On m’avait dit que c’était souvent la débauche dans l’aristocratie et la bourgeoisie, mais je l’avais pris à la légère. Puis après, dans un cours de littérature et d’histoire, ma prof se met à parler de Rousseau qui jadis critiquait l’aristocratie de participer sans cesse à de nombreuses partouzes. À ce moment, je ne peux pas m’empêcher de penser à une scène particulière du film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Vous savez, la scène où des membres des hautes sphères de la société portent des cagoules et font une méga orgie?
Maintenant, ça faisait deux fois en l’intervalle d’une semaine qu’on me parle des extravagances au sein de la bourgeoisie. À y repenser, voir les acteurs porter des masques et s’emballer dans leurs pratiques sexuelles évoque le mode de vie qui se déroulait il y a plusieurs millénaires dans l’ancienne Babylone (ne me demandez pas comment je suis venue avec cette idée). Je parle de ces anciens rituels sexuels où l’on pratiquait toutes les choses dites, aujourd’hui, immorales ou dépourvues de limites (utilisez votre imagination).
Puis ensuite, dans la même semaine, j’apprends quelque chose de déroutant qui se passe souvent aussi dans la bourgeoisie: la pédophilie.
Bien sûr que j’étais plus ou moins au courant. Avec tous les scandales qui se sont produits dernièrement avec des grands hommes de la politique comme Frédéric Mitterrand, Roman Polanski et autres, ça n’aurait pas dû être une surprise. Sauf que là, encore une fois, je l’avais pris à la légère ou je n’avais pas complètement digéré cette réalité. Car en fait, cette pratique n’est pas un fait isolé mais un fait courant.
Lé 22 février 2010, la chaîne australienne ABC a diffusé un documentaire intitulé The Warlord’s Tune, qui révèle que des milliers de petits garçons afghans sont maintenant sollicités et apprêtés pour devenir des esclaves sexuels.
Pendant six mois, un journaliste afghan, Najibullah Quraishi, risque sa vie pour documenter la pratique du Bacha Bazi (jeu de garçons) dans laquelle de jeunes mineurs tombent malgré eux dans la prostitution pour assouvir les désirs d’hommes riches et influents.
Le vidéaste suit ceux qui vivent de la chasse aux garçons et ceux qui leur infligent des mauvais traitements. Ce qui en résulte est un portrait bouleversant d’une société qui encourage publiquement un code moral sévère tout en tolérant, à l’opposé, les mauvais traitements infligés aux enfants.
Imaginez que vous avez 9 ou 10 ans. Vous êtes un orphelin vivant dans les rues d’une ville en Afghanistan. Un homme inconnu vous approche et vous dit qu’il s’occupera de vous en vous fournissant de quoi vous vêtir et de quoi vous nourrir et qu’il promettra de vous « protéger ». Par contre, tout ce que vous avez à faire en retour, c’est d’apprendre à danser.
Au départ, vous aurez à apprendre une chorégraphie et à la répéter avec un autre jeune homme. Puis après plusieurs semaines d’entraînement, vous ferez votre première apparition devant une foule plein d’hommes. De nombreux d’entre eux sont des anciens chefs militaires (warlords en anglais) qui ont aidé le gouvernement de Karzai à prendre le pouvoir; d’autres sont des entrepreneurs importants.
Avant de danser, on vous donnera des vêtements et du maquillage pour vous donner une allure féminine. Après la danse, les hommes s’excitent et enchérissent sur vous pour votre compagnie. Si vous plaisez à un chef militaire ou un homme d’affaires, il paiera très cher pour vos services. En bout de ligne, bien des hommes vous échangeront, vous violeront et vous maltraiteront.
Tel est le monde des Bacha Bereesh, les garçons imberbes. Ces enfants sont apprêtés pour devenir des esclaves sexuels. Cette pratique n’est pas inédite. En Afghanistan, les chefs militaires gardent souvent des mineurs comme partenaires sexuels. Cependant, dans un Afghanistan moderne, cette pratique grandissante est devenue un commerce lucratif. Dans un pays ravagé par la guerre, des orphelins sont ouvertement ciblés par des pédophiles. Certaines familles sont si pauvres qu’elles sont prêtes à soumettre leurs fils à l’esclavage. Des rapports officiels estiment maintenant que des milliers d’enfants courent ce danger.
Pour la première fois à la télévision, cette pratique a finalement été dévoilée. Un reporter natif de la région s’est promené avec sa caméra et s’est rendu dans le monde de ces danseurs. Il part avec un « protecteur » alors que cet homme achète des enfants. On lui raconte la façon dont on forme ces enfants et dont ce « protecteur » les loue afin de toucher sa « commission ».
Le documentaire prouve que cette pratique n’est pas limitée à une seule région en Afghanistan. Si elle est populaire dans le nord, elle est désormais en train de se répandre dans tout le pays.
L’enquête montre également ce qui se passe lorsque les garçons vieillissent ou ne portent plus intérêt aux hommes qui les désiraient. Certains sont abandonnés, d’autres tués. Lorsqu’on a demandé à un résident de la région quel impact cette vie avait sur les garçons, il a répondu : « Ce ne sont que des petits garçons. Ils ne s’en souviendront plus. »
Cette information percutante résonne dans la tête de quiconque regarde ce documentaire. Les gens qui exercent de tels actes criminels sont des hommes influents dans la société afghane. Ils sont encouragés à commettre ces crimes par les mêmes gouvernements qui sont censés nous protéger de la « guerre contre le terrorisme » et de la « réplique des Talibans ».
The Warlord’s Tune est produit et écrit par Jamie Doran, primé le meilleur réalisateur des documentaires.
On a juste à faire un petit tour sur Google video ou sur YouTube et à taper Bacha Bazi pour voir des petites vidéos sur ce tabou. En voilà un exemple :
On peut voir The Warlord’s Tune en ligne ici (il y a 6 parties).
Quand j’ai lu quelques commentaires des vidéos postées sur Internet, un disait qu’il serait grand temps que les Américains bombardent ce peuple maudit et tous les musulmans pour le simple fait de s’engager dans de telles pratiques. Naturellement, ce ne sont que des gens ignorants qui peuvent dire des choses pareilles. Je crois bien que c’étaient des Américains qui écrivaient ces âneries.
Comme si ça ne se produisait pas chez eux. C’est malheureusement une réalité qui se passe partout. Pour les réduire en silence, j’ai trouvé un autre documentaire qui parle de cette affliction, mais qui se déroule justement dans les grands rangs de la politique américaine. Voici le résumé :
Conspiracy of Silence (la Conspiration du silence) est un documentaire bouleversant qui révèle les mauvais traitements infligés aux enfants et les sévices sexuels exercés sur eux. Ce réseau de pédophiles se répand jusqu’aux hauts niveaux du gouvernement. John Decamp, vétéran décoré de la guerre du Vietnam et sénateur du Nebraska depuis 16 ans, est un investigateur intrépide qui dénonce comment des canailles haut placées dans le gouvernement y sont impliquées pour assouvir les désirs de politiciens influents.
D’après son passionnant ouvrage, The Franklin Cover-up, Conspiracy of silence débute avec la fermeture de la Franklin Community Federal Credit Union, institution financière au Nebraska, après qu’un raid, opéré par des agences fédérales en novembre 1988, a dénoncé que 40 millions de dollars manquaient. Lawrence E. King, membre, contributeur généreux et étoile montante du parti républicain, en était le cadre. Quand l’organe législatif du Nebraska a décidé de lancer une enquête approfondie dans cette affaire, ce qui avait commencé comme une supercherie financière a vite tourné en une histoire explosive et surprenante de trafic de drogue, de détournement de fonds et d’un réseau de pédophilie dans tout le pays. Mais le grand jury d’Omaha au Nebraska a déclaré que ces allégations était un canular. Dix-neuf mois plus tard, l’investigateur chef du comité législatif meurt soudainement et violemment, comme plus d’une douzaine d’autres personnes liées au dossier de Franklin.
Pourquoi la population américaine n’a jamais entendu parler du scandale Franklin? Le 3 mai 1994, ce documentaire était censé être diffusé sur la chaîne américaine Discovery Channel, mais il a vite été retiré des ondes à la dernière minute et sans explications. En effet, des membres influents du Congrès américain ont mis de la pression sur la chaîne de télévision britannique Yorkshire Television, qui avait un contrat avec la Discovery Channel, pour que ce documentaire ne soit jamais diffusé et ont donné l’ordre de détruire tous les exemplaires. L’annonce avait déjà paru dans tous le pays dans l’édition du 30 avril au 6 mai du TV Guide, magazine hebdomadaire nord-américain de presse de télévision, ainsi que dans les journaux. La Discovery Channel et la chaîne télévision de Yorkshire ont été dédommagées pour les coûts de production s’élévant de 250 000 à 500 00 de dollars. Par contre, tout ce qu’il restait était la pré-production et, grâce au pouvoir de l’internet, on peut voir cette vidéo révélatrice ci-dessous.
Alors voilà! Cela se passe partout, et il y en a qui n’ont pas honte de le dévoiler. Par exemple, dans La Mauvaise Vie, publiée en 2005, Frédéric Mitterrand raconte sa vie amoureuse et sa quête des plaisirs homosexuels avec les mineurs, de Pigalle à la Thaïlande. En effet, on y lit :
«Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves, m’excitent énormément. La profusion de garçons immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. »
Jusqu’ici, je me demande pourquoi autant de pervers sont au sein des gouvernements et sont ceux qui décident ce qui devrait être bon pour nous le peuple. Ce qu’ils font est complétement dégoûtant et immonde, et ces hommes devraient être emprisonnés ou condamnés en participant à de tels actes.
Tout est tordu. En les laissant être nos dirigeants, on les encourage et les autorise à perpétrer ces crimes. De toute évidence, l’objectif sera qu’on accepte que ces actes deviennent monnaie courante et normalisés. C’est le monde à l’envers. On n’est pas loin de retourner dans les anciennes pratiques barbares pécédant l’Antiquité où la bestialité était reine. Quelle merveilleuse société. La conscience humaine est en pleine mise à jour existentielle : Babylone ou Sodome et Gomorrhe version x.xx.
----------------
--------------
-----------------------
---------------------
----------------
--------------------
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Une star de la photo controversée pour la première fois à Lausanne Jeu 4 Mar - 6:38
Une star de la photo controversée pour la première fois à Lausanne.
Patricia Gnasso - le 03 mars 2010, 20h41 Le Matin
0 commentaires
L'intime et l'immédiat, l'innocence et la sensualité, le temps qui passe, la décrépitude, la mort pour illustrer l'attachement à la vie. Pour la première fois en Suisse, une exposition présente l'oeuvre singulière et envoûtante de Sally Mann. La photographe américaine de 59ans, artiste majeure aux Etats-Unis, est née à Lexington, en Virginie. Elle habite toujours cette petite ville historique de quelque 7000 habitants, à majorité blanche, dotée d'une université et d'une académie militaire. Un bourg à la campagne, vertes collines, rivières sans fin, forêts denses. C'est le Sud, honneur et nostalgie, rébellion et tradition. Sally Mann et son travail sont viscéralement liés à l'atmosphère de ces lieux. Et «Sa famille, sa terre», les thèmes principaux de la présentation du Musée de l'Elysée, à Lausanne.
Ah, la famille... La série «Immediate Family, 1984-1995» a suscité la controverse et valu des problèmes à Sally Mann, accusée d'inceste ou d'incitation à la pédophilie, tout en la propulsant au sommet avec le Prix de photographe de l'année en 2005.
L'enfance à nu Face à nous, des enfants d'une beauté radieuse, nus, dans un pré, sur un divan, au bord d'une cascade, en pique-nique. Ils jouent et, parfois, se la jouent. Des enfants, graves ou aguicheurs, qui respirent la liberté et l'insolence de la jeunesse. C'est le quotidien intime d'Emmett, Jessie et Virginia Mann livrés à leur univers, en pleine nature. Leur mère les regarde grandir et dévoile les moments de vérité qui caractérisent l'enfance, du doute à l'arrogance. Où est l'immoralité? Dans la cigarette, en chocolat, de Virginia, mi-Lolita, mi-Scarlett, qui sait?
Plus tard, en 2004, dans la série «Faces», la photographe retrouve son fils et ses filles désormais adultes pour de nouveaux portraits serrés. Des visages quasi défigurés qui traduisent l'éphémère de la jeunesse.
Et puis il y a les paysages («Virginia, 1993-1994, Deep South, 1996-1998). Sa région natale fascine Sally Mann qui a choisi de travailler avec un équipement du XIXe siècle et adore les imperfections dues à la pratique volontairement approximative du collodion. Une substance utilisée pour sensibiliser les plaques de verre et... panser les blessés durant la guerre de Sécession.
Le miroir d'une histoire tourmentée D'où des fuites de lumière et des rayures sur le négatif qui révèlent des ambiances somptueuses, moites, déliquescentes, fin de mythe. Le miroir brumeux d'une histoire tourmentée.
Autre volet («What Remains. 2001»). Des images prises dans la «Body Farm», un centre médico-légal du Tennessee où on laisse les cadavres se décomposer pour les besoins de la recherche.
Ce pourrait être du voyeurisme, de l'exhibitionnisme, mais non. On entre dans ces photos comme dans un tableau, comme dans une histoire. Le corps se confond avec la nature et revient à ses origines. Au fond, Sally Mann ne fait rien qu'embrasser la vie.
A propos, cette présentation est la dernière du directeur William A.Ewing après quatorze années à la tête du Musée de l'Elysée et 286 expositions dont un grand nombre a voyagé à travers le monde. Disponible, enthousiaste, il nous a fait découvrir une foule d'univers photographiques, glamoureux, ténébreux, insolites, terre à terre. Toutes les facettes de la planète. Son successeur, le Français Sam Stourdzé, arrivera en mai à l
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Paedophilia ou l'amour des enfants : et si l'enfant avait ses raisons ??? Sam 6 Mar - 5:29
Dans Passions d'Annie Leclerc, paru en 2007, Nancy Huston signait sous forme d'essai un hommage à son amie philosophe disparue, dont la pensée lumineuse est encore trop peu connue, peut-être parce qu'elle se penchait sur des sujets dédaignés par la philosophie. Notamment la maternité, et l'enfant.
Nancy Huston signe aujourd'hui la préface de ce petit livre posthume - mais ô combien dense - au titre plus que délicat: Paedophilia ou l'amour des enfants. Un essai sur lequel Annie Leclerc aura travaillé toute sa vie, ayant été elle-même victime d'abus; le sujet qui a fait d'elle une philosophe, est persuadée Huston. Annie Leclerc rappelle que dans la formation du mot pédophilie, qui n'est aujourd'hui que la désignation d'une perversité, il y a le mot amour et il n'y a jamais eu le mot sexe. Aussi forme-t-elle le mot Paedophilia pour englober plus généralement le sentiment amoureux pour l'enfant, afin de pouvoir parler de cet indéniable attrait de l'adulte envers lui, et sans lequel l'enfant ne pourrait grandir. Un amour qui, parfois, pour certains, tourne affreusement mal... Leclerc ne s'applique pas tant à dénoncer l'agression sexuelle de l'enfant qu'à en comprendre les mécanismes et ses dommages, et cela, d'une façon qu'on a rarement entendue. L'enfant, selon l'étymologie latine, est désigné comme «celui qui ne parle pas», qui n'est pas dans le langage. Et tout part de là. Parce que cela ne veut pas dire qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il est au fait du secret de la chambre à coucher de ses parents, il a lui-même ses propres secrets tout à fait jouissifs, et c'est dans l'ordre du monde et de la Loi. Mais l'agression - la transgression - du pédophile inverse la Loi, que l'enfant ne veut pas briser, d'où son mutisme, explique Leclerc. L'enfant sait qu'il ne doit pas savoir cela. «Le secret qui n'avait jamais été coupable le devenait. Jamais les parents n'auraient consenti à un tel événement. Ils en auraient été horrifiés, meurtris. L'enfant se trouva accablée soudain du mal terrible qu'elle ferait s'ils savaient. La voilà obligée de porter pour eux le mal des parents.»
Annie Leclerc va plus loin encore dans sa réflexion en questionnant cette tendance de pousser les enfants victimes d'abus à dénoncer leurs agresseurs. «Voilà qui arrange notre conscience effrayée, mais certainement pas celle de l'enfant mis à mal par ceux qu'il ne peut se résoudre à envoyer en inhumanité. Quoi? Charger son père, son frère, son oncle, son grand-père, celui-ci, celui-là, d'une si grande abomination? Est-ce lui l'enfant qui devrait, par sa plainte, fendre la mère en deux, briser la famille en quatre, livrer le bourreau aux crachats publics, à la police, au cachot? Est-ce à lui de précipiter parmi les siens le désastre qu'il cherche à leur épargner par son silence?»
Ce qui fait dire à Annie Leclerc que si l'enfant se tait, c'est «parce qu'il a ses raisons». Elle est peut-être la seule à se questionner sur les raisons de l'enfant, qui lui importent plus que ses droits - elle préférait qu'on dise «devoirs de l'adulte envers l'enfant». Un essai plus que pertinent, puisqu'il transcende l'indignation habituelle pour aller au coeur même du problème.
