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 Le calvaire des roms

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MessageSujet: ROMS/GENS DU VOYAGE : Boucs émissaires des carences de l’Etat   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 29 Juil - 5:59

ROMS/GENS DU VOYAGE : Boucs émissaires des carences de l’Etat

La Ligue des Droits de l’Homme est indignée et inquiète devant les propos de Nicolas Sarkozy. Suite aux violences qui ont éclatées dans le Loir-et-Cher dimanche, dans laquelle des Roms ont été impliqués, le président de la République a en effet indiqué ce matin vouloir organiser le 28 juillet une réunion spéciale sur « les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms ».

Cette désignation de boucs émissaires est inadmissble pour la LDH qui a a publié ce communiqué le21 juillet 2010

Suite aux violences intervenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), et au lieu de réaffirmer la nécessaire primauté de la justice pour instruire ce dramatique fait divers et les inexcusables dégradations qui s’en sont suivies, le président de la République a choisi la stigmatisation raciste des populations Roms et Gens du voyage par des amalgames inacceptables, en annonçant l’expulsion, ciblée ethniquement, de tous les campements en situation irrégulière. De telles annonces, si elles étaient suivies d’effet, ne feraient .... qu’envenimer les choses en renforçant des préjugés séculaires.

Plus de dix ans après l’adoption d’une loi imposant aux communes la réalisation d’aires d’accueil et de stationnement pour les Gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd’hui ouvertes. Les personnes vivant en caravane sont contraintes de s’installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables de cette situation tendue sont ceux des maires qui ne respectent pas leurs obligations légales, sans que les préfets ne les y contraignent, comme la loi le prévoit. L’injustice serait patente de sanctionner aveuglement les victimes de ces carences de l’Etat et des collectivités territoriales, sans offrir de perspectives d’accueil.

A la différence de tous les autres français, une loi discriminatoire de 1969 impose toujours aux personnes vivant en caravane un contrôle policier régulier, avec l’obligation de carnets de circulation à faire viser tous les trois mois au commissariat ou en gendarmerie. Ainsi sous surveillance constante, avec une liberté de circulation en France sous contrainte, incapables de s’arrêter là où ils le souhaitent, exclus en pratique du droit de vote du fait d’un délai dérogatoire de trois ans pour s’inscrire, ces « Gens du voyage » peuvent légitimement être défiants envers des pouvoirs publics qui les traitent en citoyens de seconde classe.

L’amalgame avec les Roms présents en France qui sont essentiellement venus de Roumanie et de Bulgarie, confirme l’ethnicisation de l’action publique du gouvernement. Ces ressortissants européens, libres de circuler au sein de tous les pays de l’Union, sont frappés, du fait de la décision du gouvernement français, de mesures transitoires qui les excluent en pratique du marché de l’emploi. Faute de pouvoir travailler légalement et d’avoir des ressources régulières, ils ne peuvent louer un appartement. Des bidonvilles sont ainsi réapparus aux périphéries des grandes villes, témoignant du manque criant de logements en France particulièrement ceux accessibles aux plus faibles revenus. Expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité. Là encore, les Roms ne sauraient être les victimes de l’incurie de l’Etat, qui refuse d’imposer aux communes leur obligation légale de réaliser 20 % de logements sociaux et les hébergements d’urgence nécessaires sur leur territoire.

Les rapports officiels se succèdent pour dénoncer la situation des Roms et des Gens du voyage en France (CNCDH 2008, Halde 2009, Ecri /Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe 2010...). Plutôt que d’en faire des boucs émissaires et d’exacerber les passions, le gouvernement se devrait de suivre enfin les recommandations qui lui sont faites pour affirmer l’égalité des droits.
source url : http://ldhinfoslaseynesurmer.blogsp...
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MessageSujet: Les Roms de St-Etienne attendent leur 10e expulsion en sept mois   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeSam 31 Juil - 5:31

Les Roms de St-Etienne attendent leur 10e expulsion en sept mois

publié le 30.07.2010 04h00



C'est en raison de risques de chutes de branches que la police municipale a rendu visite aux Roms, hier / Claude Essertel

zoom

C'est en raison de risques de chutes de branches que la police municipale a rendu visite aux Roms, hier / Claude Essertel

Installée à St-Etienne, la principale communauté rom de la Loire va une fois encore être délogée. Les familles s'attendent à une nouvelle visite des CRS du jour au lendemain. Pour eux, la récente déclaration de l'Elysée ne change rien

Au pied du cimetière de Montmartre, le camp des Roms de Saint-Etienne laisse entrevoir ses tôles, ses bâches en plastique et sa boue permanente. Le triste qualificatif de bidonville saute aux yeux. Une vieille grille rouillée et le reste de ce qui était peut-être un boîtier électrique accueillent le visiteur.

Les visages ne se font ni franchement accueillants, ni totalement hostiles. Quelques mots en roumain font office de moyens de défense, bien légitimes. Deux jeunes femmes viennent s'enquérir des motifs de la visite, tandis que des enfants tendent l'oreille de loin. « Oui, nous avons appris ce que le président de la République a dit, hier. Mais, je ne vois pas bien ce que cela change », lance Marianna, au bout d'un moment. Cette mère de famille de 26 ans est arrivée à Saint-Etienne en 2006. En provenance du village de Caras-Severin, en Roumanie, elle a suivi la plus grande partie de sa famille. « Mes grands parents sont enterrés juste ici », tente-t-elle de faire croire en désignant le cimetière. Une certitude, cependant: la moitié de la communauté qui occupe actuellement le terrain est arrivée le 20 mai. Les autres ont rejoint le groupe le 18 juin, juste après une énième expulsion. Avec celle qui les attend très bientôt, cela ne fera que la dixième fois qu'ils seront obligés de déménager, en quelques mois. Un usage de la force publique qui correspond à une disposition légale déjà existante et que le président de la République Nicolas Sarkozy a réaffirmé mercredi. « Je suis bien contraint de demander l'expulsion, lorsque l'occupation est illégale, même si l'aspect particulièrement difficile de leur situation fait partie de mes premières préoccupations », concède Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne.

Marianna et ses deux jeunes enfants vivent avec cette menace d'expulsion au quotidien. Les conseils d'association comme RESF, Réseau Éducation Sans Frontière, (voir ci-dessous) lui donnent parfois un peu d'espoir. « Un jour, un monsieur est venu avec un papier. Il nous a dit que c'était notre arrêté d'expulsion et que nous devions le signer. Mais je crois que c'est Marie-Pierre de l'association qui nous avait déjà prévenus : i ne faut jamais signer un papier qui n'a pas de tampon de la mairie ou de la préfecture. Et cette fois-ci, c'était le cas, alors nous n'avons rien écrit. Le monsieur n'était pas content et il a jeté le papier par terre », se souvient Marianna. Profitant de la conversation, les enfants se sont rapprochés, les hommes aussi. Une patrouille de la police municipale entre dans le camp et signale que des branches menacent de tomber de l'autre côté, sur le terrain de la fourrière animale. Le chef, muet jusque-là, en profite pour montrer le chemin de la sortie. Qu'importe ici ou ailleurs, une seule chose compte : « Pouvoir laisser mes enfants aller à l'école », finit par laisser entendre Marianna.

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MessageSujet: L'intolérance envers les Roms en Europe dénoncée sur le site d'Auschwitz   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeLun 2 Aoû - 15:29

L'intolérance envers les Roms en Europe dénoncée sur le site d'Auschwitz

Des responsables d'associations roms ont dénoncé lundi l'intolérance, dont souffrent selon eux les Roms en Europe, lors d'une cérémonie du souvenir sur le site d'Auschwitz-Birkenau, le camp de la mort installé par l'Allemagne nazie dans le sud de la Pologne.
«Les Roms font toujours l'objet d'intolérence, et même d'agression brutale, alors qu'on parle en Europe de divisions et de conflits entre Sinti et Roms», a déclaré le chef de l'Association des Roms en Pologne, Roman Kwiatkowski, cité par l'agence polonaise PAP.
«A tous ceux qui le prétendent, je réponds clairement en cet endroit: nous sommes un seul grand peuple, surtout en cette Journée internationale du souvenir de l'holocauste des Roms», a-t-il ajouté.
«On nous prive de nos droits, comme ce fut récemment le cas en Hongrie (...) La discrimination et les persécutions des Sinti et des Roms doivent à jamais disparaître de la vie des peuples en Europe», a déclaré le leader des Sinti et Roms allemands, Romani Rose.
Quelque 500 Roms de plusieurs pays, réunis au pied d'un mémorial dédié à leur extermination par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, ont marqué lundi le souvenir de la nuit du 2 au 3 août 1944 quand les Allemands avaient conduit les 3.000 derniers Roms du camp de Birkenau au crématorium No 5 où ils ont tous péri.
Au total, 20.000 Roms sur les 23.000 détenus dans le «Zigeunerlager» à Auschwitz-Birkenau y ont trouvé la mort de 1941 à 1944.
L'Office pour les droits de l'Homme (ODIHR) de l'OSCE, qui a son siège à Varsovie, a annoncé avoir convié quelque 80 jeunes Roms et non-Roms à participer pendant quatre jours à partir de lundi sur le site d'Auschwitz-Birkenau à des manifestations du souvenir du génocide des Roms.
L'Allemagne nazie a exterminé de 1940 à 1945 à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs. Les autres victimes de ce camp furent surtout des Polonais non-juifs, des Roms et des prisonniers soviétiques.
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MessageSujet: Enquête chez les Roms menacés d’expulsion   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 9:25


Enquête chez les Roms menacés d’expulsion
Le gouvernement a décidé de démanteler très vite 300 camps illégaux de Roms. L'intégralité de notre enquête et notre reportage au coeur de l’un de ces sites, en plein coeur de Lyon,à lire ce jeudi dans Le Parisien et Aujourd'hui-en-France.


| Réagir
Timothée Boutry | 05.08.2010, 07h00

Une gendarmerie assiégée, des panneaux de signalisation arrachés et quelques arbres tronçonnés en pleine ville. Il aura suffi la diffusion de ces images chocs pour mettre le feu aux poudres. Les débordements commis par des membres de la communauté des gens du voyage mi-juillet à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) à la suite de la mort de l’un des leurs ont été le prétexte à un tour de vis sécuritaire gouvernemental très ciblé.
Nicolas Sarkozy avait alors annoncé la tenue d’une réunion sur « les problèmes que pose le comportement de certains parmi les gens du voyage et les Roms ».

Une stigmatisation critiquée

Dans la foulée, une série de mesures répressives ont été prises, à commencer par l’annonce de l’expulsion dans les trois mois de la moitié des quelque 600 campements illicites. Depuis, comme dans ce camp installé au cœur de Lyon où nous nous sommes rendus, les nomades vivent dans la crainte. Sur ce point précis, les associations de défense des gens du voyage ont eu vite fait de renvoyer le gouvernement à ses propres obligations. La loi Besson, qui prévoit que les communes de plus de 5000 habitants se dotent d’une aire d’accueil, n’est, selon elles, pas suffisamment appliquée. En réponse, le gouvernement va « poursuivre la politique de développement des aires d’accueil », a promis le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.
Mais, dans l’esprit du gouvernement, il s’agit également de viser plus précisément les Roms, avec pour objectif avoué d’accélérer les procédures d’expulsion en cas de délit. Des échanges de policiers entre la France et la Bulgarie et la Roumanie, dont sont principalement originaires ces citoyens européens, sont d’ailleurs programmés. Le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Pierre Lellouche, estime qu’il appartient à ces pays d’assumer leur responsabilité.
Déjà mal aimés, les gens du voyage, qu’ils soient français ou européens, considèrent qu’ils font l’objet d’une « stigmatisation insupportable ». A gauche on pointe une surenchère « sécuritaire ». Sûr de son fait, le gouvernement n’a pas l’intention de réviser ses décisions.
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MessageSujet: Voyages pendulaires, des Roms au coeur de l'Europe   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 9:30

Voyages pendulaires, des Roms au coeur de l'Europe
Photo. Centre d'histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Jusqu'au 24 décembre.

Par Catherine Lagrange

Voyages pendulaires, des Roms au coeur de l'Europe



Pendant trois ans, à l'occasion de cinq voyages, le photographe Bruno Amsellem a accompagné les Roms de Roumanie dans leur périple à travers l'Europe. Il a suivi ce peuple ballotté de bidonville en bidonville, de ceux de leurs pauvres villages roumains, d'où ils sont impitoyablement chassés, à ceux de nos cités françaises, où ils ne sont pas loin de subir le même sort. Puis les retours à la case départ sous l'effet des politiques d'aide au retour.

Il en a ramené une poignante exposition d'une centaine de photos présentée au Centre d'histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, particulièrement sensible à l'histoire des Tziganes. On pénètre ainsi dans l'intimité de Tarzan Covaci et de sa famille au cours de ces aller-retour entre la France et la Roumanie, en passant l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie, sans finalement réussir à faire vraiment la différence entre les situations de nos bidonvilles et de ceux d'Europe centrale. On y lit la misère, l'exil, la route, mais aussi, sur les visages de ces enfants contraints au voyage, les sourires et la joie.

Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation. 14 avenue Berthelot. Lyon 7e. 04 78 72 34 11. www.chrd.lyon.fr
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MessageSujet: Roms, immigrés, pauvres : Les surenchères crasseuses de Sarkozy   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 15:39

Roms, immigrés, pauvres : Les surenchères crasseuses de Sarkozy

Depuis la déclaration de Sarkozy contre « le comportement des gens du voyage et des Roms », les annonces se succèdent, aussi débiles que nauséabondes. Sarkozy, encore lui, amalgamant immigration et criminalité, propose de retirer la nationalité française aux délinquants d'origine étrangère ; Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, en rajoute avec des critères supplémentaires de déchéance de nationalité. Le député UMP déjà à l'origine d'une loi en cours d'adoption préconisant la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire se sent pousser des ailes : le voilà qui propose deux ans de prison ferme pour les parents de mineurs délinquants.

Le Pen et son gang n'ont qu'à bien se tenir, Sarkozy et les siens n'ont rien à lui envier. Le but visé est évident : Sarkozy, qui sombre dans les sondages, revient au langage sécuritaire et xénophobe qui lui a permis d'attirer la clientèle électorale de Le Pen pour être élu en 2007.

Et puis il y a une préoccupation plus immédiate. L'affaire Bettencourt-Woerth a dévoilé un peu trop les petits et les grands secrets de leur monde et montre les liens étroits, fusionnels entre les riches et ceux qui nous gouvernent.

Il fallait un contre-feu : pour cacher les délits et les turpitudes de ceux d'en haut, on s'en prend à ceux d'en bas. Pour faire oublier les enveloppes distribuées aux ministres par la milliardaire Bettencourt en récompense de services rendus, passés ou futurs, on se propose de mettre en prison les parents de milieux pauvres qui n'ont pas su empêcher leurs enfants de sombrer dans la délinquance. Derrière les attaques contre les étrangers, en y englobant les citoyens de la deuxième, troisième génération, voire, s'agissant des Gitans, de gens qui vivent en France depuis le Moyen Âge, il y a l'attaque contre les pauvres.

Il y a la haine viscérale de ceux qui ont de l'argent et de leurs larbins politiques contre tous ceux qui ont du mal à s'en sortir dans cette société sans pitié pour ceux qui ne possèdent pas de capitaux.

Simple démagogie électorale de la part de Sarkozy et de ses sous-fifres ? Peut-être. Mais ce faisant, tous ces gens-là remuent les mêmes ordures que Le Pen. Des ordures qui peuvent, si la crise s'aggrave, engloutir la société.

Car, bien au-delà de la petite personne de l'actuel président de la République et des membres de son clan personnel, ce qui n'est pour eux qu'une ficelle électorale a pu devenir, dans certaines circonstances historiques, un poison virulent.

Désigner des boucs émissaires pour les accuser des maux qui résultent de la crise de l'économie capitaliste elle-même, on a déjà vu ça dans l'Allemagne nazie. À l'époque, les étrangers à pourchasser étaient juifs et, déjà, tsiganes. Aujourd'hui les boucs émissaires sont maghrébins, africains et tsiganes, toujours. Mais le mécanisme est le même.

Oh ! Les ministres et les députés d'aujourd'hui qui propagent ces crapuleries seraient indignés de toute comparaison avec les nazis en Allemagne ou avec leurs émules ici en France sous l'Occupation. Ils sont propres sur eux, et le jour où des brutes fanatiques reprendront leurs discours, ils diront, peut-être, qu'ils n'y sont pour rien. Mais en attendant, ce sont eux qui distillent le poison.

Alors s'il y a une conclusion à tirer pour nous les travailleurs, c'est de ne pas marcher dans toute cette démagogie, de la rejeter dans le détail comme dans sa totalité. Toute la haine que ces gens-là distillent, si elle aboutit à nous diviser en fonction de notre nationalité, de notre ascendance, au mieux nous rendra incapables de nous défendre avec efficacité et, au pire, servira de prétexte pour faire émerger un régime assez dur pour nous imposer la loi de la bourgeoisie à coups de matraque, de prison ou de camp de concentration. Lorsque la bourgeoisie se sent menacée, elle est capable de faire appel à la lie de la société.

Les Sarkozy et compagnie sont nos ennemis car ils sont au service des riches. Mais ils sont aussi nos ennemis de par les idées qu'ils véhiculent et qui, sachons nous en rappeler, sont toujours destinées à nous diviser, à nous dresser les uns contre les autres, alors que les seuls responsables des maux qui découlent de la crise, du chômage, de la pauvreté et de l'insécurité sont les responsables de la crise elle-même : la grande bourgeoisie et son système économique, le capitalisme.

Éditorial des bulletins d'entreprises du lundi 2 août

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MessageSujet: «Ça sert à quoi de nous renvoyer en Bulgarie»?   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 16:19

«Ça sert à quoi de nous renvoyer en Bulgarie»?


Le passage ne dépasse pas les trois mètres de large. Murs de béton, enchevêtrement de matelas au sol, quelques bougies, des valises fatiguées en guise de placards. Le vacarme du train qui passe sur le pont au dessus et des rats qui musardent devant la grille à l'entrée. Là, à quelques centaines de mètres à peine du Palais de Justice et de la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis), s'entassent depuis deux ans trois familles, roms de Bulgarie.

Ces derniers temps, la trentaine d'hommes, femmes et enfants préfèrent dormir dans le parc attenant : trop chaud et surtout trop peur d'être embarqués. Mardi, trois policiers sont venus leur intimer l'ordre de partir. «Ils nous ont dit qu'on avait trois jours pour retourner en Bulgarie et qu'ils tamponneraient nos passeports pour qu'on ne puisse pas revenir», raconte Kristova, l'une des occupantes. C'est son fils Stevan, 9 ans et vif comme tout, qui traduit du turc au français, secondé par son copain de classe Tinito, lui aussi issu de la minorité turcophone de Bulgarie. L'un comme l'autre n'étaient jamais ou presque allés à l'école dans leur pays d'origine, par manque d'argent ou discrimination de la part de l'administration locale, expliquent les parents.

Kristova s'attend à voir débarquer de nouveau la police à l'aube. Elle a eu vent de l'expulsion menée à Montreuil vendredi dernier, sur fond de tour de vis sécuritaire à l'encontre des Roms. Dans la foulée de la sortie de Nicolas Sarkozy sur «les problèmes que pose le comportement de certains parmi les gens du voyage et les Roms», le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé le démantèlement de la moitié de 300 camps illicites d'ici à trois mois et la reconduction quasi-immédiate des Roms vers la Roumanie ou la Bulgarie «en cas d'atteintes aux biens ou de fraudes».
15.000 en France

A Bobigny, sur ce terrain qui appartiendrait à Réseau ferré de France, les familles s'interrogent. «Ça sert à quoi de nous renvoyer en Bulgarie? Là-bas, il n'y a rien pour nous. Si on est partis c'est bien parce qu'on n'avait ni travail, ni école, et qu'on avait été expulsé de notre maison», répète Angelov, le père. «On veut vivre et travailler en France, on reviendra. De toute façon, tous ceux qui partent reviennent un jour ou l'autre, même s'ils ont eu l'aide au retour (300 euros et un billet d'avion, ndlr)», fait remarquer son fils de 17 ans.

Après le passage de la police, mardi, Stevan a alerté sa directrice d'école, Véronique Decker, qui lui avait laissé son numéro «pour le rassurer» pendant les vacances. «Tout près d'ici, une famille en est à son troisième déménagement. A chaque fois la police a tout cassé. Qu'a fait la famille? Elle s'est réinstallée, bien sûr», rapporte la directrice indignée. «On nous demande d'accueillir ces enfants, on nous demande de les scolariser, de leur apprendre le français et de créer un parcours scolaire cohérent. De l'autre côté de l'Etat, des fonctionnaires comme nous les expulsent de leur logement, détruisent les cabanes. Ça rime à quoi?»

Le scénario est connu de l'équipe municipale (PCF) et des associatifs. «Le plus souvent, les familles se réinstallent pas très loin. Et il faut reprendre à zéro toute l'action sociale interrompue : suivi médical, scolarisation...», soupire-t-on à la mairie, où l'on estime à 300 le nombre de Roms (bulgares et roumains pour l'essentiel) installés à Bobigny. Ils seraient en tout autour de 15.000 en France.
«Bâtons dans les roues»

Citoyens européens, les Roms de Bulgarie et de Roumanie disposent en principe de la liberté de circulation depuis l'intégration de leur pays en 2007. Mais pas de celle de travailler: les dispositions transitoires les obligent à obtenir un titre de séjour puis une autorisation pour pouvoir exercer une activité professionnelle. A supposer qu'ils l'obtiennent, ils sont cantonnés à 150 métiers (liste ici). «En pratique, on leur met tellement de bâtons dans les roues qu'il leur est presque impossible de travailler. Et après on leur reproche de vivre dans le dénuement... Tout est organisé pour qu'ils ne puissent pas s'intégrer», dénonce Bernard Moriau, chargé de mission à Médecins du monde dans les camps roms d'Ile-de-France.

De fait, les familles installées sous le pont à Bobigny disent ne pas travailler tout en assurant «ne demander que ça». En attendant, elles vivent de récup et de dons des associations.

Hier, mercredi, plusieurs organisations (la Cimade, le Cran, le Gisti, ATTAC) ont diffusé un communiqué pour faire part de leur «inquiétude» d'une stigmatisation par Nicolas Sarkozy «de groupes sociaux entiers» au nom de la lutte contre la délinquance: «les Roms, les Gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas "de souche", les parents d'enfants délinquants, etc.» Elles appellent à participer à un rassemblement le samedi 4 septembre Place de la République à Paris, et partout en France, «pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l'égalité et à la fraternité qui sont et qui resteront notre bien commun».
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MessageSujet: Les Roms de l’A 86 seront expulsés   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeVen 6 Aoû - 5:39


Les Roms de l’A 86 seront expulsés
Sans surprise, l’expulsion du camp de Roms, à Choisy-le-Roi, a été décidée hier par le tribunal de Créteil. Trente-cinq familles y vivent depuis maintenant six mois.


| Réagir
QUENTIN DESCAMPS | 06.08.2010, 07h00

« Pouvons-nous rester sur ce terrain un an de plus? » demande Alex, un Rom d’une trentaine d’années, à Aude Léveillé, une bénévole du collectif Romeurope 94. Cette militante, qui se bat pour l’insertion des Roms dans le Val-de-Marne, est venue, hier, annoncer à une soixantaine de Roms leur expulsion prochaine du terrain de Choisy-le-Roi, où ils sont installés depuis six mois.
La décision a été prononcée hier après-midi par le tribunal de grande instance de Créteil.
L’expulsion, ces Roms y sont habitués. La majorité d’entre eux a déjà sillonné l’Ile-de-France et n’est pas surprise par le jugement. Ce qui inquiète ces habitants, c’est le temps qui leur reste avant que la police arrive. Probablement quelques jours. Les trente-cinq familles, la plupart venues de la région de Timisoara en Roumanie, sont installées sous l’A 86, dans des caravanes et quelques cabanes. Les conditions de vie y sont très précaires. Sous l’autoroute, les vingt-quatre enfants du camp subissent toute la journée un fort courant d’air froid, et le bruit des voitures qui passent à pleine vitesse au-dessus de leur tête est assourdissant. « Mes cinq petits-enfants en bas âge ont des problèmes respiratoires, déplore Angelica, une Rom arrivée en France il y a plus de dix ans. Mais nous sommes mieux ici qu’en Roumanie. Nous avons d’ailleurs fait une demande pour scolariser les enfants à l’école de la ville. » Dans ce camp, Alex peste contre Nicolas Sarkozy et les dernières déclarations du gouvernement. « Il nous considère comme des sous-hommes. Nous voulons juste du travail et des papiers. » Sa voisine qui, pour faire vivre sa famille, fait des heures de ménage, suit avec angoisse l’actualité : « On voit bien à la télévision que le président n’accepte même pas de nous donner une chance. Mais nous sommes des Européens et non des voleurs. Pourquoi nous met-il tous dans le même panier ? » La colère laisse vite place à la fatalité, certains Roms envisagent déjà de s’installer sur un autre terrain situé à quelques mètres.


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MessageSujet: Une centaine de Roms évacuée d'un camp illégal   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeVen 6 Aoû - 10:41

Saint-Etienne. Une centaine de Roms évacuée d'un camp illégal



La police a évacué ce vendredi matin au moins une centaine de Roms de Roumanie qui vivaient dans un camp illégal à Saint-Etienne. Pas une surprise. Ils s'attendaient à cette opération. La dixième en sept mois, précise Le Progrès.

L'opération s'est déroulée tôt ce matin. Des policiers ont évacué une centaine de Roms qui vivaient dans un camps illégal à Saint-Etienne. La moitié de la communauté originaire de Roumanie s'était installée sur ce terrain municipal en mai dernier. L'autre moitié a rejoint le groupe le 18 juin, "juste après une énième expulsion", précise Le Progrès. ces Roms en seraient à leur dixième déménagement en l'espace de sept, ajoute le quotidien régional.
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MessageSujet: Roms : la France multiplie les pressions sur Bucarest    Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeSam 7 Aoû - 4:22

Roms : la France multiplie les pressions sur Bucarest

Mots clés : Roms, ROUMANIE, FRANCE, Éric Besson, Pierre Lellouche
Par Arielle Thedrel
06/08/2010 | Mise à jour : 16:03 Réactions (130)
Démantèlement d'un bidonvilleoccupé par des Roms, à Vénissieux, en août 2007.
Démantèlement d'un bidonvilleoccupé par des Roms, à Vénissieux, en août 2007. Crédits photo : SIPA
Le gouvernement français reproche aux autorités roumaines de se défausser de leurs responsabilités sur l'Union européenne.

