tous les revirements, n'est-ce pas ?

Le faux naïf
Ce mercredi soir, Nicolas Sarkozy avait visiblement « changé ». L'homme est visiblement instable. Il était à nouveau presque gauchiste. On avait retrouvé le Sarkozy de novembre 2008.

1. Il fut cinglant avec les rémunérations des plus hauts dirigeants qui « devront être votées par l'AG des actionnaires ». Fichtre ! Quelle révélation.

2. Il avait aussi découvert que les revenus financiers sont moins taxés que les revenus du travail. On souriait.

3. Il s'aperçut enfin que « les retraites chapeau, c'est pas pour tout le monde.» Et désormais, promis, juré, craché, il a décidé de les interdire par la loi. La promesse était de ... 2007.

Où était le programme ?
Nicolas Sarkozy avait deux annonces pour ce soir. On eut quelque peine, comme David Pujudas, à comprendre le sens ou la nouveauté. « Je propose » répéta le candidat sortant plusieurs fois.

La première idée fut curieuse. Il annonça vouloir supprimer la prime pour l'emploi pour la remplacer par des allègements de charges sociales. D'après le candidat des Riches, les bénéficiaires de la mesure, mal évalués, pourraient toucher « un peu moins de 1000 euros par an ». On n'avait pas compris si ceux qui perdraient la prime pour l'emploi, quelque 7 millions de personnes, gagneraient tous autant. Sarkozy était confus. Il faudra éclaircir.

La seconde proposition était obsolète: « Je propose qu'on généralise l'obligation de 7h de travail par semaine pour les bénéficiaires du RSA qui ne travaillent pas ». Il y a 10 mois déjà, son ministre de l'Europe passé à l'enseignement supérieur, le dénommé Laurent Wauquiez, avait proposé d'imposer du travail obligatoire aux bénéficiaires du RSA. La démarche était crétine - la France manque de travail - ou démagogique - Wauquiez voulait surtout stigmatiser ces « sales pauvres qui profitent du système ». Il fallut rappeler que le RSA « ramenait 460 euros par mois... quel abus !

Finalement, nous avions compris: Nicolas Sarkozy voulait nous occuper en proposant des mesures incompréhensibles, histoire de nous occuper.

Nous eûmes peur.

Cette campagne sarkozyste allait être très lassante.

En début de journée, on avait appris que François Hollande, comme François Bayrou, ne payaient plus l'ISF... grâce à Nicolas Sarkozy. La nouvelle était désagréablement symbolique pour le président-candidat.

Mais si cruelle.
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MessageSujet: Le culot du malade   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeLun 27 Fév - 9:50

Après les avoir piétinées consciencieusement cinq ans durant, Nicolas Sarkozy revendique la morale et la décence. Le politique est-elle devenue le royaume de l'amnésie ?



Les scrupules honorent Hollande mais desservent le candidat
Pourquoi devrais-je me priver d'écrire ce que je pense au prétexte que certains rêveraient d'un blog équilibré, donc aseptisé en ces temps où la passion politique monte chez beaucoup de nos concitoyens dans l'attente d'une échéance capitale ?

Ce n'est pas la joute surréaliste ayant opposé Jean-Luc Mélenchon (JLM) à Marine Le Pen(MLP) qui me mobilise (France 2, nouvelobs.com). Certes je comprends bien le souci du premier de récupérer une part de l'électorat ouvrier investissant sur la seconde mais tout de même je saisis mal pourquoi JLM ne s'assigne véritablement comme cibles que cette dernière et François Hollande (FH). JLM, semblant enivré par la violence de ses coups, ne les retient pas à l'encontre de MLP - un zeste de machisme politique ?- et les contrôle davantage pour ce qui regarde son adversaire socialiste. Mais force est de constater que Nicolas Sarkozy est épargné par le candidat du Front de gauche. Pourquoi ?

Je ne suis pas davantage sollicité par la très ennuyeuse campagne menée par Eva Joly. Sur le plan de l'apparence elle a été remarquablement "relookée" mais malheureusement pour elle, la parole ne se "refait" pas aussi aisément.

J'en arrive à l'essentiel. Je suis incapable - c'est une drogue- de me détourner, surtout en cette période, de la chose politique de sorte que, en devinant souvent ce qui se passera d'agité et d'indigné dans mon for intérieur, je cède tout de même et j'écoute les discours des deux principaux candidats et de François Bayrou quand les médias veulent bien songer qu'il existe.

Nicolas Sarkozy, à Lille, tenait réunion - c'était sa deuxième grande manifestation après Marseille- et à l'évidence il n'avait aucun mal à convaincre des déjà convaincus qui, leurs applaudissements constants le démontrant, avaient tout oublié et n'avaient rien appris (LCI).
Je passe sur les nombreux sourires entendus du candidat qui, à bien les analyser, mettaient moins l'accent sur la pertinence de l'argumentation que sur le bon tour qu'il était en train de jouer, le côté ludique de cette performance où un Sarkozy à la fois ancien et nouveau s'offrait à l'enthousiasme de ses partisans.
Je néglige ce qui est inévitable dans une lutte présidentielle et est également réparti dans les deux camps.

