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 Disparition des grands singes

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MessageSujet: Disparition des grands singes   Disparition des grands singes Icon_minitimeMer 16 Fév - 17:07

Le nombre de grands singes passe de 10 000 à 700 en dix ans dans le parc national de Kahuzi-Biega
février 15, 2011, sous Environnement, Sud Kivu.


Il faut un plan d’action pour la conservation des grands singes, notamment les gorilles des montagnes et des plaines dans l’Est de la République Démocratique du Congo. C’est ce à quoi devait déboucher un atelier de trois jours qui réuni à Bukavu, du lundi 14 16 février, les responsables du parc national de Kahuzi-Biega (PNKB). Au cours de ce forum, les participants se sont rendus compte de la diminution sensible des primates dans cette aire protégée. En dix ans, le nombre des grands singes est passé de dix mille à sept cents au PNKB, a précisé le directeur chef de ce site, Radar Nishuli.
Il y a donc péril en la demeure. Et, selon la même source, si rien n’est fait pour protéger cette espèce de gorille qui n’existe qu’en RDC, particulièrement dans cette région du pays, il y a risque qu’elle disparaisse dans deux ou trois ans.
Tomber de dix mille à sept cents, en dix ans, c’est une catastrophe, estime ce responable du PNKB qui renvoie à l »histoire des dinosaures aujourd’hui totalement disparus.
Parmi les causes de cette diminution, l’on cite la destruction de l’habitat, l’exploitation des minerais et la circulation des armes.
D’où l’intérêt d’une campagne de sensibilisation qui doit cibler les communautés locales, les chefs coutumiers, les gestionnaires des aires protégées et les chercheurs, a laissé entendre Radar Nishuli.
Le contrôle du PNKB au Sud-Kivu n’est assuré actuellement qu’à 50% par les pouvoirs publics.
Il y a quelques années, 80% de cette aire étaient sous le contrôle de différents groupes armés.
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MessageSujet: Extinction des grands singes   Disparition des grands singes Icon_minitimeVen 18 Nov - 7:26

En avril 2008, des primatologues réunis à Neuchâtel, en Suisse, lançaient un cri d’alarme sous la forme d’un manifeste, le mAn ou Manifesto for Apes and Nature. Une centaine de scientifiques, parmi lesquels Frans de Waal, Richard Wrangham, Tetsuro Matsusawa, William Mc Grew, Carel van Schaik ou Richard Byrne, noms éminents de la recherche moderne sur les grands singes, souscrivirent à l’appel qu’on a pu lire à la page qui précède. Ce document invitait les instances internationales et les gouvernements de tous les pays à prendre des mesures urgentes pour sauver de l’extinction nos cousins anthropoïdes.




La déclaration a été traduite en vingt-deux langues afin qu’elle soit lue dans le monde entier. Par conséquent, le texte est volontairement bref et les propositions sont lapidaires. L’ouvrage de Christophe Boesch, Emmanuelle Grundmann et Blaise Mulhauser décrit plus amplement le sort actuel des grands singes et fait connaître les actions protectrices en cours.

Les risques d’extinction sont-ils exagérés ? Le ton du manifeste paraît-il trop alarmiste? Le sujet semble-t-il trop éloigné pour les lecteurs d’une collection particulièrement concentrée sur les problèmes suisses ? En vérité, à l’échelle de la planète se noue une tragédie dont la responsabilité est partagée par l’humanité entière. Les consommateurs occidentaux en sont les acteurs au même titre que les bûcherons, les braconniers, les responsables des compagnies forestières ou minières, les trafiquants et les instances internationales qui tentent de nous gouverner. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, nos actes quotidiens ne sont pas sans effets sur la disparition d’un grand nombre d’animaux et de plantes. Le choix des produits que nous achetons pèse donc sur l’avenir des grands singes. Mais qui sont-ils ?

