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 La république des magouilles, des copains...et des coquins

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MessageSujet: Le tartuffe du régime !   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeVen 4 Fév - 11:54

TUNISIE : Mitterrand, à l’école de Tartuffe, simule la repentance
Comment, pour faire bonne figure, s’exonérer publiquement des fautes que deviennent ses complaisances envers un dictateur quand il a été renversé ? Le personnel politique français est confronté au problème depuis la chute de Ben Ali, ex-président de la Tunisie.

La méthode Alliot-Marie/Frèche : jouer la victime

On a analysé sur AgoraVox la méthode de Mme Alliot-Marie, ministre des Affaires Étrangères, qui était allée jusqu’à proposer au dictateur l’expertise policière française en matière de répression modérée de manifestations pour faire respecter à la fois le droit de manifestation et le droit à la sécurité. Elle a choisi de « faire la victime » à la Georges Frèche, en accusant ses détracteurs d’avoir volontairement déformé ses propos qui suffisaient pourtant malheureusement à la confondre, mais qui, selon elle, dans l’élan d’un leurre d’appel humanitaire, étaient l’expression de sa grande sensibilité aux souffrances du peuple tunisien. (1)

C’est au tour de M. Mitterrand, ministre de la culture, qui s’est vu accorder la nationalité tunisienne par le dictateur, de répondre de son jugement émis, pas plus tard que le 9 janvier 2011, dans l’émission « Dimanche Plus » de Canal + : « Il y a une opposition politique, a-t-il estimé, mais qui ne s’exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que le Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré ».

La myopie des médias traditionnels

À la différence de sa collègue, si on en croit les médias traditionnels qui comme d’habitude, atteints de psittacisme, répètent le même titre au mot près ou quasiment, M. Mitterrand aurait préféré la repentance : « Le ministre français Frédéric Mitterrand, écrivent-ils en chœur, expriment ses « regrets » aux Tunisiens ». (2) Dans une lettre publiée par l’hebdomadaire Réalités, intitulée, « Lettre de Frédéric Mitterrand au peuple tunisien », le ministre paraît, en effet, formuler des « regrets » : « Je regrette profondément, écrit-il, que mon attitude et les expressions qu’il m’est arrivé d’utiliser aient pu offenser des gens que j’ai toujours voulus aider et que j’admire et que j’aime. (…) Puissent ceux qui me connaissent bien et savent ce que j’ai accompli réellement me comprendre et accepter mes regrets ! ».

La méthode Mitterrand/Tartuffe : simuler la repentance par quiproquo

Mais de quels « regrets » au juste parle le ministre ? Le verbe « regretter » et le nom « regret » traduisent ici en apparence la démarche de repentance du coupable qui attend en retour de la reconnaissance de sa faute envers ses victimes qu’elles lui accordent pardon et réhabilitation. Or, si on examine attentivement la formulation de ces regrets, on ne relève aucune reconnaissance explicite de faute. M. Mitterrand joue du leurre du quiproquo pour égarer son monde.

Ce n’est pas pour rien qu’il a préféré le verbe « regretter » et le nom « regrets » au verbe « s’excuser » et au nom « excuses ». Les mots « regretter » et « regrets » autorisent l’ambiguïté volontaire. On regrette tout ce qui n’est pas conforme à ses souhaits et non pas seulement ses fautes : on peut par exemple regretter le temps passé.

Le quiproquo porte ici justement sur l’objet des regrets exprimés : M. Mitterrand ne regrette pas d’avoir récusé le nom de « dictature » pour désigner le régime de Ben Ali qui a tiré à balles réelles sur les manifestants. Il regrette seulement d’avoir offensé le peuple tunisien par son soutien au dictateur qu’il se garde bien d’avouer comme une faute. Ne serait-ce pas la susceptibilité un peu excessive du peuple tunisien qui est seulement en cause ? En homme courtois, M. Mitterrand s’en veut donc de n’avoir pas mesurer cette susceptibilité et de lui avoir fait de la peine.

Ce n’est donc pas l’acte volontaire de soutien à la dictature qu’il regrette mais l’effet produit par cet acte sur le peuple tunisien. C’est comme si un individu qui avait tiré volontairement sur son voisin, regrettait seulement de l’avoir blessé mais non d’avoir titré sur lui : n’est-ce pas la faute du blessé qui s’est malencontreusement trouvé sur la trajectoire de la balle ?

En somme, selon M. Mitterrand, un acte n’est pas bon ou mauvais en soi mais en fonction de l’effet qu’il produit sur autrui. Molière a théorisé cette conception de la moralité d’un acte dans « Tartuffe » : « Et le mal n’est jamais que dans l’éclat qu’on fait, s’écrie l’imposteur pour rassurer la femme de son ami qu’il veut baiser / Le scandale du monde est ce qui fait l’offense, / Et ce n’est pas pécher que pécher en silence. »

M. Mitterrand simule donc la repentance car il ne renie pas son acte de soutien à la dictature en tant que tel comme intrinsèquement mauvais.

Parfum de leurre de la flatterie et leurre d’appel humanitaire lacrimogène

Et pour dissimuler ce quiproquo, il recourt, comme sa collègue, à un jet de leurre d’appel humanitaire lacrimogène stimulateur des réflexes attendus, en y ajoutant le parfum du leurre de la flatterie. Il proteste de son amitié pour le peuple tunisien : volant au secours de la victoire, il le salue désormais pour « (être) parvenu par ses seules forces à se débarrasser de la chape de plomb qui pesait sur lui » - sur laquelle M. Mitterrand était assis et pesait de tout son poids - ; et il partage avec lui « totalement l’enthousiasme pour l’avènement de la liberté et l’espoir en la démocratie » en Tunisie.

C’est amusant de voir ainsi M. Mitterrand sauter allègrement sans vergogne la barrière séparant jusqu’ici le camp du bourreau où il se rangeait au temps de la dictature, pour rejoindre le camp des victimes et chercher à susciter auprès d’elles un réflexe de sympathie et non plus de réprobation.

Il faut donc se méfier avec qui use du mot « regret » et non du mot d’ « excuse ». Le regret peut très bien ne pas porter sur l’acte reproché mais seulement sur l’effet qu’en a subi la victime plus ou moins susceptible. Le coupable ne renie donc pas son passé, il ménage seulement l’avenir en revêtant le masque à la Tartuffe de la sollicitude humanitaire. La fonction du quiproquo est d’égarer celui qui en est victime. C’est grossier mais ça marche : tous les médias ont répété comme un seul homme que « M. Mitterrand (avait exprimé) ses "regrets" aux Tunisiens », mais sans préciser l’objet précis de ces regrets. Quel crédit, cependant un individu, fût-il ministre, croit-il gagner en jouant d’un leurre aussi fruste ?

Pierre-Yves Chereul

Lien et source url : http://www.agoravox.fr/tribune-libr...

(1) Paul Villach, « Tunisie : Alliot-Marie à l’école de Georges Frêche « joue la victime » ! », AgoraVox, 19 janvier 2011. (2) AFP, « Le ministre français Frédéric Mitterrand exprime ses "regrets" aux Tunisiens » 23.01.2011 – et Libération.fr, Le Monde.fr, 20 Minutes, L’Express.fr, TF1. News. Fr, Le Parisien.fr, Le Soir.be, Orange, Le Point.fr, Les Échos, Europe 1, M6, Nouvel Obs.com,
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MessageSujet: MAM: nouvel exercice de déminage pour la droite   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMer 16 Fév - 17:22

MAM: nouvel exercice de déminage pour la droite
Après les révélations du Canard enchaîné sur les parents de la ministre qui auraient fait affaire avec l'ami tunisien, Aziz Miled, Sarkozy a adressé un message de soutien à Alliot-Marie.
486 réactions
Par LIBÉRATION.FR

Michele Alliot-Marie et son compagnon Patrick Ollier, avec François Fillon, à l'Assemblée nationale, le 8 février. (Charles Platiau / Reuters)

Vacances tunisiennes de MAM, épisode 47. Après les nouvelles nouvelles révélations du Canard enchaîné, concernant cette fois ses parents qui ont racheté, en plein voyage de la ministre, des parts appartenant à leur ami tunisien, l’homme d’affaires Aziz Miled, dans une société civile immobilière, la droite, avec un temps de retard, tente à nouveau de prendre la défense de la ministre. Sans cacher sa lassitude de devoir commenter les pérégrinations de la ministre des Affaires étrangères dans une dictature en pleinre révolte anti-Ben Ali: pour dénoncer un «acharnement» de l'opposition ou réellement gênée par ces bourdes à répétition? La gauche, de son côté, jugeant la ministre discréditée, réitère ses appels à la démission.



La solidarité gouvernementale n'avait ainsi pas étouffé, la veille, Alain Juppé, pourtant gaulliste comme elle, qui, certes défendait, sur TV5 Monde, le prestigieux CV politique de MAM, «ses fonctions ministérielles [exercées] avec beaucoup de compétence et beaucoup de courage». Mais sur les derniers rebondissements, le ministre de la Défense ne se foule pas: «Je n’ai aucune information sur cette dernière accusation, c’est à Michèle Alliot-Marie d’apporter des éléments d’explication.»

«Message de soutien» de Sarkozy

Du coup, ce mercredi, la majorité doit redoubler d’efforts pour donner l’image d’un camp uni autour d’Alliot-Marie. Deux membres du gouvernement ne manquent pas de raconter à l’AFP qu’en conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a adressé un «message de soutien» manuscrit à la chef de la diplomatie. Un «geste rare» du chef de l’Etat, souligne-t-on: «Le sens de ce message c’est qu’il n’est pas question de céder à l’emballement, pas question de lâcher Michèle Alliot-Marie.»

Puis, c’est le porte-parole, François Baroin, qui l’assure de «tout le soutien de l’équipe gouvernementale», rapportant que la question n’avait «pas été abordée» mais que la ministre «a donné toute ses explications».

Mais les députés UMP, eux, après des mois d’affaire Woerth-Bettencourt, hésiteraient à monter au créneau. «La lassitude vient aussi de ce sentiment de harcèlement pour toutes ces choses que l’on mélange allègrement sans toujours se demander si elles ont de la cohérence entre elles», renvoie Jean-François Copé sur RTL, qui prétexte... ne pas avoir lu l’hebdo satirique: «Je ne sais rien de cette affaire», «c’est ses parents, c’est une affaire privée.» Fermez le ban. Le secrétaire général de l’UMP soutient-il toujours Alliot-Marie? «Mais bien sûr!»



«Elle est KO debout»

Nadine Morano, la ministre de l’Apprentissage, s’en tient au fait que MAM n’a rien commis «d’illégal» et ressasse, sur BFM TV, l’argument du voyage 0% argent public: «Elle n’a pas engagé un euro du contribuable français.» Et puis il y a ce coup de malchance: «Elle est partie à un mauvais moment.»

Les critiques de l’opposition et appels à la démission sont, par contre, repartis de plus belle. Si la chef de la diplomatie et son compagnon, Patrick Ollier, avaient «le sens de l’Etat et de l’intérêt de la France, ils démissionneraient», reproche le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, faute de quoi c’est à Nicolas Sarkozy de «crever l’abcès». «Ce n’est pas la gauche qui s’acharne contre elle, c’est Michèle Alliot-Marie qui s’acharne à rester alors qu’à l’évidence elle est là KO debout, incapable de porter une parole française dans le monde», observe Pierre Moscovici (PS) sur Europe 1.




Sommée, à plusieurs reprises, de s’expliquer, lors de la séance de questions à l’Assemblée nationale, la ministre a pourtant exclu de démissionner. «Vous aurez beau répéter des mensonges ça n’en fera pas des vérités», contre-attaque-t-elle dans l’hémicycle, dénonçant une «campagne indigne» contre elle et sa famille.
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MessageSujet: Henri Guaino a passé le réveillon du Nouvel An en Libye   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeVen 4 Mar - 6:57

Henri Guaino a passé le réveillon du Nouvel An en Libye
LEMONDE.FR | 28.02.11 | 19h25 • Mis à jour le 28.02.11 | 20h31





Henri Guaino, à l'Elysée, début 2008. AFP/STEPHANE DE SAKUTIN

Jamais deux sans trois. Après François Fillon en Egypte, Michèle Alliot-Marie en Tunisie, LesInrocks.com publient, lundi 28 février, une interview dans laquelle Henri Guaino, conseiller spécial à la présidence de la République, révèle qu'il a passé les fêtes de fin d'année... en Libye.

Plus précisément, il a été "chez l'ambassadeur de France à Tripoli (François Gouyette, ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement). De France ! A titre personnel". Et Henri Guaino de préciser : "J'étais logé dans la résidence de l'ambassadeur de France et avec notre ambassadeur à Malte, Daniel Rondeau, qui était aussi invité car ce sont des amis." Son séjour a duré quatre jours et trois nuits, "autour du 31 décembre".

Pour Henri Guaino, il n'y a là rien de choquant. "C'était un voyage privé, pour des raisons privées, chez l'ambassadeur de France, dans sa résidence à lui, et voilà. J'ai profité de l'occasion pour visiter la ville, mais je ne me suis pas du tout occupé de la Libye."

"JE N'AI RENCONTRÉ PERSONNE SUR LE TARMAC"

Il assure n'avoir rencontré ni le colonel Kadhafi ni aucun officiel libyen, et assure que Nicolas Sarkozy était au courant de son voyage et n'y a émis aucune objection. Et glisse même une pique à Michèle Alliot-Marie : "Je n'ai rencontré personne, sur le tarmac, qui m'a offert de me transporter en avion privé !" Une allusion aux vacances tunisiennes de la ministre et à l'hospitalité de l'homme d'affaires Aziz Miled, dont elle a profité, évoquant une rencontre "fortuite" avec lui à l'aéroport, version démentie par la suite.

Et le conseiller de relativiser : "Ne tombons pas dans un terrorisme moral. On peut très bien visiter un pays avec lequel nous avons des relations diplomatiques normales. Il y a là-bas des hommes d'affaires français !" Il en profite pour glisser une deuxième attaque contre MAM : "Nous n'étions pas en Tunisie ; il n'y avait pas de manifestations, il n'y avait pas de morts." Contrairement à la Tunisie lors du voyage de l'ex-ministre des affaires étrangères.

"Chacun tirera les conséquences qu'il veut, mais je n'ai pas répondu à l'invitation d'un ministre pour aller passer des vacances chez lui ! Je n'ai pas non plus été invité par un homme d'affaires libyen, et je n'ai négocié aucun marché avec la Libye. Ces vacances-là, j'aurais pu aussi bien les passer à Damas ou à Alger", assène Henri Guaino.

Le Monde.fr
Vacances des ministres
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MessageSujet: lagarde sur le grill   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeLun 4 Avr - 16:05

LUNDI 4 AVRIL 2011

Affaire Tapie : pourquoi Christine Lagarde risque la mise en examen.
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Il y a peu de chance que la ministre de l'Economie soit évincée du gouvernement comme Eric Woerth, disqualifié par l'affaire Bettencourt puis évincé lors du remaniement gouvernemental. Pourtant, elle mérite largement une scrutation approfondie de son rôle dans l'étrange arbitrage qui conféra à Bernard Tapie, ancien leader du Parti Radical de Gauche rallié à Nicolas Sarkozy, plusieurs centaines de millions d'euros en règlement du litige qui l'opposait au Crédit Lyonnais depuis quinze ans. Jeudi 31 mars, le député socialiste et président de la Commission des finances Jérôme Cahuzac remettait un très instructif rapport sur cette affaire Tapie.

Et des députés socialistes veulent désormais que Mme Lagarde passe devant la Cour de Justice de la République.

L'amitié Tapie/Sarkozy
On connaît l'histoire. Bien avant l'élection présidentielle, Bernard Tapie s'était démarqué de son camp, et même de son parti radical. Le rapprochement datait du passage de Sarkozy... au ministère des Finances en 2004.

Sans surprise, en 2007, il appela à voter Nicolas Sarkozy. Le 10 mai 2007, le candidat de la droite à peine élu, Bernard Tapie s'enthousiasmait. Il invitait à la fusion des partis radicaux de gauche et de droite, pour rejoindre la « majorité présidentielle » de Nicolas Sarkozy. Quel ralliement intégral ! A l'époque, Bernard Tapie rencontra Nicolas Sarkozy, grâce à l'aimable intermédiaire de Brice Hortefeux. Il réclama un arbitrage plutôt que d'aller au bout de la procédure qui l'opposait au Consortium de réalisation, l'organisme chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais (évalués à 4,4 milliards d'euros fin 2009).

Quelques mois plus tard, en octobre 2007, l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR), qui chapeaute le CDR, acceptait la « proposition » des liquidateurs du groupe Bernard Tapie de soumettre le litige à un tribunal arbitral plutôt que de poursuivre la voie judiciaire normale. Pourquoi ce revirement ? Ses conseils lui promettaient pourtant une victoire au tribunal, contre Tapie : en octobre 2006, soit 6 mois avant l'élection présidentielle, la Cour de Cassation avait annulé la condamnation du Crédit Lyonnais et du CDR prononcée un an avant (et, par la même occasion, les 135 millions d'euros d'indemnités ordonnées dans le jugement).

Parmi les trois arbitres désignés par le gouvernement (Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel ; Jean-Denis Bredin, avocat ; Pierre Estoup, magistrat), l'un a été vice-président du Mouvement des Radicaux de Gauche de Bernard Tapie, et un autre (Estoup) a déjà joué l'arbitre dans une procédure liée à l'affaire Elf....

Le coût pour l'Etat
Le 7 juillet 2008, les « arbitres » rendent leur jugement : le Crédit Lyonnais est débouté, et les époux Tapie gagnent 240 millions d'euros (hors intérêts), dont, fait rarissime, 45 millions d'euros nets d'impôts au titre du « préjudice moral ». Un record dans les annales judiciaires. Même les innocents d'Outreau n'eurent pas droit à cette générosité ! Dans son rapport parlementaire, Jérôme Cahuzac rappelle que le préjudice moral n'a jamais été indemnisé plus d'un million d'euros en France...

Lors de son audition devant la Commission des finances de l'Assemblée, le député Charles de Courson (UMP), représentant l'Assemblée au conseil d'administration de l'EPFR, a livré ses estimations du montant net perçu par les époux Tapie après intérêts, déduction des dettes fiscales et application du bouclier fiscal à 50% : entre 106 et 144 millions d'euros.

La procédure arbitrale elle-même a coûté aux contribuables la bagatelle d'un million d’euros, comme le détaille Jérôme Cahuzac dans son rapport : « chaque arbitre étant rémunéré à hauteur de 300 000 euros et une somme de 100 000 euros ayant été affectée au fonctionnement du tribunal.»

Le rôle de Christine Lagarde.
La ministre de l'économie a joué un rôle central, et l'on devine qu'elle a elle-même agi sur instruction élyséenne.

En premier lieu, l'EPFR a reçu des instructions bien précises de Christine Lagarde pour accepter le changement de procédure Au mois de juillet 2008, cette dernière confirme enfin. Il fallait « économiser des frais de procédures » et mettre un terme à une affaire vieille de 14 ans.

La seconde intervention de Christine Lagarde est délicieuse. Le cadeau ne s'arrête pas là : fin juillet, sans attendre l'expiration du délai légal et contre l'avis de l'Agence des participations de l’État, Christine Lagarde - encore elle - décide précipitamment d'abandonner tout recours contre cette condamnation de l'Etat. Une fois encore, le président de l'EPFR a témoigné qu'il avait reçu instruction de la part de la ministre de voter contre un éventuel recours.

L'étau se resserre
En février dernier, après deux ans d'enquêtes, la Cour des Comptes présidée par Didier Migaud, a saisi la Cour de discipline budgétaire et financière à l'encontre de deux hauts fonctionnaires : le président du CDR Jean-François Rocchi et celui de l'EPFR Bernard Scemama. Tous deux sont hiérarchiquement aux ordres de Mme Lagarde. Les sommes en jeu sont faramineuses. Cette procédure de saisine est rarissime. En 2010, la Cour de discipline budgétaire et financière n'a eu à traiter qu'une dizaine de cas.

La Cour des Comptes considère, dans un référé transmis à la commission des finances de l’Assemblée nationale et révélé par l'hebdomadaire Marianne, que cette procédure arbitrale n'est pas conforme au droit, car il y a eu « défaut d’autorisation législative ».

Autre irrégularité grave, il y a eu falsification, comme le rappelle Cahuzac : le compromis d'arbitrage finalement signé entre les parties n'est pas celui validé par le conseil d'administration du CDR ! Et la différence n'est pas mince : les administrateurs du CDR avaient approuvé un plafonnement général des indemnisations des époux Tapie à 50 millions d'euros. Le document final limite ce plafond au seul préjudice moral... « Le compromis d’arbitrage, dont plusieurs conditions, notamment la renonciation à la possibilité d’un appel, présentaient de forts risques pour l’État, a été signé dans une version « différente du texte et des modifications qui ont été approuvés par le conseil d’administration du CDR ». »

Jérôme Cahuzac précise : « L’ajout de l’expression « préjudice moral » est du seul fait du Président du CDR, entre la date d’approbation du compromis d’arbitrage par le conseil d’administration et celle de sa signature avec l’autre partie.»

La ministre Lagarde est trop précieuse pour être abandonnée par son Monarque. La présidence française du G20 nécessite toutes ses compétences. Mais Christine Lagarde a sans conteste agi sur ordre. En période de vaches maigres budgétaires, cette nouvelle affaire Tapie paraît incompréhensible au citoyen lambda sans un éclairage plus ... politique. En 2004 déjà, Nicolas Sarkozy, comme l'a confirmé Claude Guéant, avait oeuvré en faveur d'une procédure arbitrale... En vain. Il n'était pas resté suffisamment longtemps aux commandes de Bercy. Et il n'était pas président. Quatre ans plus tard, tout s'arrange.

