Alerte PCB en Baie de Somme

Une pollution aux polychlorobiphényles (PCB), appelés aussi pyralène, a été constatée en Baie de Seine ! Par conséquent, la pêche à la sardine a été interdite entre Dieppe (Seine-Maritime) et Barfleur (Manche), a annoncé lundi la préfecture de la Haute-Normandie.

Les contrôles effectués sur les produits de la mer pêchés en Baie de Seine montrent en effet que la sardine est "en dépassement de la norme sur l'ensemble de la zone".
En revanche, les contrôles ont montré que les principales espèces pêchées en Baie de Seine comme la coquille Saint-Jacques, la sole, le merlan et le grondin étaient conformes.

Les PCB sont des polluants liés à l'activité humaine dont la commercialisation est interdite depuis 1979. Mais ces polluants sont encore présents notamment dans certains appareils comme les transformateurs électriques et empoisonnent l'environnement.

Très stables, ces molécules s'accumulent dans les sédiments des fleuves et des estuaires où ils peuvent être consommés par les poissons et se fixer dans leur graisse.

Sardines au PCB et Bigorneaux au TBT… Bien sûr, il ne s'agit nullement d'épices, mais de produits toxiques. Qu'on retrouve malheureusement de plus en plus dans nos poissons.

Le 8 février 2010, un arrêté préfectoral a officiellement interdit la pêche à la sardine dans la baie de Seine, en Normandie, entre Dieppe et Barfleur, suite aux contrôles effectués par les chercheurs de l'Ifremer. Contrôles qui ont révélé que les sardines de l'Estuaire de la Seine étaient contaminées par une pollution au PCB.

Le sigle PCB, ça veut dire quoi ? Il désigne les Polychlorobiphényles… qui sont - ni plus ni moins- des molécules polluantes –extrêmement cancérigènes- utilisées jadis notamment dans les transformateurs électriques. Interdites depuis 1979, mais… Selon les spécialistes de la faune marine ces polychlorobiphényles se sont « accumulées au fil du temps dans les sédiments des fleuves » autrement dit dans la vase. Et en conséquence, elles peuvent être « consommées par les poissons », et donc « se fixer dans leur graisse »…

Le cas de la sardine normande au PCB n'est pas unique. Loin s'en faut. En Bretagne du Sud, l'Ifremer a réalisé des analyses dans la zone du Mor Braz au large de la presqu'île de Quiberon. Elles ont révélé que les coquilles Saint-Jacques avaient des teneurs « significatives » en TBT. Or le TBT, alias le Tributylétain, est un produit également très toxique. Aujourd'hui interdit.

Et pour cause : Ce produit était largement utilisé, jusqu'en 1982, dans les peintures antifouling dont sont badigeonnées les coques de bateaux pour éviter que les coquillages ne s'y collent. Jusqu'à ce que l'on s'aperçoive que ce fameux TBT « stoppait la croissance des huîtres creuses… » rappelle Le Canard enchainé (11/02/10) « tout en les remplissant d'une substance gélatineuse ». Et que l'on s'aperçoive aussi qu'il changeait « le sexe des gastéropodes, en dotant - par exemple- les femelles bigorneaux d'un pénis ». Du coup, « il a été interdit » conclut le journal satirique.

Selon l'association - Sémaphore - qui agit pour la protection de l'environnement en Bretagne -cette pollution au TBT a pour origine les milliers de tonnes de boues polluées extraites du port de plaisance de la Trinité–sur-Mer, qui sont ensuite rejetées au large, dans la zone du Mor Braz. Or, le paradoxe dans cette histoire, c'est que le Mor Braz est sur la liste des projets de parcs marins annoncés par le gouvernement dans le Grenelle de la mer.

Quoi d'autres ? Il y a aussi le thon « blanc » en boîte… plein de mercure ! Au Canada, il a été officiellement déconseillé aux femmes enceintes.

En France, selon l'association écologiste Robin des Bois, il y aurait aussi le bar pêché en Manche et le maquereau à mettre sur cette liste rouge des poissons contaminés par des produits chimiques cancérigènes. Bref, il y a de quoi devenir… végétarien !


par Matthieu d'Hauthuille
Association Le Sémaphore


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