À en juger les propos aigres-doux échangés ces derniers jours, la coopération franco-roumaine sur le casse-tête des Roms peine à prendre de la substance. Le ministre de l'Immigration Éric Besson et le secrétaire d'État aux Affaires européennes Pierre Lellouche ont donc prévu de se rendre début septembre à Bucarest pour tenter une nouvelle fois de mobiliser les autorités roumaines sur le sort de cette minorité.

La Roumanie n'a eu aucun scrupule à se joindre au concert de protestations contre les mesures musclées prises par le gouvernement français pour lutter contre les trafics illicites liés aux ressortissants roumains d'origine rom. Bien que ces mesures aient reçu l'aval de la Commission européenne, Catalin Predoiu, le ministre roumain de la Justice, a stigmatisé les «bulldozers qui détruisent les campements» et s'est lamenté que l'on «blâme publiquement» son pays au lieu de «dépenser de l'argent pour la réinsertion sociale dans les pays d'accueil». La France, elle, dénonce les «lenteurs» roumaines et fait valoir que «le devoir d'intégration» concerne prioritairement les pays dont les Roms sont originaires.

Des lois peu appliquées

La Roumanie compte environ deux millions de Roms, soit la plus importante minorité d'Europe, la plus déshéritée aussi. Depuis l'adhésion, en 2007, de ce pays à l'UE, les Roms sont devenus des citoyens européens libres de circuler où bon leur semble. Un principe de libre circulation que des réseaux criminels ont su très tôt exploiter. En France, les phénomènes de délinquance liés à cette communauté (mendicité organisée, vol à la tire, prostitution) sont en augmentation constante. Qui plus est, ils impliquent de plus en plus des enfants et des adolescents.

Les autorités roumaines n'ont de cesse de se défausser de leurs responsabilités en arguant que «la problématique rom» est désormais du ressort européen et qu'elles n'ont rien à se reprocher puisque leur politique en la matière est alignée sur les normes européennes. Le fait est que, pour adhérer à l'UE, la Roumanie a adopté un dispositif législatif conforme à ce que demandait Bruxelles. Hélas, ces lois sont peu ou prou appliquées. En Roumanie comme dans les autres pays d'Europe de l'Est, les Roms vivent dans des conditions misérables et discriminatoires qui les exposent à des réactions de rejet.

En février dernier, Pierre Lellouche s'était rendu à Bucarest pour convaincre les autorités roumaines d'aller au charbon. Las, les engagements pris par Bucarest ont tardé à se concrétiser et la France, via le Conseil européen, a dû laisser planer la menace d'actionner le «mécanisme de coopération et de vérification» mis en place par l'UE pour forcer Bucarest à réaliser les réformes exigées sous peine de sanctions, par exemple un report de l'adhésion de la Roumanie à l'espace Schengen (prévu en 2011). La Roumanie plaide chaque année pour la suppression de cette clause de sauvegarde qui expirera en 2013. Sans résultat. Le sort des Roms n'est pas seul en cause. S'y ajoute aussi et surtout une incapacité à lutter efficacement contre une corruption qui gangrène tous les échelons de l'appareil d'État.

Cette mise en garde n'a pas été vaine, puisque, avec six mois de retard, Bucarest a annoncé la création d'un secrétariat d'État chargé de la réinsertion des Roms. Valentin Mocanu, qui occupera la fonction, est attendu fin août-début septembre à Paris. Il lui incombera la lourde tâche de développer des projets sociaux qui, souligne-t-on à Paris, seront financés avec une partie des fonds européens alloués jusqu'en 2013, soit une manne de 20 milliards d'euros quasiment intacte puisque la Roumanie n'a été capable d'absorber jusqu'ici que 200 millions.
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MessageSujet: Les ratonades contre les roms se poursuivent   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeSam 7 Aoû - 9:57

Un squat de Roms bulgares évacué à Bordeaux

Sur le trottoir de la rue Lucien-Faure à Bordeaux Bacalan, elle tente de soulever une grosse valise noire. Elle opte finalement pour un sac de linge. Autour d'elle, les effets de sa famille gisent devant un portail désormais fermé à clé. Une poussette, des vêtements, un matelas, quelques casseroles et aussi une caisse de yaourts. Assia, une gamine bulgare d'une dizaine d'années à l'œil craintif dit : « Pas dormir ».

Hier matin, la maison qu'elle squattait avec sa famille a été évacuée par les forces de l'ordre. Il y avait aussi un huissier. Ils ont muré l'entrée.

L'occupation avait été déclarée illégale par le tribunal en mars. Il y a deux mois, la CUB, propriétaire du bâtiment a demandé au préfet d'intervenir. Ici, en début d'année prochaine, il y aura des aménagements pour le nouveau pont. « Ce n'était pas urgentissime. Nous avions fait la demande le plus tôt possible pour permettre aux pouvoirs publics de trouver une solution pour les occupants. C'est à l'État de se donner les moyens », évacue-t-on à la CUB.

« Procédure classique »

À la préfecture, la directrice adjointe de cabinet Françoise Jaffray précise qu'il s'agit d'une procédure « classique ». Elle explique que l'État propose « quelques nuits d'hôtel pour se retourner ». Mais elle note que « les familles n'ont souvent pas envie d'aller à l'hôtel ». Elle renvoie aussi sur la Mous (maîtrise d'œuvre urbaine et sociale), mise en place à l'automne dernier pour stabiliser à Bordeaux quelques familles roms. Le préfet Dominique Schmitt envisageait alors de construire de quoi héberger 300 personnes.

Les squats de Bacalan ne devaient, selon nos informations, recevoir la visite des travailleurs sociaux de la Mous qu'à partir de septembre prochain. En outre, en juin, le projet de construction de logements a été abandonné.

Assia et sa famille vont tenter de s'installer un peu plus loin dans une maison abandonnée. Les autres sont partis « ailleurs ». Ils étaient une douzaine.

Les associations inquiètes

À l'heure des déclarations fracassantes du gouvernement sur les Roms, les associations sont inquiètes. « Nous n'avons pas à juger de l'opportunité de ces expulsions, mais il est clair qu'elles entraînent des ruptures de soins. Il y a des jeunes femmes, des enfants, des gens qui n'ont pas toujours conscience des pathologies dont ils sont atteints. Depuis le début de l'année, deux personnes sont mortes par manque de soins dans les squats. La solution serait plutôt de les stabiliser », plaide le docteur François Cougoul, délégué régional de Médecins du monde.

Avant-hier, un autre squat a été évacué avenue Thiers à Bordeaux. La préfecture ne dit pas si les évacuations vont s'intensifier, mais « il y a des procédures en cours ».

Dans son nouveau squat, le père d'Assia donne des grands coups de balai dans des détritus qui jonchent le sol. Il peste : « Politik ». Assorti d'un mot en bulgare.
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MessageSujet: Pourquoi cette haine ?   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeLun 9 Aoû - 15:03

« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen…. L'admirable est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de très complexe. C'est la haine que l'on porte au bédouin,, au philosophe,, au poète et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère.»



Gustave Flaubert, (lettre à George Sand)



Le 25 juillet un conseil des ministres en France décide de En France, a décidé le démantèlement de la moitié des camps illégaux de Roms d'ici trois mois. La semaine d’avant, des gens du voyage, armés de haches, avaient vandalisé des bâtiments. Ils protestaient contre la mort d'un des leurs, abattu par un policier; Tollé des biens pensants qui interpellent le gouvernement. A première vue on peut penser que cette mesure injuste va dans le sens d’une reprise en main musclée de la sécurité suite aux incidents ayant eu lieu lors d’échauffourées avec les gens du voyage. Une analyse fine montre en fait que ce peuple qui sous différentes dénominations se trouve dans la majorité des pays européens, (Turquie comprise) et en Amérique a toujours été marginalisé et chaque pays a fait preuve d’imagination pour bouter hors de « son territoire » ces personnes infréquentables accusés de tous les maux de la terre



Qui sont-ils ?

La population mondiale des Roms est d’environ de 5,8 à 13 millions d’habitants répartis sur douze pays principaux européens dont la Turquie avec de 1 à 1,5 million. Leur religion est majoritairement religion locale (catholicisme, orthodoxie, islam...) avec apports endogène. L’origine des Roms a été l’objet de tous les fantasmes. L'hypothèse indienne est l'hypothèse sur laquelle s'accordent la plupart des ethnologues dans l'Inde brahmanique, La distribution de leur groupe sanguin ABO est cohérente avec celle des castes guerrières du nord de l'Inde. En fait, une étude récemment publiée dans le magazine Nature suggère que les Roms sont apparentés aux Cingalais du Sri-Lanka, eux aussi originaires de l'Inde De l'Inde, certains de ces groupes migrèrent vers le plateau iranien et l'Asie centrale où on les appelle Kaoulis et Djâts. (1)



Les Roms parvinrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l'Égypte. Tsiganoi parmi les Byzantins (d'où Tsiganes), Cingene parmi les Turcs, Les Roms pourraient donc avoir quitté le Nord de l'Inde autour de 1000 ap. J.-C., et avoir traversé ce qui est maintenant l'Afghanistan, l'Iran, l'Arménie, une grande partie du Caucase et la Turquie. L'immigration rom aux États-Unis commence avec la colonisation, avec de petits groupes en Virginie et en Louisiane. Au XXe siècle, les grandes vagues de migration cessèrent au moment de la Première Guerre mondiale. (1)



On les trouve même en Afrique du Nord. En Algérie les gitanos étaient en bonne intelligence avec le petit peuple indigène ; les diseuses de bonne aventures côtoyaient nos mères. Bien plus tard une chanson de Mouloudji « Mon pote le gitan » a marqué notre génération. On peut l’écouter au site suivant (2)



Le calvaire millénaire des Roms


Il est curieux de constater que le peuple Rom avec des dénominations diverses selon le lieu et l’époque a toujours fait l’objet d’ostracisme voire de persécution depuis plus d’un millénaire traversant les âges avec une égale abnégation en tenant à son identité que notamment les pays européens ont essayé chacun à sa façon d’effacer. Le facteur mis en avant fait des Roms les responsables de tous les maux an nom de la sécurité.



Thomas Hammarberg commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe nous donne une description sans concession du calvaire des Roms : « Les divers groupes roms ont subi, en Europe, cinq cents ans de répression honteuse depuis qu’ils sont arrivés d’Inde au terme d’une longue migration. Les méthodes répressives étaient variées, allant de l’esclavage au massacre en passant par l’assimilation forcée, l’expulsion et l’internement. Les Roms étaient considérés comme peu fiables, dangereux, criminels et indésirables. Ils étaient ces étrangers dont on pouvait aisément faire des boucs émissaires lorsque les choses tournaient mal et que la population locale ne voulait pas en assumer la responsabilité. En France dès 1666. Louis XIV décrète que tous les Bohémiens de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. (3)



En Valachie et en Moldavie, les Roms vécurent dans la servitude pendant des siècles, jusqu’en 1855, date à laquelle les derniers esclaves roms furent enfin émancipés. En Espagne, un jour de 1749, plus de dix mille Roms furent arrêtés dans le cadre d’une action militaro policière soigneusement planifiée. Selon un homme d’Eglise éminent qui conseillait le gouvernement, cette opération avait pour but « d’éradiquer cette sale race qui était odieuse à Dieu et pernicieuse à l’homme ». (…) Au XVIIIe siècle, sous l’Empire austro-hongrois, les autorités appliquèrent une politique d’assimilation forcée. Les enfants roms furent retirés à leurs parents et l’on interdit aux Roms de se marier entre eux. (…) Au XXe siècle, les fascistes s’en prirent aussi aux Roms. En Italie fut publiée, en 1926, une circulaire qui ordonnait l’expulsion de tous les Roms étrangers ».(3)



La « Shoah des Tsiganes »

« Dans l’Italie fasciste, les Roms furent ainsi en butte à des discriminations et à des persécutions. Nombre d’entre eux furent détenus dans des camps spéciaux ; d’autres furent envoyés en Allemagne ou en Autriche et plus tard exterminés. En Roumanie, le régime fasciste de la « garde de fer » entreprit les déportations en 1942. Comme de nombreux Juifs, quelque 30 000 Roms furent déplacés en Transnistrie où ils connurent la faim, la maladie et la mort. Seule la moitié d’entre eux environ parvinrent à survivre aux deux années de privation extrême qu’ils endurèrent avant que la politique ne change. ».(3)



« Seuls quelques milliers de Roms en Allemagne ont survécu à l’holocauste et aux camps de concentration. Ils ont eu énormément de mal à se construire une vie nouvelle, après avoir perdu tant de membres de leur famille et vu leurs biens détruits ou confisqués. En outre, nombre d’entre eux étaient en proie à la maladie. Or, justice ne fut pas rendue à ces survivants pendant la période post-hitlérienne. Au procès de Nuremberg, l’extermination massive des Roms ne retint pas l’attention, ce qui est significatif. Le génocide des Roms -Samudaripe ou Porrajmos - ne fut guère reconnu dans le discours officiel. Cette négation passive de la sinistre réalité ne pouvait hélas pas surprendre outre mesure les Roms eux mêmes car, pendant des générations, ils avaient été traités comme un peuple dépourvu d’histoire. Les violations dont ils avaient (…) Un plan antérieur imaginé par les racistes nazis et visant à maintenir certains Roms « de race pure » dans une sorte de musée anthropologique fut oublié, tandis que d’autres Roms, en particulier des enfants, furent sélectionnés pour être soumis aux cruelles expériences médicales de Josef Mengele. Une politique de stérilisation forcée fut mise en œuvre, souvent sans anesthésie ». (3)



