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 Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi !

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MessageSujet: Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMar 16 Nov - 16:15

MARDI 16 NOVEMBRE 2010

Remaniement et G20 : le grand théâtre de Nicolas Sarkozy

C'était la semaine de tous les dangers, celle du « Grand Remaniement », la mise en place d'une « équipe de combat » pour gagner le scrutin de 2012. Sur ses objectifs, il faudra attendre mardi soir. Sarkozy a promis de parler à la télévision. Ce weekend, il a choisi ses ministres, un gouvernement à peine resserré, truffé de RPR bon teint autres fidèles de Sarkofrance. Les centristes font la gueule, le ministère de l'identité nationale est supprimé, l'écologie est rabaissée. Déjà, les déçus et les virés se plaignent.

Mais Sarkozy, lui, veut toujours faire croire qu'il va sauver le monde et la France au G20.

Le théâtre des passations de pouvoirs
Tout au long de l'après-midi, les passations de pouvoir se sont succédées. La plus pathétique fut celle du ministère du Travail. « J'ai payé le prix de cette réforme » a commenté un Eric Woerth amer, évoquant la loi sur les retraites. Il s'est aussi permis de rappeler quelques réformes majeures conduite avec son équipe dès la constitution du ministère du Budget et des Comptes Publics, comme ... la lutte contre la fraude (sic !). Des trémolos dans la voix, Xavier Bertrand, exfiltré de l'UMP faute de résultats, a aussi joué l'émotion, « celui qui quitte ce ministère est mon ami. » « L'homme qui quitte ce ministère a été injustement attaqué. »


La passation la plus rapide fut celle au ministère du Développement durable. Vers 15h20, Jean-Louis Borloo a remis les clés de son ministère à Nathalie Kosciusko-Morizet, nouvelle promue, sans un mot de discours public pour l'occasion, sans un regard pour les journalistes. La guerre avec Fillon serait ouverte, tempête dans un verre d'eau à droite. Dans la cour du ministère, on se croyait dans un film.


Au ministère de la Défense, le démissionnaire/démissionné Hervé Morin, souriant, a reçu Alain Juppé, crispé. Le maire de Bordeaux n'a pas résisté à la tentation ministérielle, malgré sa promesse, en 2008, de rester à temps plein à Bordeaux (« le contexte a évolué ») . Hervé Morin partit sans discours. « J'attachais peu d'importance à l'ordre protocolaire », répondit Juppé à un journaliste lui demandant s'il avait insisté pour être numéro deux. « Je n'ai pas envie de voir la gauche gagner en 2012.» Juppé est revenu pour la campagne de Sarkozy en 2012. C'est dit.


L'éternel éditorialiste Christophe Barbier, de l'Express, se demandait lundi sur France 5 si Jean-Louis Borloo serait à même d'organiser un « Grenelle du Centre ». On glose sur une éventuelle recomposition du centre-droit, déçu par la droitisation du (dernier ?) gouvernement Sarkozy, sur les risques que Nicolas Sarkozy a pris pour 2012. A peine parti de son ministère, Jean-Louis Borloo a promis une réunion des centristes, non avoir confié au Monde son dépit (« C’est comme l’Allemagne avec le football : à la fin, c’est toujours le RPR qui gagne »), François Bayrou lui a tendu la main, Hervé Morin applaudit, Jean-Marie Bockel s'en félicite. Cette diversion centriste ne fait pas illusion. Au soir du second tour, le centre-droit vote ... à droite.

Les reniements du remaniement
Evidemment, un remaniement fait des déçus, et suscite quelques interrogations. Celui-là témoigne d'un très relatif affaiblissement de Sarkozy, mais surtout de quelques reniements supplémentaires.

1. L'identité nationale n'est plus un ministère. Il y a un an, presque jour pour jour, le 2 novembre 2009, Eric Besson lançait un grand débat, une opération explicitement électoraliste qui a fini par échouer avec la débâcle des élections régionales. Le 30 juillet dernier, Sarkozy croyait encore bien faire avec son discours de Grenoble, son équation simpliste immigration égale insécurité. Echec... et mat. L'espace d'un été, la France s'est mise à dos la Commission de Bruxelles, le Conseil de l'Europe, la papauté et la cote de popularité est restée scotchée dans les 30%. Exit donc cette grande promesse d'un ministère de l'identité nationale !

2. L'ouverture est terminée : Bernard Kouchner part épuisé et décrédibilisé, après un dernier voyage, ce weekend, en Afghanistan ; Fadela Amara est bien seule à croire que ses trois ans à jouer la militante des banlieues sans moyen ni discipline a servi à quelque chose : « je ne suis pas déçue. » Mais « il y a des promesses qui m'ont été faites et qui n'ont pas été tenues » a-t-elle commenté cet après-midi. Rama Yade pourra écrire un second livre (« Je ne retrouve pas ma liberté de parole, je ne l'avais pas perdue. En aucun cas, mon départ n'est une sanction »). Malgré ses efforts estivaux, Jean-Marie Bockel, ancien maire socialiste de Mulhouse passé à droite en mai 2007, ne sauve pas sa tête. Ses appels du pied, explicites, pour demeurer dans l'équipe gouvernementale, n'auront servi à rien : « c'est vrai que j'y ai cru », expliqua-t-il le lendemain, sur les ondes de RTL. « Clairement, nous avons un gouvernement qui marque une droitisation. »

3. Les conflits d'intérêt posent problème. Eric Woerth a bel et bien été politiquement disqualifié par l'affaire éponyme. On oublierait presque l'affaire Woerth/Bettencourt, le Premier Cercle et ses légions d'honneurs, les donations suisse et les conflits d'intérêts. Jusqu'au bout, Eric Woerth reste dans le déni.Il pourra se préoccuper de sa défense, maintenant que des juges vont se pencher sur les différentes affaires. Il est une autre affaire qui risque de s'éteindre. Vendredi dernier, la veuve Wildenstein est décédée. Elle avait attaqué son beau-fils Guy Wildenstein, autre donateur du Premier Cercle, l'accusant d'avoir détourné des milliards d'euros de la succession de son mari. Interpelé, Eric Woerth n'avait... rien fait.

4. Le développement durable n'est plus la priorité du moment. L'a-t-il jamais été ? Relégué en quatrième position au sein du gouvernement, le ministère est amputé de l'Energie et de la Mer. Une grosse part du Grenelle de l'environnement, lié aux économies d'énergie, lui échappent. Eric Besson, traître persévérant, pourra mettre en oeuvre la privatisation complète du marché de l'électricité. Les deux seuls « ministères d'Etat » sont la Défense et les Affaires Etrangères... Dans quel siècle vivons-nous en Sarkofrance ?

5. Sarkozy n'en a pas fini avec ses affaires. Le nouveau ministre de la Justice, Michel Mercier, était impliqué dans une affaire : un particulier avait porté plainte contre les conditions d'attribution du marché de Rhônexpress, un réseau ferroviaire mixte tram-train qui relie depuis août dernier le centre de Lyon à l'aéroport Saint-Exupéry. Le conseil général du Rhône, dont Michel Mercier en était le président depuis 1990, avait attribué l'affaire à Vinci pour 30 ans, une décision contestée. Une enquête préliminaire pour favoritisme avait été ouverte. Surprise, le parquet a prononcé un classement sans suite la semaine dernière, le 10 novembre, quelques jours avant le remaniement et la nomination de Michel Mercier comme Garde des Sceaux...

La diversion du G20
De l'Elysée, Sarkozy pouvait rager. Partout, on le décrit comme un piètre DRH de ses propres troupes, on commente son affaiblissement, le ratage complet de cette séquence démarrée en juin dernier. Mais chut ! Il se re-présidentialise ! Il a des préoccupations plus importantes que les affaires courantes du pays. Il assure « la présidence française des G20 et G8 » pour un an. Il est le président de « la cinquième économie du monde » ! Un peu de respect s'il vous plaît !

Dans son agenda, il a prévu de rencontrer le premier ministre grec (lundi), puis Dominique Strauss-Kahn (jeudi), puis de filer au sommet de l'OTAN à Lisbonne le lendemain. Mardi, il recevra un rapport sur « l'appropriation citoyenne des présidences françaises du G20 et du G8 », préparé par un député UMP du Gard, Jean-Marc Roubaud, pharmacien de profession et par ailleurs maire de Villeneuve-lez-Avignon (12 500 habitants).

Sur son blog, ce député de base n'est pas peu fier : « Pour un an, la France prend la présidence du G20 et c'est pour le Président Nicolas SARKOZY l'occasion de continuer à défendre, en plus de la coordination des politiques macroéconomiques et de la régulation financière, la réforme du système monétaire international, la volatilité des matières premières, notamment celles agricoles et la réforme de la gouvernance mondiale.» écrivait-il. « L'importance de ces sujets, qui jettent les bases de l'économie et du vivre ensemble du 21ème siècle, demande à ce que tous les Français soient associés à cette démarche. C'est ainsi que le Président de la République m'a confié la mission de relayer les propositions de la France auprès de nos concitoyens comme de collecter leurs attentes.» Collecter les attentes de nos concitoyens sur les prochains G20 et G8 ? De qui se moque-t-on ?

Primo, Sarkozy n'a pas eu les mêmes attentions pour ses réformes précédentes : pourquoi n'a-t-il pas demandé un rapport similaire sur les « attentes des Français » en matière de retraites ? Pourquoi refuse-t-il tout référendum sur sa propre réforme ?Après tout, on a dû voter sur un projet de constitution européenne incompréhensible en 2005...

Secundo, nul besoin d'être expert de la chose économique pour comprendre que les négociations en cours et à venir au sein du G20 sont d'ores et déjà bien compliqués. Sarkozy s'obstine à parler de moralisation du capitalisme - lui qui ne veut surtout pas moraliser les propres conflits d'intérêts de son clan en France - alors que Chine et Etats-Unis se bastonnent sur leurs monnaies et leurs déséqulibres financiers ou commerciaux. Qu'est-ce que vient faire, dans ce potage diplomatique peu ragoutant, cet obscur rapport d'un député du Sud de la France sur l'appropriation citoyenne des prochains G20 et G8 ? Rien. Absolument rien.

Mardi, vers 20h15, Nicolas Sarkozy daignera s'expliquer quelques instants à la télévision. Le lendemain, il invitera à déjeuner les députés UMP, à l'Elysée, et toujours aux frais des contribuables. Le même jour, Jean-François Copé prendra les rênes de l'UMP. Son équipe de combat, rétréci comme sa popularité, est prête.

Dominique Versini, la Défenseure des enfants, livre son dernier rapport avant la suppression de son poste : la France compte deux millions d'enfants pauvres. Il n'est pas sûr que Nicolas Sarkozy ait pris le temps de le lire...


Dernière édition par Admin le Mar 16 Nov - 16:16, édité 1 fois
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MessageSujet: On se croirait en Corée du Nord !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMar 16 Nov - 16:16

LUNDI 15 NOVEMBRE 2010

Remaniement : et Fillon se fit avoir une seconde fois.

C'est fait. Nicolas Sarkozy a consulté, rencontré, conspiré, et ... décidé. Il a pris de court son clan. François Fillon a démissionné dès samedi, Nicolas Sarkozy l'a reconduit dans ses fonctions le lendemain matin. La France s'en fiche, mais la Sarkofrance était inquiète, presque fébrile.

Les dernières heures...
Samedi, le premier ministre est allé voir son patron, le matin, à l'Elysée, par une porte dérobée. L'après-midi, Fillon remit sa démission, évidemment acceptée. Sarkozy le raccompagna sur le perron pour se faire filmer lui serrant longuement la main. Le lendemain matin, dès 10h, le monarque le reconduit, sans attendre lundi. Quel maîtrise du suspense ! Pendant la nuit de samedi à dimanche, la France n'avait donc pas de gouvernement.
« En application de l'article 8 de la Constitution, M. François FILLON a présenté au président de la République la démission du gouvernement. Le président de la République a accepté cette démission et a ainsi mis fin aux fonctions de M. François FILLON. »
Présidence de la République, samedi 13 novembre
« En application de l'article 8 de la Constitution, le président de la République a nommé M. François FILLON, Premier ministre. Le président de la République a demandé au Premier ministre de lui proposer un nouveau gouvernement. »
Présidence de la République, dimanche 14 novembre
Fillon publia dans la foulée un communiqué de presse exagérément laudateur : « Je mesure l’honneur qui m’est fait de pouvoir continuer à servir la France. Je mesure aussi la responsabilité qui m’incombe en cette période difficile. La décision du Président m’oblige envers tous les Français.» Mieux : « La fidélité de mon engagement aux côtés de Nicolas Sarkozy, en réponse à sa confiance, s’inspire de ma profonde estime personnelle et de mon adhésion à son action pour le pays.» Décryptez cette dernière phrase, qui conclut le communiqué: la fidélité de Fillon est une réponse à la confiance de Sarkozy. Donnant-donnant. On l'a échappé belle !

« Le remaniement, c'est comme une mise à jour iTunes : tu vois pas la différence, mais tu as le sentiment de te faire baiser ». Ce commentaire, lu sur Twitter en fin de matinée dimanche 14 novembre, résumait bien le sentiment général. Sarkozy a pris de vitesse son propre camp, en accélérant le remaniement dès ce weekend. Pris de court, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, l'était assurément. Invité d'Anne-Sophie Lapix à Dimanche+, il devait user de toutes les contorsions verbales imaginables pour éviter tout commentaire définitif. Incertain sur son propre sort (« j'irai là où le président de la République me jugera le plus utile »), il ne pensait sans doute pas avoir à commenter un remaniement en cours : « le choix, c'est celui du Président de la République (...) Je ne suis pas là pour livrer un scoop. ». Il avait du mal à expliquer en quoi ce remaniement changerait quoique ce soit : « je n'ai pas vocation à commenter ». Y aura-t-il changement de cap ? « la volonté du président de la république, c'est qu'on travaille jusqu'au bout.»

En cours d'émission, Xavier Bertrand a tenté une diversion, en se félicitant de la libération de la dissidente birmane Aung Suu Kyi, prix Nobel de la Paix 1991. Anne-Sophie Lapix a saisi la balle au bond : « et Liu Xaobo, le prix Nobel de la Paix 2010 ? » Le secrétaire de l'UP devient tout rouge, bégaye quelques phrases de bois : « avec les Chinois, le plus efficace, ce sont les entretiens directs » plutôt que la médiatisation. Anne-Sophie Lapix insiste : « c'est l'accord qui vous lie avec leparti communiste chinois qui vous empêche de féliciter Liu Xaobo pour son Nobel.» Bertrand s'étrangle : « Mais pas du tout ! Avec les autorités chinoises, c'est le dialogue qui donne les résultats les plus efficaces. »

Sur RTL, un autre (ancien) proche du président commente son propre sort. Eric Woerth, défait par son affaire Bettencourt depuis juin dernier, épuisé par les polémiques, aimerait rester. On s'en doute. Il n'est même plus trésorier de l'UMP. « J'ai toujours dit que je désirais rester (...). Je pense que j'ai été un ministre du Budget efficace, et un ministre des Affaires sociales également. C'est au président de choisir, ses décisions seront les bonnes, par principe.»

On se croirait en Corée du Nord.

... pour rien...
En fin de journée, à 20h15, Claude Guéant, sur le perron de l'Elysée, a pris sa voix grave pour annoncer un à un le nom des heureux élus, les membres du « gouvernement de combat » tel que Sarkozy le qualifiait voici 6 mois, pour cette ultime séquence politique avant le scrutin de 2012. Depuis samedi, on commente les allées et venues. Jean-François Copé aurait refusé l'intérieur. A 16h40, Jean-Louis Borloo annonce qu'il refuse de rester ministre. Un peu plus tard, Hervé Morin, ex-ministre de la Défense, fait de même. Les centristes lâchent Sarkozy. Un vrai gâchis, et du vrai théâtre.

Voici donc les ministres de ce troisième gouvernement Fillon, chargé de 30 ministres ou secrétaires d'Etat. On compte dix arrivées et dix-sept départs, mais finalement peu de changements.

Ceux qui partent :
Eric Woerth, déchiré, quitte le gouvernement. Il y a 6 mois, on le croyait futur premier ministre. L'affaire Bettencourt est passé par là. Fadela Amara, inutile fausse grande gueule, et Jean-Marie Bockel, débauché du PS en 2007, cire-pompe jusqu'au bout, sont éjectés, sans strapontin de secours. Bernard Kouchner, usé par son inefficacité, est remercié. Rama Yade, gaffeuse systématique, part aussi. Christian Estrosi, maire cumulard et « motodidacte » deviendrait président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, en remplacement de Copé devenu secrétaire de l'UMP.

Ceux qui changent de porte-feuille :
1. Michèle Alliot-Marie dure, mais aux Affaires Etrangères, un ministère sans envergure car sous contrôle étroit de l'Elysée.
2. Nathalie Kosciusko-Morizet remplace Borloo à l'Ecologie et au développement durable, sans avoir le titre de ministre d'Etat de son prédécesseur. Et elle perd l'Energie. Un comble !
3. Michel Mercier, l'inexistant ministre des Territoires débauché du Modem l'an dernier reprend la Justice
4. Brice Hortefeux conserve l'Intérieur mais récupère l'immigration. Un ministère sur-mesure depuis le discours de Grenoble. Le grand ministère de l'Identité nationale ... disparaît. Incroyable ! On croyait que c'était une innovation majeure de Nicolas Sarkozy.
5. Chantal Jouano, adepte du jogging et ex-champion de karaté passe ... aux Sports.
6. Roselyne Bachelot-Narquin, Solidarité et Cohésion sociale, s'occupera de la dépendance. Il lui faudra soigner les plus âgés des séniors, c'est-à-dire le coeur de cible électoral de Sarkozy pour 2012.
7. Eric Besson récupère l'Industrie et l'Economie numérique (qu'il avait en charge en 2007-2008).
8. Henri de Raincourt reprend le très stratégique ministère de la Coopération (Françafrique, etc).
9. Laurent Wauquiez, ex-secrétaire d'Etat au chômage, s'occupera d'Europe.
10. Nadine Morano lâche la Famille pour l'Apprentissage. Une promotion ?
11. Pierre Lelouche abandonne l'Europe (on se souvient de ses saillies anti-Roms) et devient secrétaire d'Etat chargé du Commerce Extérieur.
12. Norah Bera, inexistante aux Aînés, récupère la Santé et la gestion de la grippe.
Ceux qui ne changent pas :
1. Christine Lagarde : Economie et Finances.
2. Luc Chatel : Education nationale
3. François Baroin : Budget et réforme de l'Etat, et ... porte-parole du Gouvernement
4. Valérie Pécresse : Enseignement supérieur
5. Bruno Le Maire : Agriculture
6. Frédéric Mitterrand : Culture
7. Benoist Apparu: Logement
8. George Tronc: Fonction Publique
9. Marie-Luce Penchard : Outre-Mer

Ceux qui arrivent :
1. Alain Juppé, ministre d'Etat, en charge de la Défense, est la « grosse » prise chiraquienne du moment, numéro deux du gouvernement.
2. Maurice Leroy, porte-parole du Nouveau centre, arrive à la Ville. C'est l'un des rares centristes du gouvernement.
3. Xavier Bertrand arrive au Travail, en remplacement d'Eric Woerth. Il reprend aussi la Santé, dont il a déjà été ministre sous Chirac. Il a surtout été éjecté de l'UMP, à peine 18 mois après sa nomination, faute de résultats.
4. Patrick Ollier (compagnon à la ville de Michèle Alliot-Marie) : ministre des Relations avec le Parlement. Le couple au gouvernement, Sarkozy neutralise d'éventuelles fuites dans l'affaire Clearstream.
5. Marie-Anne Montchamp, à la Solidarité, sous Bachelot, un strapontin technique pour une villepiniste pure souche, le signe que Sarkozy a peur, vraiment peur de l'offensive Villepin.
6. Thierry Mariani, aux Transports. Le député sudiste, grande gueule et toujours prolixe en matière insécuritaire, est remercié... par un strapontin.
7. Frédéric Lefebvre parvient enfin à ses fins, aux Commerce, Artisanat, Tourisme et professions libérales.
8. Jeannette Bougrab prend la Jeunesse. Elle lâche la Halde, qui disparaîtra bientôt.
9. Philippe Richert, président de l'unique région UMP de France (l'Alsace) devient ministre des Collectivités locales.

... et les vraies leçons
On imagine le bonheur de Fillon. Depuis samedi, tout le monde commente son succès, sa résurrection, son habileté. Bridé puis étouffé par l'omni-président depuis 2007, donné partant il y a 6 mois, il s'est lâché en confidences (« Nicolas Sarkozy n'a jamais été mon mentor ») et petites phrases (« il n'est pas question de changement de cap »). Puis, voici 10 jours, il a pulvérisé Jean-Louis Borloo, le prétendant sorti du bois trop tôt, trop maladroitement, trop brutalement. François aurait réussi à s'imposer à Nicolas.

Vraiment ? Sa reconduction à la tête du gouvernement a plusieurs significations.

1. Ce remaniement n'intéressait que l'UMP. Il s'agissait de souder un clan pour préparer la prochaine élection. Les Français ont d'autres préoccupations. Ce remaniement n'a aucune signification pour l'action gouvernementale des mois à venir. Sarkozy voulait consolider sa base. Il l'a rétréci, au fil des échecs et des surenchères.

2. Ce remaniement n'inquiétait que l'UMP : ministres démotivés, conseillers en recherche d'emploi, Nicolas Sarkozy est parvenu à geler l'activité gouvernementale pendant 6 mois, à deux exceptions majeures prêts, la réforme des retraites et le budget 2011. Pour le reste, les agendas des ministres et secrétaires ont été gelés par ce suspense sans intérêt. A droite, on parle de cauchemar, ou on craint le statu-quo. Sarkozy est même parvenu à créer une compétition inutile et improbable entre Fillon et Borloo. Le management du changement s'apprend dans les écoles de commerce. Tout est question de dosage. Mais Sarkozy a montré cette fois-ci et une fois de plus qu'il était un piètre manager de ses propres troupes.

3. Sarkozy a peur de son bilan. En nommant Fillon, il créé une distance. Co-responsable des promesses non tenues, des revirements et des échecs, Fillon le dégage de l'action quotidienne. En langage élyséen, on appelle cela une « re-présidentialisation ». En fait, Sarkozy normalise son positionnement.

4. Plus que jamais, Sarkozy conservera le monopole de la parole. On a du mal à croire qu'il abandonne quoique ce soit. Narcissique, agité et extraverti, il ne pourra s'empêcher de revendiquer sa place de Chef, de tirer en permanence la couverture à lui.

En confirmant Fillon à Matignon, Sarkozy s'achète surtout son silence et une tranquillité politique interne évidente. Il le cornaque bel et bien. Fillon, une seconde fois, s'est fait avoir.
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MessageSujet: Des militaires pour former les profs stagiaires   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeDim 19 Déc - 16:11

Des militaires pour former les profs stagiaires
Par Julie_prof | Professeure stagiaire | 15/12/2010 | 17H44
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Jusqu'à l'an dernier, les professeurs stagiaires travaillaient à mi-temps, ce qui leur permettait de suivre une formation en alternance à l'IUFM. Aujourd'hui, ils se retrouvent devant leur classe sans aucune préparation mais avec la promesse de bénéficier de quelques sessions de formation en cours d'année. Le 3 décembre, l'une de celles-ci se tenait à Bordeaux. Julie -son prénom a été changé- y était. Elle raconte ce qui ressemble à « une mauvaise blague ».