Les grands singes

Grâce à la génétique qui permet d’estimer la parenté des espèces en comparant leur génome, la classification des organismes vivants a subi de profonds remaniements ces dernières années . Chez les Primates, des dizaines de sous-espèces ont été récemment élevées au rang d’espèces. La dernière découverte date de 2010 avec l’identification d’une espèce de gibbon vivant dans les forêts tropicales de montagne entre le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Cette nouvelle donne est fondamentale dans le domaine de la protection, puisque les individus de deux sous-espèces peuvent se croiser en donnant naissance à une descendance fertile, alors que deux individus d’espèces différentes qui s’accouplent ne reproduiront, à quelques exceptions notoires, que des hybrides stériles. C’est le cas de l’orang-outan de Sumatra avec l’orangoutan de Bornéo, le gorille de l’Est avec celui de l’Ouest, ou le bonobo avec le chimpanzé, puisqu’il s’agit d’espèces distinctes. Le champ de survie de chaque espèce se trouve dès lors limité.

Dans cet ouvrage, les auteurs s’en tiennent à la classification de l’Union internationale de la conservation de la nature (IUCN, basée à Gland, en Suisse) qui agit comme centre de publication des listes d’espèces menacées. Les «grands singes» qui vont retenir notre attention sont regroupés sous la dénomination anglaise Apes dont l’équivalent français est la super-famille des Hominoïdes, comptant les gibbons et les siamangs (Small Apes, selon la dénomination proposée par Geissmann en 2000 et adoptée par les spécialistes des gibbons) de la famille des Hylobatidés, et dans la famille des Hominidés les orangs-outans, gorilles et chimpanzés (Great Apes) ainsi que les hommes. Les liens de parenté entre les différents membres de cette famille sont clairs et connus. L’être humain partage 98,4% de ses gènes avec les chimpanzés et les bonobos. Les deux espèces de gorilles sont des parents plus éloignés des chimpanzés que nous ne le sommes, puisqu’ils ne partagent que 97,7% de leurs gènes avec eux. Le plus proche parent du chimpanzé est donc l’homme; c’est une réalité que bien des personnes ont du mal à saisir. Pour changer cette perception de l’inconscient collectif, certains systématiciens proposent désormais de ranger chimpanzés et bonobos dans le genre Homo. Les deux espèces d’orangsoutans ont encore 96% de leurs gènes en commun avec le groupe des Hominoïdes africains. Les gibbons et les siamangs restent des parents peu éloignés puisque, suivant les espèces, entre 94% et 95% de leur génome est identique aux autres représentants de la famille. Par conséquent, disserter sur les primates, c’est souvent parler de l’homme, un grand singe parmi d’autres.

Les ambassadeurs d’un monde en péril

Sur vingt-quatre espèces de grands singes, vingt-trois sont menacées et une seule prospère, l’homme (IUCN 2011).

A titre de comparaison, aucune autre famille de mammifères ne présente une évolution des effectifs aussi négative; pas même les groupes les plus médiatisés tels que les félins, les ours, les baleines et les dauphins. La régression continue; pire encore, elle s’accélère depuis le tournant du siècle. Mais si le déclin est manifeste, les données restent insuffisantes pour déterminer sa rapidité avec précision. Il est pourtant indiscutable que la situation ne cesse de s’aggraver. Les cinq dernières espèces de gibbons qui n’étaient pas du tout considérées comme menacées en 2000 sont désormais inscrites sur la liste rouge des mammifères en danger. Il s’agit là du document sur lequel le reste de la famille était déjà inscrit. En 2007 on dénombre six espèces au bord de l’extinction: le Gibbon noir, le Gibbon de Hainan, le Gibbon à joues blanches, le Gibbon de Cao-Vit, le Gorille de l’Ouest et l’Orang-outan de Sumatra. Ainsi le statut des espèces se modifie vers le pire d’une année à l’autre ; les experts proposent désormais que le Gibbon Hoolock occidental soit intégré dans la prochaine liste des mammifères en voie d’extinction.

Au-delà des dangers qui les menacent, nos cousins peuvent être considérés comme les ambassadeurs malheureux d’un monde en péril. Derrière la situation des grands singes, nous sommes amenés à considérer le sort souvent très préoccupant de milliers d’autres espèces animales et végétales. Le développement contemporain qui nous introduit dans le vif du problème est l’exploitation des forêts tropicales.

Cependant il serait vain de ne décrire que les atteintes que l’homme inflige à ces forêts-là et aux espèces qui y vivent. Des solutions existent pour sauvegarder ces écosystèmes, bien que la situation politique et sociale qui prévaut actuellement dans certains pays rende la recherche de solutions plus complexe et les remèdes plus difficiles à appliquer. Au fil des chapitres, sont détaillés les moyens qu’il est urgent de mettre en œuvre pour stopper cette destruction.