« L’élimination systématique des Roms débuta pendant l’été 1941 lorsque les troupes allemandes attaquèrent l’Union soviétique. Ils étaient considérés comme des espions et furent fusillés en masse par l’armée allemande et les SS. En décembre 1942, le régime nazi décida de déporter à Auschwitz tous les Roms du « Reich allemand ». Là, ils durent porter un triangle noir et se faire tatouer un Z sur le bras. De tous les détenus du camp, ils avaient le plus fort taux de mortalité : 19 300 d’entre eux y perdirent la vie. Sur ce nombre, 5 600 furent gazés et 13 700 moururent de faim, de maladie ou à la suite d’expériences médicales pratiquées sur eux. On ne sait toujours pas combien de Roms au total furent victimes des persécutions nazies . (…) Selon les fiches d’information du Conseil de l’Europe, il est fort probable que ce nombre s’élève à au moins 250 000. D’après d’autres études crédibles, plus de 500 000 Roms perdirent la vie, et peut être même beaucoup plus. (…) » (3)



C’est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l’Europe, qui fut la plus dure pour les « gens du voyage ». La répression du nomadisme se conjugue avec le succès des théories eugénistes sur la « protection de la race » dans les milieux scientifiques. En fait, les idées racistes de l’époque n’épargnaient aucun pays d’Europe. En Suède, pays neutre, les autorités avaient déjà, dans les années 1920, encouragé la mise en œuvre d’un programme de stérilisation qui avait principalement pour cible les Roms (et qui s’est poursuivi jusque dans les années 1970). En Norvège aussi, des pressions s’exercèrent sur les Roms en vue de leur stérilisation. La Suisse et la Suède -pour citer deux démocraties considérées comme exemplaires- mettent en place une législation qui vise à détruire la culture tzigane, avec l'assentiment ou l'approbation d'une majorité de la société.



En Suisse, le département fédéral de justice et police planifie en 1930 l’enlèvement des enfants sur dix ans. La fondation Pro-Juventute a déjà mis en application en 1926 l'opération « Les Enfants de la Grand-Route ». Celle-ci enlève de force les enfants des Jenische (Tsiganes de Suisse) pour les placer et les rééduquer dans des familles d'accueil sédentaires, des orphelinats voire des asiles psychiatriques en tant que « dégénérés ». Le docteur Alfred Siegfried, directeur des Enfants de la Grand-Route considère en effet les Jenische comme génétiquement menteurs et voleurs. Cette opération ne prend fin en Suisse qu'en 1972. Le terme tsigane le plus courant pour désigner ce génocide est Porrajmos, qui signifie littéralement « dévoration . “Nés pour voler”, titre l’hebdomadaire italien Panorama dans son numéro du 10 juillet 2008. “A peine sont-ils nés qu’on les dresse pour voler, détrousser, mendier. Et, s’ils n’obéissent pas, ce sont des coups et des violences”, assène ce magazine . La Suède pratique une politique similaire jusqu'en 1975 . La même Suède qui s’apitoie le 30 juillet après les décisions françaises d’expulsion et demande qu’on « s’occupe » des tsiganes…



Il faut cependant rapporter que certains pays tentent de réduire justice au peuple Rom en l’intégrant sans désintégrer son identité On peut, citer écrit Thomas Hammarberg un bon exemple de comportement inverse ; en 2003, le gouvernement de Bucarest a pris la décision de créer une commission sur l’holocauste qui a, ultérieurement, publié un important rapport sur la répression et les massacres en Roumanie pendant la période fasciste. L’histoire nous donne des leçons sur la façon de faire face à la montée actuelle de l’antitsiganisme dans certains pays ».(3)



On peut citer un deuxième exemple selon le témoignage d’une Commission de l’Assemblée parlementaire européenne. On lit : « La Commission voudrait, signaler un projet exemplaire mené en Turquie en faveur des Roms. Le Gouvernement turc a invité des représentants de la communauté rom à un échange de vues avec le ministre d'Etat, Faruk Celik, , le Premier ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a lancé le projet. Le 14 mars 2010, il a pris la parole devant 15 000 Roms invités à Istanbul de toutes les régions de la Turquie pour un rassemblement festif dans un stade. Cet événement festif a été marqué par de grandes manifestations de joie et d'appréciation mutuelle. Le but est d'améliorer considérablement les conditions de vie des Roms en Turquie et de changer la façon dont l'opinion publique perçoit les Roms. Le projet comportera des mesures concrètes pour renforcer les possibilités offertes aux Roms comme le transport scolaire gratuit, des aides spéciales pour les études et l'amélioration des conditions de logement ainsi que des initiatives visant à supprimer la discrimination à leur égard. C’est un projet unique en Europe. (…) » (4)



Le 26 juillet, Paris a appelé ses partenaires européens à veiller à la bonne intégration de leurs ressortissants roms. Le quotidien de Bucarest Adevarul dénonce le caractère discriminatoire de la politique proposée par la France. Sur fond de question tsigane, une fois de plus, l'Union européenne (UE) pointe un doigt accusateur sur la Roumanie. (…) L'Europe commence-t-elle à être perturbée par ces "réseaux de trafic d'enfants, de prostitution et de mendicité" mentionnés par Pierre Lellouche ? Lellouche a encore clamé que les Etats européens étaient responsables des actes de leurs ressortissants, et que la Roumanie était donc la première responsable des actes des Roms de Roumanie, chargée de veiller à leur bonne intégration. Bon. Et maintenant, que voudrait ce monsieur ? Rapatrier de force ceux qui sont partis ? En vertu de quelle loi ? Retenir de force en Roumanie ceux qui voudraient partir ? En vertu de quelles réglementations ? Les tsiganes roumains sont aussi européens que monsieur Lellouche, et ils jouissent du même droit à circuler librement au sein de l'Union. Ou alors, serait-il possible que, en quelque sorte, Pierre Lellouche nous exhorte à mener une politique de discrimination raciale ? Si ces messieurs européens ne sont pas contents, ils auraient dû réfléchir à la question avant de nous intégrer dans l'Union européenne sans que nous y soyons vraiment préparés. Mais cela, c'est une autre histoire... »(5)



Malgré toutes les misères subies, la majorité des Roms n'a toujours pas renoncé à sa culture ni à son mode de vie. La question que l’on peut se poser est la suivante Pourquoi ce peuple qui a tant souffert depuis toujours et qui continue d’être ostracisé n’a pas eu droit à la reconnaissance de son génocide de sa shoah ? Pourquoi n’a-t-il droit pas à des réparations ? Pourquoi n’a-t-il pas un home et créer son propre Etat ? On nous dit que L'Assemblée [du Conseil de l’Europe] encourage les Etats membres qui ne l'ont pas encore fait à présenter des excuses à la communauté rom pour les injustices et les souffrances qu'elle a endurées par le passé » Est-ce un solde de tout compte pour des persécutions au quotidien et atemporelles ? Nous laissons Thomas Hammerberg conclure : « Le discours d’aujourd’hui contre les Roms est tout à fait semblable à celui qu’employaient les nazis et les fascistes avant que ne commence l’extermination de masse dans les années 1930 et 1940. On prétend à nouveau que les Roms sont une menace pour la sécurité et la santé publique. Aucune distinction n’est faite entre une poignée de délinquants et la majorité écrasante de la population rom. C’est une attitude honteuse et dangereuse ». Il a mille fois raisons !



1. Roms : Un article de Wikipédia, l'Encyclopédie libre.

2. Site musique : http://www.frmusique.ru/texts/m/mouloudji_marcel/mouloudji.htm .

3.Thomas Hammarberg « L’histoire honteuse de l’antitsiganisme en Europe est oubliée - et se répète » Site alterinfo 29 Juillet 2010

4La situation des Roms en Europe Doc. 12207 htpp//www. assembly.coe.int /Main.asp? link= /Documents/WorkingDoc/Doc10 13 avril 2010
5. Adrian Halpert :Les tsiganes sont des Européens comme les autres Adevarul 29.07.2010 

Chems Eddine Chitour est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Chems Eddine Chitour publiés par Mondialisation.ca
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MessageSujet: Dénoncer l'anti-tsiganisme sans s'attaquer à ses racines?   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 11 Aoû - 15:08

Dénoncer l'anti-tsiganisme sans s'attaquer à ses racines?
LEMONDE.FR | 10.08.10 | 15h57 • Mis à jour le 10.08.10 | 15h57



Martin Olivera, anthropologue

Après les déclarations du chef de l'Etat sur les "Roms et Gens du Voyage", nombre d'associations, d'intellectuels et quelques hommes politiques ont réagi pour dénoncer les amalgames qui permettent, à bon compte, de faire diversion dans un contexte de crise politique aiguë. Certains ont mis en perspective la stigmatisation de ces groupes, bien ancrée dans l'histoire républicaine et, plus généralement, sur le Vieux Continent. On a enfin pu alerter sur les risques de violences physiques pesant aujourd'hui directement sur ceux désignés comme "Roms et Gens du Voyage". Toutes ces réactions sont bien entendu justifiées et nécessaires. Mais elles apparaissent malheureusement impuissantes à gripper la mécanique nourrissant les discours gouvernementaux et, plus fondamentalement, le "bon sens" au fondement de l'anti-tsiganisme, en France comme ailleurs.


La lecture des réactions des internautes sur les sites d'information l'illustre de manière éloquente : pour les uns le chef de l'État et le gouvernement jouent, comme souvent, avec le feu en jouant la carte du populisme sécuritaire ; pour les autres – dénonçant le laxisme des premiers – il ne faut pas avoir peur de s'attaquer aux "vrais problèmes" posés par "ces gens". On a ainsi le plus souvent affaire à des positions de principe se nourrissant en boucle, d'autant plus inébranlables qu'elles ne remettent jamais en cause la catégorie définie comme problématique. Une telle opposition binaire ne sert qu'à reproduire des positionnements idéologiques en instrumentalisant la fameuse "question rom", ad-nauseam.

Or le problème n'est pas de savoir si les "Roms et Gens du Voyage" sont avant tout victimes de l'appareil d'État et du racisme populaire ou, s'"ils" sont, au contraire, coupables de leur "marginalité".

Rien ne bougera jamais tant que l'on continuera d'aborder la catégorie même "Roms et Gens du Voyage" comme une population évidente, indéfiniment offerte à la pitié ou au blâme, selon les penchants politiques des uns et des autres. Et tout en invitant à davantage de nuances, les réactions face aux amalgames du gouvernement ne remettent jamais en cause l'existence de cette "communauté" en tant qu'entité sociale homogène.

Pourtant, hormis la catégorisation imposée par les sociétés majoritaires qui les réunissent sous une seule étiquette (variable au fil de l'histoire, d'où l'inflation des confusions), rien n'autorise à tenir comme allant d'elles-mêmes les similitudes entre ces groupes. L'"origine indienne" est une découverte de la science linguistique apparue à la fin du 18ème siècle , non un souvenir entretenu par les intéressés au sein même des diverses communautés.

Quant au "nomadisme", cela fait plusieurs décennies que les chercheurs démontrent et répètent qu'il n'est en rien une caractéristique des dits Tsiganes, pas plus hier qu'aujourd'hui : on trouve des groupes qui, pour des raisons historiques et économiques, pratiquent une mobilité saisonnière, mais l'immense majorité d'entre eux a toujours été sédentaire. Au point que le qualificatif lui-même semble superflu…

L'exemple de la Seine-Saint-Denis est un moyen efficace de se faire à l'idée de l'irréductible diversité des dits Tsiganes ou "Roms et Gens du Voyage", pour peu qu'on prête attention à la manière dont eux-mêmes se nomment :

- des familles gitanes (venues du Languedoc et d'Espagne) y vivent depuis la fin du 19ème siècle, le plus souvent en habitat "standard" (pavillons ou appartements) ;

- des groupes familiaux manouches, yéniches et voyageurs, majoritairement originaires de l'Est de la France, s'y sont implantés à la même époque, soit il y a plus d'un siècle. Nombre d'entre eux vivent en habitat caravane ou mixte (maison et caravane). Ils correspondent pour l'essentiel à la catégorie administrative des "Gens du Voyage" - ceci ne signifiant pas qu'ils "voyagent" réellement ;

- une communauté rom (les "Roms de Paris") est présente en Seine-Saint-Denis depuis l'entre-deux-guerres. Comme les précédents, ils sont aujourd'hui citoyens français et habitent dans leur grande majorité des pavillons de banlieue ;

- d'autres groupes roms, originaires d'ex-Yougoslavie, se sont installés dans les villes du département au cours des années 1960-1970. Préserva nt pour certains des liens avec le pays d'origine, ils vivent, là-encore, dans des maisons banales, l'habitat caravane n'étant dans leur cas qu'une réponse à l'impossibilité d'accéder à la location ou à la propriété ;

- en rencontre enfin depuis les années 1990-2000 des groupes familiaux roms originaires de Roumanie et de Bulgarie, occupant essentiellement des squats ou des bidonvilles, à défaut d'autres possibilités : sans droit au travail et aux prestations sociales, ils "tournent" de terrain en terrain sur les communes du département depuis parfois plus de dix ans, au rythme des expulsions... Précisons enfin qu'eux-mêmes ne forment pas une communauté mais divers groupes distincts et que leur nombre est stable depuis 2003-2004 – autours de 3000 personnes – même si la mobilité subie les rend particulièrement visibles.