Lors de la réunion de « formation » du vendredi 3 décembre, qui s'est tenue au lycée Gustave Eiffel à Bordeaux, les professeurs stagiaires ont été conviés à suivre un cours magistral de 9h30 à 12h30.

Les professeurs ne sont pas une profession libérale
Les interventions successives n'ont répondu en rien à nos demandes les plus pressantes et à nos inquiétudes. Alors même qu'aucun d'entre nous n'a commencé sa formation disciplinaire ce qui, de l'avis de tous, est une urgence bien réelle.

A la fin de la troisième intervention détaillant les droits et devoirs du fonctionnaire, un responsable des ressources humaines nous a rappelé que nous « devions » 35 heures par semaine à l'Etat et que nous n'étions pas une profession libérale et que nous dépendions d'une hiérarchie structurée.

Un collègue a posé la question suivante :

« Tout ce que vous nous dites est certes intéressant et je suis d'accord qu'en tant que fonctionnaire, nous nous devons de connaître le fonctionnement de notre institution mais qu'en est-il de notre droit à la formation disciplinaire ? Nous n'avons encore eu à ce jour aucune formation ! »

A cette invective fortement applaudie par tous, une inspectrice a pris la parole et a répondu : « Il faut savoir qu'il est du devoir de tout enseignant de s'autoformer et les tuteurs sont aussi là pour vous aider… »

Orienter nos élèves en difficulté vers des carrières militaires
A notre grande surprise, à 14 heures, lorsque la réunion a repris, nous avons vu se succéder à la tribune deux militaires, un major et un colonel (si je me souviens bien) accompagné d'un IPR [inspecteur pédagogique régional, ndlr] d'histoire-géographie et d'un professeur agrégé d'histoire, commandant de réserve.

Les thèmes abordés ont été alors plus exotiques les uns que les autres : « l'enseignement de la défense », « la défense aujourd'hui : nouvelles menaces, nouvelles configurations, les enjeux », « un exemple de partenariat Défense-lycée », « le recensement et la JAPD », etc.

Tous ces thèmes ont été servis avec une sauce idéologique particulièrement intéressante : « Grâce à Dieu, grâce à Dieu, grâce à Dieu nous connaissons la paix en Europe depuis plus de soixante ans », « La paix a été préservée grâce à la bombe nucléaire », etc…

Nous avons aussi été incités à orienter nos élèves en difficulté vers des carrières militaires ! Tout ça avec, en arrière-plan, des images de jeunes militaires avec des armes à la main en exercice de tirs, etc…

Nous avons été plusieurs à nous demander si ce n'était pas une mauvaise blague avec une caméra cachée.

« Mademoiselle, vous êtes payée pour suivre ces formations »
Evidemment, beaucoup de nos collègues furieux que l'on se moque de leurs préoccupations quotidiennes (apprendre à construire des séquences de cours ou évaluer les élèves par exemple) ont déjà commencé à quitter massivement les lieux…

L'IPR, irrité, lâche alors quelques remarques injurieuses allant jusqu'à remettre en doute notre posture professionnelle. Peut-être aurait-il dû se féliciter d'avoir devant lui des enseignants avec un esprit critique !

La fin de la séance est épique, l'IPR nous interpellant : « Bon, nous sommes en retard mais… à qui la faute ? »…

Il apostrophe ensuite une professeure stagiaire qui était en train de se diriger vers la sortie et lui dit :

« Mademoiselle, vous n'avez pas le droit de quitter la salle, vous êtes payée pour suivre ces formations »…

A la professeure stagiaire de lui rétorquer courageusement :

« J'ai un train à prendre, il est 16h31 et je ne suis payée que jusqu'à 16h30. »

« Des conversations d'intellectuels qui ne servent à rien »
Face à l'hostilité généralisée et réciproque, beaucoup ont quitté la salle. Le commandant de réserve, visiblement en colère, se permet une comparaison hasardeuse :

« En salle des profs, on entend des conversations d'intellectuels qui ne servent à rien alors que nous, dans l'armée, on est dans l'action pour la nation. »

Un autre gradé de l'armée prend la suite en affirmant de manière décomplexée qu'il n'y a pas de déontologie dans l'éducation nationale !

Pour conclure, nous nous sommes tous sentis insultés tant par le choix des thèmes abordés, qui témoignent d'une ignorance totale de nos problèmes quotidiens, que par des propos inacceptables à notre égard et sur l'ensemble de la profession que, quelque part, nous représentions ce jour-là.
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MessageSujet: spectacle pitoyable d'un lamentable pantin...   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMar 18 Jan - 15:38

Quand Nicolas Sarkozy confond l'Alsace et l'Allemagne
Mis à jour le 18.01.11 à 16h16
Un rire jaune a parcouru l’assemblée. Lors de ses voeux présidentiels au monde rural à Truchtersheim (Bas-Rhin) ce mardi, Nicolas Sarkozy a commis un lapsus hautement connoté sur le plan historique. Alors qu’il évoquait la concurrence économique avec le voisin d’outre-Rhin, le chef de l’Etat a confondu l’Allemagne avec l’Alsace.

«Je peux accepter les distorsions de concurrence avec la Chine e avec l’Inde, pas avec l’Allemagne. (...) Et je ne le dis pas simplement parce que je suis en Allemagne, euh, je suis en Alsace», a fourché Nicolas Sarkozy, se rattrapant aussitôt par une pirouette: «C’est là où vous voyez que j’ai raison de m’investir dan le chantier de la dépendance», a-t-il ironisé, provoquant les rires de ses auditeurs.

L’Histoire entre cette région française et l’Allemagne est faite d’allers-retours entre annexion germanique et reprise par les troupes françaises. L’Alsace est définitivement française depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
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MessageSujet: Même pas exagéré   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeVen 21 Jan - 11:01

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MessageSujet: La politique de la girouette   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeDim 23 Jan - 16:12

Tunisie : la "volte-face" française vue par la presse internationale
LEMONDE.FR | 19.01.11 | 20h54 • Mis à jour le 20.01.11 | 16h13


De l'Algérie aux Etats-Unis, la position de la France face au soulèvement tunisien fait couler beaucoup d'encre. Aux yeux des observateurs internationaux, l'"embarras" de Paris est à la mesure de son "silence", voire de sa "complaisance" envers la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali. Tous évoquent un "faux pas diplomatique".



Le jugement d'El Watan est sans appel : "Cette complaisance teintée de paternalisme, voire de condescendance, n’a pas servi la Tunisie et les Tunisiens. Ni l’image de la France, patrie des libertés et des droits de l’homme." A l'instar du reste de la presse internationale, le quotidien algérien se demande "comment la France a-t-elle pu s'enfermer dans un soutien sans faille au régime de Ben Ali, alors qu'elle appelle à la démocratie en Côte d'Ivoire ? Se montrer sourde et aveugle à la révolte populaire ?"

Tous observent désormais avec grand intérêt la "volte-face de Paris" depuis le 14 janvier, à l'instar du Guardian, qui note que "les dirigeants français se sont démenés pour sauver la face et se montrer inflexibles". La presse internationale avait ainsi les yeux rivés sur la ministre des affaires étrangères française, Michèle Alliot-Marie, qui s'est expliquée, mardi 18 janvier, devant la commission parlementaire sur sa proposition au dictateur tunisien de prêter assistance à ses forces de sécurité face au soulèvement tunisien. Comme en conclut El Watan, "il est temps de se rattraper".

LE "SAVOIR-FAIRE" DES POLICIERS FRANÇAIS

La proposition de Michèle Alliot-Marie de prêter main forte au régime tunisien face aux manifestants avait suscité l'ire du chroniqueur Mustapha Hammouche dans Liberté, qui y voyait un "affront aux souffrances, aux sacrifices et sévices que subissent en général les Maghrébins qui luttent pour leurs droits". "Outre que la proposition pose un problème de considération de la souveraineté des Etats qu'elle veut défendre contre sa population, Alliot-Marie n'a apparemment pas peur de réveiller des souvenirs des peuples, historiquement victimes du 'savoir-faire' policier de la France. Ces souvenirs sont faits, en ce qui concerne l'Algérie, du 11 décembre 1960 à Alger, au quartier Belcourt, et du 17 octobre 1961 à Paris, par exemple", notait ainsi le chroniqueur.

Moins passionné, Charles Cogan, ancien chef de la division Proche-Orient–Asie du Sud dans le conseil d'administration de la CIA, rappelle dans le Huffington Post que "la France s'est longtemps acoquinée avec Ben Ali par le passé". Si Mme Alliot-Marie a mis "les pieds post-coloniaux dans le plat", il note toutefois qu'"en ce qui concerne la protection de la vie de ses citoyens, la France, pays qui tolère les manifestations comme part de son esprit révolutionnaire, semble avoir trouvé la façon de gérer ces deux opposés".

Pour le Financial Times, "Mme Alliot-Marie était dans la droite ligne d'une longue tradition de soutien français au régime de Ben Ali", rappelant notamment l'hommage de l'ancien président Jacques Chirac au "miracle économique" tunisien et à sa défense des droits, ainsi que celui de Nicolas Sarkozy. "Les ratés de la diplomatie française" remontent bien avant le président Chirac, note Le Temps (article en accès abonnés), qui cite l'expert français en géopolitique François Heisbourg sur les nombreux "trains de la liberté" que la France a ratés dans l'histoire : "la chute du mur de Berlin, comme de celle de l’Union soviétique".



DEUX POIDS, DEUX MESURES

La ligne de défense de la ministre, basée sur la politique de non-ingérence de la France dans les affaires de politique intérieure d'Etats souverains, est d'emblée questionnée par le Guardian, qui rappelle que son prédécesseur Bernard Kouchner a été l'architecte de la politique d'ingérence humanitaire. Le Temps va plus loin et se demande :"Entre le silence en Tunisie et l'appel à Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire, la politique étrangère française est-elle basée sur 'deux poids deux mesures ?'"

Une question que se posait déjà Time le 12 janvier. "Etant donné leur habitude à répondre rapidement aux injustices des régimes oppresseurs, la discrétion des représentants français en réaction à l'escalade de la violence en Tunisie frappe certains observateurs comme étant en effet curieuse", note l'hebdomadaire américain. "Cela contraste avec les dénonciations répétées et acerbes de Paris d'autres régimes ayant des comportements importuns ailleurs dans le monde", citant notamment les réactions françaises sur l'Iran, la Birmanie ou la Corée du Nord.

LES RAISONS D'UN SILENCE

Derrière le silence de la France face aux événements en Tunisie, Time estimait qu'"en plus du cynisme politique, une profonde histoire commune franco-tunisienne est en jeu". Le quotidien américain cite ainsi les racines tunisiennes de nombreuses familles françaises depuis l'ère coloniale jusqu'à nos jours. "En tant qu'ancienne puissance coloniale, la France a des relations compliquées avec la Tunisie", renchérit le New York Times. Le Guardian note ainsi que "de par son histoire coloniale, Paris a eu tendance à adopter un point de vue de propriétaire vis-à-vis de la politique au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, mais en même temps sous Sarkozy, elle a commencé à se retirer d'un long enchevêtrement dans la région".

Les observateurs internationaux pointent ainsi les intérêts stratégiques de la France en Tunisie. "La mainmise du pouvoir pendant vingt-trois ans du président tunisien a fait de lui un partenaire stable dans une région cruciale pour les intérêts français", note Time, qui indique par ailleurs que "la politique draconienne de Ben Ali l'a aidé à empêcher les extrémistes islamistes à opérer en Tunisie comme ils l'ont fait avec plus de succès en Algérie, au Maroc et dans la région du Sahel". Ainsi, le Guardian note que "les analystes disent que Sarkozy préfère une 'dictature bénigne' en Afrique du Nord à l'alternative potentielle de régimes islamiques hostiles et déstabilisateurs, l'Algérie représentant un scénario cauchemar pour Paris".


Le président américain, Barack Obama, le 30 novembre 2010.AP/J. Scott Applewhite
LE SUCCÈS DIPLOMATIQUE AMÉRICAIN

Si la presse internationale ne trouve aucune excuse à la position adoptée par la France, c'est notamment parce que les Etats-Unis, toujours "amicaux" avec la Tunisie, ont su adopter une position plus critique. Ainsi le New York Times indique que "par contraste, aidé par la divulgation de câbles diplomatiques par WikiLeaks, les Tunisiens considèrent que les Etats-Unis ont fait des déclarations plus critiques sur la corruption et l'avidité en Tunisie. Washington a également critiqué la répression contre les manifestants, et le président Barack Obama a marqué des points auprès des manifestants vendredi en saluant leur 'courage et dignité' et en appelant à des élections équitables".

Une différence de ton qui s'est encore fait remarquer après la fuite du président Ben Ali vendredi. "La France, embarrassée par une complaisance sans faille face à la révolution pacifique qui est en train de se produire en Tunisie, s'est montrée, depuis le début, d'une extrême réserve, l'Elysée se contentant, vendredi soir, d'en 'prendre acte', une réaction tranchant avec celle du président américain, Barack Obama", notait ainsi le quotidien algérien El Watan.

Hélène Sallon
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MessageSujet: 600 éoliennes, 10 milliards d'euros...pour rien?   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeSam 5 Fév - 16:42

600 éoliennes, 10 milliards d'euros...pour rien?
SuperNo - Blogueur associé | Mardi 1 Février 2011 à 18:01 | Lu 32614 fois
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L'appel à projets d'un grand chantier de 600 éoliennes lancé par Sarkozy la semaine dernière fait réagir le blogueur SuperNO. Ce dernier décrypte ce qui se cache derrière la promesse du tout écolo suggérée par cette annonce, et pointe du doigt la tromperie des chiffres avancés par Sarkozy.



(Wikimedia Commons - Walké - cc)
Après avoir confié à ses amis agriculteurs que « l'écologie, ça commence à bien faire », ce qui doit être le fond de sa pensée, Sarkozy vient de rebondir dans l'autre sens en annonçant, avec une force dont on avait l'habitude depuis qu'il regarde la télé au lieu d'être dedans, qu'il souhaitait démarrer un chantier gigantesque : 600 éoliennes offshore.

Coût prévu : 10 milliards d'euros. Énorme. 2 Kerviels. Presque une année de paquet fiscal, plus de 2 ans d'ISF… 3 fois les rapines de Ben Ali… Mais 17 fois moins que les avantages fiscaux consentis annuellement aux entreprises françaises. Ou encore environ 1000 fois moins que le torrent de flouze que nous avons tous donné pour sauvegarder le système bancaire après le crash de 2008.

Bref, pour une cause qui devrait être prioritaire, la somme n'est pas si importante.

Chacun connaît mon scepticisme à propos de l'éolien, dont la production reste en France infinitésimale (1.5% du total aux dernières nouvelles). Cependant, mes oreilles se dressent à l'annonce des chiffres annoncés : 600 éoliennes d'une puissance unitaire de 5 Mégawatts.

Je ne sais pas si quelqu'un a pris la peine de faire le bilan énergétique de ces engins, et notamment des quantités monstrueuses d'énergie nécessaires à leur implantation en mer.

Quant aux 150 000 emplois européens qui seraient générés d'ici 2025, je soupçonne l'auteur de ces propos d'abuser de la gnôle et du cannabis réunis : à moins de parler de la construction et de l'implantation, qui occuperont certes un temps un peu de monde, ces engins, comme les usines automobiles modernes, les élevages industriels de cochons, ou les supérettes hard-discount, tournent avec un personnel quasiment réduit à néant.

D'autant que si c'est comme pour la construction de l'EPR à Flamanville, une bonne partie des emplois seront en fait pourvus par des néo-esclaves des pays de l'Est, « ouvriers Bolkestein », pour le plus grand bonheur de leurs employeurs (Bouygues en tête) et de leurs actionnaires.

Mais trêve de dénigrement, revenons-en aux chiffres. Sans les mélanger, contrairement à bon nombre de journalistes, qui confondent allègrement watts et watts/heures, méga et téra…

Une éolienne en mer a donc une puissance respectable de 5MW. 600 éoliennes, 3000 MW. Un réacteur EPR étant donné pour 1600 MW, on peut donc hâtivement en déduire, et c'était aussi le point d'orgue des « éléments de langage » distribués aux journalistes qui les ont repris avec une absence de sens critique qui force le respect et l'incompétence : «Ces éoliennes produisent autant que 2 réacteurs nucléaires EPR».

Pourtant, il y avait à dire. D'abord au sujet de l'EPR, il conviendrait d'employer le conditionnel, puisqu'aucun de ces engins n'est encore en fonctionnement. Les 2 réacteurs en cours de construction par Areva, à Flamanville et en Finlande, ont plusieurs années de retard et un budget explosé.

Notons encore que sans l'uranium pillé par le même Areva au Niger, ce qui nous vaut quelques déboires diplomatiques, ces machines infernales ne tourneraient pas.

Notons ensuite que les déchets produits par les centrales nucléaires peuvent avoir une durée de vie de plusieurs millions d'années, pour quelques décennies de production. Aberration totale. Sans compter le démantèlement des centrales, totalement sous-évalué lui aussi.

Notons enfin, et c'est peut-être le plus grave, que le nucléaire français est aux mains d'une mafia prête à tout pour parvenir à ses fins, et dont les méthodes font montre d'à peu près autant de transparence que les culottes de ma grand-mère.

Ceci étant dit, un réacteur EPR serait un peu plus puissant que les réacteurs actuels, et aurait surtout une taux de disponibilité de l'ordre de 91%, très supérieur à la génération actuelle. Selon les chiffres officiels, à prendre avec des pincettes, donc, un EPR produirait environ 12 TWh par an.

Or une éolienne a une disponibilité bien moindre. Même si en mer les vents sont plus forts et plus réguliers, une éolienne de 5MW ne produit que 15GWh par an. Alors que si elle tournait à pleine puissance en permanence, elle en produirait 500*24*365/1000 = 44. Un tiers de sa puissance nominale, donc.

600 éoliennes offshore devraient donc produire environ 9 TWh. Ce n'est donc pas l'équivalent de 2 réacteurs EPR, mais 3 fois moins ! C'est à dire que même une fois la deuxième tranche de 600 éoliennes sera construite, cela ne fera qu'un EPR et demi.

Financièrement, c'est encore plus étonnant. Alors qu'on pourrait penser qu'une centrale nucléaire est un truc extraordinairement complexe et donc hors de prix, alors qu'une éolienne serait plutôt un truc assez simple et donc bon marché, c'est en fait exactement le contraire. Même avec les dépassements de budget, un réacteur EPR devrait coûter dans les 5 milliards d'euros. 2 fois moins que les 600 éoliennes qui n'en fournissent pourtant que les 2/3 de la puissance… Ça nous met le TWh éolien à 3 fois le TWh nucléaire… Bon, le calcul est certainement biaisé, puisqu'une centrale nucléaire a des coûts d'exploitation très supérieurs, nécessite de voler du combustible, fait courir des risques inacceptables à la population, et son démantèlement est tellement compliqué que personne ne sait l'évaluer. Alors qu'une éolienne tourne toute seule.

Pour relativiser l'importance de ces éoliennes, rappelons qu'en 2009, la France a produit 518.8 TWh. Les éoliennes déjà installées ne fournissent que 1.5% du total. Peanuts. Quant aux 58 réacteurs nucléaires, dont beaucoup vieillissent, ils produisent 390 TWh, les trois quart du total. Le reste se répartissant essentiellement entre les barrages et les centrales à gaz.

Ces 600 éoliennes seront en principes fonctionnelles en 2015. Elles produiront donc 9 TWh, 1.7% du total. Ces 1.7% seront évidemment largement bouffés par l'inéluctable augmentation de la consommation, compagne inéluctable de la « croissance ». Le temps d'en construire 600 autres, ce sera encore pire. Surtout quand la voiture électrique commencera à percer, même si ce n'est pas avant 2020.

Mais admettons, comme dirait la chauve-souris de Bigard. Admettons que l'on réussisse à construire des milliers d'éoliennes offshore, pour produire 400 TWh et remplacer les centrales nucléaires existantes. Il en faudrait pour cela environ 27000, soit peut être 450 milliards d'euros. Une paille.

Le problème, c'est que ce ne serait même pas suffisant. Et même en doubler encore le nombre ne résoudrait pas le problème. Imaginons un gigantesque anticyclone sur la France, le calme plat, et toutes ces éoliennes ne produiraient quasiment plus rien. On fait quoi ? Par contre, en période de grand vent, elles produiraient sans doute trop. Que faire, alors ?

La solution compliquée consiste à avoir en réserve des centrales à gaz qui prendraient le relais en période de calme plat. Sauf que ces centrales émettent des mégatonnes de CO2, et qu'il en faudrait des quantités considérables, presque autant que la puissance des éoliennes… Tant qu'il restera du gaz…

Il n'y a pas de solution simple. Mais il me semble que la première des mesures à prendre, avant même de réfléchir à quoi que ce soit est d'orienter l'économie à la décroissance, qui entraînerait en premier lieu une décroissance des besoins énergétiques. C'est étrange, personne n'en parle, de celle-là…


Il semble donc qu'en l'état actuel des connaissances, et faute de disposer de moyens de stocker des quantités considérables d'électricité, ces éoliennes ne servent pas à grand chose.

Pire, à en croire La Tribune , il semble que l'appel d'offres, qui a été sciemment retardé, n'ait été mis en oeuvre que pour favoriser les français Areva et Alstom.

Areva, qui fait justement de la pub pour son nucléaire, et a dépensé 20 millions d'euros pour un spot ridicule et scandaleux. A la lumière des calculs précédents, il semble qu'Areva souhaite surtout se donner une image « écolo » qui ne mange pas de pain, produire quelques pourcents du total en éolien, et se concentrer sur son vrai objectif : les 58 réacteurs actuels, qui devront être remplacés dans les décennies à venir.

On comprend mieux ainsi le nouvel attrait de Sarko pour « l'écologie ».
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MessageSujet: Pédalages dans la Gomina   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeSam 5 Fév - 16:48

ENDREDI 4 FÉVRIER 2011

Cher : le candidat Sarkozy rate sa visite de terrain devant les maires
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Mardi dernier, le candidat Sarkozy s'est rendu dans le Cher pour une nouvelle visite de campagne. Le déplacement fut raté, car faiblement médiatisé. L'actualité était ailleurs. A force de parler de tout sauf des sujets du moment, de vouloir forcer l'agenda médiatique et d'encadrer ses prises de paroles dans des mises en scènes convenues et sans enjeu, Nicolas Sarkozy finit par être hors sujet et n'intéresser personne.

Ce jour-là, l'attention était à l'étranger (en Egypte, où la diplomatie française est à la remorque des Etats-Unis, ou en Tunisie où la ministre Alliot-Marie peine dans différentes polémiques), ou en métropole, où l'on débattait des concessions faites aux CRS, de la découverte macabre du corps de Laëtitia près de Saint-Nazaire, et de la crise du pouvoir d'achat. « Pôles d’excellence rurale, réforme territoriale, emploi, dotations aux collectivités : le Président débat avec les élus locaux du Cher », pouvait-on lire sur le site de l'Elysée. Quel résumé ! En fait, le candidat Sarkozy s'est montré hautain, distant, et sourd.