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Mamma, li Turchi ! Sam 6 Mar - 7:21
Mamma, li Turchi ! de Gabriel Matzneff
Charmant périple vénitien
Trois personnes tout à fait différentes se trouvent réunies dans le même but : apprendre la langue italienne. Il y a Nathalie Bassano âgée d’une soixantaine d’années et lesbienne dont la mère a été déportée et gazée au camp de Ravensbrück, Raoul Drolet, un cinéaste quinquagénaire dont certains films lui ont valu l’accusation de pédophilie et finalement Georges Mendoza, un étudiant en médecine qui a abandonné ses études pour devenir moine au sein de l’Église orthodoxe sous le nom de père Guérassime. Les trois obéissent à des motivations bien différentes qui les poussent à retourner sur les bancs d’école à leur âge : Nathalie hérite de son oncle une maison en Italie et décide d’y habiter, Raoul Drolet cherche à se changer les idées et à fuir le quotidien qui est devenu un enfer pour lui depuis son accusation de pédophilie et le père Guérassime est mandaté par son supérieur en Italie pour une mission et il doit savoir la langue du pays. Les trois débutent donc leurs études à Paris au centre italien de la rue L’abbé-de-Saint-Cyran et les poursuivent ensuite à Venise à l’école Giorgio Baffo. Ils deviennent amis et des liens très agréables ne tardent pas à les unir et en faire un groupe soudé partageant joies, peines et plaisirs de la table.
On retrouve dans ce livre les thèmes matzneviens typiques soient la pédophilie, les liaisons hors normes, la lutte contre les conventions sociales et la police de la pensée, la camaraderie, la grande différence d’âge des couples et la situation de l’Église orthodoxe en France. Mais avant tout, l’auteur offre à ses lecteurs un beau voyage vénitien qui ne manque pas de charme. La lecture est un peu ardue car le texte est émaillé de mots, d’expressions, de phrases et même de chansons écrites en italien sans aucune trace de traduction donc au lecteur de déchiffrer la signification par lui-même ce qui n’est pas très difficile mais demande tout de même un certain effort.
J’ai retrouvé avec plaisir l’humour de monsieur Matzneff, son érudition, sa classe, son je-m’en-foutisme, son goût de la provocation et du scandale. On retrouve aussi des personnages qui ont peuplé ses romans précédents tels l’archimandrite Spiridon, maître Béchu et Alphonse Dulaurier. J’aime bien quand un auteur nous ramène ainsi des personnages de ses autres romans. Cela contribue à lui attacher ses lecteurs qui en viennent à bien connaître son univers qui lui devient peu à peu familier. Et comme d’habitude, l’écrivain s’incarne dans le personnage de Raoul Drolet qui cette fois est cinéaste et non homme de lettres. Par le biais de ce personnage, Gabriel Matzneff démontre de quelle façon l’ostracisme et la haine de son entourage l’ont marqué et presque poussé au suicide et comment il a réussi à surmonter cet enfer qu’était devenu sa vie de paria. J’ai regretté cependant l’absence de belles phrases poétiques et d’envolées littéraires qui m’ont toujours enchantée lors de mes lectures précédentes de cet auteur que j’affectionne particulièrement. Il y en a bien un peu mais pas autant que d’habitude. De plus, le fait qu’il s’adresse souvent à ses lectrices et lecteurs me le rend encore plus sympathique et attachant. J’ai aussi remarqué qu’il est moins centré sur ses malheurs et problèmes personnels, moins égocentrique qu’avant.
Bref, c’est un beau périple dans un pays dont la réputation de destination touristique mondiale de premier plan n’est plus à faire. Et il est évident que monsieur Matzneff aime Venise, a visité cette ville à de multiples reprises et la connaît bien car il est un guide touristique tout à fait compétent et avec lui, on ne peut qu’aimer l’Italie et souhaiter y être.
« À peine installée dans la maison héritée de l’oncle Umberto, fondamenta San Felice, Nathalie fit, un brumeux matin d’automne, une promenade solitaire dans le quartier constitué par le Ghetto Vecchio, le Ghetto Nuovo et le Ghetto Nuovissimo. Elle pensait aux yeux bleus de sa mère, à ses cheveux blonds, à sa taille élancée, à ses mains fines (dont elle n’avait aucun souvenir réel, mais qu’en cet instant elle réinventait, tel un restaurateur d’icônes anciennes qui, sous la couche noire formée par la fumée des cierges et du temps, redécouvre le doux visage d’une Vierge, ou la tunique rouge d’une martyre, ou la clarté d’une aile d’archange) et fut saisie par une bouffée de rage en imaginant les brutalités, les humiliations que celle-ci avait dû subir avant d’être jetée par ses bourreaux dans une chambre à gaz ou un four crématoire. »
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Esprit de Force, d'Amour, de Raison Lun 8 Mar - 8:05
Esprit de Force, d'Amour, de Raison
publié le 08/03/2010 à 06:19
A propos de «Déjouer les 7 ruses du diable» Il y a dix jours, dans l'avant-dernière livraison de l'hebdomadaire La Vie auquel je suis abonné, j'ai lu un article très intéressant auquel j'ai réagi ... assez longuement mais sans pour autant avoir épuisé le sujet. L'article «Déjouer les 7 ruses du diable avec Fabrice Hadjadj» est (actuellement) en ligne sur http://www.lavie.fr/hebdo/2010/3365/dejouer-les-7-ruses-du-diable-avec-fabrice-hadjadj-22-02-2010-3517_107.php). Et voici ma prose (que j'avais envoyée au "courrier des lecteurs" de La Vie mais qui est bien évidemment trop longue pour être publiée) :
J'avoue avoir eu quelque crainte en voyant « Spiritualité – Les 7 ruses du diable », sur la couverture de la livraison de La Vie du 25 février au 3 mars 2010, après tout ce que j'ai entendu et vécu sur le sujet ces dernières décennies.
Mais quelle bonne surprise à la lecture de l'article (aux pages 76 et 77), réjouissant, tonifiant, intelligent !
Un bref témoignage sur mon passé "intégriste" a paru il y a presque un an (La Vie, 12 mars 2009, page 15, voir le post précédent) et mon témoignage pourra confirmer "en négatif", ou plutôt compléter, l'excellent article de Fabrice Hadjadj.
Certains intransigeants du catholicisme intégral continuent à considérer comme "diaboliques" les déclarations et la défense des droits de l'homme, la séparation de l'Église et de l'État, la laïcité, l'évolutionnisme, etc... et il faut dire que durant le 19ème siècle et jusqu'au début du 20ème, nombre de dignitaires catholiques diabolisèrent ces nouveaux courants politiques et scientifiques.
Les intégristes en marge du catholicisme (comme beaucoup de ceux qui se réclamant d'autres religions) se servent de la peur du diable pour asseoir leurs idéologies et leurs pouvoirs "spirituels", en excluant par principe ce qui sort de leurs croyances figées et de leurs structures de pensée, d'où leur rejet quasi-systématique des apports de la modernité ou d'autres cultures.
Simultanément, ils utilisent cette crainte du diable et de l'enfer pour exercer leur emprise sur les consciences, et se complaisent à amalgamer sexe et démon. De fait, les intégristes de tout poil ont l'horreur obsédante du péché de la chair et rêvent de l'instauration d'un strict ordre moral.
Ainsi, le supérieur de la communauté dans laquelle je suis entré début 1979, nous avertissait souvent d'une voix forte et autoritaire contre tout désir sexuel, allant jusqu'à dire: «La femme, c'est le diable !» Pour lui et ses sujets, ordonnés prêtres par Mgr Lefebvre et qui prêchaient les retraites données par ce monastère, l'adolescent, le jeune (ou le moins jeune), qui accepte des pensées ou des actions non chastes commet un péché mortel, fait le jeu du diable, va irrémédiablement en enfer (sauf contrition parfaite et confession). Selon eux, tous les péchés de la chair sont mortels ex toto genere suo (considérés en eux-mêmes, toujours graves, quelle que soit leur spécificité).
Parallèlement, et c'est là que l'on discerne la véritable "ruse du diable", ce supérieur, ancien capitaine de gendarmerie, qui nous imposait une obéissance sans faille, relativisait la shoah, et me disait: «Les Allemands que j'ai vu pendant la guerre étaient de chics types, je ne peux pas croire qu'ils aient pu tuer des millions de Juifs». Suite à ces paroles, je me suis permis de le contredire, et même de m'indigner de manière polie, mais ferme... ce qui était proscrit par la règle interdisant de nous mettre en colère (ni en parole ni même en pensée) et nous dictant l'obéissance de jugement.
L'obéissance justement, la soumission, sont prêchées par ces prédicateurs intégristes (catholiques et autres), et ils nous font méditer sur le "péché de Lucifer", sur la "chute des anges", afin que leurs sujets intègrent en leur for interne la subordination, et adoptent une docilité comparable à celle du «volant d'une voiture dans les mains du chauffeur», comme le voulait et le disait textuellement mon supérieur.
Un brave moine avait pour lui une vénération sans bornes, et un dévouement touchant pour ses confrères, dont moi-même. Responsable de certains achats, pour se prémunir et pour nous prémunir contre toute tentation, il découpait et jetait toutes les photos de jeunes femmes qui illustrent habituellement les catalogues de produits... photos charmantes sans être indécentes, mais susceptibles de procurer de "mauvaises pensées" à des moines cloîtrés qui n'avaient pas le droit de se rendre en famille (pas même pour le mariage de mon frère, de mes cousins et cousines), qui n'avaient pas accès aux journaux, ni à la bibliothèque sans être accompagnés... ne parlons pas des films, tous proscrits, et de la télévision, assimilée elle aussi à un instrument diabolique. En prêchant, il se lamentait de ce que les jeunes qui commencent à ressentir des émois d'adolescents «perdent leurs yeux d'enfants»... mais quand il m'était arrivé de lui parler de certains méfaits récents de militaires français nationalistes et colonialistes, il me répondit péremptoirement: «Il n'y a pas eu de torture en Algérie !» (sic).
Loin de moi de vouloir juger, encore moins diaboliser ces deux moines-prêtres, mais il me semble que leurs angoisses de tomber dans les griffes du diable et dans les tourments de l'enfer par les péchés de la chair ou de l'esprit les aient aveuglés sur des réalités, autrement plus abominables que les manquements individuels à la "pureté" ou à l'obéissance qui objectivement, ne font de mal à personne.
Le regret de la «pureté perdue», la douleur de ne plus voir et de ne plus avoir des «yeux d'enfants» ne sont pas condamnables en soi, mais à la réflexion ils me semblent ambigus et pas si innocents que ça. Certes, les personnes dont je parle n'ont de toute apparence rien à se reprocher en ce qui concerne les attouchements physiques, encore moins les viols. Mais il me semble aussi que l'obsession de la pureté, parfois insinuée dès l'enfance, peut mener à sa perversion... Comment se fait-il que la pédophilie ait tant contaminé le clergé catholique? Sans cesse de nouvelles affaires, longtemps étouffées, éclatent: il suffit de lire actuellement la presse allemande et anglophone. Il y a certes tous les états de vie et de nombreux métiers représentés chez les pédophiles, mais il faudrait approfondir la problématique de ce qui amène justement des hommes, longuement formatés dans un idéal de chasteté, à commettre ces délits "diaboliques". La peur d'une sexualité adulte chez soi et chez autrui, avec souvent la peur ou le mépris du sexe "opposé" ne seraient-ils pas les conséquences de «la fuite dans un spiritualisme exacerbé» (F. Hadjadj), désincarné et finalement invivable, où la personne en vient à se forger une image infantile de l'ange qu'il voudrait (re)devenir ou qu'il voudrait étreindre et posséder? Ladite personne voudra matérialiser cette innocence désincarnée en se revêtant de l'aube blanche et en l'imposant à ses enfants de chœur, afin de dépasser sa condition et ses pensées "impures" lors de la célébration des saints mystères, «devant lesquels fuient les démons et auxquels assistent les anges»...
Même s'il se gardent, et c'est bien, de tout délit à connotation sexuelle, certains responsables de communautés abusent trop souvent de leur autorité pour infantiliser leurs sujets. Dans leur désir de faire la volonté de Dieu en mourant à soi-même, ceux-ci s'interdiront toute liberté sexuelle et intellectuelle. Les philosophies non-chrétiennes sont méprisées et diabolisées, bien des matières scientifiques ignorées, l'exégèse historico-critique suspectée, et la théologie instrumentalisée dans un but apologétique, réduite à la défense du dogme et de la morale.
C'est pourquoi beaucoup de ceux qui sont passés par là estiment avoir subi «un lavage de cerveau». C'est mon cas, et il y a une quinzaine d'années, j'étais dans un tel désarroi que je répétais à voix haute un cri qui sortait tout seul du cœur: «Je me suis fait violer»... non pas physiquement, mais psychologiquement. En effet, quelques mois auparavant, sur le point de quitter ma première communauté monastique, n'arrivant plus à refouler ma révolte, j'osais l'exprimer à un confrère, chargé de nous donner des cours de théologie morale "à l'ancienne", en lui disant: «Vous entrez dans ma conscience !», pour lui faire comprendre que ça ne continuerait plus comme ça, que je refuserai dorénavant que l'on pénètre en mon for interne et de me laisser manipuler.
Ce n'est cependant pas du jour au lendemain que l'on prend un nouveau pli. Une fois sorti de cette premier monastère au bout de quinze ans, j'ai encore gardé l'habit de moine et vécu cinq années dans une autre communauté monastique. Tâchant de trouver mes repères et désirant découvrir ce qu'est cette Église post-conciliaire diabolisée par certains "tradis", j'ai suivi plusieurs retraites dans différentes communautés nouvelles, aux apparences très modernes (prêtres en civil, laïcs hommes et femmes aux postes de responsabilité, messes en français, chants rythmés avec guitare, etc.).
Tout en mettant des doses immenses de bonne volonté pour ne «pas fermer mon cœur à l'Esprit» et aux paroles que certains piochaient dans la Bible pour alimenter leur prière, je ne suis pas arrivé à m'y sentir à l'aise. Dans certains groupes, des personnes tombaient dans une sorte de syncope précipitamment qualifiée de «repos dans l'Esprit», des femmes déliraient, des hommes se mirent à proférer des paroles inintelligibles assimilées au «parler en langues». Par contre, lorsque j'exprimais ma souffrance par rapport à l'autoritarisme dans l'Église, c'était le silence radio ou la langue de bois. Si j'essayais d'argumenter rationnellement, un religieux prêtre lors d'une prière de guérison dont je devais être le bénéficiaire, me citait le seul verset du Nouveau Testament contenant le mot philosophia: «Prenez garde à ceux qui veulent faire de vous leur proie par leur philosophie trompeuse et vide fondée sur la tradition des hommes, sur les forces qui régissent le monde, et non pas sur le Christ» (Colossiens 2,. Il n'avait sûrement pas pioché cette citation par hasard, mais connaissant mes questionnements, a du bien la préparer. Vers la fin de la même prière de guérison, un autre prêtre me disait que celle-ci ne suffirait certainement pas, qu'il me faudrait une «prière de délivrance» (sous-entendu il fallait me délivrer d'un mauvais esprit). Je pense avoir été trop naïf envers ces gens et envers d'autres pour avoir continué à suivre leurs conseils. Depuis longtemps j'ai la certitude que ma vocation n'était pas d'être prêtre. En effet, malgré les objections que j'avais osé émettre envers mes supérieurs, j'avais été ordonné diacre par Mgr Lefebvre en juin 1984, puis prêtre en janvier 1987 dans une nécessaire dynamique "d'intégration des intégristes", consistant en une mise au pas canonique et liturgique, en l'absence de tout discernement sérieux.
A mon humble avis, ceux qui prônent le "combat spirituel" et la "lutte contre le démon" devraient s'opposer plus efficacement et plus sincèrement aux techniques de manipulation mentale et d'emprise sur les âmes, et contrer, prioritairement dans leur propre religion, la résurgence du «fondamentalisme (qui) invite, sans le dire, à une forme de suicide de la pensée» (Commission Pontificale Biblique, 15 avril 1993).
Si l'on parle d'un "retour du religieux", j'ai hélas l'impression qu'il y a corrélativement comme un irrationnel "retour du diable" chez nombre de catholiques a priori "post-conciliaires": je pourrai citer beaucoup de personnes que j'ai rencontrées, de la plus inculte à la plus cultivée, qui évoquent cette «non-personne» (Benoît XVI) comme si c'était une entité personnelle, lorsqu'elles sont perturbées par des évènements trop durs, lorsqu'elles se sentent déstabilisées par des raisonnements qui les dépassent, ou lorsqu'elles sont choquées par des manières de vivre qui les dérangent.