Certains parlent finalement de "mosaïque" pour définir l'ensemble tsigane. Cette mosaïque n'existe cependant que pour ceux qui la regardent, c'est-à-dire les non-Tsiganes. Certes, on identifie de proche en proche des points communs entre différents groupes : les Roms originaires d'Europe orientale sont marquées par des influences en partie communes, liées à leur appartenance à une même aire historico-culturelle.

Toutefois, entrant dans le détail, on ne peut que constater leur grande diversité, directement issue des terroirs dont ces communautés sont issues : les Roms turcophones musulmans du sud de la Bulgarie, les Roms saxons du centre de la Transylvanie et les Roms slovènes installés depuis 40 ans en Italie du Nord n'ont pas le même passé, ne pratiquent pas les mêmes activités professionnelles, sont diversement insérés dans des environnements eux-mêmes divers etc.

Ce n'est en définitive pas un hasard si ce sont avant tout des données de type macrosociologique qui paraissent donner corps à la catégorie "Roms et Gens du Voyage". À cet égard, les institutions européennes (U.E., Conseil de l'Europe), internationales (FMI, Banque Mondiale, PNUD) et diverses fondations (en particulier l'Open Society Institute du milliardaire George Soros) tiennent une responsabilité majeure dans la définition de la "question rom" au niveau européen. L'image d'une minorité essentiellement constituée de "cas sociaux" n'aura eu de cesse de se renforcer au cours des années 1990-2000, par le biais d'études quantitatives abstrayant dès l'origine la diversité des réalités locales. L'Union Européenne encadre même aujourd'hui une "décade pour l'inclusion des Roms" (2005-2015), partant du principe que ceux-ci sont globalement "mal insérés" dans les sociétés majoritaires. Or, les dits Tsiganes sont tout aussi hétérogènes du point de vue socio-économique qu'ils le sont culturellement, à l'est comme à l'ouest du continent.


Il n'y a ainsi rien à dire de simple sur "les Roms et Gens du Voyage", pas plus que sur "les Africains" ou "les Asiatiques"… Et si, comme en Roumanie par exemple, il est d'usage d'appeler Tsiganes tous ceux perçus comme socialement marginaux, la première responsabilité des chercheurs comme des journalistes est d'interroger ce lieu commun, pour rendre compte de réalités bien plus complexes.

En effet, la route de l'enfer est pavée de bonnes intentions, chacun est aujourd'hui en mesure de s'en rendre compte. Tout en voulant lutter contre les discriminations et favoriser l'insertion de certains groupes locaux, effectivement en difficulté mais n'ayant que peu de choses à voir les uns avec les autre sinon une étiquette, la rhétorique de la "question rom" n'aura fait que revalider la catégorie stigmatisable et sa pertinence symbolique.

Comment dénoncer l'"ethnicisation" du débat et des politiques publiques lorsque l'on tient pour évidente l'entité ethnique en question ? Comment faire mieux connaître ceux appelés hier Tsiganes, aujourd'hui "Roms et Gens du Voyage", tout en préservant le point de vue qui interdit de les connaître ? Comment combattre des clichés sans remettre en cause le moule qui les engendre ? Telles sont les questions que peuvent aujourd'hui se poser tous ceux qui désirent, chercheurs inclus, lutter efficacement contre l'anti-tsiganisme.

Car son socle n'est malheureusement pas la simple méconnaissance. Cette dernière n'est qu'une conséquence de la catégorisation. Autrement dit, les stéréotypes (négatifs ou positifs) ne sont pas une interprétation erronée de la réalité qu'il suffirait de corriger, ils se nourrissent d'une posture a priori, en même temps qu'ils la renforcent, en vase clos. Et dans ce cadre-là, la raison est bien impuissante face à l'imagination populaires et aux instrumentalisations politiciennes.

Alors non, tout ne vas pas dans le meilleur des mondes, et oui, des groupes dits tsiganes rencontrent loca lement des difficultés, produisant elles-mêmes une cohabitation parfois délicate avec le voisinage. Mais s'il n'est pas agréable d'habiter près d'un bidonville, il l'est encore moins d'y vivre… Or le meilleur moyen de rendre impossible la résolution de ces situations est bel et bien de disjoindre les difficultés vécues par ces familles du contexte local, en en faisant une "question européenne" désincarnée et fantasmatique.

Difficultés d'accès au logement, services sociaux sans moyens humains et financiers, marché de l'emploi sinistré, politiques d'immigration verrouillées et services préfectoraux dépassés... Les problèmes rencontrés par certains "Roms et Gens du Voyage" sont ceux de nos sociétés contemporaines, dont ils font partie intégrante, et non les conséquences (subies ou provoquées) de caractéristiques sociales génériques.
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MessageSujet: Les pays d'Europe occidentale doivent cesser de renvoyer des Roms   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 18 Aoû - 3:41

Les pays d'Europe occidentale doivent cesser de renvoyer des Roms au Kosovo
(AFP) – Il y a 17 heures
STRASBOURG (Conseil Europe) — Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, a indiqué mardi que "les pays d'Europe occidentale devraient cesser de renvoyer de force des Roms au Kosovo", et souligné que le manque de papiers d'identité était un problème récurrent.
"De nombreux Roms du Kosovo ont été contraints de fuir pour survivre, ce qui a entraîné la perte, la destruction ou le transfert de leurs documents", a rappelé M. Hammarberg dans le dernier article de son carnet des droits de l'homme publié mardi.
"L'absence de papiers d'identité et un faible niveau d'instruction ont rendu encore plus difficile, pour nombre de Roms, l'acquisition des documents nécessaires pour vivre et obtenir des droits dans les pays d'accueil", ajoute-t-il.
En conséquence, le commissaire aux droits de l'homme préconise que "les Etats devraient éviter de mener des politiques qui ne font qu'aggraver la situation", en arrêtant de renvoyer des Roms de force au Kosovo.
Selon un rapport de l'Unicef, 38% des Roms renvoyés d'Allemagne sont apatrides par exemple.
"Le droit à la nationalité est un droit de l'homme fondamental, consacré par la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il s'agit du +droit d'avoir des droits+ et il faut s'employer avec davantage d'énergie et de détermination à le mettre en oeuvre", conclut Thomas Hammarberg.
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MessageSujet: Harnes : seize Roms placés en garde à vue hier matin   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 18 Aoû - 11:09

Accueil » Edition Lens » Actualité Lens » Harnes : seize Roms placés en garde à vue hier matin
ACTUALITÉ LENS

Harnes : seize Roms placés en garde à vue hier matin
mercredi 18.08.2010, 05:07 - La Voix du Nord

Le camp des Roms, installé à la limite entre Harnes et Loison, hier après-midi.
C'est un terrain boueux. On y accède par la rue du 10-Mars à Loison-sous-Lens. Il faut emprunter ...

un mauvais chemin. Un étang de pêche se trouve à quelques centaines de mètres de là. Le camp des nomades, situé à la limite entre Harnes et Loison-sous-Lens, est habité par trente-six personnes, tous de Roumanie. Une quinzaine de caravanes leur servent de maison. La majorité sont des Roms. Mais pas tous. Hier matin, la police aux frontières a fait une descente dans ce camp. Seize hommes et femmes ont été interpellés et placés en garde à vue. Ils ont été laissés libres hier en fin de journée. Ils ont un mois pour quitter la France. L'autre moitié des nomades sera interpellée ce matin, selon la préfecture. « On n'a pas arrêté tout le monde en même temps pour que les enfants puissent être gardés », explique-t-on côté préfectoral.


Hier après-midi, Elena, 30 ans, faisait partie des personnes qui n'avaient pas été arrêtées. Elle s'exprime dans un bon français, ce qui facilite la discussion. « La police est arrivée à 7 heures. Ils ont pris les papiers de tout le monde. » Selon elle, dix à onze hommes ont été interpellés. « Ça fait un an qu'on est ici. On bouge à Harnes, Noyelles-sous-Lens, Sallaumines... Les policiers nous ont dit que ce terrain est privé. » Ce terrain, justement, selon la préfecture, appartient à la mairie d'Annay. « La commune a déposé une plainte pour occupation illicite d'un terrain lui appartenant », explique un communiqué de la préfecture. Elena reconnaît qu'ils vivent tous de la manche. On les voit parfois demander une pièce sur le parking de la République à Lens. « On n'est pas des voleurs, pas des criminels. On ne boit pas d'alcool. » Le long de la RN17, à l'entrée d'Harnes, des Monténégrins sont installés dans un autre camp de fortune. « Les policiers nous ont demandé , explique un des occupants, de quitter l'endroit cette semaine. »

SÉBASTIEN ROSELÉ
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MessageSujet: Roms: les critiques contre Paris se multiplient en Roumanie et en Bulgarie   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 18 Aoû - 11:10

Roms: les critiques contre Paris se multiplient en Roumanie et en Bulgarie
2 réactions | Réagir 18.08.2010, 06h45
Les critiques se multiplient en Roumanie et en Bulgarie contre la politique française à l'égard des Roms, le ministre roumain des Affaires étrangères Teodor Baconschi se disant mercredi inquiet des "risques de dérapage populiste" et de "réactions xénophobes".
Alors que Paris renverra jeudi 79 Roms vers la Roumanie, M. Baconschi a haussé le ton pour la première fois depuis le durcissement de la politique sécuritaire du président français Nicolas Sarkozy.
"J'exprime mon inquiétude sur les risques de dérapage populiste et de générer certaines réactions xénophobes sur fond de crise économique", a déclaré le ministre, ex-ambassadeur à Paris, dans un entretien à la radio RFI Roumanie.
M. Baconschi "espère" que la légalité sera respectée pour chacune des "expulsions" effectuées par la France, faisant écho à des craintes exprimées lundi par des ONG roumaines de défense des Roms.
Paris compte renvoyer 700 Roms roumains et bulgares d'ici fin août.
Mais le chef de la diplomatie a surtout insisté sur la nécessité d'une coopération réelle entre Paris, Bucarest et l'Union européenne, "sans fièvre électoraliste artificielle" pour résoudre les problèmes de pauvreté, d'accès aux soins et d'éducation auxquels font face les Roms dans toute l'Europe.
La communauté rom est évaluée entre 530.000 et 2,5 millions en Roumanie et environ 800.000 personnes en Bulgarie.
Alors que Paris a plusieurs fois critiqué Bucarest et Sofia sur cette question, le secrétaire d'Etat français au Affaires européennes Pierre Lellouche évoquant un possible report dans leur intégration de l'espace Schengen, prévue en 2011, M. Baconschi a jugé que les menaces ne sont pas la solution.
"Si nous échangeons des accusations ou nous criminalisons à titre collectif des groupes ethniques, nous ressuscitons des souvenirs parmi les moins plaisants. Et au lieu de trouver des solutions nous générons des tensions", selon le ministre.
Et d'égratigner au passage M. Lellouche dont l'approche est "généralement limitée à sa circonscription dans le 8e arrondissement de Paris" mais à qui il fait confiance pour "aborder avec le calme nécessaire ce problème commun sans en faire une occasion de porter ombrage aux excellentes relations franco-roumaines".
M. Baconschi avait été accusé en février dernier par des associations roms de "racisme" pour des propos controversés sur la délinquance parmi les membres de cette minorité.
Interrogé sur le retour en France de Roms reconduits, M. Baconschi rappelle que la Roumanie "ne peut pas bloquer à la frontière" ses citoyens, membres de l'UE, s'ils "n'ont pas commis une infraction prouvée en justice par un verdict définitif".
Des critiques qui rejoignent celles exprimées par des défenseurs des droits de l'Homme en Bulgarie.
Le président de la section bulgare du comité Helsinki, une ONG de défense des droits de l'Homme, Krassimir Kanev, s'est ainsi déclaré "inquiet de ce que la mesure (adoptée par la France) vise un groupe ethnique".
Ilona Tomova, chercheuse spécialisée sur les Roms à l'Académie bulgare des sciences, a indiqué à l'AFP être "attristée que la France, pays symbole de la démocratie (...) contribue à la stigmatisation" des Roms.
Le journal bulgare d'opposition Sega a pour sa part dénoncé mardi la politique de "déportation" des Roms, estimant que Sofia et Bucarest n'ont aucun moyen de les empêcher de circuler en Europe sauf "par un retour du communisme avec l'exigence de visas de sortie".
Deux secrétaires d'Etat roumains se rendront à Paris le 30 août pour aborder la question des Roms. Le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, et M. Lellouche sont attendus à Bucarest en septembre.
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MessageSujet: Après le gymnase, l'inconnu pour les Roms de Montreuil   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 18 Aoû - 11:11

Après le gymnase, l'inconnu pour les Roms de Montreuil
359 réactions
Par ELODIE AUFFRAY

Mardi, devant la mairie de Montreuil, les Roms ont demandé des engagements quant à leur relogement après le gymnase (E.A.)