Cérémonial habituel
Pour ce déplacement de terrain, des CRS non grévistes étaient là, avec seize fourgons, renforcés de gendarmes. Le parcours était calé avec la visite d'une usine, « Avignon-Ceramic » à Bruère-Allichamps, faussement improvisée, avant un long monologue puis un faux débat devant les maires du Cher à Saint-Amand-Montrond.

Les voeux sont terminés, Sarkozy renouait donc avec l'exercice de la table ronde. Malgré une belle centaine de déplacements similaires l'an passé, sa cote de popularité est toujours au plus bas. Mais il continue. Il était cette fois filmé assis sur une estrade, face à un public de maires et d'officiels locaux. Le visage est toujours marqué par des tics à répétition, contractions de mâchoires ou haussement de sourcils. Après une trentaine de minutes de discours, une poignée de maires eut le droit de poser chacun une question préparée, sans droit de suite. A chaque fois, les réponses avaient été préparées, et Sarkozy ne cachait même pas qu'il lisait certaines formules écrites par ses conseiller de l'ombre.

Le Monarque débuta son intervention par des « Monsieur le président de l'association ceci », « Monsieur le président de l'association cela », ponctués de « Cher Remy », « Cher Jacques » et « Cher Thierry ». Il s'échappa assez vite de ses notes. « Rémy vient de me dire qu'il y avait des inquiétudes. Me voilà rassuré, nous sommes en France.» Gros sourire... il ressert la même formule à chacun de ses déplacements. « J'ai voulu venir devant vous d'abord parce que mon devoir, c'est de me déplacer, d'aller à la rencontre des gens, de les entendre, de les écouter. Puis de tirer des conclusions de ce qu'ils me disent et d'y apporter des réponses.» Le devoir, toujours le devoir. Le candidat Sarkozy persiste à confondre déplacements et discours avec action et réalisations.

Le monde est un village
Puis le candidat embraya immédiatement sur le thème du « monde-village ». Cette prise de recul sert toujours à minorer l'importance de nos problèmes quotidiens (précarité, sécurité, santé) et à renforcer l'image d'un président qui défend la cause nationale de par le monde. « Dans un monde qui est devenu un village, les problèmes de la France trouvent des réponses au cœur de l'Afrique de l'Est, pour plaider pour les financements innovants, le développement de l'Afrique -- seule façon de réguler l'immigration. Ils trouvent également des réponses à Bruxelles, pour plaider pour un gouvernement économique européen, une stabilité des cours des matières premières agricoles, seule façon de répondre, cher Bruno Le Maire, durablement à la question du revenu des agriculteurs. Ils trouvent enfin des réponses ici, pour parler de la réforme territoriale, de la péréquation et de l'avenir des services publics. C'est la même chose !»

Le vocabulaire change, les exemples sont usés
Au fil des semaines, Sarkozy a fait évoluer son vocabulaire, mais pas ses exemples. Rupture et volonté ont fait place à des termes plus consensuels et moins anxiogènes tels réforme et modèle sociale. Même l'identité n'est plus nationale ou agricole, mais sociale.

Sarkozy ne parle plus de « casser les tabous », mais il conserve son éloge du mouvement. Il n'insiste plus sur l'identité nationale, rurale ou agricole comme en 2009, mais évoque notre « modèle social » et républicain. La dialectique est délicate. De quel modèle social parle-t-il ? La privatisation progressive de l'assurance sociale, la défiscalisation croissante des fortunes, la déstabilisation systématique de la justice par une boulimie législative, servent-elles la préservation du modèle français ? L'homme du discours de Grenoble, du bouclier fiscal, de l'affaire Woerth et de la réforme des retraites insiste sur sa « première idée » du jour : « si nous voulons être fidèles à l'idée que nous nous faisons de l'identité de la France, il nous faut collectivement avoir la capacité à nous adapter au monde d'aujourd'hui. Nous n'avons pas le choix.»

Sarkozy ne parle finalement plus de volontarisme politique. Il préfère défendre le devoir incontournable et l'absence de choix. Il n'y a pas d'alternative, tenez-le vous pour dit ! C'est l'argument réactionnaire, habituel et séculaire des classes dirigeantes. La mondialisation ne serait pas « une question de gauche ou de droite, d'opposition ou de gouvernement.» Le mythe du président protecteur en prendrait-il un coup ? Sarkozy pédale. L'assistance est silencieuse. « Qui pense que les mêmes recettes marcheraient ? » Il faut bouger, nous dit-il, car « l'immobilisme c'est la mort.» Et lui, il bouge, il voyage dans son nouvel Airbus, et s'il se démène autant, c'est pour nous défendre : « il y a un lien pour moi entre tous ces déplacements que je fais à longueur de semaines : c'est défendre le modèle français en essayant de convaincre qu'il doit s'adapter pour que la France reste un pays qui compte dans le monde et que demain vos enfants aient la meilleure formation et que des emplois puissent rester dans des territoires ruraux comme ici. » Quels déplacements ? Son voyage touristique de 4 jours en Inde ? Ses weekends à répétitions à Marrakech ou au Cap Nègre ? Ou ses allers-et-retour expresses, aux quatre coins du pays, avec hélicoptère, avion, fourgons de CRS et journalistes silencieusement parqués au fond des salles ?

Sur un registre au moins, Sarkozy reste constant : il ne cesse de rabâcher les mêmes exemples, refrain et anecdotes.

Travailler, c'est si facile !
« la France est dans un monde qui bouge à une vitesse stupéfiante. (...) il nous faut nous adapter pour survivre dans la compétition d'aujourd'hui. » La vraie nouveauté de ces dernières années n'est pas l'accélération de la mondialisation, mais celles des inégalités, et surtout en France.Sarkozy ne l'évoque pas. Les études sont pourtant là.

L'usine « rurale » qu'il vient de visiter a été bien choisie par les conseillers élyséens : « Cette usine et ses salariés extraordinaires, s'ils avaient continué à fabriquer simplement de la vaisselle, cela ferait longtemps que l'usine serait fermée. A partir d'un savoir-faire ancestral, ils fabriquent désormais des pièces du Rafale, de l'Airbus A380 ou des turbines à vapeur. » Sarkozy prêche pourtant dans le désert. Le chômage progresse, dans toutes les catégories; le nombre d'offres d'emplois collectées par pôle emploi en 2010, année de prétendue reprise, est identique à l'année creuse de 2009. Sarkozy en devient presque insultant, quand il poursuit son exemple local : « On aurait pu manifester, protester -- « on veut rester, on a été formés pour fabriquer des assiettes, on reste fabriquer des assiettes, cela ne nous intéresse pas le reste ». Parfait, alors on ferme. Voilà la problématique qui est la nôtre. » Qui manifeste pour ne pas « bouger » ? Le chômage ou les faillites d'entreprises seraient-elles dues à des blocages idéologiques, des résistances aux nouveaux marchés ?

Service après-vente
Sarkozy a peu de totems, son bilan est pauvre en médailles. Seul l'enrobage compte désormais. Parfois, la suppression de la taxe professionnelle (remplacée par deux autres taxes), ou la réforme des retraites sont citées en exemple du courage présidentiel. D'autres fois, et ce fut le cas ce mardi, elles servent à illustrer la nécessité du changement. D'autres choses, en Sarkofrance, ne changent pas, comme la fiscalité des revenus, le fameux « partage de la valeur ajoutée ». Mais chut !

Sur la taxe professionnelle, Sarkozy n'évoque pas le fond du sujet : « Les élus qui étaient attachés à la taxe professionnelle, ce que je peux parfaitement comprendre, auraient tout perdu le jour où il n'y aurait plus eu d'usines sur leur territoire.» Les inquiétudes exprimées au passage de la réforme ne concernaient pas le principe même de la taxe professionnelle, mais la compensation de sa disparition et l'autonomie budgétaire des collectivités locales.

Sarkozy se félicita aussi de sa réforme des collectivités locales. On connaît le refrain, mais Sarkozy le chanta quand même : « Au total, nous avions 7 niveaux d'action disposant tous, ou presque, de la compétence générale. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il y a là une des raisons qui fait que nous avons plus de dépenses que nos voisins ? » Sa réforme territoriale devait générer des économies. On sait que ce sera loin d'être le cas.

Moins de services publics
Sarkozy dériva aussi sur les services publics. Un grand moment ! « Je voudrais toutefois vous demander dès à présent qu'on ne fasse pas, sur la question des services publics, la même erreur qu'avec les 35 heures. Je m'explique. Avec les 35 heures, on a raisonné sur le travail en quantité, en ignorant totalement le débat sur la qualité.» C'est le seul argument qui reste aux ténors de Sarkofrance pour répondre aux critiques contre la faiblesse de certains moyens publics (enseignement, police, justice). Boulimique en lois, Sarkozy est radin en effectifs. Il préfère parler « qualité que quantité ». La belle affaire !

Il s'enfonce avec quelques considérations sans intérêt ni logique. Il fallait sans doute meubler de quelques évidences : « travailler 35 heures dans un travail qu'on n'aime pas, c'est une catastrophe, et travailler plus dans un travail qu'on adore, c'est fantastiquement épanouissant.» Ou encore : « Je dis simplement que pour les territoires ruraux qui s'en allaient mourants, comme pour le chômeur qui n'a pas de travail, la question n'est pas d'accompagner la mort. »

Parfois, l'argument se cache derrière la formule : « Ce que je pense, mes chers compatriotes, c'est que la meilleure façon de faire que le chômage ne soit pas douloureux, c'est de permettre à celui qui est au chômage de trouver un emploi.» Comprenez : il faut réduire le traitement social du chômage (indemnités, etc) pour mieux subventionner les embauches. Pour 2011, le gouvernement a réduit de 15% les crédits de la politique de l'emploi. En août dernier, le gouvernement a resserré les conditions d'accès à la dispense de recherche d'emploi (DRE), notamment pour les seniors : l'âge de DRE pour les chômeurs senior non indemnisés a été porté à 60 ans depuis le 1er janvier. La DRE sera abrogée en janvier 2012.


La rigueur pour les uns
Le gel des dotations publiques aux collectivités locales pour 3 ans ? « Oui et je l'assume car c'était mon devoir. Avec la crise de 2008, les recettes fiscales de l'Etat, en quelques semaines, ont diminué brutalement de 22%. » Sarkozy s'emballe et raconte n'importe quoi. L'Etat ne pilote pas ses recettes fiscales à si court terme. Ce taux de 22% sort d'un chapeau. Du grand n'importe quoi. Il faut des mois après la cloture d'une année pour que les services fiscaux identifient le niveau des recettes. Que ces dernières aient baissé à cause de la récession, personne ne le conteste. Sarkozy aurait pu ajouter que la dégradation des comptes publics était aussi due au Grand Emprunt, et... à divers cadeaux fiscaux sarkozyens comme la TVA sur la restauration ou le paquet fiscal de l'été 2007.

Pour s'excuser, le Monarque rappelle aux édiles locaux : « je fais exactement le même travail que vous. ». Ou encore : « Avec le Premier Ministre, nous avons pris l'engagement de rétablir l'équilibre des comptes de la France. Cet engagement, nous le tiendrons. Il n'y a pas d'autre solution sauf à souhaiter que la France ne soit plus un pays indépendant.» Indépendant de qui ? Des marchés ou des agences de notation ?

Sur les pôles d'excellence, Sarkozy prévient : « pour le Cher, vous avez déjà 10 pôles d'excellence qui ont été labélisés, dont 4 au titre de la 2ème génération. (...). Si nous créons de nouveaux pôles, les ministres et notamment celui chargé de l'aménagement du territoire devrons avoir le courage de délabéliser les pôles actuels qui ne remplissent pas leurs objectifs.»

Haro sur les associations et la décentralisation
Au bout d'une trentaine de minutes, place au « débat.» Les questions sont préparées; les réponses également. Sarkozy puise abondamment dans ses notes.

Un maire s'inquiète du sort de l'aide aux communes, non obligatoire, des conseils généraux dans la réforme territoriale. Sarkozy reformule et répond à côté. Le maire exprimait la crainte, partagée, de voir des crédits supprimés. Sarkozy lui répond par une éloge du guichet unique ! « Non seulement nous sommes le seul pays du monde qui a tant de strates administratives mais de surcroît chacune aspire, exige la compétence générale. Quelle est la conséquence de la compétence générale ? C'est la demande générale. ... Bien sûr... Si la région est compétente pour tout, tous les groupes s'adressent à la régions. (...) Niveau départements, c'est pareil. » Il critique ensuite les lacunes de l'évaluation à la française. Pour lui, une subvention acquise par une association, « c'est un droit de l'obtenir, c'est scandale de la retirer. Vous connaissez ça naturellement... » Il se fait timidement applaudir. Nous avons voulu y mettre un terme. Comment ? Nous considérons... J'vais prendre mes responsabilités Monsieur le Maire, je ne vais pas me cacher derrière le petit doigt... qu'il y a deux niveaux de compétence générale légitimes : le niveau communal qui reste le niveau de proximité de tous les jours. (...) La réforme territoriale c'est d'abord une réforme qui renforce la commune. (...) Puis il y en a un deuxième, c'est l'Etat. »

En quelques mots, Sarkozy résume bien l'affaiblissement inédit de la décentralisation que représente cette réforme. Entre les 36 000 communes et l'Etat central, les régions et départements auront des compétences « attribuées ».

Les élections sénatoriales sont proches. Il faut flatter...

Un autre maire questionne le gel des dotations aux collectivités locales, et en particulier à l'encontre des communes rurales, fiscalement moins dynamiques. Il demande aussi une révision des règles de péréquation entre communes riches et pauvres. Sarkozy est laconique : « on ne peut pas toujours dépenser plus. On ne peut pas.» Sur la péréquation, Sarkozy annonce un grand chantier : « attendez vous à une sacrée bagarre. » Mais sur le gel, « je ne peux pas y revenir. On a tellement de déficits que nos notes seraient dégradées. » On l'avait compris. Que ne l'avait-il pas glissé plus tôt dans son argumentaire sur le monde qui bouge et qui est un village ? Les agences de notations stressent le Monarque élyséen.

Un peu plus tard, Sarkozy s'évade. Il promet une simplification des lois. C'est drôle, ou triste, quand on se souvient de ses voeux aux parlementaires, quelques semaines auparavant, où il se félicitait du nombre record de 67 lois votées l'an passé.

Débat encadré
Un autre maire s'alarme de l'affaiblissement des services publics, et notamment de la fermeture de classes ou de gendarmeries, ou de la distribution du courrier : « êtes vous prêt à renoncer à la destruction de centaines d'emplois publics programmés dans notre département cette année 2011 ? ». Sarkozy l'éconduit brutalement : « Non mais bien sûr... j'vais y répondre... Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit et qui est un désaccord entre nous... Monsieur le Maire... » Et il enchaîne sur les regroupements de gendarmerie (« mieux vaut un gendarme en tournée qu'à attendre le chaland »), et la réforme de la carte judiciaire : « la justice de proximité, c'est pas d'avoir un tribunal dans sa ville, c'est d'avoir un jugement qu'on comprend dans des délais raisonnables. (...) Sur la santé, y a 69% des hôpitaux de France qui sont en déficit... C'est quand même des questions qui faut poser aux citoyens français !» La santé est-elle un coût ou une solidarité ? Avec la tarification à l'acte (depuis 2003), Sarkozy a choisi sa réponse, celle du Président des Riches.

« Vous m'dites qu'une lettre met 8 jours pour faire 2 kilomètres... Ecoutez... faites les deux kilomètres...» Une partie de la salle applaudit... Dans la salle, le maire ainsi interpellé ne peut répondre. Le micro lui a été retiré.

Sarkozy enfonce ses arguments, la télétransmission, le télétravail, le monde a changé, l'informatique « que nos enfants manient si bien »... « On ne va pas garder un tribunal avec son juge d'instruction... tout seul dans son bureau... et deux audiences la semaine.» Quel cliché inopérant ! De quelle justice parle-t-il ? Les tribunaux sont surchargés. « Si vous voulez qu'on investisse dans plus de TGV... vraiment... on ne ne peut garder le postier avec sa casquette au liseré jaune... vous savez... et qui dit 'mon métier c'est la poste et pas le service public'. Le service public c'est la polyvalence. (...) Il n'y a pas de désengagement de l'Etat. » Sarkozy reste catégorique.

Un autre élu lui demande pourquoi n'a-t-il pas supprimé le numerus clausus de certaines professions encadrées tels les médecins, pharmaciens, notaires ou dentistes. « C'est un sujet très important... et très compliqué sur lequel il nous faut prendre des décisions rapidement. » commence-t-il par répondre. Premier blocage évoqué à toute réforme de ces professions électoralement favorables à la cause sarkozyenne, les 8 années et demi de formation des médecins généralistes passées à l'hôpital. « Un jeune qui a passé 8 années de formation à l'hôpital n'a qu'une seule envie c'est de continuer à l'hôpital. » Vraiment ? Quand Sarkozy n'enfonce pas des portes ouvertes, il balance des idioties.


Au final, cet exercice de communication politique fut assez étonnant, une formidable synthèse de l'action actuelle de Nicolas Sarkozy : peu d'annonces ni de promesses, un maigre bilan enrobé d'évidences, aucun débat contradictoire... Sarkozy est en campagne, mais tout seul.
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MessageSujet: Incompétence à tous les niveaux   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeLun 7 Fév - 15:59


La campagne de vaccination contre l’épidémie de grippe A (H1N1) a explosé les budgets. Selon un rapport remis au Sénat et cité lundi par Les Echos, la Cour des comptes estime qu'elle a coûté entre 685 et 756 millions d'euros contre une fourchette de 137 à 208 millions initialement prévue par le ministère de la Santé.

Un écart qui s’explique notamment par les dépenses prises en compte dans chacune des estimations. Contrairement au gouvernement, la Cour comptabilise les vaccins donnés à l'OMS ainsi que les achats de masques de protection pour les agents d’administration. Les magistrats considèrent en outre que la facture a été plus beaucoup élevée pour l’indemnisation des professionnels de santé libéraux mobilisés.

110 euros par personne

La conclusion est sans appel: «La campagne apparaît particulièrement coûteuse au regard du nombre de personnes vaccinées», critique le rapport, cité par Les Echos. Au final, 5,4 millions de Français se sont fait vacciner, pour un coût de 110 euros par personne.

La Cour des comptes pointe aussi du doigt le prix d'achat très élevé des vaccins. «Du fait d'une coordination européenne à peine esquissée, les laboratoires pharmaceutiques sont parvenus à mettre les Etats en concurrence et se sont placés en position favorable pour contracter», précise le rapport.

Le calendrier prime sur les prix

Les pouvoirs publics ont ainsi souhaité avoir les vaccins le plus rapidement possible et ont donc privilégié les dates de livraison plutôt que la négociation sur les prix.

Or «l'importance qu'a prise la contrainte de calendrier est difficilement compréhensible», poursuit la Cour. Plusieurs experts «étaient déjà convaincus que le virus arriverait très tôt sur le territoire français et que la vaccination interviendrait de toute façon trop tard pour jouer son rôle de barrière», analyse le quotidien.

Gâchis de vaccins

La Cour des Comptes ne reproche pas au gouvernement d'avoir commandé une quantité importante de vaccins. Elle s’étonne cependant qu’il n’ait pas revu ses commandes à la baisse face au refus d’une majorité de Français de se faire vacciner.

«Du fait de la désaffection de la population, l'offre de vaccination dans les centres a été largement surdimensionnée, mobilisant des équipes médicales, infirmières et administratives pendant des journées où peu de vaccinations étaient effectuées, ce qui a été source de coûts importants et de démotivation des équipes», estiment les magistrats.

Et le gâchis a été de taille: 2,7 millions de doses de vaccins sont ainsi parties à la poubelle, «soit la moitié environ de celles qui ont été effectivement utilisées pour la vaccination».

Et la ministre est toujours là ...elle a simplement changé de place !!!!!!!! rendeer
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MessageSujet: Que du pipeau !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeLun 7 Fév - 16:13

Marc Trévidic «révolté» par l'attitude de Sarkozy envers les juges
«Il n’y a pas de politique à long terme, il n’y a que de l’affichage, que du pipeau», dénonce entre autres le juge antiterroriste.
269 réactions

Le juge antiterrotiste Marc Trévidic. (© AFP Fred Dufour)

Le juge antiterroriste Marc Trévidic a estimé lundi que Nicolas Sarkozy était un «multirécidiviste» dans ses attaques contre les magistrats et que sa politique en matière de justice n’était «que du pipeau».

«Je pense qu’il est largement temps de lui appliquer la peine plancher, puisqu’il faut être très dur envers les multirécidivistes», a ironisé sur France Info le juge, qui préside l’Association française des magistrats instructeurs (AFMI).

«Ce qui m’a révolté, c’est que ce sont les responsables qui demandent des sanctions, c’est le monde à l’envers», a-t-il estimé, à propos des sanctions promises par le président pour les «dysfonctionnements» ayant conduit à la remise en liberté du meurtrier présumé de la jeune Laetitia.

«Cela fait des années qu’on dit qu’on n’a pas les moyens de fonctionner normalement, cela ne date pas de Nicolas Sarkozy», a admis le juge. Mais la différence, c’est que maintenant, «en plus, c’est de notre faute».

Le vrai responsable, pour lui, «ce sont des années de mépris envers la justice», le fait qu’elle soit considérée comme «un petit service public à la disposition du pouvoir exécutif et pas comme quelque chose de solide, comme il faudrait avoir dans une vraie démocratie».

«On vote plein de lois pour satisfaire les citoyens qui réclament de plus en plus de sécurité, et dès qu’on a voté une loi, on se moque complètement de son application», a-t-il constaté: «Il n’y a pas de politique à long terme, il n’y a que de l’affichage, que du pipeau».

Leur mise en cause par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Laetitia a déclenché une révolte sans précédent des magistrats, appelée à s’étendre cette semaine avec des reports d’audiences, des grèves et une mobilisation nationale jeudi.

DEMISSION ! DEMISSION ! DEMISSION geek

on va pas attendre encore un an quand même avec ces incapables ! rendeer
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MessageSujet: Gesticulations atlantistes   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeJeu 10 Mar - 16:26

EUDI 10 MARS 2011

Manoeuvres politiques et revirement atlantiste : Sarkozy navigue à vue.
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Mercredi, Nicolas Sarkozy a fait mine de gouverner. Son conseil des ministres était sérieux, presque risible : Baroin s'est félicité d'économies incertaines. Roselyne Bachelot d'avoir trouvé le moyen de caler deux enfants par place de crèche. Benoist Apparu de quelques 2.400 logements provisoires pour les quelques 10 millions de mal-logés. Ce jeudi, Sarkozy tente de reprendre la main diplomatique, en recevant deux émissaires des rebelles libyens. Il n'est jamais trop tard pour se refaire une virginité.