Toutefois, chez les plus intelligents, l'argument "diable" est laissé de côté. Plusieurs fois, j'ai rendu visite à un moine âgé, auteur d'opuscules sur «le combat spirituel», sur l'obéissance, sur l'humilité, etc., en une région de France éloignée de la mienne, afin de lui demander conseil. Entendant mon désir de vivre en couple, et pour m'en décourager, il me disait: «L'homme est naturellement polygame». Les désirs "naturels" n'étaient plus diabolisés, mais exagérés pour être mieux réprimés. Chez beaucoup de religieux avec qui j'ai vécu ou parlé, la forme et les idées différaient de celles des intégristes, cependant il fallait encore et toujours «mourir à soi-même», «renoncer à sa volonté propre», «soumettre son jugement» à celui des supérieurs, réprimer «l'esprit d'indépendance» (très mal vu, la dépendance du sujet vis-à-vis de sa communauté étant explicitement encouragée).
Faute de diable, c'est la "nature" (corrompue) qui devient vecteur de tentation. Mais paradoxalement, cette même "nature" vient à la rescousse de beaucoup de catholiques partisans de l'ordre moral, pour étayer leurs arguments, par exemple contre l'homosexualité ou la contraception, sous prétexte que «ce n'est pas naturel» ou contra naturam.
Ainsi, le diable ne pouvant plus être utilisé comme base argumentaire vis-à-vis des non-croyants ou de chrétiens qui n'acceptent pas le «suicide de la pensée», c'est la "nature" qui est invoquée, généralement en bonne part quand il s'agit de questions de société, et en mauvaise part dans la "direction spirituelle".
Les récits des tentations du Christ dans les évangiles synoptiques ne nous parlent pas d'une nature normative ou d'une nature corrompue, mais nous indiquent contre qui, plutôt contre quoi doit se diriger notre combat, et l'humanité sait de puis très longtemps ce qui cause ses malheurs: l'amour des richesses, la soif du pouvoir. Il n'y a pas de "principe du mal", il faut le répéter à des croyants fervents trop souvent enclins à une vision manichéenne du monde, mais il s'agit de mener une lutte radicale (du latin radix, racine). On pourra méditer et réfléchir sur ces deux phrases: «La racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent» (St Paul dans 1 Tm 6,10). «Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais» (Lord Acton, catholique "libéral" au 19ème siècle, aristocrate britannique d'origine italo-allemande).
Vu le sujet abordé, mes lignes pourront sembler désabusées ou tristes. Je les écris cependant avec décontraction et sourire, ce qui est mon état le plus habituel. J'espère aussi qu'elles ont porteuses de lucidité et de discernement, autre signes du "bon esprit".
Je tiens surtout à préciser que je ne veux "diaboliser" personne: je connais beaucoup de femmes et d'hommes admirables et généreux, dans une vaste gamme de sensibilités catholiques, avec lesquelles j'ai souvent gardé des liens d'amitié, y compris dans les communautés ou groupes que j'évoque.
«Le prince de ce monde» que le Christ a «jeté dehors» (Jean 12,31) n'est pas une personne, il tend à dépersonnaliser les humains en se manifestant dans les structures tyranniques de pouvoir et d'argent, il rend les humains "débiles". Au sens propre: il les affaiblit; au sens figuré: il les abêtit.
S'aimer soi-même et son prochain, c'est susciter en soi-même et chez le prochain intelligence et dynamisme, et finalement le joie, «car ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de raison» (2 Tm 1,7). Le diable, habile pour singer l'Esprit de Dieu, tend constamment à défaire cet équilibre, en atrophiant une de ces trois composantes, ou en l'hypertrophiant aux dépens des autres. «Le Temple de l'Esprit», ce bel édifice que nous sommes, devient bancale et vulnérable aux influences "diaboliques", si l'on néglige ou dévalorise un ou plusieurs de ces trois piliers. Que la force, l'amour, la raison soient avec nous!
Christophe Sobottka Réagir à cet article
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Réponse à Hans Kung sur la pédophilie et le célibat des prêtres. Mar 9 Mar - 5:29
Réponse à Hans Kung sur la pédophilie et le célibat des prêtres.
Alors que se multiplie la découverte d’abus sexuels sur mineurs par des responsables religieux, une tribune du théologien Hans Küng parue dans Le Monde voit dans la fin du célibat des prêtres, un remède à la pédophilie de certains d’entre eux. Ce serait, lui répond notre éditorialiste, oublier les caractéristiques essentielles qui différencient une sexualité librement consentie entre adultes et une manifestation de perversion sexuelle impliquant une relation déséquilibrée entre adulte et enfant. Et où l’engagement sacerdotal revêt lui aussi une autre signification.
Dans une tribune du Monde intitulée « Pour lutter contre la pédophilie, abolissons le célibat des prêtres » (5 mars 2010), le théologien suisse Hans Küng impute la responsabilité de la pédophilie chez certains d’entre eux au dogme ecclésial du célibat, « l’expression la plus frappante de la relation crispée qu’entretient la hiérarchie catholique avec la sexualité ». Tout en « dénonçant les erreurs d’appréciation » du président de la Conférence épiscopale allemande à ce sujet, il rappelle la liberté fondamentale énoncée, selon lui, par l’Evangile d’une « vocation librement consentie ». Une « Charisma » renforcée par la « concession » de saint Paul aux humains, contenue dans la première Epître aux Corinthiens : « Mais s’ils ne peuvent vivre dans la continence, qu’ils se marient car il vaut mieux se marier que brûler » (1er Cor.7,9). Tout en mentionnant la vie maritale de Pierre et « d’autres disciples du Christ tout au long de leur apostolat », l’auteur du très controversé « Infaillible » de 1971 rassemble dans une même critique la « règle du célibat, celle de l’absolutisme papal et celle du renforcement du cléricalisme ». Et leur conséquence : une séparation entre le clergé occidental et le peuple chrétien.
Malgré une argumentation solidement étayée, la pensée de Hans Küng semble s’arrêter en chemin. Et manque finalement l’essentiel. La sexualité des prêtres est une chose. La pédophilie de certains d’entre eux en est une autre. Que la fin du célibat constitue un remède apaisant pour la première, cela va de soi. Si elle ne lui est pas indifférente, l’option du mariage ne saurait toutefois épuiser les interrogations que soulève la seconde : la nature de la pédophilie et la signification inconsciente de l’engagement sacerdotal. Examinons les deux aspects de cette question.
La puissante influence répressive de l’Eglise a toujours porté sur le savoir assimilé à la sexualité dont la femme est, si l’on ose dire, la dépositaire exclusive. Dès le moyen âge, le refoulement de la connaissance exigé par Rome a suscité en réaction « une quête passionnée de la pierre philosophale et de l’élixir de vie ». Quant à la sexualité, derrière la croyance au maléfice, expliquait déjà le biographe de Freud, se cache la peur humaine, fondamentale, de l’impuissance ou de la faillite des fonctions sexuelles ». Incriminées dans les procès en sorcellerie, les guérisseuses ou accoucheuses suscitaient la méfiance par l’utilisation de leurs plantes « consolantes » et autres dérivés de la Belladonne, destinées à calmer les douleurs de l’enfantement. Elles semblaient ainsi s’opposer aux dogmes de l’Eglise qui tenaient ses souffrances pour une juste punition du péché. Qu’il s’agisse du « Manuel des inquisiteurs » de Eymerich (1376) où l’usage de philtres d’amour entraîne une suspicion d’hérésie, du « Malleus maleficarum », premier recueil officiel des crimes des sorcières (1486), qui contient une étude détaillée sur les moyens féminins à même de provoquer l’impuissance, ou, enfin, du paradigme de Jean Bodin (1580) associant « sorcellerie et démesure féminine » et où la sorcière pose un « défi permanent à la souveraineté du père en lui opposant une puissance maléfique sexuelle et destructrice », c’est bien la femme, l’être sexuée qui semble visée par les imprécations cléricales. Dans les indications destinées à permettre à l’Inquisition de confondre une sorcière, la femme qui pratique l’acte sexuel en dominant physiquement l’homme signe son aveu devant les tribunaux et scelle du même coup son funeste destin sur le bûcher. Ce qui représente d’ailleurs un fantasme récurrent chez les hommes, reste aujourd’hui encore lié à l’une des grandes peurs masculines inconscientes de la femme : celle qui dévore et accapare son énergie sexuelle tout comme celle qui est aussi capable, rappelle Françoise Héritier, d’un « détournement dévoyé » de sa semence comme en témoignent les réflexions parfois entendues au sein de l’Eglise sur les nouvelles techniques de procréation. Connaissance et sexualité se tiennent donc au croisement des notions de faute, de culpabilité et de dettes, grosses de souffrance psychiques ultérieures fréquemment rencontrées en psychanalyse. Supprimons le célibat, semble dire Hans Küng, la faute « religieuse », la plus lourde de conséquences, sera supprimée.
Ce raisonnement sied difficilement à la tendance pédophile où l’expression du besoin sexuel emprunte des voies plus complexes et pathologiques. La pédophilie renvoie en effet à la sexualité infantile où l’attouchement corporel multiple signe la nature polymorphique de l’excitation -la peau fait fonction d’organe sexuel- et souligne le plus souvent l’absence de choix d’objet, masculin ou féminin. Elle vient en lieu et place d’une sexualité génitale et adulte perçue comme inaccessible et dont le non franchissement sert d’ailleurs la prétention de maintenir une forme d’innocence dans la psyché de ses acteurs. Dans le cas de prêtres pédophiles, la perversion consiste notamment dans le détournement, inconscient et à leur profit, de l’autorité contenue dans « la parole divine du Père », entraînant cette « confusion de langue », ce dialogue déséquilibré et chargé implicitement de sexualité entre l’adulte et l’enfant, notion élaborée par le psychanalyste Sandor Ferenczi.
Là où le mariage des prêtres viendrait, si l’on ose dire, consacrer pour ceux qui le désirent, la liaison des forces pulsionnelles entre sacerdoce psychique et sexualité physique, la fin du célibat ne résoudrait en rien la pédophilie de certains prélats : le mariage offrirait à peine l’occasion d’une nouvelle feinte, garantie et codifiée par le pouvoir structurant de la religion. Celle-ci jouerait encore un rôle de compensation par rapport aux expériences antérieures de frustration : la compulsion de répétition, le besoin irrépressible de la proximité corporelle avec l’autre trouvent, on le sait, leur conjuration provisoire dans le renouvellement effréné du rite, moyen de limiter l’angoisse de culpabilité. « La prière est souvent le cri de l’homme menacé et l’intensité religieuse suit la courbe du danger », explique le prêtre et psychanalyste Antoine Vergotte, spécialiste reconnu des formes pathologiques de la religion (Psychologie religieuse, Charles Dessart Editeur, Bruxelles, 1966). En ce sens, la fin du célibat ne pourra satisfaire que ceux des religieux qui sont psychologiquement disposés à la vie en couple. Nombre d’entre eux, hétérosexuels comme homosexuels, l’expérimentent déjà, dans la dissimulation.
Est-il finalement envisageable de rejoindre la réflexion du théologien sur la responsabilité de l’Eglise, en particulier celle, selon lui, « de la discrète Congrégation pour la doctrine de la foi qui a pris en charge tous les cas graves de déviance sexuelle sur la base du secret le plus absolu » ? Ce serait oublier l’un des fondements du dogme chrétien : « la faute religieuse est dépassée au moment même où elle se manifeste à la conscience du sujet », rappelle Antoine Vergotte. Pour l’Eglise, La faute se dissout dans l’aveu et dans « l’assentiment à la parole divine ». Au risque, pour rester paulinien, d’une simultanéité sinon d’une confusion entre la « défaillance » et la « grâce ».
Avec la fin du célibat souhaitée par Hans Küng, le Nouveau Testament revisité rejoindrait, rêvons un peu, le Talmud où l’accouplement le soir du Shabbat participe de l’harmonie avec l’Ineffable. Malheureusement, comme Michelet le reprochait à l’église romaine de son époque, le « spiritualisme tout angélique » professé par Rome rejette les vicissitudes du corps et réduit la vie à « une épreuve ». Une femme qui dort seule, dit pourtant un proverbe oriental, dort avec le diable.
par Jean-Luc Vannier
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Cinq hommes à parlent librement de leurs attirances pour des mineurs. Jeu 11 Mar - 7:12
Le Plus de France Info est consacré ce matin à un sujet délicat : la pédophilie à travers une expérience originale que mène une association, l’Ange Bleu. Celle-ci organise des groupes de paroles pour tenter de mieux comprendre les pédophiles à travers leurs témoignages. Ce jour-là, ils étaient 5 hommes, installés autour d’une table au sous-sol d’un restaurant. Cinq hommes à parler librement de leurs attirances pour des mineurs. Il y avait également deux victimes, qui n’étaient pas LEURS victimes. Au milieu, la présidente de l’Ange Bleu, Latifa Bennari, qui a créé cette association en 1998, accompagnée par des élèves psychologues.
France Info - Affiches d’une campagne choc contre la pédophilie réalisée par EuroRSCG Brésil. A gauche, il est écrit :
Affiches d'une campagne choc contre la pédophilie réalisée par EuroRSCG Brésil. A gauche, il est écrit : "Eteignez la lumière et aidez-les à surmonter leur peur du noir". Sur l'affiche de droite : "La pédophilie, vous ne la voyez peut-être pas, mais ça peut arriver."
Des groupes de parole pour tenter de mieux comprendre les pédophiles - le PLUS de France Info de Valérie Crova, avec Gilbert Chevallier (5'29")
Les hommes qui étaient présents ont accepté de se raconter devant un micro. Jérémy par exemple. Il a 25 ans. C’est un ancien consommateur de photos à caractère pédophile qu’il téléchargeait avec son frère aîné. Celui-ci a été arrêté à l’occasion du démantèlement d’un réseau pédophile sur internet, il attend actuellement son procès. Jérémy lui n’a pas été appréhendé. Aujourd’hui, il vient régulièrement aux groupes de paroles pour expliquer sa déviance et aider, dit-il, ceux qui vivent la même chose que lui. Il évoque ce dégoût de lui-même, cette haine qu’il éprouvait contre lui à chaque fois qu’il consultait ses images sur son ordinateur, ce sentiment de culpabilité qui l’habitait, et cette envie qui, parfois, le prenait d’aller se dénoncer à la police tant il se sentait mal… "Je savais que ma sexualité n’était pas appropriée" Jérémy, ancien adepte de photos pédophiles sur internet (1'36")
Ce besoin paradoxal de se faire prendre, c’est ce qui aurait poussé inconsciemment Christian à commettre un geste plus que déplacé sur une fillette à l’endroit où il travaillait. Christian a grandi dans une communauté libertaire avec une belle-mère qui l’a initié dès l’âge de 5 ans à des jeux sexuels. Un jour, à 27 ans, il a commencé à éprouver un besoin totalement irrationnel de toucher des petites filles qui avaient entre 9 et 12 ans. Il les suivait et les touchait sur les fesses, parfois à l’entrejambe. Il explique qu’il ne se rendait pas compte du mal qu’il faisait. Jusqu’au jour où il a touché une fillette qui était venue avec sa mère sur son lieu de travail, devant tous ses collègues. Placé en garde à vue, il a été confronté à sa victime. C’est au moment de son interpellation qu’il dit avoir compris la gravité de ses actes. "Dire : j’ai été auteur de pédophilie, ça désamorce" Christian, auteur d’attouchements (2'06")
Pour ses attouchements répétés sur sept fillettes, Christian a fait quatre mois de préventive. Il a été libéré en novembre dernier et est actuellement sous contrôle judiciaire avec une obligation de soin ce qui lui a permis de faire un gros travail sur lui-même. Le fait d’en parler et de participer à ces groupes de parole l’a apaisé confie-t-il. Aujourd’hui, quand il croise des petites filles qui ont l’âge de ses victimes, Christian dit ressentir de la honte. Ne pas les faire passer que pour des monstres
Certaines victimes assistent également à ces groupes de parole sans réussir toujours à exprimer leur souffrance. C’est le cas de cet homme qui est resté prostré pendant quatre heures, incapable de parler. Il a d’ailleurs confié par la suite avoir eu les marques de l’accoudoir de son fauteuil imprimées sur ses coudes tellement il était crispé… Violé par un homme à l’âge de 12 ans, il n’a jamais pu nouer de relation amoureuse. Il a aujourd’hui 45 ans.
Sandrine elle arrive aujourd’hui à se libérer petit-à-petit de son passé douloureux. Cette femme de 39 ans a été abusée par un membre de sa famille quand elle était petite fille. Elle est venue spécialement de Perpignan pour raconter son histoire et pour écouter ces hommes dont certains sont passés à l’acte. "Cela peut apaiser la haine que l’on éprouve à l’égard des agresseurs et modifier notre regard", dit-elle, même si elle reste convaincue qu’elle n’arrivera pas à pardonner à son propre agresseur. Sandrine, victime, "trouve bien ces groupes de parole", après avoir tu son agression pendant 32 ans (0'50")
France Info - L’association l’Ange bleu existe depuis 1998
L'association l'Ange bleu existe depuis 1998
Modifier le regard sur les pédophiles, ne pas les faire passer uniquement pour des monstres : c’est l’objectif de la présidente de l’Ange Bleu. Latifa Bennari a elle aussi été abusée dans sa jeunesse par un employé de son père. C’est en rencontrant un jour un pédophile, et en prenant conscience qu’il voulait s’en sortir, qu’elle a eu l’idée de créer son association. Car aucune structure officielle n’existe aujourd’hui pour ces hommes qui sont attirés par les enfants. Pour Latifa Bennari, les écouter, c’est un moyen de les empêcher de passer à l’acte, ou de prévenir la récidive pour ceux qui sont déjà passés à l’acte. "La vraie prévention, c’est ça : écouter ces personnes attirées par les enfants et susceptibles de passer à l’acte" Explique Latifa Bennari, président de l’Ange Bleu (2'01")
Sa démarche va à contre-courant des politiques mises en œuvre, axées sur les victimes et sur la répression. Ce qui explique que l’Ange Bleu ne reçoive aucune subvention de la part des pouvoirs publics... Valérie Crova, Cécile Quéguiner
NB : Tous les prénoms des intervenants au groupe de paroles ont été changés.
