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 Hystéries irresponsables

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MessageSujet: Hystéries irresponsables   Hystéries irresponsables Icon_minitimeMar 7 Oct - 6:44

POLOGNE • Les délinquants sexuels, un objet de débat

Désireux de répondre à l'émoi populaire après une série d'affaires, le gouvernement envisage de forcer les condamnés pour crimes sexuels à subir une castration chimique. Les défenseurs des droits de l'homme dénoncent une mesure démagogique et populiste.


Plusieurs cas de pédophilie et d'inceste révélés récemment par les médias ont choqué l'opinion publique. Le Premier ministre Donald Tusk, emporté sans doute par les émotions, a promis aux Polonais de soumettre à la castration chimique tous les auteurs de crimes sexuels.
Selon lui, le traitement pharmacologique pour diminuer la libido devrait être inscrit dans le Code pénal comme faisant partie de la peine. Un projet de loi allant dans ce sens est désormais en préparation. "Le Premier ministre emprunte le langage des tabloïds", observe amèrement le quotidien libéral de gauche Gazeta Wyborcza. "De telles solutions ne se pratiquent dans aucun pays démocratique. 'Quelqu'un doit faire le premier pas', nous répond Tusk. A la limite, on peut imposer des soins, mais, si le patient refuse des médicaments, son traitement doit se limiter au séjour dans un établissement fermé. Et puis, que faire de l'intégralité corporelle du condamné", poursuit le journal.

"Si l'on suit cette logique, alors pourquoi ne pas lobotomiser les criminels les plus dangereux ? Un traitement forcé ne serait pas dans l'intérêt de la société. Sinon, on va se retrouver dans la situation de la Suède qui stérilisait ses malades mentaux jusque dans les années 1970", explique le professeur Marek Safjan, ancien juge du tribunal constitutionnel et coauteur de la convention bioéthique du Conseil de l'Europe. "Presque 90 % des Polonais sont favorables à la castration rapide, sans exception et sans anesthésie. Pas chimiquement, mais physiquement", note le quotidien conservateur Rzeczpospolita qui croit connaître l'état d'esprit de la société polonaise. "Les spécialistes des droits de l'homme nous expliquent, à nous, les gens faibles qui lyncheraient volontiers les coupables de la pédophilie, que ce n'est pas bien. Ils disent qu'on ne peut priver personne de ses droits humains, que même les plus horribles parmi les criminels sont des hommes. Oui, les droits des bourreaux passent avant les droits de victimes, surtout quand ces dernières ne peuvent plus s'exprimer", ajoute le Rzeczpospolita.

Depuis la déclaration de Donald Tusk, le ministre de la Justice a amendé le projet de loi du gouvernement, et le point évoquant une "obligation des soins" a été remplacé par un "traitement à la demande". Mais l'opinion publique ne connaît toujours pas la teneur du texte… "Personne n'a demandé notre avis", se plaint le docteur Janusz Heitzman de l'Institut psychiatrique et neurologique de Varsovie. "Nous n'avons eu que deux jours pour examiner ce projet de loi", précise le chercheur dans les pages de Gazeta Wyborcza. Un Donald Tusk surfant sur la vague populiste, cela aide à monter dans les sondages. "Surtout que la Plateforme civique reprend les thèmes traditionnellement exploités par Droit et justice (PiS)", s'inquiète Gazeta Wyborcza, qui publie les derniers sondages de popularité des partis politiques : 58 % des Polonais voteraient pour Plateforme civique – soit 10 % de plus que le mois précédent – et seulement 24 % pour Droit et justice…
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MessageSujet: Non à l'imprescriptibilité   Hystéries irresponsables Icon_minitimeMer 22 Oct - 6:55

Pédophilie: le Conseil fédéral appelle à rejeter l'initiative de "Marche blanche" le 30 novembre