10 heures ce mardi. Le gymnase Henri-Wallon s'anime petit à petit. Quelques personnes passent balai et serpillère sur le revêtement vert. Dans les lits de camp alignés contre les parois et regroupés par famille, des enfants peinent encore à émerger de leurs couvertures de laine couleur saumon. Dans un coin, un micro-ondes, une machine à café et quelques aliments reposent sur des chariots roulants.

C'est dans ce gymnase qu'ont trouvé refuge les 36 Roms évacués d'un squat, samedi matin, à Montreuil. Le bâtiment est public, prêté par la municipalité. Les Roms y sont donc pour le moment à l'abri des interventions policières qui les ont mis dehors par deux fois en deux semaines: une première fois le 30 juillet, une seconde fois le 14 août.

Malgré la chasse dont ils font l'objet, les Roms ne veulent pas repartir en Roumanie. A l'image de Daniel, 31 ans: «En Roumanie, il n'y a pas de travail. Les aides ne nous permettent pas de vivre et de manger. Ici, on ramasse le fer. Et on ne vole pas comme d'autres», développe le jeune papa. Comme les 13 autres pères de famille, il a reçu samedi une «Obligation de quitter le territoire français».

La mairie recherche un bâtiment privé
Le sursis du gymnase est de courte durée: la mairie veut rendre le bâtiment à son usage habituel. Vendredi, les Roms devront partir. Des employés de la mairie sont venus le répéter, tôt ce matin. Alors l'inquiétude gagne le groupe, originaire de la Transylvanie roumaine.

La veille, Dominique Voynet, maire de cette ville de Seine-Saint-Denis, a assuré, dans un tchat sur libération.fr: «Nous n'avons aucun logement social à offrir à ces familles». Un peu plus tard, la sénatrice Verts ajoutait sur France 3: «Nous sommes à la recherche effectivement d'une grande maison ou d'un bâtiment proposé par une association ou par un propriétaire privé qui acceptent de les héberger quelques semaines le temps qu'on puisse se retourner».

Les Roms ne savent plus à quoi s'en tenir. Alors, avec des militants du collectif de soutien, ils décident de lever le camp, direction la mairie. En poche, une lettre ouverte à «Madame la Maire», et la ferme intention de rapporter une réponse écrite, porteuse d'un engagement pour un relogement pérenne.

Daniel et sa fille Lacrima. Les cinq membres de la famille se partagent trois lits accolés, dans le gymnase Henri-Wallon, à Montreuil.

Une fois les petites filles coiffées, les lits faits et le rangement terminé, le convoi se met en marche. Arrivés devant la mairie, Pauline, une jeune Montreuilloise, lit au mégaphone la lettre ouverte, qui comporte dix questions: «La mairie a-t-elle des terrains qui pourraient permettre à ces 36 personnes de s'y installer et d'y autoconstruire des maisons? La mairie envisage-t-elle de recenser et de réquisitionner les logements vides et inoccupés?...»

Le mégaphone éteint, Fabienne Vansteenkiste, l'adjointe de permanence, s'avance vers le groupe pour recueillir les doléances. Elle promet de revenir une heure plus tard avec une réponse écrite.

30 minutes après, elle est de retour. Sans la réponse écrite, mais avec quelques promesses: «D'ici vendredi, nous aurons trouvé une alternative au gymnase. Mais ce ne sera pas une solution à long terme», répète-t-elle. Quant aux réquisitions évoquées par les militants, la mairie en rejette la possibilité: «Pour réquisitionner, la ville doit formuler une demande auprès du préfet. Or nous savons pertinemment qu'ils n'accepteront pas de réquisitionner pour vous reloger, étant donnée la politique actuelle d'expulsion», fait valoir l'élue.

«Tournez-vous vers d'autres mairies»
Autre engagement: «Les enfants pourront être scolarisés dans les écoles des quartiers où ils seront relogés». «Et mes enfants iront à l'école après avoir passé la nuit sur le béton?», s'énerve Gabriela, mère de quatre enfants âgés de 6 à 16 ans. Elle peine, comme les autres, à s'y retrouver dans la réponse formulée par la mairie. «Ils nous donnent une maison ou pas?», redemandent plusieurs.

«On ne demande pas une solution pérenne. Une maison pour six mois ou un an, ça nous convient», tente l'un d'eux. «Six mois, c'est déjà du long terme», glisse l'élue qui, avant de s'éclipser, conseille aux militants: «Tournez-vous vers d'autres mairies. A Montreuil, nous faisons déjà beaucoup pour les Roms, malgré le fait que 90% des habitants trouvent qu'on en fait trop. C'est un peu facile de se tourner vers nous. Nous ne pouvons pas accueillir tous les Roms qui arrivent sur le territoire de Montreuil».

«Nous ne sommes pas pris en compte, où que nous allions»
Les Roms, eux, restent encore un petit moment sur place. Les membres du comité de soutien distribuent bouts de fromage et de pastèque. Une dispute éclate, pour des broutilles. «Je ne les ai jamais vu s'énerver à ce point les uns contre les autres, s'étonne Pauline. Ils sont sous tension».

Le groupe finit par repartir en direction du gymnase. Assis sur un banc avec leurs enfants, Cristian et Gabriela ressassent leur colère et leur dépit. «Vous avez compris quelque chose à ce qu'elle a dit, vous? Moi rien, lâche Cristian. Si! Je comprends que nous sommes une famille de Roms, que nous ne sommes pas pris en compte où que nous allions et qu'on va de nouveau nous laisser tomber».

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MessageSujet: Lens: 16 Roms doivent quitter la France   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 18 Aoû - 11:12

Lens: 16 Roms doivent quitter la France
AFP
17/08/2010 | Mise à jour : 18:03 Réactions (17)
Seize Roms interpellés ce matin alors qu'ils occupaient illégalement un terrain à Harnes, près de Lens, vont faire l'objet d'obligations de quitter le territoire français (OQTF), a-t-on appris auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.

Ces seize personnes, qui ont été placées en garde à vue, "ne sont pas en règle", selon la préfecture, qui a examiné leurs situations. La loi oblige ces ressortissants de l'Union européenne à justifier de ressources suffisantes, avoir un emploi ou suivre des études, et avoir une couverture maladie. Les 16 personnes concernées devraient être remises en liberté en fin de journée, avec l'obligation de quitter le territoire français dans un délai d'un mois, selon la préfecture.

L'opération de police menée ce matin faisait suite à une plainte pour "occupation illicite" déposée par la commune d'Annay-sous-Lens, propriétaire du terrain. Le campement comprenait 32 personnes au total, logeant dans des caravanes, selon la préfecture. "Pour l'instant, nous ne sommes pas dans le cadre d'une opération de démantèlement ou d'évacuation du camps de Roms", a-t-on souligné de même source. La mairie n'a pour l'instant pas saisi de juge de référé au civil pour obtenir l'expulsion des personnes occupant le terrain, selon la préfecture.
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MessageSujet: Rome lance la chasse aux Roms   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeDim 22 Aoû - 5:07

Rome lance la chasse aux Roms
Le gouvernement italien va demander à l'Union européenne l'autorisation d'expulser des Roms de Roumanie et de Bulgarie "lorsque leurs conditions de vies sont jugées inacceptables" par l'Etat. Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni affirme, samedi dans la presse, vouloir aller plus loin que la France.

Pour le gouvernement italien, tous les chemins ne mènent pas à Rome. Depuis plusieurs mois, le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni "s'inquiète" de l'augmentation du nombre des gens du voyage d'origine étrangère présents sur le territoire italien. Aussi veut-il employer les grands moyens et faire mieux que la France, qui a procédé cette semaine au rapatriement de 216 Roms en Roumanie: dans le Corriere della Sera , un des principaux quotidiens du pays, Roberto Maroni a annoncé qu'il demanderait à Bruxelles "l'autorisation d'expulser des ressortissant d'Etats membres lorsque leurs conditions de vies sont jugées inadéquates" par l'Etat.

Ainsi, les Roms de Roumanie et de Bulgarie auraient le même statut qu'un immigré illégal venu d'Afrique, et la police italienne pourrait les reconduire aux frontières avec la bénédiction d'un décret européen. Dans l'interview qu'il a accordée samedi, le ministre italien de l'Intérieur applaudit les récentes initiatives de Paris et les expulsions, par voie aérienne, vers Bucarest. Mais Roberto Maroni juge ces départs, "volontaires" selon les autorités françaises, insuffisants: "Il faut des expulsions comme pour les immigrés clandestins, pas des retours volontaires ou assistés. Naturellement, juste pour ceux qui enfreignent les règles de la vie dans un autre Etat membre: avoir un revenu minimum, un logement adéquat et ne pas être un fardeau pour le système social du pays d'accueil."

De l'influence de la Ligue du Nord
Arrivé à l'Intérieur en juin 2008, Roberto Maroni est une figure majeure de la Ligue du Nord, le parti xénophobe d'Umberto Bossi. Sa présence dans le gouvernement italien avait permis à Silvio Berlusconi de récupérer les sièges de l'extrême-droite et ainsi de pouvoir obtenir une majorité au Parlement. Conséquence de ce pacte, qui a signé le retour au pouvoir du Cavaliere, la politique d'immigration de l'Etat s'est radicalisée. En 2008, l'exécutif avait ainsi proposé de prendre les empreintes digitales des Roms et de leurs enfants avant de reculer partiellement devant une levée de boucliers. L'an dernier, obliger les enfants à mendier était devenu un délit passible de prison – un décret qui cible à l'évidence les Roms de Roumanie et Bulgarie. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur veut profiter des expulsions procédées par Paris pour relancer le débat en Italie.

Mais l'exécutif italien devrait essuyer un refus logique. Bruxelles s'est déjà opposé à de tels projets en Italie. Mercredi, la Commission européenne a d'ailleurs rappelé à l'ordre le gouvernement français, qui "doit respecter les règles" et "considérer les Roms comme des citoyens européens avant tout". Roberto Maroni a toutefois précisé qu'une réunion des ministres de l'Intérieur de plusieurs Etats membres sur les gens du voyage aura lieu le 6 septembre prochain.

Un enjeu politique
La position des autorités européennes n'empêchera pas Rome de mener une politique migratoire ferme. L'enjeu en est politique. Depuis fin juillet, la coalition de Silvio Berlusconi traverse une crise politique, plusieurs de ses membres critiquant ouvertement le président du Conseil italien. Aussi, le Cavaliere a décidé d'invoquer un vote de confiance du Parlement début septembre. En cas d'échec, il convoquera des élections anticipées. Les membres de son gouvernement ont été en campagne tout le mois d'août. Roberto Maroni multiplie les déclarations fracassantes, privilégiant les thèmes de l'insécurité et de l'immigration.

Mais les propos du premier flic d'Italie a donné du grain à moudre à l'opposition. Le parti de l'Italie des valeurs a par exemple crié haut et fort au racisme: "Le gouvernement utilise de manière déformée, discriminatoire et raciste des principes indiscutables comme le droit à la sécurité et au respect de la loi", a estimé Leoluca Orlando, porte-parole de cette formation. Roberto Maroni s'est défendu de ces accusations: "Beaucoup de Roms (...) possèdent la nationalité italienne. Ils ont le droit de rester ici. On ne peut rien faire", a-t-il précisé, concluant que "le problème [était] ailleurs."

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MessageSujet: Le racisme gangrène l'Europe   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeDim 29 Aoû - 14:38

Autriche: une ministre attaque les Roms
AFP
28/08/2010 | Mise à jour : 18:52 Réactions (17)
La ministre autrichienne de l'Intérieur Maria Fekter a justifié un durcissement des conditions d'accueil des demandeurs d'asile pour prévenir des abus par les Roms, soulevant les critiques des écologistesaujourd'hui.

Partisane d'une ligne dure, la ministre conservatrice veut restreindre la liberté de mouvement des demandeurs d'asile pendant l'instruction de leur dossier, une mesure vivement critiquée par des juristes et le monde associatif. "Ainsi on pourra assurer que les aides aux demandeurs d'asile ne servent pas d'argent de poche ponctuel aux Roms d'Europe du sud-est", a-t-elle déclaré.

Mme Fekter a argumenté que ses services avaient constaté une recrudescence de demandes d'asile de Roms de Macédoine dernièrement. Mais une fois inscrit, et ayant bénéficié des aides liées au statut de demandeur d'asile, les Roms quittent les centres d'accueil, selon elle.

Après cette sortie, la porte-parole adjointe du parti écologiste die Grünen Maria Vassilakou a accusé Mme Fekter de "racisme" et réclamé sa démission.
Cette polémique intervient alors que les expulsions de Roms de France vers la Roumanie et la Bulgarie ont un large écho médiatique dans la petite république alpine.
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MessageSujet: Tony Gatlif s'exprime   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeVen 15 Oct - 17:55

La seconde guerre mondiale. Les persécutions et les exactions perpétrées par le régime de Vichy à l’encontre des quelques 30 000 Roms et Tziganes de nationalité française. C’est ce que met en avant Tony Gatlif dans son dernier film. Il s’intitule Liberté et il est sorti cette année, alors qu’en France se sont multipliées cet été les expulsions de Roms. Des expulsions contre lesquelles s’insurgent le réalisateur tout en insistant sur le fait que ce qui se passe aujourd’hui ne peut en aucun cas être comparé à la déportation pendant la guerre.
Euronews a rencontré Tony Gatlif.

Tony Gatlif est a moitié Kabil, à moitié Tzigane. Depuis 35 ans, il soutient les minorités. Il a produit et réalisé de nombreux films sur les Roms en Europe. Un peuple qui, selon lui, est bien souvent mal compris et victime de ce fait de discrimination.