*** Consulter le site de France info pour écouter les témoignages
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: L’ange et la bête Ven 19 Mar - 6:44
’ange et la bête Par Golias
Le mot de Pascal est archiconnu : « Qui veut faire l’ange, fait la bête. » On pourrait y ajouter celui de Nietzsche, tout aussi terrible : « Non seulement Eros n’est pas mort, il est devenu vicieux. » Sans doute, la tragédie de la pédophilie ne concerne pas la seule Eglise catholique, mais également d’autres institutions.
Mais toute querelle de chiffres ne serait qu’un évitement du problème, une injure faite aux enfants victimes (et leurs parents). Une forme de déni. Ce nonobstant - et l’opinion le perçoit intuitivement - il y a bien un lien entre une gestion particulière, contestable, d’éros et de son cortège d’affects et les cas douloureux que le système ecclésiastique cherche d’ailleurs à dissimuler.
Au demeurant, ce que nos contemporains reprochent surtout à la hiérarchie catholique c’est l’hypocrisie. Ils disent et ils ne font pas. Pire encore, sous prétexte d’angélisme, un voile pudique est jeté sur le plus sordide. Il est significatif de noter que Benoît XVI, indigné et blessé, nul n’en doute, par de semblables exactions parle de « purification ». En référence à un idéal très imprégné d’imaginaire : celui d’une pureté qui séparerait les clercs de la masse des autres hommes. Un rêve d’adolescent peut-être. Très loin en tout cas du sens éthique de nos contemporains qui insistent au contraire sur le respect, en particulier de l’enfant, sans diaboliser de façon globale les activités sexuelles. D’autant que l’étau se resserre. Le frère même du pape se trouve aujourd’hui sur la sellette. Peut-être même le pape alors qu’il était cardinal archevêque de Munich. Mais l’étau se resserre aussi en raison du réflexe d’une Eglise cléricale, « sacrale » plutôt que sainte, trop sûre d’elle-même, qui voulant être divine, au-dessus du lot commun, finit par ne plus être humaine. En évoquant les abus sexuels impliquant des membres du clergé, au-delà de l’aspect sordide et effrayant, c’est bien un problème de fond qui émerge. A savoir les ambiguïtés d’un système favorisant de telles dérives voire les alimentant. Dans une large mesure, la perversité sexuelle tient d’abord et premièrement à l’histoire psychologique souvent inconsciente d’un individu. Mais le fonctionnement particulier, grevé d’équivoques, de l’institution catholique joue aussi un rôle, sinon dans la genèse, du moins dans la confortation de tendances perverses et destructrices.
Golias - Dans la rubrique: /L’édito
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Pédophilie et gauche libertaire, une longue tradition Mer 14 Avr - 7:08
Pédophilie et gauche libertaire, une longue tradition Posté par Roland Macheferle 14 avril 2010
l En 2001, l’hebdomadaire L’Express publie, dans le cadre d’un dossier sur l’omerta, un article intitulé « Les remords de Cohn-Bendit », à propos d’un passage de son livre, Le Grand bazar (édité chez Belfond en 1975), où l’actuel leader des Verts parle de son activité d’éducateur dans un jardin d’enfants libertaire à Francfort. « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : « Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas les autres gosses ? » Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même », y écrivait-il.
Pédophiles anars CohnBendit ArrêtsurImageAccusé alors, à juste titre, de comportement pédophile, Daniel Cohn-Bendit adoptera, via les colonnes du quotidien Libération, un système de défense consistant à nier les faits – « C’est dégueulasse. Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. (…) Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie. » – et à justifier ses écrits par son « insoutenable légèreté » et par l’air du temps (« Sans chercher à me justifier, c’était le débat de l’époque. Dans l’introduction du livre, je précise que je suis le carrefour du gauchisme. Je reprends tous les débats du gauchisme, sur (…) l’éducation, la sexualité ») Ce système de défense, restera immuable avec les années, face à tous ceux qui, de François Bayrou à Marine Le Pen, évoqueront cette affaire.
Il est vrai que « l’air du temps » au sein de la gauche d’alors, n’était guère hostile à la pédophilie. La lecture d’une collection de Libération en porte témoignage : en janvier 1977, le quotidien publie une longue pétition (signée, entre autres, de Bernard Kouchner, André Glucksmann, Jack Lang et du théoricien anarchiste, très connu alors, Daniel Guérin) qui prend la défense de trois hommes qui comparaissent devant la cour d’assises de Versailles pour des actes de nature pédophile ; en avril de la même année, il annonce, sans s’en inquiéter le moins du monde, la création d’un Front de libération des pédophiles ; un peu plus tard c’est une lettre ouverte à la Commission de révision du code pénal, exigeant que soient « abrogés ou profondément modifiés » les articles de loi concernant « le détournement de mineur », dans le sens « d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix » qui figure en bonne place dans ses colonnes ; en 1979, sa rubrique « courrier des lecteurs » publie la lettre d’un pédophile emprisonné ; rebelote, le 20 juin 1981, avec la publication de l’interview, titrée « câlins enfantins », d’un certain Benoît. Le journaliste qui interroge notre homme, précise, sans s’en scandaliser, que : « Quand Benoît parle des enfants, ses yeux sombres de pâtre grec s’embrasent de tendresse », et ledit Benoît, les yeux pleins de tendresse, relate… des actes de pédophilie sur une enfant de cinq ans !
« Coucher avec un enfant ? Une liberté comme les autres. »
Mais l’air du temps n’explique rien. Il n’est pas la raison mais la conséquence, c’est ce qu’avoue, peut-être inconsciemment, Sorj Chalandon, dans le numéro du 23 février 2001 de Libération : « Nous sommes à la fin des années 70. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. (…) Dans ce tumulte, ce retournement des sens, cet ancrage de repères nouveaux, dans cette nouvelle préhension de la morale et du droit, cette fragilité et cette urgence, tout ce qui se dresse sur le chemin de toutes les libertés est à abattre. (…) La pédophilie, qui ne dit pas son nom, est un simple élément de cette tourmente. (…) Coucher avec un enfant ? Une liberté comme les autres. »
« L’air du temps » d’alors, n’est donc que la conséquence de la chienlit libertaire de mai 1968. Mais celle-ci, n’a, en réalité, fait que mettre au premier plan des idéologies qui existaient jusqu’alors de manière plus ou moins souterraine, et qui ne touchaient que des franges très limitées de la population française. De tous temps celles-ci ont fait la promotion de la pédophilie, et ses partisans l’ont souvent pratiquée au nom d’une nouvelle pédagogie se basant sur l’idée que l’enfant est un être fini dès sa naissance. Le pédagogue n’ayant qu’un seul rôle, celui de l’aider à révéler ce qu’il a en lui, y compris ses désirs, sa sexualité et le libre choix de ses partenaires… L’idée n’est pas récente puisqu’on la trouve dès 1858 dans De la justice dans la Révolution et dans l’Église de Proudhon qui évoque déjà la possibilité d’actes pédophiles comme normale. Elle sera mise en pratique dès la fin du XIXe dans une série d’écoles libertaires. Les premières sont fondées par Paul Robin. L’homme n’est pas n’importe qui, c’est un anarchiste de premier plan qui a fréquenté Marx, Bakounine, Kropotkine, Reclus et qui a appartenu à la direction de la première Internationale. Il sera accusé en avril 1909, d’avoir eu des rapports avec « des gamins de 14 ans et les fillettes de 12 ». Paul Robin est sur la fin de sa vie un proche de Sébastien Faure. Ce dirigeant des anarchistes français durant le premier tiers du XXe siècle, directeur de l’hebdomadaire Le Libertaire, fut aussi le créateur d’une école alternative « La ruche » où il fut accusé de se livrer à des actes pédophilo-pédagogiques sur ses élèves ! Parmi les proches de Faure, se trouvait un certain Ernest Juin. Lui aussi était un militant anarchiste très connu, il collabora au Libertaire, fonda ses propres journaux dont L’en dehors, dans les colonnes duquel, au milieu des années 1920, il légitima et préconisa la pédophilie avec des arguments empruntés à la sexologie et à Charles Fourier… On pourrait penser qu’il s’agit d’aberrations liées à une époque particulière si de tels exemples ne se retrouvaient pas plus près de nous dans les mêmes milieux. Le meilleur exemple en étant l’école libertaire « Marie Pantalon » où officiait, dans les années 1990, Patrick Font, alors étroitement lié à Philippe Val. En 1996, il fut accusé d’« attouchement sur mineur dans un cadre institutionnel » et condamné à six ans de prison.
Or, il ne faut pas oublier que nombreux sont ceux qui ayant participé à Libération, ayant été liés d’amitié avec ses journalistes de l’époque, ayant pétitionné, ayant soutenu les écoles « alternatives », appartiennent maintenant à l’hyper-classe – tels Serge July, Roland Castro, André Glucksmann, etc. -, et sont même parfois au pouvoir – tel Bernard Kouchner – ou dans ses antichambres comme un Philippe Val (que l’on sait lié à Carla Bruni par des « liens affectifs très forts ») ou un Jack Lang… Tout cela permet de comprendre sans mal le soutien dont ont bénéficié récemment tant un Roman Polansky qu’un Frédéric Mitterrand, au nom sans doute de souvenirs et de rêves communs.
Lionel Placet
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Mgr Pican refuse le diktat de César Mer 14 Avr - 7:15
Le chistianisme n'est pas la soumission
Un évêque de Normandie a reconnu son erreur : comme cela se faisait en catholicisme en un temps pas très éloigné, il a accueilli dans son diocèse un prêtre canadien ayant commis des abus sexuels. Aujourd’hui il regrette sincèrement son imprudence.
Il s’appelle Jacques Gaillot. En revanche, un de ses confrères, né la même année que lui, et qui vient tout juste de prendre sa retraite, persiste et signe. Il a eu raison de couvrir un prêtre pédophile. Mgr Pierre Pican, évêque émérite de Bayeux-Lisieux n’a tiré aucune leçon de l’histoire. Ni de son histoire
En 2000, l’abbé René Bissey, né en 1944, l’un de ses sujets, était condamné à 18 ans de prison pour le viol d’une douzaine de jeunes garçons. Pas moins. Peu de temps après, l’évêque du diocèse, précisément Pierre Pican, était poursuivi et condamné à trois mois de prison avec sursis pour « non-dénonciation de crime ». Arrogant et maladroit, il n’a jamais reconnu son erreur. Aujourd’hui, il n’exprime aucun regret. Si c’était à faire il agirait donc de même. Selon ses propres mots, aujourd’hui il ne dénoncerait pas davantage ce prêtre à la justice. Cette franchise de l’évêque de Bayeux a au moins le mérite de mettre en évidence la relativité de l’application des règles de transparence que Rome aujourd’hui veut voir appliquées.
Sujet: Militants homosexuels et pédophiles : compagnons de route des années folles Mer 28 Avr - 6:14
Militants homosexuels et pédophiles : compagnons de route des années folles 27 avril 2010 → Réagir
Bertrand Delanoë, qui avait condamné les propos du cardinal Bertone, a salué dans un communiqué la mémoire de Jean Le Bitoux, grande figure des combats homosexuels français et fondateur de Gai pied, disparu le 21 avril. Jean Le Bitoux affirmait au magazine gay Illico en mars 2001 :
“En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile avec André Gide. En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique révolutionnaire. Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR notamment sur la question pédophile. À l’époque, il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité est à 21 ans, ce qui est bien tard. Dans les années 1970, tout est à libérer y compris l’enfant qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel. Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant des années 1970 était l’esclave d’une vieille civilisation, l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.”
Jean Le Bitoux se souvenait très bien des positions de Guy Hocquenghem, de René Schérer ou encore de Michel Foucault. Dans les années 1970, tous plaident pour une reconnaissance des sexualités que l’on n’appelle pas encore “minoritaires”, mais “périphériques”. Et loin de se contenter d’être des militants LBGT (lesbien, bisexuel, gay, trans), ils sont des militants LGBTP. Ils incluent le “P” de la pédophilie dans leurs revendications. Militants homosexuels et pédophiles deviennent compagnons de route et font front commun contre l’“ordre bourgeois” qui tient les “sexualités périphériques” pour des pathologies, des déviances, quand ce n’est pas pour des crimes. Et Jean Le Bitoux terminait :
“Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires des homosexuels. Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours pas, mais du côté de la jeunesse des homosexuels.” (via le FC)
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Pédophilie : du crime au tabou Quels liens avec l’homosexualité ? Jeu 29 Avr - 7:07
Pédophilie : du crime au tabou Quels liens avec l’homosexualité ?
J'ai trouvé cet article sur le site du causeur
Il vient confirmer un article que j'ai écrit ici en apportant de nouveaux éléments.