21.10.2008 13:16

L'initiative "pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine" n'est pas l'outil adéquat pour prévenir les actes pédophiles et protéger les victimes: E.Widmer-Schlumpf appelle à voter "non" le 30 novembre prochain. Lancé par la "Marche blanche", le texte a le mérite d'avoir mis en évidence une lacune de la loi: une personne abusée a besoin de temps pour briser le silence. Reste que l'initiative utilise des notions imprécises qui risquent de poser de sérieux problèmes de mise en oeuvre, selon la ministre de la Justice. Les notions d'"enfant impubère" ou d'"acte pornographique" sont peu claires. (SWISS TXT)
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MessageSujet: Des Lausannois lancent la piqûre contre la pédophilie   Hystéries irresponsables Icon_minitimeJeu 30 Oct - 6:55

par Philippe Favre
Un antidote contre les déviances sexuelles sera lancé dans neuf pays européens, mais pas en Suisse.


Le produit doit être injecté tous les trois mois. A un mois de la votation sur les crimes pédophiles, une biotech lausannoise s’apprête à commercialiser un médicament contre les abuseurs sexuels. Cet antidote fait diminuer les pulsions en réduisant la production de testostérone.

«Avec le Moapar, une injection tous les trois mois suffit, alors que les médicaments existants (n.d.l.r.: seul l’Androbas est autorisé en Suisse) se prennent sous forme de pilules quotidiennes», explique Jo-Anne Lütjens, responsable de la communication de Debiopharm.

Cette castration chimique est aussi une alternative à l’ablation chirurgicale: le processus est réversible et, en cas d’erreur judiciaire, un innocent pourrait retrouver ses facultés.

Le Moapar a été enregistré dans neuf pays européens, mais pas en Suisse. Car l’autorité de contrôle Swissmedics exige des tests cliniques. Or pour prouver l’efficacité du traitement, il faudrait prendre le risque de laisser des pédophiles sous placebo se balader dans la nature, souligne PME Magazine.

«C’est éthiquement inacceptable», tranche Debiopharm. Swissmedics nuance: «On peut aussi procéder par une étude comparative avec un autre médicament, et le fabricant peut effectuer ses tests à l’étranger.»

Bref: si ça marche ailleurs, la Suisse pourrait s’aligner. Reste que ce produit ne rendra pas ses inventeurs très riches: la clientèle est limitée et les partenaires commerciaux peu enclins à associer leur image à un traitement destiné aux déviants sexuels.
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MessageSujet: Référendum en suisse sur l'imprescribilité   Hystéries irresponsables Icon_minitimeLun 17 Nov - 8:12

«Un abus sexuel sur un enfant moins grave qu’un génocide»

JUSTICE | Faut-il rendre imprescriptibles les actes d’ordre sexuel sur mineurs? Pourquoi passer l’éponge sur l’ardoise d’un criminel? Les réponses d’un professeur de droit.

XAVIER ALONSO/BERNE | 17.11.2008 | 00:00


Dans treize jours, les Suisses se prononceront sur l’initiative de la Marche blanche qui demande «l’imprescriptibilité des actes de
pornographie sur des enfants impubères». Le Conseil fédéral rejette ce texte jugé «disproportionné et contre-productif». Il lui oppose un contre-projet qui entrerait en vigueur immédiatement en cas de non. La durée de la prescription passerait à quinze ans à partir de la majorité légale. Les victimes d’acte sexuel pourraient donc porter plainte jusqu’à l’âge de 33 ans. Mais pas après.

Avec sa double casquette de professeur associé à l’Université de Lausanne et d’avocat ayant défendu aussi bien des victimes que des abuseurs, Laurent Moreillon tente la balance entre le droit et l’émotion des victimes.

Qu’est-ce que la prescription?

C’est la perte du droit de poursuivre un individu. Puisque l’Etat a le monopole des poursuites, il est donc normal qu’au bout d’un certain temps, ce droit s’arrête.

Quel est le sens, en droit, de la prescription?