Manoeuvres politiques
Nicolas Sarkozy tente de tétaniser le centre - en agitant le spectre d'un 21 avril à l'envers par sondage interposé, et se rabiboche avec Dominique de Villepin. L'ancien premier ministre et bientôt ex-rival a été reçu une seconde fois en 10 jours à l'Elysée, pour un petit déjeuner lundi. Pour le moment, il conserve les formes : « Certains voudraient penser que face à la menace que représente le Front national, il faut se recroqueviller derrière les deux grands partis dits de gouvernement, a-t-il expliqué. Ce n'est pas ça la démocratie et ce n'est pas ça la République.» Le lendemain, le procès de Jacques Chirac était opportunément reporté au 20 juin, le temps pour la Cour de Cassation d'examiner un recours rendu possible ... par la réforme constitutionnelle de juillet 2008. La justice s'attarde aussi sur les coulisses de Sarkofrance : avec trois jours de retard, on apprit que le siège de l'UMP avait été perquisitionné une nouvelle fois dans le cadre de l'affaire Woerth/Bettencourt. Et un juge obstiné décidait que la plainte de l'association ANTICOR contre les sondages de l'Elysée justifiait effectivement une enquête. Le parquet avait jugé que les collaborateurs élyséens devaient bénéficier de la même immunité que leur patron pendant l'exercice de son mandat...

Mercredi, le Monarque recevait les sénateurs UMP. Cela fait déjà longtemps que l'Elysée s'est transformé en siège de campagne. Sarkozy voulait rassurer : « À quatorze mois de la présidentielle, rien de ce qu'on prévoit ne se réalise.» Ou encore : « Je souhaite bien du plaisir à Marine Le Pen ! Il faut tenir quatorze mois! » Même DSK a eu droit à son tacle : « Il y a dix jours, il était en tête et devait tout balayer Aujourd'hui, il arriverait deuxième derrière Marine Le Pen! »

Un peu plus tard, François Bayrou était reçu également à l'Elysée. En l'état, le président du Modem n'est plus vraiment une menace, écrasé qu'il est entre les candidatures supposées ou affirmées de Strauss-Kahn, Morin, Villepin, Borloo et même Hulot... « Il n’y a aucune manœuvre ni complaisance de ma part. Chaque fois que le président me demande de le rencontrer, j’y vais et je ne laisse aucun espace aux interprétations abusives » a commenté Bayrou. Sarkozy montre qu'il sait recevoir, Bayrou qu'il est aux abois.

Le jour même, le conseil des ministres se penchait sur trois sujets, un rapport d'étape sur la révision générale des politiques publiques, la mise en œuvre du programme de développement de la garde d'enfant et la « prévention des expulsions et l'application du droit au logement opposable.» Au passage, l'Elysée remaniait discrètement son cabinet. Trois conseillers, dont Olivier fils d'Alain Marleix, le secrétaire d'Etat en charge de redécoupage/charcutage électoral. Arrivent en remplacement Guillaume Larrivé et Sarah Gaubert. Le premier est un fonctionnaire du Conseil d'Etat, Sciences Po/Enarque et ESSEC, qui a déjà sa fiche sur Wikipédia. C'est un fidèle de Brice Hortefeux, qu'il a suivi du ministère de l'Identité nationale à l'Intérieur. La seconde était aux Jeunes UMP Actifs. Il ne manque plus que « l'ami de 30 ans » pour que l'équipe de campagne soit quasiment au complet.

Devant Nicolas Sarkozy lors de ce conseil, Philippe Richert a détaillé les modifications apportées au projet de réforme des collectivités territoriales : « dans les six régions dont font partie les départements où la répartition des sièges a suscité les critiques du Conseil constitutionnel, les effectifs des départements sont adaptés de manière à ce que le rapport à la population telle qu’elle résulte du dernier recensement, du nombre des conseillers territoriaux ne s’écarte pas de + ou – 20 % de la moyenne régionale, marge d’appréciation admise par le Conseil constitutionnel » expliqua-t-il. On se pince pour le croire : l'ancien découpage, censé refléter les rapports de populations, s'écartait de plus 20% des moyennes régionales ! Quelle justice !

Mensonges budgétaires
De son côté, François Baroin s'est auto-félicité de l'exécution de la Révision Générale des Politiques Publiques, celle-là même qui sert de paravent à la réduction du nombre de fonctionnaires depuis 2007. Dans son compte-rendu, il n'y avait pas un mot sur les difficultés rencontrées, rien sur la baisse des effectifs de police et gendarmerie malgré la hausse continue des violences contre les personnes; rien non plus sur les classes surchargées. Rien enfin sur l'évaluation de cette politique : la Cour des Comptes voici un mois avait souligné combien les économies promises sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraites étaient incertaines : « Sur la base des résultats de 2009, l’économie nette à attendre des réductions d’effectifs serait donc de l’ordre de 100 à 200 M€ en 2011, mais elle pourrait en réalité être encore plus faible » écrivait-elle.

Au contraire, le ministre du Budget fit l'éloge du guichet unique : « la RGPP a permis d’atteindre des résultats significatifs sur l’amélioration de la qualité des services publics en créant de nombreux guichets uniques physiques pour les contribuables (guichets fiscaux uniques), les demandeurs d’emploi (Pôle emploi) ou les entreprises. » Il s'est réjoui des 7 milliards d'euros d'économies sur la période 2009-2011, reprenant le chiffre erroné de 2,7 milliards économisés sur les non-remplacements de postes. Mieux, il promit qu'« en 2012, le nombre de fonctionnaires de l’Etat devrait revenir à son niveau des années 1990, soit 150 000 postes de moins sur la durée du quinquennat.» Entre temps, la population du pays aura cru d'une petite dizaine de millions de personnes...

Crèches et logements au rabais
Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités Actives, de détailler comment le gouvernement développait la garde d'enfants. Sans faire de lien avec la réduction des effectifs éducatifs sus-mentionnés, elle débuta par souligner l'« augmentation exceptionnelle du taux de fécondité. Celui-ci dépasse à nouveau le seuil symbolique de deux enfants par femme, avec un total de 828.000 naissances.» Ensuite, Bachelot révéla que 40.000 places d'accueil collectif avaient été créées depuis 2009 pour 92.000 enfants supplémentaires accueillis. Une place pour deux ! Quelle surprise ! « De nombreux parents n’ayant pas besoin d’un accueil durant toute la journée ainsi que pour chaque jour ouvrable, une gestion efficace de la structure collective permet d’accueillir en moyenne deux enfants pour une place.» expliqua-t-elle.

Concernant l'application du Droit au logement opposable, le bilan établi par Benoist Apparu, le jeune secrétaire d'Etat au Logement, était bien maigre : un numéro vert (« SOS Loyers Impayés »), et ... 2.364 logements provisoires pour les familles expulsées ont été mobilisés en 2010. Début février, la Fondation Abbé Pierre estimait à 10 millions le nombre de mal-logés en France. Tout juste le secrétaire Apparu pouvait-il se féliciter que « 131 500 logements sociaux ont ainsi été financés en 2010, contre 42 000 dix ans plus tôt.». On ne sait pas d'où il sort ses chiffres d'il y a 10 ans, puisqu'en 2001 quelques 191.000 logements sociaux collectifs étaient mis en chantier, d'après les propres chiffres ministériels.

OTAN inutile...
En Libye, les forces « loyales » au colonel Kadhafi, mercenaires, militaires, soldats d'élite, bombardent. Véritable girouette géopolitique, la France a décidé de soutenir, oralement, les rebelles. Après un premier soutien officiel affiché par Alain Juppé en déplacement dans l'Egypte voisine en début de semaine, c'est au tour de Nicolas Sarkozy de se refaire une virginité diplomatique : il reçoit ce jeudi deux émissaires du Conseil national de Transition libyen (CNT), l'instance créée à l'Est du pays libéré. C'est un grand pas, même s'il reste trop petit pour faire oublier l'assourdissant silence français pendant le printemps arabe, ou les courbettes cérémonieuses de décembre 2007 devant le colonel Kadhafi. La France a reconnu ce Conseil en début de semaine. Le Parlement exige que l'Union européenne fasse de même.

Mais l'essentiel est ailleurs : les rebelles libyens manquent d'armements et d'expérience. Qu'attend l'OTAN pour fournir un soutien a minima logistique ? Le ministre Juppé a récusé l'OTAN pour aider les rebelles : « Il s'agit maintenant d'arrêter la répression meurtrière que le régime du colonel Kadhafi continue à déployer. La France a pris une position très claire: l'Otan n'est pas l'organisation adaptée pour le faire. Il faut un mandat des Nations unies. Nous sommes disponibles pour intervenir avec d'autres afin de protéger les populations en empêchant Kadhafi d'utiliser ses moyens aériens.» Il faut l'entendre pour le croire... Il y a tout juste deux ans, la France de Sarkozy réintégrait le commandement intégré de l'OTAN. En 2009, Nicolas Sarkozy nous faisait la leçon : « Notre rapprochement avec l'OTAN conforte l'indépendance nationale mais notre éloignement proclamé mais non réalisé avec l'OTAN limite notre indépendance nationale. » En février de cette année, il expliquait : « Ce fut une grande erreur de vouloir renforcer [l'Europe de la Défense] pour affaiblir [l'Otan] » Le même Sarkozy, par la voix de son ministre des affaires étrangères, pense aujourd'hui que recourir à l'OTAN serait provocant. C'est exactement l'une des critiques adressées à l'époque contre cet inutile alignement atlantiste de la France !

Et l'Europe ? A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a refusé de reconnaître le CNT. Les dirigeants européens, et Sarkozy le premier, payent le prix fort d'avoir nommé un exécutif européen insignifiant et sans vision.

Finalement, la diplomatie française est en vrac.

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MessageSujet: Complètement malade...   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMer 27 Avr - 15:00

Piratage : Sarkozy remet déjà en cause la loi Hadopi
Publié le 27.04.2011, 14h30 | Mise à jour : 16h44
Le président de la République Nicolas Sarkozy s'est dit mercredi prêt à une remise à plat de la loi Hadopi sur le piratage sur internet, reconnaissant une part d'erreur du gouvernement dans la génèse de ce dispositif qui a suscité une vive opposition des professionnels. | Thibault Camus
3 réactionsRéagir Nicolas Sarkozy s'est dit prêt, mercredi, à une remise à plat de la loi Hadopi contre le piratage sur internet, reconnaissant une part d'erreur dans la génèse de ce dispositif qui a suscité une vive opposition des professionnels. «On me dit "est-ce que vous êtes prêts à un Hadopi 3 ?" Bien sûr, que j'y suis prêt», a déclaré le chef de l'Etat à l'occasion de l'installation du Conseil national du numérique, une instance de dialogue entre les acteurs de la filière et le gouvernement.


Une loi adoptée dans la douleur

La loi Création et Internet, dite «loi Hadopi» - du nom de la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet qu'elle a instaurée - est entrée en vigueur en 2010, malgré les vives oppositions des acteurs de l'internet. Elle prévoit qu'une personne soupçonnée de récupérer illégalement du contenu sur internet reçoive un premier mail d'avertissement, puis un deuxième et une lettre recommandée s'il récidive dans les six mois. A la troisième infraction, il risque une amende et une suspension de son abonnement pouvant aller jusqu'à un mois, sans possibilité d'en souscrire un autre.

Son adoption avait été pour le moins rocambolesque et son accouchement dans la douleur après plusieurs passages devant l'Assemblée nationale et une censure par le Conseil constitutionnel. Le projet a également suscité un immense débat au sein de la communauté artistique, partagée sur les moyens mis en oeuvre.

Le président de la République a admis des erreurs du gouvernement dans la conduite du projet. «Je prends d'ailleurs ma part de l'erreur (...) L'intuition que j'avais, c'est qu'on ne pouvait pas (abandonner) les créateurs. Peut-être que la maladresse a été de donner le sentiment que vous étiez attaqués», a déclaré le président.

Des professionnels sceptiques

Cette hypothèse d'une remise à plat de la loi surprend les professionnels de la filière musicale. «Je ne pense pas que le président de la République, qui a toujours montré qu'il était du côté des créateurs, veuille abandonner le principe de protection de la propriété intellectuelle sur internet», estime ainsi David El Sayegh, directeur général du Snep, le principal syndicat de producteurs de disques. Jugeant Hadopi «adapté et proportionné», il rappelle que qu'un premier bilan ne pourrait être tiré qu'un an après l'envoi des premiers messages d'avertissement, c'est-à-dire fin 2011.

Le secrétaire général de la SPPF (producteurs indépendants), Jérôme Roger, estime de son côté que «la réponse graduée ne fait peser aucune contrainte majeure sur le développement souhaitable de l'internet (...). Tout le monde est conscient qu'un minimum de régulation s'impose pour faciliter le déploiement de l'offre légale».

Convainci de «l'inefficacité de l'Hadopi», Jérémie Zimmerman, porte-parole de l'association la Quadrature du Net qui s'était opposé à cette loi, considère que «la seule chose à faire est d'adapter le droit d'auteur aux nouveaux usages du numérique».
LeParisien.fr
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MessageSujet: Le petit corps malade n'est plus à une contradiction près   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeJeu 28 Avr - 15:41

Il poursuit sa campagne, indifférent aux sondages présidentiels qui le donnent perdant dans tous les cas de figure. Il déploie une attention hors normes pour des sujets inattendus, comme, ce jeudi, la filière bois. Le chômage officiel est annoncé en baisse symbolique, mais le surendettement en hausse. Mercredi, il découvrait l'internet gentil. Quelques (jeunes) entrepreneurs politiquement débauchés pour un Conseil numérique chargé d'éclairer le gouvernement.

Ce dernier a bien besoin de lumière. Il semble tout aussi perdu.





Sarkozy, candidat Internet

Son destin ne passionne pas les foules. Mardi soir vers 23H, France 2 diffusait un portrait presque testamentaire et intime de Nicolas Sarkozy, «Un jour, un destin ». Un million et trois cent mille personnes seulement sont restées le regarder. 85% des téléspectateurs ce soir-là préférèrent un autre programme. Pour un « enfant de la télé » comme notre Monarque, c'est un désaveu cinglant et dur à avaler.

Nicolas Sarkozy file ce jeudi en Corrèze. Ne dites pas qu'il est candidat. Il va simplement parler de la filière bois... « Il est ravi d’y retourner, c’était dans l’air depuis un moment, on cherchait la bonne occasion », a confié un conseiller. Bernadette Chirac est du voyage. Il l'a rapatrié illico presto de ses vacances à Saint-Tropez et l'a fait revenir à Paris pour prendre l'Airbus présidentiel... Quel joli bilan carbone !


La veille, Nicolas Sarkozy a reconnu s'être trompé sur Hadopi, le dispositif anti-piratage numérique : « Je prends d'ailleurs ma part de l'erreur (...) L'intuition que j'avais, c'est qu'on ne pouvait pas (abandonner) les créateurs. Peut-être que la maladresse a été de donner le sentiment que vous étiez attaqués » Les créateurs apprécieront. Nicolas Sarkozy est en guerre larvée avec son propre ministre de la culture, Frédérique Mitterrand. L'éviction/nomination d'Olivier Py, le patron du théâtre de la Ville, en fut l'une des récentes illustrations. Pour l'heure, après avoir fustigé le Web, directement ou par suppôt interposé, le voici si conciliant que l'évidence s'impose. Le candidat flatte l'Internet.


Le Monarque « installait » d'ailleurs un Conseil national du numérique, un nouveau machin administratif de « dialogue » au sein de la filière. Il est chargé « d'éclairer le Gouvernement sur les questions touchant au numérique. » Quelle mission ! On nage en pleine monarchie. Le Palais se créé ses propres corps intermédiaires, sans se soucier de leurs représentativité. Sarkozy est même parvenu à séduire l'un des farouches opposants à Hadopi. Une ouverture toute numérique, à quelques mois d'un scrutin ! Bravo !

Comme souvent, le Monarque en personne a choisi les membres de ce « Medef du Net » et son fonctionnement. Pas question d'y voir trop de têtes critiques. Point de blogueurs ni de Mediapart ou autres sites d'information. Il fallait l'écouter, pendant ses 35 minutes d'intervention publique à l'Elysée. Il lisait surtout son texte. L'aventure numérique est un terrain qu'il maîtrise encore mal.



De l'actualité du moment, comme souvent, Sarkozy n'en a cure. Son propre gouvernement patauge en pleine contradiction.

Gouvernement contradictoire
Prenez Luc Chatel, le ministre de l'Education. Il y a deux ans, il n'avait pas de mots assez durs pour critiquer l'initiative de Ségolène Royal en région Poitou Charente d'offrir des pass-contraceptions dans les lycées. Scandale ! Lundi dernier, le même Luc Chatel était aux côtés de Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France qui présentait les kits contraceptifs que sa région allait offrir... aux lycées. Allez comprendre ...

Pour qui sait attendre, les contradictions ou les tartufferies se dévoilent d'elles-mêmes. Ainsi sur la question de l'impôt de solidarité sur la Fortune. François Baroin a dû confirmer, mardi soir sur Canal+, que l'allègement de l'ISF serait effectif dès 2011. On n'allait pas gâcher une année pré-électorale ! En revanche, « tout le reste, c’est pour 2012 », c'est-à-dire la suppression du bouclier fiscal. Résumons-nous : pour ces heureux bénéficiaires de l'ISF, le cadeau est pour tout de suite, mais l'effort pour plus tard... Selon le gouvernement, l'ISF rapportera au moins 2,8 milliards d'euros. Pour mémoire, il comptait pour 4,1 milliards d'euros de recettes en 2010, soit 1,3 milliard d'euros de perte fiscale. Le bouclier fiscal se chiffrant à 700 millions d'euros (679 millions en 2009 ), le cadeau net est de 600 millions d'euros (et 1,3 milliards pour la seule année 2011 !). Et hop ! En ces temps de restrictions budgétaires, le gouvernement a décidément une curieuse conception du partage des efforts...

Il faut réduire le nombre de fonctionnaires. Que n'a-t-on entendu cette maxime depuis 2007 ? D'ailleurs, le nombre de titulaires aura bien été réduit de 100.000 pendant la mandature. En parallèle, le nombre de précaires en CDD a déjà augmenté de 100.000 depuis 2007. Mieux, si on ferme des classes, on va quand même embaucher des citoyens assesseurs pour un résultat plus que contestable.

En effet, 1.500 classes seront bel et bien supprimées à la rentrée prochaine dans les établissements primaires et secondaires, malgré 5.000 élèves supplémentaires attendus. Le ministère de l'Education nationale a dû confirmer l'information en début de semaine. La qualité n'est pas une question de moyens, nous répète-on. A l'inverse, le gouvernement envisage, pour des raisons aussi démagogiques qu'électorales, de doter les tribunaux correctionnels de citoyens assesseurs.

L'ancien Garde des Sceaux Robert Badinter exposait, mardi 26 avril, six arguments pour dénoncer l'entreprise : (1) c'est un coup médiatique, demandé par personne (ni parti, ni association, ni organisation professionnelle); (2) ces assesseurs (deux aux côtés de 3 magistrats) ne seront jamais majoritaires dans les décisions; (3) pour parvenir à ses fins, le gouvernement va au contraire réduire le pouvoir des jurys populaires en créant une procédure d'assises « allégée »; (4) le projet créé une justice à deux vitesses où seules les atteintes aux personnes seront soumises à ces tribunaux mixtes; en revanche, « les infractions aux conséquences les plus graves pour la société, délinquance organisée, financière, fiscale, environnementale, corruption, etc. demeureront l'apanage des seuls magistrats. » (5) C'est la preuve d'une défiance contre les magistrats professionnels; (6) enfin, la réforme va ralentir les jugements.
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MessageSujet: Aux abois qu'il est le Guignol !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeJeu 30 Juin - 8:21

Sarkozy : du succès de Lagarde au psychodrame ministériel
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Mercredi matin, Nicolas Sarkozy semblait avoir gagné. La nomination, la veille, de Christine Lagarde à la tête du Fond Monétaire International, était indubitablement une victoire française. Mercredi après-midi à l'Assemblée, la ministre fut applaudie. Standing ovation !

Un bonheur n'arrivant jamais seul, le premier ministre Fillon annonçait ensuite aux députés que les deux journalistes otages en Afghanistan avaient été libérés après 547 jours de détention.

Et en fin de journée, Sarkozy procédait au plus important remaniement gouvernemental depuis 2007. Mais ce fut le psychodrame. Alors évidemment, c'était la faute à Fillon.

Que de joies en Sarkofrance !

Lagarde, mauvais bilan
Le rôle réel du président français dans la nomination de Lagarde au FMI est plus incertain. Depuis 2007, Sarkozy a donné à Christine Lagarde un ministère important et visible en ces périodes troublées de crise financière et économique.

Mais pour le reste, Christine Lagarde était une candidate par défaut et sans rival. Aucun autre pays européen n'avait de candidat en lice - et Sarkozy n'eut à décourager personne. Ensuite, l'Europe dispose de 36% des suffrages au sein du FMI. Il restait à convaincre les Etats-Unis et le tour était joué. Par ailleurs, on ne sait pas vraiment ce que Christine Lagarde fera de sa mandature au FMI. C'est la première fois qu'une femme dirige une institution internationale de cette envergure. Christine Lagarde a rappelé, mardi soir sur TF1, l'absence de femme au sein du conseil d'administration du FMI qui l'a auditionné la semaine dernière. L'acquis est indiscutable, mais il reste politiquement bien mince.

Si techniquement, Lagarde s'y connaît (bien que non-économiste), politiquement, elle est assez maladroite. On imagine assez bien que la technostructure anglo-saxonne puisse être finalement assez ravie d'une telle candidature face à Agustin Carsten, son adversaire mexicain qui se posait en défenseur des pays pauvres et/ou émergents.

Enfin, et surtout, Christine Lagarde part au FMI avec quelques casseroles. Certaines sont judiciaires : la Cour de Justice de la République a certes décidé de repousser à juillet la décision d'ordonner une enquête ou non, mais l'affaire Tapie demeure. La ministre est accusée de plusieurs griefs qui se résument à un seul et principal : elle aurait habilement manoeuvré la procédure (via le choix de l'arbitrage, puis le refus de faire appel) pour que l'ami du Président (et de son ministre Borloo) récupère 400 millions d'euros d'indemnités du Crédit Lyonnais.

Certaines casseroles sont politiques. En France, le bilan de la ministre est médiocre. En mai 2007, Sarkozy l'avait nommée à un ministère des Finances amputé du Budget confié à Eric Woerth puis François Baroin). Depuis, Lagarde s'est d'abord remarquée par quelques formules maladroites et un optimisme à toute épreuve : alors que les prix de l'énergie flambaient à l'été 2008, elle conseilla aux Français préférer le vélo. De 2007 à 2010, elle a systématiquement surévalué ses prévisions de croissance économique. Sous sa gouvernance, les déficits publics ont explosé, la chasse aux niches fiscales bien tardive (fin 2010) et modeste. A l'été 2007, elle a défendu avec autant d'ardeur la loi TEPA qu'elle a mis d'énergie à la détricoter quelques années plus tard. En 2009, Lagarde reste bien timide sur la régulation des paradis fiscaux et la taxation des bonus bancaires. Elle applaudit la création de la BPCE, dirigée par François Pérol, en plein conflit d'intérêt. Elle fait adopter la loi de Modernisation de l'Economie qui, entre autres, autorise des soldes tout le temps et n'importe comment. Quand le pétrole flambe à nouveau, Lagarde promet des contrôles de marges des distributeurs.