________________________________________________________________________________ J’ai passé mon dimanche à chercher des mouchoirs. Pas de vulgaires kleenex, mais des mouchoirs en soie. Quand on est maire de Paris, on n’essuie pas ses larmes dans n’importe quoi et c’est à Bertrand Delanoë que je voulais envoyer un petit paquet enrubanné, afin que, le moment venu, il ait de quoi sécher ses pleurs. Car, le moment viendra, comme il vient pour tout homme, où il plaira à Dieu de rappeler à lui le cardinal Bertone et, ce moment-là, Bertrand Delanoë aura beaucoup de chagrin. Peut-être sera-t-il même inconsolable. Certes, il y a deux semaines encore, le maire de Paris trouvait “choquants” les propos de ce cardinal qui associait dans une même phrase homosexualité et pédophilie : “De telles prises de position, écrivait le premier magistrat parisien dans le plus indigné des communiqués, sont d’autant plus dangereuses qu’elles stigmatisent délibérément une identité et portent ainsi atteinte au respect de la diversité et de la liberté individuelle.” Or, depuis – il faut dire qu’une semaine entière a passé, l’éternité quoi ! –, Bertrand Delanoë a changé, puisqu’il salue, dans le plus ému des communiqués, la mémoire de Jean Le Bitoux, grande figure des combats homosexuels français et fondateur de Gai pied, disparu le 21 avril. Quel rapport entre Jean Le Bitoux et Tarcisio Bertone ? Aucun, évidemment. Enfin, si. Les deux établissent, à leur manière, un lien entre homosexualité et pédophilie. Le premier, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le fait le 12 avril dernier au détour d’une conférence de presse donnée au Chili. Il ose affirmer qu’on lui a rapporté que certains spécialistes lient homosexualité et pédophilie : levée générale de boucliers. Quant au second, Jean Le Bitoux, ses manières sont un peu plus rudes. Il y a quelques années, il affirmait qu’homosexualité et pédophilie avaient partie liée, sans s’attirer autre chose à sa mort que la “gratitude” du maire de Paris pour son “courage militant”. Allez y comprendre quelque chose. Dans un court entretien donné au magazine gay Illico en mars 2001, Jean Le Bitoux revenait sur l’histoire du mouvement militant homosexuel : “En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile avec André Gide. En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique révolutionnaire. Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR notamment sur la question pédophile. À l’époque, il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité est à 21 ans, ce qui est bien tard. Dans les années 1970, tout est à libérer y compris l’enfant qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel. Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant des années 1970 était l’esclave d’une vieille civilisation, l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.” Il poursuivait : “Tony Duvert tenait une rubrique dans Gai Pied où il affirmait : la question pédophile existe et certains gays sont pédophobes et ils considèrent que l’émancipation des homosexuels se fera sur le dos des pédophiles. On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile.” Contrairement à beaucoup de sa génération (dont Bertrand Delanoë), Jean Le Bitoux n’avait pas la mémoire qui flanche. Il se souvenait même très bien des positions de Guy Hocquenghem, de René Schérer ou encore de Michel Foucault. Dans les années 1970, tous plaident pour une reconnaissance des sexualités que l’on n’appelle pas encore “minoritaires”, mais “périphériques”. Et loin de se contenter d’être des militants LBGT (lesbien, bisexuel, gay, trans), ils sont des militants LGBTP. Ils incluent le “P” de la pédophilie dans leurs revendications. Militants homosexuels et pédophiles deviennent compagnons de route et font front commun contre l’“ordre bourgeois” qui tient les “sexualités périphériques” pour des pathologies, des déviances, quand ce n’est pas pour des crimes. C’est notamment le cas de Michel Foucault au tournant des années 1980 qui défend la pédophilie ou, plutôt, qui refuse qu’on l’enferme dans une monstrueuse figure psychiatrisée : l’auteur de L’Histoire de la sexualité dénonce ce qu’il pressent advenir – et qui adviendra pour connaître son paroxysme à Outreau – : la sacralisation de l’enfant innocent et la condamnation a priori de l’adulte. L’un et l’autre victime et criminel par nature : bourreau, fais ton office ! Cependant, que faire du désir sexuel de l’enfant ? Car pour Foucault, Hocquenghem ou Schérer, l’enfant n’est pas que pure candeur : il est aussi un être sexuellement désirant. Et désirable. Dans ces années-là, la question de la sexualité de l’enfant n’est pas un tabou. L’intelligentsia française envoie, par exemple, en 1977 une pétition au Parlement réclamant la suppression de la majorité sexuelle et la dépénalisation des actes sexuels avec les moins de 15 ans. Dans les mêmes années, Libération publie des annonces de lecteurs cherchant des partenaires de 12 à 18 ans. Quant à Daniel Cohn-Bendit, il écrit avoir eu des jeux à caractère sexuel avec des enfants et s’en vante même sur le plateau d’Apostrophe, sans d’ailleurs que les gendarmes ne l’attendent à la sortie de l’émission pour lui passer les bracelets. C’est que la pédophilie n’a pas la connotation nécessairement criminelle qu’elle a aujourd’hui. Le pédophile a encore, si l’on peut dire, des humanités : il s’idéalise en continuateur de l’antique pédéraste, en éraste qui ne serait fait que pour apprendre la vie à un éromène, en pédagogue qui aimerait les enfants. “Alcibiade, monte donc sur les genoux de Socrate, il va te faire réviser ta philo.” Puis, le chemin des militants homosexuels et pédophiles se sépare. Cela se produit, selon Jean Le Bitoux, en 1982, avec l’affaire du Coral. Une dénonciation calomnieuse à propos de jeunes ados violés, des personnalités impliquées, un grand scandale médiatique : c’est une affaire d’Outreau avant l’heure – mais sans l’empressement de l’instruction à embastiller la terre entière. Seulement, le “mal” est fait : les militants homosexuels ont obtenu, en août 1982, la dépénalisation de l’homosexualité et ils ont désormais autre chose à faire que de s’occuper de leurs anciens compagnons de route, d’autant plus qu’ils sont devenus, avec cette sale affaire du Coral, passablement encombrants. Et Jean Le Bitoux de conclure de façon cinglante : “Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires des homosexuels. Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours pas, mais du côté de la jeunesse des homosexuels.” Mince alors ! Tarcisio Bertone a dû lire Jean Le Bitoux, qui ose le plus odieux des amalgames et établit une relation entre pédophilie et homosexualité. Qu’a-t-il dit, au fait, de si scandaleux, le cardinal ?“Nombre de psychologues, de psychiatres ont démontré qu’il n’y avait pas de relation entre célibat et pédophilie mais beaucoup d’autres ont démontré, et m’ont dit récemment, qu’il y avait une relation entre homosexualité et pédophilie.” Voilà ce qu’a déclaré Bertone, répondant à une question posée lors d’une conférence de presse au Chili. À moins de confier à Robert Faurisson la réécriture de l’histoire du mouvement homosexuel en France depuis André Gide jusqu’aux années 1980 et de brûler à Paris-Plage l’œuvre de Michel Foucault, la vérité nous oblige à donner raison à Tarcisio Bertone : la relation entre homosexualité et pédophilie a été posée, depuis fort longtemps, par des intellectuels qui n’étaient ni des “fascistes” ni des “réactionnaires”, mais des militants et des théoriciens de l’homosexualité, les tenants d’une avant-garde luttant contre ce qu’ils appelaient la “vieille morale bourgeoise” et une société qui surveille et punit. Seulement, le mot pédophilie ne peut plus être prononcé sans emporter avec lui tout sens critique. Il vaut condamnation immédiate à celui qui en est suspecté, comme à celui, d’ailleurs, qui oserait interroger et remettre en cause ses présupposés. Surtout ne pas se demander s’il n’existerait pas une légère différence entre un violeur d’enfants et un amateur de beautés adolescentes : non ! à défaut de la tête, on leur coupera indistinctement les couilles. Ne pas se demander non plus ce qu’est la pédophilie, mais enfermer le mot et son indétermination sous le masque monstrueux et infrangible du pédophile, nouvel ogre de la fable contemporaine. La pédophilie n’est plus seulement un crime. Elle est un tabou, la camera oscura d’une sexualité qui s’estime désormais affranchie de toute histoire.
François Miclo
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Une société profondément pédophile Jeu 29 Avr - 14:58
Benoît XVI et la société pédophile
29 Avril 2010 | François Martin
Le pape est en ce moment attaqué de toute part. Le scénario est simple comme un épisode du Da Vinci Code : la presse révèle peu à peu des crimes pédophiles « commis par l’Église », qu’un pape fourbe et dissimulateur, extérieurement intransigeant, mais secrètement informé et complice, Benoît XVI, a silencieusement couverts, comme l’un de ses prédécesseurs, Pie XII, avait couvert de la même façon les crimes des nazis.
Ceci devrait rapidement, on le sent bien en filigrane derrière les articles de la presse et le procès à charge monté comme une pièce de théâtre, avoir un effet dévastateur sur l’Église, pour la « punir » de son orgueil, de son refus forcené de « s’adapter au monde », et de sa propension insupportable à donner des leçons à tout le monde, alors qu’elle est « fautive » au premier chef.
La presse, intelligemment, met ostensiblement l’accent sur la « gêne » des catholiques, ce qui est supposé enfoncer le coin entre les fidèles et leur hiérarchie. En réalité, ce n’est pas cela qui a l’air de se produire, mais plutôt un resserrement du « troupeau » derrière ses pasteurs, écœurés qu’il est par la violence et l’injustice de ces attaques, l’amalgame qui est fait entre l’Église en général et quelques brebis galeuses, au demeurant bien moins nombreuses statistiquement par rapport à l’ensemble de la communauté des prêtres qu’il n’y a de pédophiles dans la société en général, et par le fait que c’est précisément Benoît XVI qui a fait en sorte que l’on ouvre largement les dossiers.
Cela, chacun le sait aujourd’hui. Cette stratégie médiatique « cousue de fil blanc » est assez claire pour tous ceux qui veulent bien regarder au-delà du bout de leur nez.
Une société contre l’enfant
Ce qui est en revanche moins clair, ce sont les motivations profondes de la presse et des groupes de pression qui, derrière eux, poussent au procès. Il est un peu facile, même si c’est assez souvent vrai, de simplement invoquer un « anticléricalisme primaire » qu’aurait pour l’Église et les croyants une société largement sécularisée. Il y a plus profond que cela. Cherchons.
Ce qui paraît étonnant, et même ahurissant, c’est le fait que ces attaques contre une Église « pédophile » proviennent d’une presse et plus généralement d’une société qui sont elles-mêmes totalement « pédophiles ». Expliquons-nous.
D’abord, nous autres chrétiens savons bien que la société n’a pas grand chose à faire de l’enfant. C’est facile à prouver.
Que l’on puisse restreindre le débat sur l’avortement au simple « droit de la femme à disposer de son corps », sans même admettre l’évidence que le corps qu’elle porte en elle, lorsqu’elle est enceinte, n’est pas le sien, que l’on fasse dépendre la vie ou la mort de cet être d’un « projet parental » subjectif, comme s’il était possible de disposer de la vie ou de la mort d’autrui simplement par ce que l’on a ou non un « projet de vie » pour lui, que l’on refuse dans ce domaine le « principe de précaution » que l’on applique partout ailleurs avec tant de scrupules, que l’on maintienne mordicus une monstruosité intellectuelle pareille depuis trente-cinq ans, en célébrant ses anniversaires et en encensant sa « prophétesse », tout cela montre bien que l’enfant, dans tout cela, est véritablement la dernière personne dont on se préoccupe. La société n’est même pas « pédophile », elle est carrément « pédocide », infanticide.
Mais si l’on se place sur le plan de la sexualité elle-même, force est de constater que la société est aussi, et c’est lié, totalement pornographique. Celle-ci la ronge aujourd’hui comme un cancer, elle est présente partout : sur les affiches, dans les journaux (articles, photos, et même annonces « de charme » parfaitement explicites), dans les films évidemment, dans presque toutes les publicités, à la TV, y compris dans les blagues particulièrement salaces des journalistes et amuseurs, dans les rues et les bois de nos grandes villes, et ne parlons pas évidemment d’internet. La pornographie est tellement présente dans notre société que d’une certaine façon, nous avons appris à « faire avec », même si elle nous révulse à chaque fois.
Or une société pornographique est une société pédophile.
En effet, quelle barrière, quelle protection notre société a-t-elle voulu ou a-t-elle érigée pour que nos enfants ne soient les premières victimes de ce déferlement, de ce qu’il faut bien appeler une « pédophilie passive », omniprésente, aussi dégoûtante et destructrice que la « pédophilie active » des obsédés sexuels que l’on dénonce ? Aucune, bien entendu. Les efforts de quelques uns, très peu nombreux, parmi nos politiques, pour protéger nos enfants sont vains, ceux qui veulent agir dans ce sens sont brocardés comme les pères ou mères « la vertu »… Ça, ce n’est pas de la pornographie, c’est de l’érotisme, ça « fait partie de la vie ».
Et si une protection doit être mise en place, dit-on, elle doit être, selon le sacro-saint principe de liberté, le fait de l’initiative privée (contrôles parentaux TV ou internet par exemple), comme s’il était possible d’éviter toute la cochonnerie qui nous tombe dessus uniquement en faisant du slalom, et en détournant le regard. Il n’y a plus beaucoup d’endroits où l’on peut encore regarder…
Pourtant, ce sont bien nos enfants qui sont les premières victimes. Alors, deux poids, deux mesures ? Si ce sont des prêtres qui détruisent nos enfants par la « pédophilie active », ce sont des monstres, il faut les clouer au pilori, et le pape avec, si ce sont des journalistes et des lobbies qui font de même par une « pédophilie passive » non moins nocive, il faut au contraire louer leur « modernisme » face à la société arriérée que nous défendons…
Un positionnement héroïque
Ces réflexions permettent d’éclairer un peu mieux le fond de la question, et la raison profonde de ces attaques. En réalité, il n’y a pas plus de pédophilie, active ou passive, dans l’Église qu’ailleurs, il y en a même beaucoup moins.
Et c’est même encore mieux que cela : par le comportement exemplaire des prêtres, célibataires volontaires dans un monde de sexualité débridée, par l’exemple de vie fidèle et d’éducation de grande qualité donnée en toute modestie par tant de parents catholiques, par le choix délibéré de nos politiques catholiques d’accepter d’être isolés et caricaturés par leurs pairs, par le courage du Pape, seul à « ouvrir les dossiers » spontanément dans son institution, alors que toutes les autres font tout ce qu’elles peuvent pour les garder fermés, l’Église, autant par sa hiérarchie que par ses membres, se positionne clairement comme héroïque. Elle donne aux hommes de son temps, précisément sur la question de la sexualité, un exemple d’excellence, de vérité et de lumière, un modèle à suivre face à un monde qui choisit délibérément les ténèbres et l’ambiguïté.
La Passion selon Benoît XVI
Cette démarche d’authentique sainteté est incarnée au premier chef par le pape, qui vit en cela, précisément, à l’image du Christ son modèle et Seigneur. La société est profondément pédophile. Le pape le dénonce en faisant face héroïquement, et en faisant pourtant pénitence, et en cela, il est un saint. C’est cela la réalité et bien sûr, c’est insupportable.
La presse copie et anticipe donc les réactions supposées de la foule : comme dans des circonstances analogues, il y a 2000 ans, Benoît XVI doit subir son procès. Il doit être flagellé par la critique, couronné d’épines par l’humiliation et la moquerie, et si possible, cloué à la croix d’infamie, et mis à mort symboliquement, idéologiquement et politiquement.
Si l’on regarde bien, c’est exactement ce qui se passe.
Benoît XVI sait tout cela parfaitement. Le décor est monté. Le bouc émissaire est à sa place, les « chefs des prêtres » et la foule aussi. Ses quelques amis n’ont pas encore fui. Les choses se passent presque exactement « comme l’autre fois ».
C’est pourquoi nous le voyons si serein.
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: « L’adolescent est spontanément homosexuel et la société actuelle est pédophile » Ven 7 Mai - 6:03
« L’adolescent est spontanément homosexuel et la société actuelle est pédophile »
Le journal brésilien O Globo a rapporté les propos qu’a prononcés Mgr Dadeus Grings l’archevêque de Porto Alegre ce mardi 4 mai, premier jour de la 48ème Assemblée générale de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), qui réunit plus de 300 évêques brésiliens, à Brasilia. L’archevêque Grings est connu pour ses positions conservatrices.
« La société actuelle est pédophile, c’est là que se trouve le problème. Alors les personnes tombent facilement dedans. Mais le fait de le dénoncer est un bon signal ».*
Mgr Grings a aussi critiqué la libéralisation de la sexualité qui « engendre des déviances de comportement » dont la pédophilie : « Quand la sexualité est banalisée, il est clair que cela touche tous les cas. Dont l’homosexualité. Avant on ne parlait pas d’homosexuels. Quand on commence à dire qu’ils ont des droits, le droit de s’exprimer publiquement, bientôt on va trouver que les pédophiles ont des droits ».**
L’archevêque s’est encore exprimé sur la psychologie des adolescents : « Nous savons que l’ adolescent est spontanément homosexuel, ce qui fait que par la suite, s’il n’a pas eu une bonne orientation, cela se fixe ».***
Mgr Gring s a cependant « condamné clairement » les abus sexuels commis par les prêtres contre des mineurs et affirmé qu’il devaient être « punis » mais a reconnu la difficulté qu’éprouve l’Église à dénoncer ces cas à la police : « Il est un peu étrange que l’Église aille accuser ses propres fils ».
On retrouve l’argumentaire vaticanesque connu sur l’interprétation de l’homosexualité : un peu de freudisme non avéré (affirmer que les ados sont spontanément homosexuels est une affirmation pour le moins rapide qui est sans doute à rapporter à la prétendue phase homosexuelle ’normale’ de l’adolescence) ; la libéralisation de la sexualité sert de bouc émissaire ; de plus, si l’archevêque n’affirme pas directement que la pédophilie est liée à l’homosexualité, il place les deux termes dans un contexte proche qui induit à l’assimilation et à la confusion. Tout est fait pour atténuer la responsabilité de l’Église dans les scandales des prêtres pédophiles qui secouent aussi le Brésil. L’archevêque a d’ailleurs aussi recouru à la statistique pour minimiser le rôle de l’Église : « En Allemagne, a-t-il avancé, seulement 0,2 pour cent des cas de pédophilies sont le fait de prêtres catholiques... »
Face aux faits avérés de pédophilie sacerdotale, l’archevêque se réfère à des données non avérées qu’il présente comme des certitudes : l’adolescent est spontanément homosexuel, les prêtres pédophiles sont une infime minorité en Allemagne. De plus, ces propos pourraient être ressentis comme insultants par les victimes : on peut en effet se demander pourquoi l’archevêque souligne la prétendue homosexualité de l’adolescent, -serait-ce pour y attribuer une part de responsabilité ? - et, pour les victimes, de savoir que leurs viols par des prêtres relève d’une minorité statistique, cela va-t-il les consoler
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: "Quelques réflexions sur l’Eglise et la pédophilie" Dim 9 Mai - 7:02
"Quelques réflexions sur l’Eglise et la pédophilie"
De Christian Vanneste :
"L'atelier sémantique gay a inventé la prise de judo conceptuelle la plus efficace : la pédophilie est un crime. L’homosexualité une vertu. Première victime, l’Église catholique coupable deux fois pour avoir pratiqué la première et condamné la seconde. Victime au carré : le cardinal Bertone pour avoir dit tout haut qu’il y avait des rapports entre l’une et l’autre : complice et maladroit, dit-on. Premier bénéficiaire : un Ministre que l’on fait basculer du crime à la vertu au bénéfice et en vertu de l’âge des partenaires.
Comme la plupart des gens se désintéressent de cette question qui au contraire intéresse beaucoup les médias avides de libertés de mœurs, on peut raconter n’importe quoi, exonérer ceux qui ont manifestement eu quelques penchants pour les jeux sexuels avec des jeunes, et mettre au pilori celui qui ose le rappeler, comme ce pauvre Bayrou.
Un peu de sérieux donc : l’éphébophilie, ce que l’on appelait naguère la pédérastie, c’est-à-dire l’attirance des hommes pour les adolescents pubères mais ambigus de traits, ne commence ni ne s’arrête à 15 ans. C’est à la fois le comportement le plus répandu chez les prêtres réputés pédophiles et un comportement toléré dans certaines sociétés et à certaines époques. C’est aussi, de loin, celui qui est le plus présent dans l’art et la littérature. Autrement dit le lien et même la confusion qui règnent entre l’homosexualité et l’éphébophilie est patent. C’est ce qu’a dit justement Bertone. La répugnance que l’on peut ressentir à l’encontre des agressions sexuelles envers de jeunes enfants disparaît assez souvent avec ce désir qui a été particulièrement bien dépeint dans « La mort à Venise » de Thomas Mann.