Avec l’écoulement du temps, l’intérêt à punir s’estompe. Et les preuves disparaissent. Ça n’a donc plus de sens de maintenir ouverte une enquête pénale sachant que, faute de preuves, il y a un risque important d’acquittement.

Mais pourquoi la prescription? Un crime reste un crime, dix ou trente-cinq ans après les faits.

La prescription est consacrée dans tous les Etats de droit. Elle est plus ou moins longue selon la gravité des crimes. Pour la pédophilie, prescrire les faits dès l’âge de 33 ans montre qu’on tient compte de la situation de la victime. L’imprescriptibilité risque, elle, de déboucher le plus souvent sur des acquittements.

Dans le cas de l’imprescriptibilité des actes d’ordre sexuel, il s’agit non pas de poursuivre une enquête, mais d’en ouvrir..

Dans les deux cas, il s’agit de fixer un certain cadre. Cela permet à la justice de dire: «On poursuit ou pas.» Au bout d’un certain temps, il faut l’accepter: la messe a été dite, on arrête.

Quand a-t-on introduit cette notion dans le droit?

Depuis qu’on a codifié le droit pénal, la prescription existe. En fait, c’est la notion d’imprescriptibilité qui est récente. Elle est le fruit du procès de Nuremberg. On s’est rendu compte qu’il n’était pas normal que des personnes puissent, avec le temps, échapper à un procès pour des crimes aussi horribles que l’élimination planifiée de populations.

La durée de la prescription a varié. Le Code pénal suit-il donc les changements d’échelle des valeurs d’une société?

Aujourd’hui, il y a une prise de conscience de ce qu’est la pédophilie qui, il y a encore quinze ans, était un mal connu mais dont on ne parlait pas trop.

Vous êtes pourtant contre l’imprescriptibilité.

L’initiative fait un peu dans l’ayatollisme. Demain, on dira peut-être que toute ivresse au volant ou le tabagisme sont interdits et imprescriptibles… L’initiative est mue par des valeurs justes. Mais il y a tout de même une hiérarchie des infractions. Un abus sexuel sur un enfant, fut-il totalement odieux, est moins grave qu’un génocide.

Mais la prescription protège le coupable, l’abuseur…

Alors tout délit, crime et contravention devraient être imprescriptibles. La pédophilie est un acte grave. Mais est-ce qu’une tentative d’assassinat contre un adulte est moins grave? Le traumatisme existe aussi. Pourquoi les tentatives d’assassinat ne sont-elles pas imprescriptibles?

Dans cet exemple, la victime est tout de suite reconnue. Les affaires de pédophilie restent souvent longtemps cachées…

D’abord, la grande majorité des abus est tout de suite dénoncée. Ensuite, le postier qui s’est fait braquer peut être tout aussi gravement atteint psychiquement que l’adolescent abusé qui ne l’exprime que quinze ans plus tard.



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Eviter un second viol

Laurent Moreillon, le contre-projet du Conseil fédéral à l’initiative de la Marche blanche vous satisfait-il?

Oui. Il est évidemment difficile de se mettre à la place des victimes, mais 33 ans me semble un compromis qui laisse le temps aux victimes de faire leur chemin. Car dans la plupart des cas, ensuite, les preuves sont difficiles à réunir. Et un acquittement, pour l’avoir vécu avec des gens abusés, est un véritable second viol.

L’actualité vient interférer dans cette campagne de votation. Le Père François*, qui aurait abusé d’au moins 24 garçons sur trente ans, ne sera ainsi jugé que pour deux cas non prescrits.

Imaginons qu’une personne avoue plusieurs tentatives d’assassinat sur des personnes adultes, tentatives qui seraient prescrites. Nous devrions donc, si l’initiative est acceptée, rediscuter toute la hiérarchie des infractions. Je trouve excessif que la pédophilie soit placée au même niveau que le génocide. Et qu’une tentative d’assassinat puisse être considérée comme moins grave.

L’enfance ne mérite-t-elle pas justement une protection particulière?