Quel retour d'ascenseur espère donc Nicolas Sarkozy ?
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MessageSujet: deux ministres exemplaires.   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMar 5 Avr - 6:22

Guéant et Chatel, deux ministres exemplaires.
L'un enfonce le clou, l'autre divertit à merveille. Malgré les divisions internes au camp présidentiel et les critiques, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, s'obstine à fustiger la place de l'islam en France.De son côté, son collègue de l'Education nationale Luc Chatel manie avec adresse une nouvelle diversion alors que les conseils départementaux de l’Education nationale dévoilent cette semaine quelles classes primaires seront fermées en septembre prochain.


Voici donc deux ministres exemplaires, qui « font le job », loin des états d'âmes des uns et les doutes des autres. En coulisses, le Monarque Sarkozy applaudit.




Guéant jette de l'huile
C'est le grand jour, celui tant attendu où l'UMP toute entière devait chaleureusement débattre de l'Islam, pardon, de la laïcité. Son président Sarkozy l'avait exigé en février dernier, à l'occasion de son émission télévisée sur TF1. Il faut parler de l'Islam de France. La manoeuvre politique était si évidente que l'affaire est revenue comme un boomerang dans la figure du candidat Nicolas. Son camp se chamaille en public, son autorité fait défaut, son premier ministre est accusé d'infidélité politique, voire de traîtrise... Une vraie pagaille ! Le fameux débat s'est finalement réduit à une discussion de deux heures, mardi 5 avril à 16h, dans le salon d'un hôtel de luxe du quartier de Montparnasse à Paris.

Heureusement, Claude Guéant est là. On murmure que Nicolas Sarkozy est très satisfait de son nouveau ministre, et ravi de ses provocations sécuritaires ou xénophobes. Lundi 4 avril, l'ancien vizir s'est à nouveau distingué. Au coeur d'un déplacement à Nantes, il a confié que le nombre de Musulmans en France posait problème.
« Le problème est très important : tous les représentants des grandes religions estiment que la laïcité est un principe protecteur de la liberté de conscience. (...) La question interpelle nos concitoyens : nombreux sont ceux qui pensent qu'il y a des entorses à la laïcité. En 1905, il y avait très peu de musulmans en France, aujourd'hui il y en a entre 5 et 10 millions. Cet accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème. Il est clair que les prières dans les rues choquent un certain nombre de concitoyens. Et les responsables des grandes religions ont bien conscience que ce type de pratiques leur porte préjudice.»
De quoi parle-t-il ? Notre confrère Guy Birenbaum relayait, il y a 3 semaines à peine, cette information peu commentée dans les médias : d'après une enquête de l'INED, la France compterait 2,1 millions de Musulmans, sur quelque 65 millions d'habitants... Quelle angoisse !

Chatel masque
Depuis lundi, dans chaque académie, les cartes scolaires de la rentrée prochaine sont peu à peu définies. On découvre les conséquences concrètes des nouvelles réductions de postes : 11.000 au global, dont 9.000 dans le primaire.

Ainsi en Seine-en-Marne, le conseil départemental de l’Education nationale vient d'entériner 71 ouvertures définitives de classes et 32 fermetures définitives pour les 1.115 écoles publiques du département. Mais 97 autres décisions ( 53 ouvertures conditionnelles et 44 fermetures révisables) ont été reportées à juin ou septembre. Même exercice à Lyon (13 fermetures, 11 créations), en Côte d'Or (78 classes menacées ), les Hautes-Alpes (17 fermetures ), etc. Dans l'Ain, l'inspecteur d'académie a dû gérer, paraît-il, « une équation impossible » : 3 postes en moins, mais 573 élèves en plus annoncés à la rentrée prochaine.

Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, a choisi ce lundi pour lancer quelques idées pour la rentrée scolaire de ... 2012. Il s'y voit déjà, après le scrutin présidentiel de l'an prochain. Oublions vite 2011... Il faut faire diversion, occuper le terrain médiatique, allumer quelques contre-feux.

Ce 4 avril, il installait donc un « comité de réflexion » sur l'apprentissage des langues ­vivantes de la maternelle au bac. En janvier dernier, il s'était plaint que les langues étrangères soient mal maîtrisées en France. Son propre patron, pourtant avocat d'affaires de métier, donne d'ailleurs un piteux exemple tant son anglais est détestable. Pour améliorer cet apprentissage, Chatel adopte une tactique habituelle en Sarkofrance : on créé une commission qui donnera l'impression qu'on agit ; on prévient que les travaux seront libres (« Je n'ai pas d'idée préconçue »), mais on oriente quand même la réflexion (« Mais je pense qu'il faut une épreuve orale au bac, en langue vivante 1, en plus de l'écrit actuel. »).

Chatel aurait pu s'interroger sur la réduction du temps d'apprentissage tout court, qui frappe aussi bien les classes primaires que le collège. Ou sur la réduction des effectifs enseignants. Même le Figaro n'est pas dupe : « Comment comptez-vous élargir l'enseignement de l'anglais aux enfants dès l'âge de trois ans, alors que les postes d'intervenants étrangers sont les premiers à ne pas être reconduits en raison des suppressions de postes ? » demande un journaliste. La réponse du ministre est ... hypocrite. Il recommande, pour des élèves de maternelles... la débrouille ou la visio-conférence !
« Nos jeunes enseignants parlent désormais davantage l'anglais, ils peuvent l'enseigner. Je pense surtout qu'on peut utiliser les nouveaux modes de communication. On peut apprendre l'anglais à Paris par visioconférence en dialoguant avec un enseignant basé à Londres.»
Autre sujet d'une actualité plus brûlante pour nombre de parents d'élèves, les remplacements d'enseignants absents. Le ministre avance des chiffres d'une précision remarquable. Surtout quand on sait que son administration n'est même pas capable d'évaluer avec précision le nombre de ses titulaires ! « Nous ne comptons que 4% d'absences sur une année. (...). Et 96,2% de ces absences sont remplacées. Le remplacement s'améliore. Le taux de mobilisation des professeurs titulaires sur zone de remplacement est passé de 76,53% en octobre 2009 à 85,76% en février 2011.» Et pour remplacer les absences, le ministre a son idée : plutôt que d'avoir des enseignants titulaires, il préfère que les proviseurs s'adressent à Pôle emploi, ou embauchent des étudiants ou des retraités : « Les vacataires, étudiants ou ­jeunes retraités, peuvent très bien remplir ce rôle.»

Ces deux sujets, l'apprentissage des langues étrangères et les remplacements sont deux exemples supplémentaires de la situation inconfortable du ministre Chatel. Il a beau botter en touche dès qu'on questionne la réduction des moyens d'enseignement, il est coincé par cette politique du chiffre : d'un côté, il lui faut participer à la réduction du nombre de fonctionnaires (11.000 pour la rentrée prochaine) ; de l'autre, il bricole par des embauches précaires ou partielles. A chaque critique, il répète les mêmes arguments : « Nous avons 35.000 postes d'enseignants de plus qu'il y a quinze ans alors que nous avons 500.000 élèves de moins ». Mais les problèmes demeurent. Le contexte économique et social est plus dur qu'il y a quinze ans, la compétition internationale également. Sarkozy est le premier à le répéter.
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MessageSujet: Affaire Tapie : après Christine Lagarde devant la CJR, Nicolas Sarkozy pourrait-il être destitué avant les présidentielles 2012 ?   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMer 6 Avr - 5:24

Affaire Tapie : après Christine Lagarde devant la CJR, Nicolas Sarkozy pourrait-il être destitué avant les présidentielles 2012 ?
Rebondissement explosif de l'affaire Tapie : de nouvelles preuves viennent d'être établies attestant d'un véritable scandale d'Etat, qui pourrait coûter sa place à Christine Lagarde et peut-être ... à Nicolas Sarkozy !



Non seulement l'Etat n'aurait jamais du admettre (encore moins favoriser) ni n'en avait le droit, une suspension de la justice en donnant un accord pour un arbitage privé au dépens des deniers publics, point sur lequel Christine Lagarde s'est défendue avec plusieurs mensonges, ce que François Bayrou a été le premier à dénoncer et il avait d'ailleurs déposé un recours au tribunal, mais il y a eu en plus falsification du compromis présenté au Conseil d'administration du CDR. Ce dernier indiquait initialement “En leur qualité de liquidateurs des époux Tapie, les parties B limitent le montant de l'ensemble de leurs demandes d'indemnisation à 50 millions d'euros”. Il a été remplacée par la rédaction suivante : “En leur qualité de liquidateurs des époux Tapie, les parties B limitent le montant de l'ensemble de leurs demandes d'indemnisation d'un préjudice moral à 50 millions d'euros”. Ce point était pourtant de première importance pour les finances publiques dès lors que l'indemnisation d'un préjudice moral était laissée à la libre appréciation du juge, que la procédure d'arbitrage est confidentielle et échappe ainsi aux comparaisons et que les sommes n'avaient pas à supporter l'impôt.

Pour avoir un bon résumé et accès au rapport parlementaire d'information publié jeudi 31 mars en fin de journée dévoilant les faits reprochés, lire l'article de Laurent Mauduit (Mediapart) :

Voici également une série d'articles entre le 30 mars et aujourd'hui (mais ce n'est pas un 1er avril !) :

http://www.marianne2.fr/Exclusif-affaire-Tapie-Des-fonctionnaires-soupconnes-de-falsification_a204490.html
http://www.leprogres.fr/actualite/2011/04/02/encore-des-polemiques-sur-les-millions-verses-a-tapie

Réponse de Bernard Tapie (reprise de la dépêche AFP) : http://www.20minutes.fr/article/699391/politique-affaire-credit-lyonnais-bernard-tapie-conteste-rapport-partial

Cette affaire Tapie est bien un abus de bien social organisé par l'Etat au dépens du contribuable. Non seulement l'Etat n'avait pas le droit d'accepter un l'arbitrage privé, même si le CDR est une structure privée, car sous tutelle de l'Etat, mais en plus il y a eu falsification du compromis présenté au conseil d'administration du CDR !

Les députés du PS viennent de demander la saisie de la Cour de justice de la République, qui pourrait traduire la ministre Christine Lagarde :
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/le-ps-demande-la-saisie-de-la-cjr-sur-le-dossier-tapie-02-04-2011-1314374_240.php
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/04/02/le-ps-saisit-la-cour-de-justice-de-la-republique-dans-l-affaire-tapie_1502056_823448.html

Mais au dessus de Christine Lagarde, qui a donné des instructions aux fonctionnaires dirigeants le CDR et l'EPFR, il y a le président de la république, Nicolas Sarkozy, qui a reçu au moins 10 fois Bernard Tapie discrètement à l'Elysée (par la porte de derrière, delon plusieurs témoignages de journalistes), avant que les décisions soient prises.

Une question se pose donc : s'il est établi que Nicolas Sarkozy a commis une faute en donnant l'instruction de favoriser des intérêts privés au dépens de l'Etat, des contribuables, donc un abus d'autorité et de bien social, peut-il être traduit en Haute Cour et être destitué ? Ce qui changerait encore la donne pour les prochaines présidentielles en 2012 ... D'ailleurs, même s'il n'était pas destitué, sa réputation serait trop compromise pour légitimer sa candidature.

Rappel de la loi sur la responsabilité pénale du chef de l'Etat et la destitution du Président de la république :

selon l'article 68 de la Constitution : "Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour."
Il restait à prononcer la loi organique définissant les conditions de mise en oeuvre. C'est chose faite depuis fin décembre 2010. Comme le précise cet article de droit public :
"Le gouvernement a adopté [le 22 décembre 2010] un projet de loi organique découlant de la révision constitutionnelle de février 2007 voulue à l’époque par Jacques Chirac. Le texte porte sur la responsabilité pénale et juridictionnelle du chef de l’Etat. Il précise notamment les conditions de mise en oeuvre d’une éventuelle procédure de destitution du président de la République par le Parlement. L’irresponsabilité pénale de l’hôte de l’Elysée reste entière pour tout acte accompli en sa qualité de chef de l’Etat (article 67 de la Constitution). L’inviolabilité de son statut est même étendue à tout acte commis, dans le cadre de ses fonctions ou pas, jusqu’à la fin de son mandat. Il s’agit donc d’une modification qui va dans un sens plus protecteur pour le président de la République.

« En échange de cette immunité élargie, il a été décidé de poser le principe d’une responsabilité constitutionnelle du chef de l’Etat », explique Dominique Rousseau, professeur de droit public à l’université Panthéon-Sorbonne. Le chef de l’Etat peut ainsi être destitué « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », précise l’article 68 de la Constitution modifié. Il ne s’agit ni de responsabilité politique, ni de responsabilité pénale, mais du fait que « quel que soit l’acte commis par le chef de l’Etat, cet acte ne doit pas nuire à sa fonction. C’est une disposition qui vise à protéger la fonction présidentielle », souligne Anne Levade, professeur de droit public à l’université Paris-Est Créteil. Avant 2007, cette responsabilité était circonscrite au cas de « haute trahison » (intelligence avec l’ennemi par exemple), dont l’occurrence semble aujourd’hui bien désuète. La nouvelle rédaction du texte, beaucoup plus large, peut englober bien des cas. Celui d’un président qui refuserait de promulguer une loi, par exemple, ou qui ne respecterait pas l’indépendance de la Justice, dont il est, de par la Constitution, le garant. Le caractère très ouvert de l’article 68 modifié est compensé par un encadrement strict de la procédure de destitution. Elle ne peut être enclenchée que par le Parlement, constitué en Haute Cour, et sur proposition conjointe des deux assemblées qui doivent statuer à la majorité des deux tiers. Ce n’est qu’une fois la destitution votée, et dans un délai d’un mois, qu’une action en justice peut être intentée. Ce projet vient mettre un terme au vide juridique qui existait depuis février 2007 sur le sujet."
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MessageSujet: Ca continue...   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeVen 22 Avr - 17:33

VENDREDI 22 AVRIL 2011

Conflit d'intérêt, Karachi, Wildenstein ou ISF : les tartufferies de Sarkozy
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On pourrait croire que le gouvernement Sarkozy s'est attaché à réformer la justice, vers davantage d'équité, de transparence et d'efficacité. Deux projets de « réforme », l'un pour l'amusement, l'autre pour les Riches, ont été dévoilés la semaine dernière.

Le gouvernement a ainsi présenté son projet de réforme judiciaire voici 8 jours, dont les deux piliers sont la création d'une procédure simplifiée de jugements d'assises, et l'introduction de jurés populaires dans les jugements correctionnels.

Vendredi, la Cour de Cassation ordonnait la mise immédiate de la réforme de la garde à vue adoptée trois jours auparavant. Le jeudi suivant, Fillon fait publier les déclarations d'intérêt de ses ministres. La République irréprochable serait-elle en marche ?

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour découvrir la supercherie médiatique. D'autant plus que les « affaires » qui firent polémique l'an passé (Karachi, Wildenstein, Bettencourt) n'ont finalement pas disparu.

Cacher les conflits d'intérêt
Ce jeudi 21 avril, le gouvernement a publié les déclarations d'intérêt de ses membres. En mars dernier, une polémique de trop, sur les vacances de Fillon et les relations tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, avait contraint Fillon à promettre cette publication sans attendre une éventuelle loi.

On notera plusieurs limites à cette transparence :
1. On ne dispose pas l'exhaustivité du patrimoine de nos gouvernants : « la déclaration d’intérêts ne recense pas l’ensemble des biens de son auteur, mais fait seulement apparaître ceux dont la valeur, pouvant varier à court terme, est susceptible d’être directement influencée par des décisions du Gouvernement. »
2. Les déclarations d'intérêt des conseillers et membres de cabinets, des conjoints et enfants des ministres ne sont pas publiées. Qui les contrôle ? Les contrôles seront-ils publics ?
3. Les liens familiaux proches des ministres ne sont pas mentionnés dans ces déclarations.
4. Ces déclarations ne couvrent que les 3 dernières années, pas plus.

A la lecture de ces courriers, qu'apprend-t-on ? Pas grand chose.

François Fillon a quelques actions d'EDF et du Crédit Agricole (comme Luc Chatel). Roselyne Bachelot (Solidarité) n'a aucune action ni ne participe dans aucune association. Thierry Marianni (Transports) apprécie les fonds TEPA et les investissements immobiliers défiscalisés. Patrick Ollier (le compagnon de MAM et toujours ministre en charge des relations avec le Parlement, a des « valeurs non cotées » sans préciser lesquelles. François Baroin (Budget) cumule un nombre incroyable de mandats et ne déclare rien d'autre.

Claude Guéant (Intérieur et immigration) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie) sont transparents : aucun mandat (même associatif), ni actions significative n'a plus rien. Christine Lagarde déclare qu'elle est membre du Foundation Board du World Economic Forum (WEF) et Présidente du conseil d’administration de l’IEP d’Aix en Provence; et qu'elle a défiscalisé une partie de son ISF.

La déclaration d'intérêt de Frédéric Lefebvre (Tourisme, commerce, artisanat, professions libérales) est délicieuse : elle est vide. On se souvient pourtant qu'il était cofondateur et dirigeant d'une entreprise de lobbying, tandis qu'il conseillait déjà Sarkozy ministre des finances puis de l'intérieur. Une entreprise dont il avait cédé le contrôle il y a 2 ans à peine.

Son collègue Gérard Longuet est à peine plus transparent. Il déclare bien sa société Sokrates Group comme « outil de travail en sommeil », une boîte de conseil avec laquelle il travailla pour GDF en pleine privatisation de l'entreprise tout en étant sénateur... Mais sa femme Brigitte vient d'être nommée vice-présidente de la Commission nationale des professions libérale, par arrêté du 19 avril (sic !), signé par Frédéric Lefebvre (cf. mediapart).Valérie Pécresse (Enseignement supérieur et Recherche) a beaucoup de participations via un PEA. Mais son mari Jérome est directeur général adjoint d'Imérys, une société qui comptait un conseiller d'Eric Woerth, Eric de Sérigny, à son conseil d'administration; et fortement investi dans la Recherche.

Nora Berra (Santé) rappelle qu'elle a été médecin chez Sanofi jusqu'en 2009.

Globalement, ces déclarations publiques se révèlent peu intéressantes. Elles n'auraient permis de détecter aucun des scandales récents comme les affaires immobilières de la famille Alliot-Marie avec un proche de Ben Ali ou le travail de Florence Woerth pour le compte de Mme Bettencourt (jusqu'en 2010). On ne sait pas non plus comment sont traitées les autres déclarations d'intérêts non publiées.

Discrétion renforcée sur Karachi
En novembre dernier, Nicolas Sarkozy avait été brutalement obligé de se justifier dans l'affaire de Karachi. De multiples révélations et témoignages laissaient penser qu'il était clairement impliqué dans le financement occulte de la candidature d'Edouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995, via des rétro-commissions versées dans le cadre de la cession de sous-marins français au Pakistan en 1994. le Monarque s'en était énervé devant quelques journalistes à Bruxelles, et son grand vizir Guéant avait publié une défense (incomplète) sur le site de l'Elysée.

Quelques semaines plus tard, Alain Juppé à peine nommé ministre de la Défense, promettait de lever toutes les protections « secret défense » nécessaires. En fait, il n'en fut rien. Le juge Marc Trévidic, en charge du volet attentat, a toujours quelques peines à obtenir les documents qu'il souhaite.

Début mars, un porteur de malettes témoignait des étranges versements en liquide qu'il faisait pour le compte de la campagne Balladur.

Ses collègues Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, qui enquêtent sur le volet financier de l'affaire, sont tout aussi bloqué. L'Express a révélé mardi que François Baroin, ministre du Budget, leur a définitivement refusé de lever le secret-défense sur le contrat d'armement Sawari II passé entre la France et l'Arabie saoudite en novembre 1994. Les deux intermédiaires imposés par le gouvernement Balladur début 1995 sur la cession des sous-marins au Pakistan ont également émargés sur ce contrat.

« Tout le monde travaille à livre ouvert dans ce dossier » expliquait Baroin en novembre dernier... Vraiment ?

En quoi la défense nationale était-elle menacée par des documents fiscaux ? En février dernier, d'après Mediapart, les enquêteurs avaient découvert que « 784 "feuillets" liés aux commissions suspectes du contrat Sawari II avaient été classés "secret défense" ou "confidentiel défense".» Ces feuillets, des liasses fiscales, portent, rappelle le site d'information, sur les commissions des contrats d'armements et « sont en effet indispensables aux juges pour qu'ils puissent remonter le fil de l'argent noir des ventes d'armes françaises et d'une possible corruption politique qui en découle.»


Etau resserré pour Wildenstein
Autres lieux, autre inquiétude. Mercredi 20 avril, Carol Vogel, pour le New-York Times, consacrait un long article l'affaire Wildenstein : « Un vénérable marchant d'art empêtré dans des plaintes ». Les tracas judiciaires de « l'ami Guy » se révèlent nombreux.

- Pour mémoire, Guy Wildenstein, collectionneur et marchant d'art, a été accusé par sa belle-mère Sylvia d'avoir détourné l'héritage du papa dans des paradis fiscaux. 4 milliards d'euros !

- Second soupçon, la dite veuve s'est inquiétée de l'attentisme de l'administration fiscale à l'encontre de Guy Wildenstein. Les deux ministres du budget successifs Eric Woerth puis François Baroin ont botté en touche.

- En janvier dernier, des policiers ont perquisitionné ses bureaux parisiens à l'institut Wildenstein, pour la troisième fois. « A la fin de cette visite, les enquêteurs sont repartis avec des oeuvres d'art plein les bras, notamment des dessins de Degas, une sculpture en bronze de Rembrandt Bugatti et une peinture impressioniste d'un 'cottage' normand de Berthe Morisot. » relate la journaliste. « Toutes avaient été portées disparues ou volées, certaines par des familles juives dont les propriétés ont été pillées par les Nazis et d'autres par les héritiers qui ont dit que leurs trésors avaient disparu pendant le règlement de succession familiale. » L'accusation est grave et nouvelle. Une trentaine d'oeuvres ont été ainsi saisies.