Il faut donc conclure de manière logique : une société lucide sur son avenir devrait avant tout ne porter d’intérêt qu’à l’hétérosexualité tendant à la création de familles les plus stables possibles. Le reste appartient à la psychologie voire à la psychiatrie (pour la pédophilie) non à la politique, ni au droit.
L’opposition outrancière entre pédophilie et homosexualité n’est donc pas fondée en raison des tendances éphébophiles assez fréquentes dans l’histoire qui ignorent la frontière juridique de l’âge. Toutefois, on peut néanmoins comprendre intellectuellement la distinction faite par certains si on admet la préférence que notre société donne aux relations humaines fondées sur le contrat et l’égalité par rapport à celles fondées sur l’inégalité, la domination et la force.
Si ce que l’on condamne, c’est le rapport imposé physiquement ou moralement alors que l’on admet celui qui est consenti par un être humain en pleine maitrise de lui-même, alors on peut admettre ce point de vue. Mais encore faut-il le dire et non se réfugier derrière une coupure sémantique à la fois grossière et hypocrite. Un autre « événement » peut nourrir cette réflexion : l’existence de couples polygames. Là encore, pourquoi condamner la polygamie et tolérer l’homosexualité, à l’inverse des principes qui gouvernent nombre de sociétés et notamment celles qui obéissent à l’Islam ? Précisément, parce que la première s’oppose clairement aujourd’hui au principe d’égalité entre les sexes. Le Mariage chrétien qui est fondé sur l’accord de deux personnes différentes et complémentaires, accord pour la vie de 2 libertés qui veulent et veulent les conséquences de ce qu’elles veulent est d’ailleurs la plus haute expression de cette union à la fois libre, égale dans ses parties, et parfaitement conforme à l’intérêt présent et futur de la société. Expression de la liberté et de l’égalité, pour ne pas dire de la fraternité, c’est aussi l’institution la plus conforme aux valeurs républicaines, et cela n’a rien de paradoxal.
Très bon week-end du 1er mai à tous et à toutes !"
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Via le Salon beige, je découvre cette déclaration du député Christian Vanneste: Dim 9 Mai - 7:03
Via le Salon beige, je découvre cette déclaration du député Christian Vanneste:
"L'atelier sémantique gay a inventé la prise de judo conceptuelle la plus efficace : la pédophilie est un crime. L’homosexualité une vertu. Première victime, l’Église catholique coupable deux fois pour avoir pratiqué la première et condamné la seconde. Victime au carré : le cardinal Bertone pour avoir dit tout haut qu’il y avait des rapports entre l’une et l’autre : complice et maladroit, dit-on. Premier bénéficiaire : un Ministre que l’on fait basculer du crime à la vertu au bénéfice et en vertu de l’âge des partenaires. Comme la plupart des gens se désintéressent de cette question qui au contraire intéresse beaucoup les médias avides de libertés de mœurs, on peut raconter n’importe quoi, exonérer ceux qui ont manifestement eu quelques penchants pour les jeux sexuels avec des jeunes, et mettre au pilori celui qui ose le rappeler, comme ce pauvre Bayrou.
Un peu de sérieux donc : l’éphébophilie, ce que l’on appelait naguère la pédérastie, c’est-à-dire l’attirance des hommes pour les adolescents pubères mais ambigus de traits, ne commence ni ne s’arrête à 15 ans. C’est à la fois le comportement le plus répandu chez les prêtres réputés pédophiles et un comportement toléré dans certaines sociétés et à certaines époques. C’est aussi, de loin, celui qui est le plus présent dans l’art et la littérature. Autrement dit le lien et même la confusion qui règnent entre l’homosexualité et l’éphébophilie est patent. C’est ce qu’a dit justement Bertone."
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Neuf pédophiles ont accepté de se confier Lun 17 Mai - 7:01
Neuf pédophiles ont accepté de se confier
Kathleen Frenette / Journal de Québec / Agence QMI
16/05/2010 08h27
Neuf pédophiles ont accepté de lever le voile, pendant deux heures, sur la déviance qui a brisé la vie de jeunes victimes innocentes. Voici le récit de ces neuf hommes que la société qualifie de voleurs d’enfance.
Depuis deux ans, pour certains, un an pour d’autres, ces hommes, âgés entre la jeune trentaine et la cinquantaine, se réunissent à la Clinique d’évaluation et de traitement des troubles du comportement sexuel de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec pour suivre une thérapie qui s’échelonne sur 86 semaines, à raison de six heures par semaine.
Confrontés à leur réalité, à leur passé et à la souffrance qu’ils ont fait subir à leurs victimes, ils disent vouloir, aujourd’hui, se réhabiliter.
« On essaie de reconstruire notre vie comme on veut et pas comme on peut… », dit Carl (nom fictif), en précisant que ce qui les a menés sur le chemin de la pédophilie, ce n’est pas toujours un désir et une envie, comme plusieurs le croient, mais souvent « un moyen ou une sortie pour combler un mal-être, un vide émotionnel qui perdure depuis toujours ».
« En arrivant ici, j’étais comme un ado. Aujourd’hui, j’ai appris à être un homme. Je n’étais pas éduqué et je ne comprenais pas le mal que je faisais », explique également Simon, qui a vu sa sœur se faire abuser alors qu’il avait cinq ans et qui a lui-même été agressé sexuellement à onze ans.
Rejeté par les femmes
Il dit avoir compris que même si son enfance a été brisée, il n’avait pas le droit de voler celle d’un autre.
« Moi, j’ai fait des attouchements sexuels. J’étais rejeté par les femmes, je souffrais terriblement et un jour, j’ai perdu le contrôle en décidant de le prendre sur un enfant. Après coup, je suis resté chez moi, parce que j’avais horriblement honte. Ça m’affectait intérieurement. Jamais je ne vais oublier et je ne veux pas oublier pour ne pas recommencer », a aussi fait savoir Lidoire, qui a admis avoir débuté la thérapie à reculons, mais qui en reconnait, aujourd’hui, les bienfaits.
« Maintenant, je suis conscient des “lumières rouges”. Je reconnais le danger et je peux mieux le contrôler », a-t-il précisé.
Ce dernier a d’ailleurs spécifié, lors de l’entretien, n’avoir aucune interdiction à respecter à la suite de son arrestation.
Toutefois, il évite certaines situations plus problématiques. « Je ne fréquente pas les parcs et j’évite de circuler près des écoles et si un jour j’ai une blonde, je vais en choisir une qui n’a pas d’enfants», a-t-il dit.
Traumatisme
« Il faut écouter l’histoire de chacun des gars. Quelque 90 % d’entre eux ont eu des problèmes et des traumatismes graves dans leur enfance. Tu ne te lèves pas un beau matin attiré par les enfants. Immanquablement, ça découle toujours de quelque chose », a spécifié Vincent, le plus jeune du groupe, juste avant que chacun des hommes présents ce soir-là, n’acceptent de parler de leur perversion.
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Cabnada: Durant les deux heures de l’entretien, les neuf hommes ont parlé tour à tour de leurs victimes de manière franche et sans détourner le regard. Mar 18 Mai - 5:28
Durant les deux heures de l’entretien, les neuf hommes ont parlé tour à tour de leurs victimes de manière franche et sans détourner le regard.
« J’ai fait des attouchements sur la fille de ma blonde et c’est elle qui m’a dénoncé. Quand je suis parti en thérapie, je l’ai remerciée, en lui disant que c’était grâce à elle si j’allais me faire soigner », a avoué Simon, lorsque le sujet a été abordé.
Étrange toutefois de les voir si sensibles à la douleur des enfants à qui ils ont volé l’innocence. Questionné à savoir s’il en voulait à la petite d’avoir parlé, il va même plus loin dans sa réflexion. « Il faut dénoncer les gens qui ont ce comportement, avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne fassent d’autres victimes. En dénonçant, les victimes offrent à leur agresseur une belle chance de s’en sortir », a-t-il ajouté.
Cette phrase est approuvée par l’ensemble du groupe. Il faut toutefois que les pédophiles acceptent de voir les enfants comme des victimes, ce qui ne semble pas toujours le cas, surtout au moment de commettre le crime.
« Pour être aimé »
« Je n’avais aucune estime de moi-même. Je buvais, je me droguais, ma blonde ne voulait plus me donner d’affection et la petite, elle, me collait. J’ai fait des attouchements, mais j’aurais pu aller jusqu’au bout si je n’avais pas été dénoncé. Je ne voulais pas lui faire de mal, je voulais juste être aimé », a précisé Simon, qui a été approuvé par Pierre.
« J’ai été abandonné à plusieurs reprises dans ma vie. À sept ans, je ne connaissais même pas les couleurs. J’ai été placé chez une femme contrôlante, qui me frappait lorsque je voulais manger. Sans estime de moi et rempli de colère, c’est le seul moyen que j’ai trouvé, mais je ne voulais pas non plus leur faire de mal », a-t-il dit, ajoutant qu’il s’en voulait énormément encore aujourd’hui.
Distorsion cognitive
À entendre de tels propos, la plupart des gens dans la société pourraient être choqués. Comme si ces pédophiles rejetaient la faute sur la victime ou encore sur le passé qui les a menés à cette déviance.
Et c’est normal, selon Mario Côté-Larrivée, sexologue-clinicien et expert en délinquance sexuelle.
« Parce qu’ils ont vécu un paquet de choses au cours de leur enfance, ils développent ce qu’on appelle de la distorsion cognitive. C’est-à-dire qu’ils ne voient pas les choses de la même façon qu’une personne qui n’a pas de carences », a-t-il expliqué.
Le goût du sexe
En exemple, il parle d’une situation banale qui peut vouloir dire tout autre chose pour les pédophiles.
« Deux enfants de quatre ans qui jouent au docteur. La plupart des gens trouveront ça normal, en se disant qu’ils apprennent à se découvrir. Un pédophile qui voit cette situation se dira plutôt que les enfants ont déjà le goût du sexe », a précisé le sexologue.
On pourrait alors se demander pourquoi certaines personnes ayant vécu des carences développent un profil de pédophile, alors que d’autres ne tomberont jamais dans la déviance. Là encore, le sexologue a une réponse claire.
« Tout simplement parce que certains sont “plus forts” et ont une plus grande capacité de résilience. Comme pour les victimes, on peut décider de s’en sortir ou encore décider de tomber », a-t-il dit.
Ce qu’ils ont dit...
« La pédophilie, c’est un mélange de contrôle et d’impuissance et lorsqu’on passe à l’acte, dans notre tête, on redevient un enfant. » — François
« Tu t’écœures quand tu as fait ça et le plaisir est toujours minime face au repentir que l’on peut avoir. » — Jean-Paul
« Personne ne peut jurer qu’il ne recommencera jamais, mais maintenant, on sait ce qui nous a amenés là et ce qui fait qu’on pourrait y retourner. » — Vincent
« C’est important de garder en mémoire le souvenir de ce qu’on a fait pour voir la lumière allumée si un jour on est sur le point de retomber. » — François
« En commettant le geste qu’on a posé, c’est comme faire sauter une bombe… Ça détruit tout. » — Carl
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: les salles de bain de l'inceste Mar 31 Aoû - 7:56
A propos de la pédophilie et de l'inceste Par Stadire - 31 août 2010 - Tags : homosexualité, Inceste, pédophilie
Je lis tout le journal de Pascal Sevran en ce moment. Cherchez pas, j'ai des lubies comme ça. Ce dernier évoque très régulièrement les enfants, l'éducation, la famille, avec beaucoup d'intelligence, de sensibilité et de nuances. A chaque fois que je lis ses propos, j'ai envie de vous les faire partager. Difficile de tous les rapporter, ils sont nombreux et son journal fait 8 tomes !
En voici cependant un extrait que je trouve particulièrement juste : "Une association pour la protection de l'enfance de la famille, ou quelques regroupement du même acabit, veut faire interdire l'affichage dans le métro de photos où l'on voit s'embrasser des garçons entre eux et des filles entre elles. Les associations du genre parents d'élèves soucieux de leur progéniture, qu'elles soient catholique ou cégétistes, se déconsidèrent s'il en était besoin en dénonçant les mauvais baisers, les mauvais penchants. "Ca risque de traumatiser nos enfants" disent-elles ! Il nous avait semblé pourtant qu'il leur fallait un peu plus pour traumatiser leurs enfants. Le journal télévisé, les séries américaines suffisent.
et puis enfin chacun le sait, c'est dans l'écœurante proximité des salles de bains familiales que se jouent le plus souvent ces affaires qui salissent les journaux quotidiennement. L'indécence est là, sous la douche, dans la baignoire, où se frôlent des beaux-pères et des adolescentes."
Pour celles et ceux qui auraient des a priori sur ce bonhomme, je vous en supplie, lisez-le d'abord avant de vous fier à ce qui a été rapporté de lui dans la presse, vraiment, puis on recausera, éventuellement.
Pédophilophobie Publié le 3 octobre 2010 partruepoet 0
Depuis quelques temps il s’installe un climat très étrange vis-à-vis de la pédophilie.
Pour mieux comprendre le phénomène Pedobear ci dessus, cliquez sur l'image et lisez l'article! Je mets les choses au clair avant toute remarque, l’acte de pédophilie est à mon sens irréfléchi, et immoral. Il est donc normal de condamner les pédophiles actifs. J’en viens à ma remarque du jour. Je ne sais pas si c’est maintenant possible de passer une journée sans entendre parler de pédophilie. Je la vois partout, à la télé, dans les journaux, dans les blagues des gens, sur les sites d’information, dans les vidéos. Alors oui c’est un des grands tabous qu’on essaye de dénoncer au mieux. Puisque c’est sur et certain qu’elle est présente (sous forme d’acte) à bien des niveaux. Mais le truc louche dans tout ça, c’est l’ampleur que ça a pris. Tout simplement. On vient de me rappeler que l’expo de Larry Clark au musée d’art moderne de Paris a été interdite aux moins de 18 ans. Cette expo met en scène des ados, souvent nus et dans des positions particulièrement explicites. Mais ça ne s’arrête pas là, puisqu’il est accusé de pédophilie (selon le journaliste du Monde qui en a fait l’interview). Alors là c’est encore une réaction typiquement pédophilophobe moderne. Le pédophile est devenu le diable. Je ne sais pas trop ce que représente ce report de haine sur ce personnage de pédophile, mais ça ressemble à un bouc émissaire publique. Alors ce qui m’embête dans tout ça, c’est que malgré tout, ça reste à mon sens une forme de chasse à la sorcière débile, et tout le monde se transmet le message au travers de toutes les formes d’expressions. Alors que le pédophile n’agit pas forcément, il se peut que ce soit juste une personne qui a une de ces déviances sexuelles bizarres, mais qui se contient car il sait que c’est totalement immoral. Parce que lorsqu’on explore Internet, ou tout simplement en écoutant les gens et les observant, on se rend compte que les déviances sexuelles de tout type sont omniprésentes. Les forums de doctissimo.fr sont d’ailleurs de vraies mines. Alors tous ces gens se cachent (et ce sont d’ailleurs aussi les premiers à se moquer des autres, c’est possible aussi). Donc finalement, cette attirance absolument pas propre pour les enfants fait partie je pense des fantasmes de bien de plus de personne que l’on ose l’imaginer ! Et personne n’osera jamais l’avouer ou presque. Il faut donc différencier les pédophiles qui agissent, qui sont eux très malsains en société, des pédophiles ou déviants sexuels bizarres qui savent se contenir. A mon sens, on fait trop facilement l’amalgame entre les deux ces derniers temps. Voilà, je ne milite pas non plus pour l’acceptation universelle de tous sans raillerie, haine et mépris. C’est mielleux, et naïf. Mais il faut quand même que ça se calme à mon avis ! On ne peut plus fixer un enfant sans se sentir coupable, ou se faire dévisager, ou se faire vanner (ok, ça me fait rire moi aussi). C’est maladif, on décortique tout, on est suspicieux des gestes d’autrui et ça n’est pas bon pour l’ouverture d’esprit à la longue. Enfin, le débat reste ouvert. L’autre question est de savoir comment traiter alors ces déviants sexuels. Puisque certains ceux qui se contiennent doivent avoir des frustrations, et les autres deviennent des criminels. Doit-on accompagner les pédophiles d’un accompagnement psychologiques, les castrer chimiquement (ce sont des questions d’actualité en fait..), les cloîtrer avec les autres criminels de la même manière. C’est discutable. En attendant, les pédophiles en devenir, eux, on ne sait pas qui ils sont et on ne sait comment prévenir. La solution est peut être justement cette ambiance de dérision, de haine du pédophile qui agit un peu comme un vaccin social sur le phénomène. Mouais, ça marchera vraiment ? Pas si sur. Yo ! PS: Je n’ai pas couvert toute la dimension de la question, c’est voulu car c’est un point de vue interne. Mais c’est vrai que ça pourrait être intéressant de voir le rapport à cette question selon les pays et les siècles par exemple. Et ahah. Et je viens de voir que je suis loin d’être le seul à penser ça. Il y a un site qui se nomme pedophilophobia: http://pedophileophobia.com/index.htm et un autre article de blog, mais sous forme de témoignage (que je trouve bien court néanmoins) : http://defensedetoucher.canalblog.com/archives/2010/04/16/17597075.html Publié dans : Notes
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Une jeune fille vient de révèler son amour avec un Gainsbourg vieillissant. Rien de surprenant : l'artiste a toujours jonglé avec les très jeunes filles... Mar 5 Oct - 15:14
Une jeune fille vient de révèler son amour avec un Gainsbourg vieillissant. Rien de surprenant : l'artiste a toujours jonglé avec les très jeunes filles...