Elle bénéficie déjà d’une telle protection dans le contre-projet du Conseil fédéral, qui prolonge le délai de prescription jusqu’à quinze ans après la majorité légale.

Encore une fois, en cas de oui à l’initiative, le droit traitera moins bien la victime adulte d’une tentative d’assassinat qu’un enfant abusé. Il y a déjà une protection particulière de l’enfance, mais une protection absolue serait à mon sens excessive.
(xa)
*Prénom d’emprunt
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MessageSujet: la différence d’âge signait le défaut de consentement   Hystéries irresponsables Icon_minitimeJeu 27 Nov - 18:43

Les enfants, c’est sacré, parait-il. Ce lieu commun à pas mal de monde est déjà passablement énervant en lui-même. Mais de plus, l’enfance est par excellence le sujet qui empêche de réfléchir, entraînant nombre de politiques et de journalistes dans une surenchère de bons sentiments. Dès que le mot “pédophilie” est prononcé, la crétinisation des esprits commence. Ainsi a-t-on vu apparaître, en l’occurrence dans Le Figaro, le délicieux concept de “pédophile sur internet”. Tout d’abord, je ne saurais assez recommander à mes confrères d’opter pour l’expression “cyber-pédophile”, plus évocatrice, me semble-t-il, et plus apte à évoquer l’effroi. Et je recommande d’explorer de nouvelles voies comme la traque de l’oniro-pédophilie : et n’allez pas me dire que personne ne fait de rêves pédophiles.

De ce point de vue, l’épisode de “l’adolescente séquestrée par le pédophile récidiviste” sur fond de communication gouvernementale fut particulièrement réjouissant – ou atterrant, c’est selon. Absorbés par le combat de Titanes pour la tête du PS, peut-être avez-vous oublié ces 48 heures durant lesquelles la “pédophilie” a été à la “une” de nos médias. Rappelez-vous : cela a commencé par une jeune fille séquestrée dont on n’était pas tout-à-fait sûr qu’elle avait été violée et/ou brutalisée – ce qui voulait évidemment dire qu’elle l’avait très probablement été : un pédophile qui ne viole ni ne violente c’est un peu comme un chanteur muet ou un oiseau sans ailes. Dès ce moment-là, Nadine Morano, une dame à qui, entre nous, je ne confierais pas mes enfants si j’en avais ou alors comme châtiment d’une très grave faute, est entrée dans la danse, se répandant partout sur les dangers d’internet et annonçant à des journalistes ravis par tant d’à propos que le gouvernement était sur le coup.

Le problème, c’est que la petite garce n’a pas été coopérative. Il a du bol le récidiviste (dont le nom a bien entendu été dévoilé par une majorité des grands sites d’information), parce que justement, ce n’était pas une garce. Il aurait pu tomber sur une adolescente bovarysant à la mode de l’époque. Elle aurait monté une sauce agrémentant sa niaiserie romantique du seul piment propre à faire d’elle une héroïne – la victimisation. Elle aurait évoqué dans Paris Match, mais avec pudeur s’il vous plait on a des principes, la brutalité du “prédateur” (terme destiné à vous faire bien comprendre qu’on a affaire à un être déjà hybride, un humain dont la transformation en bête est entamée).

Rien ne s’est passé comme prévu. La fugueuse n’a pas joué le jeu. Résultat, peu après l’arrestation de l’individu, il était clair que la bonne histoire était en train de tourner au bide. Les premiers tuyaux balancés par les flics avaient de quoi rendre les journalistes furieux : comment ça, pas de violence, et on fait quoi, nous, avec notre feuilleton à sensation qui ouvre les bulletins des heures creuses – et, au plus fort de cette émotion fabriquée, le 20 heures – depuis deux jours ? On n’allait pas se rendre à la première sommation. C’est donc en traînant les pieds et avec une mauvaise volonté manifeste que les journalistes ont réécrit leur scénario. Pendant quelques heures, on a lu et entendu que la jeune fille séquestrée n’avait pas été brutalisée. La palme de la sottise doit être décernée au rédacteur de nouvelobs.com qui, refusant décidément de lâcher le morceau, a néanmoins tenu à intégrer à son papier les propos du procureur (la news, c’est sacré). Il a donc annoncé que l’adolescente avait été séquestrée sans violence ni contrainte. Moi, ça m’intéresserait de savoir comment on séquestre sans contrainte. Et aussi de savoir comment on écrit sans comprendre.