Si le président a été traîné dans la boue durant cinq ans, FH n'a jamais participé à ces outrances et il convient d'admettre que Nicolas Sarkozy y a mis beaucoup du sien! L'épisode du "sale mec", en toute bonne foi, ne pouvait être exploité comme l'orateur à Lille l'a fait. Mais une telle campagne est indissociable de ces scories qui ne sont pas gravissimes. La qualifier à rebours de "sale", comme l'a déclaré Moscovici, est excessif: on n'est pas dans une nursery!
En revanche, j'ai cru que mon audition m'égarait quand dans un long développement consacré au bon, au vrai peuple - avec une éloquence et un élan auxquels Henri Guaino n'était pas étranger- il a osé proférer une énormité.

Avant de lui faire un sort, il est symptomatique de relever que Nicolas Sarkozy n'a de cesse de cliver ce que l'obsession de l'unité nationale devrait le contraindre à maintenir solidaire. Le peuple contre les élites d'abord puis, à Lille, le peuple souhaité contre un peuple implicitement exilé puisque la France dont il soulignait les mérites et les qualités n'avait à l'évidence, selon lui, rien de commun avec celle de l'adversaire. Demain, peut-être, nous aurons droit à une nouvelle configuration, confrontation, et à la fin la France, qu'il n'est pas besoin de définir pour l'aimer, sera en lambeaux.
Cette énormité, la voici. « Cette France, elle veut la morale et la décence ».
Quel culot, ai-je immédiatement pensé avec un mélange de stupéfaction presque admirative devant ce qu'il se permettait et le regret que la dignité du politique soit ainsi rabaissée! Comment, même devant une salle inconditionnelle, invoquer de si belles exigences, une éthique exemplaire quand durant un quinquennat elles ont été foulées aux pieds! Il n'est personne, pourtant, dans l'assemblée, qui a eu le courage de se lever et de crier : quelle honte!
Ainsi, tout est permis, tout peut être dit, l'amnésie est la meilleure tactique qui soit, la République tellement imparfaite n'interdit pas qu'à nouveau il brandisse l'illusion, pour sa sauvegarde, d'une République irréprochable! En effet, le peuple aspire « à la morale et à la décence » mais c'est le mépriser que de lui promettre ce que consciencieusement, avec persévérance, au mieux on a laissé se déliter, au pire on a détruit. La parole publique ne lave pas tout.
Quel culot, en effet! Un déjeuner a eu lieu à l'Elysée avec dix-sept personnalités du milieu du patrimoine et des monuments et toutes, à son issue, ont été "impressionnées par le bagout du président" (Le Figaro). Culot, bagout, toupet, désinvolture, absence totale du sens du ridicule, politique poussée jusqu'à la démagogie, audace le conduisant, dans la précipitation, à se fabriquer de bric et de broc une apparence insolite: il garde la veste de 2007 mais avec le pantalon de 2012. Et cela marche !
Au rythme où vont les choses, avec les pères "nobles" qui l'affrontent et se flattent de ne parler que du fond - mais du fond où Nicolas Sarkozy, à tort ou à raison, est le plus crédible pour l'opinion : sa capacité à affronter les crises, sa compétence économique et financière - au lieu de focaliser sur l'Etat de droit, la Justice, les privilèges, la morale publique défaillante, la République dévoyée, Nicolas Sarkozy mène, lui, un train d'enfer. Son professionnalisme pour le pire enfonce les lignes. Ils calculent pendant qu'il bouscule.
Je bouillais devant ma télévision en imaginant les répliques que l'indécence de l'hommage à la morale et à la décence aurait dû vigoureusement, brutalement susciter. François Hollande et son entourage, François Bayrou et son équipe sont en train de perdre parce qu'ils s'obstinent à se situer dans une campagne classique alors qu'ils ont en face d'eux un "monstre" technique et politique qu'aucun scrupule n'embarrasse.
Il fonce et ils donnent l'impression du ralenti. La cinquième vitesse, c'est pour quand ?
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MessageSujet: Devant les agriculteurs, Sarkozy continue son show   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeLun 27 Fév - 9:52

LUNDI 27 FÉVRIER 2012

Devant les agriculteurs, Sarkozy continue son show
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Tout ceci n'est qu'un show, parfois fatiguant.

Samedi 25 février dernier, Nicolas Sarkozy a inauguré le Salon de l'agriculture une bonne heure avant l'ouverture officielle, dès 7h30. Son agenda l'annonçait à 8h30. Il voulait éviter de croiser des vrais gens ou de rencontrer des opposants.

Pourtant, il était en terrain conquis. Cela fait deux ans qu'il a tourné casaque. En nov-langue sarkozyenne, on appelle cela du pragmatisme. Avant, il adorait l'écologie. Puis il a décidé qu'il préférait opposer les agriculteurs à la réglementation écologique. La démarche était facile. Il s'était trouvé un bouc-émissaire un peu visible pour divertir l'attention, y compris agricole, de la grave crise qui frappe le secteur.