- Guy Wildenstein, franco-américain installé à New-York, a été convoqué à Paris cette semaine pour s'expliquer. « Nous restons calme et attendons les questions des juges et ensuite il s'exprimera » a confié son avocat maître Leridon. Ce dernier a noté « que M. Wildenstein a été appelé pour répondre aux questions sur ce point en tant que témoin et non suspect. »

- Une autre veuve Wildenstein a également porté plainte contre Guy en février dernier : Liouba Wildenstein, épouse (russe) de son frère Alec Wildenstein, décédé en 2008. Et pour les mêmes raisons...

Guy Wildenstein est le représentant de l'UMP pour la côte Est des Etats-Unis, membre actif du Premier Cercle.

Dernier cadeau pour Bettencourt
Il a fallu que le Canard Enchaîné sorte sa calculette et lise le texte de la réforme de la fiscalité du patrimoine, dévoilé la semaine dernière par les services de François Baroin. On se souvient que Liliane Bettencourt, grande fortune donc grosse contribuable, s'était vue rembourser quelque 30 millions d'euros par an ces dernières années grâce à l'ineffable bouclier fiscal. Et ce, sans contrôle fiscal pendant une belle décennie (au moins), et malgré une fraude révélée par les enregistrements pirates de conversations avec son gestionnaire de fortune.

Voici donc que le Canard Enchaîné qui « révèle » que la dernière réforme fiscale du Président des Riches comporte deux volets qui bénéficieront plein pot à la contribuable Bettencourt : primo, le bouclier fiscal ne sera supprimé qu'en 2012 (au titre des revenus 2011). Secundo, la suppression des taux supérieurs de l'ISF s'appliquera dès... 2011. « Liliane Bettencourt paiera ainsi, d'après le Canard, 10 millions d'euros seulement, alors que ses revenus tournent autour de 250 millions. Et qu'elle avait versé 40 millions au fisc en 2010... Un taux d'imposition de 4%. » commente l'Expansion. Avec Nicolas Sarkozy, Noël tombe en avril pour les membres du Premier Cercle de l'UMP !

Ami sarkozyste, aimes-tu les oeuvres d'art ?
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Les documents Takieddine ou la sale vérité du sarkozysme
de : Mediapart
dimanche 7 août 2011 - 17h41
> Armes - Armée > Gouvernements
5 commentaires

Les documents Takieddine ou la sale vérité du sarkozysme

Les documents Takieddine, dont Mediapart a commencé la publication le 10 juillet, dévoilent la vérité de la présidence de Nicolas Sarkozy. Et cette vérité est sale. Ayant pour fil conducteur l’argent noir des ventes d’armes, cette documentation sans précédent dans l’histoire de la République met à nu un système dont l’intérêt financier est le seul mobile, au détriment des lois en vigueur et de la morale publique.

Ces pratiques ou ces tentations ont toujours existé, et les affaires politico-financières qui ont terni les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac en témoignent abondamment. Mais jamais elles n’avaient été installées avec tant d’ampleur au cœur du pouvoir comme le démontrent nos révélations qui attestent la place centrale occupée par Ziad Takieddine dans le dispositif sarkozyste. Jamais elles ne s’étaient étendues à ce point jusqu’à contaminer le sommet de l’Etat, ses règles fonctionnelles et ses usages administratifs. Telle est la révélation des documents Takieddine : la promotion de la corruption au cœur du pouvoir exécutif.

N’ayant d’autres compétences que son rôle d’intermédiaire auprès de régimes autoritaires ou dictatoriaux qui échangent des marchés juteux contre une reconnaissance diplomatique, M. Takieddine n’a jamais cessé d’appartenir au premier cercle qui entoure Nicolas Sarkozy depuis qu’il fit ses premières armes, en 1994-1995, sur les contrats pakistanais qui sont au cœur de l’affaire Karachi. Ce Franco-Libanais n’est pas un simple intermédiaire, mais un conseiller occulte. Il fait des notes confidentielles, conçoit la stratégie secrète, participe aux réunions dans les palais de la République, donne son avis politique, transmet ses recommandations diplomatiques, prépare les rencontres avec des chefs d’Etat étrangers, organise les voyages préalables, s’occupe des contacts préliminaires, traduit de l’arabe les documents ou les conversations les plus sensibles, transmet officieusement des messages officiels, etc.

Depuis le retour, en 2002, de Nicolas Sarkozy sur la scène politique nationale, cet activisme militant d’un intermédiaire en vente d’armes ne s’est jamais démenti. Via le principal collaborateur administratif de M. Sarkozy, le préfet Claude Guéant – aujourd’hui devenu ministre de l’intérieur après avoir été son irremplaçable directeur de cabinet comme ministre puis le secrétaire général de l’Elysée –, M. Takieddine n’a cessé d’occuper ce rôle clé dans la sarkozie, aussi bien auprès du ministre de l’intérieur avant 2007 qu’auprès du président de la République depuis 2007. Après le Pakistan de ses débuts, son champ d’action a notamment concerné l’Arabie saoudite – ce que nous avons déjà démontré –, puis la Libye – ce que nous avons commencé à raconter –, mais aussi la Syrie et le Liban, son pays d’origine – ce que nous allons bientôt révéler.

Dans chaque cas, il s’est agi de promouvoir une politique extérieure de la France complaisante sinon complice avec des régimes non-démocratiques, aujourd’hui ébranlés par le vent de liberté du 89 arabe, et notamment les pires d’entre eux, les dictatures libyenne et syrienne. Mais surtout, dans chaque cas, il s’est agi d’en profiter pour obtenir ou tenter d’obtenir des contrats sur des ventes d’armes ou sur des achats de pétrole – ce que démontreront nos prochains épisodes syrien et libyen – au détour desquels l’enrichissement notable de M. Takieddine était garanti par des commissions dont les destinations finales se perdent dans des paradis fiscaux.

Contrairement à ce qu’on avait pu croire avec les révélations constantes de Mediapart, depuis 2008, sur l’affaire Karachi qui ont amené la justice à enquêter sur son volet financier (voir ici notre webenquête, « L’autre affaire qui affole l’Elysée »), M. Takieddine n’est donc pas l’homme d’une seule affaire : cette vente de sous-marins au Pakistan dans laquelle il fut imposé en 1994 comme intermédiaire par le gouvernement Balladur dans la perspective du financement de sa campagne électorale de 1995, avec un circuit de commissions passant par une société écran dont la création fut supervisée par le ministre du budget de l’époque, Nicolas Sarkozy (lire ici et là nos articles sur l’implication de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Karachi). Il fut en vérité l’homme de toutes les opérations similaires tentées depuis 2002 par le premier cercle de l’actuel chef de l’Etat dont les documents en notre possession prouvent qu’elles avaient la même finalité : assurer des financements occultes en vue d’une conquête durable du pouvoir suprême qui serait la garantie d’une protection et d’une poursuite de ces pratiques illicites.

Le fil noir de l’aventure Sarkozy

Les documents déjà révélés par Mediapart à propos de l’Arabie saoudite et de la Libye le confirment. En 2003, alors que Nicolas Sarkozy est ministre de l’intérieur, Ziad Takieddine a failli toucher 350 millions d’euros de commissions occultes dans le cadre d’un marché d’armement avec l’Arabie saoudite. Interrompue sur intervention de Jacques Chirac, alors président de la République, cette négociation était secrètement conçue par celui que Ziad Takieddine nomme alors « le patron » et dont il n’était que l’exécutant : Nicolas Sarkozy. Le montage prévu afin de cacher les circuits financiers occultes passait par « les décisions suivantes du patron », écrit M. Takieddine : la création d’une « nouvelle structure complètement dépendante de son ministère » qui, en assurant « le rôle de Conseil du Projet », « sera capable de couvrir le sujet “sensible” par le biais de ses honoraires ».

Ce sujet sensible n’est autre que le versement de commissions pour lesquelles un échéancier avait été prévu par Ziad Takieddine sur le même modèle que celui déjà utilisé en 1994 pour un contrat de ventes de frégates militaires à l’Arabie saoudite. Ce précédent contrat avait été validé par le ministre du budget de l’époque qui n’était autre que Nicolas Sarkozy. M. Takieddine finira par toucher 91 millions d’euros de commissions sur ce marché. S’agissant de la tentative avortée de 2003, on retrouve donc les mêmes personnages, le même ministre, passé du budget à l’intérieur, et le même intermédiaire professionnel, sinon personnel.

Les notes Takieddine qui détaillent le montage financier prévu sont destinées à l’entourage direct de Nicolas Sarkozy, essentiellement son conseiller Brice Hortefeux, devenu ensuite ministre délégué aux collectivités locales, et son directeur de cabinet, le préfet Claude Guéant. Elles évoquent, dans un euphémisme transparent, lettre capitale comprise, « le Système voulu ». Elles mentionnent une « couverture/parapluie sur place » qui serait « indispensable pour permettre une “assurance” de résultat ». Enfin et surtout, elles mentionnent une « Banque d’Affaires du P. » dont le rôle financier paraît décisif : « Il sera utile lors de la prochaine visite de préparation ultime de confirmer la signature avec la Société, représentée par la Banque d’Affaires du P., du contrat en votre possession suivant le schéma approuvé », écrit ainsi M. Takieddine aux collaborateurs directs de M. Sarkozy, le 23 octobre 2003.

Les mêmes enjeux financiers occultes sont présents dans le dossier libyen, tel que le dévoilent les documents Takieddine. Ce dernier fut l’instrument direct du rapprochement privilégié avec Mouammar Kadhafi, entrepris dès 2005 par Nicolas Sarkozy via son bras droit, Claude Guéant. L’incongruité de la réception fastueuse du dictateur à Paris fin 2007, à l’invitation personnelle du président de la République nouvellement élu, trouve ici son fin mot : après la libération des infirmières bulgares, marché symbolique qui masquait les marchés financiers, c’était en quelque sorte une bonne manière faite à un partenaire en affaires.

Entravée de nouveau par la cohabitation conflictuelle avec Jacques Chirac, cette offensive libyenne aboutira à au moins un contrat d’armement : la livraison au régime libyen de matériel de guerre électronique offrant « une solution inviolable au système d’espionnage anglo-américain ». M. Takieddine touchera 4,5 millions d’euros de commissions sur ce marché. Auparavant, il aura cornaqué, dans leurs déplacements discrets en Libye, MM. Hortefeux et Guéant, préparant leurs voyages et leur donnant des recommandations précises.

Des guillemets aussi symboliques qu’énigmatiques accompagnent la mention dans ses notes de l’enjeu « commercial » de ces visites de deux représentants personnels de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur : « Le “contenu”, ainsi formulé, prendra en compte les sensibilités du pays, créant ainsi un “partenariat” qui permettra la réalisation de l’objectif commercial. (…) Il est indispensable que le volet “commercial” de la visite ne soit pas mis en avant par les préparatifs officiels. Seulement comme un point important dans le cadre des “échanges” entre les deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. »

Ainsi donc la valse des millions qui, pour Ziad Takieddine, avait commencé, en 1994, avec les commissions sur la vente de sous-marins au Pakistan – il est soupçonné d’avoir touché sur ce contrat l’équivalent de 33 millions d’euros – n’a cessé de continuer après le retour au gouvernement en 2002 de Nicolas Sarkozy, ce « patron » du marchand d’armes qui allait devenir, en 2007, président de la République française.

Plus de 5000 documents incontestables

L’affaire Karachi est au cœur d’une histoire passée : le financement occulte en 1995 de la campagne d’Edouard Balladur dont Nicolas Sarkozy était le plus ferme soutien et qui fut finalement vaincu par son rival à droite, Jacques Chirac. En revanche, les documents Takieddine sont au centre d’une histoire actuelle : l’élection en 2007 de l’actuel président de la République qui, jusqu’à preuve du contraire, entend bien être de nouveau candidat en 2012 pour se succéder à lui-même. La première est aux mains de la justice, deux juges d’instruction étant chargés d’enquêter sur son volet financier, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. Mais on serait étonné que les seconds ne suscitent pas leur curiosité, M. Takieddine faisant office de trait d’union financier entre les campagnes présidentielles de 1995 et de 2007.

La situation créée par nos révélations est totalement inédite. En général, les investigations des journalistes accompagnent des curiosités judiciaires, avec plus ou moins de distance ou de bonheur. Mediapart, de l’affaire Karachi jusqu’à l’affaire Tapie, en passant par celle des Caisses d’épargne, sans compter bien d’autres révélations ponctuelles, a déjà prouvé qu’il n’entendait pas s’y limiter. Comme celle de la presse, l’indépendance de la justice est une bataille quotidienne qui suppose le renfort de médias libres, capables de dévoiler des réalités insoupçonnées par les juges eux-mêmes. Dans le cas qui nous occupe, Mediapart est en possession de plus de 5000 documents incontestables qui, pour l’heure, ne sont entre les mains d’aucun magistrat et ne font donc partie d’aucune procédure judiciaire.

Jamais un organe d’information ne s’est trouvé ainsi détenteur d’une telle somme de secrets dévoilant sur une longue durée les combines d’un marchand d’armes et son ascension au cœur du pouvoir politique. C’est en quelque sorte le journal de bord d’un triple personnage, à la fois conseiller occulte, intermédiaire sulfureux et financier de l’ombre. Aucun des documents déjà révélés par Mediapart n’a été réfuté ou contredit. Sollicités, les protagonistes, quand ils veulent bien nous répondre, ne les contestent d’ailleurs pas. Il va de soi, enfin, que nous veillons à n’exploiter, dans cette masse de documents, que ce qui est d’intérêt public, en écartant tout ce qui pourrait relever de la vie privée.

La richesse exceptionnelle de ce matériau explique sans doute la lenteur de son cheminement dans l’espace public. Il faut du temps pour en prendre connaissance, l’assimiler et l’analyser, tout comme il nous faut du temps pour le trier et le traiter. Mais, à mesure que se poursuivront nos révélations, nul doute que les questions d’ores et déjà posées, notamment par le Parti socialiste et par le Parti de gauche, seront de plus en plus relayées par une opposition qui prendra la mesure de l’extrême gravité des faits révélés. Pour aider à cette prise de conscience, nous mettrons progressivement ces documents en ligne, dans les semaines à venir, sur notre site documentaire FrenchLeaks où ils seront en accès libre.

Quant aux très faibles ou trop rares reprises de ces informations d’intérêt public par une grande part des médias français, nos lecteurs savent que l’entêtement finit toujours par payer, comme ce fut le cas, certes plus rapidement, avec nos révélations l’été dernier sur l’affaire Bettencourt qui furent d’abord boudées ou ignorées. S’il fallait une nouvelle preuve de l’état inquiétant de notre univers médiatique, en termes d’audace éditoriale et d’indépendance politique, ces lenteurs suffiraient à l’apporter. La place occupée par l’actuel patron éditorial du Figaro, Etienne Mougeotte, dans le dispositif relationnel de Ziad Takieddine ne fait que souligner une réalité qui les dépasse tous deux : le fait sans précédent dans une démocratie digne de ce nom qu’un grand quotidien soit non seulement la propriété d’un élu notable du parti au pouvoir, mais surtout celle d’un marchand d’armes vivant de la commande publique. Le sénateur UMP Serge Dassault n’est rien sans l’Etat français, son principal client auquel il vend sans concurrence ni transparence ses avions de combat, voire ses drones comme l’illustre un contrat récent imposé par le pouvoir à nos armées malgré leurs réticences.

C’est l’affaire des journalistes, ceux du Figaro compris, de ne pas accepter la corruption de leur profession induite par ces conflits d’intérêts qui, hélas, existent aujourd’hui dans la plupart des grands médias privés, propriétés d’industriels ou de financiers extérieurs aux métiers de l’information. Et c’est l’affaire de tous les citoyens de faire en sorte que la campagne présidentielle de 2012 porte la question centrale d’une libération de la presse française de toutes ces sujétions qui minent sa vitalité et ruinent son intégrité.

Dans cette attente, Mediapart continuera d’illustrer, avec ses faibles moyens mais aussi sa grande détermination, l’indispensable rôle d’alerte et d’éveil démocratique d’une presse libre.

S’il est honnête et rigoureux, le travail est toujours récompensé : de même qu’en juillet 2010, nombre de médias n’avaient pas fait état des décisions de justice nous donnant raison dans la diffusion des enregistrements Bettencourt, le désistement soudain de Claude Guéant dans l’action judiciaire qu’il avait spectaculairement engagée à notre encontre en novembre 2010 est presque passé inaperçu (lire ici sur Mediapart), tout comme la mise en examen de Xavier Bertrand à notre demande pour ses propos diffamatoires qualifiant nos méthodes de « fascistes » (lire là sur Mediapart). Il en ira de même avec les documents Takieddine : tôt ou tard, ils seront au cœur du débat public, tout simplement parce qu’ils dévoilent la corruption aujourd’hui installée au cœur du pouvoir. Une corruption qui ronge la République, mine ses valeurs et discrédite ses principes.

La corruption au cœur du pouvoir

En 1992, dans un ouvrage qui fit date, l’universitaire Yves Mény définissait en termes forts parce que simples et clairs la corruption : « Par définition, la corruption est un échange occulte, secret qui permet d’accéder à des ressources que le respect des règles et procédures n’aurait pas permis d’obtenir ou aurait rendu aléatoires. » Nous y sommes, évidemment. La Corruption de la République, sujet et titre de l’ouvrage de M. Mény, paru chez Fayard, n’est évidemment pas nouvelle, facilitée et aggravée, soulignait-il déjà, par l’absence de transparence et la concentration du pouvoir. Mais la corruption au cœur de la République, comme installée à demeure et avec tant d’impudeur, c’est de l’inédit.

Ici, la corruption générale des règles administratives entraîne une corruption insidieuse des mœurs politiques. A l’argent sale obtenu de dictatures opprimant et réprimant leurs peuples s’ajoute le mépris total de la loi et des règlements, comme de ceux qui en sont les gardiens ou les instruments. Témoignant d’une diplomatie parallèle qui piétine allègrement les fonctionnaires du Quai d’Orsay, les documents Takieddine prouvent que le pouvoir était prêt à négocier au mépris du droit le sort judiciaire du bras droit de Kadhafi, Abdallah Senoussi, responsable, entre autres massacres, de l’attentat contre le DC10 d’UTA qui fit 170 victimes (lire ici notre enquête sur ces négociations secrètes).
Ils prouvent aussi, de façon incontestable, que Ziad Takieddine, résident fiscal français et personnalité connue du sommet de l’Etat, ne paye pas d’impôts (lire là notre article). Malgré une fortune évaluée à 97,2 millions d’euros dont plus de 40 millions sont localisés en France, il ne verse rien pour l’intérêt général, zéro centime, défiant avec constance la loi fiscale sans laquelle il n’y aurait pas de budget de la Nation, et donc pas d’Etat. Et il le fait alors même que c’est grâce à cet Etat qu’il s’est enrichi, en touchant les commissions que sa place auprès de Nicolas Sarkozy, ministre puis président de la République, lui a permis d’obtenir.

Sommes-nous toujours en République ? On en douterait sincèrement au constat que cette information aussi stupéfiante qu’indiscutable n’a, jusqu’à aujourd’hui, suscité aucun commentaire des ministres directement concernés, ceux des finances et du budget, François Baroin et Valérie Pécresse. On en doute assurément quand l’on constate que Ziad Takieddine n’a cessé de fréquenter des ministres du budget, de Nicolas Sarkozy lui-même à Jean-François Copé qui est non seulement son ami mais aussi son débiteur, comme l’atteste la comptabilité du marchand d’armes. On en doute définitivement quand l’on découvre, parmi d’autres hauts fonctionnaires, un ancien directeur du budget sous les gouvernements de droite parmi les invités très choisis du dîner festif organisé par Ziad Takieddine quatre jours après la victoire de la droite aux législatives de 2002.

S’efforçant de classer la corruption par catégories de dangerosité, le politologue Yves Mény mettait en haut de l’échelle cette « situation beaucoup plus grave où quelques décideurs publics, par l’importance des décisions financières et économiques qu’ils prennent, sont à même de déterminer le mode et le type de rapports qu’entretient l’administration avec le secteur privé ». Dès lors, poursuivait-il, « au sein de l’Etat de droit se crée ainsi un club, une “société mafieuse” avec ses codes et ses règles de conduite, ses rétributions et ses sanctions ». Il faut donc croire que, là aussi, nous y sommes.

La mafia comme métaphore politique

Car ce qui frappe dans la masse des documents Takieddine, albums photos compris, c’est la présence constante d’un cercle très fermé de proches de Nicolas Sarkozy. On y trouve d’abord le conseiller de toujours, l’ami et serviteur indéfectible, Brice Hortefeux, dont on sait qu’il se prépare à organiser la future campagne présidentielle. Puis deux autres proches issus du terrain de jeu initial, la ville de Neuilly-sur-Seine et le département des Hauts-de-Seine : Thierry Gaubert, qui, comme Mediapart l’a raconté dès 2008, est impliqué dans un scandale immobilier lui valant aujourd’hui d’être en instance de jugement à Nanterre, notamment pour escroquerie (lire ici et là nos articles), et Dominique Desseigne, qui n’est pas seulement le patron du Fouquet’s mais surtout celui du groupe Barrière dont les casinos règnent sur presque tout le territoire national.

Enfin, deux autres personnages complètent ce tableau presque intime. Le premier est Jean-François Copé, dont on comprend mieux en découvrant les documents Takieddine la confiance présidentielle qui lui vaut d’être aujourd’hui à la tête de l’UMP. Le second est Claude Guéant qui, avant de devenir ministre de l’intérieur fin 2010, fut considéré comme le numéro deux de la République, secrétaire général de l’Elysée prenant le pas sur le premier ministre et son gouvernement au mépris de tous les usages. Ziad Takieddine est donc éminemment proche de ces cinq personnalités essentielles dans le dispositif politique de Nicolas Sarkozy. Et quand il n’invite pas ou ne régale pas les uns, il abreuve de notes ou de conseils les autres. Autrement dit, il fait lui aussi partie du clan, ou du « club » pour reprendre M. Mény. De ce premier cercle qui entoure « le patron ».