Deuxième déception, ce procureur petit-bras. Malgré les appels du pied implicites de certains de mes confrères, rien à faire : à défaut d’une mise en examen pour “actes de barbarie” qu’on n’osait espérer, on comptait au moins sur “enlèvement et séquestration”. Bernique. L’homme a finalement été mis en examen ce soir à La Rochelle (Charente-Maritime) pour “soustraction de mineur en état de récidive légale” et “atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans avec pour circonstance aggravante l’usage de moyens de communication électronique”. Cette circonstance aggravante parfaitement raccord avec l’air du temps paraît assez curieuse pour ne pas dire parfaitement absurde. Jouerait-elle aussi pour des terroristes ? En tout cas, on ne saurait assez conseiller à tous ceux qui s’apprêtent à commettre des forfaits de préférer le bon vieux téléphone à internet. Passons.

Le procureur a néanmoins souligné que “la différence d’âge signait le défaut de consentement”. Ouf, l’essentiel était sauf : il s’agissait bien d’un “pédophile” – d’ailleurs certains articles évoquaient l’enfant enlevée. Visiblement, tout le monde est d’accord pour dire que la pédophilie est un état, presque une essence, bref qu’on est pédophile ou qu’on ne l’est pas. Moi j’aurais tendance à penser que la seule chose que l’on puisse dire, c’est que quelqu’un a ou non commis des actes de pédophilie, mais bon, j’avoue n’être pas spécialiste de la chose. En tout cas, pour celui-là, la jurisprudence “pédophile un jour pédophile toujours” a joué à fond. Dans le cas d’une adolescente de 14 ans, la caractérisation aurait au moins pu être discutée. S’il ne s’agit pas d’une relation entre adultes consentants on n’est pas tout-à-fait dans le cas de l’exploitation d’un enfant par un adulte “ayant autorité”. Bref, les temps ont changé. Il y a quarante ans, la France entière pleurait sur le destin tragique d’une professeur “morte d’avoir aimé”. Condamnée pour avoir eu une liaison avec l’un de ses élèves âgés de 16 ans, Gabrielle Russier s’était suicidée en prison. L’intelligentsia s’indignait que l’on puisse réprimer les pulsions de nos chers bambins (y compris quand ils étaient bien plus jeunes que l’ado “séquestrée sans violence”). Aujourd’hui, si les mêmes, un peu grisonnants, suivent avec gourmandise la “traque” (assez pépère il faut le dire) du pédophile, c’est parce qu’ils espèrent bien qu’à la fin, le châtiment sera exemplaire – et ceux qui se retrouvent en taule avec cette marque d’infamie au front en savent quelque chose, car ce n’est pas au front qu’ils la gardent. Mais bizarrement, quand il est question de l’état terrible de nos prisons, ceux-là, on ne les plaint jamais.