Euronews, Valerie Zabriskie:
“Monsieur Gatlif, vous avez pris position contre les démantèlements des camps Roms. Pourtant selon des sondages, 60% des français soutiendraient ces démantèlements. Est-ce que celà vous étonne?

Tony Gatlif:
“Je n’y peux rien. La seule chose que je puisse faire, c’est expliquer à tous ces gens qui ne connaissent pas le problème de ce qu’on appelle les gens du voyage, alors que c’est un terme administratif. Plutôt ce sont des Roms, des manouches, qui sont en France depuis très, très longtemps, on le dit souvent depuis Francois 1er. Et les Gitans, los Gitanos qui sont dans le midi de la France et de l’Espagne. Voila, c’est tout, et ce sont des gens qui sont là depuis le Moyen-âge, ils sont en Europe et ont contribué a l’Europe, à la culture, à tout ce qui a fait l’Europe. Et donc aujourd’hui, on veut qu’ils deviennent invisibles. On veut qu’ils n’existent pas. Mais comment un peuple de dix millions de gens peut-il ne pas exister tout à coup? Parce-que des chefs d’Etat européens décident de faire des lois contre eux pour ne plus qu’ils bougent. Celà veut dire que quand on veut qu’un peuple ne bouge plus, on l’astreint à résidence. C’est ce qu’on a fait pendant la guerre.

Euronews:
Mais maintenant, justement, comme la Roumanie et la Bulgarie font partie de l’Union européenne, on ne peut plus faire cela. Ils ont le droit de venir dans d’autres pays en Europe mais on dit qu’après trois mois, s’ils n’ont pas de travail, ou s’ils deviennent une charge pour la société, on a le droit de les expulser.

Tony Gatlif:
“Cette loi là, elle a été faite pour eux mais elle n’est pas faite pour tout le monde. A côté de chez moi à Paris, il y a un Allemand, SDF, mais il est là depuis trois ans. Est-ce que quelqu’un lui a dit de partir en Allemagne? C’est un SDF allemand, il y des papiers allemands, j’ai parlé avec lui. Donc les lois sont faites pour certains.
Ces lois sont faites pour des citoyens de seconde zone et d’autres pour des “vrais” citoyens. Voilà, Et donc je trouve que cette loi là a été faite uniquement pour les Tziganes, pour dire “attention, si on ouvre l’Europe, on aura tous les Tziganes qui eux, veulent partir. Ils savent très bien que les Tziganes partent toujours, donc on va faire cette loi justement pour les bloquer et les renvoyer si jamais ils restent plus de trois mois”.

Euronews:
Mais justement, avec ce qui s’est passé au sommet européen qu’on a vu au mois de septembre, avec le président Sarkozy et la commissaire Reding. Celà montre que la Commission européenne ne commence a faire attention à ce problème qu’on appelle le problème des Roms en Europe?

Tony Gatlif:
“Ils sont choqués. Je pense que tous les pays sont choqués parce que l’Espagne ne fait pas ça, il y a des pays qui ne font pas ça. La Grèce non plus. La Grèce aime bien ses Tziganes. Alors que la France, tout à coup, adopte des lois qui veulent faire partir, déloger des gens, des Roms qui sont là depuis, je ne sais pas combien de temps. Depuis trois ou quatre ans, je crois même plus, ils les delogent de leur gourbis, de leur maison de planches, de cartons, dans des forêts, sous les ponts, sur les autoroutes, ce n’est pas du tout un luxe ça, pas du tout. Et donc ils les délogent en masse. Ca nous rappelle un traumatisme. Il y a des enfants qui sont à peine reveillés, qui sont à moitié nus, qui sont dans les bras de leurs mère. Il y a la panique partout . Ils n’ont pas letemps de faire leurs bagages et tout ca c’est paniquant. C’est quand même pas la raffle de 1940, attention, mais c’est une raffle quand même, une petite raffle”.

Euronews:
On parle de voir les Roms, les Tziganes avec leurs grosses caravanes, leurs belles voitures ou de l’autre coté, même ceux qui se montrent un peu trop comme victimes, comme les femmes avec les bébés dans la rue

Tony Gatlif:
“A la gare de Lyon, quand je suis arrivé, il y avait une femme qui m’a arrété dans la rue. Elle avait les yeux bleux, elle n’avait rien d‘étranger. Elle était française et elle m’a demandé de l’argent pour ses enfants. Sa misère elle l’a mise devant moi parce qu’elle est misérable la pauvre et donc je ne me cache pas les yeux. Et que les Tziganes mendient, ca gène tout le monde. Pourquoi ça gène tout le monde? Parce que ça leur ramène leur image peut-être de leur insécurité. Peut-être sont-ils harcelés? Mais moi aussi je suis harcelé pars les SDF. Mais c’est normal que je sois harcelé. Ils ne manquait que ça, qu’ils crèvent comme ça, par terre, sans rien demander. C’est comme ça. C’est le monde nouveau. Le monde moderne”.

Euronews:
Mais avec la couverture médiatique des expulsions cet été, n‘êtes-vous pas, je ne vais pas dire optimiste mais peut-être n’y aura-t-ilpas selon vous plus de pression sur ces chefs d’Etats européens pour essayer de règler un problème européen?

Tony Gatlif:
“Moi je n’ai pas peur des chefs d’Etats européens. Je n’ai pas peur de ceux qui gouvernent l’Europe. Moi, j’ai peur de la population européenne. A partir du moment ou un gouvernement comme la France, qui est un pays qui a pris à revers toute l’Europe de l’est pendant le communisme, parce que c’etait l’exemple du pays des droits de l’homme. A partir du moment ou un pays des droits de l’homme pointe du doigt une population fragile, j’ai peur du coup de feu. J’ai peur que les gens qui sont dans ces pays là disent, que les populations disent, on peut le faire puisque le gouvernement français, le chef du gouvernement français a dit que ce n‘étaient des gens pas bien. Il n’a pas dit que c’etait des gens pas bien mais il a dit qu’ils étaient des gens à problème. Alors les gens qui habitent a coté d’eux, en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie et partout, ils disent la même chose, que nous avons des problèmes avec eux”.

Euronews:
Il va y avoir un sommet ce mois-ci à Bucharest sur l’integration des Roms en Europe. Qu’est ce que vous attendez de ce genre de sommet? Qu’est ce que vous espérez?

Tony Gatlif:
“Qu’on foute la paix à ce peuple. Ce peuple n’a rien demandé. Ce peuple n’a jamais fait la guerre. il n’a jamais pris les armes. Il n’a jamais mis de bombes. Ce peuple a envie de vivre. Qu’on le laisse vivre et qu’on lui donne les moyens de vivre, évidemment, comme tout le monde, comme tous les gens de l’Europe. Et qu’on arrête de lui coller des étiquettes négatives ou d’adopter des lois qui vont à l’encontre de sa survie”.


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MessageSujet: LES ROMS SONT POURCHASSÉS DEPUIS DES ANNÉES.    Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeSam 23 Oct - 18:24

LES ROMS SONT POURCHASSÉS DEPUIS DES ANNÉES. ENTRETIEN 
AVEC JÉRÔME LOBAO, MEMBRE DU COLLECTIF ROMEUROPE1
samedi 23 octobre 2010
Publié dans : Revue TEAN 14 (octobre 2010)
Quelles sont les répercussions, sur la situation des Roms, de la démagogie raciste des Sarkozy-Hortefeux-Besson faisant des Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie des boucs émissaires ?

Le discours de Grenoble de Sarkozy, cet été, avait comme principal objectif de faire diversion par rapport à l’affaire Woerth-
Bettencourt, à ce moment-là. Mais les expulsions ne datent pas d’aujourd’hui. Une circulaire du 24 juin dernier durcissait déjà les conditions d’expulsion des Roms et cela fait des années qu’ils sont pourchassés, expulsés, leurs lieux de vie détruits. Ce qui est nouveau c’est qu’aujourd’hui, on cible cette population officiellement, par des directives, avec un discours raciste du gouvernement totalement décomplexé.

Sarkozy avait déclaré qu’en trois mois il ferait disparaître 300 lieux de vie roms. Ses préfets ont devancé ses consignes avec zèle puisque dans le même temps, ce sont 413 lieux qui ont été démantelés. On est loin des déclarations passées du préfet de Gironde « pas d’expulsion sans solution de relogement ».

Quelle est la situation en Gironde ?

Elle est variable et dépend des communes. Lundi 13 septembre devait avoir lieu, sur ordre de la préfecture, l’expulsion du squat de la Bastide et la destruction des bâtiments appartenant à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Juppé a préféré demander à la préfecture un sursis, et s’est engagé à un relogement des familles. À la suite de l’incendie de ce squat, il y a quelques mois, ses services avaient fait installer l’électricité (pour éviter les piratages dangereux et les gardes à vue incessantes). Une manière de se démarquer sans le dire de la politique ouvertement raciste d’Hortefeux ? À l’opposé, les communes socialistes de Cenon et de Floirac avaient laissé couper l’électricité et l’eau, en août 2009, dans le squat de la rue du Maroc, à Cenon… En juillet dernier, après l’évacuation du bidonville de Floirac, toutes les maisons alentour avaient rapidement été détruites. Ce site abritera le futur « Zénith » de Floirac, projet cher à la députée socialiste Lacuey.

Quelle est l’attitude des politiques que tu sollicites régulièrement ?

Il y a ceux qui ferment les yeux, députés et sénateurs qui évitent de prendre publiquement position sur cette question, malgré les grands discours des députés socialistes. Il y a les politiques locaux qui parfois « écoutent » et essaient de gérer les problèmes avec « humanité », comme à Pessac, ou même à Bordeaux. Mais il y a surtout ce que j’appelle les « squatters de Mériadeck »2 : CUB, conseil général et préfecture, qui appliquent arbitrairement les décisions administratives. C’est ainsi que cet été, deux avions ont été affrétés à Bordeaux pour rapatrier plusieurs centaines de Roms bulgares vers Sofia, en leur donnant une somme de 300 euros par adulte. Le préfet aurait dit en privé que « fin septembre, il n’y aura[it] plus un Rom à Bordeaux ». Aujourd’hui, un mois après, on compte plus de 200 nouveaux Roms dans la région. Certains viennent même d’autres régions vers Bordeaux pour bénéficier du dispositif. Loin d’éloigner la population rom, ce dispositif fait appel d’air et ne règle rien. Ces populations, qui en grande majorité reviennent tout de suite, sont laissées sans solutions de logement et de travail et sans accompagnement social. De la même façon, rien n’est réglé après les expulsions et démolitions de squats. Après la destruction du squat de Floirac, en juillet dernier, quatre nouveaux ont fait leur apparition sur la CUB.

Cette stigmatisation d’une population, Roms ou gens du voyage, est une offensive du gouvernement qui nous concerne tous. C’est un recul général des droits que le gouvernement veut imposer à l’ensemble de la population (déchéance de la nationalité, amalgame puant immigrés-délinquants, …), en tentant de nous diviser. Quelles mobilisations sont aujourd’hui possibles ?

La situation change. Je me réjouis des déclarations de la commissaire européenne qui vient de condamner la politique raciste et xénophobe de Sarkozy. L’activité et l’engagement d’associations et d’individus obligent souvent les politiques à opter, sous la pression, pour des solutions « moins pires » que la brutale expulsion, permettant parfois d’obtenir titres de séjour, solutions de logement et scolarisation des enfants. Ainsi, nous avons obtenu la prise en charge de quelques familles du squat de la Bastide, avec titre de séjour… Et les populations roms ont aujourd’hui conscience de la légitimité de leurs revendications (des papiers, du travail !), comme l’ont montrée les centaines de roms qui ont manifesté deux fois dans les rues de Bordeaux, en janvier dernier, pour des droits. C’était la première manifestation de Roms, après celle de Saint-Denis, et l’initiative est venue des Roms eux-mêmes.

Propos recueillis par Christine Héraud

1. Romeurope est un collectif national d’associations (LDH, Cimade, Secours catholique, Médecins du monde, MRAP...) et d’individus, la plus grosse structure nationale pour l’accès aux droits fondamentaux des Roms migrants. C’est un réseau militant d’intervention, de partage d’infomations et de revendications.

2. Le quartier de Mériadeckse trouve au centre de Bordeaux.
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MessageSujet: Nouvelle plainte dans l'indifférence égoïste des "bidochons"   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeMer 27 Oct - 10:07

CCFD - Cimade - FASTI - GISTI - Hors la Rue - LDH - MRAP - Collectif Romeurope
Les Roms encore et toujours victimes de la politique française.
Nouvelle plainte pour de multiples violations du droit communautaire.
Depuis 2007, des centaines de citoyens européens originaires de Bulgarie et de Roumanie et, pour l’essentiel, d’origine rom, ont été expulsés par la France en violation de la réglementation de l’UE. Suite à la stigmatisation des Roms et à la médiatisation des expulsions de cet été, l’opinion publique et la Commission européenne semblaient s’être émues et inquiétées du sort réservé à ces citoyens européens.

Sur la base d’informations extrêmement précises et de dizaines de cas individuels documentés, huit associations françaises – CCFD, Cimade, FASTI, GISTI, Hors la Rue, LDH, MRAP, Collectif Romeurope - viennent de saisir la Commission européenne d’une nouvelle plainte contre la France. Dans l’indifférence générale, ces mêmes associations avaient déjà déposé plainte en juillet 2008. Elles espèrent que, cette fois, la Commission ne se contentera plus, comme il y a deux ans, du temps de Jacques Barrot, de les remercier de leur initiative avant d’enterrer l’affaire.