En somme, Lagarde fut cette ministre capable d'annoncer, avec un sourire déconcertant d'éclat, tout puis son contraire, et vice versa.

Déchirements chiraquiens
Ce « succès diplomatique », comme l'a qualifié François Bayrou, créé aussi surtout quelques difficultés intérieures majeures pour Nicolas Sarkozy.

A quatre mois du prochain G20, organisé sous présidence française à Cannes en novembre, et dans un contexte international chargé, le Monarque perd l'un de ses rares ministres à savoir parler correctement anglais... Plus grave, son remplacement a visiblement déchiré son camp retranché. Après le remaniement raté de novembre dernier (où Fillon remplaça Fillon), le remaniement subi de février (pour solder les affaires MAM et Hortefeux), voici le remaniement psycho-dramatique de juin : les « quadra », souvent chiraquiens, se disputent les strapontins ministériels de Sarkofrance. Pour ces derniers mois de la (première) présidence Sarkozy, l'appât du pouvoir et de la reconnaissance affole les esprits.

Sous couverts d'anonymat, conseillers, ministres ou proches du pouvoir confièrent dans les moindres détails, avec délectation ou énervement, ces combats picrocoliens. Et quelques journalistes « embarqués » pouvaient nous faire vivre, ce matin, la chronique de ces heures incroyables.

Mardi, de retour de visite des poulets garantis élevés en plein air, le ministre agricole Bruno Le Maire s'était vu promettre le poste de Lagarde. Pour défendre sa cause, l'ancien villepiniste, depuis jours déjà, avait avancé que lui au moins parlait couramment anglais et allemand : les arguments perchaient haut, hier en Sarkofrance ! Mais François Baroin, son collègue du budget, informé l'après-midi même à Matignon par François Fillon, a piqué une grosse colère, avec chantage à la démission. Le Maire restera où il est, et déçu.

Psychodrame ministériel
En fin d'après-midi mercredi, l'Elysée publiait le résultat d'un remaniement qui, par le biais de chaises musicales et de manoeuvres tactiques, prenait une ampleur quasi-inédite depuis 2007. Outre Baroin qui hérite de son hochet aux Finances et à l'Economie, Valérie Pécresse, improbable ministre de l'Enseignement supérieur, récupère le Budget. Elle est remplacée par Laurent Wauquiez. Le chantre de la droite sociale anti-assistanat abandonne les affaires européennes, auxquelles il a peu brillé. Mais Wauquiez reste l'un des chouchous du Monarque. Porte-parole du gouvernement, puis secrétaire à l'Emploi, puis ministre des affaires européennes, le voici à l'enseignement.

Pour gêner le rival Borloo, Sarkozy débauche trois centristes : Jean Léonetti, radical en rupture de banc, récupère le strapontin de Wauquiez au beau milieu d'une nouvelle crise européenne. Fallait-il que Sarkozy ait envie d'embêter Jean-Louis Borloo pour déstabiliser ainsi sa propre équipe dans de telles circonstances ! Un second centriste, François Sauvadet, hérite de la Fonction Publique. Et Marc Laffineur déboule au poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense et des anciens Combattants.Pour flatter la Droite Populaire, Thierry Mariani est promu ministre (il n'était que secrétaire), toujours chargé des Transports.

Pour éviter de perdre une femme de plus et faire joli sur la photo, Sarkozy a créé un poste secrétaire d'Etat auprès de Roselyne Bachelot, sans affectation, confiée à la députée UMP Claude Greff, ancienne infirmière.

Le poste le plus cocasse est le tout nouveau secrétariat d'Etat chargé des Français de l'Etranger (et donc des expatriés fiscaux) confié à ... David Douillet. Un machin évidemment inutile pour donner un peu de visibilité médiatique à l'ex-judoka.

Paradoxalement, cet épisode illustre la faiblesse politique de Nicolas Sarkozy, contraint à un remaniement plus large pour satisfaire les désirs des uns (Baroin, Pécresse), flatter ses grognards (Wauquiez, Mariani) ou décourager ses rivaux centristes. Et mercredi matin, le Monarque s'est défaussé : « le remaniement, c'est Fillon qui s'en occupe. » Ben voyons !

En fin de journée, ce remaniement, comme la nomination de Lagarde au FMI, étaient presque complètement oubliés.

Les deux otages français Taponier et Ghesquière avaient été libérés. Nicolas Sarkozy informa directement les familles. Il fallait faire oublier qu'il y a plus de 500 jours, le Monarque et son ministre Kouchner de l'époque avaient publiquement critiqué « l'imprudence » de ces journalistes. En février 2010, le général Gergolin, chef d’état-major des armées françaises nommé par Sarkozy, s'était inquiété du coût des opérations de sauvetage.

Il y a 8 jours, la France suivait les Etats-Unis dans un retrait militaire partiel d'Afghanistan.

Coïncidence ?
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MessageSujet: double bêtise   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMer 6 Juil - 9:06

MARDI 5 JUILLET 2011

Sarkozy se croit Triple A : Ah Ah Ah !
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Mois après mois, Nicolas Sarkozy tente de se décrire comme le président du redressement, l'homme qui nous conservera le sacro-saint « triple A », cette note de crédit fantastique qui permet aux Etats de s'endetter à souhait comme un client Cetelem.

Pour sa cause, il est prêt aux pires arguments, aux pires chantages. Il oublie son bilan.

Puisque le rééquilibrage des comptes publics est en passe de devenir l'un des thèmes de la campagne de 2012, il nous faut remettre quelques pendules à l'heure.

Sarkozy, double bêtise
Voici 10 jours, alors qu'il présentait les premiers résultats, inexistants, de ses « investissements d'avenir » au Palais de l'Elysée, le Monarque était allé jusqu'à accuser la gauche de menacer la signature de la France sur les marchés internationaux. C'était l'hôpital qui se moque de la charité ! Surtout, le Monarque utilisait les mauvais arguments : « Ceux qui auront l'idée de revenir sur le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux (partant à la retraite, NDLR), de revenir sur la réforme des retraites ou de refuser une règle d'or qui obligera tous les gouvernements à prévoir un budget en équilibre à terme, ce sera l'explosion de la dette, l'explosion des déficits et l'impossibilité de la France de se financer ». En avril dernier, le Monarque avait lancé l'UMP, via Hervé Novelli, critiquer le programme socialiste sur le même thème.


Le 24 juin déjà, il nous avait gratifié du même petit tacle, pendant une conférence de presse à Bruxelles, à propos d'une question sur un fichu rapport de la Cour des Comptes dénonçant ses dérapages : « Je pense que le premier président de la Cour des comptes, M. Migaud, s'est souvenu de ses amitiés et qu'il a voulu adresser un message à ceux qui pensent qu'il ne faut pas respecter le rendez-vous de 2013, qu'il faut s'exonérer de la règle du 'un sur deux' , qu'il faut refuser de voter la 'règle d'or' et qu'il faut remettre en cause la réforme des retraites pour revenir à la retraite à 60 ans. »

Résumons l'argument :
- l'opposition voudrait revenir sur le non-remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Cela menace-t-il les comptes publics ? Non. La Cour des Comptes chiffre à 100 millions d'euros la véritable économie annuelle de la mesure sarkozyenne. La simple réduction de la TVA sur la restauration coûte 3 milliards.
- L'opposition refuserait la règle d'or, c'est-à-dire l'inscription constitutionnelle de l'obligation, à terme, d'équilibre budgétaire. Sarkozy est responsable, tout seul et sans la crise, de 62% de l'aggravation du déficit public. Restons sérieux !

Ces agios nous plombent.
Quand on emprunte, on paye des intérêts au prêteur. C'est normal... en général . C'est plus curieux quand les prêteurs, manquant de disparaître collectivement un mois de septembre 2008 à cause de placements d'une stupidité criminelle inédite, sont alors renfloués par ces mêmes Etats endettés à coup de milliards d'euros. Ces milliards viennent gonfler la dette et donc les agios, et la boucle est bouclée.

Certes, cette présentation simplifie une réalité plus complexe. Mais quand même... on s'interroge. Pourquoi donc aucun Etat n'a demandé aux institutions financières qu'il sauvait un rabais sur les agios de ces propres dettes ?

En France comme ailleurs, le poids des déficits publics - déficit budgétaire ou endettement public - est allègrement servi comme argument pour justifier la réduction des dépenses sociales de toutes natures.

De 1979 à 2010, l'endettement public est monté de 243 milliards (21% du PIB) à 1.591 milliards d'euros, (82% du PIB). Chaque année depuis 2000, les seuls intérêts financiers à payer ont représenté 2,5 points de PIB, soit environ 38 milliards d'euros par an ! En 2006 et 2007, le budget de l’État était en excédent primaire, mais au final déficitaire à cause du services de la dette. En 2010, la charge d’intérêts des administrations publiques (Etat + collectivités locales + sécurité sociale) a augmenté de 5,2 % pour atteindre 50,5 Md€, soit 2,6 % du PIB, rappelait la Cour des Comptes dans son dernier rapport sur l'état des finances publiques.

Ce poids appelle deux remarques. Primo, la dette entraîne la dette. Depuis 1980, ce sont plus de 1.000 milliards d'euros d'agios qui ont été payés par les administrations publiques. Secundo, nos dirigeants sont stressés par la notation du crédit de la France. La sensibilité des comptes français à l'évolution des taux d'intérêts est évidente. La France emprunte actuellement à 3,5% environ. Une hausse d'un point augmenterait la charge budgétaire de l'Etat de 2 milliards d'euros la première année, puis 6 milliards en seconde année, puis 9 milliards en troisième année, etc.


Sarkozy ? irresponsable !
Pour 2012, Nicolas Sarkozy tente d'instrumentaliser à son profit cette ultra-dépendance des administrations publiques. L'antienne est connue : « après moi, le déluge ! ». Il est pourtant loin d'être qualifié pour donner des conseils de bonne gestion.

La Cour des Comptes a souligné, à plusieurs reprises, combien la responsabilité du gouvernement Sarkozy dans la dégradation structurelle des comptes publics était importante. Dans son dernier rapport, elle s'inquiétait notamment de l'emballement de l'endettement public : « Le niveau de déficit atteint en 2010 est tel que la dette risquerait de s’emballer si aucun effort de redressement n’était opéré, ce que met en évidence un scénario tendanciel à l’horizon de 2020.»

Sans mesures de redressement, « la dette publique atteindrait dès 2012 le seuil de 90 % du PIB au-delà duquel, selon certaines études, la croissance du PIB pourrait être diminuée. La dette atteindrait 100 % du PIB en 2016 et dépasserait 110 % du PIB en 2020.» Et la Cour nous prédisait qu'alors la charge d’intérêts en 2020 « approcherait le seuil de 10 % des prélèvements obligatoires au-delà duquel le risque de dégradation des dettes des Etats devient particulièrement important ».

Ensuite, les mesures de redressement des comptes initiées par Sarkozy sont largement insuffisantes :

1. La réforme des retraites ne garantit pas le retour à l'équilibre des régimes : il manque 15 milliards d'euros par an pour le régime des fonctionnaires, et les prévisions gouvernement reposent sur un retour rapide au plein-emploi (qui permettrait un basculement des cotisations chômages en faveur du financement des retraites). Lundi 4 juillet, certains esprits amnésiques ont réalisé que la durée de cotisations ne cesserait d'augmenter, ce qui fait du régime français « l'un des plus durs d'Europe ». La Cour des Comptes prévient que « les risques pesant sur la prévision d’un déficit des régimes de retraite ramené à 2,6 Md€ en 2020 sont de l’ordre de 10 Md€ et le déficit à cette date pourrait donc être supérieur à 12 Md€.»

2. L'assurance maladie accumulera, malgré les coups de rabots ici ou là, quelques 35 milliards de déficits supplémentaires entre 2012 et 2018, avec les propres prévisions « optimistes » du gouvernement. De même, la branche famille génèrera quelques 17 milliards d'euros de déficit sur la même période.

3. Enfin, le vrai marqueur fiscal de Nicolas Sarkozy reste la maîtrise, voire la réduction des prélèvements obligatoires. Or c'est justement là que le bas blesse. Les défiscalisations successives initiées par Nicolas Sarkozy ont coûté 62% de l'aggravation du déficit public depuis 2007. La crise (perte de recettes et pla,s de relance) n'explique que les 38% restants.

On s'interroge, par exemple sur la défiscalisation des heures supplémentaires (« Il conviendrait notamment de vérifier que ces dispositions n’incitent pas les entreprises à substituer des heures supplémentaires fictives à des hausses de salaires.» notait la Cour des Comptes en juin dernier), qui coûtent 3,3 milliards d'euros par an.

Enfin, les dépenses fiscales ont été insuffisamment révisées. « Les recettes publiques devraient être accrues de 30 à 40 Md€ sur cinq ans, selon l’ampleur des économies de dépenses, pour atteindre un effort structurel total de réduction du déficit de 5 points de PIB » notait la Cour en juin dernier. Or les mesures du budget 2011 ne représentent que 13 milliards d'euros.

Qui dit mieux ?
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MessageSujet: En France, les stocks d'iode, comprimés distribués lors de catastrophes nucléaires, sont insuffisants et périmés.   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeSam 3 Sep - 17:46

En France, les stocks d'iode, comprimés distribués lors de catastrophes nucléaires, sont insuffisants et périmés.


Dormez tranquilles, bonnes gens ! L'Etat veille sur vous. C'est le message que l'on veut nous faire passer sur la préparation à un éventuel accident nucléaire type Fukushima. Pourtant, quand un simple citoyen mène son enquête, il a le plus grand mal à avoir des infos rassurantes.

Raymond, militant antinucléaire dans l'association Tchernoblaye, habite à une trentaine de kilomètres de la centrale du Blayais, qu'il aimerait voir fermer. Un jour, il est allé voir le « Livre des risques » disponible en mairie, parce qu'il voulait vérifier que sa commune se préparait sérieusement face au risque nucléaire, notamment concernant le stock d'iode stable, qui empêche la fixation de l'iode radioactive dans la glande thyroïdienne (le cancer de la thyroïde est l'un des principaux dangers de la radioactivité et l'iode le seul moyen de le prévenir).

A Tchernobyl, faute d'iode, on a observé une progression importante des cancers de la thyroïde chez les enfants dans les années qui ont suivi l'accident de 1986. Au Japon, des comprimés ont été donnés à la population, mais il n'est pas sûr que ce soit en quantité suffisante.

Or, la France n'a équipé chaque foyer de comprimés d'iode que dans un rayon de 10 km autour des centrales nucléaires (installations disposant d'un « plan particulier d'intervention », qui concerne 400 000 foyers). Pour les autres, les stocks publics sont gardés par l'Etat, chargé de les distribuer au cas où.

Quand la directrice générale des services de sa commune lui a ouvert les portes du stock de comprimés d'iodure de potassium, il a pu prendre des photos. Il a remarqué que sa commune stockait 2 000 comprimés, au lieu des 3 000 nécessaires à sa population, et surtout, que la date de péremption notée sur les boîtes était dépassée depuis 2007.

« Une majorité de ces stocks sont à ce jour périmés »
Raymond a alors alerté le pharmacien de référence de sa zone. Celui-ci a écrit à l'Agence régionale de santé (ARS) d'Aquitaine, qui lui a envoyé un e-mail – que Rue89 a pu consulter –- lui répondant ceci :

« Pour la région Aquitaine, une majorité de ces stocks sont à ce jour périmés (d'un point de vue réglementaire, des analyses physico-chimiques pourraient démontrer la stabilité de l'iodure de potassium). »

Périmés… mais prolongés, comme le confirme Gaël Ripoche, le pharmacien de référence :

« Je me suis protégé en obtenant la confirmation des autorités que les comprimés n'étaient plus valables. L'Etat ne me donne pas les moyens de faire mon travail de pharmacien référent… Mais je n'en parle pas trop car je sais que ça peut angoisser des gens. »

Ne pas déstocker les stocks périmés
L'ARS précise aussi dans le même courrier :

« A ce jour, il n'est pas décidé de déstocker et de renouveler les anciens comprimés à 130 mg, qui doivent être conservés par l'Etat. »

« Les comprimés sont toujours efficaces et demeurent sans danger », nous rassure d'un ton très docte le Dr Flottes, généraliste interrogé sur le site d'info grand public Distribution-Iode.com.

S'il fallait donner des comprimés d'iode, l'Etat en donnerait donc des périmés ? Non. L'explication se trouve ici : l'Agence française de sécurité des produits de santé (Afssaps) nous explique avoir autorisé, le 6 mai 2011,« une prolongation de la durée de conservation des comprimés à 130 mg, de cinq à sept ans. Ces prolongations ont été accordées sur la base de données de stabilité en temps réel fournies par la pharmacie centrale des armées, selon les règles de détermination des durées de conservation appliquées à tous les médicaments. »



Une nouvelle commande est en train d'arriver
Les autorités ont lancé un grand plan de renouvellement des stocks. La direction générale de la Santé nous confirme :

« [que] la production par la pharmacie centrale des armées d'un stock de 110 millions de comprimés d'iode dosés à 65 mg a débuté en 2010, sur commande de l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus). 81 millions de comprimés ont déjà été livrés et positionnés sur les plateformes zonales de l'Eprus, les livraisons devant se poursuivre jusqu'à la fin de l'année 2011. »

Admettons que d'ici l'an prochain, nous disposions partout du bon nombre de comprimés – pas périmés. Reste à être sûr qu'ils puissent être distribués dans les deux heures à toute la population (au-delà, l'efficacité de l'iode est nettement réduite).

Avant, c'étaient les mairies qui stockaient les comprimés d'iode ; depuis juillet dernier, l'organisation a été revue et mise entre les mains des départements. Voici ce que nous dit la direction générale de la Santé :

« En cas de crise, les sites de distribution à la population infradépartementaux, identifiés par les préfets, seront activés et approvisionnés directement à partir de ces sites centralisés. »

Comprendre qu'actuellement, il n'y a qu'un lieu de stockage par département, et qu'en pleine crise, il faudra en deux heures les répartir partout où c'est nécessaire.

Heureusement que, comme le précise encore le site public, « le recours aux comprimés d'iode ne s'est jamais avéré nécessaire ».
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MessageSujet: A bout de souffle...il est venu le temps de l'Hallali !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMar 27 Sep - 8:16

Lundi, la Sarkofrance avait la gueule de bois. La perte de la majorité sénatoriale était le nième épisode de la déchéance politique du Monarque. Sarkozy a rapidement reçu Fillon et Copé. Mais il fallait masquer.

Il alla parler à un colloque sur l'université... la veille d'une grève dans l'éducation nationale. S'affranchissant parfois de son texte, le bon Docteur Nicolas prodigua ses conseils de bonne gestion et de courage politique à une assistance castée et silencieuse.

Comme toujours.

La débâcle
Politiquement, la perte de la majorité sénatoriale est une belle épine dans le pied déjà nu de Nicolas Sarkozy. Et qu'importe de savoir qui présidera la haute assemblée après le scrutin de samedi. Exit la règle d'or dans la constitution. Sarkozy n'a plus aucune chance de convaincre les trois cinquièmes du Parlement réuni en Congrès à Versailles pour voter sa mal nommée règle d'or. Un Sénat à gauche sera également moins rapide à adopter les dernières (rares) réformes sarkozyennes, ou le projet de loi de finances pour 2012. On s'imagine aussi que ce nouveau Sénat sera peut-être plus prompt à lancer des commissions d'enquête sur quelques fâcheuses affaires du moment.

Comme chaque lundi matin, le Monarque a reçu François Fillon et Jean-François Copé. L'UMP comptait ses blessés. Chantal Jouanno, échaudée par le manque de soutien élyséen depuis plusieurs mois, a préféré démissionner du gouvernement pour le Sénat. David Douillet lâche son poste d'agent recruteur auprès des électeurs français de l'étranger pour reprendre le poste. Gérard Longuet, réélu sénateur, s'accroche à son maroquin. On notera l'hypocrisie de l'élu qui s'est ainsi garantit un poste de sortie (sénateur) en cas d'alternance en mai prochain.

Le Figaro s'inquiétait déjà d'un éventuel grand Chelem de la gauche en 2012: « À moyen terme, dans l'hypothèse d'une victoire du PS à la présidentielle, suivie selon toute vraisemblance d'un succès aux législatives, la gauche pourrait, non seulement, appliquer son programme législatif, mais aussi adopter toutes les révisions constitutionnelles qu'elle jugerait bonnes. François Mitterrand lui-même n'avait pas eu une telle liberté ». Après près de 10 ans de majorité UMP sans contrôle, la remarque prête à sourire.

Les banques
Lundi, on s'attendait au pire. Au Sénat, la messe était dite, même si le clan Sarkozy paraît sonné. Mais sur les marchés financiers, rien n'est réglé. On attendait l'ouverture des bourses avec inquiétude.

Dimanche, le JDD relançait la rumeur d'une prochaine recapitalisation des banques françaises. C'est un véritable feuilleton. Il y a 3 semaines, Chirstine Lagarde au FMI prévoyait un nécessaire réajustement des fonds propres des banques européennes et françaises. Puis elle dut démentir. Puis un vice-président de la commission européenne confirma le besoin, en marge d'une rencontre du G20. Démenti officiel français.

Puis voici qu'une réunion « secrète » se serait tenue dimanche 11 septembre à la direction du Trésor, à Bercy, pour traiter du sauvetage des banques françaises. Le JDD, qui révélait l'information le 24 septembre dernier, dans le plus grand secret, évoque « une réunion de crise entre son directeur, Ramon Fernandez, et les dirigeants de BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Banque populaire-Caisse d’épargne et le Crédit mutuel ». Toujours selon l'hebdomadaire, le gouvernement aurait « proposé de soutenir les banques françaises de la même manière qu’en 2008. Le schéma consistait à injecter cette fois entre 10 et 15 milliards d’euros d’argent public pour renforcer leurs fonds propres ».

Le gouverneur de la banque centrale, Christian Noyer, a démenti (« Il n'y a aucun plan »), tout comme Valérie Pécresse (« Il n'y a pas de plan de recapitalisation des banques ») et même l'Elysée ! Il n'y a peut-être pas de plan, mais il y a des soucis. Lundi matin, les Echos rappelaient que la banque Dexia, nationalisée en septembre 2008, a encore quelque 20 milliards d'actifs dits toxiques à céder sur les marchés. Faute de quoi, il faudra fermer boutique: « La chasse aux liquidités est donc une guerre quotidienne pour éviter à Dexia le "cauchemar de 2008", confirme une seconde source ». L'Etat prépare donc le démantèlement de la banque. Certaines communes, surendettées à cause de sales manipulations, s'apprêtent à porter plainte, telle Rosny-sous-bois.

Plus important, le commissaire européen Olli Rehn a promis, le même jour, que le fonds de soutien européen pourrait être doté d'instruments supplémentaires.