Manifeste pour les grands singes et la nature

«Les forêts tropicales disparaissent à un rythme effréné et avec elles les dernières populations de grands singes. Tous les spécialistes sont unanimes : si nous n’entreprenons rien, gorilles, chimpanzés et bonobos auront disparu d’ici le milieu du 21e siècle. Pour les orangs-outans la situation est encore plus dramatique ; dans vingt ans ceux-ci pourraient bien ne plus vivre que dans des zoos.

Il est aujourd’hui urgent de se mobiliser pour stopper cet écocide! Sauver les grands singes, c’est sauver les forêts tropicales, un écosystème essentiel pour la planète. La disparition à grande échelle de ces forêts, résultant d’une exploitation effrénée et sans aucune limite, met en péril non seulement la survie de cet écosystème et de sa biodiversité associée, mais aussi celle des peuples indigènes en dépendant et pose de graves problèmes environnementaux. La déforestation est aujourd’hui une cause majeure d’émission de gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique. La disparition de la forêt tropicale sera immanquablement le prélude à celle d’Homo sapiens sapiens, l’Homme moderne. Le temps est venu de réagir et d’agir… avant qu’il ne soit trop tard !

Nous, citoyens de la Terre, demandons à nos gouvernements et aux instances internationales d’accepter comme devoir suprême de sauvegarder et protéger les primates et de tout mettre en œuvre pour :

1. Exiger une gestion durable et respectueuse de l’environnement des forêts tropicales, habitats des grands singes.
2. Interdire toute importation de bois tropicaux non reconnus comme provenant d’un commerce respectueux de l’environnement répondant aux critères établi par la certification FSC.
3. Contribuer à la mise en place d’exploitations de ressources minières (or, pétrole, diamant, coltan, fer…) respectueuses de l’environnement et des populations locales.
4. Faire cesser le braconnage de grands singes ainsi que le trafic de «viande de brousse» associé et celui de jeunes individus vendus comme « animaux de compagnie ».
5. Réaliser des contrôles sévères afin de respecter les points 2, 3 et 4 de ce manifeste auprès des entreprises travaillant en zone tropicale, notamment celles dont le siège social est établi dans nos pays occidentaux respectifs.
6. Engager des moyens financiers importants pour la mise en application des clauses 1. à 5., en développant notamment des projets de gestion durable avec les populations locales. »

> Pour en savoir plus

Extrait du titre Manifeste pour les grands singes, Christophe Boesch, Emmanuelle Grundmann, Blaise Mulhauser.
Publié aux Presses polytechniques et universitaires romandes,
Collection Le savoir suisse.
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MessageSujet: SOS grands singes   Disparition des grands singes Icon_minitimeDim 25 Déc - 17:15

«Les forêts tropicales disparaissent à un rythme effréné et avec elles les dernières populations de grands singes. Tous les spécialistes sont unanimes : si nous n'entreprenons rien, gorilles, chimpanzés et bonobos auront disparu d'ici le milieu du 21ème siècle. Pour les orangs-outans la situation est encore plus dramatique ; dans vingt ans ceux-ci pourraient bien ne plus vivre que dans des zoos.»

Ce cri d'alarme est extrait d'un Manifeste pour les grands singes lancé par des primatologues réunis à Neuchâtel, en Suisse. Un manifeste dont l'actualité devient de jour en jour plus brûlante. Et cela, alors que les découvertes de l'éthologie nous confrontent plus que jamais à l'incroyable proximité entre notre espèce et les autres grands primates.


Orangs-outangs à Gunung leuser (Sumatra)© Nomo michael hoefner
L'être humain partage 98,4% de ses gènes avec les chimpanzés et les bonobos, ce qui signifie qu'il est le plus proche parent biologique vivant de ces deux espèces de grands singes. Il y a plus de distance entre un gorille et un chimpanzé qu'entre ce dernier et nous-mêmes !

Mais la plus troublante des ressemblances entre l'homme et ses cousins primates n'est peut-être pas biologique. Elle tient au fait que, comme les peuples humains, les grands singes possèdent leurs «cultures» et leurs «traditions» : chaque population possède des manières spécifiques de se nourrir, de chasser, de se toiletter mutuellement ou de se saluer qui expriment, en quelque sorte, l'identité de ce groupe.