La réglementation communautaire reconnaît aux Européens le droit de circuler librement dans l’espace de l’Union à condition de ne pas représenter une charge déraisonnable pour les pays où ils sont autorisés à des séjours d’une durée maximale de trois mois. La France éprouve manifestement des difficultés à accepter ce droit dès lors que des déshérités - notamment roms - s’en prévalent. A leur encontre, tout est permis : interpellations arbitraires, destructions de biens, accusations sans preuve de séjours supérieurs à trois mois et d’indigence en l’absence de toute trace de recours aux services sociaux, etc.

Dans cette nouvelle plainte, les associations signataires démontrent la violation des droits fondamentaux et garanties procédurales à l’encontre des communautaires, pourtant prévus de longue date par le droit de l’Union : le droit à une procédure contradictoire, à un recours effectif, l’adoption de mesures d’éloignement pour des motifs strictement limités par le droit et la jurisprudence communautaires. Cela ne s’arrêtera pas, loin s’en faut, avec l’inscription dans le droit de quelques dispositions protectrices, dans le contexte de l’adoption prochaine d’une réforme législative - la loi Besson - qui marque un tournant répressif et instaure un régime d’exception dans la « gestion » de l’immigration.

Puisse la Commission, attachée à son rôle de « gardienne des traités », et qui a récemment annoncé une simple « suspension » des procédures contre la France, se saisir de la question du traitement des ressortissants communautaires à travers une enquête approfondie et impartiale.

26 octobre2010

Signataires :

CCFD - Cimade - FASTI - GISTI - Hors la Rue - LDH - MRAP - Collectif Romeurope

Nota. Le texte de la plainte, avec ses annexes, sera mis en ligne d’ici une quinzaine de jours
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MessageSujet: Le Kosovo...poubelle des roms   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 28 Oct - 11:12

Kosovo : Les Roms renvoyés vers ce pays par divers gouvernements européens sont confrontés à la détresse à leur retour
L’Europe occidentale devrait mettre fin à ces expulsions et prêter assistance aux Roms déjà rapatriés de force au Kosovo

OCTOBRE 28, 2010

Photographiée dans le village de Kamenica, Milana Stojanovic, une femme kosovare Rom originaire du village de Kolanski Most (dans la même municipalité), est une personne déplacée à l'intérieur de son propre pays (« internally displaced person », ou IDP). Sa maison à Kolanski Most avait été incendiée par des membres de l'ethnie albanaise en 1999, reconstruite en 2000 par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), puis incendiée à nouveau pour empêcher sa famille d'y revenir.
© 2009 Andrew Testa/Panos pour Human Rights Watch
DOWNLOADABLE RESOURCES:
« Droits déplacés » (résumé et recommandations en français - PDF)
RELATED MATERIALS:
Kosovo : L’ONU et les autorités kosovares doivent d’urgence fermer les camps contaminés
MORE COVERAGE:
Page Kosovo (en anglais)
Page Kosovo (sélection en français)
« Les pays européens renvoient les gens les plus vulnérables du Kosovo vers une situation de discrimination, d’exclusion, de pauvreté et de déplacement à l’intérieur de leur propre pays d’origine. Si les dirigeants européens veulent réellement améliorer la situation désespérée des Roms, des Ashkalis et des Égyptiens originaires du Kosovo, ils devraient suspendre les rapatriements forcés de ces gens et fournir une aide adéquate aux personnes déjà expulsées. »

Wanda Troszczynska-van Genderen, chercheuse sur les Balkans de l’Ouest chez Human Rights Watch
(Pristina, le 28 octobre 2010) - Les Roms et les groupes minoritaires apparentés expulsés d'Europe occidentale vers le Kosovo y subissent la discrimination et se retrouvent dans un profond dénuement, ce qui équivaut à des violations des droits humains, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui.

Le rapport de 77 pages, intitulé « Droits ‘déplacés' : Retours forcés au Kosovo de Roms, d'Ashkalis et d'Égyptiens en provenance d'Europe occidentale» (« Rights Displaced: Forced Returns of Roma, Ashkali and Egyptians from Western Europe to Kosovo ») analyse les graves problèmes de droits humains auxquels sont confrontées les personnes qui ont quitté le Kosovo pour l'Europe occidentale, avant d'être ultérieurement contraints à retourner au Kosovo. Ces personnes connaissent des difficultés pour obtenir des papiers d'identité, ainsi que pour récupérer tout ce qui leur appartenait. Elles rencontrent également des obstacles pour accéder au logement, aux soins de santé, à l'emploi, et à la protection sociale. Beaucoup d'entre elles se retrouvent séparées des membres de leurs familles. Les expulsions sont particulièrement difficiles pour les enfants, et peu d'entre eux restent scolarisés à cause de leur maîtrise insuffisante de la langue, de la différence des programmes scolaires, et de la pauvreté de leurs familles.

« Les pays européens renvoient les gens les plus vulnérables du Kosovo vers une situation de discrimination, d'exclusion, de pauvreté et de déplacement à l'intérieur de leur propre pays d'origine », a déclaré Wanda Troszczynska-van Genderen, chercheuse sur les Balkans de l'Ouest chez Human Rights Watch. « Si les dirigeants européens veulent réellement améliorer la situation désespérée des Roms, des Ashkalis et des Égyptiens originaires du Kosovo, ils devraient suspendre les rapatriements forcés de ces gens et fournir une aide adéquate aux personnes déjà expulsées. »

Environ 50 000 Roms, la plupart serbophones, ainsi que deux minorités albanophones - les Ashkalis et les Égyptiens, qui revendiquent des origines en Égypte ancienne - ont été déportés au Kosovo depuis 1999. Les chiffres paraissent sur le point de s'envoler, Ce chiffre devrait connaître une nette hausse, avec près de 12 000 personnes menacées d'expulsion rien qu'en Allemagne. Les bailleurs de fonds internationaux et le gouvernement du Kosovo n'apportant aucune assistance aux personnes renvoyées vers ce pays, la charge de les aider quand ils arrivent au Kosovo revient exclusivement aux communautés rom, ashkali et égyptienne du pays, dont la plupart des membres vivent dans une pauvreté extrême.

Les Roms, les Ashkalis et les Égyptiens du Kosovo constituent historiquement la minorité la plus pauvre du pays ainsi que la plus marginalisée au niveau économique, politique et social. Ces dernières années, beaucoup ont été déplacés à cause de la guerre, des conflits ethniques, de la pauvreté extrême, et de l'instabilité politique. Leur nombre a fortement diminué, passant de plus de 200 000 personnes avant la guerre en 1999 à 38 000 aujourd'hui. Les Roms ont souvent été la cible d'attaques violentes, et ont été rejetés par certains membres de la communauté albanaise du Kosovo - le principal groupe ethnique du pays - qui les accusent de « collaborer » avec la population minoritaire serbe.
Certains d'entre eux ont obtenu le statut de réfugié à l'étranger, tandis que d'autres restent soumis à des mécanismes de protection temporaires. En vivant en Europe occidentale, les Roms, les Ashkalis, et les Égyptiens connaissent des conditions de vie nettement meilleures que celles qui sont les leurs au Kosovo. Leurs enfants, souvent nés à l'étranger, apprennent la langue et adoptent la culture et le mode de vie des pays d'accueil d'Europe occidentale. Il est fréquent que ces enfants grandissent en ne parlant pas la langue maternelle de leurs parents.

Pourtant certains de ceux qui partent vivre dans un autre pays ne parviennent pas à obtenir l'asile, ou encore voient leur statut temporaire expirer, et ils risquent alors l'expulsion. Certains des Roms rapatriés de force au Kosovo ne parviennent pas à y obtenir des papiers d'identité, et n'ont pas de papiers yougoslaves ou serbes prouvant qu'ils ont résidé auparavant dans le pays, ce qui fait d'eux des apatrides de facto, et souvent pour longtemps.

En avril dernier, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a critiqué les rapatriements forcés, affirmant qu'ils déstabilisent la situation sécuritaire du Kosovo et exacerbent les difficultés auxquelles font face les minorités. Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, ainsi que le Parlement européen, ont également appelé cette année à la suspension de ces retours tant que les conditions ne seront pas meilleures.

Selon les lignes directrices de l'agence pour les réfugiés des Nations Unies, les pays devraient s'abstenir d'expulser les Roms, et ne devraient envisager de renvoyer les Ashkalis et les Égyptiens qu'après une évaluation individuelle des risques et d'une manière progressive, en tenant compte de la capacité d'absorption limitée du Kosovo.

« Il y a un consensus de plus en plus fort pour dire que ces déportations mettent les Roms, les Ashkalis et les Égyptiens en danger, et rendent la vie plus difficile encore à ceux qui sont déjà au Kosovo », a commenté Wanda Troszczynska-van Genderen. « Les responsabilités des gouvernements de l'UE ne s'arrêtent pas à leurs frontières. Ces gouvernements, ainsi que les bailleurs de fonds, doivent consacrer leurs efforts à améliorer la situation sur le terrain, au lieu de renvoyer des gens vers une situation désespérée. »
Depuis 2009, le gouvernement du Kosovo a signé des accords de réadmission avec l'Allemagne, la Belgique, la France, la Suisse et la Norvège, tandis que d'autres accords sont en cours de négociation. Le Kosovo est très désireux de renforcer ses liens avec l'UE et les autres pays européens. Ces accords, ainsi que l'absence d'évaluation par le Kosovo préalablement aux retours forcés, ouvrent la voie à un nombre croissant d'expulsions, font naître un risque de violations des droits humains, et aggravent la situation de crise que vivent les personnes rapatriées, leurs familles, et la communauté kosovare dans son ensemble.

Le rapport montre que le gouvernement du Kosovo contribue aux difficultés rencontrées par les Roms et les autres rapatriés en n'insistant pas pour que les gouvernements qui expulsent aident à créer les conditions adéquates au Kosovo pour accueillir ceux qui sont forcés à y retourner. Le Kosovo n'a pas non plus pris les mesures nécessaires pour réguler les retours et aider les rapatriés à se réinsérer dans la société.

La stratégie définie en 2007 pour réinsérer de force les rapatriés n'a pas été mise en œuvre, et le gouvernement du Kosovo a fait peu de progrès dans sa stratégie globale, également conçue en 2007, visant à améliorer le respect des droits des communautés Rom, Ashkali et Égyptienne dans leur ensemble.

Le rapport recommande :

un moratoire immédiat sur les retours forcés en attendant une amélioration des conditions d'accueil;
des mesures urgentes pour fournir une assistance aux rapatriés ;
la pleine mise en œuvre des stratégies du gouvernement kosovar pour l'insertion des rapatriés de force et des communautés Rom, Ashkali et Égyptienne dans leur ensemble.
Les expulsions d'Allemagne ont été particulièrement sujettes à controverse, avec un débat récent au Parlement (Bundestag) qui a conduit les partis d'opposition et les organisations non-gouvernementales à condamner la politique de ce pays en la matière.

Un changement de politique récent concernant les expulsions vers le Kosovo de l'Etat allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où résident près de 40 pour cent des Roms, Ashkalis et Égyptiens kosovars d'Allemagne, permet d'espérer qu'une réforme est possible. En septembre, le Ministre de l'Intérieur de cet État a promulgué un décret qui, s'il ne va pas jusqu'à suspendre complètement les expulsions, reconnaît le besoin des communautés originaires du Kosovo de bénéficier d'une protection spéciale, exige des évaluations individuelles préalables au retour, et recommande de ne pas déporter les enfants en âge d'être scolarisés.
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MessageSujet: Roms: la Hongrie sévèrement critiquée   Le calvaire des roms - Page 9 Icon_minitimeJeu 28 Oct - 15:17

Roms: la Hongrie sévèrement critiquée
AFP
28/10/2010 | Mise à jour : 17:03 Réagir
Les experts du Comité des droits de l'homme de l'ONU ont sévèrement critiqué aujourd'hui la situation des Roms en Hongrie, estimant qu'ils étaient victimes de "discriminations" et de "mauvais traitements".

Les Roms subissent des "mauvais traitements continus et un profilage racial... de la part de la police", écrivent les 18 experts dans leurs conclusions du rapport périodique de la Hongrie, examinant les mesures prises par ce pays pour se conformer au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Cette minorité est la cible, selon les experts, de "déclarations virulentes et généralisées (émanant) de personnalités publiques, des médias, et des membres de la Magyar Garda", l'ancienne "Garde hongroise" officiellement dissoute et qui s'en prend habituellement aux juifs et aux Roms.

"Ils (les Roms) forment une minorité très importante en Hongrie" et souffrent de "préjudices et de discriminations de façon très répandue", a expliqué un des membres du Comité de l'ONU, Michael O'Flaherty, en conférence de presse. L'expert irlandais a toutefois précisé que le Comité avait "parlé avec la Hongrie", estimant que ses représentants avaient "reconnu à quel point les attitudes de la société doivent être modifiées".

A partir du 1er janvier, la Hongrie, où vivent quelque 700.000 Roms, assumera la présidence tournante de l'Union européenne et a déjà annoncé que l'intégration des Roms serait l'un des trois sujets sur lesquels elle désirait mettre l'accent.
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