Où est passé Sarko l'écolo ?
On ne savait plus si c'était le candidat ou le président qui se déplaçait. Il est parti vers 10h30, juste avant que le gros des visiteurs n'envahisse la place. De toutes façons, il n'avait aucune aucune annonce à faire.

Sur place, il réitéra son nouveau crédo, lancé en 2010 après l'échec du sommet de Copenhague, le succès électoral d'Europe Ecologie et sa propre débâcle aux élections régionales et européennes: il ne faut pas trop de normes contraignantes pour l'agro-industrie française. Le Grenelle de l'environnement et les belles déclarations éco-responsables de la campagne 2007 puis des premiers mois du quinquennat étaient bien loin: « je crois qu'il faut continuer dans le sens de la compétitivité, du respect des producteurs. Ils sont prêts à respecter eux aussi des normes mais ils demandent simplement que les contrôles ne soient pas aussi tâtillons, qu'on leur fasse confiance et qu'on les associe à la défense de l'environnement ». L'argument lui permet d'évacuer la crise de la filière: surendettement, hausse des matières premières, surproduction, abus de la grande distribution, les sujets ne manquent pas. Mais il est plus facile de cibler Eva Joly alliée à François Hollande.

Devant une assistance choisie, micro en main, il s'est aussi permis son désormais traditionnel appel à l'aide et aux valeurs: «Je me sens au coté des valeurs que vous portez : celles de gens qui aiment leur travail et qui veulent vivre de leur travail. (...) Pour l'agriculture, le mot-clé, c'est le mot compétitivité. (...) Si on partage les mêmes valeurs, j'ai besoin que vous m'aidiez à faire triompher ces valeurs.»

Une campagne sur les valeurs mais sans programme ?

Le Figaro voulait se rassurer que l'opération de reconquête du coeur électoral agricole avait réussi: « Selon un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI, 40 % des agriculteurs voteraient pour le chef de l'État si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu ce dimanche. Un score qui le place largement en tête du vote paysan ». Mais Sarkozy avait besoin d'aller « à la pêche au voix ». Après les élections régionales de 2010, l'Elysée avait réalisé que le socle s'effritait. Il fallait réagir. Le Monarque multiplia les discours sur l'identité agricole, une variante paysanne du « Travailler Plus » compatible avec les écarts identitaires du moment. Dans les sondages, le Président sortant reste préféré des agriculteurs.

Au Salon, les réactions furent timides. «Venir sur le Salon, ça ne suffit pas pour récupérer des voix» a expliqué un éleveur de vaches du Cantal. Son plaidoyer pour la hausse de la TVA, qui affecte directement les agriculteurs comme les autres, n'a pas séduit. Il « n'emballe pas les paysans » commente l'AFP. Malgré l'heure matinale, le candidat sortant a quand même goûté « la charcuterie, les fromages, le reblochon ».

Incroyable !

C'est un spectacle
Au Salon, une caméra de BFM-TV surprit le Monarque répondre à une question de journaliste à propos de François Hollande qui « se gargarise » de participer également au Salon. Se gargarise ? Oui, l'expression fut utilisée par la journaliste, Valérie Astruc, accrédité à l'Elysée par France 2.

Sarkozy: Il doit avoir bien des choses à se faire pardonner ! Ben j'sais pas, c'est une drôle d'idée... On vient au Salon de l'Agriculture...Moi j'y vais pour rencontrer des gens et entendre ce qu'on a à me dire... Si c'est uniquement pour faire 10 heures... Bon... Il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Madame Joly...
La journaliste: Avec les écologistes, c'est ça ?
Sarkozy: ... Et à mon avis, il faudra plus que 10 heures... Il faudra plus que 10 heures...

Les caméras le suivaient de stand en stand. Il fallait donner l'impression d'une foule. En fait de foule compacte, Nicolas Sarkozy était encombré de journalistes, de micros, de caméras et de gardes du corps. De temps à autre, ce troupeau volumineux butait sur de vrais gens, comme en témoigna la journaliste de l'AFP: « À côté du grand ring, la famille Gourmaud, venue du Morbihan, s'est retrouvée par hasard sur le passage du cortège. Un peu effarée par la masse de journalistes qui suit le président, la grand-mère emmène sa troupe dans les allées de traverse. »

Vers 10h30, il quitta les lieux. Il y avait assez d'images et de clichés.

Un peu plus tard, dimanche, il avait réuni sa proche équipe de campagne au Château de la Lanterne. Il paraît qu'il peaufine les dernières pages de son livre-confessions. Le précieux manuscrit est passé entre les mains d'Emmanuelle Mignon et de Jean Castex. Mais le candidat sortant « hésite » toujours.

A défaut de livre, on attend toujours son programme.

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MessageSujet: Il dit n'importe quoi...l'incompétence se poursuit   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMar 28 Fév - 16:22

MARDI 28 FÉVRIER 2012

Sarkozy: sur RTL à 8h, démenti à 10h.
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Lundi 27 février 2012, le candidat sortant était sur RTL, invité entre 7h35 et 8h50. L'intervention fut surprenante, un entretien assez curieux. Depuis 2008, rares ont été les occasions d'interview aussi longue. Mais il fut mal en point. Il n'a pas fallu attendre bien longtemps, une grosse heure à peine, pour qu'il soit contredit sur la quasi-totalité de ses propos.