L’Italie, qu’ont beaucoup fréquentée les politologues qui, comme Yves Mény, ont étudié la corruption de nos républiques, a eu la chance d’avoir, avec Leonardo Sciascia, un écrivain sicilien qui n’avait pas peur de la mafia au point d’en faire le matériau de son œuvre. Dans une note qui clôt Le Contexte, un roman de 1971 porté à l’écran par Francesco Rosi sous le titre Cadavres exquis, il confie avoir imaginé « un pays où n’avaient plus cours les idées, où les principes – encore proclamés et célébrés – étaient quotidiennement tournés en dérision », un pays « où le pouvoir seul comptait », pouvoir, ajoutait-il, qui, « de plus en plus et graduellement, prend la forme obscure d’une chaîne de connivences, approximativement la forme de la mafia ».

Aussi provocante soit-elle, cette métaphore politique de la mafia ne s’en impose pas moins à la lecture des documents Takieddine. Tant ils offrent clairement le tableau d’une chaîne de connivences dont le pouvoir est le seul enjeu, et l’argent le seul ressort. D’un monde d’intérêts aussi féroces qu’égoïstes où la loi est bafouée, et la République déshonorée. S’interrogeant en 1979, dans La Sicile comme métaphore, sur la persistance culturelle de la mafia dans sa Sicile natale, Leonardo Sciascia reprochait aux partis de gauche d’avoir trop déserté « l’exercice de l’opposition, et donc de la dénonciation, une fonction salutaire et capitale dans une démocratie ». « Une vraie révolution culturelle en Sicile ne sera pas possible tant qu’il n’y aura pas une bonne opposition », concluait l’écrivain.

Il en va aujourd’hui pour notre France sous Sarkozy comme de la Sicile de Sciascia. Devenu une île sous cette présidence, car de plus en plus coupé du monde et des autres, offrant le spectacle d’une déchéance morale en son sommet, où la xénophobie officielle sert de diversion aux corruptions essentielles, notre pays a en effet urgemment besoin d’une bonne opposition. D’une opposition qui n’ait pas peur d’affronter cette chaîne de connivences qui, désormais, s’étend à l’abri des institutions de la République.

Les documents Takieddine (Mediapart) > http://www.mediapart.fr/dossier/fra...
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MessageSujet: Les documents Takieddine : l’émissaire du clan Sarkozy en Libye rétribué secrètement par Total Takieddine a reçu 7 millions de Total « avec l’appui de l’Elysée    La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeVen 19 Aoû - 9:54

Les documents Takieddine : l’émissaire du clan Sarkozy en Libye rétribué secrètement par Total

19
AOÛT
Takieddine a reçu 7 millions de Total « avec l’appui de l’Elysée »

Il fallait payer un ticket d’entrée. Et c’est l’introducteur de Nicolas Sarkozy en Libye, l’intermédiaire du clan du président français auprès du dictateur Mouammar Kadhafi, qui l’a encaissé. Le groupe Total a versé, à l’automne 2009, 9,8 millions de dollars (6,9M€) à l’homme d’affaires Ziad Takieddine, avec l’appui de l’Elysée, selon de nombreux documents confidentiels réunis par Mediapart.

Le paiement de Total, réalisé dans le plus grand secret, et supervisé par le directeur général du groupe, Christophe de Margerie, s’est effectué en marge d’un contrat gazier conclu avec le régime libyen. La signature de cet accord par Total avait bénéficié, en août 2009, d’un coup de pouce de Claude Guéant, alors secrétaire général de la présidence de la République.



L’argent a été versé sur un compte bancaire de la North Global Oil & Gas Company Ltd, une société offshore gérée depuis Vaduz (Liechtenstein), et domiciliée dans les Iles vierges britanniques, dont le bénéficiaire économique est Ziad Takieddine.

Contacté par Mediapart, le groupe Total, qui avait promis jusqu’à 140 millions de dollars à North Global, a confirmé le versement de 9,8 millions de dollars. L’entreprise considère aujourd’hui l’argent comme «perdu» dans la mesure où le contrat n’est pas allé à son terme, selon des sources internes au groupe. Ce qui rend l’opération d’autant plus suspecte.



L’utilisation par l’actuel ministre de l’intérieur, Claude Guéant, des contacts et des circuits parallèles de Ziad Takieddine, principal suspect du juge Van Ruymbeke dans le volet financier de l’affaire Karachi – il est soupçonné d’avoir participé au financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 –, avait donc manifestement de multiples arrière-plans financiers.





Comme nous l’avons révélé, l’homme d’affaires franco-libanais a déjà obtenu, entre décembre 2007 et octobre 2008, des commissions occultes sur un marché de matériel de guerre électronique livré à la Libye, grâce à l’appui du futur président de la République alors qu’il était ministre de l’intérieur, et celui de son directeur de cabinet, Claude Guéant.

Sur ce contrat, destiné à crypter les communications du régime et à contrer la surveillance des services secrets occidentaux, une commission occulte de 4,5 millions d’euros lui a été versée par I2e, une filiale du groupe Bull, sous le contrôle de son actuel PDG, Philippe Vannier.



Cette fois, c’est de gaz et de pétrole qu’il est question. Et c’est le patron du groupe Total, Christophe de Margerie, qui s’est trouvé personnellement à la manœuvre. Récemment renvoyé au tribunal correctionnel pour « complicité d’abus de biens sociaux » dans l’affaire Pétrole contre nourriture – les dotations de barils distribués par le régime irakien –, M. de Margerie a aussi été poursuivi en 2007 en sa qualité d’ancien dirigeant Moyen-Orient du groupe pour « corruption d’agent publics étrangers » après la découverte de paiements effectués par Total au profit du fils de l’ancien président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani.



L’origine de l’affaire que dévoile aujourd’hui Mediapart prend racine dans la flambée des cours de l’or noir, qui a poussé la Libye, comme d’autres pays producteurs, à demander une renégociation de ses contrats avec le groupe Total.

Une diplomatie parallèle qui rapporte

En 2007, à l’heure du rapprochement entre Paris et Tripoli, après les visites d’Etat respectives de Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, Total a engagé des pourparlers avec la National Oil Corporation (NOC), la compagnie pétrolière nationale libyenne, pour décrocher un contrat gazier dans le bassin de Ghadamès, situé en plein désert à l’extrême ouest du pays.

Les premiers échanges entre Total et la NOC datent de juin 2008, comme le prouve l’abondante correspondance obtenue par Mediapart. M. de Margerie ouvre la porte des négociations par une lettre au patron de la NOC, Shokri Ghanem, souvent surnommé « le docteur » dans les notes Takieddine. Et c’est par mail que le patron de Total fait transmettre à Ziad Takieddine son projet de lettre, pour validation. Au menu: exploration dans la zone de Murzuk, projets gaziers dans l’Ouest libyen, développements de la raffinerie d’Azawia… Le courrier est signé et posté le 25 juin 2008.




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MessageSujet: Sarkozy a-t-il fait rémunérer Takieddine par TOTAL en 2009 ?   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMar 23 Aoû - 5:19

Sarkozy a-t-il fait rémunérer Takieddine par TOTAL en 2009 ?
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Alors que la Libye se libère enfin du colonel Kadhafi, on nous s'imagine combien Nicolas Sarkozy peut espérer capitaliser sur l'affaire.

Depuis bientôt six semaines, le site Mediapart a multiplié les révélations sur un homme d'affaires franco-libanais, Ziad Takieddine, et ses relations avec Nicolas Sarkozy. Et la Libye était un territoire très prometteur pour cette curieuse association « amicale ».

M. Takieddine fut d'abord l'intermédiaire richement rémunéré dans le cadre de ventes d'armes conclues sous le gouvernement Balladur avec le blanc-seing fiscal du ministre du Budget de l'époque, Nicolas Sarkozy. Une activité qu'il a poursuivie avec la négociation de la vente d'équipement de surveillance pour l'Arabie Saoudite (contrat Miksa, en 2003), une opération finalement annulée par Jacques Chirac.

M. Takieddine a ensuite procédé à l'acquisition de riches biens immobiliers et yachts, dont il a profité pour inviter les membres les proches de Nicolas Sarkozy. Malgré sa domiciliation fiscale en France, Ziad Takieddine a cependant exonéré d'impôt sur la fortune ou sur le revenu depuis 2002, ses propriétés étant domiciliées dans des paradis fiscaux. Parmi ses fréquentations régulières, Jean-François Copé est un grand ami. Copé était ministre du budget à partir de mars 2004.

« C'est interdit d'avoir des amis ? » s'est exclamé Ziad Takieddine, sur France Inter le 10 août dernier. Il a démenti tout lien d'argent avec le clan Sarkozy mais a reconnu toutes ses fréquentations.

M. Takieddine entretenait également des relations « soutenues » avec le clan Kadhafi. Mediapart a dévoilé comment l'homme d'affaires avait usé de son influence pour faire libérer un neveu du colonel Kadhafi visé en 2007 par un procès au Royaume Uni pour avoir tabassé deux prostituées dans une villa louée par ... Ziad Takieddine.

Selon Mediapart, juste avant l'élection présidentielle, Ziad Takieddine était l'intermédiaire de la France, en l'occurrence représentée par son ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy et son directeur de cabinet Claude Guéant pour la conclusion de ventes d'armes à la Libye de Kadhafi. Sarkozy avait aussi dépêché son ami de 30 ans Brice Hortefeux pour cette affaire. A l'époque, Hortefeux était ministre ... des collectivités locales (sic !). Le site soutient, mémos de Takieddine à l'appui, que ces ventes s'accompagnaient de commissions occultes.

Depuis 2007, Ziad Takieddine a également beaucoup oeuvré pour le rapprochement entre Nicolas Sarkozy et Bachar el-Assad.

Le 18 août dernier, la dernière livraison de Mediapart concernait directement la présidence Sarkozy. L'affaire cette fois-ci dévoilée date de 2009, deux années après l'entrée en fonction de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Mediapart affirme que Takieddine a été rémunéré 9,8 millions de dollars par l'entreprise TOTAL pour la conclusion d'un contrat gazier en Libye. Vendredi 19 août, le pétrolier a confirmé avoir versé 7 millions d'euros à l'intermédiaire, qualifiant l'opération de « normale » et « courante ».

Mediapart évoquait « un coup de pouce » de Claude Guéant, alors secrétaire général de la présidence française, et « l'appui de l'Elysée » dans ce dossier. La Présidence de la République n'a pas daigné répondre à cette dernière accusation.
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MessageSujet: un ami, Ziad Takieddine   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMar 30 Aoû - 6:30

En août, Nicolas Sarkozy a oublié un ami, Ziad Takieddine. L'homme d'affaires, a-t-on appris de Mediapart, s'est vu bloquer ses nombreux biens par la justice dans un affaire de divorce. Depuis les révélations en cascade du site d'information, ni l'Elysée ni les invités de Takieddine, de Claude Guéant à Brice Hortefeux, ne commentent surtout pas.

Mercredi dernier, François Fillon avait oublié des niches fiscales dans ses efforts de rigueur. Quelques 53 milliards d'euros, au lieu de la maigre dizaine de milliards trouvée par le premier ministre, auraient pu être économisées si l'on écoute l'Inspection Générale des Finances.

Ce lundi, Claude Guéant avait oublié que son patron est en charge de la lutte contre la délinquance depuis bientôt 10 ans. Il installait un « nouveau nouveau » préfet à Marseille, comme si cette nomination pouvait cacher un échec de Nicolas Sarkozy.

Sarkozy oublie ses amis
Début août, l'homme d'affaires a vu ses avoirs provisoirement gelés par la justice française. L'information a été sortie par Mediapart, lundi 29 août. Il s'agit d'une conséquence d'une procédure de divorce. Le juge Renaud van Ruymbeke a convoqué l'épouse de M. Takieddine pour en savoir davantage. Il enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi (c'est-à-dire le soupçon de rétro-commissions versées en marge de la vente des sous-marins français au Pakistan par le gouvernement Balladur en 1994/1995) mais aussi sur un autre contrat conclu par Ziad Takieddine avec la Sofresa pour des frégates vendues à l'Arabie saoudite (Sawari 2).

En juillet, Mediapart a révélé combien l'homme d'affaires était proche de Jean-François Copé, Claude Guéant, et Brice Hortefeux. Takieddine a expliqué cet été combien Sarkozy était un ami.

Mediapart explique que l'épouse de Ziad Takieddine, Mme Johnson, a établi « un organigramme résumant les biens mobiliers et immobiliers » de son mari, et qu'elle « évalue le patrimoine du couple à près de 104.036.000 euros ». Elle a fait bloquer ces biens par une ordonnance du juge des affaires familiales qui « interdit à M. Ziad Takieddine de procéder à un quelconque acte de disposition sur l'ensemble des biens communs ». « Ses propriétés situées en France étant estimées à 40 millions d'euros. Son épouse lui réclame 25 millions d‘euros, dans le cadre du divorce ».

Le site rappelle aussi que « les sociétés off-shore de Ziad Takieddine ont effectivement reçu, entre 1997 et 1998, leur part de commission du marché Sawari 2, soit près de 91 millions d'euros ».
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MessageSujet: Affaire Sarkozy-Bettencourt : Panique dans le Milieu   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeJeu 1 Sep - 8:33

Affaire Sarkozy-Bettencourt : Panique dans le Milieu
Révélations, menaces de mort, c'est la panique chez les caïds du Milieu des Hauts-de-Seine. Dans un livre à paraître ce jeudi, la juge Isabelle Prévost-Desprez rapporte que plusieurs témoins sont passés à table pour charger le « parrain » du « Gang des riches », le tristement célèbre Nicolas Sarkozy.

C'est la panique chez les caïds du Milieu des Hauts-de-Seine. Dans un livre à paraître ce jeudi, la juge Isabelle Prévost-Desprez rapporte que plusieurs témoins sont passés à table pour charger le « parrain » du « Gang des riches », le tristement célèbre Nicolas Sarkozy.

Plus connu dans la pègre sous les pseudonymes de « Sarko » et de « Bling Bling », Nicolas Sarkozy se serait fait remettre des enveloppes d'oseille par une riche receleuse de produits de beauté de Neuilly, une certaine Lilianne Bettencourt (dite « Mamie Zinzin »), pour financer illégalement son élection à la présidence de la République en 2007.


Flots d'oseille pour Sarko, menaces de mort pour les témoins



Après avoir cuisiné plusieurs de ses indics infiltrés dans le milieu interlope de Neuilly-sur-Seine, la magistrate a livré deux de leurs témoignages à des journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Les aveux recueillis sous le sceau du secret, publiées hier dans Libération et L'Express, sont extrait d'un livre à paraître jeudi chez Stock : « Sarko m'a tuer ». La juge Isabelle Prévost-Desprez y passe à table : « L'un d'eux m'a dit qu'il avait vu des remises d'espèces à Sarko ». Elle précise : « L'infirmière de Liliane Bettencourt a confié à ma greffière, après son audition par moi : "J'ai vu des remises d'espèces à Sarkozy, mais je ne pouvais pas le dire sur procès-verbal". »

La réaction des membres du gang de l'UMP a été immédiate. Les hommes de main de Sarko ont rapidement défouraillé leur artillerie pour faire taire cette bande de bavards. Contactée par l'hebdomadaire « Marianne », l'infirmière de Liliane Bettencourt affirmait mercredi soir avoir reçu des menaces de mort en raison de son témoignage dans l'affaire Sarkozy-Bettencourt et qu'elle... démentait la version de la juge Isabelle Prévost-Desprez. « On m’a fait savoir qu’on allait retrouver mon corps dans la Seine ». Lien, Marianne2.fr

Le clan des Sarkozy sous les verrous en 2012

Pour la pègre qui squatte le palais de l'Elysée depuis mai 2007 il reste néanmoins d'autres témoins à intimider - ou à liquider - afin de garantir la sécurité du « pacha » (à talonnettes). Va-t-on les retrouver suicidés au fond de la Seine lestés par du plomb, ou accidentellement décédés de trois balles dans le dos ? Suspens, car c'est l'avenir de la bande qui en dépend. En cas de « malheur », c'est la totalité du « clan des Sarkozy » qui pourrait terminer sa fulgurante carrière à l'ombre, sans passer par la case Fouquet's.




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MessageSujet: Nicolas Sarkozy a la légion d'honneur facile   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeJeu 15 Sep - 6:36

Nicolas Sarkozy a la légion d'honneur facile, et souvent encombrante. Parfois, il se laisse aller à décorer son costumier, voire son bijoutier. Mais le plus souvent, le palmarès est plus sulfureux. Depuis, 2007, le Monarque a promu, voire décoré personnellement quelque-unes des têtes d'affiches de l'actualité judiciaire du moment.

Ce jeudi, notre Monarque s'envole pour Tripoli. Tel George Bush senior qui, en 1991, revenait sous les vivas vainqueur de la première guerre du Golfe, le candidat Sarkozy croit bien faire pour sa cause électorale en instrumentalisant au maximum « sa » victoire contre le colonel Kadhafi.

S'attribuera-t-il une légion d'honneur ?

1. En 2009, Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, avait obtenu son hochet, après intervention du cabinet de Nicolas Sarkozy. Mercredi justement, l'ancienne comptable de la milliardaire, Claire Thibout, était à nouveau entendue par les magistrats bordelais chez qui l'instruction du scandale Woerth a été deporté l'an dernier. Son avocat a déclaré que Nicolas Sarkozy a « en cours d'enquête reçu à l'Elysée à deux reprises Liliane Bettencourt ».

2. Lundi, de courts extraits d'une video amateur montrant Nicolas Sarkozy rendant hommage à l'avocat Robert Bourgi dans un salon de l'Elysée ont été diffusés sur France3. Mardi, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après les accusations de corruption proférées par Bourgi à l'encontre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, et Jean-Marie Le Pen. Ces trois derniers ont annoncé qu'ils portaient plainte. Un ancien fidèle conseiller du président d'honneur du Front National, Lorrain de Saint Affrique (sic!), a confirmé avoir été le témoin, en 1988, d'une remise de mallette d'argent par Omar Bongo à Jean-Marie Le Pen. A l'Elysée, on est officiellement « perplexe » sur cette confession tardive de l'avocat. Les faits sont, de toutes façons, prescrits.

3. Frédéric Péchenard, directeur général de la Police nationale, attend sa remise de légion d'honneur. Promu le 14 juillet dernier, la cérémonie était prévue le 7 septembre dernier. A la dernière minute, elle fut annulée. On prétexta un problème d'agenda chez Sarkozy. En fait, le scandale des fadettes venait de rebondir. Contrairement aux mensonges de l'été 2010, la DCRI dirigée par Bernard Squarcini, sous la responsabilité de Frédéric Péchenard, avait d'abord espionné le journaliste du Monde Gérard Davet pour identifier les sources de ce dernier dans l'affaire Woerth/Bettencourt. Mercredi 14 septembre à l'Assemblée, Claude Guéant expliquait s'en remettre à la justice qui a été saisie... par le journal: « Les fonctionnaires qui ont lancé cette enquête l'ont fait en toute bonne foi, en fonction de l'interprétation qui était la leur des textes existants ».

4. Jacques Servier fut un autre décoré fameux, par le Monarque également. Servier était un client fidèle de l'avocat Sarkozy, quand celui-ci, tout en étant maire de Neuilly-sur-Seine, exerçait cette lucrative profession du conseil en expatriations et montages fiscaux. Mercredi 14 septembre, le Figaro révélait le résultat d'écoutes téléphoniques réalisées par la gendarmerie: Servier aurait fait corriger le rapport d'enquête du Sénat sur le scandale du mediator...

5. Dès janvier 2008, Nicolas Bazire a été promu au rang d'officier de la Légion d'honneur. Ce dernier est un grand ami du Monarque, invité au Fouquet's lors du fameux dîner du 6 mai 2007. Ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur en 1995, il fut témoin de mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni en février 2008. La semaine dernière, un témoin a accusé Ziad Takieddine, autre proche de Sarkofrance, d'avoir effectué des transferts de fonds occultes avec deux proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert et ... Nicolas Bazire. Mediapart a rapporté que, « selon ce témoin, Thierry Gaubert a accompagné à plusieurs reprises M. Takieddine dans un établissement bancaire suisse pour y retirer des fonds, remis à Paris à Nicolas Bazire, qui occupait également les fonctions de directeur de campagne d'Edouard Balladur en 1995. Les espèces auraient été transportées dans de volumineuses valises» .

Mercredi 14 septembre, Ziad Takieddine a été mis en examen pour « complicité et recel d'abus de biens sociaux » par les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, avec interdiction de sortie du territoire, saisie de ses biens et obligation de silence, dans le volet financier de l'affaire de Karachi. L'avocat des familles des victimes de l'attentat a aussi promis d'autres mises en examen: « Je suis absolument certain que nous allons avoir dans les prochaines semaines des révélations déterminantes sur la mise en cause, dans le cadre du financement de la campagne d'Edouard Balladur, d'un certain nombre d'hommes politiques français qui vont devoir rendre des comptes ».

6. Le 14 juillet dernier, Philippe Vannier, directeur général d'Amesys, était promu au grade de Chevalier de la Légion d'honneur. Amesys est cette société, devenue filiale de Bull en 2010, pour laquelle Claude Guéant et Brice Hortefeux ont négocié un contrat d'équipement de surveillance du Web auprès du colonel Kadhafi en 2007. Ziad Takieddine jouait encore les bons offices, comme l'a révélé Mediapart cet été. Amesys a confirmé. Le 6 septembre dernier, le Figaro publiait le témoignage anonyme de l'un des militaires français ayant assuré la formation de la police politique du dictateur libyen: « Nous avons mis tout le pays sur écoute, explique notre interlocuteur. On faisait du massif: on interceptait toutes les données passant sur Internet: mails, chats, navigations Internet et conversation sur IP.» « La Libye fournissait alors un laboratoire intéressant puisqu'elle allait permettre à Bull de tester son système sans limite, sur un pays de plusieurs millions d'habitants » complétait le journaliste.