Lundi, les bourses européennes se sont reprises. En France, le CAC40 progressait d'un timide 1,75%. A l'Elysée, à Matignon, comme à Bercy, on respirait.

Pendant ce temps, Carla et Nicolas...

Carla Bruni fit encore parler d'elle. Elle s'est confiée à son amie Christine Ockrent sur la BBC et a raconté ses premiers moments avec Nicolas Sarkozy: «Quand je l'ai rencontré, on marchait dans les jardins de l'Elysée, et il m'expliquait tout sur les tulipes et les roses (...) Je me suis dit : 'Mon Dieu, mais il faut que j'épouse cet homme. C'est le chef de l'Etat et il sait tout sur les fleurs également. C'est incroyable'.» D'ici quelques jours, on attend un grand évènement, la naissance du petit dernier, annoncée quelque part au moment des primaires socialistes.

Pour la rentrée universitaire, Nicolas Sarkozy avait choisi de s'exprimer dans un colloque organisé par l'institut Montaigne sur un thème prétendument prometteur « 15 ans de réforme de l'université ».

Le Monarque avait les traits tirés, mais il souriait. L'assistance était calme. Aucune interruption n'était à craindre pendant les 41 minutes de son monologue. « L'intitulé de ce débat appelle une remarque immédiate: 15 ans de projets de réformes, c'est sûr ... 15 ans de révisions à la marge, c'est sûr... 15 ans de tentatives d'adaptation à la réalité de plus en plus complexe, c'est certain... Mais 15 ans de réformes... n'exagérons pas.»
L'argument était planté. Les 39 minutes qui restaient seraient à la gloire du Monarque.

Tout ça pour ça.
« On peut tout dire... sauf que le monde universitaire... allez, ... même sur les 30 dernières années... a été balloté de grandes réformes en grandes réformes... On a parlé des réformes... On a débattu des réformes... Mais il y a une raison à cela... Mise à part la période de Claude Allègre... Je ne dis pas cela parce qu'il est présent mais parce qu'il avait compris qu'il y avait une nécessité à adapter nos universités au contexte européen... les ministres des universités n'ont pas pu... et ce n'était pas leur faute... ils ont voulu... qu'ils soient de gauche ou de droite... Mais ils n'ont pas pu mener leur projet de réforme...»
Ah... l'hommage à Claude Allègre... Sarkozy livra ensuite son explication sur l'erreur de ses prédécesseur: le ministre des universités était historiquement un « fusible » chargé de gérer les ennuis et de sauter quand ceux-ci arrivaient. Mais, grâce à lui, tout ceci n'était que passé. Avant de louer sa propre « réussite », Sarkozy dressa un rapide historique presque inquiétant des 40 dernières années universitaires: explosion démographique, changement social, délocalisation géographique... Sarkozy avait les yeux rivés sur son texte pour accabler le passé. Pensez-vous... Avant sa présidence, on n'osait pas « formuler » la réalité des problèmes ou les inégalités de facto entre universités. « C'est là qu'on oyait que le malade était bien atteint ... car il ne pouvait même pas entendre le diagnostic. (...) La situation était si bloquée qu'on ne pouvait même pas poser le diagnostic ».

Heureusement, le bon docteur Sarkozy est arrivé avec « l'autonomie », c'est-à-dire « faire confiance au milieu universitaire ». Tiens, aurions-nous raté une étape ? Le passage à la cogestion généralisé ? Des réductions de postes par dizaines de milliers dans l'enseignement « amont » (primaire et secondaire) faciliteront la surcharge des classes et renforceront l'écrémage. L'autonomie fera le reste.

Nicolas Sarkozy espère même la révolution permanente, ... « Je milite pour un système universitaire qui se réformerait en continu ». Evidemment, au passage, il s'est inquiété de la hausse des droits d'inscription. Il n'a rien contre, mais pas partout, cela ferait tâche... Ce serait « une très mauvaise idée que toutes les universités décident d'augmenter leurs droits d'inscription », cela donnerait l'image d'une «barrière économique».

«Ne laissez pas caricaturer notre réforme».


Ne laissons pas Nicolas Sarkozy se caricaturer.
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MessageSujet: Une parole qui ne vaut plus rien !...ou un mensonge perpétuel...la frime quoi !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeDim 9 Oct - 6:32

Le 25 septembre 2008, lors de son fameux discours de Toulon, Nicolas Sarkozy annonçait que l'Etat garantirait l'épargne des particuliers. C'était nécessaire. Mais c'était insuffisant, gravement insuffisant. Depuis lors, Nicolas Sarkozy a beaucoup parlé, et très peu agi. En France, les banques ont conservé une indépendance qui surprend.

Trois ans après la Grande Peur, les voici qui appellent encore à l'aide.

Et Nicolas Sarkozy accourt.

1. A Toulon, Nicolas Sarkozy avait choisi les grands mots et les annonces qu'il fallait. Cela faisait bientôt 10 jours, depuis la disparition de la banque Lehman Brothers un certain lundi 15 septembre, qu'il était resté coi, inerte, sans réaction officielle. A Toulon, il nous promit que l'Etat se porterait garant de l'épargne des particuliers (la garantie fut portée à 100.000 euros par compte), et que les parachutes dorés et le mode de rémunération des dirigeants des banques devraient être encadrés. C'était tout. Pour le reste, il réaffirme qu'il continue son programme. Et il prévient: « la crise que nous connaissons n'est pas celle du capitalisme ».

2. Quelques semaines plus tard, le Monarque décide d'une aide aux banques, sans autre contrepartie que de juteux intérêts. C'est d'ailleurs l'argument de défense principal qu'il nous servira quand, plus tard, on s'inquiétera de l'absence de contrôle imposé aux établissements du pays. Les banques se sont achetées le prix de leur indépendance. L'Etat créé deux établissements, la société de prise de participation de l’Etat (SPPE), qui pour apporter des fonds propres aux établissements de crédit, et la société de financement de l’économie française (SFEF), pour soutenir les fonds propres des banques. La première s'est endettée pour 77 milliards d'euros garantis par l'Etat, ensuite prêtés à 13 établissements de crédit contre 1,4 milliard d'euros d'intérêts. La seconde a apporté 21 milliards d'euros de soutien en fonds propres à 6 groupes bancaires, dont 14 milliards ont été rapidement remboursés dès 2009 contre 1 milliard d'euros d'intérêts.

3. En mai 2010, la Cour des Comptes nous éclaira un peu mieux sur ce marché de dupes. Primo, les banques françaises ainsi aidées n'ont pas davantage prêté aux entreprises. Secundo, les deux milliards d'intérêts perçus en 2009 seront annulés par les agios que l'Etat devra payer sur les années de remboursement. Tertio, l'Etat est passé à côté de superbes plus-values: grâce à ses prêts à court terme, il a permis aux banques de revaloriser leurs cours de bourse.

4. Il faut attendre décembre 2009 pour que les députés soient enfin saisis d'un projet de loi sur la régulation bancaire et financière. Et quelle régulation ! On créé des nouveaux machins administratifs de veille et de contrôle, tels un «conseil de régulation financière et du risque systémique», une « Autorité de contrôle prudentiel», ou un collège de superviseurs des États membres de l'Union européenne «pour renforcer le contrôle prudentiel des groupes transfrontières.» Les pouvoirs de contrôle de l'AMF sont renforcés. Et c'est tout. Aucune sanction nouvelle ni interdiction des pratiques boursières tant décriées (bonus excessifs, spéculation tous azimuts) n'est prévue. La régulation bancaire version Sarkozy fait sourire.

5. En janvier 2010, Christine Lagarde promet une taxe sur les bonus bancaires, qui « prévoit de taxer à hauteur de 50 % tous les bonus, quel que soit leur mode de distribution et quel que soit le calendrier de distribution ». On est surpris. La ministre de l'économie n'attend que 360 millions d'euros de recettes fiscales alors que les gains des traders sont annoncés bien plus importants.Et la taxe est temporaire, pour l'exercice 2010 uniquement. Les banksters peuvent dormir tranquille.

6. Au printemps 2010, on commence à comprendre que la crise est aussi et désormais une crise de la dette des Etats. Déjà endettés, ils se sont surendettés pour sauver leurs banques. Comme souvent, on explique qu'il s'agissait de sauvegarder l'épargne des particuliers. Un changement de majorité en Grèce, et l'on découvre que la Grèce risque la banqueroute. Les banques européennes y sont trop engagées. Depuis, un à un, les Etats européens sont secoués par les attaques spéculatives de marchés qu'ils ont sauvé sans régulation. Quel comble ! Cette semaine, l'Espagne, la Belgique et l'Italie ont été dégradées par les agences de notation.

7. En France, Sarkozy masque son échec. Dimanche 11 septembre, une réunion secrète s'est tenue à la direction du Trésor, à Bercy. Les dirigeants de BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Banque populaire-Caisse d’épargne et le Crédit mutuel étaient là. On leur promet une recapitalisation de 10 à 15 milliards, mieux qu'en 2008. Le gouvernement et le gouverneur de la banque centrale démentent toute volonté ni besoin de recapitaliser les banques. Quatre jours plus tard, Sarkozy fait confirmer qu'il rencontrera Merkel pour parler du sujet. La Commission européenne promet un plan sous peu. Le sujet, éventé, n'est plus tabou.

On nous a menti, une fois de plus.

Cette semaine, notre Monarque s'est résolu à reconnaître la réalité. Il faudra aussi recapitaliser les banques françaises.

Avec quelle régulation ? Ce sujet est devenu tabou.

Le mot ne fait plus partie du vocable sarkozyen alors même que la France « préside » l'organisation des G8 et G20 de l'année.

Ami sarkozyste, protège tes économies.
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MessageSujet: Mensonger, peureux et n'importe quoi !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMer 12 Oct - 15:05

Mensonger
Quatre mensonges sont d'abord aisément démontés. Une simple lecture des chiffres suffit.

1. « Nous n'augmenterons pas les impôts ». C'est faux.
On sait que cet objectif était intenable, crise de la dette oblige. On sait aussi que le gouvernement joue sur les mots, car la réduction des dégrèvements foscaux équivaut à une hausse d'impôts. Et d'ailleurs, le ministère du budget lui-même reconnaît la hausse des prélèvements obligatoires: de 43,7% du PIB en 2010, ces derniers sont estimés à 44,5% pour 2011, puis à 45,4% en 2012.

2. La France résiste ? Ses recettes fiscales fondent.
Les recettes fiscales brutes diminuent de 2010 à 2011: de 343 milliards d'euros à 339 milliards d'euros. Même constat sur les recettes nettes (i.e. après dégrèvements). Pour 2012, le gouvernement espère 358 milliards de recettes, soit +5,5%, grâce à une croissance du PIB de 1,75%. Ce dernier chiffre a été remis en cause la semaine dernière par l'INSEE. La croissance est prévue nulle au dernier trimestre 2011.

3. La réduction des niches fiscales est macro-économiquement dérisoire: les remboursements et dégrèvements d'impôts ne baissent que de 0,8% en 2012, et de 5 milliards de 2010 (89,9 milliards d'euros) à 2012 (84,9 milliards). L'an dernier, le gouvernement nous avait fait croire à un gigantesque effort de réduction des déficits. Il avait simplement supprimé de ces tablettes le plan de relance et le Grand emprunt.

4. L'aide à la Grèce nous coûte.
La charge de la dette progresserait de 3,2 milliards d'euros en 2012 par rapport à 2011. Le dette publique augmentera encore, pour atteindre 87,4% du PIB l'an prochain. Le gouvernement précise que l'impact de l'aide à la Grèce sur notre endettement national est de 1,9 point de PIB par an jusqu'en 2015.

Peureux
Un budget se juge aussi par ses arbitrages. Et cette fois-ci, on a du mal à la trouver. Le grand leader de l'Elysée n'a pas osé. La présentation synthétique du gouvernement est comme chaque année indigeste et avare en détails. En particulier, les services de Mme Pécresse se sont bien gardés de donner des tableaux pluri-annuels sur l'intégralité du quinquennat.

On peut quand même distinguer quelques lignes de force. La Recherche et l'enseignement supérieur sont particulièrement soignés dans la présentation officielle. Bercy rappelle qu'ils ont reçu 9 milliards d'euros de crédits supplémentaires (+200 millions en 2012) et 22 des 35 milliards du Grand Emprunt, et même qu'il y aura un 10ème mois de bourse cette année (deux ans après la promesse présidentielle !). Hors pensions, le ministère de l'Ecologie hérite de 100 millions d'euros supplémentaires. Bel effort ? En fait, le gouvernement compense pour 159 millions d'euros le report de la taxe poids lourds (qui devait contribuer au financement de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France). Autre « privilégiée » de la (fausse) austérité générale, la Justice sauve ses emplois (+515 postes) et ses crédits (+200 millions d'euros). Evidemment, on reste bien loin d'un réajustement des moyens aux ambitions légitimes d'une justice moderne, rapide et efficace.

Pour le reste, la plupart des ministères sont « rabotés ». Les ministères affectés par la rigueur sont plus nombreux. Le rabotage est saupoudré. Le gouvernement Sarkozy avait sans doute trop peur de créer des remous en ciblant ses décisions.

C'est en fait le budget d'un couard, sans décision forte, ni arbitrage décisif.

A périmètre constant, l'Agriculture perdra 65 millions d'euros l'an prochain (hors pensions), avec 3,37 milliards d'euros de crédits. L'Aide Publique au Développement voit ses autorisations d'engagement réduits de 1,8 milliard (de 4,55 à 2,74 milliards), tout comme le budget de la Défense (hors pensions), qui tombe de 34,7 à 32,6 milliards d'euros. Concernant les armées, le gouvernement table sur l'exploitation de « nombreux gisements de productivité » pour parvenir à une telle économie, comme « la réduction du nombre d’applications et d’équipements informatiques, la modernisation de la fonction achat ou encore l’ajustement du parc immobilier ».

La Culture rendra 100 millions d'euros l'an prochain. Tout comme le ministère des Anciens Combattants. On notera que la France consacrera autant d'argent à son agriculture qu'à ses anciens combattants.

Police et gendarmerie conserveront un budget stable de 11,51 milliards d'euros (à périmètre constant), mais avec 3.158 postes de moins qu'en 2011. Les crédits de l'emploi sont encore réduits de 1,4 milliards d'euros, sous le triple effet de « l’extinction des financements résultant de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie en 2009 et 2010 » pour 700 millions, d'une réduction des niches fiscales pour 300 millions d'euros, et « de l’évolution tendancielle de certains dispositifs en extinction » pour 240 millions. Malgré un chômage toujours massif, Pôle Emploi recevra une dotation inchangée de 1,39 milliards d'euros l'an prochain. Premier budget de l'Etat, l'Education nationale perd 20 millions d'euros de crédits (sur 45 milliards), mais surtout 14.280 emplois l'an prochain.

Les petites surprises
Un projet de loi de finances recelle toujours quelques surprises. En voici quelques-unes :

- Le saupoudrage est flagrant dans la partie « recettes » du projet de loi de finances. Ainsi le bénéfice de 19 niches fiscales (article 45 du projet de loi), coûtant collectivement 3,4 milliards d'euros, est raboté de 10%. Ce rabot est politiquement moins douloureux qu'une suppression pure et simple de certains avantages.

- En 2010, Nicolas Sarkozy avait créé l'an dernier un Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps) pour contrôler les officines de sécurité privée. Ce machin coûtera 10,5 millions d'euros l'an prochain.

- Les dégrèvements de redevance audiovisuelle pour les invalides et personnes âgées de plus de 65 ans (sous condition de ressources), initialement programmée pour s'éteindre l'an prochain a été prolongée d'une année ... électorale. Environ 425.000 personnes sont concernées l'an prochain. Le coût de cette mesure est de 53 millions d'euros.

- Elections obligent, Sarkozy a prévu de revaloriser la retraite des anciens combattants. Coût: 19 millions d'euros l'an prochain, 74 millions par an ensuite.

- A l'article 52, on découvre que les avoués, dont le monopole des avoués sur les procédures d'appel sera supprimé l'an prochain à compter du 1er janvier, bénéficient d'une compensation. Sarkozy a toujours crié à la réforme, mais caché les cadeaux compensatoires qu'il distribuait en sous-main (41 millions d'euros par an). La taxe finançant le fond d'indemnisation des avoués est donc prolongée de deux ans. Quel sens du timing !

- Les taxes sur les demandes de titres de séjour seront augmentées, pour rapporter 17 millions d'euros supplémentaires l'an prochain: primo, pour « dissuader les demandes infondées », les immigrés seront taxés dès leur demande de titre de titre de long séjour plutôt qu’à la délivrance ( soit 110 € sur 340 €) ; secundo, pour « responsabiliser l’étranger en situation irrégulière », la taxe spécifique due en cas de régularisation sera majorée de 220 € à 340 €; tertio, les immigrés à titre professionnel paieront désormais aussi cher leur titre de séjour que les autres immigrés, soit un relèvement de 70 € à 340 € !

- La grande réforme du dispositif Scellier, l'une des niches fiscales en faveur de l'immobilier, est dérisoire: 17 millions d'euros de gains espérés à compter de 2013 seulement.

Où est passé le Grand Réformateur ? Le Capitaine qui tient la barre pendant la tempête ? On ne sait pas, on ne sait plus.

Ce projet de budget apparaît incomplet, indécis, imprécis.
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MessageSujet: L'Elysée achète le vote des agriculteurs avec l'argent des consommateurs ?   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeJeu 13 Oct - 15:11

L'Elysée achète le vote des agriculteurs avec l'argent des consommateurs ?
Les buveurs de sodas financeront la majeure partie de la « TVA sociale » imposée par le Président pour couvrir les 210 millions d'exonération de cotisations sociales, offerts aux agriculteurs. Un habile façon d'acheter le vote agricole avec l'argent des consommateurs !




S'il existe bien une habitude détestable, à l'approche d'une élection présidentielle, c'est celle qui consiste à trouver le moyen de favoriser une partie de l'électorat, afin de faire le plein de ses voix. C'est exactement ce que vient de faire le Président de la République en annonçant une exonération de cotisations sociales pour les employeurs de salariés agricoles.

Mais direz-vous, comment peut-on faire l'impasse sur des recettes alors que les caisses sont vides et qu'il est indispensable d'améliorer les résultats des comptes sociaux ?

Et bien en utilisant la sempiternelle méthode du Président « qui n'a pas été élu pour augmenter les impôts » : En créant une nouvelle taxe !

Pour ce faire, la commission des Finances de l'Assemblée : « a décidé mercredi d'alourdir la future taxe française sur les boissons contenant des sucres ajoutés ou des édulcorants afin de financer en partie les baisses de charges sociales dans l'agriculture » Reuters

La commission propose aux députés de porter cette taxe de 3,58 € à 6,22 euros par hectolitre. Elle concernera également les boissons contenant des édulcorants et rapportera 250 millions d'euros de recettes en 2012 contre les 120 millions d'euros initialement prévus.

A noter au passage une augmentation de : « la taxe intérieure de consommation (TIC) sur le fioul domestique utilisé comme carburant diesel à usage professionnel (dont les agriculteurs sont les utilisateurs), sera portée de 5,66 à 7,20 euros par hectolitre » qui représentera 80 millions.

Curieusement, cette augmentation n'a pas fait bondir les organisations et syndicats agricoles, dans la mesure où l'état avait accepté de leur consentir, bien avant l'annonce du Chef de l'Etat, une baisse des cotisations ... financé par les buveurs de soda !

Il faut dire que rien n'est trop beau pour les agriculteurs qui, en 2007, pour le second tour concentrait 87% des partisans de la FNSEA et 91% de la Coordination rurale.

Néanmoins, le 3 avril 2011, baromètre agricole Terre-net/ BVA, spécial présidentielles 2012, révélait que si : « Les agriculteurs sont toujours clairement à droite, ils ne portent décidément plus Nicolas Sarkozy dans leur cœur (...) Il arriverait certes en tête mais il ne recueillerait que 32 à 34 % des voix des agriculteurs contre 51 % en 2007 (...) » Marine Le Pen étant créditée de 30% !

Or comme le rappellait Public Sénat : « (...) Il y a 430 000 chefs d’exploitation, 600 000 conjoints ou aides familiaux. C’est une population qui fait plus d’un million d’actif (...) » dont le vote sera déterminant en 2012 !

Si on ajoute à cela que la FNSEA qui a affirmé qu'elle ne donnerait pas de consignes de vote pour la présidentielle mais précisait que : « Les réponses des candidats à la présidentielle permettront aux agriculteurs, qui ne sont plus systématiquement acquis à la droite, d'orienter leur choix (...) » indiquait dans le même temps qu'elle réclamait : une « TVA sociale ou antidélocalisation » destinée à réduire d'au moins 30% le coût horaire des salariés agricoles pour l'aligner sur celui de ses compétiteurs européens.

On comprendra mieux le récent geste de notre Président à l'égard du monde agricole.

De quoi ôter tout suspense sur le résultat du débat en séance publique la semaine prochaine à l'Assemblée Nationale où la majorité parlementaire se fera un plaisir de valider cette aide au « vote utile » !
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MessageSujet: Ambiance fin de règne   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeDim 16 Oct - 14:38

En 2007, personne à l'UMP n'avait empêché Nicolas Sarkozy d'organiser une fausse primaire pour consacrer son investiture du 14 janvier 2007. A l'époque, Jacques Chirac n'avait pas encore confirmé qu'il ne se représentait pas. Bientôt cinq ans ont passé, et Nicolas Sarkozy s'est chiraquisé, la sympathie en moins, la nervosité en plus. Les primaires, surtout chez les autres, il déteste.

Dans les couloirs de l'Elysée, on murmure chaque semaine qu'il annoncera sa candidature au plus tôt fin janvier, idéalement en février. S'il n'était pas candidat, il serait pourtant trop tard pour organiser des primaires à droite.




Impopularité
Il y a 8 jours, Jean-Pierre Raffarin, un temps brouillé avec Nicolas Sarkozy début septembre, réclamait « un Sarkozy nouveau », une « rupture dans la rupture ». L'ancien premier sinistre de Jacques Chirac a toujours la formule creuse ou ridicule: « Pour une France nouvelle, il faut un Sarkozy nouveau. Dans ce contexte, la continuité ne peut être victorieuse. Nicolas Sarkozy doit porter la rupture de la rupture. Il doit porter le changement. Il peut être la force qui protège ».
Mais ce « Sarkozy nouveau » peine à surgir. Les enquêtes se succèdent et se ressemblent. L'impopularité de Nicolas Sarkozy, malgré des mois et des mois de prises de distance, de fausse activité diplomatique et d'agitation provinciale, reste stable et énorme. Même chez Opinionway, le sondeur du Figaro, on créditait Sarkozy de 66% de mécontents, soit 13 points de plus qu'en septembre 2009 ! A l'Elysée, où pourtant trois conseillers seniors et spécialistes des enquêtes d'opinion sont payés à temps plein sur le budget de l'Etat, on feint de ne pas s'en inquiéter.

Et voici que ces primaires tombent au pire moment.

Hypocrisie (1)
Mardi dernier, Sarkozy a donné une leçon de gaullisme, signe d'un énervement hors normes. «La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat pris en otage par son parti. Le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours.» On oublierait presque qu'il avait défendu et installer le principe des primaires dans les statuts de l'UMP pour se faire sacrer candidat à 94% des suffrages le 14 janvier 2007.