C'en était gênant. On l'avait cru préparé.

Quant à ses annonces « fortes » du jour, il faudra attendre. Il n'était pas prêt.

Hargneux
Il n'a pas aimé que l'on questionne ses liens avec le pouvoir de l'argent. L'image de Président des Riches lui colle à la peau et il n'aime pas. Il s'est ainsi calmement énervé quand Alain Duhamel demanda au « candidat du peuple » s'il était proche ou adversaire des grands patrons ?
« C'est moi qui suis l'ami de M. Bergé, propriétaire du Monde, financier revendiqué de François Hollande, de M. Pigasse, richissime, mettant l'ensemble de ses moyens au service de M. Strauss Kahn d'abord, puis de M. Hollande?»
Quel rapport avait cette réponse, par ailleurs fallacieuse, avec la question ? Nicolas Sarkozy se veut candidat du peuple, et le voici qu'il dénonce deux soutiens prétendus de François Hollande ? Aucun journaliste de RTL n'osa rappeler le soutien souvent indécent du Figaro à sa propre campagne.

Il s'entêta, au point de viser Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande. Comme l'expliqua Bruno Roger Petit, sur son blog, il s'agissait de créer facilement habilement la confusion suffisante. Finalement, Bolloré n'était pas son ami: « Quand on a 35 ans de carrière politique, on connaît un certain nombre de gens. J'ajoute qu'on peut continuer les exemples : est-ce moi qui travaille dans le groupe de M. Bolloré ? Est-ce que le fait de travailler dans le groupe de Vincent Bolloré crée un sentiment de dépendance du candidat socialiste à l'endroit de M. Bolloré ? La réponse est non, je ne lui ferai pas ce procès, j'aimerai qu'on ne le fasse pas à moi ! »

Coûte que coûte, il fallait faire oublier le yacht de 2007 et les petites compromissions du Président des Riches.

Son programme ? Attendez encore !
Les annonces ce lundi furent rares. Les communicants du candidat ont choisi de ne pas publier de programme. Sarkozy préfère distiller ses maigres promesses les unes après les autres.


Ce lundi, il fallut prendre son mal en patience: sur la Réunion, secouée par des manifestations contre la vie chère, le candidat nous demanda d'attendre avril et son voyage qu'il fera sur place.

Concernant les enseignants, le candidat-président déclara qu'il y avait urgence à revaloriser les enseignants. On n'avait oublié, l'espace de quelques secondes, qu'il était président depuis 5 ans. « Je pense qu'il faut revaloriser d'urgence la fonction enseignante ».

Mais là aussi, il faudra attendre: « J'aurai l'occasion de faire des propositions fortes ».

Pris en défaut sur Florange
Sur Florange, même posture, il avait une réunion « ce soir » (c'est-à-dire hier lundi), et il faudra attendre la fin de semaine: « il y a un projet absolument fantastique qui pourrait faire de Florange un site très moderne sidérurgique (...) dont je parlerai en fin de semaine avec le président de la Commission européenne. (...). L'Etat, dans le cadre du grand emprunt, des investissements d'avenir, est prêt à mettre 150 millions d'euros sur la table ». 150 millions d'euros ?

Quand Jean-Michel Aphatie aborda la question de Gandrange, Nicolas Sarkozy mentit. Il osa expliquer que toutes les promesses faites sur Gandrange « avaient été tenues ». On avait donc collectivement tous mal compris ses déclarations de février 2008. Si Gandrange avait finalement été fermée, c'était la faute à la crise. C'était faux, la demande d'acier n'a jamais été aussi forte, mais, contrairement à ses promesses, Arcelor-Mittal préférait simplement importer de l'acier à bas coûts.

Le candidat sortant répéta: « je ne laisserai pas faire pour la sidérurgie ce qu'il s'est passé pour la chimie ». Après Gandrange, voici donc Florange.

Quelques instants plus tard, le candidat sortant fut interpelé, par Walter, un représentant FO de Florange qui appela RTL: pourquoi ne pas débloquer les fameux 150 millions d'euros ? « Euh... je dois obtenir l'accord de la Commission européenne » bafouilla Sarkozy. C'était plus compliqué que la première fausse annonce du Monarque. La France devait convaincre l'Europe de retenir Florange pour un projet européen baptisé Ulcos de captage-stockage de CO2... « Mais ça plus d'un an qu'on attend !! » s'indigna le syndicaliste. Sarkozy bafouilla encore. « Walter... Walter... Je ne peux pas dépenser cet argent avant que l'Europe nous ait choisi ». L'ami Walter venait de ruiner le volontarisme radiophonique du Monarque.

Un peu plus tard encore, ce fut le coup de grâce. Les représentants des salariés de l'établissement précisèrent que si le haut-fourneau restait fermé, la Commission européenne n'avait aucune chance de retenir Florance pour le projet Ulcos.

Paf!