7. On ne sait pas si Alexandre Djouhri, cet homme d'affaires de l'ombre exposé par Pierre Péan dans son dernier ouvrage,a reçu discrètement sa Légion d'honneur. En revanche, son fils Germain a épousé la fille d'un autre décoré et par ailleurs partenaire en affaires: Serguei Chemezov, ancien agent du KGB et proche de Vladimir Poutine, a reçu sa Légion d’honneur à l’Elysée, de Nicolas Sarkozy, en mars dernier.

8. Jean-Claude Marin, à l'époque procureur de la République, a été décoré de la légion d'honneur en avril 2010, en pleine affaire Clearstream. Dominique de Villepin venait d'être relaxé quelques semaines auparavant, et le magistrat, qui réclamait 15 mois de prison avec sursis pour complicité de dénonciation calomnieuse, venait de faire appel. Mercredi 14 septembre, Villepin a été une nouvelle fois blanchi par la Cour d'appel. L'ancien premier ministre ne cachait pas sa joie et son émotion: « Rappelons que cette affaire a été initiée en 2005/2006 à la veille de l'élection présidentielle de 2007. Comme j'aimerais que cela puisse servir de leçon pour la présidentielle de 2012 ! Pour ce qui me concerne, je sors renforcé de cette épreuve et plus déterminé que jamais à servir les Français». En juillet dernier, Jean-Claude Marin a été promu par Nicolas Sarkozy au poste de procureur général près la Cour de cassation, en remplacement de Jean-Louis Nadal (parti à la retraite et peu apprécié du pouvoir).

9. Jean-Claude Marin devait être remplacé un autre magistrat, plus proche de Sarkozy, tout aussi décoré, mais complètement décrédibilisé par l'affaire Woerth/Bettencourt: Philippe Courroye avait, lui aussi, reçu sa Légion d'Honneur des mains de Nicolas Sarkozy. La confusion des genres était manifeste.

10. Patrick Buisson est plus discret. Cet ancien de Minute reconverti en conseiller d'opinion, a été au centre d'un joli scandale, en 2009. La Cour des Comptes avait trouvé qu'il était payé 1,5 millions d'euros par an par l'Elysée pour financer des sondages que certains médias publiaient ensuite sans mentionner ce financement occulte. Patrick Buisson, adepte de la droitisation du discours sarkozyen, a été décoré de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy lui-même en septembre 2007.

11. Boris Boillon est un (faux) jeune diplomate, 41 ans et déjà nouvel ambassadeur de France en Tunisie. A peine nommé en février dernier, il s'était distingué par quelques déclarations publiques déplacées à l'encontre de la presse locale, à Tunis. On s'était alors rappelé sa proximité affichée avec le colonel Kadhafi. Le clou du spectacle avait été une photo dénudée de son torse musclé retrouvée sur un réseau social par quelques sbires d'extrême droite et exhibée dans les médias par une Marine Le Pen jamais avare en coups bas. Depuis, Boris Boillon s'était fait discret, au moins en métropole.... jusqu'à la semaine dernière. Le 9 septembre, il donnait une jolie soirée à l'ambassade. Arielle Dombasle était là, Agnès Jaoui, également. Boillon faisait la couverture d'un mensuel local, Tunivision, dirigé par un proche de l'ancien régime. Boillon, une fois de plus, y est ridicule, déguisé en James Bond. Cet homme représente la France en Tunisie. En 2006, il a été décoré de la Légion d'Honneur par Claude Guéant. Quelques mois avant d'expliquer, sur CANAL+, que le colonel Kadhafi était comme son « père ».

12. François Pérol, ancien conseiller économique de Nicolas Sarkozy, est parti prendre la tête d'une nouvelle banque, issue de la fusion des Caisses d'Epargne et des Banques Populaires, en 2009. N'y voyez aucun conflit d'intérêt. La commission de déontologie n'a même pas été saisie. A l'Elysée, François Pérol s'occupait justement du secteur bancaire. Nicolas Sarkozy l'avait, lui aussi, décoré de la Légion d'Honneur.

13. Marc Ladreit de Lacharrière est propriétaire de l'une des trois agences de notation, Fitch, qui secouent tant la planète financière ces derniers mois. Marc Ladreit de Lacharrière a été décoré de la Légion d'Honneur en janvier dernier.

14. Guy Wildenstein a été accusé d'avoir détourné 4 milliards d'euros d'héritage paternel par sa belle-maman. Marchant d'art, délégué de l'UMP pour les expatriés de la côte Est des Etats-Unis, Guy Wildenstein est un proche de Nicolas Sarkozy qui l'appelle familièrement « ami Guy ». Wildenstein a été décoré de Légion d'Honneur par Nicolas Sarkozy lui-même.



Bernard-Henri Levy a embarqué Nicolas Sarkozy en Libye, une seconde fois. Ce jeudi, le Monarque s'envole pour Tripoli puis Benghazi, en compagnie de David Cameron, son homologue britannique. L'hebdomadaire Marianne avait lâché le scoop, timidement démenti avant d'être confirmé. Le show sera parfait. 160 CRS volontaires et en civil, avec rations de survie et armes ont été dépêchés mercredi soir sur place.

Il fallait s'échapper, et vite de cette atmosphère de fin de règne, petites décorations et grosse corruption.

Ami sarkozyste, où es-tu ?
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MessageSujet: Le clan des nantis   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMer 19 Oct - 15:27

Qui sont de la Riposte ?
Jean-François Copé était sur le pont, évidemment. Il a presque tout donné, accusé François Hollande de couard et d'indécis. Le spectacle fut à son comble, mardi en fin de journée, quand l'UMP organisa une convention anti-PS, dans un villa de luxe, le Pavillon Gabriel, à Paris, exactement en face de l'Elysée. On imagine Sarkozy observer l'affaire de ses jumelles...

Pour l'occasion, ils avaient prévu un compteur des milliards que couteraient, sur 5 ans bien sûr, le programme du Parti Socialiste: « 255 milliards d'euros ! » nous a-t-on promis.... Quelle énergie, 8 mois trop tôt...

Depuis 2007 et bientôt 5 ans de mandat de Nicolas Sarkozy, la dette publique de la France a augmenté de plus de 400 milliards d'euros. On applaudit...

La cellule Riposte de l'UMP était bien dotée, riche en cumulards en tous genres. Notez les noms, vous comprendrez mieux le sens de leurs interventions publiques.
Nadine Morano, ministre de l'apprentissage et de la Formation Professionnelle, et, accessoirement, déléguée générale aux élections à l'UMP.
Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement Supérieur
Thierry Mariani, ministre des Transports, et conseiller régional UMP de Provence-Alpes-Côte d'Azur,
Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée de la Santé et conseillère régionale UMP de Rhône-Alpes;
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre du Développement durable;
Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, président UMP du Conseil général des Alpes-Maritime, le Monsieur Sécurité du Parti;
Hervé Novelli, député UMP, ex-secrétaire d'Etat au Commerce (jusqu'en novembre 2010), Secrétaire général-adjoint de l'UMP, représentant de la frange libérale.
Axel Poniatowski, député UMP du Val d'Oise.
Franck Riester, député UMP de Seine et Marne,
Edouard Courtial, jeune poulain de Brice Hortefeux, maire, délégué général de l'UMP aux fédération, responsable de l'UMP de l'Oise
devenu secrétaire d'Etat aux Français de l'Etranger le mois dernier en remplacement de David Douillet.
Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine, conseiller régional UMP d'Ile-de-France;
Bruno Beschizza, ancien flic devenu conseiller régional UMP
Alain Carignon, ancien ministre, ancien détenu (pour corruption), conseiller officieux de Nicolas Sarkozy (il organise des repas et contacts avec les milieux culturels).
proche du chef de l'Etat.
Officiellement, cette cellule est à l'UMP. Brice Hortefeux, d'ailleurs, n'a aucun titre dans l'organigramme élyséen, il n'est que vice-président du Conseil national de l'UMP. Il attend toujours sa nomination comme directeur de campagne. Un temps, un jeune quadra a semblé lui piqué le poste, Olivier Biancarelli, conseiller politique de Nicolas Sarkozy. Le Monarque lui a déjà promis un autre poste au chaud, en 2012, quoiqu'il arrive. Biancarelli deviendra secrétaire général adjoint de GDF Suez. A 40 ans tout juste, la promotion est bien belle.

La cellule Riposte déjà dissoute ?
Malgré son installation récente, cette cellule Riposte est déjà critiquée. Et par le « Patron » lui-même. Nicolas Sarkozy était paraît-il en rage, ce lundi. Il a sévèrement critiqué la façon dont son clan a « géré » les primaires socialistes. « Quelque chose se prépare ». On évoque déjà une nouvelle organisation, une « structure souple », « dont Alain Juppé serait l’un des pivots », d'après le Parisien.

Mardi, dans une autre réunion politique de l'UMP à l'Elysée, il s'est agacé qu'on le presse de se déclarer candidat: « Moi, je suis le calendrier des institutions. Ce n'est pas la presse ni les socialistes qui décideront de mon calendrier ». On reconnaît le « moi, je » si habituel en Sarkofrance. Tant qu'il se cache sous son costume de Président qui inaugure les écoles et caresse le cul des vaches, il est tranquille; son temps de parole ne sera pas décompté sur celui de l'UMP. Ce mardi, il était encore énervé: « Sur le débat des primaires, chacun sait ce que j'en pense. Ce ne sont pas les partis qui commandent ». Serait-ce le Monarque ?

Dans la réalité, la cellule Riposte dispose des moyens de l'Elysée. La présidence de la République ne s'en cache pas. Un conseiller de Sarkozy a confié au Figaro, lundi soir, comment l'Elysée avait commandé des études qualitatives sur François Hollande. Cet aveu ne surprend pas. Mais quand Henri Guaino rappelle que Nicolas Sarkozy préside et qu'il ne sera que le candidat de la France, on rigole doucement. Ces gens-là prennent l'électeur pour des aveugles ou des imbéciles.

Le flic de Sarko... inculpé
Mardi soir, Bernard Squarcini, le grand flic de Nicolas Sarkozy, est ressorti mis en examen de son audition chez la juge en charge de l'instruction sur l'espionnage de Gérard Davet, journaliste du Monde. Et les motifs n'étaient pas minces: « atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l'autorité publique », « collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal ou illicite » et « recel de violation du secret professionnel ».

François Fillon, interrogé sur France 2 lundi soir, s'est ironiquement félicité de l'indépendance de la justice... On oublierait presque que Nicolas Sarkozy avait annoncé vouloir supprimer le juge d'instruction il y a deux ans...

Le patron de la DCRI est accusé d'avoir sciemment récupéré les factures téléphoniques détaillées du journaliste pour identifier l'origine des fuites dont ce dernier bénéficiait dans l'affaire Woerth/Bettencourt en juillet 2010. « j'avais un soupçon sur M. Sénat… » a-t-il expliqué à la juge ce mardi. David Sénat était ce conseiller de Michèle Alliot-Marie, garde des Sceaux, viré sans ménagement quelques semaines plus tard.

Le même Squarcini n'avait bizarrement pas enquêté sur l'origine de la fuite qui avait permis au Figaro de publier quelques extraits d'un procès-verbal d'audition de Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt. « Je n'ai pas eu d'informations à ce sujet » a-t-il justifié.

Gérard Davet a son idée. Dans l'ouvrage qu'il a co-écrit, « Sarko m'a tuer », il confirme que la fuite venait de l'Elysée. Dans le Monde, Fabrice Lhomme répète: « tout semble indiquer que, sur ordre des autorités politiques, M. Squarcini a géré directement la procédure ».

Pour les mêmes faits (une fuite à la presse), Squarcini a adopté deux attitudes bien opposées: l'espionnage pour le Monde, la clémence pour le Figaro.

En février 2010 déjà, le patron de la DCRI avait privatisé les moyens de l'Etat. Il avait dépêché une enquête pour connaître l'origine des rumeurs d'adultère du couple Carla/Nicolas.

Bernard Squarcini est « l'officier traitant de la Sarkozie », comme l'écrivait Ariane Chemin dans le Monde. Mis en examen, il n'a pas démissionné, il n'a pas été non plus viré. « Présumé innocent » clame Claude Guéant. Bernard Squarcini n'a pas compris pourquoi il était mis en examen, il n'a fait qu'obéir aux ordres, en l'occurrence ceux de Frédéric Péchenard, le directeur général de la Police Nationale.

Sarkozy déblatère
Avant son intervention télévisée de lundi prochain, Nicolas Sarkozy aimerait que les Français s'intéressent un peu à la crise de la dette et ce G20 cannois (les 3 et 4 novembre) que l'on nous promet à nouveau comme décisif. Cela fait 3 ans que les G8 et G20 qui se succèdent nous sont présentés comme décisifs, malgré des communiqués de conclusion toujours lénifiants et similaires. Cela fait 2 ans que Nicolas Sarkozy tente de nous faire croire qu'il bosse.

« Notre destin se joue dans les dix jours »

Roulement de tambours...

Le Grand Décompte aurait donc commencé, la fin du monde serait proche. Mais ... Sarkozy n'est pas téméraire. Il a quand même expliqué, mardi, qu'il ne parlerait à la télévision que s'il y avait des décisions. « Si nous prenons des décisions, j’irai expliquer aux Français ce que nous avons décidé »

http://elysee.blog.lemonde.fr/2011/10/18/sarkozy-notre-destin-se-joue-dans-les-dix-jours/

Nicolas Sarkozy ne croyait pas si bien dire. La crise de la dette, la nôtre, risque fort d'être au coeur de l'actualité des prochaines semaines. Lundi, l'agence Moody's a annoncé mettre la France sous surveillance. L'agence s'est donnée trois mois pour juger si elle maintenait la note française au vu de la dégradation de la situation économique.. Au secours ! On risque de perdre notre Triple A... La perte d'un cran de crédit chez Moody's nous coûterait environ 2 milliards d'euros d'intérêts supplémentaires.

Valérie Pécresse, ministre du Budget mais porte-parole du gouvernement, a jugé bon, mardi, d'accuser le Parti Socialiste d'affoler l'agence Moody's. Triste Pécresse ou triste panique ? Si Moody's menace de dégrader la note du pays... dans les trois mois. L'agence voulait surtout empêcher le gouvernement français de recapitaliser ses banques. Sarkozy a raté son moment.

François Hollande n'y est pour rien.
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MessageSujet: Les magouilles se poursuivent   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeVen 18 Nov - 7:11

Allaitement, affaires, gouvernement: Sarkozy perd le sens de la mesure
Il a parlé des difficultés d'allaitement de sa femme. Il a envisagé virer la moitié de ses ministres la semaine dernière. Il a fait classer une affaire de pot-de-vin qui risquait d'éclabousser la droite. Son jeune Wauquiez a expliqué qu'il valait mieux que les salariés malades soient moins indemnisés pour être davantage « responsabilisés ».

En quelques heures, à peine 24 heures, nous avions dû supporter quatre dérapages incroyables. La presse mentionne mais ne s'indigne plus. Nous sommes pourtant en 2011, Nicolas Sarkozy tente toujours de paraître président à moins de 6 mois de l'échéance de son bail.




Une nouvelle pub de Benetton le montre embrasser Angela Merkel goulûment sur la bouche.

Tout un symbole

Exhiber son intimité
Elle a peur de manquer de lait pour la petite Giulia. La nouvelle est intime, évidemment. Mais Nicolas Sarkozy a lâché cette confidence concernant sa femme pendant sa visite officielle d'une Caisse d'allocations familiales près de Bordeaux mardi dernier. Il était évidemment filmé, et largement entouré.

« Vous savez qu'elle a peur de ne pas avoir assez de lait... Maintenant je suis devenu un spécialiste... à mon âge...Et vous savez, ça déculpabilise les hommes parce que ça pose pas le problème de donner le biberon. » Les caméras s'étaient écartées

Ce mardi, Nicolas Sarkozy était indécent.

Indécent.



Le Petit Journal du 15/11 - La vidéo (pas très) volée...

Déstabiliser le gouvernement
Il y a quelques jours, il failli encore remanier. Et se séparer d'un ministre sur deux, juste après le sommet du G20 des 3 et 4 novembre dernier. Inutile de penser qu'il s'agissait de mieux « travailler » au service de la France, en pleine crise internationale. Non, bien sûr. Il s'agissait simplement de marquer les esprits pour la campagne de réélection, redonner de l'énergie à ses troupes. Une dernière manoeuvre politicienne de fin de règne.

L'information a été publiée mardi soir sur le Parisien.fr. Il pensait resserrer son gouvernement à 15 ministres pour les derniers 6 mois avant le Grand Scrutin. Dominique de Villepin devait intégrer l'équipe. On se rappelle que l'ancien premier ministre s'était rendu à la Lanterne le weekend de la Toussaint, rencontrer Nicolas Sarkozy et Claude Guéant.

Heureusement, le Monarque a hésité et renoncé. Un proche anonyme s'est confié au Parisien: « Il a renoncé parce que ça faisait un peu panique à bord. Ca accréditait l'idée d'une crise grave. Et c'était très compliqué à faire techniquement ». Et Villepin ministre ? « Ca peut se faire un jour. Mais pour l'instant, il est accusé tous les jours d'avoir touché des mallettes, alors... A ma connaissance, pour l'instant, rien n'est prévu pour Villepin ».

Sarkozy a renoncé, mais il y a pensé. Cet homme a pensé à virer 50% de ses ministres au beau milieu d'une tempête inédite. Il n'est pas le capitaine d'un pédalo, c'est le chef d'orchestre du Titanic.

Inconscient.

Classer les affaires
L'affaire Bourgi est ... classée. Finalement, tout est bien qui finit bien. Nous avons la confirmation du souci qu'avait Nicolas Sarkozy de calmer la guerre à droite.

Quand Robert Bourgi, avocat d'affaires et intermédiaire de Françafrique avait accusé Jacques Chirac et Dominique de Villepin, le 11 septembre dernier, d'avoir perçu pour environ 20 millions de dollars de pots-de-vin de la part de chefs d'Etat africains entre 1995 et 2007, on y avait vu une jolie manipulation. Robert Bourgi avait occupé l'espace médiatique, faisant le tour des radios, télévisions et journaux alors que Pierre Péant livrait son dernier ouvrage, « la République des mallettes », trois jours après. Péant ciblait son enquête sur les sales coulisses de la corruption politique sur un personnage très secret et controversé, Alexandre Djouhri. Cet ami de Dominique de Villepin est devenu un proche conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant depuis 2007.

Mais l'activisme médiatique de Robert Bourgi avait fini par inquiéter l'Elysée. On comprenait que Sarkozy voulait pacifier la droite. Et cette affaire, comme le gigantesque scandale du Karachigate, risquait d'éclabousser bien trop de monde. Mercredi 16 novembre, la messe était dite. Après 5 semaines d'enquête préliminaire où rares furent les témoins auditionnés, le parquet de Paris a décidé de classer l'affaire ... sans suite. Une source judiciaire expliqua à l'AFP que « les allégations de M. Bourgi ne peuvent être confortées par un quelconque élément de preuve susceptible de motiver des investigations ». Ben voyons !

Un avocat témoigne du versement de mallettes de billets à d'anciens hauts responsables politiques français et, en 5 semaines, l'affaire est ... classée.

Quelle célérité de la « justice » !

Vous rappelez-vous l'affaire des neuf de Tarnac ? Ces prétendus terroristes de l'ultra-gauche capturés par la DCRI, emprisonnés des mois durant, libérés ensuite faute de preuve, sauf Julien Coupat qui patienta près de deux ans en cellule.

Insulter les fragiles
Mardi, l'intervention présidentielle à Bordeaux contre les « fraudeurs » à la Sécu n'a convaincu pas grand monde. S'abriter derrière l'ombre tutélaire du général de Gaulle pour justifier, geste à l'appui, que les bénéficiaires du RSA devaient cesser de faire « l'aumône » avait quelque chose d'incroyablement indécent de la bouche d'un partisan du cumul des postes et des mandats. Sur ce coup-là, Nicolas Sarkozy avait même joint le geste à la parole, en tendant la main comme pour une aumône quand il prononça le mot RSA.

Certaines images sont choquantes. Nicolas Sarkozy, qui pourtant exige une large et coûteuse couverture filmée à chacun de ses déplacements électoraux, n'a pas hésité ou réfléchi.

Indécent.

Le lendemain, son jeune supporteur Laurent Wauquiez n'avait rien d'autre à dire que d'aggraver la cause. Il est pourtant ministre de l'enseignement supérieur. On imagine qu'il a autre chose à faire. Mais non, ce matin-là, fidèle soutien, il voulait montrer qu'il était le plus sarkozystes des sarkozystes. Laurent Wauquiez espère être premier ministre en 2017 (si la droite gagne), et président en 2022. En 2022, cher Laurent Wauquiez, nous serons là car nous sommes légions (sourire).

Le jeune ministre, ce mercredi sur BFM-TV et RMC, a donc expliqué: « Si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n'est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact ».

Et si jamais, quand vous promettez n'importe quoi pour vous faire élire, cela n'a aucun impact sur votre élection... est-ce bien encore bien responsabilisant ?

Les propos de Laurent Wauquiez, s'ils trahissent une quelconque argumentation sarkozyenne (le doute est-il encore permis ?) étaient simplement ignobles.

Ignobles.


Privilégier les copains
Lors du conseil des ministres tenu ce mercredi 16 novembre, Nicolas Sarkozy a paraît-il sévèrement taclé les écologistes et le parti socialiste. Ces derniers négocient leur plate-forme de gouvernement au cas où ils gagneraient le Grand Scrutin de 2012 prochain. En sortant, quelques ministres avaient leurs éléments de langage. Le message/massage était simple: les Verts échangeraient des circonscriptions contre des suppressions de centrales nucléaires.

L'attaque était simple : les écolos étaient bassement politiciens, et François Hollande irresponsables. Il n'avait fallu attendre que 6 mois après Fukushima pour l'UMP nucléo-responsable nous explique combien le nucléaire était sans risque et le débat impossible. Quant au supposé clientélisme politique, l'hôpital avait décidé de se moquer de la charité.