Elle s'appelle Constance Meyer. Elle avait 16 ans à l'époque de son histoire d'amour avec le grand Serge Gainsbourg. Cinq années de relation interdite passée sous silence, jusqu'à aujourd'hui... Constance raconte tout dans un livre.
Cette histoire qui sort de l'ombre fait la une de toutes les revues de presse ce mardi. Dans La Jeune fille et Gainsbourg, un livre qui parait le 6 octobre aux éditions de
l'Archipel, Constance Meyer révèle enfin, après plus d'un quart de siècle de silence, la relation amoureuse qu'elle a eu avec le génial Serge Gainsbourg.
En 1985, au moment de leur rencontre, la jeune Constance avait 16 ans. Gainsbourg en avait 57. Soit 41 ans d'écart entre les deux amants.
Cette adolescente de bonne famille et sans problème avait laissé, comme le voulait la coutume, un petit mot dans la boite aux lettres de son idole, avec son numéro de téléphone : le début d'une love story de 5 ans entre le chanteur et sa lolita...
"Serge était adulte. Il faisait, en conscience, ses propres choix. D'autant que j'étais pleinement consentante."
Interviewée ce matin dans France Soir, Constance Meyer, aujourd'hui photographe et maman de deux enfants, explique pourquoi avoir attendu près de 25 ans pour briser ce passé tabou.
"Parce que cette relation, la première que j'eus avec un homme, fut si intense qu'elle justifiait que je laisse du temps au temps. Il me fallait aussi respecter la famille de Serge (...) Je n'ai voulu choquer personne, je ne suis pas impudique."
Après ce trop long silence, Constance explique qu'elle a vécu comme une thérapie l'écriture d'un tel livre-vérité : "J'ai écrit ce livre pas pour me déculpabiliser d'avoir aimé un homme de 41 ans mon ainé, mais pour me soigner des maux entrainés par sa mort."
En mars 1991, la jeune Constance n'a en effet jamais pu dire adieu à l'homme qu'elle aimait.
Constance Meyer raconte la puissance de cette toute première histoire d'amour : "J'ai été séduite par ce qu'il était vraiment, pas par son image publique. De toute ma vie, je n'ai rencontré un homme aussi gentil, timide, touchant et généreux que lui."
Mais Constance n'était pas seule sur l'homme aux feuilles de choux, elle partageait son Serge avec Bambou : "Nous nous entendions parfaitement : elle le voyait le weekend, moi la semaine."
Et de conclure en parlant de sa mission : "Je n'ai fait qu'apporter à Serge le supplément d'affection dont à besoin tout grand artiste."
Est-ce un manque de respect ou un excès de moraline que de s'interroger sur Gainsbourg et la pédophilie ? Notre réponse est non : le poète-chanteur a toujours joué avec le concept de l'amour avec des adolescentes voire des petites filles, dans ses chansons, son livre et ses films.
Penchons-nous sur ce sujet, alors qu'une femme Constance Meyer, publie le 6 octobre 2010 un livre qui détaille sa relation d'adolescente de 16 ans avec un Gainsbourg vieillissant.
Gainsbourg portait au pinacle un livre sulfureux pour son époque, le chef-d'oeuvre de Vladimir Nabokov : "Lolita". Une fillette de douze ans y entretenait une relation forcément complexe, illégale et vénéneuse avec un homme adulte.
Gainsbourg s'inspirera de Nabokov, et créera tout au long de sa carrière florissante des chansons qui s'y réfèrent. "Les sucettes", interprétée par France Gall, est la plus connue.
Mais Cannabis, composée en 1970, est encore plus claire :
"La mort a pour moi le visage d'une enfant,
Au regard transparent,
Son corps habile au raffinement de l'amour,
Nous prendra pour toujours".
Dans les années post-68, personne n'aurait songé à reprocher à un chanteur de talent des paroles impubliables aujourd'hui. Sentant que le thème pouvait être rentable, tant artistiquement que financièrement, Gainsbourg, poussera son avantage.
En 1978, c'est "Melody Nelson, concept-album génial, qui abat une nouvelle barrière : Melody, fille aux "cheveux rouges, et c'est leur couleur naturelle", personnifiée par une Jane Birkin garçonnesque au corps d'ado amaigrie, est le véhicule artisque utilisé par Serge Gainsbourg pour populariser ses appétences pour les nymphettes :
Le beau Serge ne s'arrête pas là. Le seul livre publié de Gainsbourg se veut un hommage à Nabokov : "Evguéni Sokolov" dort avec une petite fille sourde et muette. C'est du Michael Jackson avant la lettre, dès 1980 !
Dès lors, l'esprit de liberté de l'époque (les années 80) et l'adolescence médiatisable de sa fille Charlotte seront le prétexte à une succession de productions cinématographiques et discographiques aussi hasardeuses artistiquement que révélatrices d'une obsession qui devient envahissante : le clip "Lemon Incest" fait scandale, le chanteur tourne autour du pot de l'inceste et de la pédophilie de manière assez lourdingue, et le film éponyme ou "Stan le flasheur" avec Claude Berri dans le rôle-titre sont du même acabit.
A la fin de sa vie, Gainsbourg n'utilise plus de faux-semblants. La provocation et la volonté de choquer le bourgeois dans une France blasée l'emportent sur l'ambition artistique. L'album "You're under arrest" est le meilleur -et pire- exemple de cette dérive commerciale. "Five easy pisseuses", référence à un titre de film avec Jack Nicholson, Five Easy Pieces (mais qui n'a rien à voir avec le thème traité ici), est à la fois grossière et debas de gamme
"De mes cinq petites pisseuses j'ai préféré la six J'les avais limées limées limite jusqu'à l'intox Ses petites socks Me mettent en erex Et je la fuck"
Tristes vers d'un pervers pépère pas vert du tout !
Beaucoup d'artistes ont flirté dans leurs oeuvres ou leurs vies personnelles avec la pédophilie ou l'éphébophilie (l'amour des adolescents). On pense à André Gide dans "Si le grain ne meurt", à Jean-Loup Sieff et ses photographies, à Gabriel Matzneff dans tout son oeuvre, à Visconti dans "Mort à Venise", à Charles Trenet à la ville, etc. Mais chez Serge Gainsbourg, c'est une ligne directrice qui, si elle permettait des envolées artistiques, s'est finalement fourvoyée dans un marketing dévoyé.
Dernière édition par Admin le Ven 24 Déc - 10:25, édité 3 fois
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Larry Clarke Ven 8 Oct - 5:33
J'ai lu le communiqué du MoDem à propos de la décision de la Mairie de Paris d'interdire l'entrée de l'exposition de Larry Clarke aux mineurs.
J'avoue que je ne puis en aucun cas m'accorder avec Jean-François (Martins) et Benhamias, qui voient dans cette décision de la pudibonderie. Personnellement, j'y vois une salutaire prudence.
Il y a sous cette exposition de photos un lourd non-dit particulièrement symptomatique de l'hypocrisie dans laquelle baigne notre société en matière de sexualité des adolescents, et, plus précisément, en matière de relations entre adolescents et adultes dans ce domaine-là.
Car enfin, qu'est-ce que cette exposition sinon le regard avide, fût-il artistique, d'un homme adulte sur des corps nus d'adolescents. Interrogé, Larry Clarke reconnaît à demi mots que ce choix artistique procède d'une frustration issue de sa propre jeunesse. Le Lolita de Nabokov ne débute pas autrement : l'amour désirant et non-consommé à la pré-adolescence d'Humbert Humbert.
Même artistique, que l'on ne me dise pas que le regard de Larry Clarke n'est pas malsain.
L'adolescent interroge l'adulte, car il est à la croisée des chemins entre l'enfant qu'il n'est plus tout à fait et l'adulte qu'il n'est pas encore.
Notre société consumériste sanctifie la jeunesse, la beauté éternelle et sexualise à outrance jusqu'à l'enfance même. Et dans ce même mouvement, elle hurle au loup pédophile à la première alerte.
Il y a sur la pédophilie un discours hystérique qui confond des phénomènes différents. Il y a une différence de nature entre l'hébéphilie et la pédophilie stricto sensu.
Actupsy a consacré une étude à la pédophilie et la finit sur le constat que l'hébéphilie en diffère notablement. L'auteur écrit notamment :
L'hébéphilie pourrait se concevoir comme une recherche de revalorisation narcissique. Légèrement immature, ces sujets trouvent un reflet de leur image plus proche chez les adolescents que chez les adultes. Mais, c'est également le moyen d'assurer son existence par la maîtrise de l'autre.
Cette notion d'hébéphilie serait à étudier non seulement sous l'angle de la psychologie clinique mais également sociale, étant donné les mutations que l'on peut observer dans notre société et notamment concernant la place accordée aux adolescents.
Il est donc inexact de parler de pédophilie, comme j'ai pu le lire en quelques endroits à propos du travail de Larry Clarke. Inexact cliniquement, mais valide légalement puisque la loi fixe la majorité sexuelle chez les garçons à 16 ans et chez les jeunes filles à 15 ans et 3 mois.
D'une certaine manière, Clarke n'a pas tout à fait tort de juger que l'exposition devrait être réservée aux adolescents. Mais d'une certaine manière seulement, puisque ce serait le lieu privilégié d'un regard sexuel - et pas seulement artistique ! - adulte sur une sexualité adolescente.
Le plus malsain, finalement, c'est le mélange des genres, c'est à dire la foule mêlée d'adolescents et d'adultes pour une exposition dont l'objet est d'exhiber la sexualité des adolescents.
C'est cette sorte de voyeurisme qui parvient à s'extraire constamment de la loi et de la réprobation publique en invoquant l'aile protectrice de l'art qui finit par me gêner à la longue.
Il y a une facilité à évacuer ce contact illicite dans le Paris bien-pensant qui m'indispose. Meilcour, par exemple, ou encore ces imbéciles de Verts parisiens , qui peinent à passer le cap d'un regard soixantuitardisé sur la censure quand elle s'applique à la sexualité.
Je suis déçu de la réaction des deux élus MoDem car en ramenant la décision de la Mairie de Paris à de la pudibonderie, ils ont monté qu'ils n'ont perçu aucun des enjeux de cette décision. J'attendais autre chose, plus de profondeur, plus de réflexion de la part du MoDem.
Je n'évoque pas même le cas des médias qui ont encore trouvé le moyen de faire à peu de frais de l'audimat ou du lectorat, avec une absence totale de scrupules, comme d'habitude, en publiant des clichés de ces jeunes gens nus et/ou lourdement et gravement drogués.
J'ai lu le communiqué de Bertrand Delanoë. Il a mûri son choix, à l'évidence, mais s'est prudemment retranché derrière la loi pour justifier sa décision. Dommage qu'il n'ait pas mené sa réflexion jusqu'à son terme et explicité, comme homme politique et citoyen, ce qu'il pensait de cette exposition et pourquoi il ne voulait pas la rendre accessible aux mineurs.
Peut-être me trompé-je, finalement, et ne s'agit-il, in fine, que d'une simple précaution, puisque j'ai aussi entendu que Christophe Girard voulait changer la loi de 2007 pour rendre ces expositions ouvertes à tout public.
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Un film qui en parle et met les bourges devant leur caca Mer 20 Oct - 8:44
Zabou Breitman continue d'observer avec sa caméra tendre les rapports parfois difficiles mais toujours bouleversants entre les êtres humains. Dans son nouveau long métrage, le quatrième après Se Souvenir des Belles Choses, L'Homme de sa vie et Je l'aimais, elle a choisi de traiter l'amitié entre une jeune fille de 13 ans, Lou, et une SDF, dans No et moi, l'adaptation du roman de Delphine de Vigan. La bande-annonce vient d'être dévoilée et nous donne des aperçus de leur belle relation.
Pour les rôles principaux, la réalisatrice a choisi pour incarner Lou, Nina Rodriguez, comédienne à la filmographie déjà bien remplie (Complices, Le Premier Jour du reste de ta vie) et Julie-Marie Parmentier, superbement révélée dans La Vie ne me fait pas peur il y a plus de dix ans. Si Zabou a songé faire tourner une fille véritablement issue de la rue, elle a été conquise par Julie-Marie, qui s'annonce épatante d'après les premières images.
Par ailleurs, Antonin Chalon, qui joue le rôle de Lucas, est le fils de Zabou Breitman et avait déjà été dirigé par sa mère dans Je l'aimais où il incarnait l'enfant de Daniel Auteuil. La cinéaste joue quant à elle le rôle de la mère de Lou, tandis que Bernard Campan, qu'elle avait déjà fait tourner dans Se souvenir des belles choses, est son père.
A la fin du mois d'octobre, Zabou Breitman va fièrement fêter ses 50 ans. Cette hyperactive travaille également pour le théâtre avec sa dernière pièce, La Médaille.
Vous croyez vraiment qu'il y a un âge pour aimer ?
et un âge pour reçevoir de l'amour ?
Société de cons ! arrêtez donc de juger ce que vous ne comprenez pas et ne vivrez jamais !
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Enfin un autre langage que celui de l'hystérique formaté Ven 3 Déc - 8:10
Tabou(s) : Interview d'Alan Ball Connu à la télévision pour être le créateur des séries Six Pieds Sous Terre et True Blood, et au cinéma pour être le scénariste d'American Beauty, Alan Ball réalisait en 2007 son premier long métrage avec Nothing is Private, présenté à Deauville en 2008 sous le titre Towelhead - titre du roman d'Alicia Erian dont il s'inspire - et qui arrive à présent dans les bacs français depuis le 17 novembre sous le titre Tabou(s). Un film dans lequel nous retrouvons Peter McDissi (Six Pieds Sous Terre) et Aaron Eckhart (The Dark Knight).
Ouf ! Après deux ans d'attente et d'incompréhension (en ce qui nous concerne), nous avons enfin l'opportunité de revoir ce film incompris par certains (surtout aux Etats-Unis, où il a fait polémique) mais qui nous avait bien plu lors de sa projection à Deauville (voir la critique). L'histoire parle d'abus sexuel sur une adolescente de treize sur fond d'émancipation sexuelle. Oui, car Tabou(s) a l'audace de dépeindre un personnage d'adolescente victime d'un traumatisme mais qui ne sombre pas pour autant dans les limbes de la dépression. Alan Ball, qui n'a pas la langue dans sa poche et n'hésite pas à tenir des propos engagés, nous apporte un éclairage sur le propos de l'histoire. Une interview réalisée en 2008 au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008, et que nous avions gardée sous le coude en attendant la sortie du film.
Filmsactu.com : Pourquoi avez-vous choisi d'adapter ce roman ? Alan Ball : Je suis tout simplement tombé amoureux du roman. J'ai adoré l'histoire, les personnages, l'univers qu'Alicia a créé (Alicia Erian, auteure du livre, ndlr). J'ai adoré l'aspect multiculturel et le caractère politique du roman. J'ai aimé le fait que l'histoire soit à la fois touchante et hilarante. D'autre part, en tant que personne élevée à la pop culture américaine, j'étais en quelque sorte conditionné à m'attendre à une histoire misérabiliste, alors qu'il s'agit finalement de l'émancipation d'une jeune fille autorisée à être sexualisée, à surmonter un traumatisme au lieu de se laisser détruite. Elle gagne en profondeur tout gardant une certaine compassion envers ceux qui la maltraitent. Malgré tout ce qui lui arrive, elle clame qu'elle ne veut pas arrêter le sexe. Je trouvais cela révolutionnaire et profondément émouvant. Je savais aussi que ces personnages donneraient aux acteurs la chance d'interpréter des rôles de valeur. Au moment où j'ai lu le roman, j'avais un autre scénario en cours et j'ai contacté mon agent pour lui dire que je voulais d'abord me lancer dans ce projet.
Avez-vous rencontré l'auteure ? Oui. Je l'ai contactée pour lui dire que je voulais adapter son roman. Je lui ai promis d'en conserver l'humour. Elle m'a donné sa permission de transformer son histoire en scénario pour le cinéma et m'a fourni quelques notes, que j'ai volontiers acceptées. Elle est venue sur le tournage et a été terrifiée par Peter McDissi parce qu'il lui rappelait énormément son père. Elle nous a même accompagnés lors de la promotion en festival, notamment à Sundance, à Boston et New York. J'ai beaucoup sympathisé avec elle pendant toute cette période et apparemment, elle est très contente du film.
L'histoire est-elle autobiographique pour elle ? Tout à fait. Quand elle avait 11 ans, elle et son frère ont été envoyés à Houston vivre avec leur père qui est égyptien. Cela ne s'est pas très bien passé. Leur mère est venue les rechercher à Noël. Après avoir écrit plusieurs nouvelles, Alicia voulait passer à l'écriture d'un roman et elle s'est alors demandé quel sujet elle pourrait bien traiter. Et elle a pensé : qu'est-ce qui se serait produit si j'étais restée ? Donc l'histoire est par beaucoup de côtés autobiographique.