Hypocrite sur le référendum
« Le référendum n'est pas une arme ». Ainsi Sarkozy défendit-il sa proposition de recourir au référendum en cas de blocage de réforme. Cela faisait 10 jours qu'il tentait de vendre son idée, avec toujours les deux mêmes exemples: la formation des chômeurs ET le jugement des immigrés clandestins.

Jean-Michel Aphatie eut une question désagréable: organisera-t-il un référendum sur le nouveau traité européen ? « Euh... non... Ce serait trop compliqué ».

Ben voyons ! Comme le résume rapidement Jacques Rosselin sur Twitter, « Sarkozy d'accord pour un référendum sur les chômeurs mais exclut un référendum sur le traité européen en cas d'élection »

Menteur sur l'Education
Ce lundi, Nicolas Sarkozy voulait surtout parler d'éducation. D'abord, il fallait tacler François Hollande:

«Je suis effaré qu'on puisse dire avant même de commencer la discussion sur l'école, qu'il faut créer 60 000 postes de plus. C'est vraiment la démogagogie dans ce qu'elle a de plus extravagant. Ecoutez, les chiffres sont intéressants : il y a un peu plus de 400 000 élèves de moins dans l'éducation nationale depuis 10 ans, et il y a 45 000 profs de plus. S'il suffisait d'embaucher des profs pour que l'école fonctionne et que les profs soient heureux, on aurait l'école qui fonctionne le mieux au monde et les profs les plus heureux au monde».

Et là, ça coince encore... Les chiffres avancés par le candidat sortant étaient... inventés. Etait-il fatigué ? Le blog Desintox, comme bien d'autres, s'étonna de la grossière affirmation: « depuis 10 ans (année 2000-2001), le nombre d'élèves est passé (premier et second degrés, en intégrant les classes préparatoires) de 12 409 000 à 12 262 300. Soit une baisse de 146 700 élèves (et non de 400 000 comme le dit le Président). Concernant les professeurs (public et privé également), le nombre de postes est passé de 880 000 à 859 291, soit une baisse de 20 795 ... et non une hausse de 45 000 comme le dit Nicolas Sarkozy.»

Quelques heures plus tard, les communicants de l'UMP, paniqués, précisèrent que la langue de leur candidat avait « fourché ». Roooo... On croyait qu'il s'y connaissait, après 5 ans de présidence.

Amnésique sur l'Education
Ce lundi, Sarkozy avait de grandes idées: « Il faut plus d'adultes dans l'école, il faut mieux rémunérer les adultes auprès de nos enfants, il faut que les enfants aient des adultes avec qui discute ». Après 5 années de réduction d'effectif dans l'enseignement, le candidat sortant aurait-il des regrets ?

Si l'on se concentre sur le seul quinquennat de Nicolas Sarkozy, le bilan est terrible: le nombre d'élèves en primaire et au collège n'a cessé d'augmenter, mais le nombre d'instituteurs et de professeurs de baisser. A l'inverse, en classes maternelles comme au lycée, c'est l'inverse.

En d'autres termes, le gouvernement a réduit les effectifs aux deux extrémités de l'échelle scolaires, pour masquer la progression du nombre d'élèves depuis le baby-boom des années 1995-2000.

Imprécis sur le pouvoir d'achat
« Nous allons rendre 4 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français qui travaillent ». Par cette simple formule, le candidat sortant résuma, ce lundi matin sur RTL, son idée de supprimer la prime pour l'emploi contre un allègement des charges salariales. Aucun des journalistes présents n'osa demander pourquoi cette formidable mesure n'avait été décidée depuis 2007.

Passons.

Sur le fond, l'arnaque était belle, dans le genre « poche droite, poche gauche »... On retire d'un côté ce que l'on redonne de l'autre. Pour être précis, la suppression de la prime de l'emploi retirera quelque 2,5 milliards d'euros aux ménages français. Mais Sarkozy « reversera » 4 milliards sous forme d'abaissement de charges salariales. Si l'on suit bien la mesure, le gain de pouvoir d'achat ne serait donc finalement que de 1,5 milliards d'euros.

Un peu plus de 2 fois moins que les grandes annonces du Monarque ce matin-là.

Démagogue avec les fonctionnaires
En fin d'émission, après un café publiquement offert par l'un des journalistes de l'émission, le candidat-président dut répondre à un fonctionnaire qui l'interrogeait sur le gel des salaires des fonctionnaires: « il n'y a pas de gel des salaires » répliqua le Monarque. « Chaque fonctionnaire garde son pouvoir d'achat, (...) Le GVT s'applique toujours.»

Au printemps dernier, le ministre Baroin avait annoncé le gel du point d'indice.

En réalité, comme le rappelait Desintox, « on observe alors une stagnation du pouvoir d’achat entre 1998 et 2008, et depuis 2007. »



Au final, cette émission fut décevante. Aucune question n'avait été posée sur les scandales incroyables et gênants de la prétendue République irréprochable.


Et sans surprise. Nicolas Sarkozy racontait n'importe quoi, mais en cascade.