Faudrait-il dresser la liste des mesures électoralistes de Nicolas Sarkozy depuis 2007 ? L'abaissement de la TVA sur la restauration ? les 72 milliards d'euros de cadeaux fiscaux ? Le placement des proches à quelques postes clés ?

On continue ?
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MessageSujet: Le lobby nucléaire et son pantin peureux   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeLun 21 Nov - 8:20

Nucléaire: les caricatures atomiques de Nicolas Sarkozy masquent sa peur.
Ils n'ont rien compris. Les éditorialistes professionnels se sont précipités comme des lions affamés sur un morceau de steak. Il fallait dire quelque chose de l'accord électoral entre Europe Ecologie Les Verts et le Parti Socialiste.

La négociation cet accord a aussi été l'occasion d'un déchaînements de critiques caricaturales de la part de la totalité du camp sarkozyste. La meute s'est lâchée, et même le Monarque a cru bon d'y perdre ses nerfs. Cette crise de nerfs, au sommet de l'Etat, alors que le pays avait quelque peine à emprunter à un taux décent sa tranche de 7 milliards d'euros pour financer ces déficits, illustrait bien combien cette alliance électorale faisait peur au Palais de l'Elysée.




Un accord pour virer les députés UMP
Cette négociation ne fut pas sans rebondissements, mais ces derniers étaient somme toute bien légers et prévisibles. Les écologistes sont favorables à une sortie du nucléaire, les socialistes non. Il était assez évident qu'il faudrait de la dispute et du compromis pour parvenir à un quelconque résultat. Les journalistes politiques avaient soif de chroniques politiques. Le président français joue encore à cache-cache.

Il fait campagne sans se déclarer candidat. Il n'a aucun programme à part faire des études qualitatives pour déterminer qui il doit caresser et sur qui il doit taper à chacun de ses déplacements provinciaux hebdomadaires. Ses suppôts sont bien en peine de défendre un bilan - on le cache derrière la Grande Crise - ou un programme pour 2012.

Quand le camp écologique se dota d'une candidate, à l'issue de ses primaires, l'Elysée s'interrogeait. Certes, l'opposition se divisait. EELV avait récolté de si bons scores aux élections intermédiaires (européennes, régionales) qu'il était toujours une bonne nouvelle de constater qu'ils décidaient de faire camp à part pour le scrutin présidentiel. Mais cette division permettait aussi d'élargir les suffrages. Seulement voilà, les écologistes n'avaient pas abandonné l'idée de sécuriser un accord électoral pour les ... législatives.

Nicolas Sarkozy, François Fillon, leurs sbires et autres lieutenants de propagande faisaient semblant de ne pas comprendre. François Hollande ne négociait rien. L'objet n'était même pas un contrat de gouvernement. Il ne s'agissait que d'un accord électoral pour s'allier et débouter l'UMP de ses circonscriptions. Jeudi matin, Cécile Duflot expliquait que l'accord consacrait une alliance mais reconnaissait des désaccords.

D'où le stress, l'inquiétude, la peur tétanisante qui frappa cette Sarkofrance.

Le stress à l'Elysée
Avez-vous entendu Nicolas Sarkozy, jeudi matin au lendemain de l'accord écolo-socialiste ? On aurait cru une déclaration de guerre. Sarkozy s'est pris un instant pour le de Gaulle d'une France envahie par de dangereux saboteurs, des traîtres à la nation nucléariste. Fallait-il qu'il soit inquiet pour s'exprimer ainsi, et sortir de sa posture reculée qu'il s'est imposée depuis un an pour se « présidentialiser »...

« Je ne laisserai pas remettre en cause ce qui est un atout exceptionnel et je ne laisserai pas dilapider l'héritage industriel et énergétique bâti ces cinquante dernières années. »

Depuis toujours, et surtout depuis Fukushima, Nicolas Sarkozy refuse tout débat sur le nucléaire. Le sujet est tabou. Quiconque critique la politique nucléariste française est traité de fou, d'irresponsable. Pour se défendre, il est prêt à raconter n'importe quoi, comme sur le coût de cette énergie.
« Les industriels paient leur énergie 40% moins cher que les autres pays européens, grâce à cette filière industrielle du nucléaire, toutes les familles politiques françaises ont porté cet effort national sans précédent qui a permis à la France d'être au premier rang, je ne laisserai pas brader cet avantage en France, ce serait irresponsable.»
Aurait-il peur d'un référendum ?

Les conventions inutiles de l'UMP
A l'UMP, on organise des conventions. On tente de motiver les troupes. L'assistance est âgée, oisive et retraitée. Sur l'estrade, des responsables du Parti et des ministres en cascade dont on se demande s'ils ne sont pas plutôt payés pour officier dans leur ministère.

Cette semaine, justement, l'UMP avait opportunément organisé une convention sur l'écologie. Il y avait de quoi faire.

Les conseillers élyséens avaient choisi l'attaque, coordonné les arguments. Les mêmes éléments furent donc répéter par les perroquets de Sarkofrance. Un clip publicitaire, évidemment coûteux, fut lancé sur Dailymotion. On y voyait un dentiste opérer un patient avec une roulette allumée comme une tronçonneuse à pétrole. Quelle finesse de l'argumentation !

Il y a une semaine, Jean-François Copé avait « demandé » à François Hollande de cesser toute négociation. Il rebondissait d'ailleurs sur les déclarations partisanes du patron d'EDF placé par Nicolas Sarkozy: « Avec les déclarations d'Henri Proglio, il (François Hollande) a le meilleur prétexte pour interrompre, dans l'intérêt de la France, ses discussions stériles avec ces Verts qui n'ont rien d'écologique (…) qui sont proches de l'extrême gauche ». Il fallait rappeler à Copé que Nicolas Hulot aussi venait de se déclarer contre la poursuite du nucléaire.

Copé aurait dû débattre du bilan écologique de son Monarque. Nathalie Kosciusko-Morizet agissait tel un disque rayé, répétant sur toutes les ondes le même message : « Je ne crois pas aux partis spécialisés. (...) le parti spécialisé sert d'alibi pour le parti principal de la plate-forme politique, à gauche en l'occurrence, le Parti socialiste. Vous avez un parti de gouvernement qui en fait ne fait pas son travail sur l'écologie et qui le sous-traite au parti spécialisé ».

Mais assume-t-elle le maigre bilan de son propre monarque ? Le nucléaire s'incarne désormais par Fukushima. La consommation d'énergie primaire est restée stable depuis 2007, tout comme la pollution de l'air; les efforts ou encouragements d'économies d'énergie ont été inexistants. Quatre ans après le Grenelle de l'Environnement, les belles promesses, par ailleurs timides, ont été abandonnées: report de la taxe poids lourds, assouplissements des seuils de pollution de pesticides, attentisme en matière OGM, autorisation de circulation des 44 tonnes, abandon progressif de la fiscalité verte. Et que dire du gigantesque échec du sommet de Copenhague tant publicisé par notre Monarque en 2009 ?

Sur un sujet aussi simple et consensuel que la pollution des plages bretonnes par les algues vertes, Nathalie Kosciusko-Morizet a ... attendu les tests. La ministre de l'eco-industrie attendait des preuves... Elle avait même préparé son décret alléger les normes actuelles d'épandage de déjections animales azotées sur les terres agricoles, on a cru au cauchemar.

Ecologiste de pacotille, la ministre a même autorisé l'extension de la chasse au pigeon ramier et autoriser la chasse de la bernache du Canada en France jusqu’au 10 février 2015.

Qui est le pigeon ?

Un lobby nucléaire mobilisé
Le lobby nucléaire s'est aussi mobilisé. Henri Proglio, président placé à la tête d'EDF par notre Monarque, s'est permis une salve très politique: « Sortir du nucléaire en France (...) augmenterait probablement de 50% les émissions de gaz à effet de serre à cause de l’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour remplacer le nucléaire» a-t-il expliqué au Parisien lundi dernier. Cela « impliquerait un investissement de 400 milliards d’euros pour remplacer le parc existant par des moyens alternatifs, ce qui se traduirait par un doublement de la facture d’électricité ». Le patron d'EDF dénonçait la disparition d'un million d'emplois en cas de sortie du nucléaire, « dont 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risquerait de partir à l’étranger » et « 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France ».

Proglio se trompe, ou ment. C'est selon. On se souvient comment il souhaitait conserver son double salaire. Cette fois-ci, le bordel est ailleurs. La filière nucléaire n'emploie directement, sous-traitants compris, que 100.000 personnes en France. Son estimation des emplois indirects est bien brute, sans mesurer les emplois à créer dans les énergies alternatives. Quand aux 100.000 emplois futurs, Proglio est si visionnaire qu'il en devient Houdini.

Le million est une chimère. Henri Proglio a déjà une conception toute relative de la liberté d'expression. La Tribune publie un article révélant qu'EDF souhaiterait se désengager de l'EPR au profit de centrales plus rentables. Sacrilège ! EDF annule tous ses investissements publicitaires dans le journal.

Sarkozy, apprenti sorcier atomique.
Il faudrait enfin rappeler l'essentiel. Nicolas Sarkozy, depuis son élection en mai 2007, a usé et abusé d'une diplomatie atomique. Il a même créé une agence, France Nucléaire International, en mai 2008, pour apporter « l’expertise française aux États étrangers qui souhaitent préparer leur environnement institutionnel, humain et technique à la mise en place d’une filière nucléaire civile, dans le respect des normes les plus strictes en matière de sûreté, de sécurité, de non prolifération et de préservation de l’environnement ».

Il a aussi tenté de vendre la technologie nucléaire française un peu partout dans le monde et même dans les pires autocraties. Même la Libye du boucher Kadhafi eut droit à son contrat. Tout comme l'Algérie, la Tunisie (de Ben Ali), l'Afrique du Sud, l'Inde, l'Arabie Saoudite, Abou Dhabi, l'Egypte. Notre Monarque avait même précisé, en novembre 2007, que l'Iran avait droit au nucléaire civil s'il renonçait à son programme militaire.

Nicolas Sarkozy a joué au Docteur Folamour.

Un irresponsable qui donne aujourd'hui de leçons.
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MessageSujet: Quand les Sarko-trafiquants de haut vol s'indignent de la petite fraude   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeVen 25 Nov - 16:27

Quand les Sarko-trafiquants de haut vol s'indignent de la petite fraude

Christophe Leclaire
Agoravox
lun., 21 nov. 2011 14:15 CST
La méthode est toujours la même : désigner Pierre pour que Paul lui casse la figure, pendant que les escrocs amis, masqués et protégés par leurs industries florissantes et en dégraissage lucratif, bardés de fiscalistes rompus à toutes les ficelles de lois qu'ils peuvent contourner, vident les caisses de l'État, déshabillent Pierre et Paul, et même femmes et enfants.

Après les immigrés, les Roms, les sans-papiers, les étudiants étrangers, les petits voyous des cités livrés à eux-mêmes, les associations caritatives (sauvées in extremis pour deux ans), les fainéants d'enseignants, de fonctionnaires et les malheureux Indignés, bien esseulés dans cette France qui s'aveugle, chassés à la matraque et aux lacrymogènes, voici, comme il était prévisible, l'intrépide avocat d'affaires qui nous ressort sa potion fielleuse et stigmatise à présent les pauvres auprès de celles et ceux qui ne le sont pas encore tout à fait.

On les désigne à la vindicte populaire, tous ces "profiteurs" du système, ces malades qui ne le sont qu'à moitié, ou même simplement fatigués de leurs ignobles conditions de travail, ces parents isolés qui ne le sont en fait pas tant que ça - un UMP imaginera-t-il des tests pour vérifier les heures et la fréquence des rapports sexuels des allocataires ? - , ces expatriés qui profitent de la carte Vitale et se font rembourser des soins alors qu'ils ne cotisent même plus - rendez-vous compte ! - , ces faux chômeurs qui bidouillent des bulletins de paie, ces travailleurs au noir parce qu'ils n'ont pas le choix pour vivre décemment, ces fraudeurs du droit au logement social et du RSA.

La voici, cette armée de gueux et de mendiants censée ruiner la France et contraindre ses pauvres gouvernants à fliquer davantage chaque délinquant potentiel, pardon, chaque citoyen !

Sur les 20 milliards de fraude ainsi martelés avec sa bonhomie d'assureur franc-maçon, Xavier Bertrand oublie de dire que seul le dixième de cette somme concerne les particuliers qui se débrouillent, qui essaient de survivre comme ils peuvent, les 18 milliards restants concernant la fraude de certains médecins, chirurgiens, pharmaciens, de certaines structures hospitalières et, bien entendu, massivement, celle des belles entreprises françaises qui négligent les cotisations patronales et salariales et sont des spécialistes de la fraude fiscale...

Mais il oublie aussi de dire que ces 2 milliards - le prix de 15 avions Rafale vieillissants que l'on n'arrive pas à fourguer aux armées étrangères, et pour cause - ne sont rien à côté des sommes colossales offertes en cadeau à des entreprises comme Total, Areva, EDF et tant d'autres, qu'elles ne sont rien non plus en regard des centaines de milliards détournés chaque année par les banques spéculatives dirigées par les grands amis et recapitalisées avec l'argent public du peuple sacrifié.

Les escrocs du capitalisme ont fabriqué la crise, et ils en profitent toujours plus - escroquer plus pour gagner plus ! - sur le dos des citoyens qui, eux, s'appauvrissent chaque jour davantage et cherchent des solutions pour pouvoir simplement survivre, simplement manger et avoir un toit, ces droits basiques inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, cette Déclaration que la France, signant sa mort dans les mains des marchés, sur les traces de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal ou de l'Italie, piétine vaillamment de son plus beau cynisme.

La politique des sarko-trafiquants, c'est de tondre les pauvres pour tricoter des pulls designs à ses bandes de riches frileux, c'est de les persécuter par tous les moyens pour leur prendre le peu qu'il leur reste. Et quand ils ne peuvent pas payer, on les incite, on les pousse au surendettement, on les harcèle de tous côtés pour qu'ils prennent des crédits immobiliers, des crédits à la consommation, renouvelables sans fin, avant naturellement de les mettre à la rue quand ils ne pourront plus rembourser. Et je sais de quoi je parle.

Cette mode de l'expulsion brutale à l'américaine est en train de gagner toute l'Europe ! En ce moment à Madrid, il y a 200 expulsions par jour de petits propriétaires surendettés ! Partout les mêmes images ignobles et violentes de ces banquiers voraces, de ces escrocs, flanqués d'huissiers et de policiers en nombre, qui viennent récupérer brutalement des biens vendus à des clients qu'ils savaient à l'avance, tôt ou tard, insolvables !

Les médias n'en parlent pas, forcément, c'est moins vendeur que les frasques de DSK, mais la France n'est pas épargnée, loin de là, et demain, à force de ne vouloir rien voir, elle sera frappée de plein fouet, dès le prochain plan de rigueur, inévitable, car les marchés n'en ont et n'en auront jamais assez ! Ils détruisent notre humanité et construisent "leur civilisation".

Aujourd'hui, tout est bon pour arnaquer et dépouiller les pauvres. Même les malades de l'amiante dans le Pas-de-Calais, doivent rembourser, par décision de Justice - quelle Justice ? - , une grande partie des indemnités qu'ils avaient touchées il y a des années... La Justice des sarko-trafiquants sera donc même impitoyable avec des pauvres gens qui ont attrapé le cancer en travaillant trente ans dans une usine française qui, comme toujours, se moquait éperdument de leur santé et de leur vie ? Va-t-on, eux aussi, les déloger de chez eux, ces "vieux profiteurs", à coups de matraque et de lacrymogènes pour récupérer la maison qu'ils ont restaurée avec cet argent qui leur était dû, oh combien, et que la bande de voyous a décidé à présent de récupérer ?

Chaque jour, les exemples sont là pour montrer que la France est gouvernée par des crapules cyniques et des profiteurs de misère, gouvernée par l'indécence et la folie du capitalisme.

Aujourd'hui, on traque les petits fraudeurs, les plus pauvres que vous, les premières victimes du système, les gratteurs de survie. Hier, c'était moi. Si personne ne se lève, si l'on se contente de subir ce coma paisible, résigné, bien français, demain, ce sera vous !
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MessageSujet: La cour administrative d'appel a condamné hier les deux collectivités pour avoir pris des loges et des places coûteuses à l'OL ainsi que pour avoir faussé le marché d'organisation du Grand Prix de Tennis de Lyon en 2008.   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeSam 17 Déc - 15:51

La cour administrative d'appel a condamné hier les deux collectivités pour avoir pris des loges et des places coûteuses à l'OL ainsi que pour avoir faussé le marché d'organisation du Grand Prix de Tennis de Lyon en 2008.
6 Réagissez ! Envoyez à un ami Imprimez Facebook Twitter Flux RSS
Le Grand Lyon était seulement épinglé pour avoir pris une loge en 2008 à Gerland. Grande de 18 places, elle devait permettre de "tirer partie de la notoriété des clubs sportifs et des valeurs positives qu’ils représentent pour renforcer le rayonnement et l'image du Grand Lyon auprès de ses habitants, du public français et européen". Elle a coûté sur deux saisons 291 000 euros au contribuable. C'est justement l'association des contribuables Canol qui a dénoncé cette pratique. Le Grand Lyon a donc été condamné pour non respect de l'article 5 du Code des marchés publics sur la définition stricte des besoins justifiant au préalable une passation de marché.
Le Conseil général doublement sanctionné
L'Olympique Lyonnais était également au centre des condamnations concernant le Département. Ce dernier a été condamné pour avoir acheté entre 600 000 et 900 000 euros de places à Gerland. Le juge administratif notait encore un non-respect du Code des marchés publics et également l'absence de mise en concurrence avec d'autres clubs sportifs ou compétitions sportives.
Enfin, le tennis causait d'autres ennuis au conseil présidé par Michel Mercier puisque l'organisation du GPTL en 2008 était hors-la-loi. Selon le tribunal, il n'avait pas respecté la mise en concurrence lorsqu'il laissa les rênes à Canal + Events (130 000 euros pour le contribuable). La cour administrative parla même d'une subvention déguisée.
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MessageSujet: En finir avec la mafia du pouvoir !   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeSam 17 Déc - 15:56

PETIT-COURONNE (SEINE-MARITIME) ENVOYÉ SPÉCIAL - Parviendra-t-il à faire entendre sa voix dans cette campagne présidentielle ? A l'heure où le protectionnisme, qui semblait être tombé en disgrâce, fait un étonnant retour dans les discours politiques, à droite comme à gauche, Nicolas Dupont-Aignan veut se faire sa place en prônant un "protectionnisme intelligent". Parce que, estime-t-il, "la France est en train de crever" et vit "une débâcle industrielle" qui nécessite de "protéger le "fabriqué en France"".
Classé parmi les souverainistes, se posant comme un gaulliste social, M. Dupont-Aignan a fait de l'opposition à l'euro son créneau politique depuis qu'il a créé son parti, Debout la République (DLR), en 2007, après avoir quitté l'UMP. Il y a près de cinq ans, le député de l'Essonne et maire de Yerres avait déjà voulu être candidat, mais il n'avait pas obtenu les 500 parrainages d'élus nécessaires. Cette fois, jure-t-il, le compte sera bon : "J'ai fait ma déclaration de candidature (le 9 décembre) lorsque j'ai été sûr de les avoir. C'était une question de dignité." Il dit vouloir donner une voix à ceux qui ne se reconnaissent pas dans les candidats classiques de "l'UMPS" sans pour autant franchir le pas vers le Front national.

Vendredi 16 décembre, pour son premier déplacement de candidat officiel, M. Dupont-Aignan a choisi de se rendre à Petit-Couronne (Seine-Maritime), sur le site de la raffinerie Petroplus. Les syndicats y combattent un projet de restructuration qui, selon eux, pourrait toucher 120 salariés sur 550. C'était l'occasion, pour M. Dupont-Aignan, de marteler ses thèmes. "On n'est pas obligé d'être extrémiste pour aimer la France, pour vouloir une autre mondialisation", a-t-il affirmé. Et de railler le "grand cinéma en couleur" de ceux qui vont, depuis le début de la campagne, visiter des usines, de "Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou", alors qu'ils ont "depuis vingt ans organisé une politique de désertion industrielle".

"PÉTAINISME AMBIANT"

M. Dupont-Aignan assure défendre un point de vue économique aussi proche de Marine Le Pen (FN) que d'Arnaud Montebourg (PS). Jadis proche de Philippe Séguin, de Charles Pasqua, de Philippe de Villiers, le président de DLR entend défendre une "droite nationale et socialiste", tout en luttant contre "le pétainisme ambiant". "On culpabilise les Français en leur demandant des sacrifices, on leur dit qu'on ne peut pas faire autrement, ce qui est scandaleux", affirme-t-il. Volontiers populiste, il dénonce la "mafia au pouvoir".

M. Dupont-Aignan, qui se dit inspiré par l'économiste Jacques Sapir, proche de l'extrême gauche, défend l'idée de "droits de douane par produit et par pays", propose d'en finir avec l'euro, qu'il juge surévalué, ou d'étendre aux produits importés la TGAP, la taxe sur les activités polluantes, imposée aux industries françaises. Défenseur d'une politique nationale en matière d'énergie, il a proposé de "réquisitionner" Total, qui, selon lui, se substitue, en la matière, à l'Etat.
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MessageSujet: Les portes flingues du régime   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeDim 18 Déc - 6:17

LeMaire, Morano et Wauquiez: trois sarkozystes à l'oeuvre
Leur candidat se cache, ses portes-flingues s'épuisent à batailler sans leader. Le Maire, Morano, Wauquiez, vous les entendez chaque jour fustiger si souvent François Hollande qu'on oublierait qu'ils sont aussi ministres. Souvent, l'outrance est à portée de verbe. Orphelins médiatiques, ces ministres sont mal à l'aise quand on leur demande pour qui ils font donc campagne.

Tous les autres candidats se sont officiellement déclarés. La campagne est partie, mais le principal protagoniste reste cloitré dans un rôle de composition qui ne leurre personne.