Le plus risible dans tout ça est la complaisance de journalistes qui se croient intraitables. C’est ainsi que nul ne s’est étonné que Nadine Morano sorte opportunément de ses tiroirs un plan sur les dangers d’internet. Parce que vous l’avez compris, le coupable c’est internet. Je le répète, le type aurait téléphoné, il n’avait pas un entrefilet. Moi, je prétends que si les adolescents entendaient et voyaient moins d’âneries, ils n’iraient pas chercher le prince charmant de façon aussi sotte, mais bon, ce n’est que mon avis. Donc, pas un sourcil ne s’est levé après la diffusion du clip pourtant effarant dans lequel on voit des parents idiots ou criminels offrir l’hospitalité aux monstres venus manger leurs enfants – le loup-garou, vous voyez le genre. Au cas où vous n’auriez pas compris, bande de niais, c’est ce que vous faites quand vous achetez un ordinateur à vos schtroumpfs. Dans son lancement du sujet sur la campagne du gouvernement (qui sera diffusée dans toute l’Europe s’il vous plait), la présentatrice de BFM TV a benoîtement annoncé qu’après l’arrestation “du pédophile de Nevers” (qui se trouve être de La Rochelle, Nevers étant seulement le lieu de son arrestation), le message gouvernemental serait diffusé sur toutes les chaînes. Moi, la Morano, je lui tire mon chapeau, parce que ça c’est du plan média. Quant aux confrères, je ne saurais assez leur recommander la patience. Nous finirons par l’avoir notre Dutroux.

Elisabeth Lévy in Le causeur
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MessageSujet: Populisme émotionnel ou les limites et les dangers de la démocratie   Hystéries irresponsables Icon_minitimeLun 1 Déc - 9:12

Initiative pédophilie: l'émotion a parlé, estime la presse

"L'émotion a parlé". Tel est le commentaire de très nombreux journaux au lendemain de l'acceptation par le peuple de l'initiative pour l'imprescriptibilité des actes pédophiles. La presse s'interroge sur l'adaptation dans la loi d'un texte qualifié par certaines gazettes d'"imprécis".

"Il est évident que les affaires de prêtres pédophiles de ces derniers mois ont joué un rôle dans la votation", écrit lundi "L'Express". "Entre la raison et le coeur, les électeurs ont écouté la raison du coeur", relève l'éditorialiste du "Quotidien jurassien".

Plusieurs quotidiens romands et alémaniques rappellent l'acceptation en 2004 de l'internement à vie des délinquants sexuels et très dangereux. Une nouvelle fois, le peuple privilégie une plus grande protection des victimes en dépit des réserves juridiques, estime la "Neue Zürcher Zeitung".

Ceci relevé, les journaux s'interrogent sur l'adaptation dans la loi de l'initiative. Les initiants "ne se sont sans doute pas vraiment rendu compte de la complexité que leur texte allait poser aux juristes", note "L'Express".

Selon le "Quotidien jurassien, "le texte qui a été voté est si imprécis et d'une application douteuse qu'il risque d'ajouter des problèmes à ceux qui ont charge de tels dossiers".

Gros travail d'adaptation
"Sur l'échelle de nos valeurs codifiées, il sera à l'avenir plus grave d'attenter à l'intégrité sexuelle d'un enfant qu'à sa vie. Le premier crime sera imprescriptible; le second non", relève "La Liberté" à l'instar de plusieurs autres journaux.

Le texte prévu par la Marche Blanche ne pose pas de problèmes par rapport au droit international, estime "Le Matin". "Mais au niveau national, il nécessitera un gros travail d'adaptation pour être applicable. L'imprescriptibilité devra être inscrite dans le Code pénal. Celui-ci prévoit actuellement que seuls les crimes de guerre, le génocide, les crimes contre l'humanité et les actes de terrorisme ne se prescrivent pas".

Cause politiquement incorrecte
Au-delà de l'émotion, pourquoi ce "oui" du peuple ? Pour "La Tribune de Genève", "battre l'initiative en brèche, c'était aussi prendre le risque de nier le traumatisme des victimes. La cause était politiquement incorrecte, invendable même".

"Les nombreux adversaires de l'initiative - Conseil fédéral et grands partis en tête - n'ont pas su démontrer que le contre-projet, s'il était plus raisonnable, était tout aussi soucieux des victimes que l'initiative", écrit "Le Temps".

Et de poursuivre: "Ils n'ont pas trouvé les moyens - la vérité force à admettre qu'ils ne les ont pas ardemment cherchés -de convaincre que l'imprescriptibilité allait nourrir des espoirs illusoires".