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MessageSujet: Sarkozy recycle ses idées de 2007   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeMer 29 Fév - 10:51

ERCREDI 29 FÉVRIER 2012

Education: Sarkozy recycle ses idées de 2007
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Ce mardi à Montpellier, Nicolas Sarkozy tenait meeting. Il avait pris la journée, son agenda de président était vide. Le thème du jour était l'éducation. La veille sur RTL, il avait lâché quelques bêtises sur l'évolution du nombre de professeurs et d'élèves. Ses conseillers expliquèrent ensuite que sa langue avait « fourché ».

Mais le pire était à venir. Le jour même, sa campagne avait été bousculé par une proposition de François Hollande sur TF1: le candidat socialiste avait créé la surprise en promettant de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d'euros par an.

Nicolas Sarkozy, auto-proclamé candidat du peuple, dénonça l'improvisation et la « folie fiscale ». Chassez le naturel, il revient au galop.

Depuis 5 ans, un massacre
En matière d'éducation, le bilan du Monarque est édifiant, terrifiant, assommant. Le voici brièvement résumé en 13 points. Treize, le chiffre du malheur.

1. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a réduit d'environ 15.000 les postes dans l'enseignement chaque année. Depuis 2000, près de 155.000 postes d'enseignants ont été supprimés en France.

2. Pourtant, les élèves sont en augmentation constante depuis 2006 dans le primaire (+59.000 en 5 ans), comme au collège (+41.000). A l'inverse, leur nombre semble fondre aux deux extrémités, en maternelle et au lycée (-67.000). Dans les deux cas, les moyens et programmes ont été drastiquement allégées.

3. Nicolas Sarkozy se cache derrière les internats d'excellence qui, paraît-il, font des merveilles. Mais l'offre de places reste marginale: 10.000 à la rentrée 2011, soit 0,8% des places disponibles au collège.

4. Nicolas Sarkozy a aussi réduit les horaires, au risque de surcharger les élèves.

5. Président des familles, Nicolas Sarkozy a alourdi la charge d'encadrement des assistantes maternelles (de 8 à 12 enfants) afin de « créer » 40.000 places supplémentaires en crèches collectives.



6. Le taux de scolarisation à deux ans a chuté de 35% en 2002 à 13,6% en septembre 2010.


7. En décembre dernier, ultime provocation, le gouvernement promettait l'évaluation des professeurs par... le chef d'établissement (et non plus par les inspecteurs).

8. D'après l'OCDE, la France est l’un des pays qui « amplifie le plus sur le plan scolaire les inégalités sociales avec une part croissante d’élèves en difficulté : 15% en 2000 contre 20% en 2009 ».

9. L'Education nationale a été rabaissée de 28% du budget de l'Etat (en 2007) à 21% du budget de l'Etat (en 2010).

10. Le gouvernement ferme des centres de formation pour psychologues scolaires, comme ceux de Lille, Aix-Marseille et Grenoble en septembre prochain.

11. La réforme de la formation initiale et de recrutement des enseignants des premier et second degrés dite de la « mastérisation », mise en œuvre à compter de la rentrée scolaire 2010-2011 a été qualifiée d'échec par la Cour des Comptes dans son dernier rapport: économies marginales voire incertaines, formation insuffisante des recrues, crise de vocation et chute des candidatures, etc.

12. Nicolas Sarkozy a laissé la violence à l'école s'aggraver . Ainsi, en janvier 2010, des meurtres d'élèves en plein établissement, une première depuis 30 ans, ont provoqué grèves et protestations de parents et de professeurs.

13. En 2008, le camp Sarkozy réfléchissait à introduire la détection puis le fichage des comportements délinquants dès la maternelle.

A Montpellier, un discours... de 2007
La journée avait mal commencé. François Hollande concentrait toutes les attentions. Non seulement était-il 10 heures durant au Salon de l'Agriculture, mais il avait aussi une bombe dans le jardin du candidat du Peuple, taxer les revenus excédentaires à 1 million d'euros à 75%. Au plus fort de la crise de 29, le président américain Franklin D. Roosevelt avait usé de pareilles méthodes. En Allemagne, un représentant de Die Linke s'enthousiasmait. En France, le clan du candidat sortant avait été pris de court.

« Il est possible de changer l'école. Il faut d'abord que nos enseignants exercent leur métier dans de bonnes conditions. » avait-il déclaré à Nantes... le 15 mars 2007. « Les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants. Ils doivent, par conséquent, pouvoir être plus impliqués dans l'organisation de la vie scolaire » avait-il ajouté quelques jours plus tard en Guadeloupe. Nous étions en 2007. Nous sommes en 2012. Les mots sont les mêmes. Sarkozy a juste oublié qu'il gouverne depuis 5 ans.

A Montpellier, ils étaient tout juste 6.000 militants UMP, coincés dans le Zenith local, dont un millier de jeunes Pop largement filmés pour masquer une assistance majoritairement quinquagénaire. L'estrade était trop grande, le pupitre trônait au centre, on avait repris la décoration des estrades présidentielles pour les déplacements de province: même bâche bleue, les drapeaux français et européen de côté, même pupitre.