Bruno Le Maire, faux gentil
Mercredi soir, Bruno Le Maire était l'invité du Grand Journal de CANAL+. Officiellement, il est ministre de l'Agriculture. Il est aussi en charge, comme d'autres, de l'élaboration du programme de l'UMP pour le prochain quinquennat. C'est le gentil de la bande. Jamais un mot de trop, un regard clair, une voix posée. Il a toujours de l'affection pour Dominique de Villepin qu'il a trahit en grandes pompes il y a deux ans.

Le délégué de l'UMP ramait beaucoup ce mercredi soir. Quel est le programme ? demanda Michel Denisot. « Produire plus, dépenser moins » répondit-il. Quel programme crédible ! La production et l'emploi industriels n'ont jamais été aussi bas depuis une décennie; les dépenses et la dette publiques jamais aussi hautes. « Notre programme coûte zéro euro » compléta-t-il. L'UMP prévoit pourtant 30 milliards de dépenses nouvelles... Qui va payer ?

L'équipe du Grand Journal du jour confronta le malheureux ministre à un court montage video de récentes déclarations des ténors de l'UMP sur la crise du moment. On y voyait Valérie Pécresse nier la rigueur mais Jean-François Copé la confirmer; Baroin proclamer la fin de la crise mais Sarkozy dire le contraire; etc. Bruno Le Maire souriait tristement.

Elaborer le programme de l'UMP ne fut pas chose facile. En août, Nicolas Sarkozy avait interdit à Bruno Le Maire d'en dévoiler les grandes lignes lors du sinistre Campus UMP de Marseille. Puis il avait confier qu'il ne se sentirait pas lié par ces promesses. Le Monarque a fait des progrès depuis 2007. Désormais, il ne promet plus rien. Ensuite, l'UMP est prisonnière du credo actuel en Sarkofrance: l'absence de choix. Il n'y a pas d'alternative, nous répète-t-on à l'UMP. « Le prochain quinquennat, quoiqu'il arrive, sera le quinquennat de la règle d'or budgétaire. Il n'y a pas d'autre choix », s'exclamait ainsi Jean-François Copé aux cadres de l'UMP le 26 novembre dernier. Comment élaborer des propositions différenciantes s'il n'y aucune alternative ?

L'équation était donc difficile. Bruno Le Maire, ce mardi, marmonnait donc combien Nicolas Sarkozy ferait un grand candidat.

Jeudi matin, le programme de l'UMP était officiellement présenté à la presse. Bruno Le Maire souriait encore, aux côtés de Jean-François Copé: « Ce sont pas des slogans mais des propositions concrètes ». Vraiment ? Les 30 milliards de recettes attendues reposent en fait sur une meilleure lutte contre la fraude fiscale et sociale (sic!), une baisse de 2 milliards des dotations aux collectivités locales et une réduction de l'indemnisation chômage quand la croissance reviendra... Que du concret !

Nadine Morano, la bourde à portée de lèvres
Nadine Morano est un autre cas. Elle cultive sa gouaille, dégaine vite et réfléchit après. C'est une fanatique absolue du Monarque élyséen. « Celui qui est le plus à même de faire gagner notre famille politique le moment venu, c'est Nicolas Sarkozy parce qu'il est le président de la République ».

A cause d'elle, une caissière a perdu son job en mai dernier. Quand l'affaire Karachi reprend de l'ampleur, elle pointe sur les affaires socialistes du Nord. Parfois, ses balles se perdent. cette semaine, elle s'est encore illustrée.

Tandis que Jean-François Copé et François Fillon se réconciliaient provisoirement sur le sort de Rachida Dati, Nadine Morano lançait un scud contre l'ancienne Garde des Sceaux: «Elle est très attendue dans le département par les élus qui lui ouvrent grand les bras sur la 5e circonscription, à Chalon-sur-Saône, où elle est née, où elle a grandi. Voilà une proposition que nous pouvons faire à Rachida Dati, si elle décide d'abandonner son mandat de député européen».

La droite parisienne se déchire sur une circonscription si protégée.

Deux jours plus tard, Rachida Dati l'offensée répliquait: « ce sont des propos ni élégants, ni républicains. On dit à quelqu'un retourne chez toi, si vous voyez ce que je veux dire ».

Laurent Wauquiez, le pistonné
C'est le junior des seniors. Il s'emporte facilement, perd souvent le fil de ses argumentations. En 2011, il a décidé de prendre la main, de « se placer » au niveau de ses concurrents quadras comme l'un de ceux sur qui il faudra compter. Il en a d'ailleurs déjà les pratiques. En 2010, en pleine affaire Woerth et scandales sur les micro-partis, on avait découvert qu'il usait de son ministère pour inciter quelques entrepreneurs à financer son propre micro-mouvement. Quelle éthique ! Pour s'afficher au sommet, il s'est lancé dans une croisade démagogue contre « l'assistanat ».

Wauquiez est Enarque, lettré, cultivé. Et pourtant, c'est le spécialiste des formules approximatives.

Jeudi 15 décembre, il était ainsi interrogé par Bruce Toussaint sur Europe 1. Il était tôt, il était mal rasé et portait de grosses lunettes noires au lieu de ses lentilles habituelles. En quelques minutes, nous eûmes droit à un joli florilège « wauquiezien ».

A propos du « Produire Français », grand thème à la mode ces derniers jours,
« Si jamais, enfin si jamais on arrive à avoir ce sursaut qui est une vraie question, qui est dans la mondialisation, est-ce que tous les produits d’où qu’ils viennent sont égaux pour nous? »

A propos de la crise financière actuelle,
« L’objectif, ce n’est pas le triple A uniquement, c’est l’équilibre de notre déficit.»
L'équilibre de notre déficit ? La formule est savoureuse...



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MessageSujet: Sarkozy sera-t-il entendu pour ses ventes à Kadhafi ?   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMar 20 Déc - 13:40

Sarkozy sera-t-il entendu pour ses ventes à Kadhafi ?
Quand il était ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy avait oeuvré pour vendre du matériel de surveillance à l'immonde régime du colonel Kadhafi. La raison commerciale, en Sarkoland, a ses raisons que la morale réprouve. Nous étions loin des prétendues nécessaires échanges commerciaux entre Etats, fussent-ils des dictatures. Cette fois-ci, il s'agissait d'aider, commercialement, le sale régime du boucher libyen à espionner dissidents et journalistes.

En décembre 2007, Nicolas Sarkozy avait été contraint d'accueillir en grandes pompes le colonel Kadhafi. A l'époque et ensuite, on nous avait expliqué qu'il s'agissait de la contre-partie désagréable mais nécessaire à la négociation réussie de libération des infirmières bulgares. Ces dernières avaient été sorties de leurs geôles libyennes par Cécilia future ex-Sarkozy elle-même, flanquée de Claude Guéant, un certain 26 juillet de la même année.




C'était, souvenez-vous, le premier succès diplomatique de la République irréprochable du Monarque depuis son élection. On avait été à peine surpris quand, le 6 mai 2007 au soir de sa victoire, salle Gaveau, Nicolas Sarkozy avait promis que « la France sera au côté des infirmières bulgares enfermées depuis huit ans ».

Quatre ans plus tard, Nicolas Sarkozy fit la guerre en Libye, pour déloger le colonel Kadhafi. Ce boucher envisageait de massacrer l'opposition (re)naissante à Benghazi et ailleurs. Mais Nicolas Sarkozy avait un autre objectif, se refaire une virginité politique et éthique après l'immense fiasco français lors du printemps arabe en Egypte puis en Tunisie. Il y a quelques jours, le nouveau président tunisien d'une Tunisie démocratique, Moncef Marzouk i, n'avait pas de mots assez rudes contre l'ancienne puissance coloniale qui, quelques heures avant la chute de l'autocrate Ben Ali, voulait encore lui livrer du matériel répressif.

La Libye, pour Sarkozy, était donc un chantier stratégique. A coups de tirs chirurgicaux, il eut tôt fait de déstabiliser puis anéantir l'ancien dictateur, sans trop regarder au crédit démocratique d'une opposition rapidement monopolisée par un Conseil auto-proclamé. Kadhafi fut défait, capturé puis tué. Le pays était soulagé.

Quelques semaines avant cette libération, le site Mediapart révélait une autre face de la diplomatie sarkozyenne. Une face d'autant plus troublante qu'elle était occulte, et qu'elle précédait l'élection de 2007. Nous nous sommes faits l'écho de ces révélations.

Nicolas Sarkozy, quand il était ministre de l'intérieur, avait oeuvré à la conclusion d'un joli contrat d'équipement de matériel de surveillance à la Libye de Kadhafi avec l'espoir, quelques mois avant le scrutin de 2007, de libérer les infirmières bulgares. Quand il était directeur de cabinet d'un autre ministre de l'Intérieur dénommé Nicolas Sarkozy, Claude Guéant négocia même directement la vente d'équipements de sécurité auprès du colonel Kadhafi entre 2005 et 2007. Ces équipements comprenaient un logiciel d'espionnage baptisé Eagle. Autrement dit, en toutes lettres et toute impunité, le colonel Kadhafi a pu espionner grâce à une technologie ... française.

Ziad Takieddine jouait encore les intermédiaires. Il a été, depuis, mis en examen, pour « complicité et recel d'abus de biens sociaux » par les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire dans l'affaire de Karachi.

Le contrat était sobrement baptisé «Homeland Security Program», pour un montant de 26,5 millions d'euros. Mediapart l'avait même publié. Ces ventes ne nécessitaient aucune autorisation particulière, a plus tard expliqué que le programme “Eagle” vendu par Amesys « n'a fait l'objet d'aucune autorisation d'exportation du gouvernement pour la simple et bonne raison qu'il n'est pas considéré comme du matériel de guerre, donc non soumis à une telle autorisation ». Le système comprenait un système de protection des télécommunications dénommé Cryptowall, créé pour éviter un autre système, américain celui-là, d’interception des télécommunications (« Echelon »). En 2009, Philippe Vannier, le patron d'Amesys décoré par Sarkozy, expliquait combien il était trop compliqué d'exporter: « En France, avant de faire une offre, il faut obtenir des autorisations d’une commission interministérielle, ce qui dure souvent deux à trois mois. Les concurrents étrangers nous prennent de vitesse en faisant d’abord l’offre, puis en demandant l’autorisation ».

Le site Mediapart poussait ses révélations plus loin: le candidat à la présidentielle y aurait cherché des financements politiques occultes:
« Grâce à l'appui du ministère français de l'intérieur, Ziad Takieddine a notamment obtenu, en avril 2007, en pleine campagne présidentielle, des commissions occultes sur un marché de livraison de matériel de guerre électronique vendu par la société i2e (filiale du groupe Bull) à la Libye. Sur ce premier contrat, destiné à crypter les communications du régime et à contrer la surveillance des services secrets occidentaux, un montant de 4,5 millions d'euros a été versé à M. Takieddine. D'autres versements suivront. »
Plus étrange, le directeur général d'Amesys, ex-i2e devenue filiale de Bull, lui-même a été décoré de la Légion d'Honneur par Nicolas Sarkozy le 14 juillet 2011.

En septembre dernier, l'association Sherpa a porté plainte contre Amesys pour «atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui». Elle s'appuyait sur les révélations de journalistes du Wall Street Journal et de la BBC qui avaient profité de l'abandon des sites présidentiels libyens pour découvrir d'étranges documents qui révélaient la vente « d'un important dispositif de surveillance à distance destiné à traquer les forces rebelles ».

Il y a peu, un procureur de la République a enfin décidé d'ouvrir une enquête préliminaire contre Amesys, après le dépôt de cette plainte. Dominique Moyal, à Aix-en-Provence, a décidé d'ordonner une enquête sur « la vente de matériel de cryptage des communications du régime, des systèmes d'écoute téléphonique, la livraison d'un 4×4 “furtif” au colonel Kadhafi et des équipements ultra-sophistiqués pour permettre l'espionnage de l'internet libyen, grâce à un logiciel nommé “Eagle” » rapportait Mediapart.

Car l'association Sherpa est têtue: elle a vérifié. Comme le rappelle Mediapart, l'article 226 du code pénal stipule que « la fabrication, l'importation, la détention, l'exposition, l'offre, la location ou la vente » de systèmes « permettant de porter atteinte à l'intimité de la vie privée et au secret des correspondances » sont «soumis à une autorisation délivrée par le Premier ministre». En Libye, le système Amesys a-t-il servi à réprimer ? Bien sûr. C'est prouvé, notamment par l'enquête d'un torchon gauchiste baptisé... Le Wall Street Journal.

Fichtre !

Amesys est une entreprise formidable, nous révélait Mediapart. Accrochez-vous.
« Le groupe est favorablement connu pour avoir déjà vendu ses systèmes d'espionnage, en France, à différents services des ministères de la défense et de l'intérieur. Et la directrice de la communication chez Bull, Tiphaine Hecketsweiler, est aussi la fille de Gérard Longuet, le ministre de la défense – ils sont arrivés à leurs postes respectifs au début 2011. Henri Conze, l'ancien délégué généralde l'armement (DGA) sous Balladur, est lui-même entré au capital en 2010. »
Tiphaine Hecketsweiler a rejoint Bull comme directrice de la communication l'an dernier. Elle travaillait auparavant chez Image 7, l'agence d'Anne Meaux, en charge de la communication d'Arcelor Mittal, BPCE, Bio Mérieux et Thales.
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MessageSujet: où est parti l'argent de la prévention sanitaire ?   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMer 21 Déc - 12:55

Sarkozy: où est parti l'argent de la prévention sanitaire ?
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Lundi, la réforme du contrôle du médicament a été définitivement adoptée à l'Assemblée nationale, après le rejet de quelques amendements votés au Sénat. Le ministre de la Santé Xavier Bertrand pouvait se féliciter, la nouvelle Agence du médicament était née. Il était temps. Cette réforme est devenue nécessaire et urgente depuis le scandale du Médiator des laboratoires Servier.

Xavier Bertrand s'est démené pour faire oublier que Jacques Servier était un ancien proche de Nicolas Sarkozy.

Le même jour, le Monarque visitait un hôpital avant de se rendre en Ardèche le lendemain pour discuter de la médecine de proximité.

Le contrôle du médicament...
Lundi, la nouvelle Agence du Médicament a été créée. Elle remplace l'AFSSAP. La réforme renforce le pouvoir de contrôle des intérêts pharmaceutiques et sanitaire. Il s'en est fallut de peu pour que le scandale du Mediator n'éclabousse la Sarkofrance. Jacques Servier, patron-fondateur des laboratoires éponymes, était un ancien client de Nicolas Sarkozy quand ce dernier était avocat d'affaires dans les années 80 et 90. Devenu président, Sarkozy avait personnellement décoré d'une Légion d'honneur son ami proche.

En novembre 2010, quand le scandale devient d'Etat, Xavier Bertrand venait de revenir au gouvernement. Il s'est depuis dépêché pour faire voter une loi réformant le contrôle des médicaments. C'est heureux.

Mais comme souvent, les crédits font défaut.


Dans le texte adopté lundi soir, le gouvernement a cependant fait rejeter les amendements de la gauche qui prévoyaient la possibilité d'actions de groupe. A droite, on n'aime pas ces initiatives collectives si dangereuses pour le Big Business. Le Sénat passé à gauche voulait aussi interdir tout lien d'intérêts aux dirigeants d'autorités sanitaires. Amendement refusé. Justement, le Figaro.fr a révélé mardi qu'un ancien membre éminent de cette dernière institution avait été rémunéré quelque 1,2 million d'euros par... les laboratoires Servier entre 2001 et 2009.

Au final, le programme « Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins » affiche un budget en hausse. Aurait-il échappé à la cure de rigueur ? Scandale du Médiator ou du Bisphénol A; crise de la grippe A, envolée du cancer, les motifs d'inquiétude sanitaire étaient suffisamment importants pour que le gouvernement soit prudent en cette veille d'élection.

Et pourtant...

... sans crédits ?
Le rapport de la députée écologiste Anny Poursinoff, en novembre dernier, fut à peine commenté. On ne pensait qu'à notre Triple A, à cause d'un obsédant vacarme alimenté par l'Elysée. La quasi-totalité des missions voient leur budget écorné.

Au total, les crédits votés se chiffrent à 738 millions d'euros, en progression de 27% par rapport à 2011. En fait, cette hausse tient à deux postes uniquement, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Établissement de prévention et de réponse à l'urgence sanitaire (EPRUS). Et il ne s'agit que d'un artifice comptable: les anciennes taxes et redevances de l’industrie qui étaient affectées à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) ont été remplacé par une contribution directe de l'Etat de 134 millions d'euros pour financer la nouvelle Agence du Médicament.

Si la députée se félicitait de cette dernière création, une « grande grande avancée de nature à réduire certains liens directs avec les laboratoires », elle s'est inquiétée de la baisse quasi-généralisée des autres crédits en matière de surveillance sanitaire et de prévention: « Votre rapporteure pour avis déplore que la prévention et la sécurité sanitaire subissent des restrictions budgétaires dans le cadre de la révision générale des politiques publiques et une réduction des effectifs. Il ne s’agit d’ « économies » qu’à très court terme. La rhétorique de « maîtrise des dépenses » et de « redéploiement des ressources » nuit à la prévention sanitaire, qui doit s’inscrire sur la durée. » écrivait-elle en introduction de son rapport.

1. Le pilotage de la politique de santé publique (action n°11) perd 3% de ses crédits, à 84 millions d'euros l'an prochain.

Cette mission recoupe notamment la subvention à l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, qui a été réduite par rapport en 2011 alors que l'incroyable scandale du Mediator annonçait au contraire des besoins supplémentaires. En effet, la députée relève que « ce recul est d’autant plus étonnant que la loi de finances rectificative du 29 juillet 2011 a élargi sa mission à l’indemnisation des personnes victimes du Mediator. » L'office doit indemniser les victimes qui en font la demande, avant d'intenter « contre le responsable une action récursoire lui permettant de récupérer les sommes versées et, éventuellement, le montant d’une pénalité pouvant atteindre 30 % de l’indemnité. »

Tout aussi surprenant (ou hypocrite), l'Institut de veille sanitaire se voit également moins doté l'an prochain, à 54 millions d'euros (-3%) et 19 postes supprimés (sur 443). Pourtant, le ministre Xavier Bertrand a ajouté une mission supplémentaire à l'IVS, la préparation du Plan National Santé Environnement 2, une enquête portant sur 5.000 personnes de 6 à 74 ans pour évaluer l'exposition des Français à une centaine de substances (dont le bisphénol qui fait toujours polémique).

2. L'accès à la santé et l'éducation à la santé (action n°12) est stable, à 31 millions d'euros. Ce poste concerne l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. Mais cela fait deux ans que l'INPE pâtit d'une surévaluation manifeste de l'une de ces recettes, le produit d'une taxe sur certains produits alimentaires qui est systématiquement prévue à 3 millions d'euros, alors qu'environ 300 000 euros seulement sont collectés annuellement.

3. La prévention des risques infectieux (action n°13) recevra 10 millions d'euros, en progression de 4% (+400 000 euros, une misère). La lutte contre les MST absorbe l'essentiel, soit 7 millions d'euros (c'est tout ?). La lutte anti-vectorielle (contre les insectes vecteurs de maladies) a pris une autre ampleur depuis les ravages du chikungunya dans les Caraïbes et à la Réunion.

4. La prévention des maladies chroniques perd 2 millions d'euros en un an (-4%), et totalisera 67 millions d'euros. En particulier,
L'Etat a terminé son engagement en faveur du plan pour l'amélioration de la qualité de vie des malades chroniques (information des malades, financement des soignants, expérimentation éducative des patients). Quelque 151 millions d'euros restent financés par l'Assurance Maladie.
L'Institut national du Cancer perd 5% de subventions publiques (3 millions).
Le fameux plan Alzheimer 2008-2012 si cher au président Sarkozy est en fait financé... par l'Assurance maladie et la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) pour son volet médico-social et sanitaire. L'Etat conserve le financement de la recherche. Mais rappelez-vous, en juillet dernier, Nicolas Sarkozy se félicitait de la création de Maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades Alzheimer. Il ne s'agissait que d'une expérimentation, dotée d'une aide publique qui a depuis fondu comme neige au soleil: 1,8 millions d'euros en 2009, 200 000 euros en 2010 et 150 000 euros cette année.
5. La prévention des risques liés à l'environnement, au travail et à l'alimentation a bénéficié d'un redéploiement similaire, +2 millions d'euros, pour atteindre 22 millions d'euros l'an prochain. Les « Réponses aux alertes et gestion des urgences» (crises sanitaires notamment) récoltent également 7 millions supplémentaires, pour atteindre 27 millions d'euros.

6. Les « projets régionaux de santé » perdent 7 millions d'euros (action n°18). Ils sont évalués à 182 millions d'euros en 2012, en baisse de 3,8% versus 2011 . Ces crédits sont complétés par une participation de l'Assurance Maladie pour 40 millions d'euros. Ces PRS ont été créés par la réforme hospitalière de 2009.

Sarkozy, en campagne
Dimanche, Xavier Bertrand était sur le terrain. La visite fut ratée. Sarkozy inaugurait une extension de la résidence Hyppolyte-Noiret à Fouilloy, dans la Somme. Mais la directrice de l'établissement picard lui a dit qu'elle manquait d'effectifs pour assurer correctement ses soins. Devant les journalistes présent, la critique faisait mauvais effet...

Lundi, Nicolas Sarkozy avait préférer une visite surprise au centre hospitalier d’Argenteuil (Val-d’Oise). « Loin des caméras » paraît-il... Il voulait surtout que cela se sache. Il tenait enfin une promesse... un fait si rare qu'il en était remarquable: il a rendu visite à l'infirmière Martine invitée du plateau de TF1 en janvier 2010 lors de son émission Face aux Français...