Les primatologues suisses Christophe et Hedwige Boesch ont découvert qu'une troupe de chimpanzés de la forêt de Tai, en Côte d'Ivoire, possèdait une technique de cassage de noix qui n'était pas pratiquée par d'autres troupes de chimpanzés, même dans des régions où poussent les mêmes arbres avec les mêmes noix. Christophe Boesch porte sur les grands singes un «regard ethnologique» : selon lui, il n'existe pas de chimpanzé modèle, mais un éventail de «cultures chimpanzé», un peu comme pour les peuples humains (voir mon billet du 24 décembre 2010, «Quand les chimpanzettes jouent à la poupée»).


Jeunes chimpanzés du sanctuaire Jane Goodall de Tchimpounga (Congo)© Delphine Bruyere
On peut en dire autant des orangs-outangs, presque aussi proches de nous que les chimpanzés. Les variations culturelles de leur comportement, entre les différentes populations qui vivent à Bornéo et à Sumatra, ont été analysées en détail par un autre primatologue suisse, Carel van Schaik, de l'université de Zurich. Carel van Schaik et ses collègues ont montré que plus des deux tiers des différences entre les populations d'orangs-outans ne peuvent s'expliquer que par l' «histoire culturelle» de chaque groupe (voir «Samedi-sciences» du 26 novembre dernier).

Les cultures des grands singes sont un domaine mystérieux et fascinant, encore mal connu. Malheureusement, il est à craindre que ce soit aussi un domaine en voie de disparition. Cette menace est la raison d'être du Manifeste pour les grands singes, lancé en 2008 par Hedwige et Christophe Boesch, la Française Emmanuelle Grundmann et Blaise Mulhauser, conservateur au Museum d'histoire naturelle de Neuchâtel (voir le site mAn, Manifesto for Apes and nature).

Le manifeste appelle à prendre des mesures radicales pour préserver la forêt tropicale, l'écosystème terrestre le plus riche qui ait jamais existé. Il faut d'urgence mettre fin à la surexploitation des bois précieux, cesser le braconnage qui décime les chimpanzés et les bonobos, mettre en place une exploitation des ressources minières respectueuse de l'environnement.

Le texte a recueilli une centaine de signatures de primatologues et scientifiques du monde entier, parmi lesquels Carel van Schaik et Hans Kummer (Suisse), Frans de Waal (Pays-Bas), Tetsuro Matsuzawa (Japon), Jean-Jacques Hublin et Sabrina Krief (France), William McGrew (Royaume-Uni), etc.

Pour compléter leur appel, les auteurs du Manifeste pour les grands singes viennent de publier un petit livre qui dresse un tableau de la situation actuelle des bonobos, chimpanzés, orangs-outans, gorilles et gibbons. Une situation dramatique : sur 24 espèces de grands singes, 23 sont menacées et une seule prospère, la nôtre !


Jeune orang-outang au parc national de Tanjung Puting (Borneo)© Tom Low
D'après les données les plus récentes de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 6 espèces sont au bord de l'extinction : le Gorille de l'Ouest, l'Orang-outan de Sumatra, le Gibbon noir, le Gibbon de Hainan, le Gibbon de Cao-Vit et le Gibbon à joues blanches.

«Selon les dernières estimations, écrivent les auteurs de l'ouvrage, il resterait moins de 7000 orangs-outans de Sumatra en une douzaine de populations et moins de 55.000 orangs-outans de Bornéo répartis en 306 populations de plus en plus isolées les unes des autres... En moyenne, plus de 3000 individus disparaissent chaque année à la suite de la destruction de la forêt et des incendies.»

La cause de ce dépeuplement est avant tout la destruction à grande vitesse de l'habitat des grands singes, qui est essentiellement la sylve tropicale. Il y a un siècle, entre les tropiques du Cancer et du Capricorne, les forêts tropicales couvraient 12% des surfaces émergées, soit 15,5 millions de kilomètres carrés. Aujourd'hui, il ne reste que 5,3% de ces forêts sempervirentes (toujours vertes, car les feuilles repoussent en permanence), dont les arbres s'élèvent à une soixantaine de mètres de hauteur.