Nicolas Sarkozy voulait « poursuivre le duel » avec François Hollande. Sa seule annonce du jour fut une énième variante du « travailler plus pour gagner plus » de 2007. Il osa ainsi ressortir quelques vieilleries de la campagne 2007, tout droit pompées sur sa lettre aux enseignants de l'époque. Que n'avait-il été président depuis 5 ans ?

« Nos enseignants sont mal payés parce qu'ils sont trop nombreux ». Concrètement, il proposa de proposer aux enseignants d'assurer 26 heures de cours par semaine (au lieu de 18, soit une augmentation de 40%) « avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25 %, soit près de 500 € net par mois ». Une mesure qui ne concernait pas le premier degré, furieuse urgence du moment.

« Qui osera être contre ? » scanda-t-il. Qui ? Quelques instants plus tard, la proposition était taclée par un ancien ministre de l'Education nationale de Jacques Chirac. Luc Ferry - c'était lui - expliqua qu'il avait testé la mesure quand il était ministre, et que c'était inutile. Pire, la proposition datait de 2007.

Pour le reste, il répéta quelques idées rabâchées lors de ses voeux à l'Education nationale le 5 janvier dernier: la fin du collège unique, le bac comme outil de sélection (« Le baccalauréat doit être la mesure de la capacité à suivre un enseignement supérieur »), le rapprochement de l'école et du monde du travail ou l'école pour enseigner la « civilisation » et la « hiérarchie des valeurs ».

Il avait quelques portes ouvertes à enfoncer: « on a eu tort de faire baisser l'autorité du maitre, du professeur ». De qui parlait-il ? « Je veux une école du respect ». Avait-il oyblié quel exemple il avait donné depuis 2007, à coup d'insultes en public ?

Il tenta de s'excuser de son calamiteux bilan, en argumentant qu'il avait préféré s'occuper de l'université mais sa priorité d'un second mandat serait l'école, ou plutôt ... le collège. Si le sujet n'était grave, on aurait pu sourire. On croyait que notre Monarque était capable de mille réformes en même temps. Qu'a-t-il donc fait pour les universités qui l'aurait empêché d'agir sur l'école ? Un Grand Emprunt de plus ?

Il enquilla aussi une grosse douzaine de platitudes sur l'école. L'assistance tentait de rester mobilisée: « Je crois dans la valeur de la responsabilité. On est responsable de ses enfants. La société n’est pas responsable de tout. » Qui penserait le contraire ? « L'école de la République, c'est une école laïque.» Ou encore: « L'école, c'est un merveilleux apprentissage de la différence où c'est le coeur qui parle contre les préjugés. » Sans blague ? « L'école ne peut pas remplacer la famille ».... Sans rire ? « Dans la société qui est la notre, on ne tient plus une classe comme on la tenait hier » .

Sans surprise, il termina par une attaque contre la « folie fiscale » de Hollande (?) et son slogan de campagne, déjà esseulé lors des 3 derniers meetings: « Aidez-moi à rendre la France plus forte. Aidez-moi à faire triompher les valeurs qui ont fait la grandeur de notre pays. » L'homme se confondait encore et toujours avec la France.

S'en était devenu lassant.

Mais il y eut plus grave. Tout occupé à faire campagne, bousculé par son principal adversaire, il voulut jouer au chef d'Etat devant quelques journalistes, lors de sa visite d'un internat d'excellence dans l'après-midi: oui, la journaliste Edith Bouvier, blessée vendredi dernier en Syrie était désormais saine et sauve au Liban.

C'était gravement faux. Quelques instants plus tard, alerté par ses communicants, il revint vers la caméra: « J'ai été imprécis tout à l'heure, je m'en excuse auprès de vous ».

La journée était gâchée.
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MessageSujet: Impôts: le gross stress du Président des Riches   Brassage de vent, verbiages et contradictions d'un régime qui s'écroule et est au bout du bout... Icon_minitimeVen 2 Mar - 12:26

EUDI 1 MARS 2012

Impôts: le gross stress du Président des Riches
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Depuis lundi soir, un peu après 21h30, Nicolas Sarkozy et son staff campagne vivent une espèce de cauchemar pré-électoral. L'annonce-surprise de François Hollande en matière de fiscalité des revenus supérieurs à un million d'euros annuel les a pris de court.

Mais ce n'était pas tout.

D'abord, ce fut la rage.
Dès mardi matin, puis tout au long de la journée, les réactions furent à droite: « impôt spoliateur », « fuite en avant fiscale », etc... Quelques éditorialistes de renom, comme Jean-Michel Aphatie, s'ajoutèrent au troupeau des effrayés.

Jacques Séguéla, l'admirateur de Rolex et zélote du Monarque, parla même de « racisme financier ». Rien que ça. Ces gens-là n'ont pas compris la rage.

En fin de journée, juste avant d'entrer en meeting, Nicolas Sarkozy lui-même évoqua « une impression d'improvisation, de précipitation, pour tout dire d'amateurisme qui est assez consternante ». En fait d'improvisation, la mesure avait été réfléchie et préparée. Dès lundi 14 heures, quelques millions de tracts du parti socialiste étaient imprimés. Le candidat socialiste avait simplement peaufiné sa surprise en très petit comité durant le weekend. La critique de Sarkozy tombait à plat.