Le sénateur/blogueur centriste Alain Lambert eut la réplique cinglante : «L'idée du général de Gaulle, c'était d'instaurer une élection présidentielle à deux tours, pas à quatre tours, ni d'aller au Fouquet's le soir, ni sur un yatch le lendemain, ni d'emmener Bigard chez le Pape, ni de nommer son fils à la Défense, ni de "casser les pauvres cons".»

Hypocrisie (2)
S'ils se déchirent allègrement sur la modernité du processus, tous les responsables de la majorité sont au moins d'accord pour répéter l'argumentaire présidentiel: il n'est pas question d'organiser de primaires à l'UMP puisque le président sortant est le candidat naturel. Jean-François Copé est même allé jusqu'à comparer la situation française avec l'exemple américain: là-bas, le parti démocrate n'a organisé aucune primaire.

Seulement voilà, aux Etats-Unis, Barack Obama est candidat. Il l'a dit même très tôt, dès le printemps dernier, pour lever des fonds en masse. Or en France, on nous répète à l'inverse que Nicolas Sarkozy n'a pas pris sa décision. On nous fait croire qu'il travaillera jusqu'à la dernière minute à son immense charge. On sait bien qu'il est en campagne, qu'il n'a quasiment jamais cessé de l'être depuis ses premiers échecs électoraux, au printemps 2008. Mais chut... Brice Hortefeux, son conseiller officieux qui se verrait bien directeur de campagne l'an prochain, expliquait ainsi mardi dernier dans le Grand Journal de CANAL+ que le Monarque devait se consacrer à sa tâche au moins jusqu'en janvier.

Et si Sarkozy ne se représentait pas... l'UMP aurait-elle le temps d'organiser des primaires que d'aucuns même à droite jugent moderne ? Evidemment non. La manoeuvre serait dangereuse - afficher des divisions internes à quelques semaines d'un scrutin.

Quelle hypocrisie.

Déchirements
A droite, on se déchire, un symptôme bien connus des fins de règne. Tout est prétexte, et même les primaires socialistes. François Fillon avait jugé le procédé « moderne », il y a 10 jours. Vendredi dernier, Chantal Jouano sénatrice UMP de Paris, avait renchéri: « C'est une bonne nouvelle de voir les Français s'intéresser à la politique, c'est une bonne nouvelle de voir des débats de fond ». La veille, Jean-François Copé avait raillé les propos de Fillon: « les primaires, c'est de gauche, donc c'est moderne ». Et paf ! On croyait pourtant que les frères ennemis Fillon/Copé avaient fait un pacte Paris : au premier, l'UMP au second. Et en 2017, primaires à droite !

Mardi, François Fillon a effectivement confirmé qu'il serait candidat aux élections législatives de juin prochain... à Paris. Rachida Dati n'a pas apprécié. Le premier ministre vise « sa » circonscription (ou plutôt, celle qu'elle ambitionne de conquérir), une zone sans risque au coeur de la bourgeoisie parisienne.

On se dispute aussi parce qu'il n'y a plus de leader. Depuis des mois, Sarkozy ne tient plus son camp. Il a toujours quelques ultra-fans, tels Nadine Morano ou Eric Besson, jamais l'abri d'éloges caricaturales. Mais pour le reste, il n'y a plus aucun(e) candidat(e). Comme d'autres en leur temps, Nicolas Sarkozy a tué la concurrence. Il a « débranché » un à un ses rivaux potentiels ou avérés. Dominique de Villepin ne s'est pas remis par 4 ans de procès Clearstream. L'été dernier, il a jeté l'éponge et même son propre parti. Jean-Louis Borloo n'a pas eu le courage ni l'efficacité pour tenir son ambition présidentielle au-delà de septembre. François Fillon a préféré Matignon. Alain Juppé a été recruté à la Défense puis les Affaires Etrangères. Sarkozy a également calmé la jeune garde: Jean-François Copé a récupéré l'UMP. François Baroin et Bruno Le Maire sont devenus les chouchous du Palais.

Si Sarkozy n'est pas candidat, la droite perdra l'élection présidentielle de 2012.

Et le programme ?
Autre élément de langage préparé contre la primaire socialiste, le programme socialiste fut l'objet d'attaques bien concertées après le débat d'entre deux-tours, mercredi, entre Martine Aubry et François Hollande: « des idées des années 1990 » répétèrent successivement Bruno Le Maire, Xavier Bertrand et Jean-François Copé.

Mais à l'UMP, où est le programme ? Nicolas Sarkozy avait confié qu'il valait mieux faire campagne sur le caractère que les idées.

Il a tout fait pour retarder l'adoption du programme UMP pour les scrutins présidentiel et législatifs de l'an prochain. L'an dernier, Laurent Wauquiez et Nathalie Koscisuko-Morizet avaient été chargés d'y travailler. Sans attendre leur riche production, la tâche fut ensuite confiée à l'ancien villepiniste Bruno Le Maire. En août dernier, le Figaro nous dévoilait quelques propositions en avant-première. Des propositions que Sarkozy bloqua. Interdiction d'en parler lors du déchirant Campus UMP de septembre, à Marseille. Le projet est reporté aux calendes grecques, peut-être Noël. Et encore... Valérie Rosso-Debord, autre Sarkolâtre, avait confié qu'il n'engageait pas le président... Un projet... pour rien.

Un candidat qui se cache, un parti désorganisé, un programme ajourné... Quelle réussite !
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MessageSujet: Rigueur: Sarkozy devient dangereusement ridicule.   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMar 8 Nov - 8:50

Rigueur: Sarkozy devient dangereusement ridicule.
Il y a 4 ans et quelques semaines, le tout nouveau premier ministre François Fillon avait lâché une formule malheureuse qui lui fut reprochée ensuite par son propre patron: « je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite ». Sarkozy savait que nous étions en faillite virtuelle mais s'agaçait que son premier collaborateur se pense chef du pays. Quelques 75 milliards d'euros d'allègements fiscaux plus tard, le même Fillon pouvait presque se réjouir : « Le mot de faillite n'est plus un mot abstrait ».




Le 27 octobre dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé une révision à la baisse de la prévision de croissance du PIB retenue dans le projet de loi de finances de l'Etat pour 2012. De 1,75%, nous tombions à 1%. Mécaniquement, les hypothèses de recettes fiscales étaient pénalisées de 6 à 8 milliards d'euros, avait-il alors annoncé.

Quelles mesures d'économies nouvelles allait-on subir ?

Au théâtre ce soir
Quand on n'a pas grand chose à dire et que la pression est forte, il vaut mieux le crier fort.

Depuis plus d'un an, Nicolas Sarkozy craint pour son Triple A. Une dégradation de la note de crédit de la France par l'une ou l'autre des trois agences de notation signifierait la défaite électorale en mai prochain. A six mois du scrutin, il était trop tard pour ré-endosser les habits d'un Indigné contre les méchantes agences de notation. Il l'a d'ailleurs dit, le 27 octobre dernier sur TF1/France 2: « le problème, c'est pas les agences de notation ». Non, il ne lui restait plus qu'une option: défendre sa rigueur et s'abriter derrière la Grande Crise pour effacer l'échec de son mandat. Vendredi, en marge du G20 à Cannes, un conseiller élyséen avait anonymement confié à deux journalistes du Monde : « Si Nicolas Sarkozy perd le triple A, il est mort. La philosophie de ce plan est simplissime et correspond à ce que souhaitent le FMI et les agences de notation: des mesures extrêmement engageantes à terme, mais qui ne pèsent pas sur la conjoncture immédiate ».

Après son plan estival, 11 milliards d'euros de « rabot », voici le second, pour 7 milliards d'euros. Comme le premier, il était peu convaincant, évidemment illisible, et donc il fallait crier le contraire sur tous les tons. Tout fut donc mis en oeuvre pour optimiser le fond comme la forme.

Samedi, François Fillon, François Baroin et Valérie Pécresse étaient publiquement convoqués à l'Elysée pour d'ultimes arbitrages décidés dans le plus grand « secret ». Le matin même à Morzine en Haute-Savoie, Fillon avait prévenu: « Le budget 2012 sera l'un des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945 ».

En coulisses on nous annonçait d'incroyables « surprises ».

Lundi matin, le Figaro titrait sur « la grande bataille contre les déficits ». A quelques jours des cérémonies du 11 novembre, la métaphore était puissante. Le président français terminait ce misérable show par un conseil des ministres « exceptionnel ». A midi, la nouvelle feuille de route était connue, François Fillon s'autorisait une demi-heure de discours devant ministres et journalistes pour présenter l'ensemble. Il voulait frapper fort pour taire les contestations et rassurer les marchés. Rappelez-vous ce que disait ce conseiller élyséen vendredi: ce plan doit correspondre « à ce que souhaitent le FMI et les agences de notation ».

Puisqu'il fallait frapper les esprits, Fillon et Sarkozy cumulèrent les années et presque tout le quinquennat à venir. On en avait le tournis: « Au total, c’est un effort supplémentaire de 17,4 Md€ sur la période 2012-2016, dont 7 Md€ dès 2012, qui sera mis en œuvre. Ce plan permettra d’économiser près de 65 Md€ de dette d’ici 2016. »

Le soir même, Fillon assurait le service après-vente au Journal Télévisé de TF1.
Qu'en est-il réellement ?

Voici les mesures.

Pas crédible
Ce plan n'est pas rigoureux. Les austérités infligées par le conservateur David Cameron au Royaume Uni ou le socialiste Georges Papandréou en Grèce étaient autrement plus sévères que les rabots sarkozyens. L'argument du Monarque, développé par Fillon lundi soir à la télévision, est en effet illisible: pas d'austérité, de la gestion rigoureuse mais la plus rigoureuse depuis 1945... Sans blague ?

Pour les traders et les agences de notation, il n'est pas sûr, loin s'en faut, que ce fatras sera convaincant. Sarkozy a attendu trop longtemps (deux longs mois) pour officialiser le ralentissement de la croissance.

Son nouveau plan d'économie ne touche ni le gros des dépenses publiques - ce qui rassurerait malheureusement les agences de notation - ni les plus fortunés du pays. Sur les 18 milliards d'euros d'efforts budgétaires sur les deux plans de l'année, 85% du montant est constitué d'augmentation d'impôts, et 15% seulement de réduction de dépenses. Pire, ces dernières sont symboliques ou mal identifiées (cf. ci-dessous).

Bien qu'ils s'en défendent, Nicolas Sarkozy et François Fillon continuent de détricoter leurs propres mesures fiscales. « Il ne s'agit pas de rupture » a prétexté Fillon: « le Gouvernement a choisi d’accélérer les réformes engagées depuis 2007. » Voici l'histoire qu'on voudrait nous faire avaler: Sarkozy ne se renie pas, il « accélère ». La formule est un peu creuse, puisque l'ampleur de la crise est également avancée comme justificatif facile à la non-tenue des promesses. Et Sarkozy lui-même ne cesse de répéter depuis un an que la France est sortie plus rapidement que les autres de la crise.

1. Premier exemple, les niches fiscales. « Un effort supplémentaire sera également fait sur les niches à hauteur de 2,6 Md€ d’ici 2016 » expliqua Valérie Pécresse au conseil des ministres. Devant la presse un peu plus tard, Fillon ajouta que le dispositif Scellier, créé par son gouvernement en 2009, serait supprimé fin 2012. Et le nouveau Prêt à Taux Zéro serait « recentré pour en limiter le coût ». Rappelons que ce PTZ venait justement d'être réformé pour remplacer une autre plantade sarkozyenne, la défiscalisation partielle des intérêts d'emprunts immobiliers. Le plus drôle fut sans doute d'entendre Fillon évoquer que ces dispositifs favorisaient l'inflation immobilière ! Autre victime de la rigueur, le crédit d'impôt développement durable subira «un rabot supplémentaire de 20%». La fiscalité verte serait-elle sacrifiée ?

2. Autre exemple de mensonge (et non d'accélération), la réforme des retraites. Nicolas n'a cessé de répéter qu'il avait sauvé le régime des retraites. « Les Français sont désormais assurés qu'ils pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu » déclarait-il il y a un an, jour pour jour. C'était faux et archi-faux. En juillet dernier, la Cour des Comptes prévenait déjà que « les risques pesant sur la prévision d’un déficit des régimes de retraite ramené à 2,6 Md€ en 2020 sont de l’ordre de 10 Md€ et le déficit à cette date pourrait donc être supérieur à 12 Md€.» Finalement, la transition vers le passage à 62/67 ans sera accélérée d'une année (2017 au lieu de 2018).

En 2011, la CNAV table sur 107.000 départs en retraite en moins qu'en 2010 (-11%), soit 220 millions d'euros d'économie. Autant de gens qui risquent de pointer au chômage.

3. Sans toutes les détailler, Fillon a annoncé une réduction de 500 millions d'euros dès 2012 sur les dépenses de l'Etat, à quoi il ajouta une accélération de la réduction des surfaces occupées par les administrations : l'objectif est porté à 5% pour les trois prochaines années et « le programme de cessions immobilières sera accéléré pour atteindre 500 M€ par an ».

4. Dernier exemple incompréhensible, l'impôt sur les sociétés des grands groupes (i.e. affichant un chiffre d'affaires supérieur à 250 millions d'euros par an) sera relevé, à titre exceptionnel, de 5% en 2012 et 2013, « jusqu’au retour en dessous de 3% de déficit public ». Pour les grands groupes ? En fait, ceux-là parviennent à mieux optimiser la fiscalité que les PME et payent moins d'IS. Mais pourquoi ne pas supprimer la niche Copé sur l'exonération fiscale des plus-values encaissées par les holdings en cas de vente de leurs filiales ou titres de participation détenus depuis plus de deux ans. Elle coûte environ une dizaine de milliards d'euros par an !

La stratégie économique de Nicolas Sarkozy - s'il en a une - apparaît complètement incompréhensible et injuste.

Injuste
Notre Monarque est coincé, et son nouveau plan de fausse rigueur le montre. Il choisit d'abord l'injustice, sans oser avouer qu'il faut protéger coûte que coûte le Premier Cercle. L'effort sera donc d'abord porté par une hausse de la TVA.

1. Le taux réduit de TVA à 5,5 % sera porté à 7% l'an prochain, à l’exclusion des produits de première nécessité que sont l’alimentation, l’énergie, et les produits et services destinés aux personnes handicapées. Le gouvernement tente de contrer les critiques contre l'injustice sociale de cette mesure. «Je serai très attentif aux produits les plus sensibles qui bénéficient actuellement de ce taux réduit: ainsi les équipements et les services à destination des personnes handicapées ne seront donc pas concernés par la hausse» a expliqué Fillon. Au passage, il rabote un cadeau qu'il avait lui même fait voici deux ans à la restauration, récupérant ainsi environ 400 millions d'euros de recettes sur les 2,5 milliards abandonnées.

Victime collatérale, le secteur du bâtiment paye le prix fort. Aux réductions de niches fiscales (cf. infra) s'ajoutent cette augmentation du tarif des travaux, pour un secteur de main d'oeuvre, de proximité et ... non délocalisable.

2. Les barèmes (c'est-à-dire les seuils de revenus et patrimoine) des impôts sur le revenu, la Fortune et les successions/donations seront gelés en 2012 et 2013. Le gouvernement, dans sa note explicative, explique que cette mesure aura « un impact portant essentiellement sur les contribuables les plus aisés ».

3. Outre les 2,2 milliards d'euros d'économies identifiées dans le projet de loi de financement pour 2012 étudiée depuis septembre au Parlement (grâce notamment à la baisse des indemnisations maladie), le gouvernement rabote l'ensemble de 500 millions d'euros supplémentaires pour se caler sur un plafond d'augmentation des dépenses d'assurance-maladie à 2,5% (versus 2,8%).

4. Sarkozy modifie également la revalorisation des prestations sociales, limitée « de manière forfaitaire comme la croissance prévisionnelle, à hauteur de 1% », alors que ces dernières étaient jusqu'alors indexées sur l'inflation. Seuls les minimas sociaux et les pensions de retraites resteront indexés sur l’inflation. On savait déjà, depuis la semaine dernière, que les prestations familiales ne seraient revalorisées qu'en avril au lieu de janvier.


Electorale
Tout le monde sait que Nicolas Sarkozy est candidat à sa réélection. Il n'y a que lui qui ne peut l'avouer pour conserver son temps de parole hors des quotas le plus longtemps possible. Ce « plan de rigueur » contient quelques mesures symboliques qui en deviennent ridicules.

1. Pour faire bonne figure, Sarkozy relève les prélèvements sur les dividendes et les intérêts de placement de 19% à 24%. Fillon a osé rappeler l'évidence, qu'il s'agissait de «réduire l'écart de taxation entre les revenus du travail et du capital.» Encore un effort monsieur le Président, et nous y serons !

2. Après s'être augmenté de 170% dès le 1er janvier 2008, Nicolas Sarkozy a accepté de geler son traitement (ou plutôt, celui de son successeur ), ainsi que celui des membres du gouvernement. C'est symbolique, ça gêne peu et c'est utile. Fillon a même le symbole contagieux: « J'appelle les responsables politiques et les dirigeants des grandes entreprises, en particulier des entreprises du Cac 40, à faire exactement la même chose. » Bizarrement, on ne sait pas pourquoi les dépenses de communication gouvernementale ou de sondages élyséens (bien plus conséquents) ne sont pas concernés par cette rigueur souda

3. Autre mesure prétendument exemplaire, le plafond de remboursement des dépenses électorales et les aides électorales aux partis politiques sera réduit de 5% l'an prochain. Les micro-partis en vogue à l'UMP seront-ils affectés par la mesure ?


Incompréhensible, illisible, injuste, la politique budgétaire de Nicolas Sarkozy finit par inquiéter.
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MessageSujet: De plus en plus ridicule !   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMer 9 Nov - 10:10

Rigueur: Sarkozy devient dangereusement ridicule.
Il y a 4 ans et quelques semaines, le tout nouveau premier ministre François Fillon avait lâché une formule malheureuse qui lui fut reprochée ensuite par son propre patron: « je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite ». Sarkozy savait que nous étions en faillite virtuelle mais s'agaçait que son premier collaborateur se pense chef du pays. Quelques 75 milliards d'euros d'allègements fiscaux plus tard, le même Fillon pouvait presque se réjouir : « Le mot de faillite n'est plus un mot abstrait ».




Le 27 octobre dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé une révision à la baisse de la prévision de croissance du PIB retenue dans le projet de loi de finances de l'Etat pour 2012. De 1,75%, nous tombions à 1%. Mécaniquement, les hypothèses de recettes fiscales étaient pénalisées de 6 à 8 milliards d'euros, avait-il alors annoncé.

Quelles mesures d'économies nouvelles allait-on subir ?

Au théâtre ce soir
Quand on n'a pas grand chose à dire et que la pression est forte, il vaut mieux le crier fort.

Depuis plus d'un an, Nicolas Sarkozy craint pour son Triple A. Une dégradation de la note de crédit de la France par l'une ou l'autre des trois agences de notation signifierait la défaite électorale en mai prochain. A six mois du scrutin, il était trop tard pour ré-endosser les habits d'un Indigné contre les méchantes agences de notation. Il l'a d'ailleurs dit, le 27 octobre dernier sur TF1/France 2: « le problème, c'est pas les agences de notation ». Non, il ne lui restait plus qu'une option: défendre sa rigueur et s'abriter derrière la Grande Crise pour effacer l'échec de son mandat. Vendredi, en marge du G20 à Cannes, un conseiller élyséen avait anonymement confié à deux journalistes du Monde : « Si Nicolas Sarkozy perd le triple A, il est mort. La philosophie de ce plan est simplissime et correspond à ce que souhaitent le FMI et les agences de notation: des mesures extrêmement engageantes à terme, mais qui ne pèsent pas sur la conjoncture immédiate ».

Après son plan estival, 11 milliards d'euros de « rabot », voici le second, pour 7 milliards d'euros. Comme le premier, il était peu convaincant, évidemment illisible, et donc il fallait crier le contraire sur tous les tons. Tout fut donc mis en oeuvre pour optimiser le fond comme la forme.

Samedi, François Fillon, François Baroin et Valérie Pécresse étaient publiquement convoqués à l'Elysée pour d'ultimes arbitrages décidés dans le plus grand « secret ». Le matin même à Morzine en Haute-Savoie, Fillon avait prévenu: « Le budget 2012 sera l'un des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945 ».

En coulisses on nous annonçait d'incroyables « surprises ».

Lundi matin, le Figaro titrait sur « la grande bataille contre les déficits ». A quelques jours des cérémonies du 11 novembre, la métaphore était puissante. Le président français terminait ce misérable show par un conseil des ministres « exceptionnel ». A midi, la nouvelle feuille de route était connue, François Fillon s'autorisait une demi-heure de discours devant ministres et journalistes pour présenter l'ensemble. Il voulait frapper fort pour taire les contestations et rassurer les marchés. Rappelez-vous ce que disait ce conseiller élyséen vendredi: ce plan doit correspondre « à ce que souhaitent le FMI et les agences de notation ».

Puisqu'il fallait frapper les esprits, Fillon et Sarkozy cumulèrent les années et presque tout le quinquennat à venir. On en avait le tournis: « Au total, c’est un effort supplémentaire de 17,4 Md€ sur la période 2012-2016, dont 7 Md€ dès 2012, qui sera mis en œuvre. Ce plan permettra d’économiser près de 65 Md€ de dette d’ici 2016. »

Le soir même, Fillon assurait le service après-vente au Journal Télévisé de TF1.
Qu'en est-il réellement ?

Voici les mesures.

Pas crédible
Ce plan n'est pas rigoureux. Les austérités infligées par le conservateur David Cameron au Royaume Uni ou le socialiste Georges Papandréou en Grèce étaient autrement plus sévères que les rabots sarkozyens. L'argument du Monarque, développé par Fillon lundi soir à la télévision, est en effet illisible: pas d'austérité, de la gestion rigoureuse mais la plus rigoureuse depuis 1945... Sans blague ?

Pour les traders et les agences de notation, il n'est pas sûr, loin s'en faut, que ce fatras sera convaincant. Sarkozy a attendu trop longtemps (deux longs mois) pour officialiser le ralentissement de la croissance.

Son nouveau plan d'économie ne touche ni le gros des dépenses publiques - ce qui rassurerait malheureusement les agences de notation - ni les plus fortunés du pays. Sur les 18 milliards d'euros d'efforts budgétaires sur les deux plans de l'année, 85% du montant est constitué d'augmentation d'impôts, et 15% seulement de réduction de dépenses. Pire, ces dernières sont symboliques ou mal identifiées (cf. ci-dessous).

Bien qu'ils s'en défendent, Nicolas Sarkozy et François Fillon continuent de détricoter leurs propres mesures fiscales. « Il ne s'agit pas de rupture » a prétexté Fillon: « le Gouvernement a choisi d’accélérer les réformes engagées depuis 2007. » Voici l'histoire qu'on voudrait nous faire avaler: Sarkozy ne se renie pas, il « accélère ». La formule est un peu creuse, puisque l'ampleur de la crise est également avancée comme justificatif facile à la non-tenue des promesses. Et Sarkozy lui-même ne cesse de répéter depuis un an que la France est sortie plus rapidement que les autres de la crise.