(ats / 01 décembre 2008 03:54)
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MessageSujet: Virgin Killer   Hystéries irresponsables Icon_minitimeMar 9 Déc - 7:33

GB : une page Wikipédia bloquée pour une pochette de disque controversée
Par Guerric Poncet



La pochette originale de l'album Virgin Killer, de Scorpions, a fait scandale.

Imprimez Réagissez Classez L'affaire fait grand bruit sur l'Internet outre-Manche. Plusieurs fournisseurs d'accès à Internet (FAI) britanniques ont décidé de bloquer l'accès à une page de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, qui montre la pochette originale d'un album du groupe Scorpions, sur laquelle une fillette pose nue. Dans le contexte du renforcement de la lutte antipédophile sur Internet, l'image provocante de la pochette du groupe allemand n'a pas été oubliée.

Wikipédia filtrée, l'image toujours accessible sur le Web

Les FAI ont été alertés par l'Internet Watch Foundation (IWF), un organisme qui surveille l'Internet et fournit une liste noire de sites au contenu inacceptable, aux autorités et aux fournisseurs d'accès britanniques. La quasi-totalité d'entre eux ont bloqué l'accès à la page, rendant impossible pour près de 95 % des internautes du pays la consultation de l'image controversée via Wikipédia. L'image reste toutefois facilement accessible pour tous les internautes, par exemple grâce au moteur de recherche d'images de Google.

La page controversée de la version anglaise de Wikipédia est celle de l'album Virgin Killer, sorti en 1976. La pochette originale du vinyl, interdite dans de nombreux pays mais pas en France, avait été remplacée par une photo moins provocante des membres du groupe. Plusieurs livres ont repris la photo originale, et aucun éditeur n'a été inquiété.

La lutte antipédophile se renforce

À la sortie du disque de Scorpions, en 1976, les réseaux pédophiles n'existaient pas dans les mêmes proportions et la provocation n'avait pas la même résonance qu'aujourd'hui. L'Internet a fourni un outil global de communication pour les pédophiles du monde entier, qui utilisent allègrement le réseau pour échanger des fichiers pédopornographiques. Pris en compte tardivement par les gouvernements, ce grave problème a eu le temps de prospérer. Aujourd'hui, de nombreux pays essaient de traquer les internautes pédophiles, en lançant des unités de police spécialisées à leurs trousses. Mais le travail est colossal, tant les réseaux de partage de fichiers regorgent d'images et de vidéos pédopornographiques.

Des débats animés

Sur Wikipédia, les discussions sont monnaie courante. En effet, chaque page de l'encyclopédie participative dispose d'un espace de débat, afin que les utilisateurs puissent décider ensemble des éléments à ajouter ou à supprimer ( voir le débat pour la page controversée ). L'historique des modifications montre de très nombreux changements au cours des dernières vingt-quatre heures, ce qui traduit des débats très animés. Dernière modification en date : l'image originale a été remise en haut de page, suite à une décision des modérateurs et des utilisateurs. Mais cela pourrait changer rapidement, Wikipédia étant toujours sujet à des mises à jour et des décisions éditoriales éclair.

Un porte-parole de Wikimédia, la fondation qui gère Wikipédia, a déclaré à la BBC que le blocage de la page traitant de l'album de Scorpions avait aussi entraîné un blocage généralisé de l'interface d'édition de l'ensemble des pages de Wikipédia pour les internautes britanniques. Un problème qui sera certainement résolu dans les prochaines heures.
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MessageSujet: Nadine Morano : de la cyber-pédophilie au cyber-fantasme   Hystéries irresponsables Icon_minitimeMer 10 Déc - 8:24

C'est Noël et comme cadeau, Nadine Morano nous a concocté une campagne sur les dangers d'internet. Une de plus. Tous les clichés du genre y sont réunis: le jeu vidéo violent, les groupuscules nazis, la pornographie et, bien sûr, la pédophilie...