Le ton du film est très drôle alors que l'histoire comporte beaucoup d'éléments très durs. Ce mélange était-il présent dans le roman ? Absolument. Le livre est très drôle, même si l'humour n'agit jamais aux dépens de ce qui arrive aux personnages. Mais entre le choc culturel qui s'opère, la situation absurde dans laquelle cette jeune fille se retrouve, le fait que son père puisse dire deux choses qui s'opposent diamétralement dans la foulée sans voir ce qui cloche, il y a matière à rire. Tout est dans le livre. J'ai parfois accentué certains aspects ou ajouté quelques répliques, mais dans l'ensemble, je suis resté très fidèle au roman.
De nos jours, est-il plus facile qu'auparavant de parler d'abus sexuel dans un film américain ? Je ne sais pas si c'est vraiment plus facile. Ce film a déclenché beaucoup de polémiques parce que certains y ont vu de la pornographie, voire de la pédophilie. J'en ai été profondément offensé parce que j'ai moi-même été victime de pédophilie quand j'étais enfant. Je sais ce qu'est la pédophilie et ce film n'en fait en aucun cas l'apologie. Le film est absolument clair sur le sujet : ce que fait M. Vuoso est mal. Donc je ne sais pas si c'est plus facile parce que, de manière évidente, l'Amérique a fait un pas en arrière sur le sujet avec l'administration Bush. Beaucoup de bas en arrière, en fait, en termes d'éducation sexuelle et de responsabilité envers les besoins de la jeunesse, en termes de compréhension du fait incroyable que les adolescents puissent découvrir le sexe. Je pense à la vague culturelle consistant à glorifier l'abstinence et la réhabilitation des "promise rings", ce genre de choses. C'est à côté de la plaque. Il suffit de voir ce qui est arrivé à la fille de Sarah Palin : elle est tombée enceinte. Voilà une femme politique qui prône l'abstinence et sa fille de 17 ans se retrouve enceinte... Que faut-il de plus comme illustration ? Tout cela pour dire qu'il n'est pas plus facile qu'avant de parler du sexe et que c'est honteux. C'est notamment honteux vis-à-vis des enfants victimes d'abus sexuels, et c'est une réalité très répandue. L'une des raisons pour lesquelles c'est toujours aussi répandu est justement que les gens refusent de regarder les choses en face.
Le portrait que vous dressez de M. Vuoso est aussi très humain. Oui, parce que dans la réalité, la personne qui abuse un enfant est quelqu'un que la victime connaît et en qui elle a confiance, voire quelqu'un qu'elle aime bien. D'autre part, je n'imagine pas un seul instant quelqu'un décidant sciemment qu'il va devenir pédophile, qu'il a envie de bousiller la vie de quelqu'un. Cela vient toujours d'une sorte de pathologie comme la souffrance, le désespoir et le déni. D'ailleurs, souvent, ceux qui abusent les enfants ont eux-mêmes été abusés quand ils étaient petits. Je pense qu'il est une erreur de diaboliser d'emblée ce genre de personnes. C'est un exemple du simplisme avec lequel beaucoup de gens envisagent le sujet. Montrer un personnage comme M. Vuoso et tenter d'expliquer son comportement ne peut qu'aider à comprendre pourquoi ce genre de drames peut se produire. Je sais que la manière dont l'histoire est racontée n'entre pas dans la norme, mais je la crois plus proche de la réalité.
Comment Aaron Eckhart a-t-il réagi en lisant le scénario ? Il m'a dit : "J'adore l'histoire, elle est très bien écrite, mais je ne veux pas jouer un pédophile". J'ai eu une longue conversation avec lui pour défendre l'idée que ce personnage n'était pas un pédophile. Au début du film, du moins, il ne l'est pas. A la fin du film, techniquement, il l'est puisqu'il a abusé un enfant. Mais il ne s'agit pas de quelqu'un qui fétichise les enfants sur le plan sexuel. Au départ, c'est un type bien. Dans le passé, il a fait ce qu'il fallait faire en épousant la fille qu'il avait mise enceinte. Il reste enfermé dans ce mariage sans vie parce qu'il ne veut pas abandonner sa femme et son fils. Il s'engage dans l'armée parce qu'il veut servir son pays. Sur beaucoup d'aspects, c'est un homme bien qui a des valeurs. Ce qui lui arrive est tragique. Parce qu'il est incapable de se contrôler, il perd tout ce qu'il a, y compris lui-même. Je n'étais pas intéressé de faire un film sur un pédophile déclaré. Une fois que nous avons parlé de tout cela avec Aaron, une fois qu'il a compris l'approche que j'avais du personnage, il a signé. C'est formidable parce qu'Aaron est un vrai comédien. Quand il fait un choix de carrière, il ne s'envisage jamais comme un produit mais agit comme un artiste. Pour un type de son niveau, c'est rare.
Summer Bishil est très authentique dans le rôle de Jasira. Comment avez-vous travaillé avec elle ? En fait, elle avait dix-huit ans au moment du tournage. Elle était suffisamment proche de ses treize ans pour se rappeler comment c'était. Elle a beaucoup travaillé de son côté. Elle savait que c'était un rôle qui n'arrive qu'une fois dans la vie. Elle n'avait peur de rien. C'est une jeune femme très indépendante, très intelligente et très mature pour son âge. Sa mère était présente tous les jours sur le tournage, et quand nous faisions une scène à caractère intime, elle évacuait toute personne superflue sur le plateau. Parfois, nous avons eu recours à des doublures. A part cela, j'ai travaillé avec elle de la même manière qu'avec n'importe quel acteur. J'avais déjà tourné des scènes avec des actrices dans la vingtaine, et elles fondaient en larmes quand elles devaient embrasser un garçon. Summer n'était pas du tout comme ça. En fait, pour beaucoup de raisons, les scènes qu'elle avait avec Aaron étaient beaucoup plus difficiles pour lui que pour elle.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Je prépare une nouvelle série télévisée pour HBO qui s'appelle True Blood. La Première a eu lieu aux Etats-Unis la semaine dernière, et je m'apprête à travailler sur la deuxième saison. Ça parle de vampires qui luttent pour l'égalité des droits ! (rires). Je m'amuse beaucoup !
Propos recueillis par Elodie Leroy Interview réalisée au Festival du Cinéma Américain de Deauville en 2008
Tabou(s) est disponible en DVD dans les bacs depuis le 17 novembre 2010.
Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
Sujet: Le retour du puritanisme Sam 11 Déc - 6:30
Le nouveau puritanisme ou le retour du refoulé 10 Décembre 2010 Par christophe lemardelé Les deux accusations d’ordre sexuel déposées contre le fondateur de WikiLeaks font couler beaucoup d’encre en France et l’on comprend pourquoi : on découvre la conception du viol en Suède qui est autrement plus complexe et raffinée qu’ailleurs. Cette législation a pour but de protéger les femmes des hommes, elles en ont bien besoin, mais elle permet aussi d’accuser n’importe qui d’à peu près n’importe quoi. Car comment le droit peut-il prétendre être juste quand il s’insinue à ce point dans l’intimité d’une relation consentie entre deux adultes ?
Evidemment, l’affaire Assange n’est pas sans faire penser à l’affaire Polanski qui fit tant scandale et divisa l’opinion en deux camps. L’abus sexuel était là avéré mais remontant à longtemps et ayant déjà eu un traitement judiciaire en son temps. Malgré cela, les défenseurs du cinéaste s’étaient vus reprocher d’être du côté du violeur plutôt que de celui de la victime. En somme, il fallait choisir son camp et, pour certains, c’était aussi simple que de choisir le bien plutôt que le mal. Le philosophe Michel Onfray avait donc ainsi eu le choix inverse de celui de Bernard-Henri Lévy puisqu’il avait choisi ce qu’il appelait « la pureté ».
La pureté, ce n’est déjà plus l’égalité hommes/femmes ou la protection des femmes ou des mineurs. Avec ce terme, on change de registre, on glisse du droit à la morale. Et quand on invoque la pureté, on n’est pas si loin d’un moralisme dont on ne s’est finalement libéré totalement que dans les années 60 et qui s’appelle le puritanisme. Bien sûr, Onfray n’a rien du puritain anglais du 19ème siècle, n’a-t-il pas écrit une Théorie du corps amoureux qui est, selon son vocabulaire, une contre-morale et non le contraire ? S’il y a un puritanisme aujourd’hui, il n’a pas le masque porté autrefois, il ne met pas en avant les mêmes principes moraux.
Quel est ce masque ? Celui de l’égalité et de la protection. Qu’il y ait un idéal d’égalité est plus que nécessaire dans des sociétés basée sur les droits de l’homme, et l’égalité hommes/femmes en est un des fondements. Mais si cet idéal veut être pleinement réalisé – ce qui est impossible dans la réalité – alors cette quête d’égalité se fera au détriment de la liberté des individus. Le drame du communisme, c’est d’avoir englouti la liberté dans l’égalité. Il y a un risque totalitaire à vouloir faire coïncider parfaitement une réalité imparfaite avec un rêve éveillé. Quant à la protection, elle est évidemment importante également mais elle finit par côtoyer une autre notion qui s’inscrit de plus en plus dans nos devises démocratiques sans que cela soit officiel : la sécurité.
Dans une société où la violence et la mort ne sont plus supportées au point de vouloir les effacer de notre nature, il est fort à craindre que les individus deviendront de plus en plus normés. On fera en sorte de punir, voire de conditionner, les éventuels déviants qui ne respecteraient pas les règles – de ce point de vue le film Orange Mécanique serait prophétique. Au lieu de connaître l’homme et de rendre justice en fonction de cette connaissance, on préfèrera peut-être à nouveau juger en fonction de seuls critères moraux auxquels l’homme devra se soumettre, contraignant totalement sa nature. Or on ne peut juger coupable un homme par sa nature – le désir qu’il a pour une femme – que s’il lui fait un réel préjudice, s’il porte atteinte à son intégrité physique. Le fait que de plus en plus on retienne l’intégrité morale est la porte ouverte à toutes les subjectivisations.
Hier, on condamnait la femme « perverse » aux yeux d’une certaine société, demain, on condamnera peut-être l’homme « obsédé » aux yeux d’une autre société. On sera revenu au point de départ, seul le sexe de l’accablé aura changé. En outre, ces accusations sont bien pratiques lorsque l’on veut se débarrasser d’un gêneur, que ce soit dans le domaine politique mais même professionnel, voire familial. Assange est bien le gêneur, que certains conservateurs américains ne sont pas loin d’assimiler à un Ben Laden, et Polanski venait de finir un film (The Ghost Writer) critiquant ouvertement le système Bush/Blair dans sa préparation de la guerre en Irak. Pour l’un, il est semble-t-il urgent de l’empêcher de nuire plus encore, pour l’autre, il suffisait de jeter le discrédit moral sur lui, cela afin qu’on ne fasse plus de lien entre le film et la politique internationale. Ce type d’accusation s’apparente finalement assez bien avec celles des Etats totalitaires qui font d’un homme un ennemi du peuple, cela à partir d’accusations grossières et de témoignages falsifiés.
Pourquoi les populations marcheraient-elles dans de si grossières combines ? Tout simplement par la morale. Lorsque l’on accuse un individu public de viol, on met le citoyen devant une alternative morale : peut-il être du côté du violeur ? Quand on enfermait Oscar Wilde pour déviance sexuelle, le moraliste de l’époque se disait : puis-je être du côté du pédéraste ? Aujourd’hui, les choses sont inversées, il se dirait : puis-je être du côté de l’homophobe ? Si la philosophe féministe Judith Butler a refusé il y a peu une récompense honorifique lors de la gay pride de Berlin, c’est parce qu’elle a saisi l’alternative morale dans laquelle on la plaçait malgré elle, elle la spécialiste de la réflexion sur la norme. Cette alternative étant : si les musulmans sont homophobes, puis-je être avec eux et être solidaires d’eux sur un autre sujet ? Or la question est autrement plus complexe, comme l’a rappelé le sociologue Eric Fassin avec son article « Homosexuels des villes, homophobes des banlieues », et si l’on simplifie à outrance, on répond à une intolérance par une incompréhension – ou une volonté de juger plutôt que de comprendre –, sous couvert de non respect de la tolérance, bref, par une autre intolérance.
La morale d’aujourd’hui n’est plus la vertu d’un côté et le péché de l’autre, mais la tolérance et l’intolérance, l’égalité et l’inégalité. Si l’impératif de vertu était un corset tel qu’il craquait bien souvent, bien des hommes aujourd’hui laissent échapper des bribes d’intolérance aussitôt condamnées sans nuances : antisémitisme, racisme, misogynie, homophobie. S’il y avait un devoir hier de se comporter de manière irréprochable moralement, il en est de même aujourd’hui. On croit que c’est différent parce qu’il y a par exemple le droit de divorcer ou la liberté d’être homosexuel, c’est-à-dire que les critères moraux ne sont plus les mêmes, mais l’impératif moral commence à devenir tout aussi pesant. Il y a quelques années, à deux reprises (la seconde par le moraliste Bayrou, cela de manière très opportuniste), Daniel Cohn-Bendit s’est vu suspecté d’avoir encouragé la pédophilie dans un livre écrit dans les années 70. A aucun moment, on ne s’est reporté dans cette période particulière pour comprendre un tel écrit. On l’a jugé moralement parce qu’à la différence de l’éthique, la morale n’est pas basée sur la connaissance réelle et nuancée mais sur un code ou des principes intangibles et intemporels : la morale ne rend pas justice mais condamne.
Anecdote. Il y a peu je regardais certaines petites choses sur le site marchand Amazon. Un peu par hasard, je tombe sur un roman qui avait enchanté mon adolescence : Yves Simon, Transit-Express, 1975. Il y avait une telle liberté dans ce livre, une telle insouciance, qu’il m’a aidé à entrer dans un monde que je savais dur mais que j’espérais sensuel et sans barrière intangible. Il y avait des commentaires de lecteurs sur le site. Une lectrice disait : « j’ai trouvé cette histoire limite malsaine, qui flirte à un moment entre pédophilie et inceste ». En 1985, je n’ai rien trouvé de tel dans ce livre, je n’y ai vu, parmi d'autres histoires dans ce roman-kaléidoscope, qu’une adolescente amoureuse de son père au point de fantasmer sur lui. Et il m’est arrivé plus tard dans ma vie de rencontrer des jeunes femmes qui vouaient un tel amour à leur père même si c’était plus inconscient. L’auteur du livre n’avait vraisemblablement pas l’esprit malsain quand il l’a écrit, je ne l’avais pas non plus quand je l’ai lu dix ans plus tard, mais aujourd’hui, où le contexte a tant changé, l’esprit moraliste de cette lectrice y a vu quelque chose de malsain et a « condamné » ce livre. Ce n’est pas le livre qui est malsain, mais ce que cette lectrice y a projeté, ce qu’elle vit en ce moment, ce qu’elle a dans la tête, c’est-à-dire de toutes autres histoires que l’histoire racontée dans le livre.
Quand Michel Onfray s’est attaqué à Freud, il a finalement fait comme cette lectrice en décelant, selon lui, ce qu’il y avait de malsain dans la psychanalyse freudienne. Tout en étant contre-moral et pour une érotique libre et libérée – solaire, brillante, sans tâche : pure –, il a jugé moralement une œuvre avec des griefs nouveaux : non outrage aux bonnes mœurs pour apologie de la sexualité puisqu’il la fait lui-même et ne peut condamner selon des critères très 19ème siècle, mais la misogynie et une certaine homophobie de Freud. Il propose maintenant une psychanalyse post-freudienne – bien que les psychanalystes ne l’aient pas attendu – tout en étant du côté d’un idéal de pureté. Or ce que Freud a analysé, ce que Polanski a vécu et mis dans ses films, ce qu’Assange révèle au monde – ce n’est pas la transparence, comme l’a écrit Elisabeth Roudinesco, ce qui ne serait que l’envers de l’opacité étatique –, ce qu’Yves Simon a écrit dans son roman, ce n’est pas la pureté de l’homme inexistante, mais ses imperfections, ses limites, qui sont aussi sa liberté humaine, d’expression, de conception, de mouvement et d’acteur du monde.
Ce nouveau puritanisme est délicat à déceler car il nous prend à revers – la morale est dans la contre-morale. On ne le reconnaît facilement que grâce à un critère : comme l’autre, il accuse sans cesse, il juge sans cesse. Et il mène en justice si un individu adulte porte plainte contre un autre individu adulte à la suite d’un acte sexuel pourtant consenti, cela dans un pays qui souhaite inscrire dans son droit l’égalité hommes/femmes. Mais quelle égalité y a-t-il quand le statut de la femme se trouve finalement inséré en tant que victime entre celui de l’enfant et celui de l’homme ? D’une certaine manière, Julian Assange semble être accusé non pas de viol mais d’outrage aux bonnes mœurs par deux plaignantes selon la conception de ce que sont de « bonnes » mœurs aujourd’hui dans un Etat démocratique moderne qui avait pourtant tourné la page du puritanisme protestant d’antan.