Cette dernière a pu lui montrer la salle d'attente de 26 mètres carrés, encombrée de malades en attente de chambres. « Le président comme Xavier Bertrand semblaient à l’écoute mais je ne sais pas si les choses vont changer pour autant. Je ne suis pas naïve. Mais si sa venue peut changer même un tout petit peu nos conditions de travail ou l’accueil des patients, alors ce sera déjà énorme ». Mais l'infirmière Martine ne se fait aucune illusion.

Mardi, il avait mobilisé 150 CRS pour un déplacement expresse en Ardèche, aux Vans, « au chevet de la médecine rurale », nous promettait le Dauphiné Libéré... Coût estimé du voyage: 80.000 euros, pour deux petites heures sur place et un aller-retour en jet présidentiel via l'aérodrome de Lanas. Carla était partie avec Giulia à Marrakech. Nicolas s'est arrêté dans une station médicale, pour s'afficher aux côtés de médecins et infirmiers/ères, puis enchaîner avec un court déjeuner avec des médecins libéraux un peu plus loin à Joyeuse, 1600 habitants... « Vous avez besoin que le monde politique comprenne vos problèmes. Ce n'est pas toujours le cas » a-t-il lâché aux premiers, attablé devant quelques viennoiseries et du jus d'orange.

Jeudi, il ira dans un Resto du Coeur.

Il « reste sur le pont », c'est-à-dire en campagne.

Sans l'avouer.
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MessageSujet: Les magouilles se suivent...   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeLun 26 Déc - 12:44

ne affaire et quatre enterrements

Un commentaire
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dimanche 18 décembre 2011, par Alain Garrigou

La célèbre formule de Georges Clemenceau — « Quand on veut enterrer un problème, on crée une commission » — mérite d’être une nouvelle fois répétée parce qu’elle est dépassée. Il semble qu’aujourd’hui, on ne se donne même plus cette peine : on enterre les commissions… Comment faut-il comprendre en effet l’abandon d’une commission d’enquête sénatoriale sur les sondages de l’Elysée ? Le groupe PS qui en avait lancé l’initiative le 8 novembre dernier vient d’y renoncer, par la voix du sénateur André Vallini. C’est un troisième enterrement. Par deux fois en effet, une tentative avait échoué à l’Assemblée nationale ; la première menée par la commission des lois (26 novembre 2009), la deuxième par la commission des finances (26 janvier 2010). Quelle puissante raison empêche de mettre en œuvre une disposition constitutionnelle récente (réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008) ? La première fois, il avait fallu attendre un nihil obstat très lent du garde des sceaux (6 novembre 2009) pour vérifier qu’aucune action en justice n’interdisait au Parlement de créer une commission d’enquête. Michèle Alliot-Marie s’y opposait pourtant. Pour une autre raison, le président de l’Assemblée Bernard Accoyer refusait. Premier enterrement.

La commission des finances ne se heurtait pas à cet obstacle. Une fois la commission d’enquête constituée, sa majorité avait cependant limité, à la demande du rapporteur UMP Yves Carré, le périmètre de l’enquête en excluant le contrôle des finances de l’Elysée. A la majorité simple. Elle contournait ainsi l’article 141-3 du règlement de l’Assemblée nationale qui prévoit que « la demande de création d’une commission d’enquête peut être rejetée à la majorité des trois cinquièmes des membres de l’Assemblée ». Cette clause de majorité qualifiée était censée permettre à l’opposition d’imposer une commission contre un éventuel blocage majoritaire. Le vote était donc acquis, en violation de l’esprit même de la réforme constitutionnelle pourtant adoptée peu de temps auparavant. Le groupe PS, par la voix de son président Jean-Marc Ayrault, renonçait à la création de la commission d’enquête (26 janvier 2010). Deuxième enterrement.

Doté d’une nouvelle majorité, le Sénat semblait pouvoir enfin créer cette commission d’enquête sur les sondages de l’Elysée. Or, le sénateur André Vallini, à l’origine de l’initiative, vient d’annoncer son retrait (8 décembre 2011). Selon le règlement du Sénat, « il ne peut être créé de commission d’enquête sur des faits ayant donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours » (ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 modifiée par l’article 3 de la loi n° 91-698).

En l’occurrence, la raison est l’existence d’une procédure engagée par l’association Anticor auprès de la cour de Cassation. Le parquet avait classé sans suite sa plainte pour favoritisme déposée en février 2010 pour infraction au code des marchés publics au motif que l’irresponsabilité pénale dont jouit le chef de l’Etat « doit s’étendre aux actes effectués au nom de la présidence de la République par ses collaborateurs ». Anticor avait alors déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction afin de court-circuiter le parquet (11 novembre 2010). Le juge Serge Tournaire a rendu une ordonnance favorable à l’ouverture d’une instruction (9 mars 2011). Cependant, le parquet en a obtenu l’infirmation par un arrêt du 7 novembre 2011 de la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris. L’association Anticor annonçait immédiatement se pourvoir en cassation alors que, le lendemain, le sénateur André Vallini annonçait l’ouverture d’une commission d’enquête sénatoriale. Or, selon le sénateur, l’action en cassation, pourtant antérieure, interdirait la création d’une commission d’enquête.

L’association Anticor et le groupe PS visant apparemment le même objectif de transparence, la situation est pour le moins cocasse, qu’on pourrait traduire par l’adage : « à deux, on se gêne ». Vaguement ridicule. Sans vouloir présager de la décision de la Cour de cassation, mais sans pouvoir en douter non plus, la décision sera rendue après l’élection présidentielle. Le troisième enterrement était à peine consommé que le quatrième était programmé.

Au-delà de l’affaire, ces péripéties ont l’avantage d’attirer l’attention sur une clause dont on se demande si elle est seulement compatible avec l’existence de toute commission d’enquête. L’association Anticor a fait remarquer qu’il était contradictoire d’invoquer une information judiciaire en cours alors que le parquet a justement refusé l’ouverture d’une instruction au motif d’immunité présidentielle. Mais que faut-il entendre par « poursuites judiciaires » ? Ainsi, l’assignation en justice pour diffamation publique intentée par Patrick Buisson contre Libération et votre serviteur, jugée en première instance en défaveur du conseiller de Nicolas Sarkozy, qui a interjeté appel, pourrait-elle être opposée à la création d’une commission d’enquête ? Quelle que soit la réponse, ce cas attire l’attention sur une autre bizarrerie du règlement du Sénat. Si le responsable de l’empêchement parlementaire vise le même objectif de transparence que la commission d’enquête, on peut imaginer que la poursuite judiciaire soit engagée par quelqu’un qui vise à empêcher la constitution d’une commission d’enquête. Dans ces conditions, aucune commission d’enquête ne viendra se mêler des sujets sensibles avant longtemps.

Or cela permet des manœuvres déloyales. Ainsi, en interjetant appel dans l’affaire des sondages de l’Elysée, Patrick Buisson, irresponsable pénal comme cocontractant de l’Elysée, mais aussi conseiller spécial de Nicolas Sarkozy dont on ne peut douter qu’il agit sur ordre, empêche toute manifestation de la vérité. Autrement dit, l’irresponsabilité pénale interdit aux accusés de prouver ce qu’ils affirment. Les juristes évoquent une rupture d’égalité. Cela n’empêche nullement de continuer de mener l’action. En l’espèce, l’hypothèse de financement illicite qui a valu la poursuite en diffamation ne peut être étayée par des pièces matérielles qui ne sont pas accessibles à cause de l’immunité présidentielle. Comme toute la vérité sur des pratiques sur lesquelles la lumière devrait être faite dans toute démocratie qui se respecte.

J’ai par exemple essayé d’enquêter sur un push poll particulièrement intéressant puisqu’il avait permis au Figaro, quelques jours avant l’élection européenne de 2009, de titrer que Nicolas Sarkozy était populaire en Europe [1]. Or, ce sondage était doublement manipulateur, d’une part, en ne prenant pas en compte la population nationale dans le seul cas de Nicolas Sarkozy, alors que les sondés de chaque pays pris en compte étaient interrogés sur la popularité de leur propre dirigeant, et, d’autre part, en ne corrigeant pas selon la taille des populations (l’Allemagne est par exemple deux fois plus peuplée que l’Espagne). Sans ces dispositions, la popularité de Nicolas Sarkozy passait au-dessous de 50 % et interdisait le titre du Figaro. Ce n’était donc pas « la titraille » qui était en cause, comme s’en défendait OpinionWay, mais bien le sondeur lui-même. Ce sondage n’entrait pas dans le contrôle de la Cour des comptes effectué sur l’année 2008 et révélé par son rapport du 16 juillet 2009. Pourquoi aurait-il été conçu autrement que les précédents sondages réalisés par OpinionWay, payés par Publifact, la société de Patrick Buisson, et donc par l’Elysée, et enfin publiés dans Le Figaro ? Si tel était bien le cas, cela signifie que l’Elysée finançait non seulement des sondages à la presse en toute discrétion, mais avait financé au moins un sondage délibérément… truqué.

Mais comment le savoir ? Ayant été consulté pour expertiser les listings des sondages de l’Elysée de l’année 2008, qui avaient fait l’objet du contrôle de la Cour des comptes, j’ai demandé au rapporteur de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Jean Launay, d’obtenir les listings de l’année 2009 auprès du directeur de cabinet de la présidence, qui venait de fournir avec obligeance les listings 2008. Ces listings ont bien été remis. Mais, contrairement aux listings de 2008, immédiatement livrés, il fallut attendre plusieurs semaines pour les obtenir. Ils étaient tout à fait décevants, car aucun objet des sondages n’était indiqué. Sachant qu’une régularisation avait été opérée au cours de l’année 2009, il était plaisant d’observer que les listings étaient parfaitement homogènes du début à la fin de l’année. Il restera donc impossible de savoir si l’Elysée a bien payé, par Publifact interposé, un sondage manipulateur avant une élection. Par une sorte de secret défense étendu à tout ce qui concerne le président de la République, l’immunité ne sert donc pas seulement à empêcher la mise en cause pénale du président, de ses commettants et des cocontractants de l’Elysée, mais à empêcher toute transparence sur la gestion des affaires publiques et, accessoirement, à attaquer en diffamation des adversaires empêchés de se disculper par la soustraction légale des preuves.
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MessageSujet: Magouille au ministère de la Culture   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeMer 28 Déc - 15:24

Voilà qui fait mauvais genre : après une inspection minutieuse des adresses IP utilisées par le ministère de la Culture, des internautes les accusent très sérieusement de pirater en masse des films, séries, fichiers musicaux et même jeux vidéo. Ah, c’est du propre !

Pour parvenir à leurs fins, ils ont tout simplement utilisé YouHaveDownloaded.com, un site hébergé en Russie et lancé au début du mois. Ses concepteurs ont appliqué exactement la même méthode que Trident Media Guard (TMG), la société privée chargée de surveiller les échanges en peer-to-peer pour le compte des ayants droit, puis de transmettre les adresses IP flashées à l’Hadopi pour qu’elle envoie ses avertissements aux internautes pirates. En effet, rappelons ici que tous les échanges p2p (eMule, torrents...) sont publics par défaut. Il suffit de se connecter à un « tracker », serveur qui coordonne les échanges, pour avoir accès à toutes les adresses actuellement en train de télécharger (ou d’uploader) un fichier.

Mais là où TMG garde secrète la liste des IP flashées en flagrant délit de piratage, YouHaveDownloaded.com balance tout sur le web sans aucun scrupule. « On veut simplement rappeler aux gens qu’il ne faut pas s’attendre à garder une vie privée sur Internet », expliquait l’un des cofondateurs du site au blog Torrentfreak. « De nos jours, beaucoup d’internautes surfent sans savoir quelles traces ils laissent derrière eux. Et même ceux qui en ont une petite idée choisissent souvent de l’ignorer. »







Sur le site, on peut donc découvrir — avec soulagement et fierté — que la rédaction d’Ecrans.fr est blanche comme neige, mais aussi fouiner dans l’historique de téléchargement de n’importe quelle adresse IP. Et certains lecteurs du blog Nikopik, farouchement anti-Hadopi et un poil revanchards, s’en sont donné à cœur joie avec les adresses utilisées par l’Elysée, il y a deux semaines, puis par le ministère de la Culture.

« Il a fallu pas mal de temps pour scanner les plus de 60 000 adresses possibles, [...] mais nous y sommes arrivés. Et devinez quels sont les résultats ? Ils sont tout simplement explosifs ! jubile ce matin Nicolas Perrier, rédacteur du blog. Sur les 65 025 adresses IP officiellement attribuées au ministère, plus de 250 ont été repérées comme faisant transiter du contenu illégal durant les deux derniers mois. » Et Perrier de remuer le couteau dans la plaie, en illustrant avec leurs affiches et pochettes officielles les œuvres piratées :







Ces résultats affolants ne signifient pourtant pas forcément que Frédéric Mitterrand se fournit en épisodes de Dexter sur le wi-fi du ministère. Il est très facile de falsifier les résultats en « injectant » de fausses adresses IP sur les réseaux de partage pour faire accuser qui l’on veut. C’est ce qu’avait tenté l’équipage de The Pirate Bay, fin 2008, pour démontrer l’inefficacité d’une surveillance du p2p.

Mais Nicolas Perrier estime cette hypothèse improbable dans le cas du ministère de la Culture : « De nombreux fichiers reviennent plusieurs fois dans cette liste, en transitant via une adresse IP différente mais appartenant toujours au ministère ! Or, les chances pour que des adresses IP appartenant au même organisme apparaissent plusieurs fois pour un seul et même fichier téléchargé sont extrêmement minces. » Il lui semble plus réaliste qu’il s’agisse de vrais téléchargements, effectués depuis un ordinateur s’étant vu attribuer plusieurs adresses IP successivement et de manière automatique, « suivant les possibles redémarrages ou déplacements » de la machine.

Quelle que soit la vérité, elle est cruelle pour la crédibilité du système Hadopi : « Soit il y a véritablement des téléchargements illégaux qui ont été effectués depuis le ministère de la Culture, soit l’utilisation des adresses IP pour identifier d’éventuels cas de téléchargement illégal n’est pas du tout fiable et le système actuellement mis en place par Hadopi est une énorme erreur. » La non fiabilité du système expliquerait notamment pourquoi certains internautes français, avertis trois fois par l’Hadopi puis sommés de s’expliquer lors d’un rendez-vous avant un éventuel transfert du dossier vers le tribunal, continuent de clamer leur innocence...

Quand la présidence de la République avait été accusée des mêmes torts, le 15 décembre, son service de communication avait vivement démenti, s’appuyant sur une vérification en interne : « Il n’y a pas eu de téléchargement illégal depuis le réseau de la présidence sur les derniers mois. » Mais s’il n’y a pas eu piratage, c’est donc qu’il y a eu falsification. L’Elysée avoue à demi-mot ce que tous les détracteurs d’Hadopi, mais aussi des tribunaux français, ont martelé ces dernières années : l’adresse IP ne suffit pas pour établir la culpabilité d’un internaute.
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MessageSujet: Les petites magouilles de Carla   La république des magouilles, des copains...et des coquins - Page 4 Icon_minitimeLun 9 Jan - 12:42

Carla Bruni-Sarkozy: ce qu'elle n'a pas démenti.
Samedi 7 janvier, l'hebdomadaire Marianne a publié 6 pages d'enquête de Frédéric Martel sur la Fondation Carla Bruni-Sarkozy. On y apprenait que des sommes significatives auraient été versées au profit de ses actions « philanthropiques » et, notamment, de l'un de ses amis dénommé Julien Civange.




Ce que Marianne a dit
Carla Bruni-Sarkozy aurait fait verser 3,5 millions de dollars à des sociétés de l'un de ses amis par le Fonds mondial de lutte contre le sida. C'est ce qu'affirme, preuves à l'appui, Frédéric Martel sur le site de [Marianne2]url:../../../Exclusif-Carla-Bruni-au-coeur-d-un-scandale-international_a214136.html , puis dans les colonnes de l'hebdomadaire (édition du 7 janvier). L'épouse du chef de l'Etat avait créé sa Fondation en 2009, hébergée par la Fondation de France.

« Carla Bruni-Sarkozy, révèle Marianne, est au centre d’un scandale international de grande ampleur : 3,5 millions de dollars ont été versés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, en marge de la légalité, et sans appel d’offre, à la demande de la première Dame, à plusieurs sociétés d’un de ses amis. » Cet ami si chanceux s'appelle Julien Civange. Frédéric Martel le présente comme musicien, chef d'entreprise, témoin de mariage et « principal conseiller de Carla Bruni-Sarkozy ». Il a même un bureau à l'Elysée. C'est plus commode.

Assez vite, quelques traditionnels sceptiques ou jaloux maugréèrent ici ou là. Mais le plus surprenant fut l'extrême célérité de l'accusée à répondre dès le samedi matin, et surtout, ce qu'elle n'a pas démenti.

Ce que Carla Bruni n'a pas démenti
Qu'en était-il ? Voici un résumé de ce qu'avance Frédéric Martel pour Marianne, et les réponses de Carla Bruni et du Fonds mondial contre le Sida.

1. En mai 2010, Carla Bruni-Sarkozy a lancé une campagne de sensibilisation contre la contamination mère/enfant. Le slogan était Born HIV Free. Frédéric Martel révèle que c'est en fait une marque déposée en bonne et due forme par Julien Civange (via une société privée RH et Cie). Une société opportunément créée par M. Civange... en août 2010, quelques semaines après le lancement de la campagne. En décembre 2010, Julien Civange expliquait le sens de cette campagne qui, au final, a coûté 6 millions de dollars d'après les déclarations de Michel Kazatchkine à Frédéric Martel. Le Fonds Mondial contre le Sida a aussi payé Mars Browsers, une autre société de Julien Civange, pour l'opération .

2. Le même Julien Civange a conçu le site internet de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, mis en ligne en octobre 2009. Cette prestation lui aurait été payée par la Fondation et par le Fonds Mondial contre le Sida. Samedi dernier, le Fonds a confirmé avoir apporté son soutien «à une page du site Carlabrunisarkozy.org » et avoir pris en charge « les coûts liés aux déplacements de Mme Bruni-Sarkozy, effectués dans le cadre de ses activités pour le Fonds ».

3. D'après Frédéric Martel, un audit du Fonds Mondial contre le Sida réalisé en novembre 2011 a conclu que « des sommes conséquentes ont été également versées en France par le Fonds Mondial en faveur des actions philantropiques de Carla Bruni-Sarkozy et de plusieurs agences appartenant à l'un de ses proches.» Martel ajoute que l'attribution de ces subventions a été réalisée « sans appel d'offres ». Le montant avancé sur l'ensemble de ces contrats ? 3,5 millions de dollars, soit 2,7 millions d'euros. Ces commandes sont financées par de l'argent public puisque le Fonds Mondial contre le Sida vit de subventions des Etats Unis (environ 1 milliard de dollars par an) et de la France (360 millions d'euros.

4. Le bénéficiaire principal de ces commandes publiques, d'après Frédéric Martel, est Julien Civange. Le directeur général du Fonds, Michel Kazatchkine, a justifié le choix de Julien Civange, un proche de Carla Bruni: « Carla Bruni m'a personnellement dit qu'elle avait totalement confiance en Julien Civange auquel elle avait délégué le dossier du sida ». Précisons, à ce stade, ce qu'on appelle communément un conflit d'intérêt: « un conflit d'intérêts apparaît quand un individu ou une organisation est impliquée dans de multiples intérêts, l'un d'eux pouvant corrompre la motivation à agir sur les autres. » (Wikipédia ). Civange est un proche de Carla Bruni. Cette dernière demande au directeur du fonds public de lutte contre le sida de lui confier l'une de ses commandes, sans appel d'offre.

5. En novembre 2011, à la suite de ces révélations (cf. point 3 ci-dessus), certains administrateurs du Fonds mondial contre le sida ont réclamé la démission de son directeur Kazatchkine. Ce dernier quittera son poste fin mai 2012, après la présidentielle. Il a confirmé son éviction samedi dernier alors qu'il venait d'être renouvelé pour 3 ans début 2011.

6. Le représentant de la France, l'ambassadeur Patrice Debré avait alerté sa hiérarchie des conclusions de l'audit. Il a été démis de ses fonctions. Nicolas Sarkozy le remplace par une diplomate.

7. Le Fonds mondial contre le Sida a déjà dû réagir contre des accusations de détournements de ses subventions. En janvier 2011, il rappelait ainsi que « dans son rapport publié l’année dernière, l’Inspecteur général du Fonds mondial faisait état de graves malversations dans quatre des 145 pays bénéficiaires de subventions du Fonds. Ces constatations ont entraîné des mesures immédiates à Djibouti, au Mali, en Mauritanie et en Zambie en vue de récupérer les fonds détournés et d’empêcher, à l’avenir, tout usage abusif de l’argent des subventions. »

8. Les comptes de la Fondation Bruni-Sarkozy ne sont toujours pas publics, plus de deux ans après sa création. Frédéric Martel (par excès d'indulgence ?) justifia la discrétion: la fondation Bruni n'aurait pas d'existence car elle est hébergée par la Fondation de France. Et bien non ! « La Fondation a bel et bien une comptabilité propre, consolidée in fine à la Fondation de France ». Si la fondation Sarkozy ne publie pas ses comptes, c'est donc par pur souci... d'opacité.

9. Enfin, le plus surprenant dans les réponses à l'enquête de Frédéric Martel fut la réaction de Carla Bruni-Sarkozy elle-même. Elle fut rapide, dès samedi, mais pour ne pas démentir grand chose malgré la longueur du communiqué de presse: Carla Bruni réfuta d'abord tout financement public (« L’insinuation selon laquelle des fonds auraient été levés auprès de partenaires publics est entièrement infondée. (...) Aucun argent public n’a jamais été reçu par la Fondation ») Ce n'était pas l'accusation de Marianne. L'hebdomadaire n'affirmait pas que la Fondation avait été financée directement par des fonds publics. La précision, très juridique, avait son importance.

10. Ensuite, Carla Bruni dédia la moitié de sa longue réponse à justifier son action contre l'illetrisme. Rien sur le Sida, pas un mot, alors qu'elle est visuellement très impliquée.

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