«Apparues au Dévonien, il y a environ 380 millions d'années, ces forêts ont façonné la terre, écrivent Boesch, Grundmann et Mulhauser. Le climat, qui était presque celui d'une fournaise, a été adouci par les arbres, leur respiration, leur transpiration et leurs incessants besoins en dioxyde de carbone - dans leur phase de croissance tout particulièrement. Ils ont provoqué la baisse des températures et du taux de CO2 atmosphérique et l'augmentation de l'humidité ambiante et de la pluviométrie. Les conditions de ces nouveaux paysages arborés se sont révélées idéales pour l'évolution d'animaux de grande taille, là où il n'y avait autrefois quasiment que des invertébrés. Ce sont dans ces fprêts chaudes que sont apparus les premiers primates il y a 60 millions d'années, après la disparition des dinosaures.»

Par un terrible retournement de situation, le primate qui a le mieux s'adapter est devenu, aujourd'hui, l'auteur principal du martyre des forêts. Plus de 142 kilomètres carrés de forêts disparaissent chaque jour ! Pour la seule fabrication du papier, on coupe chaque année à Sumatra plus de 100 millions de mètres cubes de bois. En Asie du sud-est, près de 94% de la forêt primaire ont disparu sous l'action des tronçonneuses. En Afrique, il ne reste que 8% de forêt originelle intacte. L'Amérique centrale et du sud est le continent le moins touché, avec l'immense forêt amazonienne ; mais certaines zones sont déjà fortement dégradée par l'activité humaine.

L'exemple le plus extrême de cette destruction accélérée est la forêt tropicale indonésienne qui couvrait, au début des annéées 1960, 144 millions d'hectares, soit les trois quart de la superficie du pays. En cinquante ans, les quatre cinquièmes de la couverture arborFonds monétaire internationale, sous le nouveau régime de Soeharto (qui a renversé Soekarno en 1966). Le FMI octroie à l'Indonésie son premier prêt.Le gouvernement met en place une loi qui établit que toutes les zones forestières deviennent propriété de l'Etat, qui peut alors en disposer à sa guise.

L'Etat retire «le contrôle des forêts aux populations locales et indigènes alors même qu'elles dépendent de cet écosystème et qu'elles ont su au cours des siècles l'utiliser avec parcimonie, écrivent nos auteurs. L'une des raisons majeures du gouvernement indonésien pour procéder à cette confiscation est la nécessité de rembourser ses dettes internationales.»

Résultat : une gabegie, dans laquelle l'industrie forestière, ouverte aux investisseurs étrangers, a entrepris l'abattage systématique des arbres. L'Indonésie est devenue le plus grand exportateur mondial de troncs bruts, au prix d'un massacre écologique. La demande de bois en contreplaqué et l'industrie du papier ont épuisé les ressources sylvicoles.

Le plus choquant est que cette surexploiotation s'est faite en grande partie dans l'illégalité : dans les années 1990, plus de la moitié de la production de bois était illégale, et provenait des parcs nationaux ! La situation s'est aggravée en 1997, lorsque lacrise économique qui a frappé l'Asie a conduit l'Indonésie à emprunter 43 millions de dollars via le FMI. Le gouvernement a alors levé l'interdiction d'exporter des troncs bruts mise en pplace par Soeharto. La demande de grumes est montée en flèche, et il a fallu cehrcher le bois là où il existait encore, c'est-à-dire dans les parcs. «Sans écouter l'avis des experts sur les écosystèmes tropicaux, les économistes du FMLI ont ainsi participé à un pillage exacerbé des forêts indonésiennes», écrivent nos auteurs.

Après le déboisement et la quasi-disparition des essences précieuses, un nouveau péril frappe les forêts d'Indonésie : Leur conversion en monocultures de palmier à huile, exploitées pour fabriquer des aliments, des produits d'entretien, des savons, des détergents, des cosmétiques et des agro-carburants bien peu écologiques.

L'Indonésie est un cas d'école. Malheureusement, le problème est universel. L'ensemble des zones tropicales est victime de la déforestation et du pillage des ressources naturelles. Cet «écocide» menace les grands singes, mais aussi l'environnement planétaire et l'humanité elle-même : chaque hectare de forêt rasé ampute l'atmosphère d'un apport d'oxygène, contribue à dérégler le climat global, altère le cycle de l'eau. La destruction des sylves tropicales ne topuche pas seulement les orangs-outans et les gorilles, elle engage notre propre destin.
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