Sur l'estrade du Zenith de Montpellier, il sombra dans la caricature lors d'un meeting que d'aucuns jugèrent raté: « Payer davantage ceux qui travaillent plus (…), c'est le contraire de cette folie égalitariste, de cette folie du nivellement qui nourrit cette folie fiscale qui s'en prend au talent, à la réussite, à l'esprit d'entreprise (…), qui isole la France du reste du monde. »

Ensuite, l'inquiétude.
Le quotidien économique Les Echos, mercredi matin, titra sur cette France qui « pourrait devenir le pays qui taxe le plus les riches ». Fichtre ! Pire que Cuba, la Corée du Nord et le Vénézuela réunis ! Sans surprise, le Figaro titra « Fiscalité: Hollande joue la surenchère ». Le quotidien de Serge Dassault s'exerça à une revue partielle de la presse anglo-saxonne et financière (Wall Street Journal, Financial Times, The Economist) pour illustrer combien l'homme inquiétait la finance internationale. Etait-ce bien raisonnable ?

On mobilisa aussi quelques richissimes footeux ou leurs représentants. Jean-Pierre Louvel, président de l'Union des clubs professionnels (UCPF), s'inquiéta de « l'affaiblissement » des clubs: « Le plus grave, c'est que l'on ne gardera même pas les jeunes talents ». Peu avares en contre-vérités, certains supporteurs expliquèrent que ce nouvel impôt était même injuste: « Dissuader les hauts salaires de venir en France, c'est se priver d'une source de revenus importante puisque ce sont eux qui payent le plus d'impôts ». Vraiment ? Samuel Laurent, pour le Monde, rappelait que le taux moyen de prélèvement fiscal des 0,01% de foyers les plus aisés (qui étaient 3.523 en 2009, avec plus de 1 million d'euros de revenu fiscal) est de ... 17,5%. La France dispose actuellement du taux marginal de l'Impôt sur le revenu les plus bas de la zone euro.

On se croyait en 1981, quand certains nous promettait les chars soviétiques sur les Champs Elysées si François Mitterrand était élu. On sentait la panique.

Le plus étonnant était que les estimations de l'impact fiscal variaient considérablement d'une critique à l'autre. On se rabattra sur celles des Echos: 200 à 250 millions d'euros par an, une mesure qui « se situe entre le symbole politique et le rendement budgétaire » commenta le journal.

Sur fond, il fallut rappeler qu'un taux marginal ne porte que ... sur la marge. En d'autres termes, les 75% ne porteraient que sur la fraction de revenu (par foyer fiscal) supérieure à un million d'euros par an.

Pourquoi cet effroi ? Un signe de nervosité ? Non seulement la proposition Hollande avait surpris, mais elle s'était imposée dans l'agenda politique, et avait replacé l'équipée sarkozyenne dans le camp des Riches.

Un vrai désastre !

La semaine était vraiment gâchée.

Mardi, il avait oublié de lire un paragraphe entier de son discours de Montpellier sur l'Education. Il y promettait la fin du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux pour les écoles primaires et maternelles. Cette mesure aurait été l'unique réelle nouveauté du jour tant le reste du discours semblait un copié/collé des promesses de 2007. On aurait pu se demander si le candidat sortant envisageait du coup d'accroître l'effort de réduction de postes sur les collèges et lycées...

Autre coup bas, coup dur ou coup du sort, le Conseil Constitutionnel avait censuré la pénalisation de la négation du génocide arménien, une mesure sur laquelle il comptait pour s'attirer les faveurs des quelques 450.000 Français d'origine arménienne. Le Monarque a tout de suit annoncé qu'il «rencontrera prochainement les représentants de la communauté arménienne de France», et qu'il avait « chargé le gouvernement de préparer un nouveau texte, prenant en compte la décision du Conseil constitutionnel».

Mercredi, un sondage pour Paris-Match l'affectait d'une baisse d'intentions de vote. Et il reste le candidat où les soutiens fermes et définitifs sont les plus faibles. L'élan, déjà maigre, donné à sa campagne depuis son coming out il y a 15 jours serait-il retombé ?

Dans le Canard Enchaîné du jour, une des ministres du président sortant était surprise en flagrant délit de figuration. Nadine Morano, ministre de l'Apprentissage, n'avait pas supporté, lundi dernier, de visiter un chantier qui tournait au ralenti. Cela ne faisait pas propre pour les clichés médiatiques qu'elle espérait nombreux. Elle réclama des « renforts » de figurants au préfet de Meurthe-et-Moselle, qui lui dépêcha une cinquantaine d'agents d'entretien. Elle avait appris à la bonne école...

Mercredi toujours, l'Assemblée nationale adoptait définitivement la hausse de 13 milliards d'euros de la TVA. Le jour où tous les grognards du candidat Sarkozy se jetaient sur la proposition Hollande d'augmenter de 250 millions d'euros par an la pression fiscale sur les 0,01% plus riches du pays.

Deux poids, deux mesures ?
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