1. Premier exemple, les niches fiscales. « Un effort supplémentaire sera également fait sur les niches à hauteur de 2,6 Md€ d’ici 2016 » expliqua Valérie Pécresse au conseil des ministres. Devant la presse un peu plus tard, Fillon ajouta que le dispositif Scellier, créé par son gouvernement en 2009, serait supprimé fin 2012. Et le nouveau Prêt à Taux Zéro serait « recentré pour en limiter le coût ». Rappelons que ce PTZ venait justement d'être réformé pour remplacer une autre plantade sarkozyenne, la défiscalisation partielle des intérêts d'emprunts immobiliers. Le plus drôle fut sans doute d'entendre Fillon évoquer que ces dispositifs favorisaient l'inflation immobilière ! Autre victime de la rigueur, le crédit d'impôt développement durable subira «un rabot supplémentaire de 20%». La fiscalité verte serait-elle sacrifiée ?

2. Autre exemple de mensonge (et non d'accélération), la réforme des retraites. Nicolas n'a cessé de répéter qu'il avait sauvé le régime des retraites. « Les Français sont désormais assurés qu'ils pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu » déclarait-il il y a un an, jour pour jour. C'était faux et archi-faux. En juillet dernier, la Cour des Comptes prévenait déjà que « les risques pesant sur la prévision d’un déficit des régimes de retraite ramené à 2,6 Md€ en 2020 sont de l’ordre de 10 Md€ et le déficit à cette date pourrait donc être supérieur à 12 Md€.» Finalement, la transition vers le passage à 62/67 ans sera accélérée d'une année (2017 au lieu de 2018).

En 2011, la CNAV table sur 107.000 départs en retraite en moins qu'en 2010 (-11%), soit 220 millions d'euros d'économie. Autant de gens qui risquent de pointer au chômage.

3. Sans toutes les détailler, Fillon a annoncé une réduction de 500 millions d'euros dès 2012 sur les dépenses de l'Etat, à quoi il ajouta une accélération de la réduction des surfaces occupées par les administrations : l'objectif est porté à 5% pour les trois prochaines années et « le programme de cessions immobilières sera accéléré pour atteindre 500 M€ par an ».

4. Dernier exemple incompréhensible, l'impôt sur les sociétés des grands groupes (i.e. affichant un chiffre d'affaires supérieur à 250 millions d'euros par an) sera relevé, à titre exceptionnel, de 5% en 2012 et 2013, « jusqu’au retour en dessous de 3% de déficit public ». Pour les grands groupes ? En fait, ceux-là parviennent à mieux optimiser la fiscalité que les PME et payent moins d'IS. Mais pourquoi ne pas supprimer la niche Copé sur l'exonération fiscale des plus-values encaissées par les holdings en cas de vente de leurs filiales ou titres de participation détenus depuis plus de deux ans. Elle coûte environ une dizaine de milliards d'euros par an !

La stratégie économique de Nicolas Sarkozy - s'il en a une - apparaît complètement incompréhensible et injuste.

Injuste
Notre Monarque est coincé, et son nouveau plan de fausse rigueur le montre. Il choisit d'abord l'injustice, sans oser avouer qu'il faut protéger coûte que coûte le Premier Cercle. L'effort sera donc d'abord porté par une hausse de la TVA.

1. Le taux réduit de TVA à 5,5 % sera porté à 7% l'an prochain, à l’exclusion des produits de première nécessité que sont l’alimentation, l’énergie, et les produits et services destinés aux personnes handicapées. Le gouvernement tente de contrer les critiques contre l'injustice sociale de cette mesure. «Je serai très attentif aux produits les plus sensibles qui bénéficient actuellement de ce taux réduit: ainsi les équipements et les services à destination des personnes handicapées ne seront donc pas concernés par la hausse» a expliqué Fillon. Au passage, il rabote un cadeau qu'il avait lui même fait voici deux ans à la restauration, récupérant ainsi environ 400 millions d'euros de recettes sur les 2,5 milliards abandonnées.

Victime collatérale, le secteur du bâtiment paye le prix fort. Aux réductions de niches fiscales (cf. infra) s'ajoutent cette augmentation du tarif des travaux, pour un secteur de main d'oeuvre, de proximité et ... non délocalisable.

2. Les barèmes (c'est-à-dire les seuils de revenus et patrimoine) des impôts sur le revenu, la Fortune et les successions/donations seront gelés en 2012 et 2013. Le gouvernement, dans sa note explicative, explique que cette mesure aura « un impact portant essentiellement sur les contribuables les plus aisés ».

3. Outre les 2,2 milliards d'euros d'économies identifiées dans le projet de loi de financement pour 2012 étudiée depuis septembre au Parlement (grâce notamment à la baisse des indemnisations maladie), le gouvernement rabote l'ensemble de 500 millions d'euros supplémentaires pour se caler sur un plafond d'augmentation des dépenses d'assurance-maladie à 2,5% (versus 2,8%).

4. Sarkozy modifie également la revalorisation des prestations sociales, limitée « de manière forfaitaire comme la croissance prévisionnelle, à hauteur de 1% », alors que ces dernières étaient jusqu'alors indexées sur l'inflation. Seuls les minimas sociaux et les pensions de retraites resteront indexés sur l’inflation. On savait déjà, depuis la semaine dernière, que les prestations familiales ne seraient revalorisées qu'en avril au lieu de janvier.


Electorale
Tout le monde sait que Nicolas Sarkozy est candidat à sa réélection. Il n'y a que lui qui ne peut l'avouer pour conserver son temps de parole hors des quotas le plus longtemps possible. Ce « plan de rigueur » contient quelques mesures symboliques qui en deviennent ridicules.

1. Pour faire bonne figure, Sarkozy relève les prélèvements sur les dividendes et les intérêts de placement de 19% à 24%. Fillon a osé rappeler l'évidence, qu'il s'agissait de «réduire l'écart de taxation entre les revenus du travail et du capital.» Encore un effort monsieur le Président, et nous y serons !

2. Après s'être augmenté de 170% dès le 1er janvier 2008, Nicolas Sarkozy a accepté de geler son traitement (ou plutôt, celui de son successeur ), ainsi que celui des membres du gouvernement. C'est symbolique, ça gêne peu et c'est utile. Fillon a même le symbole contagieux: « J'appelle les responsables politiques et les dirigeants des grandes entreprises, en particulier des entreprises du Cac 40, à faire exactement la même chose. » Bizarrement, on ne sait pas pourquoi les dépenses de communication gouvernementale ou de sondages élyséens (bien plus conséquents) ne sont pas concernés par cette rigueur souda

3. Autre mesure prétendument exemplaire, le plafond de remboursement des dépenses électorales et les aides électorales aux partis politiques sera réduit de 5% l'an prochain. Les micro-partis en vogue à l'UMP seront-ils affectés par la mesure ?


Incompréhensible, illisible, injuste, la politique budgétaire de Nicolas Sarkozy finit par inquiéter.
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MessageSujet: Gesticulations dans le vide   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeSam 19 Nov - 5:52

Sarkozy n'est plus crédible pour les marchés
Il est comme ça. On ne le changera pas. Nicolas Sarkozy ne gouverne pas, il fait de la politique. Il prétend évidemment le contraire, mais cela ne trompe personne. Au pire moment d'une crise financière gravissime, notre Monarque perd son temps en petites phrases, réunions politiciennes et déplacements symboliques. On attend de lui qu'il réunisse, convoque, réfléchisse, négocie. Mais il fait de la politique à l'ancienne. Il préfère les invocations gaullistes ou les sermons de PDG qui licencient malgré les aides publiques.

Sur les places financières, cette agitation du président français ne convainc plus.




Sarkozy contre les marchés
Près de 15 jours après l'annonce d'une seconde tranche de rigueur et la présentation du budget « le plus rigoureux depuis 1945 » (dixit François Fillon), les marchés financiers ne sont visiblement pas convaincus. Le spread (prononcez « sprède »), c'est-à-dire l'écart de rendement entre l'emprunt d'Etat français à dix ans et son équivalent allemand, le Bund ne cesse d'augmenter aux détriments du premier. En d'autres termes, les investisseurs prêtent de plus en plus cher à la France... quand ils nous prêtent encore.

Jeudi 17 novembre matin, ce spread atteignait 200 points de base (deux points de pourcentage), un niveau jamais atteint depuis la création de l'euro. L'Etat français avait justement prévu de lever entre 6,0 et 7,0 milliards d'euros ce jour-là. Le pari fut tenu, mais à quel prix ! On murmure que des banques françaises se sont portées au secours de l'Etat pour la bonne réussite de l'opération (sic !).

La journaliste Isabelle Couet, des Echos, confirme que « de mémoire de Spécialistes en valeur du Trésor (SVT) -les représentants des vingt banques qui aident l'Etat à placer sa dette sur le marché -on n'avait jamais procédé à une enchère de dette dans des conditions aussi dégradées ». Un confrère de Reuters complétait sobrement: « Les investisseurs estiment que la France a déjà perdu sa précieuse note AAA ». Sarkozy se moquait de l'Italie, mais entre 2002 et 2010 la dette de cette dernière n'a augmenté « que » de 19%, quand celle de la France explosait de +41%.

Sarkozy absent ?
Il paraît qu'il s'active: certes, il a félicité par écrit, mercredi, le nouveau président du conseil italien, Mario Monti, qui venait d'annoncer la composition de son gouvernement, une équipe très serrée et essentiellement technocrate. « Les semaines à venir seront décisives. Ensemble nous réussirons. Je suis convaincu que la mise en oeuvre par l'Italie des nouvelles mesures qui viennent en complément des plans déjà adoptés lui permettra, dans la confiance, de trouver le chemin de la stabilité et de la croissance. » Angela Merkel, qui a fait de même, a été plus ferme : « Il vous revient, ainsi qu'à votre gouvernement, de décider et de mettre en oeuvre rapidement des réformes décisives et nécessaires ».

Quand il n'écrit pas, il téléphone. Le Point l'a ainsi montré en tenue de weekend avec son sherpa Jean-Daniel Levitte et son secrétaire général Xavier Musca. La légende indiquait que le cliché avait été pris samedi 12 novembre. Comme par hasard, un photographe avait été convié pour l'occasion. Sarkozy « téléphonait » à Merkel.

Enfin, mercredi, lors du Conseil des ministres, la ministre du budget présentait son projet de loi rectificative pour 2011: le déficit budgétaire de l'année ne sera que de 93,5 milliards d'euros. Pour y parvenir, Fillon gèlera 2 milliards de subventions sociales (sans dire lesquelles), et piochera dans la réserve de précaution pour financer les 462 millions d'euros de coût de la guerre en Libye.

Sarkozy candidat
Pour le reste, son agenda tout entier n'est que politique politicienne.

Ainsi, lundi, il s'émeut de la mort d'un nouveau soldat français en Afghanistan et de la disparition du fondateur des éditions Acte Sud. Il s'est aussi entretenu avec le Sultan d'Oman pour le féliciter du « rôle essentiel des autorités omanaises dans la libération de nos trois compatriotes détenus au Yémen depuis le 28 mai 2011. » Mardi, il animait son habituel petit-déjeuner de la majorité, à l'Elysée. On n'apprit qu'il était toujours furax contre Hollande. Plus tard, il discourait contre les « fraudeurs sociaux » et les « fainéants » du RSA. Mercredi, conseil des ministres.

Et ce n'est pas fini. Ce vendredi, le candidat reprend ses habits de « président du G20 » pour livrer un discours sur Internet et les droits d'auteur, à Avignon. La semaine prochaine, on sait déjà qu'il ira monologuer sur l'agriculture à Auch. Les communicants évoquent même une intervention télévisée le 11 décembre prochain, pour le vingtième anniversaire du sommet de Maastricht. Ces gens-là sont des inconscients. A moins qu'ils ne vivent dans une bulle. Dix-neuf ans après l'adoption de ce funeste Traité, où en sommes-nous ? Nicolas Sarkozy, à l'époque fervent suppôt, enrage que la Banque Centrale Européenne n'achète sans limite de la dette européenne. Mais la BCE se fait tirer l'oreille... Rappelez-vous: en 1992, le Traité de Maastricht entérinait l'indépendance de nos banques centrales. Dix-neuf ans plus tard, voici le moment de l'addition.

Jeudi, Nicolas Sarkozy préférait célébrer les 3 ans du Fond Stratégique d'Investissement. Une fois fois encore, il ne put s'empêcher de redevenir candidat. Et le voici qui lâche sa salve sur la sauvegarde du Fuku-nucléaire française : « Vouloir abandonner cette énergie ou réduire autoritairement sa part, cela signifie des dommages considérables pour notre économie. Pour les industriels, cela voudrait dire payer leur énergie 40% plus cher. A-t-on si peu le souci du pouvoir d'achat de nos concitoyens qu'il faille pour des raisons idéologiques leur infliger une hausse des prix de l'électricité, alors que nous produisons aujourd'hui la moins chère d'Europe? » Quand il prononce ces mots, Sarkozy n'est pas président. Il est candidat, rien d'autre.

«Je ne laisserai pas brader cet avantage, dilapider cet héritage industriel. Tous les chefs d'État français depuis 1958 ont maintenu cet effort, et jusqu'à aujourd'hui dans un consensus politique exemplaire et rare. Ces gens-là engagent l'avenir de nos enfants et de notre pays.» Ces gens-là ? Charles Jaigu, du Figaro, n'était pas dupe: « le nucléaire s'invite donc dans le débat comme jamais auparavant dans une précampagne ou une campagne présidentielle ».

Avec quarante-huit heures de retard, Nicolas Sarkozy eut quelques mots pour les salariés de Peugeot PSA prochainement affectés par 6.800 suppressions de postes. Mardi dernier, le délégué CGT d'Aulnay-sous-bois avait précisé les annonces de la direction : 6.800 postes supprimés, dont 5.000 en France; 1.900 seront dans la production, dont 1.000 CDI supprimés et 800 postes d'intérimaires. Quelque 3.000 concernent « des salariés hors production, dont 900 CDI et 2.200 prestataires, "les précaires en cols blancs"».

Jeudi à l'Elysée, Sarkozy raconta une autre histoire: « Le plan de compétitivité annoncé par PSA a suscité une grande émotion dans notre pays. Je me suis entretenu hier (mercredi) soir et ce matin (jeudi) avec Philippe Varin, le président du Directoire de PSA Peugeot Citroën, et je peux vous annoncer qu'il n'y aura pas de plan social en France chez PSA ». Le Monarque rappela aussi que PSA bénéficiait à plein du fameux crédit impôt-recherche, « le système fiscal de soutien à la recherche le plus favorable au monde». Et il embrouille le monde: « les 2.000 salariés du groupe les plus directement concernés par ce projet seront tous reclassés, soit à l'intérieur du groupe, soit à l'extérieur du groupe, notamment chez ses prestataires » a-t-il promis. Mais combien de salariés seront donc licenciés ? Le PDG promettait qu'il n'y aurait aucun licenciement deux jours auparavant ! Voici que Sarkozy promettait ... un « reclassement à l'extérieur »... kessako ?

Quelques heures plus tard, Sarkozy recevait d'ailleurs « personnellement », à l'Élysée et pendant plus d'une demi-heure, le président du directoire de PSA Philippe Varin, en présence des ministres du Travail Xavier Bertrand et de l'Industrie Eric Besson.

Ces suppressions faisaient tâche. Comme le notait Laurent Mauduit pour Mediapart ce jeudi, « les groupes que l'Etat a le plus aidés multiplient les plans sociaux.» Pire, « Non seulement Nicolas Sarkozy laisse faire mais il pratique une détestable politique, celle du déni ». Des banques sauvées par l'Etat à l'automne aux groupes automobiles, l'addition est lourde. Sarkozy, donc, a reçu le patron de Peugeot. Croyez-vous que cela serve à quelque chose ? Evidemment non. Sarkozy, en 2008, a « oublié » de placer l'Etat actionnaire des entreprises qu'il sauvait avec l'argent public de la faillite certaine. Quel oubli ! Trois ans plus tard, il ne lui reste qu'à gesticuler.

Nous avons eu droit, ce jeudi, à l'illustration parfaite du volontarisme sarkozyen: on dénonce le problème, on assure une réunion, et ... c'est tout. Fini. Revenez plus tard. Si possible sans poser de question.


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MessageSujet: Les ignobles manoeuvres d'un malade   Désormais c'est du grand Guignol ! du grand n'importe quoi ! Icon_minitimeMer 23 Nov - 12:56

MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

Sarkozy instrumentalise le meurtre d'Agnès à distance
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Il y a des affaires que l'on ne souhaite pas voir politiser. Mais depuis 2002 déjà, tout est possible.

Le meurtre de la jeune collégienne dénommée Agnès, 14 ans, en Haute-Loire n'a pas été instrumentalisée de la même manière qu'un autre meurtre, celui de Laëtitia, 18 ans, en janvier dernier à Pornic. La réaction gouvernementale a été gênée, compassionnelle, forcée et tardive. Sarkozy est volontairement et hypocritement resté en retrait. Il a laissé ses sbires agir à sa place.

Du meurtre de Laetitia...
En janvier, Nicolas Sarkozy était sorti de ses gonds quand la nouvelle du meurtre de Laëtitia avait été confirmée, 8 jours après sa disparition. Il avait parlé de l'indicible, s'était emporté au point de réclamer une nouvelle loi contre la récidive. « Il est indispensable que les récidivistes fassent l'objet d'un suivi spécifique et approprié dès leur sortie de prison. (...) Lors de la discussion à venir du projet de loi sur les jurés populaires, actuellement en cours de préparation, nous aurons l'occasion de débattre largement de cette problématique et d'adapter notre législation en conséquence.» Quelques jours plus tard, ses proches et ministres lui faisaient comprendre qu'une nouvelle loi serait inutile; qu'il suffisait déjà d'appliquer l'existant. Ses propres députés refusèrent tout nouveau texte.

Bref, en l'espace de quelques semaines, le ratage fut complet. Sarkozy apparut comme un incompétent (il gère le sujet sécuritaire depuis bientôt 10 ans) qui perd ses nerfs et n'est plus suivi par ses propres troupes.

Dix mois plus tard, une autre jeune fille est violée, tuée puis son corps brûlé. Agnès était plus jeune que Laëtitia, et son assassin a, lui, rapidement avoué. Il a 17 ans, et devait être jugé pour une autre agression sexuelle dans le Gard. Un fait gravissime mais dont l'internat Le Cévenol qu'il fréquentait comme la jeune Agnès n'était pas au courant. Dimanche, une grande marche blanche s'est déroulée en silence dans le village.

Lundi, le père d'Agnès a expliqué: « On veut éviter toute politisation. Je sais que c'est difficile, je sais que c'est illusoire surtout en période d'élection. C'est horrible à dire, mais on voudrait que d'une certaine façon, ce drame puisse servir d'exemple et mobiliser tous les acteurs de la prise en charge de ce type d'individus pour trouver les solutions ».

Il voulait éviter toute politisation. Il n'a pas été écouté au plus haut sommet de l'Etat.


... à celui d'Agnès
Pour ce meurtre, la réaction officielle fut très différente. L'Elysée n'a accusé personne, Nicolas Sarkozy est resté en retrait, aucun communiqué n'est venu polluer le site de l'Elysée. Il a laissé ses proches réagir, surenchérir et instrumentaliser l'affaire. Un conseiller a confié que « c’est lui qui a arbitré les mesures prises en matière de prévention de la récidive, et a prié François Fillon de réunir les ministres concernés », selon Jean-François Achilli. Le conseiller en communication, élu local du coin, en rajoute: « Nous ne voulons pas mettre de l’huile sur le feu, il y a des mineurs en jeu. (...) Les socialistes réclament des centres éducatifs fermés alors qu’ils étaient contre ! Le débat sur la récidive est constant, il faut s’adapter au fur et à mesure », a expliqué Franck Louvrier. 6 lois contre la récidives en 7 ans... Quelle adaptation ? Pour quel bilan ?

En parallèle, on apprenait que Sarkozy réfléchit annoncer sa candidature ... en mars, à quatre ou cinq semaines de l'élection. Sans bilan, il veut être réélu sans campagne. Il fait quand même campagne. Mardi, il était à Toulouse. Il fustigea à nouveau les opposants au « progrès » nucléaire, réaffirma le besoin de revoir les traités européens pour une meilleure intégration de la gouvernance de la zone euro, rabacha sans surprise des platitudes sans saveur ni risque d'être contredit: « il faut une véritable convergence des politiques économiques au sens large, ce qui veut dire une convergence des politiques fiscales ». « Il faut », « y qu'à », « faut qu'on »...

Mais de l'affaire Agnès, pas un mot présidentiel, ni même une allusion. Sarkozy agit en coulisses, jamais à découvert. Qui sera dupe ?

Sur le meurtre d'Agnès, Laurent Wauquiez était inévitable, le meurtre a eu lieu dans la commune de sa mère, Le Chambon-sur-Lignon. Le chouchou de Sarkofrance, lundi matin sur Europe 1, ne voulait pas commenter d'éventuels dysfonctionnements d'une justice que son camp dirige depuis 10 ans.

Claude Guéant, ministre de l'intérieur, est intervenu tardivement, dimanche soir sur RTL, puis lundi soir sur TF1: « Oui, il y a eu dysfonctionnement ». Depuis 9 mois, Nicolas Sarkozy lui a sous-traité les surenchères en tous genres. Il répéta ainsi une si vieille antienne sarkozyenne qu'on se demande qui dirige le pays depuis une décennie: « à 17 ans et onze mois, vous êtes soumis à un droit, à 18 ans, vous êtes soumis à un autre droit ». Il a même promis une loi, une autre, et évidemment « profonde », sur la justice des mineurs.

Mais cette « réforme profonde » sera pour après les scrutins présidentiel et législatif. Il faut que le meurtre d'Agnès serve la campagne Sarkozy jusqu'au bout !

Lundi, François Fillon, premier ministre, a convoqué l'inévitable réunion de crise, vers 16h30 à Matignon: « la prévention de la récidive doit être une priorité absolue de tous les services de l'Etat, et en particulier de tous ceux qui ont à gérer les questions liées aux viols et aux crimes sexuels. Ce que nous voulons tirer au clair, ce sont les éventuels dysfonctionnements dans la chaîne pénale ». Sans surprise, « une série de mesures ont été proposées pour éviter que ce type de drame ne se produise à nouveau » commentait un journaliste d'Europe1.

Son garde des Sceaux a ajouté son grain de sel, promettant d'ajouter « l'évaluation de la dangerosité » dans sa loi de programmation militaire, « au moins dans les affaires les plus graves » et la généralisation de l'internement en centre fermé.

Jamais en reste pour faire parler d'elle, Rachida Dati s'est jetée sur le fait divers pour regretter que son projet de loi de réforme de la justice des mineurs ait été « laissé sans suite » depuis son départ en 2009.

Mardi, on apprenait que la capacité d'accueil des centres éducatifs fermés, créés par la Loi d'orientation et de programmation pour la Justice du 9 septembre 2002, serait « renforcée ».
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